Retour sur la manifestation contre l’implantation d’un méthaniseur à Munchhouse (68)

Retour sur la manifestation contre l’implantation d’un méthaniseur à Munchhouse (68)

Alsace Nature et l’association Hardt environnement appelaient à une manifestation le 5 juin dernier contre un projet de méthanisation, porté par la société Kaligaz regroupant 3 agriculteurs à Munchhouse, près de Mulhouse. Ce projet, tel qu’il est prévu, présente des risques pour l’environnement et tout particulièrement pour la ressource en eau potable.

Cette usine de méthanisation serait en effet construite à proximité d’un puits de captage d’eau potable
qui alimente 4 communes. Le syndicat des eaux local a même pris position contre ce projet qui pourrait engendrer de sévères pollutions, dans une zone de forte sensibilité de la nappe phréatique.

M. Peterschmitt, l’un des porteurs du projet, possède déjà un méthaniseur à Andelnans, dans le territoire de Belfort. Il présente son exploitation comme une solution pour les questions climatiques car cela permettrait de valoriser des déchets en captant le carbone.

Or, ce n’est pas si simple. Interrogés par Thibault Vetter, journaliste pour Rue89Strasbourg, les experts expliquent que la méthanisation engendre des risque importants pour l’environnement et la santé. (cf article ICI)

Jean-François Fleck, expert sur les questions de méthanisation pour France Nature Environnement, estime que « le procédé industriel de la méthanisation produit de grandes quantités de digestat, polluant pour l’air et l’eau. Le modèle économique de ces structures prévoit d’épandre ce digestat sur les cultures. Il émet beaucoup de dioxyde d’azote, selon  dangereux pour les poumons et le sang.

« Quant à Daniel Chateigner, physicien membre du Comité scientifique national pour la Méthanisation raisonnée (CSNM), il trouve « absurde de dire que la méthanisation est une solution » pour le climat : « Le digestat est très volatile et contient de l’ammoniac, qui se disperse dans l’air, s’oxyde et développe du protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre 300 fois plus puissant que le CO2. »

Rue89 Strasbourg a consulté une note de l’Agence de l’eau Rhin Meuse, datée du 25 juin 2019. Elle décrit
« une dégradation significative de la qualité de l’eau à cause de la méthanisation dans la zone où
l’agglomération de Metz prélève l’eau potable ». L’instance publique affirme aussi que « les digestats
sont facilement lessivables. » En d’autres termes, l’eau de pluie transporte ces éléments dans le sol.

La pollution des eau serait d’autant plus facilitée que les sols de La Hardt agricole, où se situe Munchhouse, sont connus pour être particulièrement perméables.
« C’est d’ailleurs en « considérant la sensibilité de la nappe phréatique d’Alsace à Munchhouse », que le préfet du Haut-Rhin a refusé le permis de construire d’une porcherie, exactement sur le même emplacement que le projet de centrale de méthanisation, dans un arrêté préfectoral du 5 décembre 1997. »

Les habitants ont reçu le soutien de la présidente du Syndicat Intercommunal d’adduction en Eau Potable de Munchhouse et Environs, qui s’inquiète du risque de pollution de la nappe. Le syndicat a voté contre le projet.

Interrogée aussi par le journaliste, « elle s’inquiète du fait que le capital social de Kaligaz est de
seulement 10 000 euros : « C’est loin d’être suffisant. En cas de problème, c’est la commune qui devra
payer la dépollution, ou de nouvelles installations. » »

Etant en dessous du seuil de 30 tonnes d’intrants par jour (sont prévus 29,9 tonnes d’intrant par jour !!), aucune étude d’impact environnemental n’est nécessaire. Or, dans le plan d’épandage, on apprend qu’il est « possible que l’unité Kaligaz passe par la suite » au-delà des 30 tonnes.

Daniel Reininger, pilote du réseau Eau d’Alsace Nature, commente :
« C’est beaucoup plus simple de lancer un projet sous un statut peu contraignant, et, une fois qu’il existe déjà, de demander des dérogations pour passer à une activité plus intensive. La procédure sera une formalité. Ce n’est ni plus ni moins qu’une stratégie grotesque pour éviter la prise en compte des enjeux écologiques. » 

Des recours juridiques contre ce projet sont à l’étude.

