Non au GCO ! Oui à la résistance active contre ce grand projet inutile ! Entre 200 et 300 personnes ont afflué ce samedi matin, 27 septembre, entre Kolbsheim et Breuschwickersheim, pour inaugurer sous un soleil magnifique la cabane anti-GCO du secteur, la seconde d’une série qui émaillera le tracé de l’autoroute dans les mois à venir.
Sous le regard de nombreux élus de la vingtaine de villages du Kochersberg impactés par le GCO, des élus de Strasbourg, d’Illkirch-Graffenstaden ou de Schiltigheim, les acteurs du collectif GCO Non Merci ont rappelé les arguments martelés depuis plus de 10 ans : le GCO sera une autoroute à péage (environ 5€ par passage) que les Bas-Rhinois pris dans les bouchons aux heures de pointe emprunteront peu ou pas, le report de trafic prévu sera donc très faible de l’A35 vers le GCO (de l’ordre de 4%) prévoient les études diverses, le coût du GCO est exorbitant (550 à 700 millions d’euros), y participeront probablement les collectivités – donc les contribuables, la pollution de l’air dans le secteur sera déplacée et accentuée, 300 hectares de terres agricoles seront sacrifiées, etc.
Cette fronde va en s’amplifiant, puisque la mobilisation a été beaucoup plus forte ce samedi 27 septembre que le 28 juin dernier lors de l’inauguration de la 1ère cabane entre Duttlenheim et Duppigheim. Ce matin, Maurice Wintz, président d’Alsace Nature, a rappelé que le projet, comme beaucoup d’autres, était imposé d’en haut, au mépris des acteurs de terrains, élus et associations. « Nous sommes là pour montrer que nous sommes des citoyens debout, près à aller jusqu’au bout », a-t-il lancé, très applaudi.
La cabane #2 de Breuschwickersheim / Kolbsheim sera le lieu de réunions régulières, de pique-niques, concerts, manifestations, expositions, avant d’être occupée de façon permanente si le projet n’est pas retiré.
+ d’infos sur le site : www.gcononmerci.org
[presse] Fessenheim : un rapport préconise de reporter la fermeture de la centrale
L’information a été largement reprise dans la presse ce matin :
Un rapport parlementaire sur le coût anticipé de la fermeture de Fessenheim (réalisé par les députés Hervé Mariton (UMP, Drôme) et Marc Goua (PS, Maine-et-Loire) recommande de reporter la décision de fermer la centrale.
Selon ce rapport, fermer la centrale de Fessenheim d’ici à la fin 2016 pourrait coûter au moins 5 milliards d’euros à l’État, sans même commencer son démantèlement. Cette somme a été calculée essentiellement en évaluant le montant de l’indemnité qu’EDF pourrait obtenir devant un tribunal (près de 4 milliards d’euros) suite à la fermeture anticipée des deux réacteurs, et en partant de l’hypothèse selon laquelle la centrale mise en service en 1977 pourrait fonctionner jusqu’en 2040 (soit 60 ans).
Les députés ajoutent à cela le coût social de la fermeture « près de 2 000 emplois qui, en tenant compte des familles des salariés, concourent aux revenus de 5 000 personnes en Alsace « ainsi que la perte de recettes fiscales pour les collectivités locales.
Les rapporteurs en concluent donc qu’« une telle décision ne peut pas être prise sans que dans le débat, les aspects financiers ne soient pris en compte»….
Voir les articles suivants :
140930-Un-rapport-parlementaire-préconise-le-report-de-la-fermeture-de-Fessenheim-LeMonde
140930-Fessenheim-Un-rapport-préconise-de-reporter-la-fermeture-DNA
140930-Centrale-de-Fessenheim-le-rapport-parlementaire-préconise-de-reporter-la-fermeture-LALSACE
140930-Fessenheim-une -fermeture-a-5-milliards-LALSACE
Interrogée ce matin, Ségolène Royal, Ministre de l’Environnement, a déclaré que la fermeture ne coûterait pas 5 milliards. Elle n’a cependant pas confirmé la fermeture de Fessenheim en 2016 ; elle ne sait pas encore quelle centrale pourrait fermer pour compenser la mise en service de l’EPR de Flammanville (il est prévu en effet dans la loi de transition énergétique qu’une ou plusieurs centrales ferment lors de la mise en service de l’EPR pour ne pas dépasser un seuil de production nucléaire de 63.2 GW).
140930-FESSENHEIM-Ségolène-Royal-Je-ne-céderai-à-aucun-chantage-la-fermeture-ne-coûtera-pas-5-milliards-LALSACE
Les associations anti-nucléaires ont réagi en dénonçant ce rapport totalement à charge. « Le rapport est exclusivement à charge ! Il ne pèse pas les avantages économiques qui résulteront de la sortie, au moins partielle, du tout nucléaire »
Ces associations avaient été invitées par la commission en charge de la rédaction de ce rapport. Or, leur contribution est totalement absente du rapport.
Jean-Jacques Rettig (Comité pour la sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin), André Hatz (Stop Fessenheim), Jean-Marie Brom (Stop Transport Halte au Nucléaire) et Jean-Paul Lacôte (Alsace Nature), tous représentants également du réseau Sortir du Nucléaire ont été auditionnés le 27 mai par la commission à Paris. «aucun des éléments que nous leur avons fournis n’a été repris. C’est quoi une commission parlementaire qui fait venir les gens uniquement pour les piéger et pas les écouter ? »
Les militants alsaciens avaient rappelé tous les risques pesant sur l’exploitation de l’énergie nucléaire à Fessenheim : une seule enceinte de confinement, aléa sismique, faiblesse du radier « malgré son récent et coûteux renforcement », risque d’inondation (la centrale est bâtie en contrebas du canal d’Alsace), vulnérabilité des piscines de combustibles… Ils avaient listé une quinzaine de risques spécifiques à la centrale alsacienne mais le rapport conclut « qu’aucune raison objective ne conduit à privilégier le choix du site de la centrale de Fessenheim pour une fermeture […] La centrale n’a jamais été aussi sûre »…
Les militants antinucléaire contestent le chiffre de 200 millions annuels de manque à gagner alors que la centrale n’aurait généré « que 131 millions de revenus en 2012 », pourtant année exceptionnelle en terme de production.
Les autres coûts relevés point par point dans le rapport seraient tout autant sujets à caution : les travaux sur le réseau de transport d’électricité par exemple, « étaient de toute façon programmés, fermeture de Fessenheim ou pas ».
« le rapport est insoutenable dans la mesure où il ne prend pas du tout en compte le risque financier énorme qui découlerait d’un accident nucléaire ».
140930-Partial-et-exclusivement-à-charge-DNA