Ce 3 décembre 2020, 2 militants d’ANV COP21, qui avaient participé au décrochage d’un portrait d’Emmanuel Macron pour dénoncer son inaction en matière de climat, ont été relaxé·es au nom de la liberté d’expression.
Christine et Charles avaient participé au décrochage d’un portrait d’Emmanuel Macron à la mairie de Lingolsheim le 29 juillet 2019. Ils avaient été convoqués devant le tribunal de grande instance de Strasbourg le 22 octobre 2020 pour vol en réunion, et le procureur avait requis à leur encontre 300€ d’amende avec sursis. Mais le tribunal n’a pas suivi et a décidé de les relaxer au nom de la liberté d’expression.
Le tribunal a estimé que : ”les agissements des prévenus qui visaient à interpeller les pouvoirs publics et à alerter l’opinion sur les enjeux environnementaux et leurs conséquences pour l’avenir de la communauté nationale et au-delà planétaire relevaient à l’évidence de l’expression politique et militante dans le cadre d’un débat dont il ne peut sérieusement être contesté qu’il était d’intérêt général. Dès lors, la condamnation du chef de vol en réunion, à une peine, fut-elle une amende avec sursis, de faits commis sans violence et ayant causé un préjudice matériel dérisoire, s’inscrivant dans une démarche militante de protestation politique, constituerait une ingérence disproportionnée dans l’exercice de la liberté d’expression.”
Cette décision a été accueillie avec joie par les militants rassemblés à l’extérieur du tribunal en soutien aux prévenus, dont certains membres d’ANV COP21, d’Alsace Nature ou du collectif GCO NON MERCI au sein duquel Christine s’est beaucoup investie.
Cette décision constitue une légitimation des actions de désobéissance civile menées par les activistes du mouvement climat, d’autant plus qu’elle fait suite à une décision similaire du tribunal d’Auch du 13 octobre [1].
L’action à laquelle ont participé les deux militants relaxés fait partie d’une vague de 150 décrochages de portrait partout en France, dont le but est de symboliser l’inaction du président de la République et de son gouvernement quant au dérèglement climatique, en laissant le mur de la mairie aussi vide que son bilan. A ce jour, 81 personnes ont été ou sont poursuivies pour des faits similaires dans 37 procès, dont un à Strasbourg le 26 juin 2019 qui avait également donné lieu à une relaxe [2]. D’autres procès sont toujours en cours d’instruction : les prévenus de Paris recevront le délibéré de leur jugement le 10 décembre alors que le prochain procès aura lieu à Agen le 17 décembre [3]. La multiplication des victoires juridiques suivant la campagne de décrochage de portrait renforce ANV COP21 Strasbourg dans sa détermination à poursuivre ses actions de dénonciation de l’immobilisme du gouvernement.
Nous avons appris entre-temps que le Parquet a décidé de faire appel de la décision du tribunal. Mais les militants et leurs avocats sont plus que jamais motivés pour continuer à défendre la liberté d’expression et d’alerter l’opinion sur l’inaction climatique du gouvernement !
Il y a 2 ans, jour pour jour, se terminait la grève de la faim engagée par 10 citoyens luttant contre le projet de Grand Contournement Ouest de Strasbourg.
Le Collectif GCO NON MERCI et Alsace Nature ne les oublient pas, en ce jour anniversaire.
Ces militants, soutenus par le collectif GCO NON MERCI, les associations environnementales, et de nombreux citoyens et élus locaux, avaient commencé cette grève de la faim le 22 octobre 2018 pour obtenir un moratoire sur le projet autoroutier. N’ayant pu obtenir l’annulation de la Déclaration d’Utilité Publique, ni la suspension des travaux préparatoires (le tribunal ayant invoqué des circonstances exceptionnelles pour ne pas accorder la suspension !), les militants ont pendant plusieurs semaines cessé de s’alimenter pour interpeller le président de la République et lui demander de stopper les travaux, l’invitant par-là à mettre en conformité ses paroles (« Make our Planet Great again ») et ses actes.
