Eurométropole de Strasbourg : Alsace Nature rejoint le collectif CAP Tram Nord

Eurométropole de Strasbourg : Alsace Nature rejoint le collectif CAP Tram Nord

Alsace Nature a rejoint le Collectif « CAP Tram Nord » regroupant 27 associations et collectifs de l’Eurométropole, créé pour apporter son soutien au projet d’extension du réseau de tram vers le Nord de l’agglomération.

La raison d’être de ce Collectif est de faire vivre un débat constructif autour de ce projet dans le cadre de l’enquête publique qui devrait démarrer mi-juin (ou au plus tard en septembre) et de proposer des améliorations possibles, afin de permettre au projet d’être réalisé dans un délai raisonnable.

Le projet proposé par l’Eurométropole ne consiste pas simplement à compléter le réseau de tram actuel vers une zone actuellement mal desservie par les transports en commun, mais aussi à repenser la ville par des opérations d’urbanisme globales: rééquilibrer la place de la voiture par rapport aux déplacements doux (vélo, marche) et décarbonés, améliorer les conditions de vie de tous les habitants (réduction de la pollution atmosphérique, renforcement de la trame verte avenue des Vosges et place de Haguenau, transformée en parc urbain de 32 ha).

La ligne nouvelle devrait parcourir 4.8 kilomètres: une branche desserrera le centre-ville , en passant par l’avenue des Vosges, la place de Haguenau, puis par le boulevard Wilson jusqu’à la gare de Strasbourg, une seconde branche desservira l’Ouest de Schiltigheim, par la route du général de Gaulle, le quartier des Écrivains et la route de Bischwiller, une partie piétonnisée.

En rejoignant ce Collectif citoyen, Alsace Nature entend soutenir le changement des mobilités, l’amélioration de la santé des habitants (en particulier ceux du nord de l’agglomération, particulièrement impactée par la pollution) et contribuer de cette manière à ce que notre ville puisse rester accueillante dans le contexte du changement climatique à l’oeuvre.

 

10 Bonnes raisons de soutenir le projet de tram nord
  • Réaliser un transport en commun rapide et confortable, vers les communes du nord de l’agglomération, adapté à 40 000 voyageurs par jour
  • Permettre une circulation cycliste sécurisée, sur les axes principaux, encourager l’usage du vélo et faciliter le déplacement des piétons et des personnes à mobilité réduite
  • Rééquilibrer la place de la voiture, dans les déplacements quotidiens, tout en préservant la liberté de chacun d’utiliser le mode le plus adapté
  • Améliorer la qualité de l’air, la santé des habitants grâce au développement des déplacements décarbonés et des mobilités douces
  • Créer un vaste poumon vert place de Haguenau et des coulées de verdure, sur les axes structurants du nord de Strasbourg et de Schiltigheim/Bischheim
  • Rétablir l’équité entre les territoires, grâce à une desserte efficace de l’ouest de Schiltigheim/Bischheim et améliorer ainsi l’attractivité de ces communes
  • Améliorer le cadre de vie des nouveaux quartiers desservis par le tram, avec la végétalisation de l’espace public et la création d’espaces partagés entre piétons, cyclistes et commerçants
  • Relier harmonieusement, dans les deux sens, la ville de Strasbourg à celle de Schiltigheim en effaçant l’échangeur autoroutier constitué aujourd’hui par la place de Haguenau
  • Remettre en valeur le patrimoine architectural de Strasbourg (comme la Neustadt) et de Schiltigheim (brasseries, certaines villas de la route du Général de Gaulle)
  • Rééquilibrer les flux de voyageurs sur l’ensemble du réseau de tram, désengorger la place de l’Homme de Fer et favoriser la liaison avec la gare centrale et la place de la République

 

 

