jeudi 8 Fév 2024 | A la une, Aménagement du territoire, Nature
Les associations, Alsace Nature, Mountain Wilderness, SOS Massif des Vosges et Lorraine Nature Environnement, s’associent pour dénoncer les faits suivant :
Le 29 décembre dernier, alertés par des phares sur la route des Américains, des citoyens se sont étonnés et ont alerté les associations de protection de la nature. Après plusieurs vérifications et interrogations des membres locaux, nous avons pu reconstituer partiellement les événements.
Dès le 19 décembre des tas de neige déversés sur les parkings de la station de ski de la Bresse interpellent des observateurs qui à cet instant n’y prêteront pas plus attention. À cette date il a très peu neigé, beaucoup plu et les températures bien trop clémentes ne permettent pas un enneigement satisfaisant pour les pratiques de loisirs, ni la production de neige de culture.
Le 22 décembre, Vosges Matin publie d’ailleurs un article qui titre : Faute de neige, seules les pistes de ski de La Bresse sont ouvertes en ce début de vacances. On y apprend que « Faute d’enneigement suffisant, toutes les stations de ski du massif vosgien à l’exception de celles de La Bresse ont fait le choix de reporter leur ouverture initialement prévue ce week-end ». Le directeur de la station déclarant que cinq pistes sur trente-trois et quatre télésièges sur quinze sont ouverts.
À cette date pourtant l’enneigement est très faible si on en croit les webcams accessibles depuis internet (cf. ci-dessous).
Poursuivant nos investigations nous recueillons les témoignages de randonneurs mentionnant des traces de passage de véhicule sur la route des Américains et la présence de tas de neige sur les hauteurs au niveau de la route des Crêtes.
Ce n’est qu’à l’exploitation d’un piège photo destiné à la détection de la présence éventuelle du Lynx et du Loup que la compréhension se fait. En effet, ce dernier aura enregistré non pas les espèces tant recherchées au sein du massif mais un drôle de ballet.
Un camion benne passera plusieurs fois devant l’objectif, montant « à vide » et descendant rempli de neige. Au moins 11 allers-retours entre la Bresse et la route des Crêtes sont enregistrés et cela jusqu’à une heure avancée de la nuit puisque la dernière photo est horodatée à 3h30 du matin…
Que les stations de ski aient souvent eu recours à récupérer un peu de neige pour combler quelques trous dans les pistes a toujours existé. Cependant, nous sommes là face à un phénomène d’une autre ampleur bien plus conséquente en termes de volume et d’impact. Déjà dénoncé en 2020 par l’association SOS Massif des Vosges, cela semble revenir aujourd’hui comme une « solution » au problème d’enneigement. Ces pratiques insensées ne sont pas sans rappeler les scandales de la station de Luchon-Superbagnères, dans les Pyrénées, transportant la neige par hélicoptère et dénoncé, en son temps, par la première ministre Élisabeth Borne ou le pillage du glacier de la Zermatt pour alimenter en neige la Coupe du Monde de ski.
Dans le cas présent, le trajet emprunté passe au travers de la Réserve Naturelle Nationale de la tourbière du Machais, zone dédiée à la préservation de la faune et de la flore, dans laquelle le dérangement est totalement prohibé par Arrêté Ministériel. Comment ne pas penser que des rotations de camions, au cœur de la nuit, dans une période de sensibilité accrue pour les espèces ne soient pas une source de dérangement ?
La récupération de la neige s’est faite au niveau de la route des crêtes mais doit-on rappeler que la route des Américains débouche sur la Réserve Naturelle Régionale du Rothenbach, elle aussi dédiée à la quiétude et à la préservation de la faune et de la flore ?
Quelle crédibilité donner après cela aux messages de sensibilisation à la quiétude de la faune si des opérateurs se permettent, pour quelques m3 de neige, de transgresser toutes les interdictions collectivement décidées en empruntant deux routes fermées à la circulation ?
