Les éleveurs et les agriculteurs s'y mettent aussi !

Episode 6 de l’émission RUND UM sur France 3 Alsace, consacrée aux gestes nature.
Cette semaine du 29 avril au 3 mai, RUND UM rencontre des particuliers, des entreprises et des communes qui se sont engagés dans des actions en faveur de la nature.
Cet épisode, montre des agriculteurs qui ont pris le parti de faire leur métier autrement et le travail de sensibilisation qu’opèrent les militants d’Alsace Nature comme Anne Vonesch auprès d’eux.
Voir les reportages de cette semaine « Gestes Nature » de l’émission RUND UM
 

Le chantier "Physalis" en image

Les trois semaines de chantier ont permis à l’architecte allemand Marcel Kalberer de coordonner la partie technique. Des bénévoles locaux, mais aussi de Dresde et de Kermit (Allemagne), sont venus prêter main-forte. Une petite cabane a été rajoutée, et le plan a quelque peu changé pour permettre la circulation des véhicules si besoin.
Pour les promeneurs du parc Burrus, il sera intéressant d’observer ce monument végétal tout au long de l’année. (L’ALSACE du 13 avrl 2013)
Film Olivier PEPIN

"Pour un choc d'ambitions" – AG Alsace Nature

Suite à l’Assemblée générale d’Alsace Nature qui s’est tenue le 27 avril 2013, l’Alsace a publié un article intitulé :
« Alsace Nature pour un « choc d’ambitions »

 « La nature a besoin d’un souffle politique et administratif nouveau », estime Maurice Wintz, président régional d’Alsace Nature, qui a tenu son assemblée générale à Sélestat.
 
« La crise financière et économique sert de prétexte à lâcher du lest sur l’environnement, comme si les crises économiques et écologiques n’étaient pas liées par les mêmes causes » , estime Alsace Nature. Mais cette fédération de 140 associations et 2 500 membres individuels ne lâche pas prise, déterminée, plus que jamais, à
agir pour « plus de protection de la nature ».
 
C’était le message de ses trois présidents, Maurice Wintz pour l’Alsace, Jean-Paul Lacote pour le Haut-Rhin et Jean-Claude Claveri pour le Bas-Rhin, aux nombreux militants réunis en assemblée générale samedi à Sélestat, ainsi qu’au président du conseil régional, Philippe Richert, et au directeur régional de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), Marc Hoeltzel.
 
La protection de la nature est d’intérêt général, elle profite à toute la collectivité.« 

 
Lire l’article en entier

L'écho des terriers de Jojo le blaireau – Mai 2013

L'écho des terriers de Jojo le blaireau – Mai 2013

Voici le dernier volet de cette trilogie printanière spécial anniversaire !

Vous l’attendiez fin Avril ne-te-découvres-pas-d’un-fil et le voilà en Mai fais-ce-qu’il-te-plait !

Classé comme le plus grand de nos mammifères insectivores bien qu’il soit plutôt omnivore, le « niglo » comme l’appelle les gitans – cela se traduit par piquant – est l’un de ces animaux que la convention de Berne à bien du mal à protéger.

A l’issue de cette lecture, les non initiés aux gestuels des « compagnons de la croix verte » auront, je l’espère, une approche moins basique de l’Erinaceus Europaeus, nom latin du hérisson, qui est, cela va sans dire, notre pelote d’épingle préférée ! Quelques spécialistes n’y apprendront rien puisqu’ils savent tout, aussi m’escrimerais je dans la langue de molière à les amuser à défaut d’ « inculquer » !

Ouf ! Fin du prologue !

Lançant ma plume versatile sur cet espace d’écriture tel un patineur sur la glace, je souhaiterais saluer l’habile Stéphane Giraud, le président d’Alsace Nature, pour sa dextérité dans l’art d’éconduire la bavure avant qu’elle ne soit !

Vous avez tous reçu dernièrement cette photo craquante qui annonçait ce courriel ?!

