Avis d’Alsace Nature sur la modification n°2 du PLUi du Kochersberg

Avis d’Alsace Nature sur la modification n°2 du PLUi du Kochersberg

Par un courrier daté du 9 juin 2025, le groupe local Kochersberg a fait part de ses remarques dans le cadre de la consultation publique liée à la modification n°2 du PLUi de la communauté de communes Kochersberg et Ackerland. En voici un extrait.

 

En préambule, Alsace Nature souligne que, malgré des mesures intéressantes et pertinentes pour compléter les éléments remarquables du patrimoine naturel, seules deux communes (Gougenheim et Durningen) ont proposé de manière systématique des protections complémentaires de milieux naturels.

Or, il existe depuis 2023 un diagnostic Trame Verte et Bleue (TVB), réalisé à la demande de la Communauté de communes par la LPO, qui présente un état des lieux quasi exhaustif du contexte écologique, et qui montre clairement que sur les 11 corridors écologiques du SRCE concernant notre territoire, seuls 2 sont dans un état satisfaisant (et encore, ils sont situés à la périphérie). Cela signifie donc que 9 corridors écologiques sont inefficaces et seraient à restaurer. Surtout, le diagnostic contient un grand nombre de propositions allant dans le sens de la préservation et de la restauration de la TVB.

Certes, le PLUi n’est pas le seul instrument mobilisable dans ce contexte, mais il serait néanmoins intéressant, dans un souci de cohérence et d’harmonisation des politiques publiques, qu’il intègre à terme les options qui seront retenues à l’issue de ce diagnostic. Ce qui supposerait une mise en commun et une concertation large de ce document permettant de déboucher sur un plan d’actions.

De la même manière, une articulation entre le PLUi et les Aménagements fonciers en cours est à prévoir à terme.

 

Sur le règlement des espaces plantés et boisés,

Le point n° 79 propose la modification du règlement concernant les espaces plantés ou boisés, afin de faciliter certaines coupes pour la réalisation d’ouvrages de type pistes cyclables. Si nous comprenons que des dérogations peuvent se justifier dans certains cas, il ne faudrait pas qu’elles deviennent la règle.

Afin de garantir au mieux la préservation de ces éléments (rares) du patrimoine naturel, Alsace Nature propose d’intégrer, conformément à la loi, systématiquement la séquence Eviter-Réduire-Compenser (ERC).  En cas de défrichement nécessaire, une étude environnementale préalable avec justification des options retenues dans le cadre de la séquence ERC sera exigée. De même, si les coupes sont nécessitées par l’état sanitaire des arbres ou pour des raisons de sécurité, nous demandons la réalisation d’un diagnostic préalable.

Le respect de ces mesures, s’agissant notamment d’opérateurs privés (récolte de bois de chauffage par exemple), pose la question du suivi et des contrôles. Plusieurs cas de coupes à blanc ou de destructions de haies ont été observés depuis l’entrée en vigueur du PLUi. Pourrait-on envisager une mesure de déclaration préalable de travaux dans les secteurs concernés afin d’éviter des « coupes sauvages » telles que celles constatées ?

Par ailleurs, nous souhaitons attirer l’attention sur l’avis de la Chambre d’agriculture, daté du 14 avril 2025 (p. 2) concernant les ripisylves et les bords des cours d’eau et l’ajout des « fossés de drainage ou d’évacuation» dans la catégorie des ouvrages collectifs. D’une part, il ne nous semble pas démontré que les fossés de drainage soient des ouvrages d’intérêt collectif, d‘autre part, ces ouvrages ont la plupart du temps pour objectif de réduire les zones humides alors que ces milieux sont parmi les plus menacés actuellement, et que leur contribution dans la gestion des masses d’eau est reconnue comme essentielle aujourd’hui, notamment dans le cadre du changement climatique.

 

Sur le règlement des zones A et N,

le point N° 90 prévoit d’ajouter le terme « ouvrages » aux usages et affectations des sols autorisés dans les zones A et N (articles 1.2. A et 1.2. N).

