Glaphosome italien

Glaphosome italien

Juin, au jardin, fait le bonheur des yeux !!! Je pourrais, bien sûr, vous parler des milliers d’abeilles qui se gorgent du nectar de nos tilleuls, de ce gloussement d’alerte que fait la fouine, lorsque dans le bûcher, elle prévient ses petits de nos passages, de la communicative liesse des canetons coureurs indiens qui viennent de naître, des 4 blaireaux qui toutes les nuits nous visitent, ou de Sylvio, Helen, Scarlett, nos derniers « réfugiés »… Mais puisque, au refuge de Jojo les insectes sont rois, je vais plutôt vous dresser, durant les prochains mois, plusieurs portraits d’entre ceux-là. Commençons par une pentatomidae : cette punaise à bouclier.
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Rouge zébrée de noir sur le dessus, fardée de pointillés sous le dessous, voici une élégante fort habilement drapée. Ces coloris vifs qui nous enchantent, crient « attention, toxique ! », aux malintentionnés qui souhaiteraient les dévorer…
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Larves et imagos sont communs, surtout au sud de la Loire, pour peu qu’on ait de quoi les nourrir ! Afin de consommer les sucs énergisants que contiennent les végétaux, le graphosome italien possède pour appareil buccal, un tube, que l’on appelle rostre. Cette pièce comparable à une seringue, ou à une paille, sert à percer, et aspirer… Pour profiter pleinement de la présence de cet hétéroptère, tous les ouvrages de référence vous enverront mirer les sommités florales ensoleillées de vos ombellifères : fenouil, carotte sauvage, angélique, aneth… C’est sur les ombrelles de cette berce, que mon grand-père ramassait naguère pour nourrir ses lapins, que j’ai pu longuement admirer mes petits protégés. La pleine saison, pour cette séance de contemplation bucolique, individuelle ou familiale, c’est maintenant : nos amis visibles entre juin et septembre, seront bientôt rejoints par leur descendance. Les larves se différencient des adultes tant par leur taille que leur couleur : orangée sans zèbrures noires.
Nota Bene : Toutes les punaises, sauf exceptions*, ont la particularité d’envoyer, à qui les dérange, un spray malodorant : ne les prenez pas en main pour mieux les admirer, vous le regretteriez : il est de meilleurs parfums !
* Certaines punaises, libèrent des arômes de jacinthes, de cassis ou de pomme ! Le « gendarme » quant à lui ne libère rien du tout. (C’est normal, me direz-vous : c’est un gendarme !)
lexique / hétéroptère : insecte doté d’une pièce buccale du type piqueur / suceur, de 2 paires d’ailes, et de longues antennes. lexique / pantatomidae : En grec, pente signifie 5, et tomos, section. Insectes dont les antennes ont 5 segments.

[Communiqué de presse] Coulées de boues : des catastrophes naturelles ?

[Communiqué de presse] Coulées de boues : des catastrophes naturelles ?

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Ces derniers jours, l’Alsace, et d’autres régions, ont subi de gros dégâts suite à des orages et des pluies torrentielles. La boue et autres matériaux ont envahi routes, villages, maisons. Comme tout le monde, nous déplorons tous ces sinistres et ces malheurs provoqués chez les victimes.

Mais aujourd’hui il est temps d’analyser les causes de ces désastres et d’en rechercher les responsabilités.

Car il n’y a pas de fatalité. On peut évoquer la fréquence grandissante de ces phénomènes qui nous ramène aux changements climatiques, on peut parler de la brutalité de ces intempéries mais de mémoire d’homme, il y a toujours eu de violents orages et pluies.
La cause principale, mainte fois évoquée après chaque épisode, et vite remise aux oubliettes, est l’artificialisation des sols, la disparition des zones humides et inondables remplacées par des constructions, des routes, des chemins bétonnés, des parkings, des cours pavées, etc., ne permettant plus aucune infiltration. L’eau n’a qu’un seul exutoire, celui de couler vers l’aval.
Mais cette artificialisation concerne aussi, et surtout même, les immenses terres agricoles qui entourent les villages. Accueillant majoritairement de la monoculture, le sol très rapidement gorgé d’eau, car dépourvu de tout couvert végétal et de son système racinaire facilitant l’infiltration dans les couches inférieures, se comporte comme une surface imperméable et engendre les coulées de boue. Notons au passage que cette boue est la partie utile des champs et chaque lessivage engendre une perte de fertilité.
Ces torrents de boue ne trouvent aucun obstacle sur leur passage, plus une haie, plus un bosquet ou un arbre, pas même un pré, qui pourrait entraver leur progression. Tous ces dispositifs, que cultivaient nos ancêtres avec soins, n’ont plus leur place dans notre agriculture industrielle. Saurons-nous les rétablir pour limiter les risques et les dégâts mais aussi pour diversifier notre nature et nos paysages ?
Enfin, notre aménagement du territoire ne prend que trop rarement en compte les risques de phénomènes naturels extrêmes. Les reliefs sont modifiés, les écoulements naturels perturbés, les zones humides sacrifiées.
Alors non, il ne s’agit en aucun cas de catastrophes naturelles car tous les outils pour éviter ces coulées de boues sont à notre disposition et faciles à mettre en œuvre. Il faut simplement faire preuve de volonté pour prendre ce problème à bras-le-corps.
Comme d’habitude, la collectivité prendra en charge la réparation des dégâts au travers des aides publiques ou des primes d’assurances. Nos alertes, nos demandes, nos préconisations pourraient faire économiser beaucoup d’argent public, tout en embellissant notre environnement.
A l’heure de l’adaptation au changement climatique, il est temps d’agir.

