[Communiqué] Œufs au fipronil : l’idéologie de la compétitivité dévoilée

[Communiqué] Œufs au fipronil : l’idéologie de la compétitivité dévoilée

Le scandale des œufs contaminés au fipronil est une mise en garde qui s’adresse aux Etats Généraux de l’alimentation (EGalim) organisés par le gouvernement. EGalim démarre et son ambition affichée, ô combien justifiée, est de répartir la valeur ajoutée plus équitablement en faveur des agriculteurs.

 En quoi ce dernier scandale doit alerter la démarche EGalim ?

D’abord il révèle une fois de plus où mène l’idéologie de la compétitivité dans les productions animales, une idéologie qu’EGalim est pourtant susceptible de défendre. Or les millions d’œufs contaminés sont la conséquence directe de la course internationale pour produire toujours plus, toujours plus vite et toujours moins cher, exporter à tout prix, et  importer les produits d’un dumping polluant et immoral pour lancer sur le marché des produits transformés moins chers. Des non-conformités graves et la détresse des poules dans de grands élevages néerlandais et allemands, y compris « bio », sont parfaitement connues.1 Mais les pouvoirs publics  souscrivent à l’objectif de « compétitivité ».
Ensuite, ce scandale révèle la manipulation par le langage, qui règne dans l’agro-alimentaire. Les entreprises en question s’appellent « chickfriend » (ami des poulets) et « poultry-vision » (production de volailles visionnaire… ). Les pouvoirs publics mettent régulièrement en affiche les « normes rigoureuses » des productions animales européennes, alors que la seule chose qui est rigoureusement garantie est le commerce et la distorsion de concurrence qui va avec.
Enfin, ce scandale prouve une fois de plus que le gaspillage alimentaire est directement lié à ce système agro-alimentaire délirant. Des millions d’œufs détruits, des centaines de milliers de poules pondeuses tuées, des poulets couvés, engraissés et maltraités pour rien…  Et tout cela pour réduire encore plus le nombre d’agriculteurs*.
Alsace Nature et le Collectif Plein Air attendent des Etats Généraux de l’alimentation une remise en question claire et courageuse de l’idéologie de la compétitivité appliquée à l’agriculture2.
 
1 Emission Le mensonge des œufs (Die Eierlüge), 31/07/2017 http://www.daserste.de/information/reportage-dokumentation/dokus/videos/exclusiv-im-ersten-die-eierluege-video-102.html
2 La prospective de la Commission européenne (2016) prévoit que de 2015 à 2026 le nombre d’emplois agricoles tombera de 9,6 millions à 7,9 millions.
https://ec.europa.eu/agriculture/sites/agriculture/files/markets-and-prices/medium-term-outlook/2016/2016-fullrep_en.pdf

 
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[Communiqué] Etats Généraux de l’Alimentation : les territoires se mobilisent pour le contenu de notre assiette

[Communiqué] Etats Généraux de l’Alimentation : les territoires se mobilisent pour le contenu de notre assiette

