vendredi 15 Mar 2024 | A la une, Aménagement du territoire, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques, Transports
A l’appel du réseau Rester sur Terre et de l’UFCNA, une vingtaine de mobilisations étaient organisées en France et d’autres en Europe ce 13 mars 2024, pour demander au ministre des transports un plafonnement du trafic aérien.
L’ADRA (association de défense des riverains de l’aéroport Bâle-Mulhouse) et ses partenaires se sont mobilisés à cette occasion.
Ce 14 mars, nous avons rassemblé une trentaine de personnes devant le terminal de l’Euroairport. Plusieurs délégations ont participé à une mise en scène humoristique de la « France malade du trafic aérien » : Climat 3 Frontières, le CAPS68, Alsace Nature, une délégation suisse de Klimabewegung Basel. et de Basel 2030, Klima Gerechtigkeits Initiative. Le BISF allemand a été empêché au dernier moment.
La France vit un calvaire sous un ballet d’avion. “Harcelée par de plus en plus d’avion, la France se sent malade, elle décide d’aller chez le médecin”.
“Inquiet, le médecin ausculte la France. Il découvre de nombreuses pathologies liées à la présence d’aéroports”.
Discours du médecin
La surexposition au bruit ne se limite pas à une sensation d’inconfort, mais pose un véritable problème de santé publique. Cela se traduit par le coût des dépenses de santé liées aux nuisances sonores : 147 milliards d’euros annuels, selon l’Ademe. Selon l’étude « Debats », la surexposition au bruit aérien fait exploser les maladies cardio-vasculaires avec, pour chaque augmentation de 10 décibels, un surcroît de mortalité évalué à 18 % et allant jusqu’à 28 % pour l’infarctus du myocarde. C’est l’espérance de vie qui est menacée avec, en première ligne, les populations riveraines des aéroports.
L’OMS recommande 8h de sommeil consécutif et une durée plus longue encore pour les nouveau-nés et pour les adolescents. Pour les enfants d’âge scolaire, outre les troubles du sommeil, ce sont les capacités d’apprentissage qui sont compromises par le bruit (stress, baisse de l’attention)
“Mais ce n’est pas tout. La France souffre d’une autre pathologie importante, les catastrophes climatiques”
Discours du climatologue
Alors que le trafic aérien va retrouver son niveau de 2019, nous dénonçons l’impact grandissant de l’aviation sur le climat, responsable de plus de 15% de l’impact climatique de la France (18% de la Suisse). Tous les rapports sérieux sur le sujet montrent que les solutions technologiques ne sont à ce jour pas suffisantes pour endiguer les nuisances aériennes ; il n’y a donc pas d’autre solution à court et moyen terme que de mettre un coup d’arrêt à la croissance du trafic aérien et de le réduire progressivement pour limiter ses impacts à la fois sanitaires et climatiques. A terme, pour respecter les objectifs climat de Paris, il faut baisser le trafic d’environ 3% par an. Pour le moment les réponses de la France et de la Suisse ne sont pas à la hauteur.
“Pour soigner ces deux problèmes sanitaires, heureusement il existe un unique remède, et très efficace. La baisse du trafic aérien ! Et ça commence par mettre en place un plafonnement des aéroports en France. »
Bâle-Mulhouse en pleine croissance
A Bâle-Mulhouse aussi, le trafic aérien a un impact sur la santé des riverains et sur l’environnement : bruit nocturne, pollution de l’air (particules ultrafines), gaz à effet de serre, pollution lumineuse et pollutions des sols et des eaux souterraines. Cette réalité a été mainte fois démontrée et dénoncée par l’ADRA et ses partenaires.
A contre-courant, l’aéroport met tout en œuvre pour retrouver son niveau pré-Covid de 2019. Au-delà, il entend poursuivre son extension via l’agrandissement et l’aménagement du terminal (+14.000m2), permettant toujours plus de trafic. Régulièrement l’Euroairport fait de la promotion pour les compagnies low-cost et de nouvelles lignes sont ouvertes.
