Nettoyage de l’Ill 2022 – Plus d’une tonne de déchets collectée !

Nettoyage de l’Ill 2022 – Plus d’une tonne de déchets collectée !

Dans le cadre de la semaine européenne de réduction des déchets, Alsace Nature a organisé le 26 novembre 2022, la 6e édition de l’opération « Nettoyage de l’Ill » à Strasbourg. Cette année, l’événement s’est déroulé autour de la place Dauphine et devant le centre commercial Riv’étoile.

L’objectif de cette action, ouverte à tous les citoyens, était de collecter un maximum de déchets au fond de l’Ill, sur les berges et dans les parcs et rues voisines.

Citoyens, bénévoles et élus, tous réunis pour un même objectif.

Vers 14H, en introduction de l’événement , Marie Kneib, directrice adjointe d’Alsace Nature, a rappelé l’intérêt de ce type d’action de sensibilisation : les déchets, notamment les matières plastiques, ont un impact sur la faune aquatique, et sur la qualité de l’eau. Et, il ne faut pas oublier que chaque déchet qui se retrouve dans la rivière, peut se retrouver un jour dans l’océan, représentant là-aussi un danger pour certaines espèces marines. On a tous en tête les images de tortues de mer, avec des pailles coincées dans les narines ou des carcasses d’oiseaux marins échouées, avec plein de plastique à l’intérieur. L’important est de prendre conscience de la nécessaire réduction des déchets à la source car tout ne peut pas être recyclé.

Après un bref rappel des consignes de sécurité, 5 groupes d’une quinzaine de personnes chacun se sont élancés dans 5 lieux de collectes différents, accompagnés par un pilote d’Alsace Nature.

Marc Hoffsess, adjoint à mairie de Strasbourg, partenaire d’Alsace Nature pour cet événement, a rappelé l’engagement de la ville de Strasbourg et de l’Eurométropole pour faire progresser le tri des déchets et leur recyclage, pour limiter aussi à la source (ex par la mise en place de composteurs) et de campagnes de sensibilisation des habitants.

Plongeurs et Kayakistes à l’eau !

Des équipes de plongeurs de la FFESSM 67 ont exploré les fonds de l’Ill à la recherche des déchets immergés, les kayakistes de Strasbourg eaux vives  ont sillonné la surface, pendant que les bénévoles à pied ramassaient les détritus au sol.

Des associations présentent au côté d’Alsace Nature

Tout au long de l’après-midi, pendant que les volontaires collectaient les déchets, un village associatif s’est tenu à proximité des parcours de collecte. Alsace Nature, Sea Sheperd, Surfrider Fondation, , le CINE de Bussierre, Le cercle d’avirons de Strasbourg , ainsi que l’EMS ont présenté au public leurs activités et sensibilisé le public sur l’impact des déchets vis-à-vis de l’environnement et la santé.

Résultats de la collecte en chiffres et en images

DECHETS COLLECTES DANS L’EAU

DECHETS COLLECTES A TERRE

Le produit des différentes collectes a ensuite été analysé lors de l’animation « autopsie d’une poubelle », trié, puis conduit en déchèterie.

 

 

Liépvrette : chantier création de mare à Sainte-Marie-aux-Mines

Liépvrette : chantier création de mare à Sainte-Marie-aux-Mines

L’association BUFO et le groupe local d’Alsace Nature ont organisé ce 19 novembre 2022, un chantier de création de mares sur la commune de Sainte-Marie aux Mines.

Munis de leurs bottes, leurs gants, leur pelle ou leur pioche, 8 bénévoles motivés, encadrés par Nicolas Roser de BUFO, ont participé au chantier, malgré la météo un peu humide.

Il s’agissait de restaurer une mare forestière destinée à accueillir la petite faune aquatique et à sensibiliser les promeneurs à la biodiversité. Deux mares ont été creusées en faveur des amphibiens présents dans la vallée (Crapaud commun, Grenouille agile, Salamandre tachetée, Triton alpestre et Triton palmé)

 

Participez à la grande opération de nettoyage de l’Ill !

Participez à la grande opération de nettoyage de l’Ill !

