Dans le cadre du débat en cours autour du projet de VLIO, Alsace Nature souhaite faire part des observations suivantes.
Le projet de VLIO se présente comme une réponse unique à un questionnement complexe et évolutif. Personne ne nie qu’il y ait un problème de saturation de certains axes de circulation pendant des périodes limitées, et de nuisances pour les riverains, ni que des solutions doivent être trouvées. Mais avant de s’engager dans une réponse ancienne, il s’agirait d’objectiver et de comprendre les besoins et pratiques réelles en termes de mobilités ainsi que leurs enjeux afin de pouvoir concevoir des réponses adaptées et inscrites dans un contexte en évolution.
Tout d’abord, les études justifiant le projet ont été faites dans un contexte qui a évolué depuis (pandémie, options politiques…) : par conséquent les prévisions de trafic prises en compte dans les études initiales méritent aujourd’hui d’être réinterrogées.
Par ailleurs, et plus important, divers dossiers de mobilité alternative sont annoncés :
le tram vers l’ouest qui va améliorer les capacités de desserte de l’ouest de l’EMS
le transport en site propre ouest (TSPO) qui vise à proposer une alternative à l’usage de la voiture individuelle
la prise en charge de la compétence mobilité par les collectivités voisines de l’EMS, qui ouvre des perspectives d’amélioration de l’offre en transports collectifs
le développement du transport à la demande (TAD)
la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE)
le développement des pistes cyclables
Enfin, la crise sanitaire a été l’occasion de développer massivement l’usage du télétravail. La pérennisation au moins partielle de ce fonctionnement permettra de réduire la mobilité et donc la congestion et les émissions de CO2 (Etude ADEME de juin 2020).
La question n’est pas simplement d’absorber le trafic en créant une nouvelle route car il est apparu à de nombreuses reprises, et notamment dans les zones denses, qu’une nouvelle route générait aussi un nouveau trafic. Alors que l’amélioration significative de l’offre en transports « doux » favorise le transfert vers ces modes.
Ainsi, dans une logique purement routière, la VLIO pose un certain nombre de questions :
elle sera un barreau reliant le nord au sud de l’agglomération strasbourgeoise (Schiltigheim – Illkirch par exemple), rôle que tient aujourd’hui la M35. Plutôt que de simplement répartir le trafic existant localement, elle risquerait d’attirer un trafic nouveau lié à l’aménagement de la M35.
comme le GCO n’assurera pas ce barreau nord-sud (péage, détour), la VLIO risquerait aussi de tenter un certain nombre d’usagers qui voudront éviter le péage.
En résumé, sur la VLIO, comme d’ailleurs sur la M35, la régulation du trafic se fera par la saturation – et du coup la VLIO remplira mal son rôle de désengorgement des rues principales des villages de la deuxième couronne,
ce qui montre bien l’incohérence des logiques purement routières.
L’enjeu pour Alsace Nature est donc, sur la base d’une connaissance fine des motifs et circuits de déplacement sur le secteur concerné, de développer significativement les offres alternatives à la voiture, dont notamment les plans de déplacements dans les entreprises, les voies cyclables et leurs accessoires, le covoiturage…
Un impact trop important sur les milieux naturels
Par ailleurs, le tracé prévisionnel impacterait de nombreuses zones humides voire inondables classées ainsi que le Ried de la Bruche dans sa partie basse.
La route passerait à proximité directe d’un des méandres les plus actifs de la Bruche (Korngrutt) et à moins de 300 m d’un site du Conservatoire des Sites Alsaciens : le Brischaltarm (ancien bras mort de la rivière encore en eau et véritable refuge pour la faune aquatique).
Par ailleurs, le tracé impacterait les espaces forestiers et les prairies mésohygrophiles remarquables entre Eckbolsheim et Wolfisheim habitat d’espèces animales et végétales remarquables (Agrion de Mercure, Couleuvre helvétique, Lézard des murailles, Pulicaire vulgaire, Cerfeuil bulbeux, Isnardie des marais, Léersie faux riz, Erysimum fausse giroflée, Pesse d’eau…).
A l’heure où de plus en plus de communes de l’EMS se lancent dans la reconquête des corridors écologiques, il serait pour le moins paradoxal de prévoir un projet qui mettrait ainsi à mal des éléments de trame verte et bleue encore existants.
Après un communiqué de presse expliquant ses griefs contre le projet de Trail center à Wangebourg-Engenthal (Voir nos infos ICI ), le groupe local Alsace Nature organisait le 19 septembre, une sortie sur le terrain pour montrer aux habitants et citoyens intéressés les impacts que le projet risquent d’avoir sur le cadre de vie et la biodiversité. Près d’une centaine de personnes se sont déplacées pour s’informer et protester contre ce projet.