Devant le silence incroyable de l’Etat et des dirigeants de l’Eurométropole, conscients qu’ils n’obtiendraient rien, et pour ne pas mettre en danger la vie de certains d’entre-eux affaiblis par 30 jours sans manger, les grévistes de la faim ont cessé leur action le 20 novembre 2018, sans pour autant renoncer à lutter contre ce projet climaticide.
Deux ans après, où en est-on ?
Dans un contexte climatique et de déclin de la biodiversité particulièrement intenses, malheureusement, les opposants n’ont pas réussi à stopper le projet.
Alors que les tribunaux, saisis par Alsace Nature, n’ont toujours pas statué sur le fond du dossier, Vinci et ses sous-traitants continuent leurs travaux destructeurs ! Le jugement interviendra-t-il après l’inauguration de la mise en service de l’autoroute ?
Alors que la justice ne semble pas pressée de statuer sur le fonds du dossier, de nombreux militants ont été poursuivis en justice pour des actions non violentes visant à alerter contre la destruction de la nature et les incohérences de ce dossier… Bizarrement, lorsque les plaintes émanent de Vinci ou de l’Etat, les tribunaux ont l’air plus prompt à réagir !
Alors que des forêts (à Vendenheim et à Kolbsheim), des zones humides, des alignements d’arbres, des haies, des vergers, autant de biotopes qui abritaient des espèces rares ou non, ont été détruits, anéantis par les machines, on ne voit pas beaucoup avancer le chantier des grandes compensations environnementales censées être réalisées par Vinci avant la mise en circulation de l’autoroute.
Alors que Vinci & consorts sont dans l’obligation – selon les arrêtés préfectoraux d’autorisation – de veiller à réduite les impacts du chantier, les riverains n’en peuvent plus des nuisances sonores, de la poussière, du non respects des règles de circulation par les conducteurs d’engins dans les villages traversés …
De plus, comme le souligne Maurice Wintz, Président d’Alsace Nature, dans une tribune récente : “Le chantier du GCO n’en finit pas de dérouler son ruban mortifère à travers les forêts et cultures de l’ouest de Strasbourg. On pouvait penser, compte tenu de l’intense opposition qu’il a suscitée, et des discours quasi unanimes sur l’importance de la crise écologique, que ce serait un des derniers projets destructeurs que l’Alsace pouvait se permettre. Quelle illusion !”
En effet, depuis le début du chantier du GCO, un tas de projets d’aménagements néfastes pour l’environnement voit le jour, on peut citer par exemple le projet de liaison entre le GCO et l’aéroport d’Entzheim, les méga-entrepôts, l’agrandissement de zones d’activités du côté de Duppigheim, etc …
Des lueurs d’espoir grâce à la mobilisation des citoyens
Même si les grévistes de la faim n’ont pas réussi à faire plier le gouvernement sur le GCO, et que les nuisances à l’environnement continuent en Alsace et ailleurs, un vaste mouvement citoyen s’est développé suite aux actions menées contre ce projet climaticide, que ce soit à travers les marches pour le climat, les actions des décrocheurs de portraits d’ANV COP21, les mobilisations contre d’autres projets (Stocamine, Amazon, … ).
Et parfois la mobilisation amène de belles victoires, comme l’abandon récemment de l’implantation d’Amazon en Alsace, ou au niveau national, la décision, ce 19 novembre, du Conseil d’Etat demandant à l’Etat français de tenir ses engagements par rapport au climat et de justifier sous 3 mois que la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effets de serre à horizon 2030 pourra être respectée !
Nous ne remercierons jamais assez Christine, Aurélie, Rachel, Elisabeth, Maurice, Pierre, Michel, Jean-Jacques, Marc, et Jean-Jacques ainsi que tous ceux qui les ont accompagnés il y a 2 ans lors de cette grève de la faim, d’avoir montré la voie et contribué à l’engagement de beaucoup de citoyens pour les questions environnementales et climatiques. Merci encore à eux !
Le chantier du GCO n’en finit pas de dérouler son ruban mortifère à travers les forêts et cultures de l’ouest de Strasbourg. On pouvait penser, compte tenu de l’intense opposition qu’il a suscitée, et des discours quasi unanimes sur l’importance de la crise écologique, que ce serait un des derniers projets destructeurs que l’Alsace pouvait se permettre. Quelle illusion !