Et bien posséder le charmant petit hérisson de la photo sous nos latitudes relèverait a priori du pénal car l’animal est en effet non un européen mais un adapté des brousses et des déserts de l’Afrique. Ses oreilles surdimensionnées à l’instar des sonars du fennec, malodorant cousin du renard, sont des instruments d’écoute qui semblent caractériser certains chasseurs des sables.

Les organes auditifs de notre Erinaceus local sont beaucoup plus discrets.

Ils suffisent alimentairement à détecter le glissement d’un vers de terre dans l’herbe.

Il lui est inutile de pasticher Jumbo l’éléphanteau, le prince Charles ou l’interprète du « poinçonneur des lilas » pour se nourrir.

Puisque nous parlons équipement de détection, «anecdotons ».

Lorsqu’il chasse, notre ami promène sa truffe tel un chercheur de trésor sur le plages du littoral en période estivale.

Capacité de détection des aliments : 3 cm sous terre.

Nous admirons la performance.

Il en fait usage sans discrétion, aucune.

Ce n’est pas pour rien que nos voisins anglais l’appelle « hedgehog », le goret des haies !

Pour manger, notre bogue de châtaigne sur pattes fait un tel barouf qu’on ne l’imagine pas si petit !

Postez vous à l’affût en début de nuit près d’une rangée buissonnante, clôture ou autre chemin de passage et… vérifiez !

Ça grogne, renifle, renâcle, soupire, mastique ? Ça fouille en grommelant racinaires et feuillage épars ? Ça projette avec hargne quelques décigrammes de terre en trop sur vos chausses imperméabilisées vert kaki de pisteur « vieux campeur » ?

C’est lui !!!

Après plus d’un semestre de comas alternés par de courts sursauts d’activité, ceux qui ont survécu à l’hiver ont repris leur rythme biologique des beaux jours composé de 18h de sommeil pour 6h de chasse.

Deux objectifs en ce mois de mai où les fleurs volent au vent si mignonnement : assurer la descendance par portées de quatre à six petits et reprendre du bide, les stocks de graisses disponibles étant généralement au plus bas !

Notre ami brûlerait pendant sa période de léthargie 2 grammes de gras par jour. Faites le calcul. Plus de six mois de sommeil épuisent rapidement le stock de nutriments disponibles, d’autant que chaque semaine, ce ténor du dodo, doit impérativement s’ébrouer et deux trimestres à faire le yo-yo avec la régulation thermique, le cycle ventilatoire et le rythme cardiaque, ça creuse !

Et pourquoi notre ami doit il s’ébrouer ?!

Réponse : ses hypothermies entraînent une acidémie, c’est à dire une diminution du PH du sang, et ça, c’est pas bon pour l’organisme.

En clair, chaque année de nombreux hérissons succombent entre janvier et mars car ayant épuisés leurs réserves il leur faut sortir sur un sol gelé trouver une nourriture qui leur fera fatalement défaut.

Vous avez bien lu : ils meurent de faim.

Vous voulez jouer l’utilité et l’efficacité ?

OK ! C’est parrrti !

Prévoyez dès cette année un poste fixe de distribution de nourriture qui pourvoira au froid.

Si présence de chats vous couvrirez la gamelle. Le couvercle utilisé dépassera de quelques centimètres. Sieur Hérisson selon la Hulotte n’en doutez pas de son nez s’en jouera.

Quand approvisionner la gamelle ?

En été pendant les grandes sécheresses : limaces, escargots, vers de terre se mettent en effet hors de portée en s’enfouissant au frais.

Vous réitérerez en automne par un approvisionnement régulier puis, au besoin, en période gélive.

Vous l’aurez compris, un hérisson trop fluet (juvéniles de seconde portée, adultes malades ou vieillards séniles) en septembre sortira des effectifs des bons vivants au printemps.

Dans le doute, pesez.

Si votre peluche à puces fait moins de 450 gr à la Saint Adelphe, attention danger !

Un adulte normalement constitué devrait osciller entre 800 et 1200 gr !