 

Au secours ça déborde ! Vous n’en pouvez plus de voir ces déchets partout autour de vous ?

Cette année encore, Alsace Nature s’associe à de nombreux partenaires pour vous proposer une grande collecte de déchets à Strasbourg sur les berges et dans le lit de l’Ill. Cette opération est ouverte à tous les citoyens.

L’objectif est de collecter un maximum de déchets au fond de l’Ill, sur les berges et dans les parcs et rues voisines. Des équipes de plongeurs exploreront les fonds de l’Ill pour y remonter les déchets immergés, les kayakistes sillonneront la surface, tandis que des bénévoles à pied (vous !) ramasserez les détritus au sol. Le produit des différentes collectes sera analysé lors de l’animation « autopsie d’une poubelle », trié, puis conduit en déchèterie.

Un gouter bien mérité viendra égailler nos papilles suite à cette après-midi de labeur.

Cet événement se tiendra autour de la place Dauphine (devant Riv’étoile), le samedi 26 novembre 2022. Tout au long de l’après-midi, un village associatif d’activités et d’informations se tiendra à proximité des parcours de collecte.

Vous pourrez également poursuivre ces activités dans la convivialité sur le Marché OFF (place Grimmeissen) : conférence sur la thème de l’eau – concerts – buvette et restauration. Une belle soirée festive en perspective !

Nettoyage de l'Ill   Nettoyage de l'Ill - 2019

 

Pourquoi organiser une collecte de déchets autour de l’Ill ?

Tous issus des activités humaines, les déchets provoquent des ravages sur la biodiversité jusqu’à se retrouver parfois dans nos assiettes et impacter notre santé. Comment ? Les plastiques (en particulier) et autres déchets sont charriés par les vents jusque dans nos mers et océans, entrant en contact avec la faune marine… que nous consommons. Pas moins de 80% des déchets marins sont issus de l’intérieur des terres et acheminés en grande partie par nos cours d’eau. Ainsi même éloignés de la mer, nous, alsaciens partageons cette responsabilité.

VOIR TOUTES LES INFOS PRATIQUES

 

 

S’inscrire pour être bénévole avant et pendant l’événement

Pour que cette action se passe dans de bonnes conditions, nous aurions besoin de bénévoles affectés à plusieurs missions. Si vous êtes disponible, merci de vos inscrire ci-dessous

JE M’INSCRIS POUR ETRE BENEVOLE

 

 

 

Crues et inondations : quels risques en Alsace ?

Crues et inondations : quels risques en Alsace ?

 

M. Daniel Reininger, responsable du réseau EAU d’Alsace Nature était l’invité de l’émission « Alsace politique » du jeudi 13 octobre 2022 sur BFM Alsace, en compagnie de M. Thierry Schall, vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg.

Le thème du débat était : les risques en terme de crues et d’inondations en Alsace.

Mme Michèle Eschlimann, maire de Wasselonne est intervenue pour rappeler les épisodes d’inondation extrêmes survenus en 2016 dans sa commune et expliquer les actions mises en œuvre depuis pour limiter l’impact d’un tel événement dans le futur. (installation de fascines dans les champs, construction à venir de bassins de rétention d’eau en amont etc …).

Thierry Schaal a rappelé le contexte juridique avec la loi sur l’Eau qui impose la remise en bon état écologique et chimique des cours d’eau, ce qui implique des travaux de renaturation, de retravailler les courbes des lits des rivières (re-méandrages), la nécessité de préserver ou recréer des zones d’expansion des crues. Il est aussi nécessaire de mettre en place une réelle solidarité en les communes amont et aval d’un même bassin versant.

Daniel Reininger a insisté sur l’importance de retrouver des sols vivants grâce à un changement de pratiques agricoles (plus de prairies, ne pas laisser les sols nus, moins de tassements … )

Il a rappelé la nécessité absolue de prendre en compte les risques d’inondations et de crues dans le contexte de changement climatique actuel.  Pour l’instant, nous n’avons pas été assez loin dans la prise en compte de ces risques.