Liste des associations du collectif  (mise à jour – 6 mai 2024):
  • Alsace nature
  • Alternatiba Strasbourg
  • Association de défense des intérêts de la Robertsau (Adir)
  • Association des habitants Bourse Austerlitz Krutenau (AHBAK)
  • Association du Quartier Vosges Neustadt (AQVS)
  • Association des usagers des transports urbains de l’agglomération strasbourgeoise (ASTUS)
  • Bretz’Selle
  • Comité d’action deux roues du Bas-Rhin (CADR 67)
  • CARDEK – Strasbourg
  • C’cité – Fédération des aveugles d’Alsace Lorraine Grand Est
  • Collectif Erbsebuckel – Bischheim
  • Collectif GCO non merci
  • Collectif Montrainj’ytiens – Bischheim / Schiltigheim
  • Collectif Montramj’ytiens – Bischheim / Schiltigheim
  • Collectif optimisation des transports Eurométropole Nord (collectif OTL)
  • Consommation, logement et cadre de vie (CLCV)
  • Confédération syndicale des familles (CSF)
  • Fédération nationale des associations d’usagers des transports du Grand Est (FNAUT Grand Est)
  • Garten//Jardin
  • Groupement d’insertion des handicapés physiques Alsace (GIHP Alsace)
  • Koenigs au vert
  • Mémoire et Patrimoine de Schiltigheim
  • Piétons 67
  • Schilick Ph.a.r.e Ouest
  • Strasbourg à vélo (SAV)
  • Schilyclette – Schiltigheim
  • Vélo Station

 

REVUE DE PRESSE :

 

 

D’ici à la mer

Du 16 au 23 mars 2024 à Strasbourg et le 16 mars à Mulhouse D’ICI À LA MER Un évènement co-construit par Alsace Nature, fédération des associations de protection de la nature et de l’environnement, en partenariat avec l’ENGEES, école d’ingénieurs dans le domaine...

TOUT SAVOIR SUR… Le contournement de Châtenois (67)

1.    Historique et implication d’Alsace Nature

Initialement prévu pour une mise en circulation en 2006-2007, le dossier a fait l’objet d’un recours contre la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) par les viticulteurs qui ont obtenu gain de cause en décembre 2003. Alsace Nature avait aussi engagé un recours en septembre 2001, qui a donné lieu à un jugement favorable à notre association.

2012, l’enquête publique sur la DUP est relancée, le 10 octobre elle est publiée au Journal Officiel, mi-décembre Alsace Nature engage un recours gracieux contre la DUP.

Fin de l’été 2019, la phase 1 des travaux démarre. Le 24 décembre, Alsace Nature dépose un référé suspensif (pour ce dernier nous n’avons pas été suivis par les tribunaux, donc les travaux ont pu continuer) ainsi qu’un recours au fond contre l’arrêté préfectoral portant sur l’autorisation environnementale (jugement du TA de Strasbourg qui nous est favorable en mai 2023 et demande l’arrêt des travaux).

12 mai 2023, les travaux sont arrêtés alors qu’ils ont atteint 90 % de réalisation. Les parties adverses (l’Etat et la CeA) font appel de la décision et demandent un sursis à exécution (c’est-à-dire une décision juridique, qui autorise à ne pas exécuter la peine prononcée, à savoir l’arrêt des travaux).

20 juillet 2023, la Cour d’Appel de Nancy propose une « médiation », que notre association va décliner publiquement le 1er aout.

Septembre/octobre 2023, suite au retrait des conditions préalables à la médiation imposées par la CeA (initialement jugées inacceptables par notre association), Alsace Nature a enfin pu accepter d’entrer dans la médiation juridique.

NOTRE ANALYSE Nous avons, en amont de ce vieux dossier systématiquement fait part de notre opposition et des arguments qui plaidaient pour une non-réalisation de ce scénario. Nous l’avons à nouveau souligné dans toutes les phases de concertation dans le cadre de l’instruction du dossier. (cf. bilan d’activité de l’année 2012) La décision de commencer les travaux et de les avancer le plus rapidement possible relève bien de la responsabilité de l’État et de la CeA. Aucun des deux acteurs ne pouvait ignorer ce qu’il adviendrait en cas de jugement défavorable au projet routier et les montants aujourd’hui annoncés en pure perte le sont du fait de cet « excès de confiance ».

2.    Rappel des grands enjeux

 