Il suffira de quelques exemples, liste non exhaustive, pour montrer que le modèle économique prédateur d’écosystèmes continue à fonctionner comme avant. A Monswiller, au nom du développement industriel, on prévoit le défrichement de près de 34 ha de forêt qui avaient pourtant été classés comme forêt de protection pour compenser un défrichement précédent. A Neuve-Eglise, environ 3 ha de prairies hébergeant une des dernières populations alsaciennes d’un papillon protégé au niveau européen seraient sacrifiés pour y installer un entrepôt de logistique. Près de Lorentzen, Châtenois, Rothau, ou Entzheim des projets routiers menacent des milieux pour certains rares et précieux. A Ottmarsheim sur la bande rhénane, les dernières forêts naturelles et pelouses sèches relictuelles du secteur sont envisagées pour l’installation d’un champ de panneaux photovoltaïques. Les Vosges sont transformées en piste de karting géante et en terrain de jeu avec des projets tels que via ferrata ou pistes nocturnes. Enfin, cerise sur le gâteau, en Centre Alsace, il est sérieusement envisagé d’ouvrir plus de 200 ha à l’urbanisation pour installer hôtels et zones de loisirs…
Pourtant, aux dires de leurs promoteurs, qui sont souvent des collectivités publiques masquant des intérêts privés, tous ces projets s’inscriraient parfaitement dans la transition écologique. Alsace Nature a du mal à voir, sur le terrain, en quoi ces destructions seraient plus vertueuses que celles contre lesquelles elle se bat depuis cinq décennies. Ce n’est pas parce qu’on embellit son emballage que le poison qu’il contient devient inoffensif ! Certes, ces projets mobilisent des bureaux d’études et produisent des quantités d’études d’impact, mais au final le résultat est le même : les milieux sont détruits. Dans la séquence « Eviter Réduire Compenser » prévue dans la loi, la phase d’évitement est la plupart du temps escamotée, sauf oppositions citoyennes déterminées, car le modèle de croissance est incompatible avec le renoncement. Pour le système productiviste, il est toujours plus intéressant de produire et vendre de l’énergie par exemple, y compris en détruisant des milieux naturels au nom des énergies renouvelables, que d’en faire diminuer la consommation. Quant aux mesures compensatoires, elles sont utilisées aujourd’hui comme justificatif de n’importe quel projet en omettant de s’interroger sur sa finalité. De plus, ces compensations, pour les rares qui sont mises en place et qui fonctionnent, ne font au mieux que maintenir un statu quo qui correspond justement à la crise écologique majeure que nous connaissons actuellement.
Pour Alsace Nature, il est plus qu’urgent de changer de modèle, et d’arrêter l’hypocrisie actuelle. Depuis trois décennies, dans l’esprit des décideurs politico-économiques, le développement durable, la croissance verte, l’économie circulaire et maintenant la transition écologique n’ont été majoritairement qu’un moyen de faire perdurer un système foncièrement destructeur et inégalitaire.
Si les collectivités publiques, et particulièrement la future Collectivité Européenne d’Alsace, prennent la crise écologique et sociale au sérieux, il est temps qu’elles écoutent et soutiennent massivement les initiatives sincères portées par des milliers de citoyens engagés et qu’elles rompent avec les pratiques dominantes actuelles. De nouveaux exécutifs municipaux ont émergé, certains semblent vouloir s’engager dans une transition écologique réelle. Alsace Nature espère que ces initiatives seront soutenues et reproduites plutôt que combattues et elle est prête à contribuer à leur développement.
Invité de BFM TV, le directeur général d’Amazon France a assuré, jeudi 5 novembre, que sa société n’avait pas de projet en Alsace. Une information reprise rapidement par les médias Alsaciens face à la contestation en cours contre les projets d’entrepôt géant à Ensisheim (68) et Dambach-la-Ville (67).