Par ailleurs, les mesures prises dans le cadre des Plans de prévention du bruit dans l’environnement, PPBE, et l’arrêté de restriction d’exploitation visant à étendre le couvre-feu, n’ont pas atteint leur objectif ; les nuisances n’ont pas baissé.
L’ADRA, avec ses partenaires des 3 Frontières, s’inscrit totalement dans la mobilisation pour le plafonnement. Evidemment, nos revendications s’adressent aux gestionnaires français et suisses de l’aéroport. Ce mouvement de fond gagne progressivement toute l’Europe et n’est pas prêt de s’arrêter.
Voir l’article complet sur le site de l’ADRA
vendredi 7 Juil 2023 | Aménagement du territoire, Communiqués de presse, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Transports
Ce 6 juillet 2023, l’Association de Défense des Riverains de l’Aéroport Bâle-Mulhouse (ADRA) ainsi que leurs homologies allemands (BISF) interpellent, via un communiqué de presse, les décideurs politiques et économiques à Berne et Paris, ainsi que les instances régionales et locales, pour qu’ils prennent des mesures concrètes et rapides pour limiter les nuisances liées au trafic aérien dans le secteur des Trois frontières.
Plusieurs associations, dont ALSACE NATURE, sont signataires de ce communiqué.
Mesdames, Messieurs,
Pendant des années l’aéroport de Bâle-Mulhouse a développé ses activités de transport low-cost (tourisme de masse) et de fret (cargos bruyants et nocturnes) entraînant un fort impact pour la santé des populations (bruit et pollution de l’air), ainsi qu’une accélération du changement climatique, de l’artificialisation des sols et de la pollution lumineuse.
L’aéroport étant implanté sur territoire français et la Suisse prenant au fil du temps des mesures de protection contre son survol, les nuisances aéroportuaires ont augmenté de façon disproportionnée en France et en Allemagne.
Au vu de l’impact sanitaire, social et environnemental, il est temps, que les responsables s’engagent à réduire le trafic et veillent à un juste partage des nuisances.
Alors que le monde entier s’engage sur des accords sur le climat, que l’Europe a un plan pour la transition, que la France et la Suisse légifèrent (Loi Climat Net Zero 2050), l’aéroport vise le retour au trafic de 2019 (100.000 mouvements et 9,1 millions de passagers).
Le transport aérien est le seul secteur des transports qui n’a pas réduit ses émissions de gaz à effet de serre. D’ailleurs le Canton de Bâle-Ville n’intègre pas le CO2 engendré par les activités économiques suisses de son aéroport dans son bilan carbone (Net Zéro 2037).
Il en va de-même du bruit et de la pollution, qui ont augmenté avec la croissance du trafic. Bien que de nombreuses études internationales aient démontré l’impact sanitaire sur la population (maladies cardio-vasculaires, diabète, maladies respiratoires, diminution de l’espérance de vie en bonne santé, dégradation du cadre de vie), les mesures réglementaires sont mises en œuvre avec retard, elles sont insuffisantes et inefficaces (PPBE).
Pour changer le cours des choses et pour répondre à l’urgence de la situation, il faut analyser et traiter les nuisances globalement et à la source. Des mesurettes à la marge, des modifications de détail et l’attente de progrès techniques irréalistes et inappropriés ne sauront régler le problème. A cela s’ajoute le report inconvenant et égoïste des nuisances sur les voisins*.
Car le bruit ne s’arrête pas aux riverains directs de l’aéroport, mais est ressenti jusqu’à 20-30km.
La pollution aux particules ultrafines, PUF, est mesurable à 40 km, les gaz à effet de serre touchent l’ensemble de la planète.
Nous interpellons les décideurs politiques et économiques à Berne et Paris, ainsi que les instances régionales et locales, afin qu’ils prennent leurs responsabilités et protègent l’ensemble des populations des 3 Frontières. Mesdames, Messieurs, pensez aussi aux générations qui montent et celles qui viendront après nous. Par vos comportements et le manque de décisions vous hypothéquez leur avenir.
