L’écho des terriers de Jojo le blaireau – Octobre 2013

L’écho des terriers de Jojo le blaireau – Octobre 2013

Bonjour à tous !
Me revoici après presque deux mois d’absence !
L’automne est bien là paré de ces fabuleux coloris qui drapent d’or et d’orangé nos forêts. Les feuilles tourbillonnent tel un doux ballet de confettis sur l’euphorie des randonneurs.
Sont ce les hôtes des cimes qui sur les promeneurs ainsi les jettent ? Il est certaines douceurs végétales qui génèrent l’ivresse et lorsque j’en abuse je me plaît à le croire.
Les bois sont alors forts distrayants et les grappes de samares suspendus aux bois des charmes font serpentins de fêtes !
En montagne peu de noix, quelques châtaignes, des températures douces, des pluies peu présentes, des champignons abondants…
Un joli mois ma foi qui me ferait aborder sereinement l’hiver si n’était l’arrêté préfectoral applicable dans le Haut Rhin qui autorise à me chasser du 31 Août au 01 Février.
La beauté de l’automne, du coup, prend du plomb dans l’aile !
Pour contrer la maussaderie qui vous le devinez m’assaille, je musarderai dans le cocasse, l’ l’absurde, l’insane des nouvelles qui de la plaine me parviennent.
Prestement je hisse courtaud ma balourde stature délaissant momentanément ce plancher des vaches où paissent nos placides vosgiennes vers de plus hauts plateaux, des tréteaux.
Chaussant mes lunettes et relisant ces articles qui font de ce grand théâtre de la vie le régal des Beckett, je vous emmène en Angleterre direction Gloucester !
En Outre manche, le saviez vous, habituellement j’ai bonne presse ! La Grande-Bretagne fait partie des états qui me protègent tout comme le Luxembourg, l’Italie, l’Espagne, la Belgique, le Danemark, le Portugal et… l’Irlande.
Mais ça, c’était avant le « mycobactérium bovis anglais » !
La bacille « mycobactérium bovis », maladie contagieuse proche de la tuberculose humaine ou aviaire, de nombreux animaux domestiques et sauvages peuvent la véhiculer après avoir été en contact avec des élevages de bovins infectés.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire française ne mentionne que trois animaux pouvant faire office de réservoirs en matière de dissémination : blaireaux, cerfs et sangliers.
La World Organisation For Animal Health présente une liste un tantinet plus longue : moutons, chèvres, chevaux, chats, chiens, ragondins, renards, furets, rats, lièvres, écureuils, loutres !!!
A défaut d’exterminer tout ces compagnons là, je ne vous vois qu’une solution : supprimer les élevages bovins et devenir végétariens !
Mais revenons à Gloucester !
38 000 vaches malades ayant du être abattues dans le sud ouest anglais en 2012, cet été, un progrom contre le blaireau anglais, the badger, tenu responsable de la propagation d’une maladie dont il est lui même victime, (vous admirerez au passage la subtilité de la situation) a été officialisé par le gouvernement Cameron.
Les agriculteurs et une partie de la population rurale électorale en furent très contents !
L’ancien batteur des Queen beaucoup moins.
Brian May est monté au créneau armé d’une pétition signée par plus de 250 000 personnes.
Des centaines de manifestants ont hurlés « stop the cull » (arrêtez l’abattage!).
Une chanson de soutien pour le blaireau à même été enregistrée.
Puis le culasses des fusils ont claqué…
Merci tout de même les gars !
L’ abattage éradique t’il la contagion ?
Après des années de tests, les scientifiques ont conclu dans un épais dossier remis au gouvernement britannique en 2007 que ce type d’abattage ne pouvait pas apporter une aide significative à la lutte contre la tuberculose bovine en Angleterre.
L’étude montre qu’elle ne réduirait au mieux que de 16% la contamination.
Le professeur Rosie Woodroffe, diplômée en écologie et épidémiologie, ajoute :
« la vaccination n’est pas une solution rapide mais ça revient moins cher qu’un abattage à raison de 429 livre sterling d’économie par kilomètre carré traité ! »
Par temps de crise ça sonne plutôt bien non ?!!!
Revenons dans le Bas Rhin où il n’y a pas d’épizootie de tuberculose bovine, le blaireau n’est pas chassable, les peuplements recensés n’ont pas l’extravagance du renard ou du sanglier…
Sauf a Lembach, canton de Wissembourg !
Une vingtaine de familles de mes cousins éloignés auraient, selon l’article d’un quotidien du 15 octobre dernier, décidées de prendre quartiers dans ce paisible village !
Et bien je vous le dis : Is very incroyable !
Alors que l’on dénombre pour toute l’Alsace moins d’un blaireau au km2, dans ce seul petit village de 1700 habitants vingt familles résideraient ?! Une famille comptant si je ne faille, un papa, une maman, un enfant minimum, voilà un village qui recense à lui tout seul… soixante individus !
Mais, nous dit un site du Conseil Général du Bas Rhin, Lembach est établi sur 48 km2…
Ceci explique peut être cela !!!
Et l’auteur de l’article, qui a du faire le plein en matière de citrouilles et de hochets de sorcières par ces jours qui précèdent novembre et Halloween, s’en donne à cœur joie !
« … et la nuit, ils se promènent dans les rues, leurs longues griffes cliquetant sur les pavés… !!! »
Voilà qui donne aux blaireaux locaux des allures du Freddy Krueger de Wes Craven, ce fictif cauchemardesque personnage des années 80-90 !
Carole-anne, je ne te le répéterais pas ! Si tu ne manges pas tes « spaetzle » je t’encorde dans la rue, dans la nuit noire, avec les méchants blaireaux !
Pour clore, après un :
«… Ils ont aménagé un terrier sous une habitation pour y passer l’hiver et s’y reproduire… »
qui dénote l’infestion pure, l’auteur suppute et impute :
« D’autres sont mêmes venus perturber le repos des morts au cimetière : ils ont creusé une galerie sous le marbre de plusieurs tombes, au point qu’un bout d’os humain a déjà été rejeté dans l’allée… »
Nous comprenons fort bien que c’est surtout le repos des vivants que le phrasé sous entend !
Enfin je pense.
Bon, ce déterrage bien entendu est indécent, comme l’est du reste celui des déterreurs en général, allusion vous l’aurez compris au sport préféré de certains chasseurs – je vous invite à prendre connaissance des pétitions qui circulent sur le net contre la vénerie sous terre si vous ne comprenez pas la teneur du propos ! –
Gageons le : les autorités du village ont certainement pris contact avec le Groupe d’Études et de Protection des Mammifères d’Alsace qui pourvoira très certainement à ce que cette paisible localité le redevienne au plus vite !
Quand à moi, Pascal, je te le dis, si ton âme avant la mienne se fait la malle, consécration ultime d’amitié pour ce dévouement qui te porta toutes ces années à ne pas oublier ma potée, il ne serait pas impossible que je m’en vienne par pur amour, avant renards et autres nocturnes errants, sur tes vieux os me ronger les crocs…
Et j’ose t’en croire infiniment heureux !!!
Allez, avant de rejoindre le fond de mon terrier, un dernier partage pour redonner l’éclat qu’il sied à ces courriels.
Je m’assoupirai tout à l’heure pensant à vous tous, chers lecteurs, qui faites triompher dans le quotidien de ce monde le bel amour du prochain et qui nous donnent quand à nous autres, « les bestioles », la fabuleuse espérance d’un monde meilleur !!!
Votre poto Jojo !
ceci est un extrait retravaillé, une plus longue version de cet article est sur notre site associatif (voir facebook « jojo le blaireau »…)