Victoire pour les opposants au projet d’Amazon à Dambach-la-Ville
Un article des DNA est venu confirmer rapidement cette annonce, avec l’annonce du président de la Communauté de communes du Pays-de-Barr, Claude Hauller : la firme américaine ne souhaite plus installer d’entrepôt sur la commune de Dambach-la-Ville. Pour le maire de la commune de centre Alsace, « la complexité du dossier administratif et les oppositions locales ont fait renoncer Amazon. » rapporte le journal. Une information reprise ensuite et traitée par plusieurs médias, notamment par Rue89Strasbourg.
Cette nouvelle a été accueillie avec joie de la part des opposants au projet, aussi bien chez Alsace Nature que chez ses partenaires du Chaudron des alternatives soutenu au niveau national par les Amis de la Terre.
Interrogé par Pokaa (cf article ICI), Pascal Lacombe, porte-parole du collectif « le Chaudron des alternatives » et membre d’Alsace Nature, souligne l’importance de cette mobilisation : « On a réussi à détecter Amazon assez tôt pour avoir un impact. Nous avons alors harcelé les élus concernés, en leur demandant quels arguments ils avaient en faveur de cette entreprise. Ce qui est terrible, c’est qu’aucun n’a répondu. Ils ont refusé le dialogue. On a aussi envoyé des courriers à 250 conseillers municipaux de la zone pour les sensibiliser. Il y a eu une grosse manifestation à Barr qui a rassemblé 500 personnes. On avait un très fort écho médiatique avec de nombreux articles sur le sujet. Des recours juridiques allaient être entamés, ce qui allait faire perdre du temps à Amazon. Ils préfèrent avancer dans l’ombre. Là, ça devenait trop compliqué. »
Qu’en est-il pour le projet d’implantation à Ensisheim ?
Si l’on en croit le directeur d’Amazon France, Amazon ne s’implanterait pas à Ensisheim.
Alors que le préfet était prêt à signer l’autorisation, après la réunion du CODERST (Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et technologiques) prévue le 5 novembre 2020 à Colmar, les opposants avaient maintenu la pression en manifestant devant la préfecture, malgré le report de la réunion.
Une bonne centaine de personnes étaient présentes malgré les restrictions de circulation liées au COVID-19 ; parmi elles de nombreux militants associatifs mais aussi une quinzaine d’élus alsaciens.
Lors de cette manifestation, Christian Uhrweiller, vice-président d’Alsace Nature, avait annoncé son intention de formuler plusieurs recours en justice après l’éventuelle autorisation du projet. «Dans notre démocratie, si on veut s’opposer à un projet, il faut le faire en justice après l’autorisation, il n’y a pas d’autre moyen», a-t-il déclaré, regrettant «l’absence de possibilité offerte aux citoyens et aux corps intermédiaires de dire non à un projet».
Même si son directeur déclare qu’Amazon ne s’installera pas dans la région, des questions restent ouvertes vis-à-vis du projet à Ensisheim : qu’en est-il du permis de construire qui avait été déposé et accordé ? Si Amazon ne s’y installe pas, qui d’autre ? y-aura-t-il un aménagement et un entrepôt sur le site prévu ?
Autant de questions qui n’ont pour l’instant pas de réponse… Dossier à suivre donc …
Et si nous nous réjouissons de l’abandon d’Amazon pour les sites alsaciens, se pose toujours la question du moratoire sur l’implantation des méga-entrepôts d’e-commerce promis cet été par la ministre de l’écologie, Barbara Pompili, moratoire qu’il est urgent de mettre en place, dans le contexte d’urgence climatique.
La nature en ville est un des « outils » à notre disposition pour construire une ville résiliente aux changements climatiques et favorable à la biodiversité. Penser la nature en ville c’est un travail de terrain et aussi une révolution culturelle.
L’élection d’une majorité écologiste à Strasbourg et l’EMS, laisse espérer une prise en compte importante de la nature en ville sur le domaine public. Mais qu’en est il réellement de la situation sur les espaces privés ou gérés par des administrations ?
Au cours des 6 derniers mois plusieurs projets aménagements sont à l’origine de l’abattage d’ espaces arborés ou alignement d’arbres.
En mai un alignement d’une dizaine de peupliers a disparu à Fegersheim sur une zone d’activité. Sur ce projet, à notre connaissance les associations environnementales n’ont pas été consultées.
