Fessenheim : non le nucléaire n'est pas une énergie "100% sans émissions de CO2"

Les associations Alsace Nature, Comité de Sauvegarde de Fessenheim et de la Plaine du Rhin (CSFR), Stop Fessenheim et Stop Transports-Halte au Nucléaire et le Réseau “Sortir du nucléaire » ont envoyé le 20 juillet 2015 un communiqué de presse commun. Extraits :

« Greenwashing d’EDF à Fessenheim : le Jury de Déontologie Publicitaire donne raison aux associations Non, le nucléaire n’est pas une énergie « 100% sans émissions de CO2 » !
Espérant cacher les problèmes récurrents à Fessenheim d’un coup de peinture verte, EDF diffuse depuis plusieurs années une infographie publicitaire vantant une production d’électricité alsacienne « 100% sans émission de CO2 ». Le Jury de Déontologie Publicitaire vient de souligner le caractère fallacieux de cette communication en reconnaissant comme partiellement fondée la plainte des associations Réseau « Sortir du nucléaire », Alsace Nature, CSFR, Stop Fessenheim et Stop Transports – Halte au Nucléaire. Cet avis arrive à point, alors qu’EDF, à l’approche de la COP21, cherche à faire passer le nucléaire comme une solution à la crise climatique. »
Dans cette publicité, EDF prétend que l’électricité produite en Alsace par la centrale de Fessenheim, les douze barrages le long du Rhin et le site de géothermie de Soultz-sous-Forêt serait « à 100% sans émissions CO2 ». Pour dénoncer ce greenwashing éhonté, le Réseau « Sortir du nucléaire », Alsace Nature, le CSFR, Stop Fessenheim et Stop Transports – Halte au Nucléaire ont porté plainte devant le Jury de Déontologie Publicitaire (JDP), instance composée de 9 membres nommés par l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP).

Cette plainte a été examinée en séance par le JDP le 3 juillet 2015. L’avocat d’EDF a tenté de défendre l’entreprise en prétendant qu’il ne s’agissait pas d’une publicité mais d’une simple communication à vocation socio-économique.
Le Jury ne s’est pas laissé duper et a reconnu comme partiellement fondée la plainte déposée par les 4 associations anti-nucléaires. En particulier, il a estimé que l’affirmation « 100% d’électricité produite sans émissions de CO2 » était beaucoup trop ambiguë. Il a notamment relevé que cette publicité était susceptible d’induire en erreur le public sur la réalité écologique des actions d’EDF, en méconnaissance du point 1/1 de la Recommandation « Développement durable » de l’ARPP, et qu’elle n’était également pas conforme à la disposition de cette Recommandation, selon laquelle « la publicité doit éviter, dans son discours, de minimiser les conséquences de la consommation de certains produits ou services susceptibles d’affecter l’environnement ».

[…]  « Évoquer une électricité « 100% sans émissions de CO2 » est tout simplement mensonger : aucune activité industrielle n’est exempte de rejets de gaz à effet de serre. Surtout, en se focalisant sur la phase la moins émettrice, celle de l’exploitation de la centrale, EDF omet de comptabiliser les émissions non négligeables liées aux différentes étapes de la chaîne du combustible nucléaire (extraction de l’uranium, fabrication du combustible, opérations de traitement des déchets, etc.).

Afin de lutter contre la désinformation, le Réseau « Sortir du nucléaire » publie également une infographie fournissant quelques chiffres peu connus sur le bilan environnemental peu glorieux de Fessenheim. »
Consulter la décision du JDP
Retrouvez ce communiqué sur le site : http://www.sortirdunucleaire.org/Greenwashing-d-EDF-a-Fessenheim-le-Jury-de

[mobilisation] urgent – interpellons les élus européens contre TAFTA

Alsace Nature s’associe à France Nature Environnement et toutes les associations qui se mobilisent contre le Traité Transatlantique TAFTA/TTIP.
Merci d’avance pour votre soutien !

