[Communiqué] Porcherie dans le Grand Est : l’inmontrable est autorisé

[Communiqué] Porcherie dans le Grand Est : l’inmontrable est autorisé

PHOTO L 214 – Les cages : un enfer pour les truies

 

La production régionale des porcs est déshumanisée

Le 29 septembre 2021 le Préfet de l’Aube a autorisé la SCEA de Promontval à Montsuzain et Ortillon à avoir 25 754 porcs en présence simultanée. L’intérieur de cette porcherie n’était pas montrable. Le reportage photographique dans le dossier soumis à enquête publique en juin 2021 laisse voir uniquement l’extérieur. Aussi, le Commissaire enquêteur écrit dans son rapport avoir visité le site, mais sans avoir pénétré dans les bâtiments. Il n’a donc pas vu les cochons. Mais il a donné un avis favorable à l’agrandissement. 13 emplois seraient pérennisés, donc chaque salarié produirait, en moyenne,  300 000 kg de viande par an et s’ « occuperait » quotidiennement de 2 000 animaux. C’est finalement L214 qui, en courageux lanceur d’alerte, nous fait découvrir toute la vérité. De son côté, FNE Grand Est avait déjà alerté les instances administratives et politiques avec un réquisitoire étoffé.

Télécharger ce réquisitoire – pdf

 

FNE Grand Est dénonce les procédures d’autorisation administratives des élevages industriels

Malgré les interrogations de l’Autorité Environnementale, l’autorisation d’agrandissement de la SCEA de Promontval a été accordée par le Préfet sans difficulté. Comment cela est-il possible, au vu des images de L214 ? C’est que la procédure d’autorisation des grands élevages, au titre des installations classées pour la protection de l’environnement, est totalement inadaptée, ce qui peut s’expliquer par le lobbying des filières et par le manque de moyens, l’incompétence ou la complicité administratives et politiques. Pourtant tout le monde est choqué par le résultat.

 

FNE Grand Est demande une profonde réforme des procédures qui encadrent les élevages intensifs

Il s’agit de mettre en œuvre tout ce qui n’est pas fait aujourd’hui :

  • La protection et le bien-être des animaux doivent être intégrés dans les procédures d’autorisation et dans le débat public comme un élément de haute priorité.
  • La consultation du public doit avoir lieu en amont du projet et permettre des modifications  substantielles.
  • Les systèmes d’élevage alternatifs doivent être discutés de manière ouverte et honnête.
  • L’étude d’impact doit inclure les impacts de la production des aliments pour les animaux, sur l’eau, l’air, les sols, la biodiversité, la santé. Cela inclut les engrais minéraux et les pesticides utilisés, l’impact sur le climat et la biodiversité. C’est une lourde erreur de se limiter à l’épandage des effluents d’élevage.
  • Les impacts cumulés avec d’autres élevages et émetteurs doivent être pris en compte.
  • La production doit être justifiée par des  véritables besoins alimentaires humains d’un point de vue de santé publique, et pas par des marchés aléatoires et du gaspillage.
  • Il faut montrer comment le projet tient compte de l’adaptation de l’alimentation humaine aux limites planétaires en matière de ressources et d’impacts, de terres disponibles, de biodiversité.
  • Cette adaptation doit être construite et accompagnée par un dialogue territorial, en amont des décisions d’implanter des élevages.
  • Les coûts environnementaux externalisés (supportés par la société et par les générations futures) doivent être rendus transparents.
  • Le principe Eviter-Réduire-Compenser doit s’appliquer à l’élevage par la réduction du nombre d’animaux et un haut niveau de bien-être dans un écosystème agricole préservé.
Participez à la consultation sur le Plan Stratégique National pour la future PAC

Participez à la consultation sur le Plan Stratégique National pour la future PAC

La consultation sur le Plan Stratégique National pour la future PAC est ouverte jusqu’au 12 décembre 2021

« La programmation actuelle 2015-2020 de la PAC a été exceptionnellement prolongée de deux ans en raison de la crise sanitaire et de la durée des négociations européennes. C’est pourquoi la nouvelle programmation commencera au 1er janvier 2023, après la validation par la Commission européenne des Plans stratégiques nationaux que les 27 États-membres doivent rédiger. Le PSN de la France correspond à un document de planification stratégique, encadré par la réglementation européenne. Son élaboration est confiée à une autorité de coordination unique pour chaque État-membre. En France, au niveau national, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation est chargé du pilotage de ces travaux.

