mardi 26 Mai 2015 | Energies Climat, Nucléaire, Pollutions et santé, Risques industriels
La Commission européenne propose de reconduire les niveaux de contamination maximaux admissibles adoptés en 1987-1990 sous la pression du lobby nucléaire français. Ces limites autorisent des niveaux de risque tout à fait inacceptables : à l’échelle de la France, cette contamination légale pourrait induire des dizaines de milliers de cancers (voire des centaines de milliers dans les scénarios les plus pessimistes) sans compter les pathologies non cancéreuses ni la transmission d’anomalies génétiques. Les consommateurs ne pourront pas s’en protéger car ils ne pourront pas différencier les aliments radioactifs, mais respectant les normes, des aliments non contaminés.
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vendredi 22 Mai 2015 | Energies Climat
Cet avis concerne les quatre demandes d’autorisation d’ouverture de travaux miniers suivantes :
- Eckbolsheim (Fonroche Géothermie)
- Illkirch-Graffenstaden (Electricité de Strasbourg)
- Strasbourg – Mittelhausbergen (Electricité de Strasbourg)
- Strasbourg – Port Autonome (Fonroche Géothermie)
Nos préoccupations et interrogations portent sur les points suivants :
- La préservation de la nappe phréatique,
- le risque sismique,
- les menaces sur la faune et la flore,
- les questions touchant au rendement et à la sobriété énergétique,
- Les incidences du cumul des risques eu égard la proximité géographique des quatre projets.
1. la préservation de la nappe phréatique
A 3000-4000 mètres, les eaux géothermales sont très agressives et corrosives du fait de leur forte minéralisation. En cas de fuite de ces eaux géothermales, les risques de pollution de la nappe phréatique sont très importants. Ceci est tout particulièrement problématique pour les projets d’Eckbolsheim et de Mittelhausbergen situé non loin du captage d’eau potable d’Oberhausbergen.
- Le groupe Electricité de Strasbourg en charge des projets de Mittelhausbergen et d’Illkirch- Graffenstaden indique dans l’étude d’impact que les techniques utilisées de triple cuvelage et cimentation garantissent une parfaite étanchéité. L’étude met en avant un contrôle de la nappe par des piézomètres :
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Qu’entend-on par un « suivi régulier », s’agit-il d’un suivi en continu ou ces contrôles sont-ils effectués par séquence ?
Sur un puits producteur de 100 litres/seconde de saumure extrêmement chargée en minéraux à 200°C, même une petite fuite peut être rapidement néfaste pour la qualité de l’eau de la nappe.
En cas d’incident, une extrême réactivité est nécessaire. Ne devrait-il donc pas y avoir une obligation de contrôles en continu ? Qu’en est-il exactement ?
Nous nous interrogeons par ailleurs sur la position de l’installation des piézomètres et sur les profondeurs de nappe auxquelles les contrôles seront effectués.
Nous insistons toujours sur cet aspect des eaux géothermales corrosives, car la société Fonroche (projet d’Eckbolsheim et du Port autonome de Strasbourg) indique dans son mémoire descriptif (pièce 2)
« Des mesures de contrôles de l’état du cuvelage du puits d’injection seront effectués tous les 10 ans au plus et de façon plus rapprochée si l’analyse en tête de la corrosion le rend nécessaire…..Le contrôle de l’état de la cimentation sera effectué par diagraphie sur toute la longueur des ouvrages au moins une fois tous les 10 ans. »
Sur quelle base expérimentale prend-on 10 ans ?
Ce contrôle décennal de la cimentation est-il préconisé par l’industriel ou est-ce une prescription de l’Etat ?
L’Etat devrait demander des contrôles plus rapprochés.
Nous notons au passage que contrairement à la société Fonroche, le groupe Electricité de Strasbourg ne fait état d’aucune procédure de contrôle du puits (état du cuvelage, de la cimentation…).
Quelles sont les mesures d’urgence en cas de fuite du réseau primaire et de pollution accidentelle de la nappe ?
Existe-t-il un risque de réchauffement localement de la nappe sur les trajets des puits producteurs et de réinjections? Il semble que ces impacts n’aient pas été étudiés.
2. Le Risque sismique
Les retours d’expérience des différents accidents (Bâle, Landau, Stauffen) ,les recherches de Soultz-Sous-Forêt ont permis d’améliorer les techniques de nettoyage des failles sous pression acide (EGS), il n’en demeure pas moins des risques sismiques non négligeables, incontrôlables et quantifiés jusqu’alors uniquement sur des modèles.
Quelles seraient les conséquences d’un séisme même mineur sur le secteur du Port et de la Robertsau située en limite d’une zone et qui, déjà sans risque sismique, présente suffisamment de dangers pour avoir fait l’objet d’un Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT).