En négociation jusqu’en 2015, le TAFTA, Trans-Atlantic Free Trade Agreement, prévoit l’instauration d’un vaste marché de libre-échange entre l’Union Européenne, les Etats-Unis et le Canada. Un traité qui risque de bouleverser en profondeur nos acquis environnementaux, sociaux, sanitaires et démocratiques au profit d’une dérégulation quasi-totale et assumée de l’économie.

Le TAFTA ouvrirait la voie à l’importation de semences OGM, de viande aux hormones ou encore de volaille chlorée, des produits autorisés sur le sol américain. Les entreprises étrangères pourraient poursuivre en justice un gouvernement si elles estiment que des mesures politiques peuvent entraver leurs futurs bénéfices. Des cas jugés à huis clos, au mépris de l’institution judiciaire, et aux frais du contribuable en cas d’amende. Au nom de la liberté de commercer, la privatisation des marchés de l’eau et de l’énergie s’accentuerait encore davantage et la fracturation hydraulique serait autorisée. En somme, c’est toute la règlementation environnementale, aujourd’hui imparfaite mais restrictive, qui risque de se voir mise à mal. Aberration juridique et démocratique, le TAFTA s’attaque à toutes les institutions, dont l’agriculture française, grande perdante, au profit de la filière agricole américaine.
La menace est vaste : le projet d’accord va entre autres saper des acquis sociaux du travail, instaurer de nouvelles lois liberticides (protection des données et brevets) et limiter le pouvoir des Etats. Conclu à l’unique profit des multinationales, le TAFTA n’apportera en prime qu’un gain minime en termes de PIB. Informée en amont par nos fédérations européennes Transport & Environment et le Bureau Européen de l’Environnement (BEE), France Nature Environnement s’est engagée contre ce traité et participe au « Collectif National Unitaire STOP TAFTA » qui regroupe un collectif d’associations militantes. Il est encore temps de faire entendre la voix citoyenne, notre seul recours. Disons non à TAFTA !
 
Le 10 juin dernier, le Parlement européen reportait en plénière un vote important sur le traité de libre-échange transatlantique (TAFTA/TTIP) faute de consensus sur la résolution portée par B. Lange et en particulier sur l’inclusion d’un mécanisme de règlement des différends investisseurs-État (ISDS en anglais) qui passerait par des tribunaux arbitraux privés et au-dessus des législations nationales.
Le report du débat et du vote le 10 juin dernier avait pour unique objectif, non pas d’approfondir un débat nécessaire et à ce jour sclérosé par l’action des lobbies favorables au traité, mais de calmer le jeu afin de mieux voter cette même résolution plus tard.
Le Parlement européen réuni en plénière pourrait voter dès mardi 7 juillet le texte de la résolution Lange, portant sur le traité transatlantique. La conclusion d’un traité fondée sur le texte proposé au vote, même amendé, serait désastreuse pour les peuples et l’environnement.
Pour la démocratie, le climat, l’emploi, la santé et l’agriculture paysanne, interpellons les euro-députés et mettons le traité transatlantique en échec !
Vous trouverez à l’adresse suivante un formulaire prêt à l’envoi pour interpeller nos euro-députés par mail. Les adresses sont renseignées et vous pouvez choisir un envoi à tous ou un envoi ciblé à certains euro-députés. Votre nom complet sera automatiquement intégré en signature au bas du message (il faut pour cela remplir le mini-formulaire présent à droite du texte du message, accepter la politique de confidentialité et cliquer sur ENVOYER).
Merci de diffuser largement cette invitation à interpeller nos élus européens afin de faire entendre notre voix et notre opposition au TAFTA !
Poursuivons également la mobilisation ! Signez et faites signer la pétition européenne, informez votre entourage, rapprochez-vous des collectifs locaux Stop-Tafta, déclarez-vous en zone hors-Tafta, suivez la mobilisation européenne…

 
 

Festival Alternatiba Strasbourg 2015 : Changeons le système, pas le climat!