Cette sortie a été suivie d’une réunion publique d’information le 24 septembre 2021 organisée par la commune de Wangenbourg-Engenthal. Cette réunion a rassemblé également beaucoup de citoyens.
Une pétition va également être distribuée dans les boites aux lettres des environs pour sensibiliser les habitants et les appeler à se mobiliser. Cette pétition demande un moratoire sur le projet :
pétition contre le projet de Trail center
DEMANDE DE MORATOIRE PROJET DE TRAIL-CENTER au LANGACKER WANGENBOURG-ENGENTHAL Aux habitants de Wangenbourg-Engenthal et environs, Suite à l’imprécision ou à l’absence de réponses de Monsieur le Maire et président de la communauté de communes aux nombreuses questions et inquiétudes exprimées sur les points suivants du projet : • l’impact réel sur les milieux naturels, sur la consommation en eau potable, sur la qualité de vie des habitants… • les réelles retombées économiques sur le secteur – commerces – restaurants-hotels – entreprises • la viabilité économique et financière de ce projet : hériterons-nous d’un champ de ruines après 2 ou 3 ans de fonctionnement déficitaire ? Ou lorsque le VTT sera passé de mode ? • et bien d’autres encore… et à l’annonce du dépôt du permis de construire dès le mois d’octobre. NOUS DEMANDONS à Monsieur le Maire et Président de la communauté de communes un MORATOIRE pour : • permettre une évaluation sérieuse de l’impact environnemental et économique de ce projet • proposer un modèle de développement touristique fondé sur des initiatives locales, en adéquation avec les atouts et les richesses naturelles de notre village et le besoin croissant de nos contemporains de nature et de calme, • impliquer les acteurs du tourisme et les associations locales plutôt que de reproduire des concepts élaborés par des industriels du tourisme.
Wangenbourg : la manifestation contre le projet de trail center rassemble une centaine de personnes
Extraits de l’article :
« Parcours VTT en pleine prairie
La Communauté de communes Mossig Vignoble (CCMV) projette l’implantation de parcours VTT et d’un bâtiment au Langacker, lieu-dit sur la commune de Wangenbourg-Engenthal. Les travaux devraient débuter dès 2022.
La prairie du Langacker qui représente 8 hectares de terres agricoles ainsi que la forêt avoisinante devraient être impactées. Le projet prévoit en effet 21 km de pistes sur un site d’environ 100 hectares. Rolande Eisentler, d’Alsace Nature, ni va pas, elle, par quatre chemins. « C’est une aberration écologique. Comment créer 21 km de pistes sans toucher à un seul arbre ? C’est ce qu’on nous dit et c’est tout simplement impossible. Nous on a calculé : pour créer ces sentiers VTT il va falloir abattre 3 hectares d’arbres. Il faut protéger le peu de vert qu’il nous reste, ça va bien comme ça hein. »
Sans compter que ces nouveaux équipements pourraient accueillir jusqu’à 1000 personnes par jour. « Le dossier est mal ficelé, beaucoup trop ambitieux. On va saigner la forêt et dénaturer la prairie alors qu’aucune étude d’impact n’a été réalisée ni même projections économiques. Les riverains n’ont à aucun moment été consultés. Le calme dont ils jouissent va pourtant être bien entamé avec la circulation qui va s’intensifier fatalement. Si effectivement 1000 personnes viennent chaque jour faire du VTT ça va créer des nuisances, des déchets, de la pollution. »
Côté impact écologique, les choses ne sont pas claires non plus. Aucun tracé précis des pistes en forêt n’a pour l’heure été rendu public. Une certitude : le projet se situe au cœur du bourg, aux abords du château, de la rivière Mossig et surtout de la zone Natura 2000. La prairie du Langacker abrite, elle, des espèces comme le torcol fourmilier, le merle à plastron, le faucon, l’épervier, la pie-grièche et de nombreux insectes dont des abeilles sauvages.
Cette zone naturelle est une halte migratoire importante pour de nombreux oiseaux comme les grues cendrées ou les oies sauvages de passage. « Difficile de dire quelles espèces précisément y viennent mais grâce à nos observateurs locaux nous savons qu’elles sont nombreuses. Où iront se reposer ces oiseaux lors de leurs migrations si cette halte n’existe plus ? » s’interroge Rolande Eisentler. « On va commencer par les VTT et puis les luges d’été et quoi d’autres ? Le tourisme ne doit pas menacer la nature.On est en plein dedans là ».