Si on peut comprendre l’intérêt de certains ouvrages (pistes cyclables) passant nécessairement par des zones A ou N, il convient également de garantir l’absence d’impact, notamment dans les zones écologiquement sensibles, au-delà de la formulation vague et sujette à interprétation « à condition qu’ils ne portent pas atteinte à la sauvegarde des espaces naturels et des paysages ».

Afin de limiter les risques de mitage, nous formulons deux propositions quant au projet de règlement modifié : (1) dans la définition des ouvrages, supprimer le terme de voirie qui est trop large et va bien au-delà des pistes cyclables, ajouter « temporaires » après « bassins de rétention » et supprimer les points de suspension après « bassins de rétention ». (2) Préciser dans le règlement que « dans les secteurs à intérêt écologique (TVB, espaces plantés, boisés…) la réalisation des constructions, installations ouvrages ou travaux fait l’objet d’une évaluation environnementale préalable ».

 

Sur la transparence écologique des clôtures,

Il est admis que les clôtures séparatives, en dur ou en grillage, constituent des obstacles infranchissables ou difficilement franchissables pour certaines espèces protégées (hérisson par exemple).

Dans certains PLU, des dispositions spécifiques sont prévues pour assurer la transparence écologique des clôtures, notamment dans le cas des terrains concernés par des corridors écologiques existants ou à restaurer. Ces dispositifs concernent évidemment davantage les clôtures entre jardins que les clôtures sur rue.

En conséquence, nous proposons d’intégrer dans les règlements concernés, une formulation du type « Dans les secteurs couverts par les corridors écologiques, ou proches ou constitutifs d’éléments naturels, les clôtures doivent être perméables aux espèces terrestres type hérissons ou amphibiens ».

 

Sur l’ouverture de zones à l’urbanisation,

Un certain nombre de communes prévoient d’anticiper l’ouverture de zones à l’urbanisation (notamment Berstett, Kuttolsheim, Furdenheim, Wiwersheim…). Il s’agit la plupart du temps de surfaces actuellement agricoles ; le rapport considère donc que l’impact environnemental direct de ces urbanisations est faible. Mais qu’en est-il des effets induits, par exemple le report de ces zones de production intensives vers des zones actuellement traitées de manière plus extensive, avec pour conséquence un risque de perte de biodiversité. Ces éléments n’ont apparemment pas été analysés.

Par ailleurs, ces projets d’ouverture à l’urbanisation ne font pas l’objet d’une analyse d’ensemble à l’échelle du PLUi. Il n’est pas démontré que l’ouverture à l’urbanisation des zones proposées dans le projet de modification sera à même de respecter le maintien des équilibres initiaux au regard des pôles. L’absence de bilan à 6 ans ne permet pas d’ajuster les choix en conséquence, de voir où se sont réalisés les logements depuis l’approbation du PLUI.

(voir également notre avis dans le courrier complet sur les projets de Wiwersheim, Neugartheim-Ittlenheim et Dingsheim)

 

Sur les règles d’urbanisation le long des cours d’eau,

Le point n° 80 concerne la reconstruction au sein des marges de recul le long des cours d’eau.

Nous n’avons pas d’objection de principe à la possibilité de reconstruction telle qu’évoquée, mais celle-ci devrait intégrer explicitement des mesures constructives pour prendre en compte les éventuels risques liés aux inondations.

De manière générale, les mesures de recul de 6 et de 8 m le long des cours d’eau sont relativement arbitraires et ne correspondent pas nécessairement aux réalités de terrain, d’autant que le changement climatique risque de modifier un certain nombre de régimes hydrologiques.

 

Sur la nécessité d’un bilan de la consommation foncière,

Un document récent de l’INSEE, montre une évolution démographique importante de notre territoire : progression de 1,2% par an entre 2015 et 2021.