Alsace Nature sera présente à Alternatiba Strasbourg, les 27 et 28 JUIN 2015

affiche-alternatiba-stbg2 Mais Alternatiba, qu’est-ce que c’est ?
Alternatiba, c’est un mini village rassemblant pendant deux jours des centaines d’acteurs locaux portant des initiatives sur tous les aspects de la vie quotidienne : déplacement, consommation, éducation, finances, habitat… Ces acteurs sont convaincus que les paroles et les actions de « simples citoyens » ont un poids. Nous pouvons relever le défi climatique à notre niveau, beaucoup d’entre nous le font déjà.
Par ce festival, il s’agit donc de :
– Diffuser le message de l’urgence climatique, sensibiliser le grand public et les élus à la nécessité de baisser rapidement et radicalement nos émissions de gaz à effet de serre, interpeller sur les conséquences dramatiques de l’absence d’accord international ambitieux, efficace, contraignant et juste sur le climat ;
– Monter que les solutions existent et qu’elles sont à notre portée, créatrices d’emploi, synonymes d’un monde plus humain et solidaire pour combattre le sentiment d’impuissance, de résignation et donc la démobilisation ;
– Appeler à mettre en route sans plus attendre la transition nécessaire pour faire face à la crise systémique (sociale, énergétique et écologique).
Et parce que notre mobilisation se fera dans la joie, les festivités seront au rendez-vous : concerts, danses, buvettes, restauration … et VOUS !
Infos :  Page facebook : facebook.com/alternatibastrasbourg
 
 

 Nous recherchons des personnes pour nous aider sur le stand d’Alsace Nature.

Si vous êtes intéressés, merci de nous contacter via : actu@alsacenature.org

 

Alsace Nature interviendra à plusieurs moments lors de ce festival.
Au programme :
– causeries/débats
– projection et débat autour du film « Résistances » réalisé par Arnaud Schwartz, sur Alsace Nature et l’engagement au sein d’une association de protection de la nature.
– Stand d’information

Les causeries auront lieu sur des bancs place Broglie

Les créneaux seront donc les suivants :
– « climat, environnement et finance » le samedi de 14h à 15h30,
– « climat et simplicité volontaire » le samedi de 16h à 17h30,
– « climat et réduction de la consommation carnée » le dimanche de 13h à 14h30.
Concernant la projection, ça devrait se faire sous une tente de projection sur la place Kléber pour le moment il y en a une de prévu le samedi de 11h à 12h.
[ciné-débat] LIBRES ! de Jean-Paul JAUD – 12 juin 2015 à Mulhouse

[ciné-débat] LIBRES ! de Jean-Paul JAUD – 12 juin 2015 à Mulhouse

Alsace Nature organise un

ciné-débat avec le film « LIBRES » de Jean-Paul JAUD

le vendredi 12/06 à 20h30

au cinéma Bel Air de Mulhouse

Ce documentaire, qui mélange colère et espoir raconte ce qu’au fond nous ne voulons pas voir: la possibilité d’un nouveau désastre, l’imminence d’un accident nucléaire mais également les perspectives de vivre dans un monde libre qui procure une énergie propre, sans danger.
En introduction, projection du court-métrage « Résistances » réalisé par Alsace Nature, qui retrace l’histoire du mouvement associatif alsacien de la protection de la nature.
La projection sera suivie d’un échange avec la salle, en présence de Gilles Barthe (membre d’Alsace Nature, d’Alter Alsace Energie et du CSFR (Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin)).
 