La m2a a entrepris l’élaboration d’un Règlement Local de la Publicité intercommunal (RLPi). Les discussions ont démarré fin 2019 et un projet a été présenté ce printemps aux associations. Un communiqué de presse a été co-signé par plusieurs associations (Paysages de France, Résistance à l’Agression Publicitaire, Alternatiba ANV-COP21, Alsace Nature et CADRes) dans lequel nous soulignons nos désaccords avec le projet proposé : https://paysagesdefrance.org/actualites/219/rlpi-mulhouse-une-reglementation-en-trompe-loeil/
Si chacun peut trouver la publicité plus ou moins gênante, il est important de rappeler que c’est de manière quasi systématique que l’affichage publicitaire va à l’encontre des actions de défense de la nature menées notamment par Alsace Nature.
La pub n’aime pas la nature
D’abord par le message véhiculé :
Beaucoup de publicités font la promotion de l’automobile, mais jamais du vélo et des transports doux. Les publicités poussent systématiquement à la surconsommation qui s’oppose à la sobriété nécessaire à la sauvegarde de notre environnement.
Beaucoup de publicités font la promotion des grandes surfaces et des centres commerciaux, souvent éloignés des centres-villes. Il n’y a jamais de publicités pour les commerces de proximité.
Beaucoup de publicités font la promotion de la nourriture industrielle (plats préparés, boissons, surgelés, fast-foods…), jamais pour les circuits courts.
Ensuite par les supports employés :
Affiches papiers remplacées toutes les semaines : consommatrices de papier,
Affiches rétro-éclairées, panneaux déroulants et panneaux numériques : grands consommateurs d’électricité. De plus, l’éclairage des affiches participe à la perturbation de la faune nocturne .
Alors agissons !
Ce mardi aura lieu la réunion publique organisée par la m2a. Son objectif est de présenter le projet de RLPi, de répondre aux questions posées et de recueillir les observations des habitants de Mulhouse Alsace Agglomération. Cette réunion est ouverte à toutes et à tous.
Mardi 6 juillet 2021, de 18h à 20h, au Parc des expositions de Mulhouse.
Venez nombreux et n’hésitez pas à faire circuler l’information !
CHARLES ET CHRISTINE ONT ETE CONDAMNÉS À 400€ D’AMENDES !
Ils avait été relaxés en première instance au motif de la liberté d’expression. L’État avait ensuite fait appel de cette décision, les traînant devant la cour d’appel de Colmar le 9 juin 2021. Le délibéré a été rendu public ce 30 juin au matin.
Christine et Charles ont été condamnés à 400€ d’amende avec sursis.
Lors du décrochage de portrait dans la mairie de Lingolsheim, leur objectif était d’alerter l’opinion publique et la presse internationale sur l’inaction du gouvernement sur la justice sociale et climatique.
Malgré la répression, nous continuons le combat pour des mesures en faveur du climat. Et ce n’est pas fini car nous envisageons d’aller à la cours de cassation comme ce fut le cas la semaine dernière pour 16 autres militant⋅e⋅s d’ANV COP21.
ALSACE NATURE soutient les 2 militants qui comparaîtront devant le tribunal ce 9 juin pour avoir participé au décrochage d’un portrait du président Macron.
Rendez-vous le 9 JUIN 2021 devant la Cour d’appel de Colmar (9 avenue Raymond Poincaré) de 8h30 à 12h !
Nous avons besoin d’un maximum de monde pour faire entendre le message de l’urgence climatique et demander la relaxe de nos lanceurs d’alerte !
== COMMENT AIDER ==
– Donner un coup de main pour l’organisation et/ou le déroulement de la journée : strasbourg@anv-cop21.org
– Relayer l’événement Facebook : https://www.facebook.com/events/1120229735154673?
– Participer aux frais d’avocat via la cagnotte en ligne : https://qrgo.page.link/XfiM8
== RAPPEL DES FAITS ==
Les deux prévenu⋅e⋅s, Christine et Charles, ont été relaxés en première instance au motif de la liberté d’expression. L’Etat a fait appel de cette décision, les trainant devant la cour d’appel de Colmar !
ANV-COP21 Strasbourg et Alsace Nature y voient :
– Des méthodes judiciaires expéditives et injustes
– Une instrumentalisation de la justice permettant de museler les représentants d’une vision de l’écologie différente de celle du gouvernement
– Un acharnement sur des militant⋅e⋅s connu⋅e⋅s pour leur engagement respectivement contre le GCO et au sein des Gilets Jaunes
Pendant ce temps-là, le gouvernement :
– a fait voter un texte de loi climat bien en dessous des ambitions de la Convention Citoyenne pour le Climat [1]
– ne fait rien contre l’implantation généralisée d’entrepôts d’e-commerce climaticides [2]
– laisse les entreprises du CAC 40 distribuer des dividendes astronomiques accumulés grâce au plan de relance [3]
Ce 9 juin le rassemblement permettra non seulement de soutenir les militant⋅e⋅s en procès, mais aussi de dénoncer l’inaction du gouvernement sur le dossier de l’urgence climatique.
