Noël à Strasbourg : féérie vivante ou décorum mortifère ?

Noël à Strasbourg : féérie vivante ou décorum mortifère ?

Visuel vitrines de Noël CCI Alsace

Alors que le marché de Noël bat son plein, nous avons été particulièrement atterrés de découvrir les vitrines de la Chambre de Commerce et d’industrie (CCI), place Gutenberg. Pour faire la promotion des boules de Noël de Meisenthal, la CCI n’a pas trouvé mieux que d’exposer… des animaux empaillés.
Quelle image renvoi cette chambre consulaire auprès des millions de touristes qui visitent notre ville en cette période ? Quelle message diffuse-t-on avec une cigogne morte traditionnellement symbole vivant de l’Alsace ?
Chacun appréciera. Alsace Nature vous invite à donner votre avis sur la page Facebook  ou sur le compte twitter.

[Communiqué] Un nouvel arrêté sur l’utilisation des pesticides : sauver les pesticides ou protéger la santé ?

Les discussions sont en cours actuellement autour de l’arrêté du 12 septembre 2006 que le Conseil d’Etat a abrogé en juillet dernier. Ce texte définit les conditions d’utilisation des pesticides. Un nouvel arrêté est en préparation. Cela risque de devenir une régression environnementale de plus.
Alsace Nature interpelle les députés et sénateurs.

Moins protéger l’eau, et encore moins la santé ?

Les arbres fruitiers surtout, mais aussi la vigne, reçoivent de nombreux traitements (jusqu’à une quarantaine par an pour les pommiers). Les riverains, y compris enfants, personnes malades et fœtus, ne peuvent échapper à la dérive et aux retombées de ces produits dangereux. Il y a parmi eux des perturbateurs endocriniens qui affectent les fonctions reproductives et le développement du cerveau, et/ou qui favorisent les cancers et maladies métaboliques [1].
Quant au nouvel arrêté qui est en préparation, les débats autour des « zones non traitées » cristallisent les attentions. Les zones non traitées sont définies en termes de distance des traitements à respecter par rapport aux points d’eau.

La distance minimale est de 5 m. Pour de nombreux produits, des distances bien plus élevées sont prescrites dans le cadre de leur autorisation de mise sur le marché. Or les prescriptions sont truffées de dérogations. Le projet d’arrêté réduit la distance minimale, restreint la définition des cours d’eau (qui devrait rester celle de la Loi Biodiversité !) et ne prend pas en compte les fossés. Pourtant ce sont ces points d’eau et fossés en amont qui conditionnent le transfert des pesticides vers les cours d’eau et les nappes. Les fossés dans les thalwegs entre les collines du Sundgau en sont des exemples type.
92 % des points d’eau surveillés en France charrient des pesticides et leurs métabolites !

Il est indispensable de progresser, et de ne pas reculer, en matière de protection de l’eau.
Mais l’enjeu émergent est de protéger la santé humaine, notamment par la qualité de l’air ! C’est difficile à croire, mais le fait est que la santé des personnes directement impactées est, à ce jour, dans la réglementation sur les pesticides, encore moins prise au sérieux que la protection de l’eau.
Au niveau réglementaire, Alsace Nature demande une zone non traitée d’au moins 50 m de toute habitation ou autre zone fréquentée, y compris des jardins. Cette distance minimale n’est pas négociable pour l’arboriculture [2].
Alsace Nature estime que les techniques et bonnes pratiques qui minimisent les dérives doivent devenir la règle partout. Il n’y a pas lieu de déroger aux distances minimales [3].  Aussi, les haies doivent être implantées en bordure sur les parcelles traitées (et pas implantées et  pulvérisées sur la parcelle des voisins !).

Apporter de vraies solutions durables : réduire l’usage des pesticides

Mais l’essentiel est de réduire et supprimer l’usage des pesticides. C’est la seule réponse aux problèmes de dérive et de contamination diffuse touchant les riverains et la population générale, et aux dangers pour la santé des agriculteurs eux-mêmes [4].
Ainsi Alsace Nature demande la mise en œuvre de mesures prioritaires à proximité des habitations et jardins :

  • la conversion en agriculture biologique, en priorité des plantations de fruits (dont la vigne),
  • ou l’orientation des sols vers une utilisation sans pesticides (et à haute valeur en termes de cadre de vie : prairie, parcours, bosquet, verger à hautes tiges non traité,…),
  • et que les moyens nécessaires soient déployés, en particulier dans le cadre du développement rural.