Celui-ci travaille en étroite collaboration avec les autres ministères concernés (ministère de la Transition écologique, ministère de la Cohésion des territoires, ministère des Outre-mer etc.), mais également de manière étroite avec les Régions, en charge de la gestion de certaines mesures du FEADER, le second pilier de la PAC. Il s’agit donc d’une construction conjointe entre l’État et les Régions, où la concertation avec les parties prenantes et les citoyens joue un rôle central. Pour construire le PSN PAC de la France, l’État et les Régions devront s’appuyer sur un diagnostic partagé du secteur agricole, alimentaire, forestier et des zones rurales, tout en tenant compte des attentes de la société »

« Il s’agit désormais de consulter les citoyens sur cette première version du Plan stratégique national, avant sa transmission à la Commission européenne, le 31 décembre 2021 au plus tard. »

Vous trouverez les informations pour la consultation en cliquant sur ce lien : https://agriculture.gouv.fr/consultation-du-public-projet-de-plan-strategique-national-de-la-france-pour-la-future-politique

Alsace Nature vous invite à participer. On contribue des textes libres, mais très limitées en longueur (3000 respectivement 1000 signes). Il est donc bon que différentes personnes focalisent sur différents thèmes. Vous trouvez des évaluations du projet de PSN sur le site de la consultation.

Comme les sujets sont assez techniques nous vous proposons quelques pistes.

  • Premièrement vous trouvez  ICI les propositions de France Nature Environnement (avec la Plateforme pour une autre PAC).
  • Deuxièmement, vous trouvez ICI les réflexions rédigées par Anne Vonesch, pilote du Réseau « Agriculture et Alimentation » d’Alsace Nature  ciblées sur l’élevage et le bien-être animal. Anne vous serait particulièrement reconnaissante de bien vouloir demander qu’il y ait des aides couplées et non couplées pour améliorer le bien-être des veaux de boucherie laitiers.

 

Merci d’avance pour votre participation !

 

Projet de méthanisation à Ungersheim, vers la mise en place d’un comité de suivi

Projet de méthanisation à Ungersheim, vers la mise en place d’un comité de suivi

Le groupe local Mulhouse – M2A a été invité par le maire d’Ungersheim à prendre connaissance d’un projet de méthaniseur sur le territoire de la commune.

Il s’agit d’un processus de méthanisation agricole en voie sèche continue. Nous avons rencontré les responsables du projet (agriculteurs locaux et société Méthavos). À la suite de cette rencontre le groupe local a proposé en Commission départementale d’Alsace Nature de faire un recours gracieux contre le permis de construire de ce méthaniseur pour obtenir des garanties en particulier sur l’impact des digestats sur l’évolution des sols.

Une rencontre a ensuite été organisée par la Chambre d’agriculture avec les partenaires du projet et Alsace Nature (des représentants du directoire du réseau agriculture et du groupe local M2A).

Un protocole de concertation a été mis au point incluant notamment l’installation d’un comité de suivi. Le bureau d’Alsace Nature a approuvé la démarche qui sera suivie par le groupe local. Suite à ces négociations, le recours gracieux a été retiré. Nous espérons ainsi pouvoir contribuer à l’évolution de l’agriculture locale vers des pratiques nouvelles plus vertueuses (selon nous).

Dans cet esprit, nous avons rencontré également les opposants de la commune d’Ungersheim à ce projet, et une relation de confiance a pu également s’établir.

Affaire à suivre, donc …

Le groupe local Alsace Nature – Mulhouse M2A

Retour sur la visite d’un jardin en permaculture dans le Kochersberg

Retour sur la visite d’un jardin en permaculture dans le Kochersberg

 

VISITE D’UN JARDIN EN PERMACULTURE le 4 SEPTEMBRE 2021 à GOUGENHEIM

Cette visite était organisée par le groupe local Alsace Nature Kochersberg.