Nous, ADRA et BISF, vous demandons de prendre sans tarder des mesures :
● Pour le respect strict du repos nocturne de 23 à 6 heures,
● Pour la réduction du trafic pour préserver la santé des populations et lutter contre le changement climatique,
● Pour des trajectoires moins bruyantes et polluantes et un juste partage des nuisances,
● Pour un moratoire sur la Nouvelle Liaison Ferroviaire et sur l’extension de l’aéroport.
En bref, nous exigeons moins d’avions pour plus d’AVENIR !
Bruno Wollenschneider
Président
ADRA – www.adra-bale-mulhouse.fr
Jürgen Fingerle
Vorsitzender
Bürgerinitiative Südbadische
Flughafenanrainer BISF e.V.
Texte du communiqué en Français et en Allemand en version pdf
Signataires / Unterzeichner :
actif-trafiC / umverkehR, association écologiste pour des transports durables, CH
Alsace Nature
Bundesvereinigung gegen Fluglärm e.V.
Dr. Christine Magendie, Pédiatre, Vice-President ECPCP, Confédération Europ. de Pédiatrie
Greenpeace Regionalgruppe Basel
regioWasser e.V. – Freiburger AK Wasser im BBU, Mitglied im Klimaschutzbündnis Freiburg
Rester sur Terre, Stay Grounded France
Stay Grounded (International)
Strasbourg Respire, Dr. Thomas Bourdrel
UECNA, Union Européenne Contre les Nuisances Aériennes
UFCNA, Union Française Contre les Nuisances des Aéronefs
VCS Beider Basel (Verkehrs Club der Schweiz / ATE Association Transport Environnement, CH)
*) Effet NIMBY, not in my backyard
Historique :
De façon constante, la Suisse a développé le trafic aérien de son 3ème aéroport national sur notre territoire, tout en cherchant à préserver ses citoyens.
En 1974 elle a conditionné le financement de la prolongation de la piste à l’interdiction partielle du survol du territoire Suisse.
En 1998 elle impose un accord tacite qui limite les envols directs vers le Sud au-dessus de Bâle à 8 par jour (4 par jour en moyenne annuelle) et étend le repos nocturne pour Bâle de 22h à 7h.
En 2008, l’introduction de l’ILS33 limite à 10% les atterrissages par le Sud au-dessus de la Suisse, suite à une étude d’impact contestable selon la Convention d’ESPOO.
En 2015-2016 le projet FABEC-SWAP pour rééquilibrer les envols vers le Sud, est finalement abandonné, trop ambitieux et compliqué à mettre en place ?
A partir de 2015, l’aéroport développe le fret tout-cargo à Bâle-Mulhouse sous l’impulsion de la Suisse (Zürich et Genève ayant atteint les limites de bruit nocturne et faisant face à une forte opposition des riverains).
De 2018-2022, la nouvelle procédures RNAV en Piste 15 concentre les trajectoires sur le territoire français au nord de la frontière.
jeudi 10 Nov 2022 | Aménagement du territoire, Communiqués de presse, GL M2A, Groupes Locaux, Pollutions et santé, Presse, Réseaux Thématiques, Transports
Les associations de riverains de l’aéroport de Bâle-Mulhouse font part de leur colère face à l’inefficacité des mesures de réduction du bruit.
« Même après la pandémie de la Covid, l’Euroairport poursuit une stratégie de développement favorisant les compagnies low-cost avec leur tourisme de masse et le fret tout cargo. Tous deux profitent d’horaires d’ouverture prolongés. En conséquence, les associations constatent l’échec de tous les plans de mesures contre le bruit depuis 2011 (Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement, PPBE, de 2011-2015 et 2018-2022). En particulier les dernières promesses de l’aéroport concernant l’extension du repos nocturne par un arrêté de restriction d’exploitation introduit le 1er février 2022 sur l’arrêt des décollages programmés après 23 heures, n’ont pas été tenues. En outre l’optimisation des procédures de décollage en piste principale vers le sud par les services de la sécurité aérienne, DGAC, n’ont fait que déplacer le bruit et maintiennent les courbes bruyantes et polluantes telle que la courbe dite d’ELBEG (voir L’Alsace du 1.02.2022).