Une rapide extrapolation montre que ce ne sont pas moins de 70 tonnes de neige qu’on aura fait passer d’un bassin versant à un autre. A la fonte des neiges c’est autant d’eau qui ne rejoindra pas le bassin versant haut-rhinois. Les habitants de la vallée de la Thur apprécieront sans doute ! Si la neige est res nullius, est-il pour autant légitime que certains accaparent cette ressource à des fins commerciales ? A l’heure où nombres d’acteurs du tourisme montagnard en France ont compris que leur avenir se situait dans la déminéralisation (décarbonation ?), la sobriété, la renaturation et la mutation progressive vers d’autres modèles économiques, certains font tout l’inverse en artificialisant toujours plus et en ne considérant les ressources autour d’eux que comme une matière première pour les activités.
L’affichage au pied des pistes de La Bresse, sur un piédestal, d’un 4×4 de marque américaine, pesant au bas mot 1,6 tonnes mais électrique pour le côté « transition » sans doute, symbolise parfaitement à nos yeux, la cécité face aux enjeux actuels.
Cette folie jusqu’au-boutiste empêche les acteurs de penser la transition dans un massif où les ressources se raréfient et où les conflits d’usage de l’eau sont déjà d’actualité. Comment penser raisonnablement que ce qui a porté une part conséquente de l’économie touristique du massif au cours des dernières décennies va encore perdurer à l’heure où l’ensemble des prévisions montrent que l’avenir ne permettra plus une pratique durable ?
Comme le souligne le journal Challenges1 le rapport de la Cour des comptes alerte sur le modèle économique « à bout de souffle » et dont les politiques d’adaptation face au changement climatique « restent en deçà des enjeux ».
Personne ne nie l’importance du tourisme dans l’économie de la montagne mais que penser des démarches actuelles de promotion qui s’apparentent, à la veille des congés de février, à de la publicité mensongère ? Les images de montagne enneigée, la promesse des sapins qui croulent sous la neige, les injonctions au slalom dans la poudreuse… Et tout cela à l’heure où des stations alpines, comme celle de Chamonix par exemple, ferment leurs remontées mécaniques par manque de neige !
Les touristes qui, attirés par des images alléchantes de Vosges recouvertes de son manteau blanc, en seront pour leurs frais…
Nos associations demandent à ce que très rapidement la lumière soit faite sur les pratiques de déplacement de neige et que les réglementations soient respectées. Elles appellent les acteurs en compétence sur la question touristique à ouvrir le seul débat salvateur à savoir, comment collectivement nous réinventons un tourisme vosgien permettant de préserver ce qui fait l’attrait de ce massif, à savoir sa nature, et de maintenir une activité touristique vitale pour ses habitants.
jeudi 1 Fév 2024 | Services civiques
ACTIONS AU QUOTIDIEN
Le/la volontaire, au côté des chargées de missions, réalisera les missions suivantes :
- – Suivis naturalistes (observation des individus et/ou des indices de présence) de certaines espèces de mammifères (Blaireau, suivi par pièges-photographiques des espèces,
participation aux comptages de colonies de chauves-souris, participation aux prospections sur le Castor d’Eurasie, etc.) ;
- Coordination du réseau « Blaireau », sous l’encadrement des chargées de missions ;
- Saisies et exploitations des données (participation à l’élaboration des bilans, réalisation de cartes, saisie de données sous excel, etc.) ;
- Participation à la réalisation d’outils de sensibilisation / communication / outils pédagogiques ;
- Participation à des animations grand public (sorties, conférences, stands, ateliers, etc.) ;
- Contribution à la vie associative (animation du réseau de bénévoles, participation aux réunions, etc.).
Le/la volontaire devra être autonome, dynamique et motivé.e.
Les missions proposées incluent des jours de travail sur le terrain, parfois le soir et/ou le weekend, mais aussi du travail de bureau pour aider à la coordination et la réalisation d’outils.