Alsace Nature s’apprête également à demander une évaluation environnementale au préfet. Me François Zind, qui représente l’association environnementaliste, explique la démarche : « Vu la dimension du projet, la sensibilité du site et le fait que celui-ci est placé en zone Natura 2000, donc reconnu pour son intérêt biologique, la préfecture devrait accepter. Sinon, nous contesterons le refus devant le tribunal administratif. »

Selon Jean-François Fleck, de France Nature Environnement, la méthanisation n’est pas motivé par l’intérêt général de la production vertueuse d’énergie, mais par des enjeux financiers : « Si on suit la Région, en 2030, il y aura un méthaniseur tous les 12 kilomètres en zone agricole, et tous les 5 kilomètres en 2050. L’épandage impliquerait une pollution massive de la nappe phréatique. Les unités doivent être alimentées par des cultures en plus des déjections d’animaux. Une immense partie de la surface agricole serait alors utilisée dans ce but. C’est insensé. »

Daniel Reininger, d’Alsace Nature, est implacable : « Nous sommes bien-sûr favorables aux énergies alternatives, mais là, c’est de l’agrobusiness. Nous sommes contre ce projet. La méthanisation à grande échelle aura des impacts dramatiques sur l’environnement. C’est une voie qui va à l’encontre de la transition vers une agriculture paysanne et nourricière. La direction à prendre, c’est exactement l’inverse. »

Près de trois cent personnes ont manifesté le samedi 5 juin.

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Alsace Nature soutient l’association Hardt environnement dans son combat contre l’implantation d’un grand méthaniseur à Munchhouse et appelle à participer à la

 

MANIFESTATION LE 5 JUIN 2021

A 14h place de l’Eglise MUNCHHOUSE

 

L’installation de méthanisation agricole en projet à Munchhouse à l’Est d’Ensisheim concentre les défauts qui en font une bombe à retardement pour l’environnement et la nature : dangers pour l’eau de la nappe phréatique, la ressource principale pour la production d’eau potable, trop grandes distances pour l’acheminement des produits pour alimenter le digesteur, épandage des résidus de la digestion (digestat) du Nord au Sud du département, risques de détérioration accrue des terres et prairies, biodiversité impactée, …
(voir nos infos : ICI)

 

Les 2 porteurs du projet opèrent depuis plusieurs années dans le Territoire de Belfort un méthaniseur sous un feu nourri de contestations (y compris mise en demeure par le préfet du Territoire de Belfort pour non conformités).

 

Si de nombreuses stations de méthanisation sont correctement conduites, nous craignons que le projet de Munchhouse n’en fasse assurément pas partie.

 

Nous espérons que vous serez nombreux à vous mobiliser contre ce projet.

Agence du climat de l’Eurométropole de Strasbourg : les associations impliquées !

Agence du climat de l’Eurométropole de Strasbourg : les associations impliquées !

Mercredi 21 avril 2021 s’est tenue l’assemblée constitutive de l’Agence du climat de l’EMS. Cette Agence est constituée de 4 collèges (collectivités, entreprises, chambres consulaires, associations) et a pour objectif de susciter, d’accompagner et de soutenir toutes initiatives apportant des réponses aux enjeux climatiques au sens large (économies d’énergie, mobilités durables, énergies renouvelables, consommation, biodiversité…).

Alsace Nature salue cette initiative de l’EMS qui devrait permettre de signifier clairement les priorités et d’augmenter les moyens en faveur d’une politique, non pas seulement de transition, mais de rupture écologique. Les enjeux climatiques, écologiques et sociaux sont colossaux dans la mesure où nos modes de vie et de fonctionnement restent collectivement non soutenables. Nous n’arriverons pas à répondre à ces multiples défis par quelques ajustements à la marge, mais il convient d’agir au cœur de notre modèle socio-économique. Cela signifie que l’Agence du climat doit donner le signal d’une transformation réelle qui suppose aussi des choix politiques forts qui passent par le courage du renoncement à certains projets obsolètes ou contraires à ces objectifs (on peut penser à des projets routiers comme la VLIO).

La réussite passe aussi par l’implication citoyenne et c’est là que la présence des associations au sein de l’Agence prend tout son sens. Les habitants ne sont pas que des réceptacles passifs d’un discours homogénéisant, mais ils sont capables d’initiatives et de regard critique, adaptés à leur contexte particulier. Les associations, dans leur diversité, sont en mesure, avec d’autres, de stimuler, de démultiplier et de problématiser ces questions au profit d’un engagement collectif plus large et durable. Cela suppose également que l’Agence du climat leur mette à disposition des moyens adéquats qu’elles sauront démultiplier par leur engagement bénévole.