Les chiffres recueillis par les associations comparant la période d’avril à septembre 2022 avec 2019, année où le trafic a atteint des sommets, sont sans appel :
– Les survols dus aux décollages entre 23 heures et 1 heure du matin ont augmenté de 12 % pour atteindre 480, et ce, bien que le trafic aérien total ait été inférieur de 19 % à celui de 2019.
– l’augmentation des nuisances est attesté par la quantité de bruit mesuré au sol entre juin et septembre par une station de mesures de l’Euroairport au Sud de l’aéroport entre 23h et 24h : l’indice LAeq (23h-24h) moyen était de 55.2dB en 2022 contre 54.5dB en 2019.
Les associations avaient pourtant prédit que les mesures seraient inefficaces. En effet, les dérogations systématiques accordées pour résorber les retards, les amendes ridiculement basses pour les vols tardifs et les taxes aéroportuaires arrangeantes à l’encontre des avions bruyants qui décollent et atterrissent entre 22 heures et 6 heures ne permettaient pas de tirer une autre conclusion. (Le trafic de fret qui nous est imposé est principalement assuré par de vieux avions dont la grande majorité a entre 25 et 35 ans).
A l’inverse, l’aéroport de Zurich Kloten se donne les moyens de protéger ses riverains : un repos nocturne strict entre 23 heures et 6 heures, très peu de vols low-cost et pas de développement du fret tout cargo.
Les associations déplorent également depuis des années le manque d’écoute et de réponse de la part du Service environnement. Compte tenu du fait que les associations de riverains ne se sont jamais prononcées contre l’aéroport, mais demandent seulement que le trafic aérien nécessaire soit géré de manière raisonnable, ce manque de communication de l’aéroport est incompréhensible.
Plus choquant encore, les responsables politiques et économiques de l’aéroport continuent de minimiser l’impact la plateforme aéroportuaire et dutrafic aérien sur la santé et l’environnement en soutenant un modèle économique qui ne répond pas aux défis sociétaux de demain, notamment de la transition écologique. Le greenwashing (écoblanchiment) n’est pas une réponse aux graves conséquences de l’exploitation de l’aéroport. Il ne permet pas de préserver la santé de la population ni d’arrêter la destruction de nos ressources économiques.
Les associations de riverains demandent la révision rapide de l’arrêté d’exploitation pour un repos nocturne strict entre 23 heures et 6 heures, ainsi que la révision des trajectoires des envols vers le Sud.
Les 3 Frontières, le 9 novembre 2022. »
- ADRA, Association de Défense des Riverains de l’Aéroport de Bâle-Mulhouse, Bruno Wollenschneider, Président
- BISF, Bürgerinitiative Südbadische Flughafenanrainer BISF e.V. Jürgen Fingerle, Vorsitzender SV, Schutzverband der Bevölkerung um den Flughafen Basel-Mülhausen, Katrin Joos, Präsidentin
Plus d’informations : www.adra-bale-mulhouse.fr
mardi 24 Mai 2022 | A la une, Aménagement du territoire, GL M2A, Groupes Locaux, Réseaux Thématiques, Transports, Urbanisme
Communiqué de presse de l’Association de Défense des Riverains de l’Aéroport de Bâle-Mulhouse (ADRA)
Recours contre la Nouvelle Liaison Ferroviaire, NLF, vers l’aéroport de Bâle-Mulhouse (Euroairport)
A l’occasion de son Assemblée générale du 17 mai, l’ADRA a réaffirmée son
opposition à la Déclaration d’Utilité Publique de la Nouvelle Liaison Ferroviaire, NLF, du 14 mars.