L’acceptation d’un risque de fissures dans des habitations ou des dégâts sur le matériel des laboratoires du campus CNRS de Cronenbourg pourraient s’entendre de la part des populations de l’Eurométropole. Par contre, l’intérêt général et le bien commun sont-ils respectés dès lors qu’un accident surviendrait dans une zone PPRT qui concerne, qui plus est, tout autant nos voisins allemands ?
3. Les menaces sur la faune et la flore
Nous rappelons, à toutes fins utiles, à propos du projet situé sur le territoire du Port, que l’autorité environnementale locale a rappelé qu’une demande de dérogation pour la destruction d’habitat d’espèce protégée pour le lézard des murailles (espèce protégée en France inscrite en annexe IV de la directive habitat).Il est indiqué dans l’étude d’impact en pages 90 et 160 que Fonroche a missionné un bureau d’études pour élaborer un dossier de demande de dérogation. Il eut été intéressant d’ores et déjà de connaître les mesures proposées de réduction et/ou de compensation. En page 159 de l’étude d’impact, des mesures compensatoires pour sauvegarder des espèces patrimoniales sont présentées sans aucune indication quant à la localisation et la gestion.
Nous notons avec intérêt que sur le site d’Illkirch_Graffenstaden une prospection concernant le Grand Hamster sera lancée avant le début des travaux, afin d’établir à destination de l’administration une étude d’impact résiduelle. Alsace Nature et ses associations fédérées seront particulièrement vigilantes sur ce point.
4. Les questions touchant au rendement et à la sobriété énergétique
Par ailleurs, aucune réponse satisfaisante à la question de l’usage de la chaleur excédentaire, qui serait produite en période estivale, n’a été apportée en lien avec ces projets. En ce temps de budgets contraints et de négociations visant à limiter le réchauffement climatique, il semblerait pour le moins incohérent de vouloir évacuer dans l’atmosphère la chaleur des profondeurs, puisée à grand renforts d’aides publics.
Et puis surtout, il ne faut pas perdre de vue que le rendement en électricité d’une géothermie qu’on va chercher profond est dérisoire (autour de 10% si on suit les règles du bilan énergétique), sauf quand il y a des sites particuliers où la vapeur jaillit presque seule, ce qui n’est pas le cas dans la région. Cela ferait chère payée pour une électricité renouvelable que l’on sait produire autrement, moins onéreusement et moins dangereusement. Il faut cesser de vouloir produire les énergies renouvelables les plus chères qui demandent des investissements très lourds et qui ne sont accessibles qu’à des grosses entreprises… Ceci d’autant plus qu’elles permettent ensuite de faire une campagne contre les énergies renouvelables, en insistant sur leur prix.
5. Les incidences du cumul des risques eu égard la proximité géographique des quatre projets
La proximité géographique des sites aurait du nécessiter une analyse des effets cumulés des projets (sismicité, risque de court-circuit entre deux sites rapprochés, cumul d’impact sur les eaux souterraines…).
Les dossiers mis à l’enquête ne comportent aucune information quant aux incidences sur les effets cumulés susceptibles d’affecter l’environnement.
Nous regrettons l’absence d’une telle étude globale d’incidence qui aurait permis de lever certains doutes et d’apporter des réponses quant aux effets cumulés de ces projets.
Prenons pour exemple les projets d’Eckbolsheim et de Mittelhausbergen, situés suffisamment proches, à 2500 mètres à vol d’oiseau l’un de l’autre et exploités par deux sociétés différentes et à fortiori concurrentes.
A ce propos, quels échanges ces entités industrielles entretiennent-elles sur les travaux industriels prévus (pression, produits injectés, contrôles, …) ? Collaboreront-elles par exemple sur la position définitive des fonds de puits pour chacun de leurs projets ?
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Electricité de Strasbourg dans son document technique nous indique la répartition des stations de mesures. On voit que ces stations forment un cercle entourant le projet de Mittelhausbergen (ES), mais également celui d’Eckbolsheim (Fonroche).
- Si un événement sismique anormal se produit au niveau d’un puits quels seront les effets sur l’autre puits ?
- Dans ce cas, qui pourra dire si c’est le projet Electricité de Strasbourg ou Fonroche qui en est la cause?
- Aura-t-on une procédure d’arrêt d’un puits ou des deux ?
- Se pose également là un problème de responsabilité entre deux sociétés concurrentes.