Confinez notre mal portant provisoirement au calme dans un carton contre une bouillotte et contactez sans attendre le centre de soins ou le véto le plus proche qui devrait pouvoir vous conseiller, vous relayer ! Si ce n’est le cas voir plus bas les adresses fournies !

(Le carton n’est pas une cage ! Champion de l’évasion votre alité n’y restera pas longtemps !)

Que donner en pitance ?

Pour boisson, au lait de vache qu’il faut impérativement proscrire, vous préférerez l’eau, le fortol (aliment liquide hyper digestible et hyper appètent destiné à la réalimentation des animaux convalescents) ou le lait de chèvre.

Pour aliment solide, au pain, vous préférerez du pâté pour chat.

Achat-cadeau pour la mamie à hérisson du quartier ? Faites lui parvenir par un alsacien de l’igelfutter, c’est le corned beef spécial niglo commercialisé dans les animaleries allemandes.

Ils sont forts ces germains

Bad news from the stars… chantait Gainsbourg.

Des observateurs et scientifiques outre manche prédisent la disparition du hérisson sur le sol britannique pour 2025.

En 1950 il y en avait 30 millions.

En 1995 il en restait 1,5 millions seulement.

(95% de perte en 60 ans).

Le pays de Molière vaut bien la perfide Albion.

L’activité humaine y abaisse l’espérance de vie du « niglo » qui pourrait être d’une décennie à 2 ans !

Quels sont les principaux facteurs de ces chiffres accablants ?

Le trafic autoroutier

430 km de macadam suisse étudiés pendant 5 ans prouve qu’un hérisson meurt tout les 300 mètres chaque année !

Une étude effectuée par l’école vétérinaire de Nantes relèverait deux pics.

Mai-Juin. Ce sont surtout les mâles reproducteurs qui se feraient avoir en visitant les territoires des femelles fréquentables.

Août-octobre. Hécatombe chez les petits inexpérimentés et leurs mamans ralenties et affaiblies par la maternité.

L’empoisonnement alimentaire

Montré du doigt, les jardiniers adeptes de l’anti-création qui améliorent leurs rendements à coup de germicides, insecticides et désherbants font évidemment de gros dégâts. Le métaldéhyde molluscide étant l’ennemi public numéro un, tous les amoureux du beau, du bon, du merveilleux, vanteront le Ferremol de substitution quand les pièges à bières, barrages de cendres et d’ aiguilles d’épicéa s’avèrent inefficaces.

Je connais certains « puristes » qui utilisent les planches où les bâches à limaces sous entendant la récupération matin et soir des « baveux » qui s’y sont réfugiés.

A défaut d’avoir sous la main un laborantin qui en fasse de l’hélicidine, (eh oui ! le sirop antitussif !), il vous faudra si vous voulez les rejoindre – méthode dure – d’un coup de ciseau habile trancher, – méthode douce – vous en débarrasser dans un proche terrain vague (et non dans le jardin de votre funeste voisin !).

Le brûlage et débroussaillage

Chaque année, par milliers, ils sont brûlés vifs et déchiquetés.

Chaque année des agents d’ espaces verts, des agents communaux, des particuliers deviennent par ignorance, négligence ou malgré eux, des prédateurs-tueurs.

Au refuge du vordermeyersbuhl, nos belles âmes néo rurales jardinent gaiement dans l’amitié du bon Dieu et/ou de sa création : on ne brûle plus et comme rien ne se perd, on recycle.

Tout bois ou tas de feuilles non utilisé servira de matériaux de construction pour des abris adaptés.

Amies musaraigne et couleuvre, frère orvet et troglodyte, sœur salamandre, crapaud, hérisson et insectes divers, « oyez » le, nous assurons le gîte et le couvert !

Le parasitisme

Puces et tiques affaiblissent notre sympathique ami. L’infestation aboutit parfois sur des myiases : la multiplicité des piqûres engendre vite des plaies vives et purulentes où grouillent rapidement des colonies d’effroyables asticots affamés.

J’ai oui dire que certains jardiniers traitaient leur piquant ami contre le parasitisme leur assurant au passage quelques années de vie supplémentaires !