 

A l’issue de l’Assemblée constitutive, le collège associatif du Conseil d’administration est composé des associations suivantes :

Alsace Nature : Bruno Ulrich (Christian Ledunois) / poste de suppléant à pourvoir
Alter Alsace Energies : Christophe Hartmann (Annie de Larochelambert) / poste de suppléant à pourvoir
Emmaüs Mondo’ : Thierry Kuhn / Eco-quartier Strasbourg : Emmanuel Marx
Chambre de Consommation Alsace : Raymond Haeffner / FNAUT GE, François Giordani
SINE : Frédéric Deck / poste de suppléant à pourvoir

Les associations ont décidé de fonctionner en véritable collectif afin de permettre une parole coordonnée et collégiale au sein du Conseil d’administration et du Bureau.

 

Le Bureau est composé comme suit :

Présidente : Danielle Dambach (EMS)
Assesseur : Marc Hoffsess (EMS)
Vice-président : Bruno Ulrich (Alsace Nature)
Assesseur : Christophe Hartmann (Alter Alsace Energies)
Secrétaire : Laurent Schmitt (Université de Strasbourg)
Assesseur : Jean-François Husson (Atmo grand Est)
Trésorier : Piero Calvisi (CRESS)
Assesseur : Jean-Luc Heimburger (CCI)

[Communiqué de presse] Méthanisation à Munchhouse : projet inacceptable en l’état pour Alsace Nature

[Communiqué de presse] Méthanisation à Munchhouse : projet inacceptable en l’état pour Alsace Nature

Menace pour la nappe phréatique

En 1997, le Préfet du Haut-Rhin avait rejeté par arrêté préfectoral l’autorisation d’exploiter une porcherie à Munchhouse sur le site du projet actuel de méthaniseur porté par la société Kaligaz, en considérant la sensibilité et la vulnérabilité de la nappe phréatique, notamment à cause de sols particulièrement perméables. Depuis, les sols n’ont pas changé, le projet de méthanisation menace à nouveau la qualité de l’eau destinée aux consommateurs locaux.

Entre temps, la Directive Cadre Européenne sur l’Eau (DCE) a institué un principe de non dégradation, ce qui veut dire que l’Etat ne peut autoriser de nouvelles activités susceptibles de dégrader la qualité de l’eau. Comme nous le savons la nappe phréatique alsacienne est déjà lourdement impactée par les nitrates et les pesticides (mais aussi les pollutions industrielles), elle est classée zone vulnérable aux nitrates et a pour objectif dans le nouveau Schéma Directeur d’aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE Rhin) d’atteindre le bon état chimique en 2027 (de l’eau potable sans traitements). Rappelons également que l’eau est un bien commun et sa protection d’intérêt général.

Ce projet est aujourd’hui très controversé et le syndicat intercommunal d’adduction d’eau potable y est unanimement opposé.

Procédures administratives contournées

Afin de pouvoir aboutir, ce projet nécessite 2 procédures administratives : un permis de construire (PC) et une déclaration de l’installation qui suivant son classement sera soit soumise à déclaration uniquement (D), à enregistrement (E) ou à autorisation (A).

Pour le permis de construire, dans le PLUI soumis à approbation le terrain est inconstructible et il est nécessaire de réaliser une procédure de modification du PLUI pour l’inscription de la zone agricole en terrain constructible. La commune ne peut donc pas délivrer de PC, seul le préfet pourrait délivrer ce dernier  sur la base du Règlement national d’urbanisme ( RNU)… mais cela constituerait une façon contestable de contourner la consultation du public et la possibilité d’expression de l’opposition locale !

Concernant la procédure de classement de l’installation, du fait du dimensionnement du projet tel que présenté à l’administration, la catégorie de l’exploitation nécessitera une simple déclaration et non une autorisation. Cela signifie que la règle de base est alors l’autocontrôle par l’exploitant de l’installation. Pourtant le pétitionnaire a déjà clairement dit qu’il comptait très vite passer dans une catégorie supérieure qui serait elle soumise à enregistrement ou à autorisation si le projet déclaré aujourd’hui recouvrait cette taille future. Or le passage d’une installation déjà existante en une catégorie supérieure ne présente pas les mêmes contraintes environnementales. C’est donc un moyen inacceptable destiné à minimiser la prise en compte des enjeux environnementaux !