Ce projet considéré comme GPii (Grand Projet imposé et inutile) est soutenu par la Suisse et la France. Contrairement aux allégations du dossier, le bénéfice de ce projet de liaison ferroviaire n’est pas d’abord un report modal depuis la route, moins de pollution et plus de confort pour les usagers, mais comme annoncé par les porteurs de projet, la NLF sert à « augmenter l’attractivité du transport aérien ».
La Confédération Helvétique considère Bâle-Mulhouse, troisième aéroport national Suisse, comme un aéroport de délestage de Zürich et Genève. La confédération prévoit au travers de son Plan Sectoriel d’Infrastructure Aéroportuaire, PSIA, de rallier l’aéroport de Bâle-Mulhouse au réseau grande lignes par l’intermédiaire de la liaison ferroviaire pour délester Zürich et Genève qui arrivent à saturation et pour maintenir ainsi la compétitivité du transport aérien suisse.
Coté français, cette liaison est à placer dans le contexte d’un plan de développement d’ensemble des aéroports. En effet « Le projet est inscrit dans le Schéma National des Infrastructures de Transports (SNIT) » en tant que « projet d’optimisation du transport aérien ».
Bientôt, les voyageurs y seront encore plus nombreux, engendrant une augmentation du trafic bien au-delà du pic de 2019.
En résumé et contrairement aux apparences, cette liaison ferroviaire n’est pas écologique. Son impact environnemental sur la qualité de l’air et le bruit, sur les milieux naturels et la biodiversité, est largement négatif par rapport à la très faible réduction escomptée de CO2, gaz à effet de serre. Elle a même enregistré une forte opposition citoyenne trinationale. En effet les arguments pour justifier l’utilité publique du projet ne sont pas pertinents : prévisions hypothétiques, études rudimentaires et incomplètes aux interprétations souvent erronées et dépassées.
Mais comme l’a rappelé Mme Nathalie Dubié, Présidente de l’Association des Usagers des Transports Sud Alsace, AUTSA, ce projet extrêmement couteux, n’est pas prioritaire par rapports aux besoins des moyens ferroviaires régionaux pour les déplacements du quotidien au bénéfice de l’ensemble des usagers.
Au vu des insuffisances des études, du parti-pris pour le développement économique et de la minimisation des impacts négatifs, mais plus récemment au vu de la crise sanitaire et ukrainienne, il serait urgent d’instaurer au minimum un moratoire sur le projet.
C’est pourquoi, l’ADRA, avec la fédération Alsace Nature, ont déposé un recours gracieux contre la Déclaration d’Utilité Publique du projet ; une première étape.
L’ADRA est une association d’intérêt général, qui préconise un trafic aérien écoresponsable (réduit, raisonné et limité au nécessaire) pour réduire toutes les pollutions, sonores et atmosphériques (Les mesures de compensation carbone et des innovation technologiques actuelles sont inefficaces pour préserver le climat à long terme)
Bruno Wollenschneider,
Président
Pour en savoir plus :
https://www.adra-bale-mulhouse.fr/raccordement-ferroviaire-euroairport-retour-au-bon-sens-avec-lautorite-environnementale/
Article de presse dans L’Alsace, Olivier Bregard, 19.05.2022.
https://www.adra-bale-mulhouse.fr/wp-content/uploads/2022/05/ADRA-AG-2022-CP-LAlsace-20220519.pdf
mardi 1 Fév 2022 | Aménagement du territoire, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques, Transports
Association de Défense des Riverains de l’Aéroport de Bâle-Mulhouse (ADRA) – 31 janvier 2022
Communiqué de presse en réponse au bilan 2021 de l’Euroairport
L’avenir de l’Euroairport ressemble furieusement au passé, au grand dam des riverains et de la planète. La crise sanitaire impacte encore lourdement la reprise des activités, sauf pour le fret. Les records de 2019 sont loin, mais l’aéroport mise tout sur le low-cost pour « redécoller ». Une politique de développement climaticide du temps d’avant COVID et impactante pour les riverains. L’Euroairport à beau jeu de mettre en avant quelques petites mesures de réduction de la pollution et du bruit, en chiffre cela relève d’une campagne de greenwashing orchestrée conjointement avec les compagnies aériennes. Arrêtons de prendre le client, qui est aussi un citoyen, pour un gogo.