Appel à mobilisation : Opposez-vous à la modification du régime applicable aux élevages porcins

Appel à mobilisation :
Opposez-vous à la modification du régime applicable aux élevages porcins
Le gouvernement projette de modifier le régime des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) qui s’applique aux élevages porcins.
Aujourd’hui, les élevages qui comprennent entre 50 et 450 porcs sont déclarés en préfecture, et au-delà, ils doivent faire l’objet d’une autorisation préfectorale. Le nouveau régime modifie les seuils et donc les exigences environnementales :
Les installations qui comptent 450 à 2000 porcs seront soumises à des prescriptions générales (régime d’enregistrement), et seules les installations de plus de 2000 porcs auront des prescriptions de fonctionnement faites sur mesure. Cette modification sera lourde de conséquence pour l’environnement et est totalement incohérente avec l’engagement de l’Etat de rétablir une bonne qualité des eaux.
France Nature Environnement s’est toujours opposé au régime d’enregistrement, et aujourd’hui nous devons nous mobiliser pour faire entendre notre voix.
Pour cela, vous pouvez participer à la consultation publique sur le décret modifiant la nomenclature ICPE, en postant le texte ci-dessous sur ce lien :
 
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Contre la création du régime Enregistrement pour les élevages porcins de plus de 450 têtes
 
Parce que nous sommes attachés à notre territoire, nous nous opposons à la création du régime enregistrement pour les élevages de plus de 450 porcs. Avec ce régime, plusieurs procédures dont l’objectif est la préservation de l’environnement et l’avis des citoyen.nes ne seront plus demandées pour  la création d’un nouvel élevage.
Avec l’enregistrement, plus d’étude d’impact ! Ainsi il n’y aura aucune étude pour mesurer l’effet sur le territoire de cette installation, donc aucune mesure spécifique prise pour réduire les impacts négatifs, même dans des zones où le trop plein d’azote provoque l’explosion des algues vertes.
Avec l’enregistrement, plus d’enquête publique ! Ainsi, ni les associations, ni les citoyen-nes ne pourront savoir ce qui va se créer, connaître le dossier, l’ampleur du projet, sa localisation, la façon de gérer les lisiers… pas de commissaire enquêteur qui permet un regard neutre. Même les CODERST ne seront plus consultés !
Avec l’enregistrement, ce ne seront plus des prescriptions propres qui s’appliqueront mais des mesures types adoptées au niveau national. Impossible de prendre en compte la diversité des territoires et leur fragilité plus ou moins importante par rapport à ce type d’installation dans un arrêté national.
Pour ces raisons, nous demandons l’abandon de ce projet de modification du décret et le maintien du régime autorisation pour les élevages de plus de 450 porcs.
Pour plus d’informations, et pour nous confirmer votre action, merci de contacter Solène Demonet, coordinatrice du réseau Risques et Impacts Industriels
01 44 08 77 87