Par ailleurs, nous sommes très surpris de constater que la responsabilité financière de la société se limite à 10.000 €. Avec un tel capital, la société serait dans l’impossibilité de financer les conséquences d’une pollution importante en cas d’accident.

Dossier d’impact incomplet
et avec de sérieuses menaces environnementales

Le dossier est largement incomplet et contient beaucoup d’imprécisions, tant sur le site d’installation que sur l’épandage.

Les fosses prévues sont des fosses semi enterrées, sans double cuves et avec un stockage des digestats à l’air libre. Qu’en sera t´il en cas de fuite ? Et quid du traitement des eaux usées pluviales et des lixiviats ?

Ce dossier reste sur des généralités sans mesures d’impacts. Une étude préalable d’épandage doit pourtant préciser l’innocuité des digestats notamment en prévoyant les caractéristiques des digestats à épandre. Les épandages sur les sols caillouteux tel qu’on les rencontre dans la HARDT ne sont pas comparables avec des épandages dans le Sundgau sur des sols limoneux. Les risques et impacts sur l’eau sont incomparables (dans un cas la nappe et dans l’autre les cours d’eau). Or l’analyse obligatoire des sols a été faite seulement sur 10 des 45 parcelles ! De plus, sur certaines parcelles des plans d’épandage différents se superposent et aucune donnée sur l’impact global n’est présentée.

Le plan d’épandage présenté par le porteur de projet concerne des communes très éloignées et certaines parcelles y figurent alors que exploitants et propriétaires ne sont pas au courant. Toutes les parcelles sont en zones vulnérables Nitrates et certaines parcelles sont situées à l’intérieur de périmètres de protection du captage d’eau. En cas de contamination et par conséquent de non atteinte des objectifs de la Directive Eau Potable, le projet risque de créer un nouveau contentieux européen pour la France.

Le bilan carbone en question

Aucune étude d’impacts des transports ni pour les intrants ni pour les digestats n’a été faite. Or ces derniers vont circuler sur de grandes distances. Quel est le solde positif de production d’énergie après avoir déduit toutes les consommations nécessaires au fonctionnement ? et quel en sera le bilan carbone ? Étant donné que l’installation est sans lien direct avec une exploitation agricole périphérique, sa place ne serait-elle pas dans une zone industrielle (usine à gaz…) et une localisation qui minimiserait les trajets ?

Plus globalement, Il existe une forte sensibilité environnementale des zones géographiques susceptibles d’être affectées par ce projet, une évaluation d’impact environnemental est donc nécessaire sur l’ensemble des zones concernées.

Alsace Nature est favorable aux énergies alternatives et renouvelables, mais pas n’importe comment et n’importe où ! En l’état actuel, ce projet est inacceptable. Il comporte de nombreuses lacunes et approximations avec des risques de pollution et une surconsommation d’énergie.  Dans un contexte de transition écologique et de reconquête de la qualité de l’eau, il convient donc de s’assurer que ce projet ne se fasse pas au détriment de la qualité d’eau, de la biodiversité, et que les circuits d’approvisionnement et de transport ne compromettent pas les efforts de réduction de l’empreinte carbone.

Pour une vraie loi CLIMAT, marchons le 27 mars à Mulhouse et le 28 mars à Strasbourg et Saint-Louis !

Pour une vraie loi CLIMAT, marchons le 27 mars à Mulhouse et le 28 mars à Strasbourg et Saint-Louis !

 

Pour une vraie loi climat, marchons les 27- 28 mars !

La Convention Citoyenne pour le Climat lance un appel à la mobilisation à l’occasion d’une Marche pour le Climat, le dimanche 28 mars.

La Convention citoyenne a estimé que la loi climat qui sera votée le 29 mars au Parlement était une blague et valait la note moyenne de 2,5/10. C’est le dernier texte législatif du quinquennat consacré à l’environnement. Le 28 mars, à la veille de l’entrée du texte de loi à l’Assemblée Nationale, nous nous mobilisons pour exiger une loi ambitieuse et défendre les mesures proposées par les 150 membres de la Convention Citoyenne pour le Climat, aux côtés d’autres organisations (associations et ou collectifs),

En Alsace plusieurs marches sont  prévues :

(dans le respect des consignes sanitaires – port du masque),

  • A MULHOUSE, LE SAMEDI 27 MARS

RDV : place Franklin à Mulhouse 14h30

Lien vers l’événement facebook : https://www.facebook.com/events/1779926328852906

 

  • A STRASBOURG, DIMANCHE 28 MARS

le rassemblement pour le départ de la marche aura lieu sur la place de la République à 14h.

lien vers l’événement facebook : https://www.facebook.com/events/767288630876272?