Profil recherché :
- Connaissances de base en SIG
- Esprit d’équipe – Bon relationnel
- Autonomie et organisation
- Connaissance des outils de communication et graphisme (apprécié)
- Permis B (apprécié)
La mission devra débuter en juin 2024 (date exacte à convenir). La durée du volontariat est de 8 mois (juin 2024 – février 2025). Fin de réception des candidatures début avril 2024.
FORMATIONS OBLIGATOIRES
Pendant sa mission, le volontaire bénéficie de la formation certifiante PSC1 pour acquérir les gestes de premiers secours et d’une formation civique et citoyenne (contenu et format variables selon l’organisme d’accueil : conférence, débat…). Ces deux formations doivent obligatoirement être organisées par l’organisme d’accueil et réalisées pendant la période d’engagement en Service Civique.
TUTORAT ET ACCOMPAGNEMENT
Le volontaire est également accompagné par un tuteur référent au sein de l’organisme d’accueil pour mener à bien sa mission. Le tuteur aide également le volontaire à réfléchir à son projet d’avenir à l’issue de son Service Civique et réalise son bilan nominatif.
CAPACITE D’INITIATIVE
Le volontaire en Service Civique peut-être force de proposition et faire évoluer le contenu de sa mission.
CETTE MISSION EST PROPOSEE PAR
Le GEPMA (Groupe D’Etude Et De Protection Des Mammifères D’Alsace) – https://gepma.org/
Le Groupe d’Etude et de Protection des Mammifères d’Alsace est une association à but non lucratif qui a pour objet de promouvoir la connaissance et la protection des mammifères sauvages et de leurs habitats en Alsace. Créé en 1993 à l’initiative de chiroptérologues alsaciens, le GEPMA développe son action selon trois grands axes :
- la connaissance : par la mise en place de groupes de travail thématiques, la gestion d’une banque de données, la publication d’articles et d’ouvrages scientifiques, l’expertise dans le domaine des mammifères, etc
- la protection : par l’élaboration de programmes d’actions pour la protection d’une espèce (grand hamster ou castor par exemple) ou de groupes d’espèces (chiroptères, etc.), le soutien aux grands dossiers liés à la préservation des habitats en Alsace (Natura 2000 etc.), la participation à diverses commissions administratives liées à des problématiques mammalogiques, la préservation, l’aménagement et la gestion de sites sensibles, etc.
- la sensibilisation : par la mise en place d’animations et la création de supports pédagogiques sur les mammifères (expositions, montages audiovisuels, stages, visites guidées, plaquettes d’information, etc.) pour répondre aux sollicitations des scolaires ou du grand public.
EN PRATIQUE
- 1 volontaire recherché
- Accessible aux plus de 18 ans uniquement
- 32h par semaine
MODALITES
Les candidatures sont à faire parvenir par mail à l’adresse contact@gepma.org avant le 05 avril 2024 en précisant « Volontariat Service Civique » en objet.
Il est également possible de candidater via le portail https://www.service-civique.gouv.fr/etre-volontaire .
POUR PLUS D’INFORMATIONS
Aurélie BISCH, chargée de missions
06 51 23 23 80
jeudi 11 Jan 2024 | Offres d'emploi
CONTEXTE :
Champagne-Ardenne Nature Environnement (CANE) est une fédération d’associations de protection de la nature et de l’environnement, regroupant 7 associations champardennaises, soit environ 1000 adhérents indirects. CANE fait partie du mouvement associatif France Nature Environnement.
Agréés depuis 2018 pour la protection de l’environnement sur les quatre départements de C-A (Aube, Marne, Haute-marne, Ardennes), nous menons des actions de sensibilisation, de formations auprès du grand public. Nous sommes également présents en commissions pour faire entendre la voix du mouvement auprès des élus. Nous organisons également des actions de restauration de la trame verte et bleue.
Afin de rectifier les atteintes à l’environnement sur le terrain, et dans le cadre de l’initiative Sentinelles de la Nature, CANE recherche un/e animateur/trice de réseau de juristes bénévoles.
