le 12 mars 2015
Communiqué:
Au cours de son périple alsacien Monsieur Sarkozy a donc décidé de faire une visite à la centrale de Fessenheim, histoire de glaner quelques voix supplémentaires lors des prochaines élections. Et ceci au lendemain de l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima. Belle élégance …
Il a bien choisi son jour, l’ex-président : le réacteur n°1 a redémarré depuis moins d’une semaine, après 7 jours passés à colmater une fuite, quant au réacteur n°2, il est arrêté depuis la fin février pour rechargement et travaux de réparation jusqu’au 9 avril au moins… Pas mal, pour une centrale censée « fonctionner pendant au moins dix ans »…
Mais ce qui est dommage, c’est que monsieur Sarkozy n’a rien appris, rien compris, et probablement pas réfléchi…
– Fessenheim rapporterait « 400 millions par an » ? Ce n’était déjà pas vrai en 2012 (le vrai chiffre est plus proche de 130 millions), mais notre ex-président aurait dû savoir que ce chiffre affriolant est le seul qu’EDF a communiqué depuis le démarrage de Fessenheim en 1977. Et pour cause : compte tenu des travaux divers, des pannes à répétitions (toujours le record en France), des travaux de sécurité (source froide, radier) qui drainent des centaines de millions d’euros sans que l’on sache très bien à quoi ils peuvent servir, cette trop vieille centrale coûte toujours plus qu’elle ne rapporte…
– Et pour ce qui est du « démantèlement en deux ans », Monsieur Sarkozy ignore-t-il qu’en France, avec plus d’une dizaine de sites fermés, EDF n’a engagé que le démantèlement de deux petits réacteurs (Brennilis et Chooz) pour au moins 12 à 20 ans de travaux. Et encore, après une vingtaine d’années de surveillance.
– Ne parlons même pas des « 2200 emplois sacrifiés ». L’ex-chef de l’Etat (propriétaire à 87 % de EDF) ne sait toujours pas que les employés de la centrale sont des fonctionnaires, et ne risquent pas leur emploi en cas de fermeture?
Et surtout, puisque monsieur Sarkozy parle de « combine politique », nous aimerions lui rappeler qu’en 2011, lors de sa visite avec Nathalie Kosciusko-Morizet surle site de Fukushima, il était prêt à « lâcher Fessenheim », comme l’a confirmé une journaliste qui l’accompagnait.
Alors, non, décidemment, nous n’avions rien à faire ce jeudi à Fessenheim, à part peut-être nous apitoyer sur un has-been qui espère encore que le futur ressemblera au passé qu’il a connu.
Pour les Associations
Jean-Marie Brom
(06 08 98 79 40)
Jean-Jacques RETTIG
Président du Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin
Rémi VERDET
Président de l’association Stop Transports Halte au Nucléaire
Aline BAUMANN
Présidente de l’association Stop Fessenheim
Lucien JENNY
Collectif Les Citoyens Vigilants des environs de Fessenheim
Jean-Paul LACOTE
Président de la fédération Alsace Nature – section Haut-Rhin