150612-affiche-cinedebat-BelAir

[Pétition] Protégeons notre alimentation en cas d’accident nucléaire

[Pétition] Protégeons notre alimentation en cas d’accident nucléaire

La Commission européenne propose de reconduire les niveaux de contamination maximaux admissibles adoptés en 1987-1990 sous la pression du lobby nucléaire français. Ces limites autorisent des niveaux de risque tout à fait inacceptables : à l’échelle de la France, cette contamination légale pourrait induire des dizaines de milliers de cancers (voire des centaines de milliers dans les scénarios les plus pessimistes) sans compter les pathologies non cancéreuses ni la transmission d’anomalies génétiques. Les consommateurs ne pourront pas s’en protéger car ils ne pourront pas différencier les aliments radioactifs, mais respectant les normes, des aliments non contaminés.

Diffusez la pétition au plus large !

Signer la pétition sur le site  
Télécharger la pétition au format PDF

[Enquête publique] Avis d'Alsace Nature sur les 4 demandes d’autorisation d'ouverture de travaux miniers dans la CUS

Cet avis concerne les quatre demandes d’autorisation d’ouverture de travaux miniers suivantes :

  • Eckbolsheim (Fonroche Géothermie)
  • Illkirch-Graffenstaden (Electricité de Strasbourg)
  • Strasbourg – Mittelhausbergen (Electricité de Strasbourg)
  • Strasbourg – Port Autonome (Fonroche Géothermie)

Nos préoccupations et interrogations portent sur les points suivants :

  • La préservation de la nappe phréatique,
  • le risque sismique,
  • les menaces sur la faune et la flore,
  • les questions touchant au rendement et à la sobriété énergétique,
  • Les incidences du cumul des risques eu égard la proximité géographique des quatre projets.

1.     la préservation de la nappe phréatique

A 3000-4000 mètres, les eaux géothermales sont très agressives et corrosives du fait de leur forte minéralisation. En cas de fuite de ces eaux géothermales, les risques de pollution de la nappe phréatique sont très importants. Ceci est tout particulièrement problématique pour les projets d’Eckbolsheim et de Mittelhausbergen situé non loin du captage d’eau potable d’Oberhausbergen.

  • Le groupe Electricité de Strasbourg en charge des projets de Mittelhausbergen et d’Illkirch- Graffenstaden indique dans l’étude d’impact que les techniques utilisées de triple cuvelage et cimentation   garantissent une parfaite étanchéité. L’étude met en avant un contrôle de la nappe par des piézomètres :

surveillance-nappe-rhenane
Qu’entend-on par un « suivi régulier », s’agit-il d’un suivi en continu ou ces contrôles sont-ils effectués par séquence ?
Sur un puits producteur de 100 litres/seconde de saumure extrêmement chargée en minéraux à 200°C, même une petite fuite peut être rapidement néfaste pour la qualité de l’eau de la nappe.
En cas d’incident, une extrême réactivité est nécessaire. Ne devrait-il donc pas y avoir une obligation de contrôles en continu ? Qu’en est-il exactement ?
Nous nous interrogeons par ailleurs sur la position de l’installation des piézomètres et sur les profondeurs de nappe auxquelles les contrôles seront effectués.
Nous insistons toujours sur cet aspect des eaux géothermales corrosives, car la société Fonroche (projet d’Eckbolsheim et du  Port autonome de Strasbourg) indique dans son mémoire descriptif (pièce 2)
« Des mesures de contrôles de l’état du cuvelage du puits d’injection seront effectués tous les 10 ans au plus et de façon plus rapprochée si l’analyse en tête de la corrosion le rend nécessaire…..Le contrôle de l’état de la cimentation sera effectué par diagraphie sur toute la longueur des ouvrages au moins une fois tous les 10 ans. »
Sur quelle base expérimentale prend-on 10 ans ?
Ce contrôle décennal de la cimentation est-il préconisé par l’industriel ou est-ce une prescription de l’Etat ?
L’Etat  devrait demander des contrôles plus rapprochés.
Nous notons au passage que contrairement à la société Fonroche, le groupe Electricité de Strasbourg ne fait état d’aucune procédure de contrôle du puits (état du cuvelage, de la cimentation…).
Quelles sont les mesures d’urgence en cas de fuite du réseau primaire et de pollution accidentelle de la nappe ?
Existe-t-il un risque de réchauffement localement de la nappe sur les trajets des puits producteurs et de réinjections? Il semble que ces impacts n’aient pas été étudiés.