Suite au Comité de pilotage de suivi du plan de protection de la nappe phréatique d’Alsace du 30 avril 2021, Alsace Nature note avec satisfaction que les autorités ont enfin décidées de s’attaquer aux erreurs du passé, en l’occurrence aux 3 pollutions historiques (sur 447 recensées) du trésor qu’est la nappe phréatique du Rhin supérieur (100 milliards de m3 d’eau dont un tiers se trouve en Alsace).
Cependant n’oublions pas Stocamine où l’Etat est peut-être en train de créer les conditions d’une future pollution historique.
Plusieurs élus (député, sénateur, …) ont demandé qu’une approche globale de suivi de la nappe (conformément d’ailleurs à l’objet du comité) étendant la mission du comité.
En ce sens Alsace Nature a soutenu le Président du SAGE Ill Nappe Rhin (schéma d’aménagement et de gestion des eaux), M. Bernard Gerber, qui a fait remarquer qu’ il était utile de prendre connaissance des informations existantes comme le rapport ERMES.
De plus, Alsace Nature a proposé que dans le processus préparatoire, décisionnaire et de suivi de la nappe, soit élaboré un document de présentation de toutes les substances indésirables connues et probables à ce jour dans la nappe dont les métabolites (origine historique ou actuelle, avec quantification et flux selon intrants et toxicités, etc).
INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES
Explicitation et appel à la presse pour ses capacités didactiques à former et informer les lecteurs
Sous nos pieds s’étend la nappe du fossé rhénan 100Millards de m3 dont 1/3 en Alsace alors que nous ne voyons pas ce qui s’y passe, contrairement au réchauffement climatique ou à l’effondrement de la bio-diversité ;
Cependant au lieu de se sentir impuissant (comme certains l’expriment par exemple pour le déboisement de l’Amazonie), pour la nappe phréatique, l’Alsace a la maîtrise de son état et de son évolution pour 1/3 de son volume.
Un sujet d’investigation : quels sont les produits qui entrent et sortent de la nappe et pourquoi ?
Quantification par familles de substances selon les vecteurs et les sources :
infiltration « pollutions présentes » amenées par l’agriculture, la pluie, l’industrie telle celle de la chimie et des pesticides du 68 , les transports… et « les pollutions historiques » : les décharges et les sols pollués )
sans oublier la « porosité » entre la nappe et les eaux superficielles (telles le Rhin, l’Ill et autres cours d’eau qui aliment la nappe et parfois même alimentées par la nappe( sources phréatiques )…et par le non sens du pompage en étiage qui se règle par l’action sur les causes )
injection (eaux pluviales des communes, industries, particuliers…)
blessures de sa couverture de protection :
+ « décapages » lors d’artificialisations,
+ gravières qui peuvent creuser jusqu’à 60m de profondeur,
+ puits et forages (agriculture, eaux industrielles, eau potable (1/4 des puits sont non potables) de puits de mines, pompes à chaleur ….
et bien sûr ce qui en sort quantitativement par besoin, par forages, puits et sources phréatiques.
Etat et Objectifs et de la nappe : quelques sources d’information – Faire connaitre la situation et ses conséquences et agir !
APRONA ERMES
Etat en 2016 : exemple pour une partie des pesticides présents en 2016 113 sur combien en réalité : Conformité seulement par rapport à la Directive Européenne Eau souterraine 2006/118/CE. Qu’en est-il en 2021 et qu’en sera-t-il dans les années futures ?
DREAL GRAND EST
Qualité des eaux sous-terraines 2016 dépassement sur 25 %Eaux souterraines : Le seuil de potabilité, tous paramètres confondus, est dépassé sur 25% des points mesurés. Les pollutions agricoles, diffuses, constituent la première cause de dégradation de la nappe. La pollution par les phytosanitaires est généralisée. Par ailleurs, il existe des pollutions localisées par des produits spécifiques d’origine industrielle. Celles-ci échappent au suivi général des eaux souterraines et doivent être suivies par les exploitants à travers une autosurveillance.
SDAGE Rhin-Meuse extraits d’objectifs sur un document en consulationP107/420 « L’objectif de 46% des masses d’eau en bon état écologique à l’horizon 2027 est très ambitieux compte tenu de l’état des cours d’eau actuel avec seulement 27% des masses d’eau en bon ou très bon état »P385/420 Cette nouvelle stratégie définit localement de manière collective des objectifs clairs de reconquête de la nappe d’Alsace et des aquifères du Sundgau afin d’atteindre l’objectif de bon état chimique de ces ressources en 2027. Toutefois des incertitudes demeurent quant au respect de cette échéance notamment en raison du temps de rémanence des molécules dans le milieu mais également de la méconnaissance de leur mode de migration.