jeudi 12 Oct 2023 | A la une, Aménagement du territoire, GL Bruche Aval, GL EMS, GL Kochersberg, Groupes Locaux, Réseaux Thématiques, Transports
GCO NON MERCI
« fête » ses 20 ans !
Notre lutte a été une formidable aventure humaine dont la naissance du collectif en 2003 a permis de fédérer des personnes d’horizons différents. Des liens se sont tissés. Nous avons été une force de proposition. Nous avons manifesté, ri, chanté, dansé, occupé le terrain, pleuré, crié… Nous avons résisté ! Nous avons résisté avec le cœur, nos moyens, chacun et chacune selon ses convictions, son temps et sa détermination, toujours dans la bienveillance et la solidarité. Et ça, personne ne pourra nous l’enlever.
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Le 22 octobre, nous vous invitons à venir au lieu-dit LE SPOT à KOLBSHEIM, le long de la D45 (à l’endroit où se trouvait la cabane anti-GCO).
Le rendez-vous est fixé à 11h00.
AU PROGRAMME :
- rétrospective de la lutte contre le GCO
- exposition de photos de la lutte ;
- inauguration de la plaque du Tilleul planté en 2017 ;
- « Quels enjeux et quelles actions pour l’avenir ? »
prises de paroles pour les combats à venir en lien avec le GCO et l’aménagement du territoire ;
- lien avec les actions de la coalition nationale « La déroute des routes » pour demander un moratoire sur les projets routiers en cours ;
- verre de l’amitié.(MERCI à CHACUN d’APPORTER DE QUOI BOIRE ET GRIGNOTER POUR PARTAGER)
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mercredi 11 Oct 2023 | A la une, Communiqués de presse, Déchets, Eau et zones humides, GL M2A, Groupes Locaux, Nappe phréatique, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse
Comme un mauvais feuilleton, ce dossier ne cesse de revenir, et chaque décision conduit un peu plus les édiles à s’enfoncer dans la défaillance la plus totale.
Après l’absence de dialogue de l’État avec les citoyens et les associations, le Préfet du Haut-Rhin, sur ordre du Ministre de la transition écologique [sic!] a pris un arrêté d’enfouissement définitif.
Comme nous l’avions annoncé, Alsace Nature a déposé le lundi 9 octobre 2023 un recours en annulation doublé d’un référé suspension à l’encontre de l’arrêté préfectoral du 28 septembre 2023 autorisant l’enfouissement illimité des déchets. Notre objectif reste inchangé, suspendre, puis annuler les travaux d’enfouissement définitif de 42 000 tonnes de déchets toxiques, augmentés de 30 000 tonnes de sels contaminés par l’incendie du bloc 15 en 2002.
Nos arguments se fondent tout à la fois sur les propres études demandées par l’État, celles du BRGM de 2018 et d’Antea Tractebel de 2020, ainsi que sur la contre-expertise citoyenne financée grâce aux dons.
Elles sont sans équivoque sur la possibilité, toujours actuelle, et reposant sur des techniques modernes et d’ores et déjà disponibles, de déstocker la totalité des déchets au fond, y compris le bloc 15, avec maîtrise des conditions de sécurité pour les intervenants.
Nous démontrons que l’impossibilité alléguée par l’État et les MDPA (Mines de Potasse d’Alsace) de déstocker au-delà de 2027 est une « fake news », constitutive d’un faux et d’une escroquerie pour lesquelles Alsace Nature a déposé plainte devant le parquet du Pôle Régional Environnement du Tribunal Judiciaire de Strasbourg le 16 septembre dernier.
Cette date de 2027 ne correspond en droit qu’à la date au-delà de laquelle l’État et les MDPA n’ont plus le droit d’enfouir de façon illimitée les déchets, cette possibilité n’étant offerte que durant la première phase de 30 ans de l’autorisation initiale (2 février 1997).
Nous démontrons également que l’état des galeries, considéré comme ne permettant plus de déstocker le bloc 15 ou d’effectuer des travaux après 2027, n’est pas un phénomène naturel, mais le fruit de deux décennies de défaut d’entretien mettant la société civile devant le fait accompli.