6. Conclusion
En définitive, Alsace Nature rappelle une fois de plus que l’enjeu majeur qui se présente à nous est de réduire notre consommation globale d’énergie. Pourquoi devrait-on rester sur un schéma mercantilo-industriel, où l’offre génère artificiellement la demande ? Pourquoi ne pas concevoir et développer la production d’énergie renouvelable de façon beaucoup plus décentralisée, en harmonie avec les besoins réels et après avoir mis en œuvre des mesures d’économie d’énergie ? Ces mesures seraient non seulement plus douces pour la nature, mais également pour l’homme car plus créatrices d’emplois et moins perturbantes, si tant est que des séismes liés à la géothermie à haute température devaient nous toucher au courant des prochaines années.
Toutefois, Alsace Nature serait favorable, plutôt que « d’encercler l’agglomération strasbourgeoise Strasbourg » avec des puits qui sont de toute évidence restent au stade de l’expérimentation et liés à une technologie encore non mâture, à ce que les entreprises concernées investissent ailleurs pour réaliser des recherches.
Notre association, rejoignant la position de France Nature Environnement, Alsace Nature indique, en outre, qu’elle préférerait d’une façon générale que les permis en géothermie soient réservés à la production de chaleur, soit pour une utilisation directe, soit via une pompe à chaleur, donc en moyenne et basse température.
Il est certes indispensable de vouloir mener une transition énergétique mais peut-on espérer y parvenir sans préalablement y avoir associé une population dotée d’éléments d’informations évitant le saucissonnage des politiques publiques, servant elles-mêmes trop souvent bien plus les profits privés immédiats que les bénéfices collectifs à court, moyen et long terme ?
En conclusion,
Les projets concernant :
- Eckbolsheim (Fonroche Géothermie)
- Illkirch-Graffenstaden (Electricité de Strasbourg)
- Strasbourg – Mittelhausbergen (Electricité de Strasbourg)
nous semblent acceptables, sous réserve que des réponses soient apportées aux diverses questions et préoccupations soulevées ci-avant (la préservation de la nappe phréatique, les réels risques sismiques, mais aussi les effets cumulés de ces projets dans le périmètre de l’Eurométropole).
Par contre, nous demandons au Commissaire Enquêteur de donner un avis défavorable au projet de Fonroche sur le territoire du Port en raison de l’environnement industriel à risque du site et du risque sismique certes minime mais non maîtrisable.
vendredi 13 Mar 2015 | Alsace, Aménagement du territoire, Déchets, Eau et zones humides, Energies Climat, Nature, Nos publications
Le Sorties Nature 2015 est arrivé! Il est offert à tous les membres d’Alsace Nature (qui le recevront très bientôt),
mais vous pouvez aussi le commander, il contient plus de 300 sorties tout au long de l’année et ne coûte que 4,50€.
Il vous suffit de nous envoyer un chèque à l’ordre d’Alsace Nature (4,50 € + 2,75 € pour les frais de port) et de l’adresser au : 8, rue Adèle Riton 67000 Strasbourg. Vous pouvez également passer dans nos locaux pour le récupérer (même adresse).
vendredi 13 Mar 2015 | Communiqués de presse, Energies Climat, Nucléaire
le 12 mars 2015
Communiqué:
Au cours de son périple alsacien Monsieur Sarkozy a donc décidé de faire une visite à la centrale de Fessenheim, histoire de glaner quelques voix supplémentaires lors des prochaines élections. Et ceci au lendemain de l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima. Belle élégance …
Il a bien choisi son jour, l’ex-président : le réacteur n°1 a redémarré depuis moins d’une semaine, après 7 jours passés à colmater une fuite, quant au réacteur n°2, il est arrêté depuis la fin février pour rechargement et travaux de réparation jusqu’au 9 avril au moins… Pas mal, pour une centrale censée « fonctionner pendant au moins dix ans »…
Mais ce qui est dommage, c’est que monsieur Sarkozy n’a rien appris, rien compris, et probablement pas réfléchi…
– Fessenheim rapporterait « 400 millions par an » ? Ce n’était déjà pas vrai en 2012 (le vrai chiffre est plus proche de 130 millions), mais notre ex-président aurait dû savoir que ce chiffre affriolant est le seul qu’EDF a communiqué depuis le démarrage de Fessenheim en 1977. Et pour cause : compte tenu des travaux divers, des pannes à répétitions (toujours le record en France), des travaux de sécurité (source froide, radier) qui drainent des centaines de millions d’euros sans que l’on sache très bien à quoi ils peuvent servir, cette trop vieille centrale coûte toujours plus qu’elle ne rapporte…
– Et pour ce qui est du « démantèlement en deux ans », Monsieur Sarkozy ignore-t-il qu’en France, avec plus d’une dizaine de sites fermés, EDF n’a engagé que le démantèlement de deux petits réacteurs (Brennilis et Chooz) pour au moins 12 à 20 ans de travaux. Et encore, après une vingtaine d’années de surveillance.