 

Plan pluriannuel régional de développement forestier (PPRDF) … et forêts défigurées

Alsace Nature a été récemment contactée par Rue89 Strasbourg au sujet du  plan pluriannuel régional de développement forestier (PPRDF).
Voici un extrait de l’article publié le 4 novembre 2013  » Pourquoi les forêts privées d’Alsace sont défigurées »:
« Ranrupt, Gresswiller, Colroy-La-Roche, Fouchy, Steige… Les communes concernées par les ravages du PPRDF sont nombreuses. Si nombreuses que la fédération d’associations de protection de l’environnement Alsace Nature s’est engagée dans une démarche contentieuse pour faire annuler ce plan pluriannuel régional. Maurice Wintz, son président, et Danièle Schaeffer, bénévole en charge de cette question pour l’association, parlent d’une seule voix :
« Ce qu’on est en train de faire, c’est calquer le modèle d’agriculture intensive des années 1960 sur nos forêts. L’objectif est d’avoir de grandes surfaces et de formater les forêts aux machines. Sur-mécanisation, intensification et standardisation. Jusqu’à présent, les forêts privées étaient peu exploitées, ce qui entretenait un maillage où la biodiversité pouvait encore s’exprimer. Avec l’arrivée des primes à l’amélioration du foncier (sic), des plans simples de gestion, etc., si on ne coupe pas, on n’a pas de subventions. Le système ne permet plus de laisser ses forêts en libre évolution. Aujourd’hui, les pouvoirs publics se sont mis d’accord pour exploiter plus. C’est un consensus difficile à briser. » »
 
Voir l’article en entier
 
 

Projet de poulailler à Hohatzenheim –  l'enquête publique est en cours

Projet de poulailler à Hohatzenheim – l'enquête publique est en cours

Comme nous l’avions évoqué dans le précédent numéro d’Actu, un collectif d’habitants de Hohatzenheim organisait jeudi 28 septembre une réunion publique pour discuter d’un projet de construction d’un poulailler.
La salle communale était bien remplie. Malheureusement, ni l’agriculteur ni la chambre d’agriculture n’étaient présents pour répondre aux questions.
Le « collectif » a exposé ce qu’il avait collecté d’informations sur ce projet, en s’appuyant sur le dossier de demande d’autorisation d’exploiter un élevage de volailles de chair déposé à la préfecture.
Il s’agirait d’un projet de « 224 000 poulets à chair par an », avec des cycles de 40 et de 56 jours pour ces poulets, et un taux de décès de 2 %. Il a été question de « 300 tonnes de déchets par an, qui ne peuvent être épandus que deux fois dans l’année ».
La demande de permis de construire a été déposée à la mairie en avril puis affichée. Le bâtiment serait installé « au lieu-dit Huttstaette », au bout de la rue des Messieurs, au-dessus du village. Selon le collectif, « les vents dominants d’ouest » risqueraient de conduire les éventuelles odeurs vers le village.
Luc Huber, responsable pour le Kochersberg d’Alsace nature, et Anne Vonesch responsable du réseau « Agriculture » d’Alsace Nature ont participé à cette réunion et ont invité à réfléchir sur ce type de production industrielle et sur notre mode de consommation. : « On veut produire toujours plus au moindre coût, c’est du suicide pour notre société. Si on achète ces poulets industriels, on cautionne. On peut peut-être faire autrement ».
L’ Enquête publique a démarré le 3 octobre, elle s’achèvera le 5 novembre.
Le commissaire enquêteur sera à la disposition du public pour recevoir ses observations à la mairie de Hohatzenheim les jeudi 3 octobre et samedi 5 octobre de 9 h à 12 h ainsi que les jeudi 10 octobre et vendredi 25 octobre de 17 h à 20 h et le mardi 5 novembre de 9 h à 12 h.
À l’issue de cette enquête, le public pourra consulter rapport et conclusions du commissaire enquêteur à la mairie, à la préfecture et sur le site internet de la préfecture du Bas-Rhin.
Le rayon de 3 km autour du site s’étend aussi sur les communes de Gingsheim, Mittelhausen, Gougenheim, Berstett, Kienheim, Mittelschaeffolsheim, Donnenheim, Waltenheim-sur-Zorn, Mutzenhouse, Hohfrankenheim, Schaffhouse-sur- Zorn, Wingersheim et Schwindratzheim.
Les communes concernées par l’épandage sont celles de Hohatzenheim, Gingsheim, Mittelhausen, Gougenheim, Hohfrankenheim et Wingersheim.