2.    Le Risque sismique

Les retours d’expérience des différents accidents (Bâle, Landau, Stauffen) ,les recherches de Soultz-Sous-Forêt ont permis d’améliorer les techniques de nettoyage des failles sous pression acide (EGS), il n’en demeure pas moins des risques sismiques non négligeables, incontrôlables et quantifiés jusqu’alors uniquement sur des modèles.
Quelles seraient les conséquences d’un séisme même mineur sur le secteur du Port   et de la Robertsau située en limite d’une zone et qui, déjà sans risque sismique, présente suffisamment de dangers pour avoir fait l’objet d’un Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT).
L’acceptation d’un risque de fissures dans des habitations ou des dégâts sur le matériel des laboratoires du campus CNRS de Cronenbourg pourraient s’entendre de la part des populations de l’Eurométropole. Par contre, l’intérêt général et le bien commun sont-ils respectés dès lors qu’un accident surviendrait dans une zone PPRT qui concerne, qui plus est, tout autant nos voisins allemands ?

3.    Les menaces sur la faune et la flore

Nous rappelons, à toutes fins utiles, à propos du projet situé  sur le territoire du Port, que l’autorité environnementale locale a  rappelé qu’une demande de dérogation pour la destruction d’habitat d’espèce protégée pour le lézard des murailles (espèce protégée en France inscrite en annexe IV de la directive habitat).Il est indiqué dans l’étude d’impact en pages 90 et 160 que Fonroche a missionné un bureau d’études pour élaborer un dossier de demande de dérogation. Il eut été intéressant d’ores et déjà de connaître les mesures proposées de réduction et/ou de compensation. En page 159 de l’étude d’impact, des mesures compensatoires pour sauvegarder des espèces patrimoniales sont présentées sans aucune indication quant à la localisation et la gestion.
Nous notons avec intérêt que sur le site d’Illkirch_Graffenstaden une prospection concernant le Grand Hamster sera lancée avant le début des travaux, afin d’établir à destination de l’administration une étude d’impact résiduelle. Alsace Nature et ses associations fédérées seront particulièrement vigilantes sur  ce point.

4.    Les questions touchant au rendement et à la sobriété énergétique

Par ailleurs, aucune réponse satisfaisante à la question de l’usage de la chaleur excédentaire, qui serait produite en période estivale, n’a été apportée en lien avec ces projets. En ce temps de budgets contraints et de négociations visant à limiter le réchauffement climatique, il semblerait pour le moins incohérent de vouloir évacuer dans l’atmosphère la chaleur des profondeurs, puisée à grand renforts d’aides publics.
Et puis surtout, il ne faut pas perdre de vue que le rendement en électricité d’une géothermie qu’on va chercher profond est dérisoire (autour de 10% si on suit les règles du bilan énergétique), sauf quand il y a des sites particuliers où la vapeur jaillit presque seule, ce qui n’est pas le cas dans la région. Cela ferait chère payée pour une électricité renouvelable que l’on sait produire autrement, moins onéreusement et moins dangereusement. Il faut cesser de vouloir produire les énergies renouvelables les plus chères qui demandent des investissements très lourds et qui ne sont accessibles qu’à des grosses entreprises… Ceci d’autant plus qu’elles permettent ensuite de faire une campagne contre les énergies renouvelables, en insistant sur leur prix.

