Le retour du GCO : : une mauvaise farce !

Rapport d’expertise du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) : des conclusions non cohérentes avec les études du rapport
Si l’on examine les chiffres présentés dans les études du rapport des experts,
– la moyenne du trafic journalier en section urbaine de l’A35 est de 155 000 véhicules/jour en 2010
cf. Tableau trafic 2010 (page 32)
– la moyenne du trafic journalier en section urbaine de l’A35 (scénario GCO seul, à péage)  serait en 2025 de 168 863 véhicules/jour soit une augmentation de + 9 % !! (par rapport à 2010)
cf. Tableau trafic prévisionnel 2025, scénario GCO seul, à péage (page 40)
– la moyenne du trafic journalier en section urbaine de l’A35 (scénario PDU + GCO à péage) serait en 2025 de 149 148 véhicules/jour soit une baisse de 3,8 % !! (par rapport à 2010)
cf. Tableau trafic section prévisionnel 2025, scénario PDU + GCO à péage (page 41)

Conclusions :
– Le scénario GCO seul conduit en 2025 à une augmentation de trafic de 9 % par rapport à 2010
– Le soit-disant « meilleur » scénario : « GCO + PDU »  conduit en 2025 à une baisse du trafic de 3,8 % par rapport à 2010. Le même calcul effectué aux heures de pointe donne des résultats sensiblement identiques. Bref, avec un GCO à environ 600 à 700 M€ (combien de financement public ?) et une requalification de l’A35 (PDU), estimée à 200 M€ d’argent public, on arrive à seulement 3,8% de trafic en moins par rapport à 2010 : tout ça pour ça ! Alors même que l’Aspa estime qu’il faudrait que le trafic baisse d’environ 50% pour être conforme aux demandes européennes concernant la pollution aux particules et aux oxydes d’azote.
– Transformer (pour 200M€ !) l’A35 en boulevard urbain alors même que le trafic 2025 reste à 149 148 v/j est complètement impossible.
– Le GCO déversera en outre 14 000 v/j en plus sur l’autoroute de Hautepierre, déjà saturée aux heures de pointe (DRE « dossier pour un débat » 1999, page 86). Comment croire que la pollution à Strasbourg peut baisser ?
– Ces chiffres montrent bien que les bonnes solutions sont à chercher ailleurs et que l’argent public y serait bien mieux investi (voir « appel des maires pour les solutions cohérentes », tout à fait en phase avec les politiques régionales).
Autres incohérences du rapport
Page 32 : Les experts constatent une baisse des bouchons et des ralentissements entre 2010 et 2012. Pourquoi ne pas donner le tableau du trafic A35 en 2012 (au lieu de celui de 2010) ? Les ratios 2025/2012 seraient d’évidence plus décevants encore que ceux 2025/2010.

Carte page 31 : Les experts se servent d’une carte ancienne où même le pont Pflimlin n’apparaît pas, ce qui montre bien que l’aspect transfrontalier a été complètement occulté. L’analyse des flux de grand transit est inexistante. Les chiffres concernant les camions ne tiennent pas compte de l’enterrement (provisoire ?) de l’écotaxe PL. Au demeurant, la comparaison 2025 (scénario PDU+GCO) avec 2010 donne seulement 11,1 % de PL en moins sur l’actuelle A35. Il est inconcevable de prendre une décision concernant un axe nord-sud avant de mettre enfin en place l’écotaxe (cf motion récente de la région) et d’en mesurer les effets.

Selon nous, les vrais enjeux, pour la part routière, concernant le bassin de déplacement strasbourgeois sont :
– l’avenir de l’actuelle A35
– l’indispensable barreau CUS NORD – CUS SUD (où ? actuelle A35 ? VLIO ? Sachant que le GCO prend trop loin et ne permet pas au flux économique de relier Schiltigheim à la Meinau ou Bischheim à Illkirch par exemple)
– Le péage et l’écoredevance (où ? Sur quels axes ?…). A noter que les géographes (Raymond Woessner) et les architectes-urbanistes qui envisagent l’éventualité d’un GCO estiment tous qu’il ne pourrait avoir une quelconque et relative utilité que gratuit. Qui va, dès lors, sortir les 600 à 700 M€ qu’il coûterait ?
Alsace Nature est plus que jamais déterminée à contrer ce projet inutile et destructeur. Des actions concrètes seront prévues dans les prochains temps : nous comptons sur votre soutien !