95% des ménages ont au moins une voiture (57% en ont 2 et +). La voiture (86%) reste de loin le moyen de transport utilisé pour se rendre au travail, les transports en commun ne représentant que 5%. A ce titre, l’intégration de la compétence Mobilités par la Communauté de communes est susceptible d’ouvrir des perspectives et des possibilités d’amélioration de ce ratio à condition que les dessertes en transports collectifs soient renforcées significativement dans les secteurs à potentiel de développement de logements, et que des actions de sensibilisation et d’accompagnement des usagers soient largement développées.

Dans le cadre de la modification envisagée, un bilan de la consommation d’espace depuis l’approbation du PLUI nous paraît donc indispensable, ce d’autant que dans le cadre de l’intégration du nouvel objectif d’absence de toute artificialisation nette d’ici 2050, la loi Climat et Résilience du 22 août 2021 stipule que, les communes ou aux établissements publics de coopération intercommunale dotées d’un document d’urbanisme, doivent réaliser un rapport relatif à l’artificialisation des sols de leur territoire, présentant le rythme d’artificialisation du territoire et l’atteinte des objectifs fixés en termes de réduction de la consommation d’espaces et de l’artificialisation.

Pouvez-vous nous faire savoir si ce rapport sur la consommation d’espace tel que prévu par le Code général des collectivités locales est en cours de réalisation ?

 

Propositions pour une modification ultérieure,

Dans la mesure où le PLUi devra prochainement être à nouveau modifié ou révisé pour intégrer les nouvelles orientations du SRADDET, via le SCOTERS, en cours de modification, ainsi que celles du PCAET, nous proposons deux orientations susceptibles d’être intégrées à ce moment.

Prévoir que dans le cas d’urbanisation des « dents creuses » à l’intérieur des zones urbanisées, une attention particulière soit apportée aux arbres et boisements existants, qui constituent des atouts pour la réduction des ilots de chaleur et pour le maintien de la biodiversité.

Par ailleurs et pour les mêmes raisons liées à l’adaptation au changement climatique, l’imperméabilisation et le bitumage complet des cours est à proscrire.

Proposer un règlement spécifique aux vergers. Certains villages ont conservé une ceinture de vergers qui continuent à être entretenus et utilisés. S’agissant d’arbres fruitiers, ils ont vocation à être remplacés au bout d’un certain temps ; il semble donc difficile de les classer en espace boisé. Pour autant, il serait important de conserver une « ambiance verger » dans ces secteurs dans la mesure où ils participent à leur qualité paysagère et écologique, à travers le maintien d’une couverture au sol herbagère, et d’un couvert arboré relativement dense. Les arbres peuvent être coupés et dessouchés à condition de maintenir une couverture arborée de type verger. Les replantations se feront préférentiellement avec des arbres fruitiers ou à défaut avec des essences feuillues locales.

 

 

Voir le courrier complet

 

 

 

[Communiqué de presse] Europa Vallée, quand la dynastie Mack menace le grand ried alsacien

[Communiqué de presse] Europa Vallée, quand la dynastie Mack menace le grand ried alsacien

Dans un article du journal Rue 89 Strasbourg en date du 22 mai, nous apprenons que les élus de la Collectivité Européenne d’Alsace (CeA) se prononceraient ce jour sur une modification du Schéma de cohérence territoriale de la région de Strasbourg (SCOTERS) afin d’y inclure subrepticement le projet Europa Vallée. Ce projet, né en 2018 après une rencontre entre le Président de la République et M. Mack, patron historique d’Europa Park, semble donc finalement poursuivre son chemin. 