Le/la salarié/e sera amené.e à traiter les signalements faits sur la plate-forme Sentinelles et faire un travail de sensibilisation constant auprès de nos bénévoles.
FONCTIONS PRINCIPALES :
- Animer le réseau de bénévoles sur Sentinelles de la nature (https://sentinellesdelanature.fr/)
- Mener et suivre des opérations techniques liées à l’activité juridique.
- Apporter une assistance technique aux associations fédérées.
- Assurer le lien avec le Réseau juridique de France Nature Environnement et les autres réseaux juridiques existants.
- Développer et animer le réseau de juristes bénévoles en Champagne-Ardenne.
- Participer à la recherche de financements. Suivi des financements du poste.
ACTIVITÉS (liste non exhaustive) :
- Participer à l’animation du réseau associatif Sentinelles de la nature sur les questions réglementaires et juridiques. Organiser l’animation de formations et de journées d’information des citoyens et bénévoles de l’association ou à destination du réseau associatif en Champagne-Ardenne ainsi que vers tout public.
- Participer à l’information des associations membres de Champagne-Ardenne Nature Environnement en réalisant un suivi législatif, en rédigeant une lettre d’information mensuelle et des communiqués de presse liés aux dossiers traités.
- Assurer le suivi (rédaction et représentation) des dossiers juridiques de CANE en coordination avec le Président et le réseau juridique de FNE. Participer à l’élaboration d’outils d’aide à la décision juridique .
- Participer au travail de plaidoyer de CANE.
- Aider à la rédaction de consultations juridiques pour les associations et bénévoles. Réaliser des recherches juridiques en réponse aux sollicitations des administrateurs et des associations membres de CANE.
- Créer et entretenir des relations avec les services de l’État (Police de l’eau, OFB, DREAL…).
PARTICIPATION A LA VIE ASSOCIATIVE :
- Suivre la vie des instances de CANE en relation avec l’animateur de réseau et FNE G-Est
- Participer au fonctionnement de l’association (AG, CA, …).
SALAIRE :
CDI – période d’essai de 2 mois renouvelable.
Base Convention Collective Nationale de l’Animation Minimum coeff. 300 – groupe D
soit 2167,50 euros brut en proposition de départ- 35h hebdomadaire
Poste à pourvoir au plus tot, basé à Châlons-en-Champagne – déplacements à prévoir en Champagne- Ardenne, notamment entre Châlons-en-Champagne et Reims.
POUR CANDIDATER :
(CV et lettre de motivation) à envoyer dès maintenant et au plus tard le 31 Decembre 2023 – POSTE A POURVOIR DES MAINTENANT.
Entretiens prévus en fonction des arrivées ; merci de respecter les formes suivantes :
- CV : NOM Prénom CV.pdf
- Lettre de motivation : NOM Prénom LM.pdf
A envoyer à CANE de préférence par mail : cane.assos@gmail.com ou par courrier à l’adresse suivante :
Champagne-Ardenne Nature Environnement – 51500 Sermiers – 13 Rue de Courtaumont.
Vous pouvez également nous contacter au 06 41 40 88 02 ( laisser un message ! )
Profil recherché :
COMPÉTENCES :
Bonne connaissance du droit de l’environnement, des procédures, institutions et acteurs juridiques et du fonctionnement associatif.
Bonne connaissance des lois et des acteurs juridiques, des procédures sensibles.
Intérêt certain pour la nature et la protection de l’environnement.
Sens du relationnel, aisance dans l’expression orale et écrite, capacités de synthèse et d’expertise.
Autonomie et organisation.
Maîtrise de l’outil informatique (Word, Excel, Power point, Internet).
Expériences associatives appréciées
Indispensable: avoir le permis B et pouvoir effectuer des déplacements occasionnels.