Ce type d’action se fait couramment pour la protection des périmètres des captages d’eau.
Pourquoi la santé des personnes vivantes et à naître ne mériterait pas le même effort ? Des groupes de travail doivent, dans ce but, être mis en place par les partenaires institutionnels.
Une telle approche concertée aurait un immense intérêt pédagogique dans la mesure où elle permettrait à chacun de faire le lien entre les pratiques agricoles, ses choix d’achat, et la santé (la sienne et celle des autres).

En effet, l’enjeu de la santé me concerne directement (en raison des résidus de pesticides dans mon assiette), mais mon choix d’achat impacte aussi la santé des autres, notamment de ceux, agriculteurs ou riverains, qui se trouvent aspergés de pesticides, afin que les fruits dans les rayons apparaissent sans taches et s’affichent  moins chers que les autres.
L’agriculture biologique nécessite davantage de main-d’œuvre et crée donc des emplois, et elle est globalement beaucoup plus saine.

Qu’on ne nous fasse plus miroiter que le danger des pesticides puisse être maîtrisé. Il est parfaitement démontré, dans le Grand Est, par l’Agence de l’Eau et par l’APRONA qu’un produit après l’autre finit par être interdit en raison d’une toxicité découverte après une utilisation intense. Il  est aussitôt remplacé par une autre molécule dont la présence et les impacts dans l’eau, les sols et l’air, sont dénoncés 10 ans plus tard… Il est grand temps de mettre fin à cette danse macabre. L’agriculture biologique et l’agro-écologie ne sont pas un marché de niche, mais l’avenir pour tous.

Au sein d’Alsace Nature, un réseau de lutte contre les pesticides pour la santé des riverains est constitué. Si le sujet vous intéresse rejoignez le réseau pesticides en envoyant un mail à siegeregion@alsacenature.org

 
[ Document à télécharger ] : Position inter-associative (Générations futures, France Nature Environnement, Eau et Rivières de Bretagne) sur le projet d’arrêté ministériel relatif à la mise sur le marché et à l’utilisation des pesticides
 


[1] http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-societe/pesticides-effets-sur-la-sante-une-expertise-collective-de-l-inserm
[2] La fédération France Nature Environnement  propose un compromis à (au moins !)10 mètres de largeur non traitée pour les cultures basses, et 20 mètres pour la vigne.
[3] Seulement des produits naturels dont l’innocuité est assurée doivent permettre de déroger à ces distances.
[4] Rapport de l’ANSES https://www.anses.fr/fr/content/publication-du-rapport-sur-les-expositions-professionnelles-aux-pesticides-mieux-conna%C3%AEtre

[Revue de presse] Succès du colloque "Le bien-être animal, un enjeu de justice et de paix"

[Revue de presse] Succès du colloque "Le bien-être animal, un enjeu de justice et de paix"

Le colloque a été un succès !

150 personnes se sont rassemblées à la paroisse Saint Matthieu à Strasbourg. C’était une journée dédiée à la sensibilité, lé réflexion, la philosophie, traçant les contours d’un monde meilleur. C’était aussi une journée d’émotions, et nous sommes reconnaissants à Jacqueline Berthon qui a porté cet évènement à bout de bras, et qui a eu un malaise et a dû passer cette précieuse journée à l’hôpital : elle a créé une dynamique et des liens nouveaux.
Les organisateurs étaient unanimes à souhaiter qu’un message fort issu de ce colloque reste et soit diffusé : c’est le Texte d’engagement. La première page parle de l’animal et de l’enjeu de justice et paix, la deuxième traduit cette approche éthique et spirituelle en un appel aux professionnels et décideurs : sortez de la soumission à un système où l’aspect économique et la compétitivité tendent à justifier les entorses quotidiennes, illégales et légales, au respect, et mettez-vous autour d’une table …
 

Les vidéos du colloque.


 

 

 

 

 

 
 
Introduction de Jacqueline Berthon  
Remerciements par Jacqueline Berthon  
Texte d’engagement pour porter le message du colloque

[Colloque] 22 octobre – Le bien-être animal, un enjeu de justice et de paix

[Colloque] 22 octobre – Le bien-être animal, un enjeu de justice et de paix

colloque-un-enjeu-de-justice-et-de-paix

Est-ce possible de mobiliser des valeurs éthiques et spirituelles pour maîtriser les démons du « tout-économique » et de la violence ordinaire et extrême contre le vivant ? Quel est le rôle des églises ?

