vendredi 20 Mar 2015 | L'écho des terriers de Jojo le blaireau, Nos publications
Bonjour à tous, nous sommes le 20 mars 2015 : c’est le printemps !
Depuis un peu plus de deux semaines, voici le temps des rires et des chants pour qui aime se soustraire aux mauvaises nouvelles qui alimentent la presse mondiale de notre pauvre vieille planète : Frère soleil nous invite a fredonner Charles Trenet.
Ça fait du bien et je chante pour ma part du soir au matin !
Bercée, depuis la dernière lune ronde, par la caresse des astres, la création végétale discrètement nous materne ce qui demain sera de bien nourris bourgeons. Les pousses d’orties, le vol des premiers citrons, les « poup » sonores du micro-alyte-accoucheur – le seul crapaud qu’aime pas l’eau ! – l’ont annoncé clairement : c’est le retour mes amis du fameux : « Mars ! Et ça repart !!! »
Une énergie fabuleuse a foré silencieusement les sols de nos sous bois et forêts bravant les lois naturelles de la gravité terrestre. Pascal armé d’une chignole, d’une mèche de 8 millimètre, d’un embout alimentaire de même diamètre, d’une bouteille exempte de bios-phénol A, en bon amateur du bon, du beau, du bio, du fait, s’en est allé d’un pas alerte prélever l’élixir merveilleux que le bon Dieu chaque année donne bienfaisant sans compter : la sève du bouleau ! (ne pas confondre avec le jus de bouleau vendu à longueur d’année qui est une décoction de feuilles améliorée…)
Courte présentation de l’arbre :
Essence acclimatée à l’hémisphère nord, ce joyau argenté vénéré par les amérindiens, les peuplades celtes, scandinaves et slaves, se déclinent au travers du monde par plus de 40 cultivars. Le plus petit, le « betula alba nana » boréal, ne mesure que quelques dizaines de centimètres, le plus grand, le bouleau jaune américain, le préféré des indiens, tape, lui, dans les 30 mètres.
Le moins svelte est un original au vu du port plutôt « taillefine » de ses semblables, l’« himalayen » s’étend, aussi large que haut.
Chez nous, le bouleau ne vit guère plus longtemps qu’un homme (100 ans).
C’est un arbre « tzigane », un nomade. Les graines qui enfantent sa descendance, parachutées par les vents, s’essaiment ici et là, peuplant les espaces pauvres, esseulés, dégagés. Deux espèces fréquentent communément nos vallons : le bouleau verruqueux, (blanc, crevassé, noir à sa base, c’est le plus répandu), et le bouleau pubescent (habitant des marais, zones humides et tourbières).
Le bouleau figure sur la liste des arbres préférés des oiseaux insectivores. Adulte, c’est un superbe HLM à « bestioles ». Les multiples fentes verticales et exfoliations horizontales qui lui parcourent le tronc abritent généreusement chenilles et larves de toutes sortes. Pour vous le faire bref, les uns y dorment et d’autres y mangent ceux qui y dorment !!! Le bouleau blanc est une sorte d’auberge rouge sylvicole !
Les grands refuges « nature », voués à la protection animale, réserveront au bouleau un petit emplacement ensoleillé aux côtés du sorbier. Conçu pour redonner aux sols appauvris un humus riche et fertile, sa présence sera une bénédiction pour les essences plus gourmandes appelées à lui succéder. Le jardinier du lieu, louant le bon Dieu pour cette manne bienvenue, incorporera à son compost en automne prochain quelques brassées de feuilles.
Outre sa sève et ses feuilles, la boulaie, boulinière, bétulaie a de tout temps fourni aux hommes un bois précieux. Utilisé tour à tour pour la fabrication de farines alimentaires, de raquettes, de lunettes, de bobines à fil, de sabots, de filets et d’assiettes, de cordes, de corbeilles, de revêtements de toitures, de pâte à mâcher ou de pâte à papier, le bouleau fut bois de chauffe pour de nombreux boulangers.