Lettre ouverte au président de la république
mercredi 28 juin 2017
Etats Généraux de l’Alimentation : les territoires se mobilisent pour le contenu de notre assiette
Monsieur le Président de la République,
Vous avez souhaité organiser, dès votre entrée en fonction, des Etats Généraux de l’Alimentation. Nous sommes très satisfaits de ce choix : les dimensions culturelle, économique, sanitaire et environnementale de l’alimentation justifient bien un large débat public.
Pour autant nous nous interrogeons sur le flou qui entoure ces Etats Généraux de l’Alimentation et les objectifs poursuivis. Les déclarations de ces dernières semaines annoncent une participation restreinte aux représentants agricoles, distributeurs et transformateurs, et sur le seul sujet du partage de la valeur. Ce sujet est certes important mais cela est bien loin de la promesse d’un Grenelle de l’Alimentation faite pendant votre campagne électorale.
Vous le savez, en France, l’alimentation est au cœur de notre culture, de notre patrimoine et de notre identité, et aussi de notre économie. Les chaines alimentaires forment et transforment nos paysages, nos mers et océans, notre ruralité, notre tourisme, nos emplois, le maillage de nos territoires et contribuent à notre rayonnement international.
Alimentation et environnement sont indissociables. Nos systèmes alimentaires influencent les choix des modèles agricoles, nos pratiques de pèche et d’aquaculture et sont par conséquent intimement liés à la bonne gestion des ressources naturelles, à la lutte contre les gaspillages, au respect du bien-être animal et à la préservation de notre environnement et de notre biodiversité.  Notre patrimoine gastronomique est tributaire de la qualité de notre production agricole et donc de la préservation des ressources naturelles qui servent à les produire.
L’alimentation est aussi au cœur des préoccupations des Français, en particulier l’impact qu’elle a sur leur santé et celle de leurs enfants : sur la qualité de l’air qu’ils respirent, de l’eau qu’ils boivent, et sur leur cadre de vie quotidien. C’est également un sujet central pour l’avenir d’un secteur profondément et durablement en crise, du fait d’un modèle à bout de souffle, dont les principaux acteurs sont les premières victimes.
Monsieur le Président, vous avez positionné la France comme l’un des leaders de la lutte contre les changements climatiques. Voici une opportunité de concrétiser cette volonté, par une véritable refonte des modèles. Vous ne pouvez dissocier l’avenir des systèmes alimentaires français de la lutte contre le réchauffement planétaire.
Les négociations sur le partage de la valeur ne peuvent être déconnectées de ces enjeux globaux, car cette répartition oriente largement les systèmes alimentaires de demain, la nécessaire transition agroécologique de la production et la transition écologique de nos territoires.
Vous avez aussi fait part en tant que candidat de votre volonté de renforcer le dialogue avec la société civile. Les Etats Généraux de l’Alimentation sont l’opportunité de le mettre en œuvre, en en faisant un moment fort de votre début de mandature où l’ensemble de ces thématiques pourront être abordées avec l’ensemble des acteurs concernés, y compris les acteurs associatifs.
Cette lettre se fait donc la voix des territoires ; elle porte l’appel de nos 3500 associations fédérées présentes à travers toutes les régions de France. Nous vous demandons d’avoir une place, d’être écoutés et entendus lors des Etats Généraux de l’Alimentation, et ce, dès les premières discussions. Pour rétablir le dialogue, qui vous tient à cœur, entre les responsables politiques et les citoyens, nous vous demandons de donner une place forte aux citoyens à la table des discussions sur l’alimentation.

Les présidents des associations de protection de la nature et de l’environnement fédérées par France Nature Environnement.

Les signataires :
Michel Dubromel, président de France Nature Environnement

  • Associations territoriales membres FNE :

Daniel Reininger, président d’Alsace Nature
Gwénola Kervingant, présidente de Bretagne Vivante
Frédéric Pérard, président de Champagne Ardenne Nature Environnement
Claudine Joly, présidente du CREPAN
Alain Bonnec, président d’Eau et Rivières de Bretagne
Samuel Senave, président de FNE Centre-Val de Loire
Pauline Couvin, présidente de FNE Guadeloupe
Dominique Duval, président de FNE Ile-de-France
Simon Popy, président de FNE Languedoc-Roussillon
Thierry de Noblens, président de FNE Midi-Pyrénées

Gilles Marcel, président de FNE PACA
Jean-Christophe Gavallet, président de FNE Pays de la Loire
Marc Saumureau, président de la FRANE
Eric Feraille, président de la FRAPNA
Arnaud Cochet, président d’IVINE
Michel Galliot, président de Limousin Nature Environnement
Houlam Chamssidine, président de Mayotte Nature Environnement
Pascale Combettes, présidente de Mirabel – Lorraine Nature Environnement
Michel Charpentier, président des Naturalistes de Mayotte
Jacqueline Istas, présidente de Nord Nature Environnement
Patrick Thiery, président de Picardie Nature
Gustave Talbot, président de Poitou Charentes Nature
Pierre Davant, président de la SEPANSO
Cécile Gaspar, présidente de Te Mana o te moana
Présidence collégiale de U Levante
Elodie Martinie-Cousty, présidente d’UMIVEM
Jacques Franclet, président de Vie et Paysages

  • Dont les fédérations nouvelles régions :

Pascal Blain, président de FNE Bourgogne Franche-Comté
Arnaud Schwartz, président de FNE Grand Est
Marie Artinault, présidente de FNE Normandie
Michel Hortolan, président de FNE Nouvelle Aquitaine

  • Associations membres nationales FNE :

Patrick Lespagnol et Bernard Schmitt, co-présidents de la Fédération Biodynamie – Mouvement de l’Agriculture Bio-Dynamique
Bernard Chevassus, président d’Humanité et Biodiversité
Laurent Péru, président de l’OPIE