 

  • A SAINT-LOUIS, DIMANCHE 28 MARS

RDV au FORUM à partir de 10h30, départ du cortège à 11h.
Confection de banderoles sur place ! (Apportez cartons et feutres !)

lien vers l’événement facebook : https://www.facebook.com/events/207394607849494/

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COMMUNIQUÉ COMPLET

En octobre 2019, la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC), décidée par Emmanuel Macron, et composée de 150 citoyennes et citoyens français⋅e⋅s de plus de 16 ans tiré(e)s au sort, commençait ses travaux avec le mandat de définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990) dans un esprit de justice sociale.

Emmanuel Macron avait promis de soumettre « sans filtre » les propositions de cette Convention au vote du Parlement. À partir du 29 mars, le projet de loi « Climat et Résilience », élaboré par le gouvernement d’après les 149 propositions de la CCC, sera examiné en session plénière à l’Assemblée Nationale.

Or, la Convention Citoyenne a accordé les notes de 3,3 sur 10 à la prise en compte par le gouvernement de ses propositions, et de 2,5/10 à l’évaluation du degré auquel « les décisions du gouvernement relatives aux propositions de la CCC permettent […] de s’approcher de l’objectif fixé » [par le président de la République]. C’est le dernier texte législatif du quinquennat consacré à l’environnement. L’Assemblée nationale a maintenant le pouvoir de l’améliorer par des amendements.

Le 28 mars, à la veille de l’entrée du texte de loi à l’Assemblée nationale, nous nous mobilisons pour exiger une loi ambitieuse et défendre les mesures proposées par les 150 membres de la Convention Citoyenne pour le Climat.

 

 

Si vous souhaitez interpeller votre député dans le cadre de la campagne « Projet de loi Climat & Résilience », c’est possible !
Il vous suffit de compléter le formulaire ci-dessous :

projet de Loi Climat-Résilience

Interpellons nos député(e)s dès maintenant sur le projet de loi #ClimatResilience – en quelques clics, vous pouvez montrer que les citoyens attendent de leurs représentants, des engagements forts et ambitieux pour notre avenir. Mobilisez-vous !

pour interpeller vos député(e)s, complétez le formulaire

[Communiqué de presse] Gérer l’eau ? Pourquoi pas… mais pour plus de naturalité !

[Communiqué de presse] Gérer l’eau ? Pourquoi pas… mais pour plus de naturalité !

 

Alsace Nature, partage évidemment les préoccupations des agriculteurs alsaciens de la FDSEA 68 sur la gestion de l’eau exprimées dans l’article des Dernières Nouvelles d’Alsace du samedi 6 février : « Constituer des réserves d’eau pour ne pas en manquer l’été« ).

Le sujet fait généralement la une de l’actualité lors de situations d’excès ou de manque d’eau, alors que c’est bien toute l’année que nous devons porter une attention particulière à l’eau.

Il faut aussi rappeler que les crues sont un phénomène naturel et nécessaire au bon fonctionnement des cours d’eau et des zones humides. Elles font partie des services gratuits fournis par la nature.

De même, on ne peut pas parler d’eau sans lier quantité et qualité. La Directive Cadre Européenne sur l’Eau impose que la nappe phréatique d’Alsace soit déclarée en bon état qualitatif et quantitatif d’ici 2027 et que son eau soit potable sans traitement, et notre devoir nous impose de la transmettre ainsi à nos enfants et petits-enfants. Nous mesurons l’enjeu que cela représente dans un délai très court et c’est donc bien l’engagement de l’ensemble des acteurs du territoire qui sera nécessaire pour y parvenir.

Le Ried dont il est question, a toujours été un lieu important pour l’alimentation de la nappe phréatique d’Alsace et son système de rivières phréatiques participe de l’équilibre entre alimentation et drainage. Historiquement les prairies, devenues rares,  jouaient un rôle majeur dans la rétention d’eau (en fonctionnant comme des éponges) et contribuaient à la filtration des eaux, nous fournissant ainsi gratuitement une eau potable.