– Ne parlons même pas des « 2200 emplois sacrifiés ». L’ex-chef de l’Etat (propriétaire à 87 % de EDF) ne sait toujours pas que les employés de la centrale sont des fonctionnaires, et ne risquent pas leur emploi en cas de fermeture?
Et surtout, puisque monsieur Sarkozy parle de « combine politique », nous aimerions lui rappeler qu’en 2011, lors de sa visite avec Nathalie Kosciusko-Morizet surle site de Fukushima, il était prêt à « lâcher Fessenheim », comme l’a confirmé une journaliste qui l’accompagnait.
Alors, non, décidemment, nous n’avions rien à faire ce jeudi à Fessenheim, à part peut-être nous apitoyer sur un has-been qui espère encore que le futur ressemblera au passé qu’il a connu.
Pour les Associations
Jean-Marie Brom
(06 08 98 79 40)
Jean-Jacques RETTIG
Président du Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin
Rémi VERDET
Président de l’association Stop Transports Halte au Nucléaire
Aline BAUMANN
Présidente de l’association Stop Fessenheim
Lucien JENNY
Collectif Les Citoyens Vigilants des environs de Fessenheim
Jean-Paul LACOTE
Président de la fédération Alsace Nature – section Haut-Rhin
vendredi 27 Fév 2015 | Energies Climat, Nucléaire, Pollutions et santé, Risques industriels
La Convergence des luttes d’Alsace et d’ailleurs, organise à Strasbourg le samedi 7 mars 2015, à quelques jours de la date anniversaire de la catastrophe de Fukushima Daïchi (le 11 mars 2011), une grande journée de mobilisation anti-nucléaire et d’informations sur les énergies renouvelables avec des stands d’informations, banderoles et animations musicales de 11h à 17 h sur la Place Kléber. Un défilé partira à 14h de la Place Kléber et parcourra les rues de Strasbourg pour réaffirmer la nécessité de fermer au plus vite la centrale nucléaire de Fessenheim, comme François Hollande s’y était engagé lors de son élection en 2012, et de sortir de l’impasse nucléaire, pour aller enfin vers les énergies renouvelables.
La société de production J+B Séquences, qui a produit et distribue le film de Jean-Paul Jaud, « Libres ! » (Sortie nationale le 11 mars 2015), s’associe au collectif Convergence et participe à cette journée du 7 mars 2015, en présentant en avant-première le film « Libres ! »
à 20h, au cinéma l’Odyssée, en présence du réalisateur Jean-Paul Jaud. Le film sera suivi d’un débat.
Cette journée est organisée par la Convergence des luttes en Alsace et ailleurs qui regroupe : Stop Fessenheim, Alsace Nature, les Amis de la Conf’ Alsace, l’équipe « Centrale de Fessenheim – Fermez-la ! » (Greenpeace), l’APES (Association pour la Protection de l’Environnement de la Sommerau), Animalsace, les collectifs : Stop Tafta 67, StrasBure, Destocamine et collectif Alsace de soutien aux opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Programme de la journée :
11h -17h : stand et banderoles sur la place Kléber
14h : défilé dans les rues (1km à la portée de toutes et tous)
mardi 25 Nov 2014 | Aménagement du territoire, Communiqués de presse, Energies Climat, Pollutions et santé, Presse, Transports
Alsace nature, association fédérative régionale de protection de la nature en Alsace, se félicite du souhait exprimé par le président de la République, dans un entretien au quotidien L’Est Républicain, de relancer l’idée d’une expérimentation de la taxe poids lourd dans toute ou partie de la future grande région est, Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes.
L’association, membre de France Nature Environnement (FNE), est prête à se mettre autour de la table avec ses partenaires institutionnels afin de travailler dès aujourd’hui à l’instauration de cette taxe qu’elle appelle de ses vœux depuis 2005 et la mise en place de la LKW Maut côté allemand.
L’expérimentation alsacienne, proposée il y a près de 10 ans par le député du Bas-Rhin Yves Bur (UMP), aujourd’hui vice-président de la Communauté urbaine de Strasbourg, est une solution toujours ô combien d’actualité, afin de soulager dès maintenant l’autoroute A35 du trafic de transit, alléger la pollution de l’air et lutter globalement contre le réchauffement climatique.
La taxe poids lourds est l’une des alternatives à la réalisation du GCO, Grand contournement ouest de Strasbourg, dont l’inutilité est par ailleurs martelée depuis 15 ans par le collectif GCO Non merci, dont Alsace nature est l’un des piliers.