Que penser de la méthode ? 
En 2020, des consultants ont été sélectionnés par le CeA pour faire des entretiens et animer des ateliers. Dans ces derniers, le projet d’Europa Vallée a toujours été présenté comme « éventuel ». Lors de la restitution organisée en présence de tous les officiels, il est mentionné que pour les participants, la nécessité est de répondre prioritairement aux besoins quotidiens des habitants et des villages du Grand Ried, plutôt qu’au développement d’un projet qui ne conduira qu’à permettre l’extension foncière sans fin d’Europa Park. 
Depuis, ce dossier est enveloppé de silence. C’est donc avec la plus grande surprise qu’Alsace Nature découvre qu’il semble poursuivre sa folle avancée. 
Malgré l’accroissement des effets du changement climatique et l’effondrement de la biodiversité, malgré une concertation locale qui tendait à rejeter ce dossier, la CeA s’entête et surtout avance en sous-marin… comme une amère impression de déjà-vu avec comme mode opératoire le “fait accompli”. 
Devant une telle opacité – nul ne connaît la nature, la forme, le fonctionnement et les impacts d’un tel projet – les citoyens ne peuvent comprendre que des élus votent favorablement une modification aussi engageante pour le devenir du territoire de la région de Strasbourg.
Il est certain que l’ensemble des associations de protection de la nature s’opposeront à la destruction de 100 ou 150 hectares dans les derniers Rieds ! 
Rappelons que le 5 avril dernier, des centaines de citoyens ont répondu présent à l’appel de nos associations à sauver le Courlis cendré, symbole des zones humides remarquables de notre région. La renaissance du projet d’Europa Vallée ce jour est un très mauvais signal qui leur est envoyé.

REVUE DE PRESSE 

Rue89 Strasbourg, le 22/05/25 : Europa Vallée : la Collectivité d’Alsace prépare le terrain pour l’extension d’Europa Parkhttps://www.rue89strasbourg.com/collectivite-alsace-plan-territorial-scot-europa-vallee-343927
DNA, le 24/05/25 : Vers une relance côté français du projet hôtelier Europa Vallée de la famille Mack (Europa-Park) ?https://www.dna.fr/economie/2025/05/23/le-projet-europa-vallee-projet-immobilier-controverse-refait-surface-en-centre-alsace
France 3 Grand Est , le 26/05/25 : Europa-Park : le mystérieux projet Europa Vallée de retour ? Les défenseurs de la nature s’en inquiètenthttps://france3-regions.franceinfo.fr/grand-est/haut-rhin/mulhouse/europa-park-le-mysterieux-projet-europa-vallee-de-retour-es-defenseurs-de-la-nature-s-en-inquietent-3160455.html
Transports : quand les camions passent en Alsace pour ne pas payer l’écotaxe allemande !

Transports : quand les camions passent en Alsace pour ne pas payer l’écotaxe allemande !

Le journaliste Hugo Clément pour son émission « Sur le front », et Luc Huber membre d’Alsace Nature et du collectif GCOnonmerci, ont pris des camions étrangers en filature. Cela a permis de confirmer ce qu’on redoutait : malgré le péage du GCO, des milliers de camions étrangers font un détour par la France, en rallongeant leur trajet, pour éviter de payer l’écotaxe allemande. (…) Une écotaxe devrait être mise en place prochainement en Alsace, mais elle restera moins élevée qu’en Allemagne.

 

Environ 3000 camions par jour traversent l’Alsace pour ne pas payer la taxe allemande LKW-Maut

Des milliers de camions étrangers font un détour par la France, en rallongeant leur trajet, sans s’arrêter chez nous ! Ils polluent dans notre pays, abîment les routes, génèrent des nuisances, sans rien apporter à notre économie.

Pourquoi ? Tout simplement pour éviter de payer l’éco taxe allemande. Eh oui, notre pays laisse les camions étrangers circuler gratuitement alors qu’ils doivent payer une contribution environnementale chez nos voisins…
On estime à environ 3000 le nombre de camions qui chaque jour font le détour par l’A35 en Alsace pour éviter de payer la taxe allemande.

Le chauffeur de poids-lourd allemand, interrogé par Luc Huber, après son passage par la France et son retour en Allemagne, explique qu’il fait ce détour 3 ou 4 fois par semaine, à la demande de son employeur. Il estime, qu’en passant par la France, Il économise entre 50 et 60 euros par trajet et jusqu’à 250 euros par semaine.

