Le réseau des réserves naturelles régionales s’agrandit

 Vendredi 8 février 2013

COMMUNIQUE du Conservatoire des Sites Alsaciens

 
Protection du patrimoine naturel de l’Alsace : le réseau des réserves naturelles régionales s’agrandit.
Aujourd’hui, la Commission permanente du Conseil Régional a classé 3 réserves naturelles régionales : les prestigieuses pelouses sèches du Bollenberg et du Luetzelthal à Rouffach, une partie de la colline du Buxberg à Tagolsheim, et le vaste ensemble forestier et riedien de l’Illwald à Sélestat. Ces biotopes recèlent une flore et une faune remarquables à l’échelle régionale.
Le Conservatoire des Sites Alsaciens, qui s’investit depuis de nombreuses années sur ces territoires, salue cette nouvelle et importante étape pour la protection des milieux naturels. La mise en place d’un réseau d’espaces protégés contribue à la cohérence de la trame verte et bleue régionale.
En partenariat avec la Région Alsace, le Conservatoire des Sites Alsaciens a réalisé les dossiers scientifiques de demande de classement pour les réserves naturelles régionales de Rouffach et de Tagolsheim.
Le Conservatoire des Sites Alsaciens souligne l’implication de la Ville de Rouffach, de la Ville de Sélestat, de la commune de Tagolsheim, ainsi que des autres propriétaires concernés. Il remercie les associations de protection de la nature pour leur soutien et l’ensemble des bénévoles qui participent aux chantiers-nature.
Contact :
M. Michel DUROUSSEAU, Directeur
Conservatoire des Sites Alsaciens
Maison des Espaces Naturels
Ecomusée
68190 UNGERSHEIM
Tel : 03.89.83.34.20 – Fax : 03.89.83.34.21
E-Mail : contact@conservatoire-sites-alsaciens.eu
site web : www.conservatoire-sites-alsaciens.eu


Conférence : Jungle d’eau douce, la vie secrète des gravières

Conférence : Jungle d’eau douce, la vie secrète des gravières

 Conférence de Serge Dumont organisée par le GEPMA et Alsace Nature

mardi 15 janvier à 20 heures

au musée zoologique de Strasbourg

Laissez vous entraîner dans les eaux des gravières alsaciennes avec Serge Dumont, biologiste et réalisateur de films spectaculaires, fruits de ses milliers de plongées dans les rivières et gravières d’Alsace.
Sa connaissance de la biodiversité des milieux humides et sa technicité lui ont permis de capter de splendides images filmées sur et sous l´eau.
Ses films ont été récompensés par de nombreux prix prestigieux (palmes d’or du festival mondial de l’image sous-marine d’Antibes en 2007, spécial award à Belgrade en 2008, prix spécial à San Sébastien en 2009 etc.).