Nous démontrons enfin que la mise en place de barrières dites de confinement en béton, n’est tout au plus qu’une mesure de réduction, et non d’évitement comme l’impose le code de l’environnement et fait porter le poids de la réalisation du risque de contamination de la plus grande nappe phréatique d’Europe aux seules générations futures, d’ici 300 à 1000 ans.
Déterminés à porter ce combat juridique pour qu’émerge enfin une solution et non un pis-aller comme tentent de nous le vendre les gouvernements successifs depuis des décennies, nous appelons tous les élus locaux à ne pas céder aux sirènes d’un plan de « prévention » qui n’a pour seul objectif que de faire oublier l’incurie des décisions gouvernementales.
Ce plan propose, par exemple, de dépolluer la nappe sur des sites historiques… pour rendre la pollution de StocaMine acceptable. Les shadoks n’auraient pas mieux fait !
Protéger la biodiversité, dépolluer les sites historiques… sont autant de mesures qui relèvent de la responsabilité d’un gouvernement et n’ont absolument rien à faire dans le débat actuel.
Après avoir fait le choix d’autoriser ce projet qui s’est révélé désastreux, alors que tout le monde s’accorde sur la pollution à terme de la plus grande nappe phréatique d’Europe, alors que les techniques actuelles permettent d’éviter cette situation, La seule question qu’il est nécessaire de poser est de savoir si, il est éthiquement acceptable de faire planer un tel risque sur le bien commun qu’est l’eau et de laisser aux générations suivantes le soin de trouver des solutions ?
REVUE DE PRESSE
mardi 10 Oct 2023 | A la une, Aménagement du territoire, Réseaux Thématiques
Communiqué du collectif GCO NON MERCI
En soutien aux grévistes de la faim qui s’opposent à l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres, nous appelons les citoyens à venir jeûner VENDREDI 13 OCTOBRE avec nous place Kléber à Strasbourg.
D’anciens grévistes de la faim contre le Grand Contournement Ouest (GCO, maintenant A355) tiendront une CONFERENCE DE PRESSE.
Le Projet d’autoroute A69, tout comme le GCO, fait partie des Grands projets imposés par l’Etat. Plusieurs centaines d’hectares de terres agricoles, des milliers d’arbres abattus, des nuisances à venir pour les habitants, … pour faire gagner aux usagers de la route 15 ou 20 minutes de trajet !
Qu’est-ce que 15 minutes à l’heure de la crise climatique actuelle ? ! Alors que nous savons tous que pour éviter les catastrophes climatiques à venir, il est impératif de préserver la biodiversité, qu’il est impératif de baisser notre consommation d’énergies et donc de changer radicalement nos modes de déplacement ! Il est urgent de réinvestir les milliers d’euros dépensés pour la construction de nouvelles autoroutes vers des projets de mobilités innovants !
L’Etat ne peut rester sourd aux appels des grévistes de la faim de l’A69 ! Ceux-ci demandent un moratoire sur le projet en attendant le jugement au fond du tribunal. Pourquoi s’entêter à ne pas vouloir stopper les travaux quelques temps, alors que la vie de plusieurs personnes est en danger : 3 grévistes ont en effet commencé une grève de la soif depuis ce lundi 9 octobre.
Victoire d’étape pour les opposants à l’A69 : la préfecture d’Occitanie a annoncé dans une communiqué en date du 10 octobre, la suspension des « opérations de défrichement importantes » jusqu’à une nouvelle réunion avec les élus locaux vendredi. Aussi, après 24 heures de grève de la soif en plus de celle de la faim, les trois militants parmi les 15 grévistes de la faim, ont décidé de mettre fin à leurs grèves. Toutefois : pas de triomphalisme. La suspension des défrichements jusqu’à vendredi est une victoire (merci aux grévistes de la faim), mais ça ne signifie pas l’arrêt du chantier pour autant. Pour cette raison, GCO NON MERCI reste mobilisé et maintient son jeûne solidaire vendredi midi, comme annoncé dans notre communiqué de ce jour. Une manière également de maintenir la pression sur les autorités et de participer à la solidarité nationale avec les opposants au projet de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse. A vendredi, midi, place Kléber à Strasbourg.