Voir la lettre ouverte

Télécharger le communiqué au format PDF

France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l´environnement. C´est la porte-parole d´un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 74 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature Environnement, partout où la nature a besoin de nous. www.fne.asso.fr
[Communiqué] Saumon du Rhin : les ONGs interpellent Nicolas Hulot, nouveau Ministre d’Etat de la Transition Ecologique

[Communiqué] Saumon du Rhin : les ONGs interpellent Nicolas Hulot, nouveau Ministre d’Etat de la Transition Ecologique

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Lors de la Réunion plénière de la Commission Internationale de Protection du Rhin (CIPR) à Karlsruhe en Allemagne le 21 Juin, 25 grandes ONGs des pays riverains du Rhin (Suisse, Allemagne, France, Pays Bas) ont adressé une lettre à l’attention de Nicolas Hulot, Ministre d’Etat de la Transition Ecologique et des Solidarités. Au nom de la coalition internationale Salmon Comeback, Ruedi Bösiger du WWF Suisse a remis ce courrier en main propre au chef de Délégation française de la CIPR.
Les ONGs demandent au nouveau Ministre français de revoir la politique du précédent gouvernement en matière de restauration de la continuité piscicole et de remontée des poissons migrateurs sur le Rhin supérieur.
Elles encouragent également le Ministre à favoriser des solutions de franchissements performantes, innovatrices et exemplaires pour les barrages EDF à Rhinau, Marckolsheim et Vogelgrün et d’abandonner le projet « palliatif » d’une passe à poisson mobile (par barge), afin de garantir une remontée naturelle des poissons migrateurs jusqu’à Bâle en Suisse pour l’année 2020, comme la France s’y est engagée.

 

Le printemps arrive … et la biodiversité disparaît

Le printemps arrive … et la biodiversité disparaît

Actuellement nous assistons à de nombreuses interventions sur des parcelles forestières privées  qui se trouvent sur le tracé du Grand Contournement Ouest de Strasbourg.

En effet, de nombreux propriétaires sont en train de massacrer la forêt avant que ces dernières ne soient acquises par Vinci dans le cadre du projet de GCO.
Est-ce que ce comportement serait dicté par un « bon conseil » de Vinci ? Nous n’en savons rien.
Toutefois il parait important de préciser à ces propriétaires que, dans le cadre des travaux récents relatifs à la demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées, de nombreuses espèces ou habitats d’espèces protégées ont été trouvées.
Nous attirons donc l’attention de l’ensemble des propriétaires qui se livrent actuellement à ces opérations sur le fait que la destruction d’espèces protégées est un délit pénal condamnable à hauteur de 2 ans de prison et 150 000 € d’amende.
Si les coupes devaient perdurer, les propriétaires risquent de se retrouver devant un tribunal pénal…

Alsace Bossue : les associations dénoncent des destructions illégales de milieux naturels

Alsace Bossue : les associations dénoncent des destructions illégales de milieux naturels

 

Alsace Nature, la LPO et l’ANAB (Association Nature Alsace Bossue) organisaient vendredi 24 février 2017, une conférence de presse en Alsace Bossue, pour dénoncer les destructions de milieux naturels dans le cadre des opérations d’aménagements fonciers liés au contournement routier de l’A4-Lorentzen.

Le site du Morstberg notamment, exceptionnel du point de vue de la biodiversité, a subi ces derniers mois des dégradations (retournement de prairies, arrachage de haies …) d’autant plus inacceptables qu’il venait de faire l’objet d’un arrêté de protection de biotope.

Le site avant sa destruction, avec ses haies et ses prairies - Photo Eric Brunissen

Le site avant sa destruction, avec ses haies et ses prairies – Photo Eric Brunissen

Historique du dossier

Pour rappel, ce projet de connexion routière de 6 kilomètres, évalué à environ 16 millions d’euros à la charge du Conseil départemental, était dans les cartons depuis la construction de l’autoroute A4 entre Paris et Strasbourg. Cette route avait pour vocation initiale de soulager les traversées de villages et de renforcer les liaisons avec le pays de Bitche (Moselle).

Les premières études environnementales menées en 2005 étaient largement insuffisantes quant à la prise en compte des enjeux naturalistes, notamment sur le Morstberg. Le Conseil départemental du Bas-Rhin a fait procéder à de nouvelles études en 2010 et 2011 ; celles-ci ont mis en lumière pas moins de 11 habitats naturels et de 90 espèces d’intérêt patrimonial inscrites sur les listes rouges qui ont été observées en une seule campagne de prospection.