A4-Lorentzen – Lettre ouverte au maire de Diemeringen

Monsieur le Maire,
Vous nous avez adressé une lettre ouverte en date du 8 octobre 2012 relative au projet de liaison routière entre l’A4 et Lorentzen. Vous permettrez que nous répondions par la même procédure. Nous ne nous attarderons pas sur la forme de votre courrier dans lequel vous nous accusez pêle-mêle de « saboter le développement de votre territoire », de « terrorisme environnemental », de « rêver d’emprisonner les élus »… Excusez du peu. Vous avez évité les « khmers verts » et les « ayatollahs », nous serions presque tentés de vous remercier ! Plus sérieusement, croyez-vous vraiment que ce genre d’attitude, qui est assez conforme au climat de la réunion à laquelle nos représentants ont été convoqués ce printemps, soit propice au dialogue ?
Sur le fond, vous considérez en substance que ce projet de liaison routière est indispensable à votre région et que c’est à cause d’Alsace Nature qu’il n’est pas encore réalisé. Permettez-nous de rappeler quelques faits :
–          Tout d’abord, la Déclaration d’utilité publique (DUP) de ce projet date du 30 juin 2006. Ce n’est certainement pas du fait d’Alsace Nature si les expropriations nécessaires n’ont pu être réalisées dans le délai imparti de 5 ans. Il serait malhonnête de faire porter à Alsace Nature (bouc émissaire facile ?) la responsabilité  de ce qui est lié à la gestion interne du projet.
–          La prorogation de la DUP a nécessité des études environnementales complémentaires qui ont mis en évidence la grande richesse naturaliste du secteur concerné par le projet de tracé, en particulier le site du Morsberg.
–          Alsace Nature ne s’est pas opposée au principe de la réalisation de cette infrastructure, mais nous estimons que la qualité du site du Morsberg mérite d’être préservée  et nous sommes prêts à discuter de tracés alternatifs, comme le Président Friess l’a réaffirmé le 16 avril dernier lors de la réunion organisée à Drulingen.
–          Quand, sur la base de l’étude d’impact complémentaire, nous avons considéré que le projet était trop destructeur, nous avons d’abord déposé un recours gracieux, le 21 juillet 2011, ce qui laissait un délai de quatre mois pour engager des discussions. Or, n’ayant obtenu aucune réponse, nous avons donc décidé d’engager un recours contentieux.
Compte tenu de ces éléments, nous vous prions de prendre en considération les réponses que nous inspirent vos propos.
Vous estimez que c’est grâce aux acteurs locaux que les paysages d’Alsace Bossue sont encore dignes d’intérêt. D’une part, nous reconnaissons tout à fait cette réalité et nous en félicitons les auteurs, en soulignant néanmoins que si les conditions pédologiques et climatiques de cette région étaient identiques à celle de la plaine, la question se poserait sans doute différemment. D’autre part, le patrimoine biologique et écologique qui résulte de ces pratiques (héritées de systèmes agricoles anciens et que vous avez su préserver) représente un intérêt qui dépasse le cadre strictement local et contribue, à son échelle, à l’indispensable protection de la biodiversité au niveau régional, national, voire européen. L’intérêt ce ces paysages est donc bien collectif et justifie des règles pour sa prise en compte, au-delà des intérêts individuels. En d’autres termes, le fait d’être propriétaire ou ayant droit d’un patrimoine ne vous donne pas le droit de le détruire (le fait d’être propriétaire de votre maison ne vous donne pas le droit d’y faire n’importe quoi ; il existe des règles d’intérêt collectif). Dans ce sens, l’incitation à détruire les haies du Morsberg qui a été véhiculée par certains élus est proprement incivique (les « saboteurs » ne sont pas toujours où l’on croit !). Les propos de notre directeur ne visaient rien d’autre que ces actions dans la mesure où la destruction d’espèces protégées par la loi[1] constitue une infraction susceptible d’être sanctionnée.  Nous ne « rêvons pas d’envoyer les élus en prison », leur travail et leur dévouement sont indispensables, mais nous n’acceptons pas que des élus, dont l’une des missions est de faire respecter la loi et la réglementation, incitent publiquement à la bafouer.
Vous considérez ensuite que l’étude environnementale complémentaire, commanditée par le Conseil Général du Bas-Rhin dans le cadre de la prorogation de la DUP, est le fait d’environnementalistes extrémistes. Rappelons qu’il s’agit d’un bureau d’études professionnel qui a fait son travail sérieusement. Si vous estimez avoir des compétences en matière d’évaluation des études d’impacts, nous vous serions reconnaissants d’apporter une critique objective et rationnelle de  l’étude et non pas de la rejeter en la qualifiant d’extrémiste parce que ses conclusions ne vont pas dans votre sens.
Votre passage sur le fonctionnement d’Alsace Nature témoigne d’une ignorance assez inquiétante du fonctionnement des associations et en particulier de celui d’Alsace Nature. L’activité de notre fédération repose fortement sur l’implication de bénévoles (non indemnisés), avec les avantages et les limites (notamment en termes de disponibilité) que cela implique. Il est donc normal que les responsables ou représentants changent dans le temps. Vous vous doutez bien qu’une fédération régionale comme la nôtre ne traite pas ses dossiers en fonction de l’intérêt personnel de ses représentants (sans quoi elle ne serait tout simplement pas reconnue de mission d’utilité publique). En parcourant le recours, vous constaterez qu’il a été décidé par notre Comité directeur régional qui comprend 30 membres associatifs et individuels répartis sur l’ensemble du territoire régional. Par ailleurs, les avocats des parties adverses ne manquent jamais de vérifier la conformité de nos décisions avec nos statuts ! On est donc loin de ce que vous laissez entendre et que nous pourrions considérer comme une « impertinence » à notre égard.
Concernant le respect de la démocratie, vous évoquez un sujet complexe et délicat qui représente un défi permanent pour notre système social. Nous avons collectivement appris depuis longtemps que la seule démocratie représentative n’est pas suffisante. C’est bien pour cela qu’ont été constituées des instances de participation permettant d’associer davantage les citoyens aux prises de décision.  Vous semblez contester le bien-fondé des contrepouvoirs. D’un point de vue général que pensez-vous des milliers de lobbyistes financés pour l’essentiel par les grands groupes industriels et bancaires, dont le but est d’influencer les pouvoirs politiques dans le sens de leurs propres intérêts ? Ne croyez-vous pas que des contre-pouvoirs soient nécessaires pour tenter de rétablir l’équilibre en faveur de l’intérêt général ? Pour répondre à votre question sur l’avis de la population, nous ne remettons pas en question cet avis, et c’est en partie pour cela que nous ne remettons pas complètement en cause le principe de l’infrastructure, mais nous estimons que le projet actuel, ainsi que le montre l’étude d’impact, met en péril de manière non compensable un grand nombre d’espèces animales et végétales protégées par la loi. Et sur ce point, les avis et les consultations de la population n’y changeront rien.
Enfin, vous vous élevez contre ce que vous appelez des recours abusifs. Faut-il vous rappeler que le droit de recours est un droit essentiel de tout citoyen dans notre système démocratique ? Que, quand nous déposons un recours, ce n’est pas Alsace Nature qui décide de la légalité de tel ou tel projet (nous n’avons, ni ne revendiquons, ce pouvoir), mais elle demande au juge de vérifier si ce projet est conforme à la loi ? Qu’une justice indépendante est une autre condition essentielle du respect de la démocratie ? Comment et de quel droit pouvez-vous affirmer dans ces conditions que des recours sont abusifs ? De plus, c’est au tribunal que revient de vérifier si les recours déposés sont abusifs ou non.
Sachez pour conclure que nous pratiquons la concertation avec de nombreuses communes ou collectivités et que la plupart du temps nos contributions sont reconnues et souvent prises en compte, car elles se pratiquent dans un climat de respect mutuel. Il nous arrive bien entendu d’être en désaccord sur certains points, mais en général cela n’empêche pas la poursuite du dialogue. C’est dans cet esprit que nous fonctionnons depuis bientôt 50 ans et que nous souhaitons poursuivre, y compris avec les collectivités d’Alsace Bossue.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de notre considération distinguée.