INFOS sur le projet d’autoroute A69
- un projet inutile qui détruit des centaines d’ha de terres agricoles et des milliers d’arbres … : https://www.lvel.fr/
mardi 3 Oct 2023 | A la une, Communiqués de presse, Déchets
Par un arrêté préfectoral du 28 septembre 2023, le préfet du Haut-Rhin vient d’autoriser « la prolongation, pour une durée illimitée, de l’autorisation à la société des Mines de Potasse d’Alsace (MDPA, anciennement Stocamine) du stockage souterrain en couches géologiques profondes, de produits dangereux, non radioactifs, sur le territoire de la commune de Wittelsheim ».
Après de très nombreuses manœuvres juridiques qui ont toutes abouti à un rejet des instances, l’État s’entête à vouloir laisser les déchets de StocaMine en héritage aux générations futures. Outre l’indécence d’une telle manœuvre qui consiste à renvoyer à nos successeurs le soin de dépolluer la plus grande nappe phréatique d’Europe, le ministre Christophe Béchu, fait preuve d’un mépris jusqu’alors non atteint vis-à-vis des citoyens.
Rappelons que ces derniers se sont exprimés à 98% contre l’enfouissement définitif de ces déchets, que le Ministre a fait croire un temps à une possible étude indépendante pour finalement la refuser en s’appuyant sur des propos fallacieux, qu’il aura rencontré au moins à trois reprises les élus, mais pas une seule fois les représentants de la société civile de la région, etc.
Le préfet du Haut-Rhin, qui se revendique pourtant comme un homme de dialogue, qui plus est soucieux de l’environnement, ne fait pas mieux puisque Alsace Nature lui a demandé audience depuis plus d’un mois et que, malgré les relances, l’association attend toujours une réponse.
Comble du cynisme, l’arrêté préfectoral n’a pas été publié aux recueils des actes administratifs comme c’est la règle, mais aux tréfonds du site internet de la préfecture, retardant la prise de connaissance de ce denier de plusieurs jours. Comment les citoyens peuvent-ils avoir un droit de recours effectif dans ces conditions ?
A l’heure où le Ministre annonce 1,2 milliard d’euros pour « mieux préserver l’eau et la biodiversité » dans le cadre de la planification écologique, il est encore moins compréhensible qu’il s’engage dans une pollution future de la nappe phréatique jamais contredite par les experts, qui supporte l’ensemble des écosystèmes de la plaine rhénane, l’agriculture, une bonne part de l’industrie et l’eau potable de millions de personne des deux côtés du Rhin.
Une nouvelle fois le citoyen ne peut que faire le constat que le ministre préfère la communication à l’action. En toute conscience, les associations, représentantes des citoyens, vont s’engager dans la bataille juridique pour que la lumière soit faite sur les errements du passé industriel de ce site et afin de ne pas laisser l’obligation d’un travail titanesque de dépollution aux générations futures.
lundi 2 Oct 2023 | A la une, Aménagement du territoire, Eau et zones humides
Mise à jour importante
Suite au retrait des conditions préalables à la médiation imposées par la CeA (initialement jugées inacceptables par notre association, cf. argumentaire ci-dessous) et suite à la nomination d’un médiateur par la Cour d’Appel de Nancy, Alsace Nature a enfin pu accepter d’entrer dans la médiation juridique. Rappelons que nous militons toujours en privilégiant le dialogue… dans la mesure ou les règles du jeu ne sont pas tronquées.
La première réunion a eu lieu et le processus doit se dérouler dans la plus grande confidentialité, ce que nous allons évidemment strictement respecter, et ne nous permettra pas de faire de commentaires avant la fin.
merci de votre compréhension
Ce 1er aout 2023 (qui coïncide avec le dernier jour avant le dépassement des ressources planétaires) Alsace Nature annonce publiquement, et après difficile mais mure réflexion, qu’elle ne souhaite pas entrer dans une procédure de médiation juridique avec les parties adverses (l’État et la CeA).
Ce sera donc au tribunal de décider ; notre association reste cependant toujours ouverte au rétablissement du dialogue, mais en dehors du cadre juridique, qui doit suivre sa procédure.