 

Des taxes mises en place dans la plupart des pays européens

Déclinaison de la directive européenne « Eurovignette » de 1999, adoptée avec le vote de la France et publiée au Journal officiel du 9 juin 2006, la taxe poids lourds, destinée notamment à participer au financement de l’entretien du réseau routier et du développement du rail, tout en réduisant la pollution de l’air, est présent dans une quinzaine de pays d’Europe, parfois depuis le début des années 2000, sous des formes différentes.

La Suisse est le premier pays européen à avoir adopté une écotaxe en installant, dès 2001, portiques et boîtiers pour réduire la pollution répandue chez elle par les poids-lourds européens. La taxe helvétique est en moyenne de 1 € / km. Mais le montant dépend du poids du véhicule, du kilométrage parcouru et de ses émissions polluantes.

En 2004, l’Autriche a suivi l’exemple de son voisin suisse et lancé une écotaxe sur les poids lourds de plus de 3,5 tonnes sur ses autoroutes et voies express. L’argent récolté va aux infrastructures routières et au réseau ferroviaire.

En 2005, l ’Allemagne a instauré à son tour l’écotaxe – LKW-Maut -, d’abord sur les camions de plus de 12 tonnes. Depuis 2015, ce sont tous les véhicules poids lourds de plus de 7,5 tonnes circulant sur les autoroutes et certaines routes fédérales allemandes qui doivent s’acquitter des taxes de péage. Depuis le 1er juillet 2018, l’écotaxe allemande concerne aussi toutes les nationales. Le montant du péage, en moyenne de 0,34 € par km, dépend de la classe de polluant, du nombre d’essieux et de la longueur du trajet.

Il existe aussi une taxe poids lourds en Belgique, en Pologne, en Slovaquie, en République thèque, au Portugal et en Grande-Bretagne. La Suède, le Danemark, les Pays-Bas, le Luxembourg ont opté pour a mise en place d’une eurovignette.

 

Et, en France ?
La collectivité européenne d’Alsace (CEA) a approuvé le 21 octobre 2024 le principe de la mise en place de la taxe poids lourds R-Pass. Cette taxe devrait être mise en place fin 2026 ou début 2027.
Les paramètres du dispositif ne seront définitivement fixés que fin 2025 après une nouvelle phase de dialogue que la CEA souhaite mener avec les acteurs locaux.
A priori, le réseau taxé comprendrait l’autoroute non concédée A35, le tronçon non concédé de l’A36 (du point frontière d’Ottmarsheim à la sortie 16 b/Lutterbach), la RD 504, qui relie l’A35 au point frontière d’Iffezheim, et la RD 502, qui relie l’A35 au point frontière de Gambsheim.

Tous les poids-lourds de transport de marchandises de plus de 3,5 tonnes seraient concernés, sauf – comme le prévoit la loi – pour les véhicules de la défense nationale, de la protection civile, des sapeurs-pompiers et des forces de l’ordre, poids lourds affectés à l’entretien des routes, camions de collecte de déchets ménagers,  tracteurs agricoles, collecte de lait, transport d’animaux, transport de récoltes agricoles vers les silos, etc.

D’autres exonérations sont également envisagées par la CEA notamment pour les véhicules de moins de 7,5 tonnes propulsés au gaz ou à l’électricité, pour les véhicules de collection ainsi que pour certains types de véhicules relevant des filières du bâtiment, des travaux publics, de l’industrie foraine, du transport de fonds et des activités équestres.

Pour l’instant, la CEA propose un tarif moyen de 15 centimes/km. Pour un trajet Bâle-Lauterbourg, la contribution moyenne serait donc d’environ 27 euros. A cela s’ajoute le péage de l’A355 (Grand contournement ouest de Strasbourg, 24 km) , un itinéraire obligatoire pour le transit. Les tarifs y sont modulés avec un montant moyen de 60 centimes/km, soit environ 14 euros. Ce qui ferait en moyenne 41 euros pour un trajet Bâle-Lauterbourg de 193 km. En passant par l’Allemagne, le conducteur de poids-lourd devrait s’acquitter de 65 euros en moyenne pour ce même kilométrage, pour un temps à peu près équivalent.