Dans les jardins LPO – le vordermeyersbuhl n’échappe pas à la règle – cet arbre est couramment utilisé pour faire les bûches à graisse, mésanges et pics en raffolent.
L’écorce octroie un goudron dont on badigeonnait autrefois, pour éviter d’agaçants grincements, les roues des chariots. L’industrie alimentaire en extrait un sucre bien connu des diabétiques et diététiciens en herbe, le xylithol.
Voilà brièvement pour l’arbre, passons à la sève.
Comment Jojo choisit il son arbre pour ponctionner la sève ?
Jojo jette son dévolu sur un arbre bien branchu (plus il y a de bourgeons à ouvrir, plus il y aura de sève à monter). L’arbre n’est ni trop jeune ni trop vieux (30 à 80 ans – Diamètre minimum 30 cm). Les arbres isolés seront préférés aux arbres trop serrés. La qualité nutritive de la sève dépendra des richesses présentes dans le sol… L’arbre percé cette année ne sera pas revisité avant 4 ou 5 ans.
Quand ponctionner la sève ?
L’ortie qui pousse, le papillon citron qui vole, l’alyte qui chante le champs des amours des anoures sont d’excellents indicateurs du « bon moment ».
Après la lune de mars et le dégel, les grains d’amidons stockés dans les cellules du bouleau vont peu à peu se dissoudre et être assimilés. Les cellules de nouveau vides, par un mécanisme d’osmose et de pressurisation, vont se gorger de sève. Les radicelles de leurs côtés vont aspirer au sein des racines les nutriments nécessaires au débourrement des bourgeons. L’arbre jusqu’à l’ouverture des feuilles nous laissera le « perfuser » d’un peu de son « sang ».
Comment percer le bouleau (et refermer le trou créé) ?
Je perce sur le flanc le moins exposé à la pluie et aux vents à 0,50 cm du sol, un trou de 3 à 5 cm de profondeur selon l’arbre (diamètre du trou : 0,8 cm). Je me contente de quelques litres, puis pour ne pas épuiser l’arbre, change de « donneur ». Sur la centaine de litres que l’arbre puise par jour il me donnera mon litre quotidien.
Certains spécimens aspireraient 500 lt et pourraient donner jusqu’à 10 lt/jour ! Parfois l’arbre ne donne rien du tout ! Après une nuit gélive il faut parfois « ramoner » le trou pour réamorcer l’écoulement ! En Russie certains exploitants scient une branche de 6 à 7 cm de diamètre et récupèrent à même le seau les pleurs de l’arbre. Ce procédé n’est bien sur point conseillé ! Pour refermer le trou, j’utilise une cheville de même bois que j’enfonce et badigeonne la plaie de goudron de Norvège voir d’argile. La récolte se fait entre la mi mars et la mi avril.
Comment éviter la fermentation naturelle de la sève ?
La sève se conserve quelques jours au frigo.
A partir de 5° commence la fermentation. L’eau se trouble, un dépôt blanc se dépose sur le culot de la bouteille, c’est normal. Cela ne dégrade que le côté gustatif, la sève fermentée peut être rebutante mais serait encore plus stimulante !
Il est possible de retarder voir même apparemment d’annuler cette fermentation… Ajouter quelques clous de girofles (conservation théorique 1 mois). On peut aussi filtrer l’eau de bouleau via une membrane 0,22 microns (conservation 3 semaines). On peut stocker sous vide (conservation 1 an). En ajoutant 10 cl d’alcool de fruit à 50° pour un litre de sève on empêcherait la fermentation. Congeler n’est pas un bon procédé pour qui veut profiter de tous les bienfaits de cette eau de jouvence !
Comment faire la cure ?
Pendant 3 semaines boire hors repas en trois fois un petit « 15 à 25cl » de sève pure. Il est préconisé de pousser à 5 semaines s’il s’ensuit des urines chaudes et abondantes, des selles exceptionnellement malodorantes !