NOS ARGUMENTS
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- Les RIIPM (raisons impératives d’intérêts publics majeures) sont des conditions maitresses posées par le Code de l’Environnement pour autoriser la destruction des espèces protégés et leurs habitats. Elles ne peuvent faire l’objet d’une négociation quelconque, soit elles sont effectives, soit elles ne le sont pas. En l’état, suivant notre analyse, le Tribunal Administratif de Strasbourg a jugé qu’elles n’étaient pas réunies. Ce qui signifie que ni le critère d’accidentologie de l’actuelle route, ni la pollution de l’air ne sont retenus comme des éléments suffisants pour accorder la dérogation à la protection des d’espèces et des habitats. En tout état de cause, la CeA et Alsace Nature ont largement fait valoir leurs arguments dans le cadre des procédures juridiques et n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente sur ce point. Dès lors, une médiation ne peut rien apporter sur ce point. Seul l’avis de la Cour d’Appel Administrative peut renforcer la lecture du Tribunal Administratif de Strasbourg ou l’infirmer.
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- Tel que décrit dans le point précédent, sans RIIPM aucune dérogation autour des espèces protégées n’est possible. Dès lors, 3 scénarios sont possibles :
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- la Cour d’Appel casse la décision du Tribunal de Strasbourg.
- la Cour d’Appel vient à refuser les RIIPM comme l’a fait le Tribunal de Strasbourg. La CeA devra déposer un nouveau dossier d’Autorisation Environnementale qui sera alors l’occasion de repenser les mesures compensatoires et leur équivalence fonctionnelle.
- la Cour d’Appel valide les RIIPM mais pas l’équivalence fonctionnelle des mesures compensatoires. La CeA devra produire un complément en termes de mesures compensatoires pour atteindre l’équivalence fonctionnelle
- Pour ces deux derniers cas de figure nous restons totalement ouverts à une discussion autour de l’importance de ces mesures compensatoires.
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- Enfin, le souhait d’afficher un délai court imposant une sorte d’obligation de sortie en quelques semaines n’est pas compatible avec l’exercice d’une médiation qui vise à chercher l’excellence environnementale. En effet, si de nouvelles mesures compensatoires sont à trouver, elles devront faire l’objet d’étude pour s’assurer qu’elles répondent bien aux enjeux de la compensation, d’acquisition en vue de la maitrise foncière et maitrise d’usage qui est nécessaire et enfin de l’établissement d’un plan de gestion et de moyens dédiés. Il est clair que ces éléments ne peuvent se réaliser sérieusement d’ici le 26 septembre, date butoir fixée par la CeA dans son courrier d’acceptation auprès de la Cour d’Appel de Nancy.
Rappelons que la CeA a mis 2 mois à saisir la Cour d’Appel, alors que suite à l’audience du 6 avril les conclusions de la rapporteure publique posaient déjà très clairement l’hypothèse d’une annulation.
- De plus l’absence de dialogue environnemental entre les élus et les associations de protection de la nature, voire un certain mépris affiché sur divers dossiers, n’a pas créé non plus un climat favorable à la discussion.
NOTRE ANALYSE
Nous pensons que le Tribunal Administratif de Strasbourg a envoyé un message très clair à tous les porteurs de projets, à savoir qu’ils ne voulait plus observer cette politique des terres brulées qui consiste à porter des dossiers de mauvaise facture, à lancer les travaux et, le jour du jugement au fond, à brandir l’avancée du chantier et les sommes d’argent publique engagées comme des arguments d’autorité.
Discuter en vue de trouver un accord c’est prendre en compte le rythme de chaque partie et la référence aux couts d’arrêt du chantier ne peut à elle seule expliquer cette « mise sous pression ».
Enfin, si Alsace Nature avait accepté la médiation sans un avis de la Cour d’Appel Administrative sur les RIIPM, cela aurait inévitablement conduit à une image de type « marchands de tapis » (un terrain contre un autre, un projet contre un autre…). Le but de notre association n’est pas de faire le buzz, mais bien de cranter dans le fonctionnement de notre société des avancées réelles pour la prise en compte, la protection et la reconquête de la nature. Alsace Nature n’a pas seulement vocation à protéger, mais bien de porter haut et fort le message d’un développement qui sauvegarde les ressources naturelles dont nous avons besoin pour vivre. Elle n’a pas seulement vocation à « protéger les petites fleurs ou les papillons » comme nous l’entendons régulièrement. Notre humanité est aux portes d’un bouleversement catastrophique avec le changement climatique et qu’il s’agit bien de notre capacité à vivre tous dans un monde vivable qui est en jeu.