En août des arbres ont été abattus par l’université de Strasbourg pour le projet du planétarium. Ici le groupe Local d’Alsace Nature a été tenu informé mais très en aval des décisions.
En novembre un parc arboré situé dans la cité administrative Gaujot est en partie détruit pour un projet d’extension. Une fois de plus les associations environnementales ne sont pas consultées. Cependant des agents de la cité administrative, anticipant une éventuelle atteinte à l’ environnement, souhaitent exercer une veille sur le projet. Malheureusement,d’après des retours que nous avons de la part d’agents, il apparaît assez rapidement que la concertation manque de transparence. Même les syndicats qui auraient put être des observateurs et des acteurs privilégiés n’étaient pas invités aux réunions.
Quels enseignements tirer de ces trois cas ?
Même si la ville de Strasbourg s’engage au travers des nombreuses chartes environnementales, de plans (climat, grandeur nature, Unis pour la biodiversité… ), nous constatons au regard de ces exemples que cette nature en ville, si précieuse, continue de subir la pression des aménagements urbains.
Ces engagements pris par la ville de Strasbourg doivent dès aujourd’hui prendre ancrage dans tout le territoire de l’EMS.
Plus d’acteurs devraient être incités à signer la charte «Tous unis pour la biodiversité», notamment les gestionnaires des zones d’activités.
Notre maillage, nos relais, restent insuffisants. Nous arrivons le plus souvent, trop tard et dans l’incapacité d’intervenir en amont des projets.
Les salariés ou agents peuvent devenir, si ce n’est des lanceurs d’alerte, au moins des relais pour l’environnement ; encore faut-il qu’ils soient (dans le cadre du RSE par exemple) instruits des projets et engagés dans les prises de décisions.
Nous, bénévoles associatifs tentons en ces temps difficiles de faire notre part (information, éducation, sensibilisation aux enjeux environnementaux). Cependant un engagement de tous les acteurs (politiques, économiques, sociaux etc..) de la cité est plus que jamais nécessaire pour la ville de 2050.
Vous êtes témoin d’une dégradation de l’environnement ou vous assistez ou participez à une action en faveur de l’environnement rendez vous ICI, sur notre site « Sentinelles de la Nature » pour partager vos observations.
Vous habitez l’ EMS et en tant que membre d’Alsace Nature, vous souhaitez vous engager rejoignez le Groupe Local EMS, contactez-nous via : ems@alsacenature.org
Groupe Local Alsace Nature – Eurométropole de Strasbourg
Jusqu’au 9 décembre 2020, citoyens, professionnels et associations sont appelés à donner leur avis concernant le quatrième Plan National Santé Environnement (PNSE4).
Présenté le 22 octobre dernier par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, lors de la réunion du Groupe Santé Environnement (GSE), le PNSE4 vise à prévenir les risques sanitaires liés à la dégradation de l’environnement (qualité de l’air intérieur, exposition aux produits chimiques, aux ondes, au bruit etc.) et à permettre à chacun d’être acteur de son environnement et de sa santé.
L’implantation d’un entrepôt Amazon à Ensisheim dans le Haut-Rhin risque d’être définitivement validée dans les prochains jours. Le permis de construire de l’entrepôt susceptible d’accueillir Amazon a déjà été signé.
Seule manque l’Autorisation environnementale qui validerait définitivement la possibilité de mettre en route le chantier du plus grand centre logistique d’Amazon en France. Elle pourrait être signée par le préfet dans les prochains jours suite au CODERST (Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et technologiques) qui se tiendra le 5 novembre 2020 à la préfecture de Colmar.
Parce qu’il y a urgence nous faisons appel à vous pour interpeller tous ensemble le préfet du Haut-Rhin, Louis Laugier, et Michel Habig maire d’Ensisheim, en leur demandant d’abandonner ce projet.
Merci de prendre quelques minutes pour appuyer notre action ce week-end et jusqu’au 4 novembre en :
– interpellant Louis Laugier le préfet du Haut-Rhin par mail
– interpellant Michel Habig le maire d’Ensisheim par mail
Pour interpeller par email le préfet du Haut-Rhin,
ouvrez votre messagerie mail, puis :
• Personnalisez l’objet de votre message afin de lui assurer davantage de visibilité. L’objet doit faire apparaître le thème de la demande l’abandon du projet d’implantation d’Amazon à Ensisheim.
