La Good Food March arrive à Strasbourg le 5 septembre. Alsace Nature appelle à soutenir cette manifestation qui passera par le pont de Kehl, le Parlement Européen, pour arriver Place Kléber où un piquenique géant est organisé, suivi d’un débat à 18h. Alsace Nature se joint aux nombreuses organisations non gouvernementales qui portent onze revendications pour la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC), symboliquement via trois caravanes itinérantes jusqu’à Bruxelles.
Ce combat d’ampleur européenne a également une forte application régionale : c’est l’heure en Alsace de
deux consultations publiques au sujet de programmes ayant un impact considérable sur l’avenir de l’agriculture en Alsace :
– l’une concerne le diagnostic territorial préparant les nouveaux programmes pour les fonds européens 2014-2020, jusqu’au 7 septembre midi
– l’autre le Plan Régional d’Agriculture Durable (PRAD), jusqu’au 14 septembre inclus
En 2014, la PAC sera réformée et les négociations sont en cours. C’est le moment de faire entendre haut et fort notre choix d’agriculture et d’alimentation !
Alsace Nature intervient et demande que chacun s’investisse pour corriger la priorité excessive accordée à la compétitivité des exploitations agricoles au détriment du respect du vivant, de l’équité et de la durabilité. Le mot d’ordre de la « compétitivité » a, pour Alsace Nature, le mauvais goût d’une propagande qui  lance des troupes sacrifiées dans une guerre perdue dont surtout les marchands d’armes profitent. En effet, les outils régulateurs qui auraient dû accompagner la compétition économique ont échoué. Ils n’ont ni empêché la distorsion de concurrence, ni protégé l’environnement, ni sauvegardé l’emploi, ni vaincu la faim et la pauvreté. La loi des plus forts ou des plus cyniques règne : lobbies, multinationales, banques, spéculateurs, et filous influents. Sur le terrain la pression pour la « compétitivité » se traduit entre autre par l’agrandissement des exploitations laitières conduites en « zéro pâturage » et par les très gros tracteurs qui ne tolèrent ni arbres ni bas-fonds humides sur leur passage.
Quant au résultat global, le système Doux des poulets industriels en est le symbole : les firmes de Charles Doux auraient accaparé plus d’un milliard de fonds européens en une quinzaine d’années, dans cette grande mascarade où dumping et cynisme se déguisent en « compétitif » et « social » (des poulets pas chers !
quelques emplois en élevage concentrationnaire !). Ce système économique vit aussi des pesticides. Ainsi, le glyphosate (Roundup®), perturbateur des équilibres microbiens et de la division cellulaire, est aujourd’hui détecté non seulement dans les cours d’eau mais aussi dans les urines autant des vaches que des humains.
Il est donc grand temps de remplacer la notion de compétitivité par celle de viabilité économique. La viabilité doit être le résultat conjoint d’aides publiques pertinentes et conditionnées, de prix justes qui reconnaissent la vraie valeur des aliments, et de biens publics produits qui sont rémunérés par la société :
protection de l’eau, de la nature, des paysages, du climat, des sols, et bien-être des animaux.
A l’occasion de la Good Food March Alsace Nature poursuit sa campagne « Prix justes pour le respect du vivant ». Les grandes enseignes de la distribution ne doivent plus être dispensées de leur lourde responsabilité. La décence des pratiques et des prix ne doit pas rester une niche fragile, mais devenir une norme solide.

Contact Presse :
Anne VONESCH – Secrétaire Régionale d’Alsace Nature : 06.89.66.71.50