Après l’accueil des participants, François ROBERT, notre guide, jardinier amateur et passionné, a présenté sa définition de la permaculture, avant de nous donner des conseils – avec mise en pratique –  pour la réalisation d’une lasagne, une des nombreuses techniques utilisée en permaculture :

« Qu’est-ce que la permaculture ?

J’en sais rien. C’est comme la biodynamie. Ca englobe tellement de choses au niveau de la terre, des plantes, de l’animal, de l’humain, qu’une définition sera forcément incomplète.

Un essai :

« Répondre aux besoins fondamentaux : manger, boire, vêtir….

Sans détériorer la planète et sans nuire aux autres êtres vivants. »

 

Je vais donc essayer simplement de dégager certains principes.

Ensuite nous verrons ensemble les différents éléments de la permaculture. Vous n’hésiterez pas à prendre la parole, parce que je pense qu’ il y a pas mal de jardiniers bio, qui, comme monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, font de la permaculture sans le savoir, au moins en partie. »

 

Eclairages :

« 1) Travailler avec la nature, pas contre elle.

L’homme fait partie de la nature, il n’est pas hors du système. Si nous travaillons contre la nature, nous travaillons contre nous-mêmes. Il s’agit donc de connaître le déroulement naturel des choses et de les utiliser à notre avantage, sans les surexploiter. Sinon court terme.

Le principe fondamental, c’est donc un rapport attentionné avec la terre, un rapport empreint de compassion, d’humanité, de sensibilité… »

 

« 2) Utiliser les ressources avec sobriété, de manière économe.

Nous sommes des hôtes sur cette terre. Il y en avait beaucoup avant nous, beaucoup viendront après nous. C’est notre devoir donc d’agir en préservant la nature et les ressources. Pour nos descendants et aussi pour la nature elle-même. »

 

« 3) Diversité.

La nature est diverse, notre culture doit l’être aussi. Et c’est la diversité qui stabilise le système. Exemple forêt. Cette diversité entraine la flexibilité et l’adaptation aux éléments, à l’assolement, aux prédateurs, au temps qu’il fait. Il n’est donc pas question de prendre le risque de se spécialiser dans une production, mais toujours d’avoir plusieurs possibilités. De toute façon la nature nous le montre. »

 

« 4) Agriculture paysanne.

Quand on voit actuellement en Europe ou ailleurs les exploitations des animaux pour œufs, lait ou viande, on ne peut plus parler d’agriculture, mais de production industrielle très éloignée de la nature. Les nutriments viennent généralement d’autres continents, sont fertilisés par des produits chimiques et des irrigations artificielles. Et ça, ça se fait aux frais des générations futures. Parce que aujourd’hui, pour arriver à équilibrer le budget de production il faut surexploiter le sol, les ressources et l’eau. Cela n’a rien à voir avec l’agriculture paysanne. C’est de l’exploitation. C’est pourquoi il faut utiliser ses propres ressources, pour que la terre reste fertile dans la durée. »

 

« 5) Traiter les bêtes avec respect et responsabilité.

Nos bêtes doivent se sentir heureuses chez nous. Et Seulement à ce moment-là elles seront en bonne santé et feront de bons produits. »

 

« 6) Unique et individuelle.

Le jardinier est souvent individualiste. Il écoute, mais il n’aime pas qu’on lui impose des choses, des manières de faire. Il fera toujours  ce qu’il a expérimenté, ce qui lui plait.

En permaculture c’est encore plus évident. Il s’agit de respecter ce qui t’est donné : la terre, l’eau, le climat, d’en connaître ses potentialités, de les utiliser au mieux… mais aussi de laisser s’exprimer ton individualité, ta culture, ta créativité. On ne peut être bien que dans ce qu’on aime faire.

Et dans ce cadre , il est évident qu’on peut intégrer les usages de nos prédécesseurs. Souvent en permaculture on se rend compte qu’on refait, qu’on redécouvre ce que les anciens ont fait avant nous. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas l’adapter, le faire nôtre, l’adapter à son temps et à son expérience. »

 

Après cette introduction sur la permaculture, nous avons fait la visite du jardin. François nous a expliqué sa manière de faire par quelques exemples et nous a appris comment faire une lasagne, une des techniques (parmi tant d’autres) utilisée en permaculture.