• Adressez le mail à : pref-cabinet@haut-rhin.gouv.fr
• Signez le mail par votre nom et prénom. Voir ICI le texte que vous pouvez mettre dans le corps du mail, ou tout autre écrit personnalisé de votre choix
Alors que le déclin de la biodiversité est plus que jamais d’actualité et que l’artificialisation des terres se poursuit à vitesse grand V, le président de la communauté de communes de la Vallée de Villé a déposé l’été dernier une demande de permis d’aménager pour agrandir la zone industrielle de Neuve-Eglise, dans un site à enjeux écologiques très forts. Ce projet aurait pour impact de détruire 3 ha de prairies fleuries, exploitées en « bio » depuis près de 40 ans ! Alsace Nature, qui suit le dossier depuis quelques années, a demandé à plusieurs reprises à la com com de renoncer au projet d’aménagement sur ce site.
Rappel Chronologique
11 décembre 2015 : début de la procédure d’élaboration du PLUi (accompagnement ADEUS)
Etant donné que le territoire comprend une partie d’un site Natura 2000, l’élaboration de son PLUi a du faire l’objet d’une Evaluation environnementale (Etude naturaliste : Diagnostic d’Incidence Natura 2000).
6 décembre 2016 : publication de l’Etude naturaliste (Diagnostic d’Incidence Natura 2000)… qui rappelle que les enjeux écologiques dans le secteur sont « très forts » et donne un « avis négatif« . Cette étude n’a pas été diffusée !
Mai 2017 : cadrage de la MRAe (Mission régionale d’autorité environnementale) : celle-ci estime qu’ « il serait préférable de préserver cette zone »
27 novembre 2018 : Rendez-vous entre Alsace Nature et le président de la Com Com (+ courrier du 6 déc 2018)
– demande d’accès à l’étude naturaliste → refus du président !
– demande de modification du projet de zonage en vue de préserver un site naturel exceptionnel d’intérêt européen (extension de la ZI sur le ban communal de Neuve-Eglise) → refus du président !
Mars 2019 : Une partie de l’Etude naturaliste (Diagnostics d’Incidence Natura 2000) est (enfin !) rendue publique sur le site internet de la Com Com.
Mai 2019 : Avis délibéré MRAe (Mission régionale d’autorité environnementale)
Juillet 2019 : Enquête publique du PLUi
12 décembre 2019 : le conseil communautaire approuve le PLUi (qui ne tient pas compte de l’avis d’AN)
10 mars 2020 : Alsace Nature adresse un recours gracieux auprès du président de la Com Com → réponse négative !
4 et 13 août 2020 : nouvelles rencontres entre les représentants d’Alsace Nature (président régional d’AN puis représentant local) et le nouveau président de la Com Com (pas d’avancée significative et présentation du plan d’aménagement pour l ‘extension de la Zone Industrielle de Neuve-Eglise…)
5 octobre 2020 : Alsace Nature rappelle au président de la com com sa position et demande que la zone naturelle ne soit pas aménagée.
Selon l’étude naturaliste (Diagnostic d’incidences Natura 2000), Le secteur concerné par le projet d’extension de la ZI est un secteur à enjeu écologique « très fort »
L’étude a été réaliséeen 2016, et remise à la Com Com le 6 décembre 2016. Or, elle n’a été communiquée à Alsace nature qu’en mars 2019 (suite au refus de l’ancien président de la Com Com !).
43 secteurs ont été étudiés sur 18 communes.
Selon cette étude, un secteur présente un « Enjeu très fort »… celui concernant la zone d’extension de la ZI sur le ban communal de Neuve-Eglise.