    • Ce dossier vieux de plusieurs décennies continue d’être porté aujourd’hui, alors que la situation climatique, la disponibilité en Eau et l’effondrement de la biodiversité n’ont jamais été aussi dramatiques. Pour 2023, le 2 aout est le jour de dépassement, c’est-à-dire qu’à partir de cette date nous consommons plus de ressources naturelles que la planète ne peut en produire en une année. Nous vivrons à crédit les 5 prochains mois de l’année !
    • Une voie ferrée existait et, bien que démontée aujourd’hui, le tracé reste toujours présent. Une part de solution ferroviaire pouvait totalement être envisagée sur ce site avec un système de parking relais au débouché des deux vallées.
    • Un tunnel qui peine à trouver sa rentabilité : Suite à l’accident du tunnel du Mont Blanc, le tunnel Maurice Lemaire a fait l’objet d’une mise aux normes et d’une réouverture en octobre 2008. Dès cette époque il était prévu que le trafic des camions poids lourds soit interdit dans les cols vosgiens (et notamment Sâales, Le Bonhomme et Bussang). Une quinzaine d’année plus tard force est de constater que nous n’y sommes pas. Cette fois-ci, ce serait parce que le contournement n’existe pas, et demain il s’agira du gabarit de la RN 59 qui ne va pas… et ainsi de suite.
    • Un goulet d’étranglement à la sortie du Val d’Argent et du Val de Villé. Le secteur de Châtenois-Scherwiller accueille les débouchés des deux vallées et présente une trouée dans les collines sous-vosgiennes. Cette particularité a conduit au développement de milieux naturels spécifiques. En effet la présence de deux rivières (la Liepvrette et le Giessen) qui se rejoignent au profit de la trouée géologique vers la plaine, a conduit au développement de prairies inondables et de leur cortège de faune et de flore.

 

3.    Les motifs de nos recours

Destruction des zones humides  – Espèces protégées – Raison impérative d’intérêt public majeur

Les raisons de l’opposition d’Alsace Nature à ce projet sont les mêmes depuis le début :

    • Il s’agit résolument un projet du passé, issu de l’époque où, quand un bouchon apparaissait, on construisait une nouvelle route. Cela a conduit notre région à connaitre un réseau de mobilité d’une densité hors du commun (la plus haute de France, après Paris !)… et l’ensemble des dégâts environnementaux qui l’ont accompagnée.
    • la localisation même du projet, son tracé et les choix qui ont été réalisés conduisent à des impacts extrêmement conséquents sur la faune, la flore, les zones humides et les fonctionnements écosystémiques. À ce titre la loi pour la reconquête de la biodiversité prévoit une procédure d’évaluation (nommée séquence éviter-réduire-compenser (ERC)) et conclut que si les impacts sont trop importants il faudra revoir l’implantation du projet. Nous sommes pleinement dans ce cas de figure et en lieu et place d’une réflexion alternative seule la mise en œuvre de compensation est envisagée. Or, à l’heure actuelle, les compensations sont d’une part mise en œuvre que partiellement (97% de la compensation qui devait être mise en œuvre avant le début des travaux est aujourd’hui existante) et surtout elles ne répondent nullement aux enjeux qu’elles sont censées compenser :
        • du le transfert des 1200-1500 bulbes de Gagée, il ne subsiste plus que quelques dizaines de pieds au grand maximum,
        • sur les 800 bulbes d’orchidées qui s’épanouissaient dans un milieu alluvionnaire il ne reste quasiment rien,
        • la mesure de déplacement des Azurés sur le site de compensation est un échec total avec cette année aucun papillon en vol alors que le site était majeur pour l’espèce.

 

4. Les alternatives qui auraient été possibles

Études alternatives  –  Transport collectif  –  Amendement routier

Nous avons tous besoins de mobilité dans notre société pour travailler, pour les loisirs, pour les rencontres, la culture, les enfants la famille etc. Longtemps notre pays s’est construit sur le tout routier et « mobilité » a été confondu avec « voiture personnelle ». Les congestions partout présentes, et la question de la pollution de l’air nous imposent de revoir cette logique. Ces changements de comportements impliquent évidemment un mix de solutions, or il est reconnu que la résistance aux changements est forte : nous entendons souvent que ce n’est pas réaliste. Ce fut aussi le cas pour le TER ou pour le tram qu’aujourd’hui plus personne ne remet en cause. Les solutions alternatives que nous n’avons eu de cesse de répéter et qu’il aurait fallu étudier sérieusement sont :

    • travailler sur la question des déplacements pendulaires domicile-travail (principalement vers Sélestat) avec un parking relais soit sur la voie ferrée remise en état, soit avec des bus (éventuellement en site propre), voire les deux,
    • étudier plus finement la possibilité de s‘appuyer sur la route existante, à savoir proposer des aménagements (c’est en l’occurrence une des conclusions du Tribunal Administratif de Strasbourg),
    • imaginer un autre tracé qui ne vienne pas amputer la zone du Giessen. Le projet initial empruntait un tracé par les vignes (cf. plus haut : les viticulteurs ont eu gain de cause) mais le nouveau contournement n’empruntera pas ces terres agricoles. En quoi la « nature non-cultivée », en particulier lorsqu’elle est remarquable (site et espèces protégées) serait plus encline à être détruite ?
    • en dernier recours : la création d’un ouvrage le moins impactant possible (passage en viaduc sur la zone du Giessen).