Alsace Nature participe à l’organisation de ce colloque et s’implique pour que son message soit entendu par la suite.
INFOS PRATIQUES :
Les inscriptions pour le repas gratuit sont au complet, mais il est toujours possible de participer au colloque ! Pour cela, merci de vous inscrire auprès de Jacqueline Berthon par téléphone au 03 88 77 94 23 ou par mail : jacqueline.berthon0@orange.fr
 
Télécharger le programme  

L'élevage, les animaux et nous tous

L'élevage, les animaux et nous tous

Conférence-théâtre sur les animaux d’élevage avec les élèves de Geispolsheim : L’élevage, les animaux et nous tous

En raison de l’engagement d’Alsace Nature, j’ai été invitée par l’Espace Malraux de Geispolsheim et la compagnie des Filles d’Aplomb (une compagnie de danse contemporaine) dans le cadre d’un projet scolaire sur les animaux d’élevage. Des élèves de 6ème avaient assisté au spectacle FAUNE APHONE et approfondi le sujet, avec les professeurs d’anglais (Chicken Run, source d’inspiration), d’art plastique (fabrication de masques d’animaux et de dessins sur le thème de la protection des animaux), de français,  et, le clou ! en sport.  Avec l’aide de Kristine Groutsch (chorégraphe des Filles d’Aplomb) les élèves ont préparé, avec beaucoup d’investissement et de dynamisme, une chorégraphie représentant la vie et la joie des poulets, leur enfermement, et leur destinée industrielle.
J’ai pu commenter en direct un film de CIWF – Les animaux d’élevage et nous, en entrant dans le sujet par les émotions et les besoins des animaux. La vidéo éclaire les contraintes subies par les animaux, et montre aussi de bons exemples qui permettent de comparer les systèmes d’élevage, et explique des progrès réalisés ou à venir. C’est à nous tous de faire changer les choses.
Comme c’est un besoin pour moi de ne pas construire une image du monde et des gens en noir et blanc, mais d’entrer dans la complexité, j’ai voulu montrer les logiques derrière l’élevage industriel. J’ai donc inventé 10 petites scènes très courtes : L’élevage, les animaux et nous tous. Elèves et professeurs se sont prêtés au jeu. Les personnages sont M. Ecrabouille et M. Bonnefoi, directeurs d’hypermarché, Mme Surlapaille, M. Petitchamps, Mme Réussy, M. Beautracteur, Mme Porcmasse, tous éleveurs, M. Vertpinceau, publicitaire, Mme Toujoursplus, PDG d’usine à lait, et les ministres Lalune et Crachesous, ainsi que huit consommateurs/trices bien typés.  A la fin, les animaux, représentés avec des masques, expriment ce dont ils ont besoin… Le but est d’enrichir la réflexion, d’ouvrir la discussion, de la compréhension à l’action : tous concernés, tous responsables.
Anne Vonesch
 

[Conférence de presse] Ammoniac, pollutions diverses : stop à l'agrocratie !

Quelle relation entre la ferme-usine de Wintershouse avec 1200 taurillons autorisés, et la ferme-usine de Steinseltz avec 692 000 poulettes autorisées ? Dans les deux cas, les émissions d’ammoniac ont été occultées.

Alsace Nature a contesté l’autorisation des 692 000 poulettes auprès du tribunal, au motif que l’importance et l’ des émissions d’ammoniac avaient été occultés dans le dossier d’enquête publique. Un jugement du 22 juin 2016 déboute notre association.

C’est une très mauvaise nouvelle pour la qualité de l’air, mais une bonne nouvelle pour l’agrocratie, qui peut continuer à polluer l’air, sans tenir compte des dégâts que son activité économique génère !

La veille de ce jugement, une estimation nationale du nombre de décès évités si la population était moins exposée aux particules fines a été publiée. L’ammoniac d’origine agricole est concerné. Quelles sont les réglementations et les usages qui permettent d’en arriver à cette situation et à un tel jugement? Pourquoi le pâturage n’est il pas développé alors qu’il est le meilleur moyen de lutter contre les émissions atmosphériques des bovins ? Que faire pour protéger la santé publique et les milieux naturels ?

Pour dénoncer ces pratiques, Alsace Nature a tenu une conférence de presse le 5 août 2016 à 10h à Wintershouse. A cette occasion la lettre ouverte envoyée aux Ministres de l’Environnement et de l’Agriculture a pu être présentée.

> Téléchargez la lettre ouverte ici <