Vidéo France Télévisions – 09/06/2018

Vidéo France Télévisions – 05/06/2018

Vidéo BFM TV – 04/06/2018 – Dans le Haut-Rhin, une coulée de boue inonde l’A36 après les orages

Vidéo France 3 Grand Est – 01/06/2018 – Truchtersheim : coulée de boue et dégâts importants

Vous trouverez forcément Alsace Nature près de chez vous !

Vous trouverez forcément Alsace Nature près de chez vous !

Pour agir localement sur votre territoire, contactez votre groupe local ! Les membres d’Alsace Nature, individuels et associatifs, sont géographiquement répartis en une trentaine de Groupes Locaux. Les groupes jouissent d’une certaine indépendance et se réunissent en fonction de leurs envies et leurs besoins, pour échanger sur des thématiques environnementales et réaliser des actions sur leur territoire.

Venez y rencontrer d’autres membres de votre secteur. Le groupe local est le lien entre vous et l’association !

[Découverte de la semaine] – Écrevisse à pattes rouges (Astacus astacus)

[Découverte de la semaine] – Écrevisse à pattes rouges (Astacus astacus)

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L’Écrevisse à pattes rouges est une espèce de crustacés décapodes des eaux douces. C’est l’une des trois espèces autochtones de France métropolitaine.
L’activité de l’écrevisse à pattes rouges est principalement nocturne. Elle montre une grande sensibilité à la qualité de son habitat. Elle se dissimule sous les pierres, dans les enfoncements irréguliers du substrat ou dans le système racinaire de la ripisylve (forêt rivulaire). Omnivore, les adultes se nourrissent d’invertébrés, de mollusques et de végétation aquatique.
La période de reproduction débute en automne (octobre – novembre). Après l’accouplement, la femelle pond et porte 100 à 150 œufs dont l’incubation va durer 6 à 7 mois avant l’éclosion des larves (mai – juin). Les larves restent ensuite accrochées à la femelle quelques jours avant de se disperser dans le milieu.
Aujourd’hui en voie de disparition suite de sa surexploitation en tant que ressource halieutique, au braconnage et l’introduction et au développement de populations d’écrevisse américaines.
L’écrevisse à pattes rouges a totalement disparu de ses habitats historiques, et notamment des cours d’eau comme le Rhin et l’Ill, mais aussi des petits cours d’eau de plaine où elle était très abondante. On la rencontre essentiellement en Alsace, Lorraine, Champagne Ardenne, Bourgogne et Franche-Comté.
La principale menace pour ce crustacé outre la pollution et l’aménagement des cours d’eau, réside désormais dans l’introduction d’espèces d’écrevisses exotiques notamment les espèces en provenance d’Amérique du Nord, qui connaissent une expansion rapide dans les cours d’eau et plans d’eau d’Alsace et qui sont porteuses saines de la peste des écrevisses (aphanomycose).
Depuis plus d’un siècle (premiers cas signalés en 1893) une maladie dite peste de l’écrevisse due un pathogène dénommé Aphanomyces astaci Schicora à décimé les grandes populations d’écrevisse à pattes rouges qui faisaient encore en Europe du Nord l’objet d’une importante exploitation commerciale.
Les tentatives visant à stopper la propagation de cette maladie émergente ont toutes échoué. Il a donc été décidé de restaurer le commerce de l’écrevisse en introduisant une espèce nord américaine (Pacifastacus leniusculus) naturellement résistante à la maladie. En 30 ans, l’espèce introduite a pratiquement éliminé et remplacé l’espèce autochtone.

[Découverte de la semaine] – La centaurée jaune tardive (Blackstonia acuminata)

[Découverte de la semaine] – La centaurée jaune tardive (Blackstonia acuminata)

Blackstonia cf. acuminata (Koch & Ziz) Domin
Plante herbacée annuelle, appartenant à la famille des gentianacées. Elle a une hauteur moyenne de 15 cm, couverte de pruine, elle à des corolles jaune clair.
Elle affectionne les milieux humides, notamment les zones temporairement humide voire partiellement inondées par des flaques lors d’épisodes pluvieux.
Elle peut pousser en grandes populations, sur des sols découverts et non cultivables, notamment sur les surfaces graveleuses d’alluvions calcaires liées aux travaux de creusement du canal d’Alsace. On la rencontre plus rarement dans les gravières.
La période de floraison s’étend de juillet à septembre. La Centaurée jaune tardive à une floraison matinale et les fleurs s’ouvrent seulement au soleil. Les tiges mesurent entre 2 et 7 cm. La couronne mesure habituellement de 8 à 10 millimètres de long et se compose de 6 à 8 pétales jaunes.
Sa répartition est dite euryméditerranéen, mais elle est présente dans la bande rhénane de Huningue à Lauterbourg, surtout dans le Bas-Rhin, comme par exemple en val des usines hydroélectriques du Rhinau et de Gerstheim, à Erstain-Krafft, Auenheim, Fort-Louis ou encore Neuhaeusel.
La destruction de ses biotopes par des activités humaines (décharges, dépôts divers, activités humaines), l’embroussaillement, la colonisation par des ligneux (Salix purpurea, argousiers, etc.) par le Solidage géant (Solidago gigantea) et la Calmagrostide commune (Calmagrostis epigejos), constituent les principales menaces pesant sur cette fleur.
Sa préservation passe par le maintien d’une végétation basse et ouverte, le débroussaillage, l’interdiction des dépôts et décharges, et d’activités humaines.
Si vous êtes les témoins d’une atteinte à l’environnement, ayez le réflexe :