 

5.    Conséquences de la réalisation du contournement

Transfert de circulation  –  Pollution

Le projet est annoncé comme permettant la mise en œuvre d’un rabattement des camions présents dans les cols vosgiens par cet unique passage. Ce serait à minima 3000 camions par jour qui viendraient grossir la circulation sur Châtenois. Le second argument est de dire qu’un camion dans un embouteillage pollue bien plus qu’un camion qui roule. Cependant sur les 5 km de contournement, les véhicules croiseront bel et bien deux giratoires qui impacteront aussi un peu plus la fluidité du trafic. Par quel miracle les bouchons qui se créent aujourd’hui du fait des giratoires disparaitraient, et leur nuage de pollution avec ?

Liaison routière A4 Lorentzen : Mobilisation dans le cadre de l’enquête publique en cours

Liaison routière A4 Lorentzen : Mobilisation dans le cadre de l’enquête publique en cours

Une enquête publique, au titre de la loi sur l’eau, est en cours jusqu’au 13 juin 2023 à midi , au sujet du projet de liaison routière A4-Lorentzen. Il s’agit d’une des dernières étapes avant la validation globale du projet. Nous vous invitons à y participer en nombre !
De plus, une mobilisation est prévue les 10 et 13 mai avec des naturalistes pour dénoncer ce projet autoroutier climaticide et écocide. (cf infos à la fin de cet article)

 

Arrêté préfectoral du 17 avril 2023 – avis d’enquête publique :

https://www.bas-rhin.gouv.fr/contenu/telechargement/50918/373287/file/2.%20AP%20ouverture%20EP.pdf

 

Le dossier peut être consulté par le public

– Sur support papier en mairie de Diemeringen , aux jours et heures d’ouverture de la mairie
– Sur un poste informatique en mairie de Diemeringen , aux jours et heures d’ouverture de la mairie
– Sur le site internet de la préfecture : https://www.bas-rhin.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Environnement/LSE-Loi-sur-l-Eau-Secheresse/Installations-soumises-a-autorisation/Communes-J-K-L >> commune de Lorentzen sous la rublrique « Liaison routière RD18 : A4 – Lorentzen – Bitche »

 

Comment participer ?

Pendant la durée de l’enquête, vous pouvez formuler vos observations
– Sur le registre d’’enquête à la mairie de Diemeringen , aux jours et heures d’ouverture de la mairie
– Par voie postale à l’attention du commissaire enquêteur à la mairie de Diemeringen (10, rue Paul Paray 67430 DIEMERINGEN)
– Par courrier électronique à : pref-enquetes-publiques@bas-rhin.gouv.fr en précisant l’Objet : Enquête publique « Projet de Liaison routière RD18 : A4 – Lorentzen – Bitche »

 

Historique du dossier

Pour rappel, ce projet de connexion routière de 6 kilomètres, évalué à environ 16 millions d’euros à la charge du Conseil départemental, était dans les cartons depuis la construction de l’autoroute A4 entre Paris et Strasbourg. Cette route avait pour vocation initiale de renforcer les liaisons avec le pays de Bitche (Moselle).

Les premières études environnementales menées en 2005 étaient largement insuffisantes quant à la prise en compte des enjeux naturalistes, notamment sur le Morstberg. Le Conseil départemental du Bas-Rhin a fait procéder à de nouvelles études en 2010 et 2011 ; celles-ci ont mis en lumière pas moins de 11 habitats naturels et de 90 espèces d’intérêt patrimonial inscrites sur les listes rouges qui ont été observées en une seule campagne de prospection.

En raison de la richesse biologique exceptionnelle du site impacté par le projet de liaison routière entre l’A4 et le village de Lorentzen en Alsace Bossue, Alsace Nature avait déposé en 2011, un recours devant le tribunal administratif pour faire annuler la prorogation de Déclaration d’Utilité Publique du projet (datant de 2006). Cela avait conduit le Conseil départemental à essayer de mettre en place une médiation. De leur côté, certains élus ont très vivement réagi contre Alsace Nature, qualifiant les militants associatifs de « terroristes environnementaux » dans une lettre ouverte et allant jusqu’à menacer de détruire des milieux naturels – menaces en partie concrétisées par la destruction de haies et du surpâturage programmé dans certaines prairies…

En dépit de la tension forte sur ce dossier, un protocole d’accord assurant une meilleure prise en compte de l’environnement a finalement été signé par les différentes parties en 2013 (Conseil départemental, élus locaux, Alsace Nature). Une modification du tracé a été concédée, ainsi que le maintien des bonnes pratiques de gestion agricoles et l’élaboration d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB) concernant les zones à enjeux dans le secteur. À l’issue de ces discussions, Alsace Nature s’est désistée de son recours et le tribunal en a pris acte le 6 août 2013.