5.    Les incidences  du cumul des risques eu égard la proximité géographique des quatre projets

La proximité géographique des sites  aurait du nécessiter une analyse des effets cumulés des projets (sismicité, risque de court-circuit entre deux sites rapprochés, cumul d’impact sur les eaux souterraines…).
Les dossiers mis à l’enquête ne comportent aucune information quant aux incidences  sur les effets cumulés susceptibles d’affecter l’environnement.
Nous regrettons l’absence d’une telle étude globale d’incidence qui aurait permis de lever certains doutes et d’apporter des réponses quant aux effets cumulés de ces projets.
Prenons pour exemple les projets d’Eckbolsheim et de Mittelhausbergen, situés suffisamment proches, à 2500 mètres à vol d’oiseau l’un de l’autre et exploités par deux sociétés différentes et à fortiori concurrentes.
A ce propos, quels échanges ces entités industrielles entretiennent-elles sur les travaux industriels prévus (pression, produits injectés, contrôles, …) ? Collaboreront-elles par exemple sur la position définitive des fonds de puits pour chacun de leurs projets ?
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Electricité de Strasbourg dans son document technique nous indique la répartition des stations de mesures. On voit que ces stations forment un cercle entourant le projet de Mittelhausbergen (ES), mais également celui d’Eckbolsheim (Fonroche).

  • Si un événement sismique anormal se produit au niveau d’un puits quels seront les effets sur l’autre puits ?
  • Dans ce cas, qui pourra dire si c’est le projet Electricité de Strasbourg ou Fonroche qui en est la cause?
  • Aura-t-on une procédure d’arrêt d’un puits ou des deux ?
  • Se pose également là un problème de responsabilité entre deux sociétés concurrentes.

 6.    Conclusion

En définitive, Alsace Nature rappelle une fois de plus que l’enjeu majeur qui se présente à nous est  de réduire notre consommation globale d’énergie. Pourquoi devrait-on rester sur un schéma mercantilo-industriel, où l’offre génère artificiellement la demande ? Pourquoi ne pas concevoir et développer la production d’énergie renouvelable de façon beaucoup plus décentralisée, en harmonie avec les besoins réels et après avoir mis en œuvre des mesures d’économie d’énergie ? Ces mesures seraient non seulement plus douces pour la nature, mais également pour l’homme car plus créatrices d’emplois et moins perturbantes, si tant est que des séismes liés à la géothermie à haute température devaient nous toucher au courant des prochaines années.
Toutefois, Alsace Nature serait favorable, plutôt que « d’encercler l’agglomération strasbourgeoise Strasbourg » avec des puits qui sont de toute évidence restent au stade de l’expérimentation et liés à une technologie encore non mâture, à ce que les entreprises concernées investissent ailleurs pour réaliser des recherches.
Notre association, rejoignant  la position de France Nature Environnement, Alsace Nature indique, en outre, qu’elle préférerait d’une façon générale que les permis en géothermie soient réservés à la production de chaleur, soit pour une utilisation directe, soit via une pompe à chaleur, donc en moyenne et basse température.
Il est certes indispensable de vouloir mener une transition énergétique mais peut-on espérer y parvenir sans préalablement y avoir associé une population dotée d’éléments d’informations évitant le saucissonnage des politiques publiques, servant elles-mêmes trop souvent bien plus les profits privés immédiats que les bénéfices collectifs à court, moyen et long terme ?

En conclusion,

Les projets concernant :

  • Eckbolsheim (Fonroche Géothermie)
  • Illkirch-Graffenstaden (Electricité de Strasbourg)
  • Strasbourg – Mittelhausbergen (Electricité de Strasbourg)

nous semblent acceptables, sous réserve que des réponses soient apportées aux diverses questions et préoccupations soulevées ci-avant (la préservation de la nappe phréatique, les réels risques sismiques, mais aussi les effets cumulés de ces projets dans le périmètre de l’Eurométropole).
Par contre, nous demandons au Commissaire Enquêteur de donner un avis défavorable au projet de Fonroche  sur le territoire du Port en raison de l’environnement industriel à risque du site et du risque sismique certes minime mais non maîtrisable.