En pages 67 et 68 de cette étude, il est mentionné « un intérêt écologique et des enjeux très forts pour un site etune biodiversité parfaitement remarquables, avec de nombreuses espèces protégées et patrimoniales (Damier de la succise, Azurés des paluds et de la Sanguisorbe, Pie-grièche écorcheur…). » Cette même étude donne un avis très défavorable sur l’aménagement et conclut par des impacts particulièrement élevés pour l’ensemble des thématiques liées aux milieux naturels : destruction de zones humides, destruction d’une sous-population de Damier de la succise (avec possible enjeu notable sur la ZSC proche), perte d’effectif des Azurés…. »
Des documents complémentaires (1.2 Etat initial de l’environnement du Dossier arrêté de janvier 2019, page 173 à 177 sur 273 ou page 67 à 71 de l’étude CLIMAX) proposent par ailleurs un évitement complet de la zone IAUx.
La MRAe (Mission Régionale d’Autorité environnementale), consultée sur le dossier, estime également qu’il « serait préférable de préserver cette zone »
→ Dans le document de cadrage de mai 2017 :
L’autorité environnementale rappelle le principe d’évitement, de réduction et, en dernier ressort, de compensation (ERC) des impacts environnementaux. Elle demande que le dossier fasse « bien apparaître les enjeux environnementaux majeurs et les traite en priorité » (p6), et qu’il soit porté une « attention particulière aux prairies (biodiversité intéressante…)« .
→Avis délibéré de mai 2019 :
Dans cet avis, elle rappelle les grands enjeux de biodiversité, consommation d’espace, paysage… La MRAe précise que les zones présentant les enjeux les plus forts devraient être préservés en priorité (p. 3) et qu’il serait important d’anticiper l’application des règles du SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable et d’Egalité du Territoire)(p. 4).
Concernant « le secteur IAUx Neuve-Eglise 4 est potentiellement humide, ce site présente par ailleurs un intérêt écologique très fort en raison de la présence d’espèces remarquables et d’habitats en bon état de conservation, et en raison de son rôle dans les continuités écologiques en lien avec le site Natura 2000 proche ; il serait préférable de préserver cette zone » (p. 7)
Alsace Nature renouvelle sa demande de retrait du projet d’aménagement sur ce secteur sensible
Après plusieurs rencontres avec les élus de la communauté de communes de la Vallée de Villé, qui n’ont pu déboucher sur un accord, Alsace Nature a de nouveau sollicité le nouvel exécutif de la com com en octobre 2020.
S’il est vrai que la communauté de communes a déjà fait pas mal de démarches en faveur de l’environnement, il n’en reste pas moins que le déclin de la biodiversité est un enjeu très important actuellement. De nombreux scientifiques tirent régulièrement la sonnette d’alarme, mais les élus ont du mal pour l’instant à intégrer la gravité de la situation et à adapter suffisamment leurs politiques publiques.
Dans le « Plan Biodiversité » publié par le Ministère de la Transition Ecologique en date du 4 juillet 2020, il est rappelé que : « Depuis de nombreuses années maintenant, la nature nous lance un appel à l’aide. Plus près de nous, le silence des oiseaux surprend, le déclin des insectes inquiète dans les villes comme dans les campagnes… Il est grand temps d’inverser la tendance et d’avoir une impulsion forte pour préserver… Il est urgent d’agir au cœur de nos politiques publiques, dans nos territoires, avec l’ensemble des acteurs… « .
Alsace Nature, en demandant le renoncement à tout aménagement dans la zone sensible de Neuve-Eglise, ne fait que jouer son rôle d’alerte et de sentinelle de la Nature et demande l’application des textes de protection existants pour les espèces naturelles menacées. Nous espérons que les élus de la com com auront également à cœur d’entendre nos arguments.
Alsace Nature soutient ANV COP21 et ses militants engagés sur les questions liées au climat.
et appelle à participer au rassemblement organisé le 22 octobre 2020 à STRASBOURG devant le Tribunal de Grand Instance
Deux militant.es ANV COP21 comparaîtront devant le tribunal ce 22 octobre pour avoir participé au décrochage d’un portrait du président Macron. Soutenons les !
Rendez vous devant le tribunal de grande instance de Strasbourg (1 quai du Finkmatt) de 8h à 12h ! Nous avons besoin d’un maximum de monde pour faire entendre le message de l’urgence climatique et demander la relaxe de nos lanceurs d’alerte !