Pour limiter les dégâts, il faut s’appuyer sur la nature et non la contraindre comme cela a été fait avant. Il faut réussir à redonner une dynamique naturelle au cours d’eau, ce qui permet de ralentir le débit et éviter les catastrophes en aval.

Ce n’est pas toujours facile car l’Alsace est une région à densité de population forte mais dans tous les endroits où c’est possible, il faut « desserrer » les rivières, les laisser s’étaler .. Cela implique de trouver des concessions avec les propriétaires.

Le ministre de l’environnement a annoncé la mise en service d’une application « Vigicrues ». M. Reininger précise que le site internet existait déjà mais que l’application sur téléphone portable va permettre plus d’information de la population sur les risques. Il estime également qu’il faudrait aller plus loin et prévoir des alertes sms en cas d’urgence.

M. Schaal rappelle qu’un certain nombre de compétences dans ce domaine ont été transférés de l’Etat aux collectivités territoriales et que les moyens financiers en sont pas toujours suffisants. Il faut faire des choix en terme de travaux..

Daniel Reininger conclut en demandant la création d’un établissement territorial de bassin pour coordonner toutes les études et les actions à mettre en œuvre.

Voir l’émission en entier

[Communiqué de Presse] STOCAMINE : NOUVEAU REVERS POUR L’ÉTAT

[Communiqué de Presse] STOCAMINE : NOUVEAU REVERS POUR L’ÉTAT

Par deux décisions du 28 septembre 2022 (n°459524 et 459379), la 6ème chambre du Conseil d’État a donné tort au Ministère de la Transition Écologique et à la Société MDPA en rejetant les pourvois formés contre l’arrêt du 15 octobre 2021 de la Cour Administrative d’Appel de Nancy, qui avait annulé l’autorisation d’enfouissement définitif des déchets dangereux à Stocamine.

 

Pour rappel, la Cour Administrative d’Appel de Nancy avait prononcé, en octobre 2021, l’annulation du jugement du 5 juin 2019 du Tribunal Administratif de Strasbourg ainsi que de l’arrêté préfectoral du 23 mars 2017 qui autorisaient l’enfouissement définitif de plus de 40 000 tonnes de déchets toxiques. Cette annulation se basait principalement sur l’absence de garanties financières apportées par les MDPA.

 

La décision du Conseil d’État intervient suite à la contestation formée par l’État de contrer la décision de la Cour Administrative d’Appel de Nancy. Le Conseil d’État a estimé que les arguments soulevés par l’État consistant à considérer que la décision de la Cour d’appel reposait sur un vice de procédure (défaut de capacité et de garantie financière) « n’est pas de nature à permettre l’admission du pourvoi ».

 

L’annulation d’autorisation d’enfouissement des déchets devient de ce fait définitive. Le Préfet du Haut-Rhin est contraint de mettre à nouveau en œuvre une procédure d’évaluation environnementale, bien malgré lui et alors qu’avaient été tentés plusieurs contournements de cette décision de justice :
  • par amendement à la loi de finance considérée comme inconstitutionnelle par décision du Conseil Constitutionnel du 28 décembre 2021 N°2021-833
  • en prenant un arrêté de mise en demeure (normalement destiné à prendre des mesures conservatoires), mais détourné ici pour permettre la construction des travaux de barrages en béton et le remblayage du bloc 15 ayant pris feu en 2002 (et alors qu’une enquête pénale diligentée par Alsace Nature est toujours en cours pour essayer de déterminer la composition exacte des déchets stockés dans la mine) : ces travaux ont été suspendus par ordonnance du Tribunal Administratif du 25 mai 2022 ;
  • en tentant de passer en force contre cette suspension pour continuer la construction de 3 barrages en béton : travaux non autorisés suite à l’ordonnance du Tribunal Administratif de Strasbourg du 1er août 2022.
Il s’agit d’une défaite de plus pour les MDPA et l’État dans ce dossier à rebondissement. Et Alsace Nature maintiendra son devoir de vigilance environnementale pour l’autorisation à venir.

 

REVUE DE PRESSE

Eau potable : vers un permis d’empoisonner ?

Eau potable : vers un permis d’empoisonner ?

L’été 2022 aura marqué les esprits par l’absence de précipitations, des températures très élevées,  des cours d’eau totalement secs, des incendies etc.

