Alsace Nature souhaite que la France prenne rapidement des mesures afin d’interdire la vente et l’usage des herbicides à base de glyphosate.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de classer le glyphosate, substance active de plusieurs centaines de produits herbicides, notamment du Roundup®, comme « cancérigène probable ». Certaines études le classent également comme perturbateur endocrinien.
Les ventes de pesticides en Alsace, en 2013, ont été évaluées à 909 tonnes de substances actives, dont 94 tonnes de glyphosate. L’épandage de ces produits conduit inévitablement à une dégradation de tous les milieux naturels (eau, air, sols).
Ainsi, notre remarquable mais vulnérable nappe d’eau souterraine de la vallée du Rhin supérieur est fortement dégradée par les pesticides, y compris par le glyphosate. De plus, la majorité des cours d’eau alsaciens est également touchée par cette substance et son produit de dégradation, l’Ampa. Tout cela fait peser un risque inacceptable sur la santé publique. Tout doit être fait pour la préservation et la reconquête de la qualité de l’eau de la nappe.
La position de l’Organisation Mondiale de la Santé va au-delà du problème glyphosate. Elle confirme, si besoin en était, l’incertitude des études préliminaires et des procédures d’homologation et d’autorisation de mise sur le marché des pesticides. Rappelons qu’une dizaine de substances actives sont radiées annuellement de la liste.
Jean-Jacques SCHWAAB, spécialiste des pesticides à Alsace Nature, déclare : « Compte tenu de la conclusion de l’OMS, le principe de précaution impose que les agriculteurs, les usagers et les consommateurs ne soient pas exposés à un produit cancérigène présent dans l’eau, l’air et les produits alimentaires ».
Daniel REININGER, Président régional d’Alsace Nature, complète : « La France doit se saisir très rapidement de ce problème de santé publique et prendre la seule mesure qui s’impose, à savoir l’interdiction de la vente et de l’usage des herbicides à base de glyphosate, aussi bien en zone agricole qu’en zone non agricole et s’opposer à tout renouvellement de l’autorisation de mise sur le marché ».