Ainsi, depuis 2013, ce projet a fait l’objet d’un important travail de la part des associations naturalistes rassemblées sous l’égide d’Alsace Nature afin d’évaluer justement les impacts. Malgré tous ces efforts, nous constations dès 2013 et de manière régulière des destructions de milieux naturels (arrachage de haies, destruction de prairies,…). Le 4 août 2016 verra la publication de l’APPB qui devait permettre, comme nous l’avions imaginé au moment du protocole de 2013, la protection de ces mêmes milieux naturels, donc l’espoir de voir ces destructions sauvages cesser.

Pourtant en août 2016 nous constations à nouveaux des destructions de haies.
Début novembre 2016, de nouveaux arrachages de haies ont été constatés dans le lieu-dit Witterholz sur la commune de Thal-Drulingen. En février 2017, les destructions prennent une tout autre dimension avec non seulement l’arrachage de haies mais aussi le retournement de prairies dans des secteurs où ces pratiques sont totalement interdites.

Alsace Nature, la LPO et l’ANAB (Association Nature Alsace Bossue) organisaient vendredi 24 février 2017, une conférence de presse en Alsace Bossue, pour dénoncer les destructions de milieux naturels dans le cadre des opérations d’aménagements fonciers liés au contournement routier de l’A4-Lorentzen.
Le site du Morstberg notamment, exceptionnel du point de vue de la biodiversité, a subi des dégradations (retournement de prairies, arrachage de haies …) d’autant plus inacceptables qu’il venait de faire l’objet d’un classement en arrêté préfectoral de protection de biotope.

 

Quelques arguments contre ce projet :

– une alternative bien moins destructrice en s’appuyant sur le tracé de la D92 qui contourne le Morsberg
– 101 espèces et milieux protégés selon le rapport intermédiaire d’Ecolor,
– fragmentation d’un réservoir de biodiversité,
– le plus bel espace à papillons de jour d’Alsace-Lorraine (65 espèces)
– une efficience des mesures compensatoires non démontrée à ce jour,
– de la pollution supplémentaire liée à une augmentation du trafic routier,
– une déclaration d’utilité publique qui date de 17 ans ! Or, le contexte a changé, notamment pour ce qui concerne le déclin de la biodiversité (en 40 ans 75% de la biomasse des insectes ainsi que 60% des oiseaux ont disparus de nos campagnes) et l’urgence climatique (le réchauffement climatique nous impose de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre ( -50% à l’horizon 2030 selon le gouvernement )

 

Mobilisation avant la fin de l’enquête publique !

Alsace Nature soutient l’ANAB (association Nature Alsace bossue) et un collectif d’associations et de citoyens qui organisent les 10 et 13 JUIN 2023 des sorties nature et rassemblements pour dénoncer ce projet d’un autre âge. En plus de votre participation à l’enquête publique, nous vous invitons à participer nombreux à ces rassemblements :

Le samedi 10 JUIN – 14H – Lorentzen
Balade et interventions naturalistes avec l’ANAB
RDV : parking à l’entrée de Lorentzen en venant de Diemeringen

Le mardi 13 JUIN – de 10H à 13H
Devant la mairie de Diemeringen pour transmettre les dernières remarques au commissaire enquêteur.

 

Informations complémentaires :

mai 2023 – Article des DNA
https://www.dna.fr/environnement/2023/05/12/a4-lorentzen-une-derniere-enquete-publique-avant-les-travaux

Novembre 2020 – Article GCO Non Merci
https://gcononmerci.org/revue-de-presse/liaison-a4-lorentzen-avis-negatif-du-cnpn/

24 février 2017 – Alsace Bossue : les associations dénoncent des destructions illégales de milieux naturels : https://alsacenature.org/reseaux-thematiques/agriculture-3/alsace-bossue-les-associations-denoncent-des-destructions-illegales-de-milieux-naturels/

octobre 2012 – Lettre ouverte d’Alsace Nature : https://alsacenature.org/reseaux-thematiques/amenagement-du-territoire/a4-lorentzen-lettre-ouverte-au-maire-de-diemeringen/

 

[Communiqué de Presse] Contournante de Châtenois : l’arrêté est bien illégal !