Bravo ! Excellent !

Si vous avez vous aussi, chanceux, un Hérisson à chérir, voici quelques dernières mentions glanées !

Vous utiliserez du frontline pour les puces, le retrait manuel pour les tiques, la moxidectine pour les acariens, la griséofulvine et l’énilcoazole pour les champignons suivant fidèlement les directives de votre ami vétérinaire.

Quand au tartre et gingivites, ils sont souvent le fruit d’une alimentation trop molle du type « j’ai familiarisé mon hérisson à ne manger que du Shebaa ! ».

Quelques sites qu’il est impératif de consulter si vous voulez parfaire vos connaissances : le sanctuaire des hérissons, l’Aspas, le Gorna Alsace-Lorraine et bien évidemment les associations de la rue Adèle Riton (Lpo – Gepma – Alsace Nature) !

Allez je vous balance la petite info qui agrémentera votre prochaine rencontre, votre prochaine photo !

Savez vous comment dérouler un hérisson qui s’est mis en boule ?

Faites comme moi, glissez votre main sous son ventre et de l’index chatouillez le !

Bon mois de mai à tous !

Votre mustélidé préféré : Jojo le rigolo

"Citoyen Nature" n°19 – Rapport d'activité 2012

Notre nouveau « Citoyen Nature » est maintenant disponible à local d’Alsace Nature ou en téléchargement sur la page « Rapports d’Activités » de notre site internet.
Si vous êtes membre de l’association, il vous parviendra sous peu !

Pour ceux qui désire le consulter ou le recevoir, veuillez prendre contact avec le siège d’Alsace Nature Strasbourg ou Mulhouse.

En attendant, vous trouverez ci-dessous son édito, écrit conjointement par les Présidents des trois entités juridiques d’Alsace Nature.

Résistons, proposons, agissons pour une Alsace Nature !
Vous avez sous les yeux le dernier numéro du Citoyen Nature, qui retrace les principales activités d’Alsace Nature au cours de l’année 2012. Vous constaterez au fil des pages que les sujets de préoccupation n’ont pas manqué, à peine émaillés de quelques nouvelles plus réjouissantes. Ce compte-rendu de nos activités est finalement à l’image du contexte général dans lequel nous évoluons depuis quelques années et dont nous proposons quelques éléments d’analyse dans cet éditorial. Il ne nous est pas possible de citer ici tous les dossiers emblématiques qui ont marqué l’année passée, vous les découvrirez au fil des pages ; nous nous contenterons d’en évoquer quelques-uns pour illustrer notre propos.

En observant l’évolution récente de la question de l’environnement dans notre société, se dégage le sentiment d’une situation paradoxale. D’un côté, incontestablement, la culture écologique a progressé, la prise de conscience des problèmes environnementaux s’est développée chez le public et les acteurs socio-économiques, des dynamiques se sont mises en place et sont portées par des agents associatifs, mais aussi du monde économique, politique, législatif, administratif. Si nous comparons le paysage institutionnel et juridique des années 1970 à celui d’aujourd’hui, l’évolution positive est évidente. Des structures, des programmes s’institutionnalisent et finissent par avoir des effets concrets. Citons pour exemple, dans notre région, la création récente, en 2013, des réserves naturelles régionales des pelouses sèches du Bollenberg et du Luetzelthal à Rouffach, d’une partie de la colline du Buxberg à Tagolsheim, et de l’Illwald à Sélestat, suivant celles des collines sèches du Bastberg, de la forêt du Hartwald et des marais et landes du Rothmoos déjà classées en 2012.
D’un autre côté, et c’est cela le paradoxe, nous avons l’impression, en particulier depuis ces deux dernières années, d’assister à une sorte de retour de balancier. On perçoit comme une petite musique de fond sur l’air de « l’environnement, cela commence à bien faire ». La dynamique du Grenelle de l’Environnement appartient définitivement au passé, certains discours d’élus et de décideurs se font plus incisifs sur les « contraintes environnementales ». La crise financière et économique sert de prétexte à lâcher du lest sur l’environnement, comme si les crises économiques et écologiques n’étaient pas liées par les mêmes causes. L’une de ces causes est le fait d’une extrême concentration des pouvoirs économiques, scientifiques, techniques, politiques en une sorte d’oligarchie mondiale. L’entreprise, l’industrie sont des structures indispensables à notre société : elles fabriquent et distribuent des biens dont nous avons plus ou moins besoin et contribuent de ce fait à l’intérêt général. Mais quand elles se concentrent, au point de dépasser le poids de certains États, elles finissent par inverser le processus en transférant les richesses de la population vers quelques individus, en imposant des règles qui leur sont favorables, mais qui le sont de moins en moins au plus grand nombre et à l’écologie. La recherche du profit à tout prix transforme la nature en un vaste réservoir marchand dont les seul intérêts résident dans son exploitation et la gratuité de ses matières premières.