 

En conclusion,

La taxe R-Pass proposée par la CEA est une bonne chose mais, telle qu’elle est envisagée, n’aura qu’un faible impact pour limiter le trafic de transit en Alsace. Tant qu’elle restera nettement moins chère que la LKW-Maut, les poids lourds étrangers continueront de passer par l’Alsace qui se transforme progressivement en couloir à camions. Les associations environnementales ont régulièrement alerté les élus de la CEA sur ce point, mais c’est sans compter sur le poids des lobbys !

 

 

Voir la video « Sur le front » diffusée le 21 janv 2025 (disponible jusqu’au 25/06/2025)

Cliquer sur l’image pour l’agrandir

 

 

 

 

Sources :

DNA, le 20/10/24 : Ce que l’on sait du projet de taxe poids lourdshttps://c.dna.fr/economie/2024/10/20/ce-que-l-on-sait-sur-le-projet-de-taxe-poids-lourds

Sud Ouest, le 31/01/2024 : Taxe poids lourds : c’est comment chez nos voisins européens ?https://www.sudouest.fr/economie/transports/taxe-poids-lourds-c-est-comment-chez-nos-voisins-europeens-2952233.php

 

Florival : Mobilisation au Daweid pour l’ouverture de la COP 29

Florival : Mobilisation au Daweid pour l’ouverture de la COP 29

Hasard du calendrier ou provocation ?

En ce premier jour de la COP 29 à Bakou, les pelleteuses étaient de sortie le 12 novembre dans les champs du Daweid pour le lancement de la campagne de fouilles archéologiques préventives menées dans le cadre du projet de ZAC.

Une vingtaine de bénévoles du Collectif Alternatives Daweid ainsi que quelques élus du territoire se sont retrouvés sur le site pour manifester leur opposition à l’artificialisation de ces 27 ha de terres agricoles et de zones humides.

Les caméras de France 3 Alsace étaient également de sortie pour couvrir l’événement. Les journalistes se sont hélas heurtés à une fin de non-recevoir de la part du président de l’intercommunalité, M. Rotolo.

 

Pour rappel

Le projet de ZAC Daweid à Issenheim a pour but la création d’une zone d’activité à l’entrée du Florival. Cet aménagement aura pour conséquence l’artificialisation de 37 ha de terres agricoles le long du Rimbach et de sa ripisylve. Alsace Nature, au sein du collectif « Alternatives Daweid » alerte depuis quelques années, sur les conséquences environnementales que générerait un tel projet : augmentation des nuisances (transports),  impact sur la biodiversité, fragilité de la nappe phréatique et raréfaction de l’eau potable, …

Voir infos ici : https://alsacenature.org/slider/mobilisation-non-a-la-zac-daweid/

 

Revue de presse

 

 

 

[Mobilisation] 12 nov. 2024 : NON à la ZAC Daweid !

[Mobilisation] 12 nov. 2024 : NON à la ZAC Daweid !

Nous invitons tous nos membres, sympathisants, militants… à se retrouver,

 

MARDI 12 NOVEMBRE à 14 h

aux étangs d’ISSENHEIM (rue de Cernay)

 

pour manifester notre présence (et notre opposition)

lors du démarrage des fouilles archéologiques préventives sur le site de Daweid

(projet de ZAC de 27 ha de terres agricoles et de zones humides).

 

Toutes vos pancartes “Des légumes, pas de bitume” et autres seront les bienvenues…

 

Faisons entendre notre voix, la voix des citoyens ignorés et méprisés (6000 signataires pour la pétition anti-ZAC !!!), la voix de la biodiversité, la voix de l’autonomie alimentaire, la voix du bon sens face aux ambitions narcissiques d’une petite minorité de décideurs rétrogrades !