GCO : rentabilité et requalification de l'A35

GCO : rentabilité et requalification de l'A35

–  D’après un article publié dans les  DNA  le 29/12/2013  intitulé : « A35: exit les camions en transit »
« La rentabilité financière du projet du Grand Contournement ouest sera liée à l’interdiction du transit des poids lourds sur l’A35. »
« En moyenne, à hauteur de Cronenbourg, l’A35 voit passer 163 000 véhicules dont 14 000 poids lourds (chiffres 2012).
Selon les estimations des services de l’État reprises par les auteurs du rapport qui relance le projet de contournement, le trafic de transit représenterait, selon les jours et les heures, de 20 % à 50 % du trafic total.
Un scénario, qui associerait aménagements sur l’A35 et construction du GCO, permettrait, selon les experts, de faire baisser le trafic global de 14 %, et de 20 % à 26 % pour ce qui est de la circulation de poids lourds. »
 
dans un second article, intitulé : « STRASBOURG Circulation Quel scénario pour la requalification de l’A35 ? » , on peut lire :

« La relance du projet de contournement autoroutier de Strasbourg s’accompagne d’une relance du projet de requalification de l’A35. État, communauté urbaine, région et département se disent prêts à financer les études opérationnelles. »
« En ce qui concerne le coût, il est question depuis plusieurs semaines de 150 à 200 millions d’euros. Selon la région, une ligne de 20 millions d’euros est prévue au prochain contrat de plan non encore signé pour les études opérationnelles. « Le coût sera tributaire de l’option choisie, prévient Guy Treffot. On peut aller du simple coup de peinture à bien plus s’il faut revoir des bretelles, des insertions, ou reprendre et renforcer des bandes d’arrêt d’urgence pour y faire circuler des bus, par exemple ». »
 
Tout cela montre bien que les problèmes sont en train d’être pris à l’envers : au lieu de chercher à réduire le trafic, on prend comme postula de base la construction de cette autoroute, puis on va créer les conditions pour la rendre rentable : interdiction des poids lourds sur l’actuelle A35, requalification de l’A35 avec financement par les collectivités locales (= contribuables) et puis ajustements sur les prix du péage …
 
 

GCO – Tout ça pour ça…

AfficheGCOSW-300pxVoilà plusieurs semaines que tout le monde traque la sortie du « fameux » rapport. C’est chose faite puisque le Préfet le présentera à la presse cet après-midi en présence du Président de la Région, du Président du Conseil Général et du Maire de Strasbourg.
Les associations clairement opposées à la poursuite du GCO resteront sur le trottoir… sans doute pour ne pas gâcher cette « belle fête ». Que penser de cet empressement à faire de grandes annonces alors que le rapport n’a pas encore été diffusé aux acteurs locaux ? Le rapport Duron, intitulé Mobilité 21, qui renvoyait le projet du GCO après 2030, n’a pas eu les mêmes honneurs… Dans un système qui se prétend démocratique, nous attendons que ce rapport soit présenté dans les instances délibératives des collectivités concernées et débattu avant toute décision. L’implication de l’ensemble des protagonistes en amont de ces délibérations est une absolue nécessité. Nous regrettons fortement que le rapport n’ait pas été présenté en priorité aux acteurs qui ont été auditionnés par les deux ingénieurs avant d’être rendu public de manière unilatérale. Cela montre bien la manière dont fonctionne cette oligarchie du béton.
Pour autant, c’est bien un non évènement auquel nous assistons puisque les conclusions de ce rapport étaient écrites dès le départ et la rencontre avec les dits experts n’a fait que confirmer nos craintes sur le sujet. Il faut faire un barreau routier Nord-Sud, qu’on va tenter de euphémiser. Mais du béton reste du béton, quel que soit son enrobage. Il n’est pas étonnant que des ingénieurs des Ponts proposent de construire des routes. D’ailleurs, ceux-ci l’ont même dit lors des entrevues : leur mission n’est pas d’analyser le contexte économique et/ou environnemental mais uniquement le volet transport.
Drôle d’attitude dans ces temps de rigueur que de faire des préconisations d’une telle importance sans prendre en compte le coté budgétaire et que dire de la non analyse des enjeux naturalistes et environnementaux. Nous avions dénoncé cette carence dès le 9 septembre 2013 par lettre au Ministre de l’écologie. Stéphane Giraud, Directeur d’Alsace Nature précise « la France reste sous le coup d’une condamnation pour non respect de ses engagements européens dans la conservation du Grand Hamster, le dossier est ouvert auprès de la convention de Berne et une pétition est toujours en cours au sein du parlement européen. Tout cela pourrait conduire à aggraver la situation de l’Etat français en matière de contentieux européen. De plus, la seule réponse apportée par l’Etat et les collectivités à ce sujet est de parler de compensation. D’ailleurs, si celle-ci fonctionnait, il y a longtemps que la situation du Hamster serait meilleure en France. C’est un leurre pour ne pas dire un mensonge ».
Ainsi, l’objectif de ce rapport et des préconisations que dressent les experts est clairement établi : assurer un axe Nord-Sud à l’échelle nationale et européenne pour le transit routier de marchandise. Nous sommes bien loin des publicités et beaux discours parlant du bien-être des strasbourgeois.
Maurice Wintz, Président Régional d’Alsace Nature complète « Nous constatons que dans un même mouvement le gouvernement et l’opposition remettent en question l’écotaxe et relancent le GCO. Quelle belle unité dans la fuite en avant ! On ne peut pas faire mine de s’inquiéter du changement climatique et poursuivre des politiques de ce type. »
Au final, la relance du GCO est très révélatrice de l’incapacité de notre société à se remettre en cause, malgré les alertes de plus en plus nombreuses ressenties des crises à venir. Le GCO pourra devenir le symbole de la cécité de nos dirigeants, et surtout des petits calculs à court terme, des intérêts des groupes de pression « économiques » et des politiques qui leur sont inféodés.
Alsace Nature se questionne sur la bonne méthode pour être entendu actuellement : faut il bruler des portiques ? Porter des bonnets rouges ? Créer des barrages routiers ? Occuper des terrains ?
 