La crise du COVID et l’état de la planète en surchauffe n’ont rien appris à l’Euroairport. A Bâle-Mulhouse, on attend passivement la fin de la pandémie pour repartir comme avant et revenir voire dépasser la situation de 2019. Pour relancer l’économie, on sort les vieilles recettes et tout est bon à prendre ; le low-cost, qui propose surtout des voyages non-essentiels, et le fret express, qui transporte majoritairement des produits sans valeur ajoutée et dont la rapidité de livraison est un luxe inutile et polluant.
Pourtant ailleurs, et même en Aquitaine autour de Toulouse, haut lieu de l’aéronautique, on réfléchit à la transition du secteur. Universités, entrepreneurs, syndicats, collectifs environnementaux, voir simples citoyens, recherchent des solutions pour produire, consommer et voyager autrement en préservant l’environnement (Collectif Pensons l’Aéronautique pour Demain, PAD).
Ce n’est pas seulement à Bâle-Mulhouse, que nos dirigeants ont une vision un peu simpliste de ce qui va arriver à moyen/long terme. Du reste, on retrouve le même aveuglement et verdissement concernant le projet de Nouvelle Liaison Ferroviaire.
Et pour le bruit, contrairement aux affirmations de l’Euroairport et de la DGAC, la mise en place des mesures du Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement, PPBE, et notamment l’arrêté de restriction d’exploitation le 1er février, ne feront pas baisser le bruit de façon significative pour la population riveraine (environ 40.000 personnes sont fortement impactées de part et d’autre de la frontière). En effet, la durée effective du repos nocturne actuel de 24h à 5h ne sera pas allongée et reste trop courte (5 heures) par rapport aux recommandations de l’OMS avec 8 heures de sommeil. En outre, il est prévisible que les avions retardés décolleront après 23h et les atterrissages se feront comme avant jusqu’à 24h. En plus, les riverains subiront le report des vols qui seront avancés sur la plage 22h-23h.
En conclusion, les nuits des riverains continuent d’être perturbées 365 jours par an.
Le « corset limitateur du bruit », (courbes de bruit limitantes) sera une passoire !
La législation européenne exige que les PPBE fassent baisser les nuisances par des mesures adéquates. Comme ce n’est pas le cas, l’ADRA a engagé un recours avec 18 associations sous l’égide de l’UFCNA auprès du Conseil d’Etat.
Et n’oublions pas que, quel que soit l’heure de décollage ou d’atterrissage, l’aéroport et ses activités aéronautiques engendrent aussi une forte pollution, non seulement locales, mais aux effets planétaires. C’est pourquoi l’ADRA poursuit avec ses partenaires la surveillance et la mesure de la qualité de l’air et le bilan des émissions réelles en continuant d’en rendre compte auprès de la population.
Pour mémoire, nous continuons d’exiger, avec les associations suisses et allemandes :
● le respect strict du repos nocturne de 23 à 6 heures (7 heures de repos nocturne)
● la limitation des envols et atterrissages à 100.000/an (pour respecter les objectifs de baisse des émissions de carbone de l’UE de 55% d’ici 2030, il faut réduire sensiblement les mouvements commerciaux et le fret)
● la suppression des trajectoires bruyantes et polluantes au décollage et à l’atterrissage.
L’ADRA expose largement tous ces sujets et informe sur son site Internet www.adra-bale-mulhouse.fr
Bruno Wollenschneider
Président
Avec le soutien de:
BISF, Bürgerinitiative Südbadische Flughafenanrainer BISF e.V. Jürgen Fingerle, Président Schutzverband der Bevölkerung um den Flughafen Basel-Mülhausen, Katrin Joos, Présidente ADENAH association défense nuisances aérodrome Habsheim, Éric Huber-Simon, Président …. et bien d’autres associations, qui n’ont pas eu matériellement le temps de donner leur accord.