Certains refont une cure en automne, d’autres alternent 3 semaines de cure, 10 jours de repos, 3 semaines de cures, 10 jours de repos… (C’est pas très 4 saisons !)
Personnellement, je dédouble mon petit verre et semble très bien m’en porter !
Rappel : pour bénéficier des oligoéléments, il faut garder un peu en bouche chaque gorgée d’eau.
Quels sont les bienfaits de cette cure ?
(Reprenons l’écho des terriers de mars l’année dernière…)
La sève de bouleau drainera hors de vos rates, reins, poumons, foie, les toxines qui encombrent. La sève de bouleau riche en minéraux, oligoéléments, acides aminés, sucres, antioxydants, vitamines A, E, D3, C, B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9, B12, K1 (…) permet à l’organisme d’évacuer toxines et déchets organiques, stabilise cholestérol et acide urique. Elle agirait en profondeur sur les troubles urinaires, elle est bénéfique pour la vésicule biliaire, la circulation sanguine, les problèmes de peau (eczéma, psoriasis, acné…). Elle éclaircit le teint, soulage certaines douleurs articulaires. On lui prêtent des valeurs amincissantes. Le silicium permet de lutter contre l’ostéoporose et contre les ravages de l’aluminium présente dans nos nutriments et qui selon des études britanniques serait responsable de la création de nombreux cancers…).
Le calcium et le phosphore interviendraient dans la solidité des os. Le potassium rééquilibrerait le rythme cardiaque. Le magnésium et le lithium permettraient d’améliorer l’humeur (états dépressifs). La vitamine C et le sélénium contreraient les méfaits du stress. La sève libère dans les intestins un antalgique anti-inflammatoire et diurétique. (J’ai lu sur une publicité que la sève élimine les calculs ! Ne nous emballons pas, j’ai lu aussi qu’un certain Docteur Tétau prônait une cure pour ce faire de 300 jours – il y parlait d’ailleurs de réduire non de détruire !-).
Mot de la fin : n’oubliez pas que le bouleau est avant tout conçu pour régénérer les sols, prélevez avec respect et boycottez les faiseurs d’argent qui profitant de l’aubaine, en bons spolieurs, pillent nos sous bois pour s’en foutre pleins les poches, s’arrondir leurs fins de mois !
Allez je me lâche, l’utopie est thérapeute : puisse demain être un monde meilleur !
Imagine mon bon lecteur, l’humain valide (ou plus jeune) irait percer pour son voisin invalide (ou plus vieux) le bouleau de son jardin sans qu’il ne soit question d’argent ! La seule monnaie en cours serait l’amitié gratuite, et sans attente, que chacun se porterait l’un à l’autre !!! Un monde sans politique, géré non par la concupiscence mais par la sagesse ! L’on y savourerait enfin l’égalité, la fraternité et la paix ! Il n’y aurait plus besoin de gagner des sous, ils ne serviraient plus ! Plus de banquiers, ni d’hommes de guerres, plus d’industriels, ni d’hommes d’affaires, plus d’armateurs, ni militaires… Nul ne serait plus occupé à médire, convoiter, fomenter ou ourdir… Chacun se sentirait responsable de son semblable. La création entière vivrait sans peur du lendemain, ni du voisin !… Plus de télés, plus de portable, ni voleurs, ni serrures, ni alarmes. Plus de voitures, ni d’avions : chacun resterait chez soi ! Pourquoi aller ailleurs ? Un monde apaisé, dépollutionné, évangélique, bref joyeux !
Un monde bon, un monde charmant, un monde aimable, un monde aimant où chacun mettrait au service de son prochain son savoir faire, ses dons, ses talents !…
Aie ! Aie ! Aie !… Aurais je forcé sur mon eau de bouleau quotidienne ?
Allez, vous reprendrez bien encore un pt’it verre de sève pour la route !!!
A bientôt pour un autre écho !
Du FIN fond de la vallée de Munster votre ami Jojo !