Nous devons résister à cette évolution pour redevenir des citoyens maîtres de leurs choix et de leur avenir. Pour cela, nous devons organiser des contre-pouvoirs, avec France Nature Environnement, avec l’économie sociale et solidaire, avec tous les acteurs qui mettent l’humain et la nature au cœur d’un projet viable et maîtrisable.

L’obsession de la croissance, idéologie scandée de manière incantatoire et sans aucun recul critique, se heurte d’une part à la crise, d’autre part aux limites écologiques qui se manifestent pour la plupart des acteurs par les règles ou interdictions liées à l’évolution du droit et des politiques environnementales. Par une remarquable cécité intellectuelle, ce sont donc ces règles et surtout ceux qui les défendent (essentiellement nous, les associations1) qui passent pour empêcher de se développer en rond et qu’il faut dénoncer comme des extrémistes !

Deux exemples ont illustré cette tendance en 2012 :

Le premier concerne les délibérations de 3 communautés de communes du Bas-Rhin qui visaient à obtenir la suppression des subventions accordées à Alsace Nature car nous introduirions des contentieux grâce à l’argent du contribuable, ce qui d’une part ralentirait des projets de développement, d’autre part coûterait doublement de l’argent public (celui pour l’introduction des recours et celui pour la défense des communes). On peut imaginer que des discours tenus pendant les dernières campagnes électorales par certains ténors politiques sur le thème déjà évoqué ci-dessus ont contribué à légitimer de telles attitudes « anti-écolo ».
La crise financière et économique met les élus locaux sous pression et les incite à privilégier les projets de développement. Par ailleurs, la situation très tendue et délicate des écosystèmes de la région fait que les projets d’aménagement s’attaquent la plupart du temps à des milieux déjà très fragilisés ou devenus rares (et donc souvent concernés par une procédure de protection ou qui devraient l’être). Du coup, les situations sont très crispées du fait de la superposition d’enjeux forts et divergents. Et les aspects environnementaux sont perçus comme autant de contraintes. On retrouve ici le mécanisme d’une lecture ancienne de la crise et des remèdes… qui ne fait au fond qu’aggraver les problèmes.

Le second exemple vient d’une partie du monde agricole. À l’occasion de la manifestation organisée par la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA) et les Jeunes Agriculteurs (JA) du Bas-Rhin le 13 novembre dernier, notre siège de Strasbourg a fait l’objet, de manière ciblée et non fortuite, d’un dépôt de matières agricoles en décomposition et malodorantes. Au courrier que nous leur avons adressé pour demander des explications, nous n’avons à ce jour obtenu aucune réponse… De deux choses l’une. Soit la FDSEA et les JA ne cautionnent effectivement pas ce genre d’action et il s’agit d’un acte incontrôlé d’une minorité comme ils le laissent entendre en privé. Mais dans ce cas, on s’excuse publiquement ou au moins on répond au courrier adressé. Soit, la FDSEA et les JA font la sourde oreille, ce qui est le cas, et cela signifie qu’au fond elles approuvent ce genre de démarche. Que penser enfin de l’attitude de la Chambre d’Agriculture, établissement public, à qui nous avions adressé copie du courrier en lui demandant de servir d’intermédiaire… et qui n’a pas non plus daigné nous répondre ?