Télécharger les infos sur la lasagne

 

 

 

GCO, l’imposture : un jugement accablant mais des travaux qui se poursuivent

GCO, l’imposture : un jugement accablant mais des travaux qui se poursuivent

Trois ans après le démarrage des travaux de construction du contournement ouest de Strasbourg (COS, A355 ou GCO), les questions cruciales de son utilité sont enfin analysées par la justice… et sévèrement mises en doute. C’est une petite victoire pour les opposants qui défendent depuis plus de 30 ans, preuves à l’appui, notamment que

  1. cette autoroute ne régulera pas le trafic autour de l’agglomération,
  2. ne réduira pas la pollution de l’air et
  3. qu’aucune mesure ne sera suffisante pour compenser la perte nette de biodiversité.

En face, toute la ligne de défense et la communication de l’État ainsi que du pétitionnaire Arcos (filiale de Vinci Autoroutes) a été de dire qu’ils avaient présenté un dossier exemplaire. Les magistrats du Tribunal Administratif ont donc suivi les recommandations de la rapporteur publique le 17 juin dernier, qui demandait l’annulation partielle des autorisations de construction de l’autoroute lors des audiences pour ces 6 recours portés par Alsace Nature contre le projet autoroutier [voir notre article détaillé]. Ils exigent une nouvelle étude d’impact, une nouvelle enquête publique avec une nouvelle saisine de l’Autorité environnementale. Durant cette période, la mise en service ne pourra pas se faire, même si les travaux ne sont pas suspendus. Le tribunal se prononcera sur les raisons impératives d’intérêt public majeur, vraisemblablement aux alentours de mai 2022, nouvelle étape juridique du dossier. L’Avocat d’Alsace Nature, Me François ZIND indique que « ce jugement ne révèle pas de simples irrégularités, mais d’insuffisances substantielles telles, qu’elles entrainent l’annulation des arrêtés préfectoraux » ! Il précise même que « dans un dossier « classique » qui aurait été jugé plus rapidement, le tribunal aurait annulé l’arrêté d’autorisation unique », entrainant l’abandon pur et simple du projet, ce qui aujourd’hui est impossible puisque les travaux sont près d’être achevés. Cette imposture, c’est ce qu’Alsace Nature et le collectif GCO NON MERCI ont toujours dénoncé : le passage en force des autorités pour démarrer le chantier et la lenteur de la justice pour juger le fonds du dossier. Pourtant, aux dires des promoteurs du GCO, soutenues par certaines collectivités publiques promouvant le greenwashing, ce projet, comme tant d’autres s’inscrirait parfaitement dans la transition écologique. Pour Alsace Nature, il est plus qu’urgent de changer de modèle, et d’arrêter l’hypocrisie actuelle. Depuis trois décennies, dans l’esprit des décideurs politico-économiques, le développement durable, la croissance verte, l’économie circulaire et maintenant la transition écologique n’ont été majoritairement qu’un moyen de faire perdurer un système foncièrement destructeur et inégalitaire.

Retour sur la table ronde sur les visions de la nature dans le Kochersberg

Retour sur la table ronde sur les visions de la nature dans le Kochersberg

Le groupe local Kochersberg organisait le Vendredi 25 Juin 2021 à la Salle socio-culturelle de Durningen, une Conférence-débat sur les visions de la Nature

Voici un résumé des échanges de la soirée (voir aussi extraits video à venir en bas de la page) :

Conférenciers :

  • Dominique Badariotti – Pr de Géographie et Aménagement – Université Strasbourg
  • Dominique Daul – Agriculteur-Eleveur – FNSEA – Pfettisheim
  • Jean-Sébastien Ingrand – Pasteur chargé de mission Justice Climatique Environnement – Eglises Protestantes Alsace-Lorraine
  • Maurice Wintz – Pdt Alsace Nature – Maître de conférence en Sociologie de l´Environnement – Durningen

 

Une cinquantaine de personnes ont assisté à la conférence, dont une dizaine de jeunes agriculteurs.