Documents complémentaires :
GCO : il vous en donne davantage…
Affiche StrassWars
Affiche Hamster GCO

L'après-GCO – Courrier au Président du Conseil Général de l'Environnement et du Développement Durable

Alsace Nature vient d’envoyer, avec le soutien du collectif GCO NON MERCI, de la FNAUT et d’ASTUS, un courrier au Président du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable, rappelant que le GCO ne ferait qu’empirer la situation des mobilités et de la pollution sur Strasbourg et sa périphérie.
Cinq points sont détaillés pour démontrer que le GCO serait, selon le cas, inefficace ou contre-productif.
L’invitation est faite à tous les acteurs concernés par ces sujets de ne plus attendre pour mettre en place collectivement l’après-GCO.
Lien pour télécharger le courrier ci-dessous
http://ftp.alsacenature.org/PUBLIC/PRESSE/G4133-SSi-41-MW-2013.pdf

GCO : le rapport remis au ministre des transports en septembre ?

D’après un article paru dans les  DNA, le 17 juillet 2013,
le rapport sur le GCO devrait être remis mi-septembre au ministre des transports.
« Les deux inspecteurs en charge de la mission d’expertise sur les transports à Strasbourg -et qui ont donc à examiner les questions soulevées par le projet de Grand contournement ouest-devraient remettre leur rapport au ministre des transports Frédéric Cuvillier en septembre. »
VOIR l’article en ENTIER

Ligne LGV Mulhouse-Belfort : repoussée après 2030

Suite à la conférence de presse que nous avions organisée le 2 juillet,
L’Alsace a publié un article le 4 juillet 2013 : intitulé « Alsace Nature réaffirme son opposition à la LGV Mulhouse-Belfort »
Extrait :
« Alsace Nature milite pour que la priorité soit mise sur les réseaux locaux et cite par exemple la création d’une troisième voie entre Strasbourg et Bâle qui permettrait de développer le fret « et serait beaucoup plus rentable » ou encore le raccordement du Sundgau à la gare TGV de Belfort-Montbéliard, la liaison entre Colmar et Fribourg, le raccordement à l’EuroAirport, la réouverture de la ligne Bollwiller-Guebwiller, l’extension du réseau tram-train, etc. « Avec un coût moyen d’un million d’euros pour un kilomètre de ligne classique, contre 30 millions le kilomètre pour le TGV, on peut gagner beaucoup plus que dix minutes pour la qualité de vie des Alsaciens » , affirment les membres d’Alsace Nature. Ils insistent également sur la nécessité d’améliorer le cadencement des trains et l’accessibilité des gares : « On perd souvent bien plus de dix minutes dans les correspondances ou pour trouver une place de parking avant de prendre le TGV » , remarque Daniel Reininger.

L’association dénonce aussi « les dégâts énormes sur la biodiversité » qu’induirait un tel chantier. Destruction de milieux naturels remarquables (près de 30 ha de forêt entre Reiningue et Lutterbach) et de plantes protégées, mais surtout grignotage des terres agricoles (35 ha à Reiningue, 7 ha à Lutterbach). « On n’a plus les moyens aujourd’hui d’un tel projet » , conclut Daniel Reininger. Si le report du chantier est annoncé mardi prochain, ce sera « un soulagement » , confirme Jean-Paul Lacote, président d’Alsace Nature 68« 

LIRE l’ARTICLE en ENTIER
 
Le gouvernement a suivi les conclusions de la commission « Mobilité 21 » et repoussé après 2030 l’achèvement de la seconde phase de la branche Est de la LGV Rhin-Rhône.
« L’Alsace est bien dotée »

« Votre région est bien dotée : la première phase de la LGV Est européenne a permis d’engager un chantier de 4,3 milliards, la première phase de la branche Est de la LGV Rhin-Rhône un chantier de 2,3 milliards, la deuxième phase de la LGV Est européenne représente un chantier de 2 milliards. Avouez que ce n’est pas rien », avait répondu Frédéric Cuvillier à une interpellation du sénateur Jean-Marie Bockel.« 

LIRE l’article de l’ALSACE sur ce point