Ces phénomènes, qui préfigurent les conséquences du dérèglement climatique que nous aurons à vivre demain, ne doivent plus être considérés comme « exceptionnels » mais ils vont être de plus en plus la « norme » et doivent interpeller les décideurs sur le changement de cap vital qui est nécessaire.

L’Alsace a longtemps été considérée comme étant à l’abri d’éventuels manques d’eau, car bénéficiant d’une ressource en eau inépuisable… avec une nappe phréatique de 35 milliard de m3. Pourtant, l’été que nous venons de vivre nous a montré l’impact d’une sécheresse sur l’ensemble du fonctionnement de notre société : cours d’eau à sec (et l’ensemble des services rendus par la nature qui disparaissent), industrie impactée, mobilité fluviale contrariée, restrictions pour les citoyens, etc.

Pendant la sécheresse où nous avons été les seuls à plaider pour une réflexion globale sur la situation (révision de l’arrêté cadre de 2012, le juste partage de la ressource eau, le changement de modèle agricole, le retour des cultures vivrières, etc.), pendant que l’Etat fermait les yeux sur les véritables responsables des déséquilibres quantitatifs.

Mais, au-delà des nouveaux problèmes quantitatifs et de partage de la ressource, une ancienne menace refait surface, moins médiatisée, mais que nous avons souvent dénoncée au cours des dernières années. Celle de la qualité de l’eau de la nappe phréatique d’Alsace !

En effet, depuis le mois de juin les préfets signent des arrêtés « portant dérogation pour la distribution d’une eau ne répondant pas à des limites de qualité réglementaires fixées pour les eaux destinées à la consommation humaine ».
Ce n’est pas un, ni deux arrêtés qui sont signés mais déjà une dizaine et d’autres sont en préparation. (Plusieurs centaines de milliers de consommateurs sont concernés).

Derrière ce jargon administratif se cache une réalité toute simple : les distributeurs d’eau sont autorisés pour 3 ans (renouvelables) à distribuer une eau qui va au-delà des limites de conformité !

Or, les molécules concernées sont issues de désherbants[1] (métolachlore ESA, métolachlore NOA, chloridazone dephenyl), autant dire un produit « de confort » pour l’agriculture, et personne ne découvre le problème. Bien au contraire, nous n’avons eu de cesse de demander des mesures de restrictions ces dernières années mais il a été préféré des mesures basées sur « le volontariat ». Nous en voyons aujourd’hui les effets de l’argent public a été injecté dans des mesures sans grands résultats et nous sommes très loin du principe fondateur : Pollueur/Payeur de gestion de l’eau.

C’est un véritable scandale dans l’indifférence la plus totale des pouvoirs publics.

Nous refusons cet état de fait ! Nous avons porté, et nous porterons devant les juridictions compétentes l’ensemble des arrêtés dérogatoires qui seront signés tant qu’un programme d’interdiction de ces molécules ne sera pas mis en œuvre. Il est possible de cultiver et de produire sans désherbant !

Plus largement l’inertie de l’Etat à prendre des mesures coercitives alors que la situation n’a fait que se dégrader depuis des décennies, est aujourd’hui à questionner. La fonction de l’Etat n’est-elle pas justement de protéger les biens communs et les ressources vitales pour les citoyens ? Est-il acceptable que ce soit le consommateur qui, au travers de sa facture d’eau, paye une dépollution largement évitable ?

Pour que nous puissions engager toutes les mesures nécessaires à faire entendre la voix des citoyens d’aujourd’hui et de demain, nous avons besoin de vous tous : dès maintenant faites un don pour sauver la nappe d’Alsace qui nous fournit 75% de notre eau qui doit être potable sans traitements !

FAIRE UN DON

 


[1] Les molécules concernées sont issues d’un désherbant utilisé en agriculture notamment pour le maïs et la betterave. Ce produit, commercialisé sous l’appellation S-Metolachlore se transforme dans le sol en métabolites (petites molécules issue du composé original). Ces dernière sont nommées métolachlore ESA et métolachlore NOA pour celles qui nous concernent