[Communiqué de Presse] Contournante de Châtenois : l’arrêté est bien illégal !

Dans une décision du 12 mai 2023, le Tribunal Administratif (TA) de Strasbourg annule, sans accorder de possibilité de régularisation, l’autorisation préfectorale sur les enjeux de biodiversité.

Dans le même mouvement, concernant les enjeux sur la ressource en eau – le tracé choisi l’ayant été sur des zones humides de plus en plus rares – il ordonne la réalisation d’études supplémentaires dans un délai de 8 mois pour démontrer le respect de l’équivalence fonctionnelle et l’absence de perte nette de biodiversité des mesures compensatoires des zones humides, l’État et la Collectivité Européenne d’Alsace (CEA) n’ayant pas été en mesure de démontrer en quatre années de procédure qu’ils respectaient la législation sur l’eau.

Au regard de la gravité des illégalités, le TA va au-delà des conclusions de la rapporteure public qui proposait de régulariser l’autorisation et de suspendre en attendant les travaux le temps que ces procédures soient conduites : les magistrats ont annulé intégralement l’autorisation stoppant net les travaux en cours.

Le signal fort envoyé par le TA dans ce dossier – comme il l’avait fait d’ailleurs sur le dossier du Grand Contournement Ouest de Strasbourg (GCO) – doit être entendu : il est temps de penser la nécessaire protection des ressources en eau et la protection de la biodiversité comme cruciales, bien au-delà des seuls objectifs de gestion des flux de marchandises par transport en camions.

Loin de crier victoire les associations de protection de la nature ne peuvent que faire le triste constat qu’il aura fallu attendre presque 4 ans et le terme de cette procédure pour que les enjeux, pourtant mis en avant par elles lors de l’ensemble des phases de consultation et les échanges écrits de la procédure administrative, soient enfin reconnus.

Dans le dossier du GCO, l’État emporte une victoire à la Pyrrhus uniquement liée au fait que l’autoroute était déjà construite au moment où il a statué. Pour la contournante de Châtenois, tout porte à croire que le même processus était en marche. Le TA vient de signifier fortement que la politique des terres brulées n’est plus envisageable.

Les citoyens, rassemblés au sein des associations de protection de la nature, appellent les collectivités et l’État à repenser la prise en compte des enjeux de biodiversité dans les dossiers de mobilités qu’ils portent.

Depuis trop longtemps des séquences Éviter-Réduire-Compenser (ERC) sont conduites avec légèreté pour aboutir à des pseudo mesures compensatoires qui justifient des projets bien trop destructeurs. L’absence d’équivalence fonctionnelle conduit à la terrible extinction du vivant que nous vivons et ne peut, si on souhaite préserver un monde viable, se poursuivre. Les mesures compensatoires doivent aujourd’hui non plus être considérées comme une fin en soi mais comme un aveu d’échec d’une séquence ERC insuffisante. Rappelons que la loi pour la reconquête de la biodiversité prévoit qu’un projet qui présenterait une importante quantité de mesures compensatoires est un projet qui n’est pas au bon endroit. C’est cet esprit qu’il convient de mettre en œuvre dorénavant.

Ainsi, les associations appellent les pouvoirs publics à repenser l’A4-Lorentzen, la contournante de Rothau, celle de Dettwiller, la liaison Altkirch-Mulhouse-Burnaupt, la sécurisation de la RD31bis (qui passe en cœur de réserve naturelle nationale), et bien d’autres encore.

Les associations ne sont nullement dans une posture dogmatique qui voudrait qu’aucune route ne voit le jour mais bel et bien dans une analyse multifactorielle où la nature ne saurait plus servir de variable d’ajustement, mais dont la protection est la condition sine qua non pour que les générations suivantes n’aient pas à subir les choix de la nôtre centrés uniquement sur le développement des routes.

A l’heure où les politiques publiques de protection de certains espaces sont déployées fortement (stratégie des aires protégées, réserves naturelles régionales ou nationales, espaces naturels sensibles…), et à l’aube de très grands problèmes liés aux changements climatiques, la poursuite d’une non prise en compte des enjeux de protection de la biodiversité serait pour le moins anachronique.

 

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