 

Dominique Badariotti  a présenté une analyse théorique sur la place de la nature

La Nature est un habitat global fait de paysages et d´espèces.

Constat : les activités humaines ont des répercussions négatives entraînant le développement d´idéologies humaines (consumérisme, écologie,…).

Analyse de l´évolution du cadre de vie en globalement 4 étapes depuis l´apparition de l` homme jusqu´à la croissance de la matière inerte (immobilier, infrastructures, biens de consommation,…) au détriment de la matière vivante, reposant sur les désirs de la population et une prédation importante.

Longtemps le Kochersberg se développait sur l´aréal (vivait sur ses propres ressources) en société hiérarchisée aux ressources importantes.

Aujourd’hui l´agriculture y est toujours importante mais industrialisée ; on assiste à une dé-densification de Strasbourg entraînant une nouvelle organisation spatiale en rivages péri-urbains et une population néo-campagnarde toujours plus importante.

 

Dominique Daul – Polyculteur, éleveur (représentant de la FNSEA) a parlé des contraintes de l’agriculture

Statistiquement l´agriculture dans le Kochersberg ce sont 12 000 ha de terres soit plus de 90% de surfaces totales cultivées,  300 fermes, 450 agriculteurs. Des sols d´une qualité agronomique exceptionnelle avec une forte capacité de retenue d´eau.

5000 ha sont en cours de remembrement afin de créer des espaces de vie, de nature, de production pour les 30 à 40 ans à venir.

Les objectifs sont de garder l´assolement, la diversité et 200 fermes actives (il y en a un peu plus de 300 actuellement,…). La biodiversité est effectivement en total recul, il faut voir ensemble, avec les différents acteurs du territoire comment remédier à cela. Concernant l’agriculture biologique, la FNSEA ne serait pas sur la même ligne que le gouvernement à propos de la baisse des aides accordées aux agriculteurs bio.

Les aléas liés au dérèglement climatique ont pour conséquence une avancée des récoltes, entraînant la nécessité d’une gestion de l´eau cohérente afin de maintenir la polyculture.

Le maïs est très adapté à notre type de sol et à l´élevage dans le Kochersberg.

Les agriculteurs demandent à avoir comme tout un chacun un niveau de vie correct.

Quant à leur conception de l´environnement :

  • Aménagement des eaux de surface :  les agriculteurs sont preneurs et demandent à mener le remembrement au mieux.
  • Biodiversité : partenariat agriculteurs/élus/associations pour le maintien des espèces.
  • Zones bordures de non-traitement :  des bandes fleuries de 5m ont été négociées avec les communes
  • 60 ha pour le Kochersberg seraient en projet de renaturation ou de reforestation. D. Daul pense que c’est une concession importante du monde agricole vue la perte de surface sans compensation territoriale.

Dominique Daul a une ferme, association de 6 agriculteurs, 700 vaches produisant 4500T annuelles de fumier qu´il épand sur ses terres sans influence néfaste sur la population de Pfettisheim, il choisit un mode de travail (jours et horaires des travaux,….) pour ne pas perturber ses voisins. Il choisit les néonicotinoïdes «pour ne pas fermer Erstein», ceux-ci n´auraient que peu d´effets néfastes les abeilles ne butinant pas les betteraves,….. !

 

Jean-Sébastien Ingrand – présente une approche plus spirituelle de nos relations avec la nature.

Notre avenir est inquiétant (cf´ prochain rapport du GIEC).

Les traditions chrétiennes ont pris conscience de l´environnement avec le souci de retrouver le sens de l´incarnation.

Les Églises reviennent sur leurs erreurs du passé envers la Terre : reconnexion avec la Terre-mère ( la Pacha Mama), Sœur la Terre (Francois d´Assise).

La permaculture permet de revenir à la spiritualité et la contemplation de la nature est un concept très subversif !

 

Maurice Wintz – replace le débat du point de vue de la Nature

Il y a 2 manières de penser notre relation à la nature :

  • s´adapter à son environnement (romantisme).
  • adapter son environnement (rationalisme).