FORMATION / EXPÉRIENCE :
Bac + 5 en droit spécialisé en droit de l’environnement. Si formation inférieure possibilité d’alternance ou à discuter.
mardi 28 Nov 2023 | A la une, Agriculture et Alimentation, Agriculture et nature vivante, Communiqués de presse, Europe, Presse
A l’appel de deux organisations syndicales agricoles, des agriculteurs manifestaient la semaine dernière pour défendre le mot d’ordre national « pas de transition sous pression ».
En jeu les mesures et réglementations environnementales européennes ou françaises qui visent à réduire les impacts destructeurs de l’agriculture sur la biodiversité, l’eau, l’air, le sol et la santé.
Si certains slogans de cette mobilisation peuvent être parfaitement entendus et notamment la question du traité de libre-échange ou celle de la généralisation de l’agriculture biologique, d’autres peuvent interroger les citoyens que nous représentons.
L’agriculture se doit de réagir au dérèglement environnemental et climatique et notamment celui qu’elle génère. C’est une question de responsabilité tant pour les populations actuelles que pour les générations futures.
La transition n’est pas une option qu’on activerait au gré des envies, notre environnement est déjà à l’agonie, les oiseaux et les insectes ont depuis de longues années disparus des espaces agricoles, la pollution de notre nappe phréatique est bien réelle, la perte des services écosystémiques se chiffre en millions d’euros, les impacts sur la santé des humains ne font plus de doute etc.
De très nombreux scientifiques et chercheurs tirent les sonnettes d’alarme depuis des années dans une indifférence totale. Notre humanité vit à crédit depuis trop longtemps, le temps est à l’action maintenant !
Plus de mystère aujourd’hui sur l’impasse de notre système agricole majoritaire, qui ne répond plus, ni aux enjeux de préservation de la nature, ni à la qualité de nos espaces de vie, pas plus qu’à la qualité de l’air, de l’eau ou du maintien des sols vivants. Seuls comptent les intérêts économiques de grands groupes industriels de l’agroalimentaire.
Au nom de la souveraineté alimentaire et de la compétitivité, ces organisations brandissent la cause de l’irrigation en plein été du maïs qui pour une très grande part sera exporté et transformé. Des tonnes d’herbicides, d’insecticides et de nitrates, très largement financés depuis de longues années, continuent d’être versés sur les sols pour augmenter le rendement, faisant fi des programmes pour sortir de cette agriculture chimique.
Au nom de la souveraineté alimentaire et de la compétitivité, ces organisations brandissent la cause de l’irrigation en plein été du maïs alors même qu’une très grande part cette production sera exportée et transformée en produits industriels. Elles sont pas belles ces salades ?
De plus, des fonds publics sont octroyés pour entretenir ce système (la PAC en France coûte chaque année environ 500€ par foyer et par an), alors que les subventions pour soutenir une agriculture de préservation du vivant devraient être majoritaires. Les conditions environnementales pour l’octroi de subventions sont une avancée, mais encore bien insuffisantes.
Le réchauffement climatique n’a été qu’un révélateur et un accélérateur de la prise de conscience que ce modèle agricole ne peut continuer. D’autres agriculteurs l’ont compris depuis longtemps. Des alternatives sont possibles et jouables.
Alors, pourquoi ces organisations agricoles ne se saisissent-elles pas de ces opportunités règlementaires pour miser sur une autre agriculture nourricière et ne se mobilisent pas pour un autre avenir ? Pourquoi opposer des intérêts particuliers à une nécessité collective qui s’impose à tous ? Dommage que les slogans ne le disent pas.
mardi 7 Nov 2023 | A la une, Communiqués de presse, Déchets, Eau et zones humides, Nappe phréatique, Pollutions et santé, Presse, Revue de presse
Après avoir fait suspendre et annuler à hauteur d’appel en octobre 2021, puis annuler à nouveau en janvier 2023 les travaux d’enfouissement définitif, Alsace Nature a de nouveau plaidé contre le nouvel arrêté du Préfet du Haut-Rhin le 2 novembre dernier devant le Tribunal Administratif de Strasbourg.