Nous comptons sur vous, la Planète compte sur nous, les Générations Futures comptent sur nous !

 

VOIR LES INFOS PRECEDENTES SUR CE PROJET :

ZAC Daweid : Alsace Nature toujours mobilisée !

ZAC Daweid : un pique-nique militant pour dire non au bitume !

Florival : participez à la concertation publique sur le projet de ZAC Daweid !

[Pétition] La redevance poids lourds “R-Pass” : une mesure de justice écologique, sociale et solidaire

[Pétition] La redevance poids lourds “R-Pass” : une mesure de justice écologique, sociale et solidaire

Après l’échec de la mise en œuvre de l’Ecotaxe en 2014, pourtant négociée avec toutes les parties prenantes, le débat sur une redevance d’usage des routes par les poids lourds est relancé au travers du projet R-Pass.

Les acteurs économiques entretiennent une farouche opposition en brandissant les arguments de l’emploi, de la compétitivité, de l’inflation de leurs charges, etc.

Rappelons que les poids lourds, qui comptent pour seulement 5% de l’ensemble de la flotte de véhicules au niveau européen, représentent le plus gros facteur de dégradation des infrastructures routières et 25 % des émissions de CO2 du transport routier. Ces émissions, comme celles de l’ensemble du secteur des transports, sont par ailleurs en nette augmentation avec 10% prévus par l’Union Européenne entre 2010 et 2030.

C’est donc bien l’absence totale de redevance d’usage, faisant reposer l’entretien des routes, les projets de développement de nouvelles mobilités et la santé des citoyens, sur les finances publiques (donc l’impôts), qui constitue une anomalie. Cela est d’autant plus vrai depuis l’apparition, en 2005, de la LKV-Maut côté allemand (leur taxe poids lourd) induisant le report du transit Nord-Sud sur nos routes. Rappelons que depuis le 1er juillet 2024 cette redevance allemande a été élargie aux camions de 3,5 tonnes.

Dans ce contexte, il est absolument nécessaire que nous entrions rapidement dans une phase opérationnelle et ambitieuse du dispositif R-Pass si nous ne voulons pas connaître une nouvelle vague de report venant d’Allemagne. Or,  il apparaît au travers des diverses communications presse, que la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), voulant ménager la chèvre et le chou s’enferme dans une stratégie qui pourrait terriblement réduire les bénéfices tant attendus par ce dispositif.

Ainsi, sur les 540 km taxables, il ne serait retenu que 200 km au final. Nous demandons expressément que l’ensemble du réseau soit taxé sous peine de faire peser le report de trafic sur l’ensemble des routes secondaires. Dans le même esprit, l’annonce d’un coût kilométrique à 0,15 €/km ne permet pas d’aligner le coût de la traversée de l’Alsace sur celui de la LKV-Maut et n’aura donc qu’un effet anecdotique sur le report des poids lourds. Il est impératif que le cout de la traversée de notre région par les poids lourds soit au moins équivalent à celui côté allemand. Enfin, il est nécessaire de veiller à n’accorder de dérogations que pour les services d’urgence, pas pour des activités économiques. Ces sociétés doivent prendre leur part à la résorption de ces aménités négatives dans le contexte d’adaptation aux enjeux climatiques actuels.

A l’heure où des efforts conséquents sont demandés aux citoyens en termes mobilités (Zone à faible émission, etc.), où de nombreuses régions ont les yeux tournés vers la mise en œuvre de cette mesure en Alsace, les citoyens que nous représentons ne comprennent pas que le Président de la Collectivité Européenne d’Alsace ait la main qui tremble face à ce rendez-vous attendu depuis bien trop longtemps maintenant.

Nous appelons tous les citoyens qui souhaitent que cette mesure de justice sociale ait l’ambition nécessaire face aux enjeux qui nous font face à apporter leur soutien en signant la pétition

Signer la pétition en ligne sur CHANGE.ORG