== RAPPEL DES FAITS ==
Les deux prévenu.es, Christine et Charles, ont reçu une ordonnance pénale les condamnant à plus de 300€ d’amende, sans aucune forme de procès, pour leur participation à cette action.
Christine a été très active dans la lutte contre le Grand Contournement Ouest de Strasbourg et est membre d’Alsace Nature.
ANV COP21 Strasbourg y voit :
Des méthodes judiciaires expéditives et injustes
Une instrumentalisation de la justice permettant de museler les représentants d’une vision de l’écologie différente de celle du gouvernement
Un acharnement sur des militant.es connu.es pour leur engagement respectivement contre le GCO et au sein des Gilets Jaunes
Pendant ce temps là, le gouvernement :
annonce un plan de relance insuffisant face à la crise climatique, qui fait la part belle aux demandes des lobbies et vient confirmer que les objectifs de l’Accord de Paris ne seront pas atteints [1]
affiche clairement son mépris pour les propositions de la convention citoyenne pour le climat [2]
ne fait rien contre l’implantation généralisée d’entrepôt d’e-commerce [3]
Ce 22 octobre le rassemblement permettra non seulement de soutenir les militant.es en procès, mais aussi de dénoncer l’inaction du gouvernement sur le dossier de l’urgence climatique.
Ce 3 octobre 2020, plus de 1500 citoyens et citoyennes ont marché sur les aéroports dans toute la France pour demander la réduction du trafic aérien, la reconversion du secteur aéronautique et le gel des extensions d’aéroports.
En Alsace, nous étions plus de 200 personnes, petits et grands, à marcher sur l’aéroport de Bâle-Mulhouse avec le collectif Climat 3f, Alsace Nature, RUCSSA (Réseau Urgence Climatique et Sociale Sud Alsace), Alternatiba Mulhouse, ANV-COP21, l’ADENAH, l’APDCV et les jeunes de Greenpeace Regionalgruppe Basel, Klimabewegung Basel et les associations de riverains de Suisse et d’Allemagne. Ils sont même venus de Lure nous soutenir (Extinction Rebellion).
L’aéroport de Bâle-Mulhouse ne remet pas en cause son modèle de développement, basé sur le low-cost et le fret express. L’urgence climatique voudrait qu’on fixe des limites et qu’on se donne un plan pour une transition écologique. A l’opposé, l’Euroairport souhaite revenir en 2-3 ans à la situation de 2019, voir la dépasser. Ce faisant il pèse grandement sur l’environnement (bruit, pollution) et s’appuie sur un modèle économique fragile, qui met en danger les emplois (comme lors de la crise Swissair/Crossair en 2002). Par ailleurs les mesures prévues dans le Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement, PPBE 2018-2020, sont minimes et n’empêcherons pas que les nuisances subies par les riverains atteignent les niveaux de 2019 et les dépassent.
Alsace Nature soutien l’ADRA (Association de Défense des Riverains de l’Aéroport de Bâle-Mulhouse) et demande la mise en oeuvre d’une politique volontariste concernant l’avenir de l’aéroport :
➡ Abandonner les projets d’extension de l’aéroport induisant une croissance du trafic. Plafonner le trafic aérien, préparer la décroissance,
➡ Donner la priorité aux voyages et au transport de fret vraiment nécessaires. Eviter les vols qui ne sont pas indispensables, mais qui impactent fortement l’environnement,
➡ Abandonner la Nouvelle Liaison Ferroviaire, NLF, qui n’est pas prioritaire (250 million pour financer la croissance du trafic aérien !),
➡ Fermer les lignes aériennes intérieures pour lesquelles une alternative en train existe en moins de 3-4 heures. Développer les trains de nuit,
➡ Définir un plan climat comportant une trajectoire carbone conforme à l’Accord de Paris (-50% de CO2 en 2030). pour le développement de toute activité aéronautique à Bâle-Mulhouse,
➡ Instaurer un couvre-feu entre 23h – 6h à Bâle-Mulhouse, aéroport inséré dans le tissu urbain ➡ Supprimer les trajectoires bruyantes et polluantes au décollage et à l’atterrissage.
➡ Réorienter les aides pour le financement de la reconversion des emplois et la sécurisation des parcours professionnels des salariés de la filière aérienne.