Alors que de très nombreux dossiers, dont la genèse et souvent à rechercher 2, 3 voire 4 décennies en arrière, sont à nouveau sur la table, le message du Tribunal Administratif nous parait juste. Notre environnement est à l’agonie et au-delà des discours il est nécessaire de repenser notre modèle de développement pour le tourner résolument vers le futur. Si les routes ne sont pas en tant que tel à bannir, elles ne peuvent plus être considérées comme la solution unique.
Par ailleurs, comme le prévoit la loi Biodiversité, les mesures compensatoires doivent être effectives tout le temps que l’impact perdure. Ainsi, des mesures compensatoires sur 30 ou 50 ans ne sont pas une avancée, mais bien une entorse à la fois à la logique biologique et scientifique qui préside aux mesures compensatoires et surtout une distorsion des textes règlementaires.
Et si l’Alsace devenait la première région à rendre ses mesures compensatoires sans limite de temps ?
Engager le dialogue avec la CeA : oui, mais hors de la pression de la procédure juridique
Que ce soit pour le projet de Châtenois ou pour l’ensemble des dossiers qui risquent encore de voir le jour dans les années à venir, Alsace Nature appelle la CeA à reconsidérer sa prise en compte de l’environnement. Au regard des enjeux climatiques et de l’effondrement de la biodiversité, nous devons collectivement considérer qu’un dossier qui nécessite des compensations est un échec. Comme le veut la Loi pour le reconquête de la Biodiversité, la Compensation doit devenir l’exception et l’Evitement et la Réduction des impacts, doivent devenir la règle. En effet la procédure d’évaluation ERC (éviter-réduire-compenser) est une séquence à appliquer dans cet ordre (d’abord éviter, sinon réduire et au pire compenser), or dans la plupart des cas constatés, les 2 premières étapes sont trop souvent rapidement passées. De nombreux dossiers sont aujourd’hui sur le point de prendre le même chemin que le contournement de Châtenois. Nous avons fait savoir qu’ils ne pouvaient voir le jour, quand bien même cela fait des dizaines d’années qu’ils sont à l’étude.
Si l’Alsace veut se dessiner un avenir, c’est incontestablement vers la reconquête de sa nature qu’elle doit se tourner et non pas vers une destruction accrue telle qu’elle l’a pratiquée au cours des 50 dernières années. Pour cela la CeA a toutes les compétences ainsi que les moyens économiques pour y arriver (ressources issues de la TDENS par exemple)… reste à savoir si la volonté politique existe réellement.
C’est dans le choix des alternatives que réside la possibilité d’allier à la fois les besoins de développement, les activités économiques présentes, les milieux naturels et les services rendus par la nature. C’est cette ambition que doit relever l’Alsace pour redevenir une région fer de lance de la protection de la nature.
mercredi 27 Sep 2023 | A la une, Déchets, Eau et zones humides, GL M2A, Groupes Locaux, Nappe phréatique, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Revue de presse, Risques industriels
RAPPEL DES FAITS
Alors que le Tribunal Administratif de Strasbourg a donné raison à Alsace Nature en janvier 2023, en annulant partiellement l’arrêté préfectoral qui autorisait des travaux préparatoires à un enfouissement des déchets toxiques (voir infos ICI), le préfet du Haut-Rhin avait rédigé un projet de nouvel arrêté dont l’objectif est le stockage des déchets pour une durée illimitée. Ce projet d’arrêté a fait l’objet d’une enquête publique, qui avait donné lieu en juin dernier, à un avis favorable à l’enfouissement des déchets contre l’immense majorité (98%) des 1571 contributions qui exprimaient un avis défavorable.
La position de l’Etat se basant sur des rapports directement commandités par l’Etat et MDPA-Stocamine à des bureaux d’étude étroitement liés, Alsace Nature avait demandé au ministère de financer une contre-expertise. L’association avait proposé de faire appel à deux experts, Walter Wildi et Marcos Buser, qui avaient proposé « dès 2011, dans le cadre d’un comité de pilotage, de prendre attache avec les entreprises spécialisées allemandes ou suisses pour une évaluation complète des solutions de déstockage » (cf article de Rue89 ci-dessous).