L’annulation de la Cour Administrative d’Appel (CAA) de Nancy avait été confirmée par le Conseil d’État en rejetant les deux pourvois des Mines de Potasse d’Alsace (MDPA) et du Ministère par deux ordonnances du 28 septembre 2022.
Le Conseil Constitutionnel avait abrogé l’amendement à la loi de finance 2022 qui aurait permis à l’État de se dispenser de déposer une nouvelle demande d’autorisation environnementale en décembre 2022.
Ce ne sont ainsi pas moins de 12 magistrats administratifs différents qui se sont prononcés (hors Conseil d’État et Conseil Constitutionnel) au vu des mémoires transmis par le Ministère, la Préfecture et les MDPA et de leurs 143 expertises, pour en suspendre ou en annuler sans possibilité de régulariser, en raison des illégalités de ces décisions, toujours univoques en ne préconisant que l’enfouissement définitif.
Pour la 3ème fois consécutive, Alsace Nature a fait suspendre ce jour les travaux d’enfouissement définitif (mai 2022, août 2022 et aujourd’hui).
Rappelons que 98% des avis de l’enquête publique s’exprimaient contre l’enfouissement.
Les élus locaux se sont mobilisés depuis longtemps pour que les déchets soient déstockés, la mission parlementaire de 2018 ayant relevé de nombreux doutes sur la conformité des déchets stockés, la fiabilité des études sur l’ennoyage des galeries et prônant le déstockage le plus complet possible.
Les autorités du Bade Würtemberg se sont également prononcées pour un déstockage le plus complet possible.
Malgré les promesses d’un plan Béchu comprenant des projets de mise en place de pompage d’ici 1 000 ans et des élucubrations sur ce qu’il sera possible ou non de faire d’ici là, Alsace Nature persiste à défendre la réalisation d’actions aujourd’hui pour éviter le legs empoisonné aux générations futures.
Rappelons que selon les propres expertises mandatées par l’État, les déchets déstockés iront à proximité dans des installations de surface en France, comme c’est le cas pour tous les déchets dangereux depuis le fiasco industriel et technologique des MDPA, seule solution permettant la réversibilité en cas d’amélioration des techniques de neutralisation des effets dangereux.
Loin des beaux discours et des autosatisfactions sur le niveau de prise en compte de l’environnement, nous poursuivons notre travail de défense du droit des citoyens à bénéficier d’un environnement sain. Il serait temps, après l’adoption de la Charte de l’environnement en 2004, que les gouvernements successifs se rappellent « Que la préservation de l’environnement doit être recherchée au même titre que les autres intérêts fondamentaux de la Nation ». La société civile en est bel et bien consciente et c’est ce qui motive notre action d’aujourd’hui en suspendant les effets de l’arrêté préfectoral et demain en défendant son annulation.
Jugement du Tribunal Administratif de Strasbourg du 07/11/2023 – PDF (105 Ko)
REVUE DE PRESSE
DNA, le 07/11/23, Stocamine : le tribunal administratif suspend l’arrêté préfectoral autorisant le confinement : https://www.dna.fr/economie/2023/11/07/stocamine-le-tribunal-administratif-suspend-l-arrete-prefectoral-autorisant-le-confinement?
Rue89 Strasbourg, le 07/11/23, Nouveau revers pour l’État, interdit de lancer le confinement à Stocamine : https://www.rue89strasbourg.com/stocamine-nouveau-revers-etat-confinement-suspendu-284361
BFMTV, le 07/11/23, Stocamine: le confinement définitif des déchets toxiques provisoirement suspendu : https://www.bfmtv.com/alsace/stocamine-le-confinement-definitif-des-dechets-toxiques-provisoirement-suspendu_AN-202311070497.html
France Bleu Alsace, le 07/11/23, Stocamine : le confinement définitif des déchets provisoirement suspendu par la justice : https://www.francebleu.fr/infos/environnement/stocamine-le-confinement-definitif-des-dechets-provisoirement-suspendu-par-la-justice-6639030