Maurice Wintz

Président régional Alsace Nature

 
Lire le courrier de M. MATHIE, maire de Diemeringen
 


[1] Ces textes qui sont votés démocratiquement par des députés et des sénateurs élus démocratiquement. Et, ce sont les juges qui, in fine, vérifient leur bonne application. Ce n’est pas Alsace Nature qui vote les lois, ni qui a le pouvoir de sanctionner leur non-respect !
Massif du Hohneck : les associations se mobilisent pour la remise en état d’un site « Natura 2000 »

Massif du Hohneck : les associations se mobilisent pour la remise en état d’un site « Natura 2000 »


Alsace Nature a participé ce 23 septembre, à l’action symbolique organisée par le collectif biodiversit’haies 88,   pour réclamer  la remise en état d’un secteur du Hohneck où un circuit de BMX a été construit sans autorisation.
Une cinquantaine de personnes, membres de diverses associations, dont Alsace Nature, se sont réunies pour dénoncer la construction du circuit de BMX par le propriétaire de l’auberge « Au Pied du Hohneck », et surtout réclamer la remise en état du site, classé en zone Natura 2000. .
Suite à l’action des associations auprès de la Préfecture, cette remise en état avait été annoncée mais pour l’instant rien n’a été fait.
L’action de ce week-end, visait à montrer que nous restons vigilants pour voir aboutir la fin de ce dossier et pour élargir le débat à l’ensemble du massif vosgien.
 « On veut attirer l’attention des institutions sur tous les projets qui transforment peu à peu les hautes chaumes en parc d’attraction », indique Dominique Humbert, citant le projet de télécabine à Mittlach ou encore le rallye de France. Autant d’actions « de destruction massive de la biodiversité », selon le
président d’Alsace Nature, Michel Breuzard.

 
Voir sur ce point l’article paru dans l’Alsace le 24/09/2012.
http://www.lalsace.fr/actualite/2012/09/24/vent-de-discorde-au-pied-du-hohneck

 

Rallye : le tribunal donne raison à Alsace Nature

Rallye : le tribunal donne raison à Alsace Nature

Le Tribunal Administratif vient de rendre son jugement suite au recours d’Alsace Nature contre la dépose en hélicoptère de personnes à des fins de loisirs en zone de montagne et donne raison à l’association.
Rappel des faits
Avant l’édition 2011 du rallye, Alsace Nature avait engagé un référé civil contre la dépose par hélicoptère des «VIP» en zone de montagne. Le juge des référés civils, tout en reconnaissant que le fond de ce dossier méritait d’être étudié, avait considéré que les critères d’un référé n’étaient pas réunis et avait de ce fait rejeté la demande.
Alsace Nature a donc déposé un recours devant le Tribunal Administratif. Suite à l’audience du 19 septembre dernier, le Tribunal vient de rendre son jugement et annule l’arrêté inter-préfectoral du 23 septembre 2011, qui autorisait l’utilisation d’hélisurfaces à des fins de loisirs le long des spéciales 11/15 «Vallée de Munster» et 12/16 «Grand Ballon» du rallye de France.
Stéphane Giraud déclare «Cela fait deux fois que nous sommes obligés de porter des recours contre des décisions préfectorales pour que le droit s’applique dans le cadre de cette course, nous mesurons l’impact que cela peut avoir avec le retrait de la spéciale du Grand Ballon ou le déplacement des hélisurfaces, toutefois il est préoccupant de s’apercevoir que sans l’action des associations le droit ne serait pas respecté»
Maurice Wintz précise « Dans cette période de transition énergétique et écologique, l’existence même de ce rallye doit forcément questionner. Outre les dégâts sur les milieux naturels provoqués par une fréquentation extrêmement importante de milieux sensibles comme les prairies riediennes par exemple, la gabegie énergétique pour des fins de loisirs est contradictoire avec la volonté de transition affichée par l’État et les collectivités locales».