En raison de la richesse biologique exceptionnelle du site impacté par le projet de liaison routière entre l’A4 et le village de Lorentzen en Alsace Bossue, Alsace Nature avait déposé des recours devant le tribunal administratif pour faire annuler la Déclaration d’Utilité Publique du projet. Cela avait conduit le Conseil départemental à essayer de mettre en place une médiation. De leur côté, certains élus ont très vivement réagi contre Alsace Nature, qualifiant les militants associatifs de « terroristes environnementaux » dans une lettre ouverte et allant jusqu’à menacer de détruire des milieux naturels – menaces en partie concrétisées par la destruction de haies et du surpâturage programmé dans certaines prairies…

En dépit de la tension forte sur ce dossier, un protocole d’accord assurant une meilleure prise en compte de l’environnement a finalement été signé par les différentes parties en 2013 (Conseil départemental, élus locaux, Alsace Nature). Une modification du tracé a été concédée, ainsi que le maintien des bonnes pratiques de gestion agricoles et l’élaboration d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB) concernant les zones à enjeux dans le secteur. À l’issue de ces discussions, Alsace Nature s’est désistée de son recours et le tribunal en a pris acte le 6 août 2013.

Ainsi, depuis 2013, ce projet a fait l’objet d’un important travail de la part des associations naturalistes rassemblées sous l’égide d’Alsace Nature afin d’évaluer justement les impacts. Malgré tous ces efforts, nous constations dès 2013 et de manière régulière des destructions de milieux naturels (arrachage de haies, destruction de prairies,…). Le 4 août 2016 verra la publication de l’APPB qui devait permettre, comme nous l’avions imaginé au moment du protocole de 2013, la protection de ces mêmes milieux naturels, donc l’espoir de voir ces destructions sauvages cesser.
Pourtant en août 2016 nous constations à nouveaux des destructions de haies.

Début novembre 2016, de nouveaux arrachages de haies ont été constatés dans le lieu dit Witterholz sur la commune de Thal-Drulingen. En février 2017, les destructions prennent une tout autre dimension avec non seulement l’arrachage de haies mais aussi le retournement de prairies dans des secteurs où ces pratiques sont totalement interdites.

Le même site après les travaux - Photo Sébastien Didier

Le même site après les travaux – Photo Sébastien Didier

Illégalité des travaux

Pourtant deux textes interdisent ces pratiques :
• l’APPB qui stipule que sont interdits «toute exploitation forestière », « tout abattage d’arbres fruitiers », « tout retournement de prairies »,
• l’arrêté du Président du Conseil départemental qui instaure l’Aménagement Foncier Agricole et Forestier (AFAF). Cette procédure destinée à redistribuer les
parcelles agricoles et forestière lors d’un projet d’aménagement tel que celui de la RD18 a pour effet, du jour de l’ouverture de la procédure jusqu’à se fermeture, de figer le paysage.

 

Impacts des dernières destructions

La destruction de vergers paturés avec la destruction d’arbres fruitiers et de haies, et le retournement de prairies sur plusieurs hectares à Lorentzen est dramatique pour la conservation entre-autre de trois des espèces les plus menacées d’Alsace et de France : le Pie-grièche à tête rousse, le Pie-grièche grise, et le Milan royal. Ces 3 espèces bénéficient d’un Plan national d’actions décliné au niveau régional et financé par l’Etat français.

Pie Grièche à tête rousse - photo Nicolas Hoffmann

Pie Grièche à tête rousse – photo Nicolas Hoffmann

Les Pie-grièche à tête rousse et Pie-grièche grise comptent moins de 6 couples nicheurs en Alsace et étaient observées sur ce secteur.
Le Milan royal chassait sur ce secteur.
De plus, près d’une trentaine d’espèces protégées étaient recensées sur ce secteur dont la Chevêche d’Athéna qui bénéficie d’un programme de mise en place de nichoirs. Un nichoir a d’ailleurs été retrouvé dans une benne alors que l’arbre porteur était abattu…

 

Avis des associations

Les associations de protection de la nature sont d’autant plus révoltées qu’elles sont les seules à avoir respecté les engagements pris lors des différentes phases de concertation depuis 2013.