Heureusement, comme le disent les agriculteurs, l’Alsace ne manque pas d’eau, et comme ils le proposent, il faut optimiser son utilisation.

Alors, oui favorisons l’alimentation de la nappe en période de crues par infiltration, mais partons d’un état des lieux objectif (quantitatif et qualitatif) pour proposer des actions d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique et des pratiques agricoles. Mais méfions-nous des fausses bonnes solutions.

Si un entretien mesuré des rivières phréatiques est possible, augmenter leur capacité d’écoulement pour ressuyer plus vite les inondations, diminuerait d’autant les volumes infiltrés et augmenterait le drainage de la nappe phréatique. Ces cours d’eau très fragiles, souffrent aujourd’hui d’apport de sédiments fins provenant des eaux ruisselantes sur des sols nus, colmatant les fonds, nuisant ainsi à leur fonctionnalité écologique. Il convient donc de traiter le problème à la source (les sols nus) et non de tenter « d’évacuer » le problème en aval.

Enfin, le « en même temps » ayant toujours une limite, vouloir un meilleur ressuyage et une meilleure rétention, n’est-ce pas demander le beurre et l’argent du beurre ?

La piste évoquée de profiter des canaux plus en amont pour diriger une partie des eaux vers la forêt (pour les gravières c’est moins évident) est une proposition intéressante et mérite un examen. Évidemment cela ne peut avoir de sens que dans la création de milieux alluviaux fonctionnels. De nombreuses forêts connaissaient des phases d’inondation dans le passé. Revenir à cela ne peut être que bénéfique pour les milieux naturels, la biodiversité et la qualité de l’eau.

Enfin, comment ne pas évoquer la reconquête des champs d’expansion des crues, notamment par le déplacement de certaines digues en amont sur l’Ill et de ses affluents. Ces travaux, destinés à retrouver des fonctionnalités historiques des systèmes fluviaux sont réalisables partout où les digues ne protègent pas directement des parties urbanisées.

Si nous voulons aborder de la manière la plus sereine possible les effets du changement climatique et préserver notre ressource en eau que ce soit en terme qualitatif ou quantitatif, le retour à des fonctionnalités plus naturelles est aujourd’hui indispensable. Nous y intègrerons aussi le retour à une couverture permanente des sols, et à des sols vivants qui sont des solutions largement éprouvées.

[Communiqué de presse] Stocamine : La méthode change mais le résultat est le même !

[Communiqué de presse] Stocamine : La méthode change mais le résultat est le même !

La Ministre vient d’annoncer qu’elle mettait une chape de béton sur le dossier de Stocamine en prononçant le confinement immédiat sans aucun retrait complémentaire de déchets.

Une nouvelle fois nous renvoyons aux générations futures nos excès, nos déchets, nos responsabilités !

Si sur la méthode la Ministre s’est plu à souligner qu’elle était la seule à s’être « bougé les fesses et à venir sur place » sur le fond nous assistons à un ukase parisien supplémentaire. Quel sens la « consultation du public » a-t-elle si l’écoute n’est pas au rendez-vous. Les alsaciens ont désormais l’habitude de ce genre de procédures puisque c’est devenu la règle de fonctionnement d’un État schizophrène. On annonce prise de conscience et mesures « inédites » mais on poursuit dans la lignée des décisions imposées et illégitimes.

Pensant sans doute faire un cadeau à la nappe d’Alsace la Ministre annonce le déblocage de 50 millions d’euros pour dépolluer des sites. Convient-il de rappeler qu’en l’état la décision de dépollution n’est que la stricte application de ce que l’État aurait du faire depuis bien longtemps.

Il n’y a pas de cadeau dans cette annonce : juste un respect des règles pour la dépollution des sites en surface, et une réelle bombe à retardement pour les générations futures en ce qui concerne Stocamine.

Après le Grand Contournement Ouest, la Contournante de Châtenois, les annonces présidentielles de téléphériques et de complexes hôteliers dans le Ried, et maintenant Stocamine. L’État se décrédibilise de plus en plus en Alsace, et légitime de fait la poursuite de projets destructeurs. Espérons que les collectivités locales sauront se montrer plus responsables envers notre environnement.

Le signal donné est terrible : pour Stocamine comme pour d’autres projets, la concertation n’est qu’une façade. Faut-il s’étonner que le citoyens aient de moins en moins confiance dans leurs « représentants » ?