La spécificité et la force d’Alsace Nature résident dans le fait que nous analysons les projets et les évolutions à travers le prisme de la nature et de leurs effets sur sa préservation à long terme. De ce point de vue, nous devons constater que de trop nombreux projets traitent la nature comme une zone de moindre résistance pour implanter des installations ou des infrastructures. Et, de toute manière, les mesures compensatoires permettront toujours, comme au temps des Indulgences, de justifier ou se faire pardonner n’importe quel impact destructeur, voire de mener quelques spéculations lucratives. Il ne s’agit pas de contester tout acte d’aménagement de la nature et de vouloir la figer dans une immuabilité factice, mais il ne s’agit pas non plus d’accepter la désinvolture avec laquelle, au nom du sacro-saint développement, on traite encore trop souvent nos milieux naturels. Qu’il s’agisse des pratiques de l’agriculture industrielle et concentrationnaire, de la très inquiétante industrialisation de la filière forestière2, de l’aménagement du territoire (voir l’exemple du projet de prison à Lutterbach) ou encore des énergies renouvelables, les illustrations ne manquent pas. Prenons le cas des infrastructures qui nous ont bien occupés ces derniers mois. Sans parler du Grand Contournement Ouest de Strasbourg (GCO), dont l’utilité même n’est pas démontrée et qui soulève un problème de stratégie d’aménagement, arrêtons-nous un instant sur des projets dont on pourrait admettre une certaine utilité, mais dont les principes d’aménagement illustrent parfaitement comment, pour ménager d’autres intérêts, on sacrifie délibérément des milieux naturels remarquables, malgré toutes les lois et textes de protection des espèces et des habitats naturels. Il s’agit du projet de liaison routière entre l’autoroute A4 et Lorentzen en Alsace Bossue et de la déviation de Châtenois au débouché de la vallée du Giessen. Que n’a-t-on reproché à Alsace Nature d’avoir osé critiquer ces projets ! Mais si nous ne l’avions pas fait, qui se serait soucié des pelouses sèches exceptionnelles du Morstberg ou de la remarquable coulée verte inondable du Giessen ? Les discussions en cours — rendons ici hommage à l’ouverture dont ont su faire preuve certains porteurs actuels de ces projets — permettront peut-être de réduire significativement les impacts de ces aménagements hérités et mal conçus dès le départ. Mais cela montre également combien la présence d’Alsace Nature est importante pour que des choses aussi élémentaires que la préservation de ce type de milieux naturels ne passent pas par pertes et profits.

Pour que nos actions en faveur de la protection de la nature soient les plus efficaces possible, deux conditions sont indispensables. D’une part, pouvoir s’appuyer sur un réseau de personnes, bénévoles et salariées, dévouées et compétentes et attachées à la défense de l’intérêt général. C’est heureusement le cas dans notre fédération, et qu’il nous soit permis de remercier très chaleureusement toutes celles et ceux qui ne ménagent pas leurs efforts au service des valeurs que nous défendons. N’hésitez pas à rejoindre ce réseau attachant, instructif et utile !

D’autre part, pouvoir compter sur le plus grand nombre pour soutenir nos actions et nous assurer notre indépendance politique et financière. Les membres d’Alsace Nature et de ses associations fédérées représentent l’équivalent d’une ville comme Haguenau ou de deux villes comme Illzach. C’est loin d’être négligeable ! Mais, nous devons être encore plus nombreux pour résister face aux tendances catastrophiques de notre évolution sociale et pour proposer des pistes vers une société plus respectueuse de la nature. Soyez les porte-parole de la nature et d’Alsace Nature.

En de Natur un em Elsass ze lieb !

Jean-Claude Claverie
Président Alsace Nature Bas-Rhin

Jean-Paul Lacôte
Président Alsace Nature Haut-Rhin

Maurice Wintz
Président Régional