Le Conseil départemental s’était engagé à associer étroitement les associations aux travaux d’évaluation environnementale, de définition des mesures d’évitement de réduction et de compensation. Cela n’a pas été suivi des faits. Il doit par ailleurs veiller au bon respect des textes qui régissent les AFAF. Pourtant, l’ensemble des destructions de haies et de prairies qui ont déjà eu lieu et qui lui a été rapporté n’ont jamais fait l’objet de poursuite, excepté un simple courrier de rappel à la Loi. De plus, il n’y a eu dans le cadre de l’AFAF aucune demande de dérogation pour la destruction ou la perturbation d’espèces protégées !

Au moment de la mise en place de l’APPB, la profession agricole s’est rapprochée des associations de protection de la nature pour faire évoluer un des éléments du règlement. Là encore, les associations, partant du principe du partenariat et de la confiance dans la parole donnée, ont accepté de faire évoluer la situation pour ne pas pénaliser inutilement des exploitants agricoles.

Les destructions qui sont actuellement menées sur ce secteur d’Alsace Bossue montrent qu’il n’est finalement pas possible de travailler dans la concertation avec des acteurs qui ne respectent pas les engagements pris.

Les associations ne peuvent que faire le constat que le Conseil départemental du Bas-Rhin est actuellement en train de remettre à plat les décennies de partenariat construit entre les associations et la collectivités : suppression des subventions et non respect des engagements pris avec les partenaires associatifs sont de très mauvais signes actuellement envoyés aux citoyens qui donnent de leur temps pour le bien commun.

Les associations en appellent au Préfet pour qu’il fasse respecter les textes en vigueur sur les espèces protégées, au Président du Conseil départemental pour qu’il applique la règlementation liée aux aménagements fonciers et à la profession agricole pour qu’elle intègre, dans ses pratiques, la question environnementale.

Seul un travail conjoint respectant les engagements pris par le passé permettra de sortir de l’affrontement stérile. La politique des «terres brulées» n’a pas
sa place en 2017.

 
 
VOIR l’ARTICLE DES DNA du 25/02/17 intitulé : Alsace Bossue – Liaison A4-Lorentzen : « destructions illégales de milieux naturels »
170225-Capture-Lorentzen

Extraits :

Alsace Nature, la Ligue pour la protection des oiseaux et l’association Nature Alsace Bossue constatent « des destructions illégales » de la nature en marge du projet de connexion routière entre Lorentzen et l’autoroute A4, dans le nord de l’Alsace.

Alors même que les travaux de construction de cette liaison n’ont pas encore commencés, « on a déjà tous les dégâts connexes relatifs au démembrement », s’insurge Daniel Reininger, président d’Alsace Nature.

Depuis 2013, « six parcelles » de vergers, prairies et haies, pour « un total de 50 000 m2 », accordées à des propriétaires fonciers pour compenser la perte de terres cédées pour permettre la construction de cette liaison routière ont été « illégalement détruites », dénoncent les associations de protection de la nature.

De tels faits auraient, selon les associations, des conséquences dramatiques sur la biodiversité, le paysage et la faune. Notamment pour trois espèces parmi les plus menacés d’Alsace et de France. Sur le secteur concerné par l’arrêté préfectoral de protection du biotope, « une trentaine d’espèces protégées d’oiseaux ont été recensées dont trois font partie du plan national d’actions : la pie-grièche à tête rousse, la pie-grièche grise, dont il ne reste plus que quatre couples en Alsace Bossue, et le milan royal qui avait l’habitude de chasser ici », témoigne Cathy Zell, chargée de mission vie associative-communication à la Ligue pour la protection des oiseaux.

Par ailleurs, « sur la colline du Morsberg se trouvent 65 espèces de papillons sur les 130 possibles en Alsace dont 13 figurent sur liste rouge », fait savoir Roland Gissinger, président de l’association Nature Alsace Bossue. « Ce site est d’une richesse exceptionnelle », ajoute-t-il.