La nature est aussi un concept subjectif : notre  perception change dans le temps et selon notre classe dans la société.

La séparation minéraux / plantes / animaux / humains équivaut à considérer ces premiers comme des choses, d´où domination et utilitarisme.

Notre place dans la planète : Une étude récente a montré que la biomasse des mammifères est répartie comme tel : 80% d’animaux d’élevage, 15% d’humains et 5% pour les mammifères sauvages !

 

Dans le Kochersberg , nous devons trouver un équilibre entre :

  • une nature à fonction de production, mais écologique,
  • une nature spontanée,
  • une nature intermédiaire (cf´ trames vertes et bleues, jachères,…) : au 20e siècle leur perte a fait la perte de la biodiversité

Il faut sortir du monde binaire agriculture → ← biodiversité.

La culture intensive a entraîné une pauvreté d´absorption pour l´environnement : un seul système basé sur une seule plante (cf´ grands champs de maïs, betterave, céréales,…) a créé un système fragile à photosynthèse très pauvre. Pour l´absorption des gaz à effet de serre par l´environnement nous sommes à 20% dans le Grand Est pour 1% dans le Kochersberg,….

Le système capitaliste exploite le monde agricole, nous devons sortir de ce système.

 

DÉBAT  PUBLIC :

Etant donné l’importance de l’activité agricole sur le territoire du Kochersberg, (+ de 85% du territoire), le débat a très vite été orienté vers la relation agriculture vs nature

– Relatif silence des jeunes agriculteurs hormis les quelques-uns en bio ou sympathisants du bio´,…

– Le public soulève les problèmes engendrés par l´agriculture industrielle actuelle : disparition des haies et espaces naturels, disparition d´espèces, coulées de boue, inondations,… → D Daul répond que le remembrement comme les nouvelles politiques et techniques agricoles permettront de remédier à ces problèmes, sans toutefois remettre en question les politiques actuelles soutenues par son organisation.

– D. Daul soutient les petits producteurs et les ventes de proximité (il affirme que la FNSEA est contre la politique du gouvernement actuel envers les agriculteurs bio…).

– Consensus sur le besoin d´approvisionner au plus proche géographiquement.

– D. Daul soutient aussi les «méga-exploitations» >  cf. les poulaillers en création à Schnersheim,…

– Luc Huber précise qu´il achète les œufs bio directement au producteur à 0,37€ pc, alors que l´ objectif de ce poulailler à Schnersheim est de produire à 0,04€ pc ! La question qui se pose est : est-ce que c’est sur le prix des œufs que le consommateur doit faire des économies ?! Au regard des enjeux environnementaux des grands élevages de poules (pollutions de l ‘air et de l’eau, bien-être animal, nuisances olfactives, etc …), la réponse est clairement NON !

– Témoignages des problèmes de communication entre néo-campagnards ou bien citadins et producteurs (même bio´). Et de manque d´informations et d´ouverture d´esprit,….

– Tant que les productions agricoles seront spéculées en bourse comme de simples commodités et ce par des méga-groupes, tous ces problèmes ne trouveront pas de solution. Le grand problème ce sont ces méga-groupes, qui induisent des modes de production de plus en plus intensive…

 

– Des témoignages en faveur de surfaces (même petites) re-naturées et de la diversité de vie sauvage qui s´y redéveloppe.

– Le public soutient les nouvelles directives visant à re-méandrer les cours d´eau et à recréer des haies et des espaces arborés → D Daul demande que les espaces «sacrifiés» par les agriculteurs soient compensés territorialement. Mais il est favorable à ce que l’on introduise des arbres dans les champs par exemple. Il a un projet d’agro foresterie sur une partie de ses parcelles, qui est actuellement à l’étude.

– Les naturalistes demandent la création d´îlots de biodiversité.

 

Maurice Wintz clôture la soirée en proposant qu’un groupe de travail soit créé avec les différents acteurs du territoire pour continuer à discuter de ces questions et voir comment on peut avancer ensemble. « Arrêtons d’opposer systématiquement nature et agriculture, voyons comment on peut améliorer les choses »

A suivre …