Le comité de pilotage en question, censé étudier toutes les possibilités d’évolution du dossier Stocamine, de l’extraction complète au confinement total, n’avait pas retenu cette proposition. « Dans l’histoire de Stocamine, l’État français n’a quasiment jamais sollicité de professionnels spécifiquement qualifiés sur l’extraction des déchets, alors que des exemples de déstockages très difficiles existent en Suisse et en Allemagne », dénonce Marcos Buser, contacté par Rue89 Strasbourg.
Face au refus du ministère, Alsace Nature a décidé d’auto-financer l’expertise de Marcos Buser et Walter Wildi grâce à une cagnotte en ligne.
Notre association a demandé au préfet du Haut-Rhin, dans un courrier du 25 août 2023, de « permettre [aux] experts d’accéder au fond de mine, ainsi qu’au sein des galeries qu’ils détermineront comme pertinentes ». Cette demande n’ayant pas été acceptée, un des deux experts n’a pas souhaité continuer le travail, estimant qu’il ne pourrait émettre un avis sans descendre dans la mine.
Le second expert nous a communiqué son rapport, qui sera ajouté au dossier juridique encore en cours.
Le 15 septembre 2023, parallèlement aux recours auprès des juridictions administratives, Alsace Nature a porté plainte contre des dirigeants de Stocamine pour escroquerie.
François ZIND, avocat d’Alsace Nature a déposé une plainte contre les MDPA et le liquidateur pour « faux, escroquerie et violation de l’article L173-1 du code de l’environnement en raison du défaut de maintenance qui a gravement porté atteinte à la sécurité du personnel en charge des opération de déstockage et provoqué une dégradation substantielle du sol en y maintenant les 1 600 tonnes du bloc 15 ainsi que les 30 000 tonnes de sels contaminés qui y sont associés. »
En effet nos conseils juridiques considèrent que le fait de faire croire au public et à l’autorité décisionnaire qu’au-delà de 2027 aucune opération en fond de mine ne sera plus possible est un mensonge constitutif d’un faux (falsification intellectuelle), ou d’une escroquerie. Nous disposons de preuves produites par les MDPA elles-mêmes, communiquées uniquement lors de l’enquête publique de 2023, indiquant qu’aucune maintenance en vue de la réversibilité n’a été entreprise depuis le début de l’exploitation.
Afin de montrer au ministre et au préfet que la mobilisation contre l’enfouissement définitif ne faiblit pas, une nouvelle manifestation a été organisée, par plusieurs associations et collectifs français, allemands et suisses, le 23 septembre 2023 à Wittelsheim.
REVUE DE PRESSE
RUE89 Strasbourg :
Stefan Alt, expert de Stocamine : « Personne ne peut prétendre que cette décharge est sûre »
« Stéphane Alt, ancien membre du comité de pilotage de Stocamine, estime que cette décharge souterraine a été mal conçue. Alors que l’État français est sur le point d’enfouir définitivement 42 000 tonnes d’éléments contaminés sous la nappe phréatique, il évoque des projets de déstockage de déchets similaires en Allemagne. »
https://www.rue89strasbourg.com/stefan-alt-expert-stocamine-personne-peut-pretendre-decharge-sure-276572
L’info durable :
Plainte d’Alsace Nature contre le gestionnaire de Stocamine
https://www.linfodurable.fr/plainte-dalsace-nature-contre-le-gestionnaire-de-stocamine-41056
RUE89 Strasbourg :
Alsace Nature porte plainte contre des dirigeants de Stocamine pour escroquerie
« Alsace Nature a porté plainte ce 15 septembre contre des dirigeants de Stocamine pour faux, escroquerie et atteinte à la sécurité du personnel. L’association considère qu’ils trompent le public en présentant l’extraction des déchets comme impossible, et dénonce l’absence d’entretien de la mine depuis 2017. »
https://www.rue89strasbourg.com/alsace-nature-plainte-dirigeants-stocamine-escroquerie-278799
Stocamine : Extinction Rebellion et Les Soulèvements de la Terre appellent à manifester samedi à Wittelsheim
https://www.rue89strasbourg.com/manifestation-stocamine-samedi-wittelsheim-278772
l’Alsace:
Stocamine : Béchu enterre le déstockage
« Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, recevra des élus alsaciens ce mardi à partir de 16h au ministère à Paris. A cette occasion, il confirmera la décision de sa prédécesseur, Barbara Pompili, de ne plus mener, même partiellement, des opérations de déstockage des 42 000 tonnes de déchets enfouis à Wittelsheim. »
https://www.lalsace.fr/environnement/2023/09/19/stocamine-bechu-enterre-le-destockage
BFMTV
Stocamine: l’enfouissement définitif des déchets toxiques entériné par le ministre de la Transition écologique
https://www.bfmtv.com/alsace/stocamine-un-depute-du-bas-rhin-affirme-que-l-enfouissement-definitif-des-dechets-toxiques-a-ete-enterine_AN-202309190925.html