[Communiqué ]  Environnement : Naissance de la Confédération Grand-Est

[Communiqué ] Environnement : Naissance de la Confédération Grand-Est


Le mouvement associatif de protection de la nature et de l’environnement se fédère à l’échelle de la région Grand Est. Ainsi, les trois fédérations, Champagne Ardenne Nature Environnement, MIRABEL-Lorraine Nature Environnement et Alsace Nature, sont heureuses de vous faire part de la création de la confédération nommée France Nature Environnement Grand Est (FNE Grand Est).
Les statuts de ce nouvel acteur environnemental, protecteur de la nature dans la région Grand Est, ont été adoptés lors de son assemblée générale constitutive qui s’est tenue le 3 décembre 2016 à Nancy, au cours de laquelle son Bureau et son président, M. Arnaud Schwartz, issu d’Alsace Nature, ont été élus.
Cette confédération a pour objet principal la protection de la nature et de l’environnement, indispensable au bien-être des habitants de la région, source d’équilibre entre les différents intérêts sociaux, économiques et écologiques. Elle regroupe 50 000 citoyennes et citoyens, militant dans 250 associations.
FNE Grand Est agira en concertation avec ses membres, dans le respect de leur indépendance sur chacun de leurs territoires et des actions qu’ils y mènent.
Sa première mission sera de développer les relations entre les trois fédérations, leurs membres et les interlocuteurs institutionnels que sont l’Etat, le Conseil Régional, les Agences de bassin… Elle répondra ainsi aux attentes des acteurs publics et assumera sa fonction d’interlocuteur dans le domaine de la protection de la nature et de l’environnement en Région Grand Est, notamment dans les instances de concertation régionales.
FNE Grand Est s’attachera, avec ses associations fédérées, à permettre aux habitants de la région comme aux touristes de passage de découvrir la richesse écologique qu’abrite le Grand Est. Elle développera pour cela un programme de sorties, de conférences, de rencontres, de débats pour permettre à chacun de s’exprimer.
Souhaitant avoir une approche pragmatique elle encouragera tous les programmes de renaturation, de plus petits comme le creusement de mares ou la plantation de haies, au plus gros comme la renaturation de zones humides fonctionnelles, elle défendra l’objectif de reconquête qui lui semble nécessaire aujourd’hui.
Sur l’un des dossiers qui fît l’actualité du côté de Bure cet été, face à une expérimentation imprudente, elle défendra le développement d’une Région qui n’a pas vocation à devenir la poubelle nucléaire de la France. De même le Grand Est, avec ses centrales nucléaires non loin des frontières, n’a pas à devenir le nouveau Tchernobyl pour nos concitoyens et nos voisins du Benelux, d’Allemagne ou de Suisse. Les chiffres actuels le prouvent déjà, l’avenir économique est aux renouvelables, tandis que la solidarité locale et internationale nous invite à l’efficacité et avant tout à la sobriété énergétique, pour à la fois sortir du nucléaire et des énergies fossiles, sources de tant de conflits mais aussi de tant de risques climatiques.
En ce qui concerne l’agriculture, elle soutiendra la nécessité stratégique pour ce secteur de progressivement se libérer des entraves lui faisant perdre ses emplois et ses plus-values sociales, économiques et écologiques. Elle souhaite au contraire, aider les habitants de la région Grand Est à gagner en résilience et peu à peu se passer de l’usage des pesticides et engrais issus de la chimie de synthèse, mais aussi de pratiques négligeant le bien-être animal et la vie des sols. Elle soutiendra une agriculture tournée vers l’autosuffisance alimentaire des territoires.
Toutes ces choses étant liées par ailleurs, FNE Grand Est viendra renforcer la demande des syndicats agricoles, des associations de promotion du vélo, de la marche et des transports en communs, ainsi que des associations de protection de la nature, de la santé et de l’environnement en oeuvrant pour que cesse l’artificialisation du territoire. Agir afin de s’adapter au climat qui change, mais aussi pour conserver des emplois locaux non délocalisables et une nature qui a le droit d’exister pour elle-même en plus de nous rendre d’inestimables services va de pair avec l’arrêt de projets archaïques tels que ceux du GCO ou de l’A31bis pour n’en citer que deux.
La nouvelle fédération appuiera donc logiquement les efforts pour faciliter la mobilité douce du plus grand nombre.
FNE Grand Est soutiendra ses trois fédérations dans leur opposition aux projets qui cherchent à gangrener la biodiversité et les espaces naturels de la région. Elle défendra aussi la santé des habitants, qui méritent de vivre dans un environnement où les profits financiers d’une extrême minorité et les dégradations qui les accompagnent n’ont pas leur place.
Ainsi, elle sera vigilante, en plus de tirer vers le haut l’établissement d’un plan régional de prévention et de réduction des déchets digne de ce nom, à ce qu’une trame verte et bleue soit réellement créée à l’échelle du Grand Est, mais aussi intégrée et respectée par des politiques publiques et privées ménageant enfin le territoire et le vivant dans son ensemble, humains y compris.
En bref, cette Confédération s’inscrit, comme ses trois fédérations fondatrices, résolument dans le mouvement national France Nature Environnement, dont elle partage les valeurs.