RUE89 Strasbourg :
Stocamine : comme un poison dans l’eau » : révélations sur un État qui choisit l’intoxication
« Dans le dossier Stocamine, l’État n’a pas seulement renié sa promesse initiale de déstocker les déchets ultimes. Il a délibérément fermé les yeux sur la faisabilité du déstockage. Il continue de nier les risques pour la qualité de l’eau potable et semble oublier la gestion chaotique du centre d’enfouissement avant sa fermeture. »
https://www.rue89strasbourg.com/stocamine-comme-un-poison-dans-leau-revelations-etat-qui-fait-choix-de-intoxication-278201
Actionnaire de Stocamine, le groupe Séché a envoyé des déchets interdits jusqu’à l’incendie
« Le groupe Séché est entré au capital de Stocamine au printemps 2002. Pendant l’été qui a suivi, cette même entreprise a amené 400 tonnes de déchets interdits dans les galeries, qui ont causé un incendie en septembre 2002 et la fin de l’activité du site. Séché a ensuite quitté l’actionnariat de Stocamine et n’a jamais été inquiété par la justice. Enquête. »
https://www.rue89strasbourg.com/seche-stocamine-dechets-interdits-276543
Stocamine : l’État annule une étude car deux de ses auteurs sont favorables au déstockage
« Alsace Nature négocie avec le ministère de la Transition écologique depuis janvier pour réaliser une expertise sur la faisabilité d’une extraction des déchets de Stocamine. Mais l’État refuse les géologues proposés par l’association, alors que l’un d’eux a déjà piloté une opération semblable en Suisse. »
https://www.rue89strasbourg.com/stocamine-etat-annule-etude-auteurs-favorables-destockage-277791
En Allemagne, des associations et des élus se mobilisent contre le « scandale environnemental » de Stocamine
« Outre-rhin, des associations écologistes, des élus et même la représentante de l’État allemand à Fribourg demandent le déstockage le plus important possible des déchets toxiques de Stocamine. La nappe phréatique rhénane, menacée de pollution, alimente des millions d’Allemands en eau potable. »
https://www.rue89strasbourg.com/allemagne-associations-elus-mobilisent-scandale-environnemental-stocamine-278910
Libération :
Haut-Rhin : le gouvernement acte le confinement de 42 000 tonnes de déchets toxiques à Stocamine
« Le ministre de la Transition écologique a confirmé mardi 19 septembre l’enfouissement de produits chimiques sous une chape de béton. Des élus demandent une enquête parlementaire et une association de défense de l’environnement a porté plainte. »
https://www.liberation.fr/environnement/pollution/haut-rhin-le-gouvernement-acte-le-confinement-de-42-000-tonnes-de-dechets-toxiques-a-stocamine-20230920_LTAMCI6CAZEXNCCXX7QXGABNCI/
Actu Environnement :
Stocamine : Christophe Béchu annonce le confinement immédiat du site
« Le ministre de la Transition écologique opte pour le confinement du site alsacien de stockage souterrain de déchets dangereux. Si la collectivité d’Alsace croit en la réversibilité, ce n’est pas le cas d’Alsace Nature qui réclame toujours le déstockage. »
https://www.actu-environnement.com/ae/news/stocamine-confinement-immediat-annonce-bechu-42562.php4
Reporterre.net :
Les déchets toxiques de Stocamine resteront sous terre
« Le confinement définitif des 42 000 tonnes de déchets toxiques (arsenic, mercure, amiante…) à Stocamine, dans le Haut-Rhin, a été acté le 20 septembre par Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique. »…
https://reporterre.net/Les-dechets-toxiques-de-Stocamine-resteront-sous-terre
RUE89 Strasbourg :
Stocamine : l’État se prépare à « la possibilité d’une catastrophe » pour la nappe phréatique
« [Information Rue89 Strasbourg] Fin août, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a présenté à des élus alsaciens son plan en cas de contamination de la nappe phréatique par les 42 000 tonnes de déchets toxiques de Stocamine. »
https://www.rue89strasbourg.com/stocamine-etat-prepare-contamination-ressource-eau-potable-279217
France 3 Grand est
Stocamine : les opposants au maintien des déchets enfouis ne désarment pas malgré la décision du gouvernement
« Environ 250 personnes se sont réunies à Wittelsheim (Haut-Rhin) ce samedi 23 septembre pour protester contre la décision gouvernement de confiner les déchets enfouis sur le site de Stocamine. La mobilisation s’est même élargie pour accueillir de nouveaux acteurs. »
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/haut-rhin/stocamine-les-opposants-au-maintien-des-dechets-enfouis-ne-desarment-pas-malgre-la-decision-du-gouvernement-2844653.html
L’Alsace :
Stocamine : la manifestation de la dernière chance ?
« Après l’annonce par le ministre Christophe Béchu de l’enfouissement définitif – et imminent – des déchets de Stocamine, environ 200 personnes ont manifesté leur colère ce samedi matin derrière la mairie de Wittelsheim. Parmi eux, de nombreux élus et des militants venus d’outre-Rhin »
https://www.lalsace.fr/amp/environnement/2023/09/23/stocamine-la-manifestation-de-la-derniere-chance
RUE89 Strasbourg :
À la manifestation contre Stocamine : « Ils s’en foutent à Paris, c’est pas leur eau »
« Environ 300 personnes ont manifesté à Wittelsheim samedi 23 septembre contre le confinement définitif des 42 000 tonnes de déchets ultimes de Stocamine sous la nappe phréatique. Ils dénoncent le passage en force de l’État malgré les oppositions locales. »
https://www.rue89strasbourg.com/manifestation-stocamine-wittelsheim-279484
RUE89 Strasbourg :
Stocamine : Droit de réponse du groupe Séché Environnement
« À la suite de la parution de notre enquête sur les déchets illicites envoyés dans les tréfonds de Stocamine, le groupe Séché a fait parvenir ce texte à Rue89 Strasbourg, en application du droit de réponse. »
https://www.rue89strasbourg.com/stocamine-droit-de-reponse-groupe-seche-environnement-279719
Charlie Hebdo
Déchets toxiques : enfouir quoi qu’il en coûte
« Après vingt ans de lutte contre l’enfouissement temporaire de 42 000 tonnes de déchets toxiques, à Wittelsheim, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a réglé le problème : enterrer les produits…définitivement. »
https://charliehebdo.fr/2023/09/ecologie/dechets-toxiques-enfouir-quoi-quil-en-coute/
RUE89 Strasbourg :
Stocamine : la préfecture publie l’arrêté qui autorise les travaux de confinement des déchets
« Par un arrêté publié le 28 septembre, la préfecture du Haut-Rhin autorise le début des travaux du confinement des 42 000 tonnes de déchets toxiques de Stocamine.
https://www.rue89strasbourg.com/stocamine-prefecture-publie-autorise-travaux-confinement-dechets-280435
France Bleu Alsace
Stocamine : la préfecture du Haut-Rhin autorise le stockage définitif des déchets dangereux
« La préfecture du Haut-Rhin a validé par arrêté préfectoral la prolongation « illimitée » du stockage de 42 000 tonnes de déchets dangereux à Stocamine, à Wittelsheim. Les travaux vont reprendre malgré l’opposition des élus et de la population locale. »
https://www.francebleu.fr/infos/environnement/stocamine-la-prefecture-du-haut-rhin-autorise-le-stockage-definitif-des-dechets-dangereux-1678388
POLLUTION Malgré de nombreuses oppositions, la préfecture du Haut-Rhin a autorisé par arrêté la prolongation « illimitée » du stockage de 42.000 tonnes de déchets dangereux à Stocamine, dans le Haut-Rhin