Classée réserve naturelle, la forêt d’Illkirch-Graffenstaden est protégée contre l’exploitation et les nuisances dues à l’Homme. Quel bonheur de profiter de cet îlot de fraicheur et de nature en ces périodes de fortes chaleurs ! Vite, vite, revégétalisons les espaces urbains pour ne pas cuire !
Dans cette forêt, la biodiversité peut être observée mais elle peut aussi être ressentie via nos 4 autres sens. Toucher l’écorce d’un arbre, entendre un pic creuser un trou, sentir l’humus et goûter aux différentes plantes comestibles rencontrées au bord du chemin. De l’ortie à l’ægopode en passant par l’ail des ours et le lierre terrestre, la forêt est un véritable garde-manger ! Mais il faut faire attention et bien vérifier la non-toxicité des végétaux ainsi que la manière de les préparer avant de les consommer.
Il a été fait mention du lierre terrestre, une plante comestible de la famille des Lamiacées (comme les menthes) mais il n’a de lierre que le nom. Généralement, quand on pense « lierre », on imagine la liane grimpante appelée lierre grimpant ou lierre commun. Cette espèce se hisse sur les troncs d’arbres pour accéder à la lumière, une ressource nécessaire à son développement. Le lierre grimpant peut devenir très gros, comme on peut le voir sur cette photo. Si vous l’aviez loupé, l’animateur a sa main posée sur un lierre qui s’est vraiment très bien développé le long d’un vieux chêne !
Une matinée pour se balader, se ressourcer, découvrir un lieu, apprendre de nouvelles choses sur les animaux et végétaux qui y habitent. Mais également un temps pour se découvrir soi-même avec une petite initiation à la sophrologie et à la gymnastique Bothmer dans un cadre magnifique et naturel !
Envie de faire l’expérience d’une sortie nature ? Pour en savoir plus sur les prochaines rencontres, n’hésitez pas à consulter l’agenda !
Se détendre en famille dans son jardin, respirer l’air frais de la campagne… puis être aspergé d’un pesticide qui pique les yeux et gratte la gorge. Cette situation, des milliers de Français·es l’ont déjà vécue car ils et elles vivent à côté de champs traités. Aucune distance minimale ne les sépare de ces traitements et pourtant…
Pourtant, l’utilisation de pesticides est à la hausse depuis plus de 10 ans en France (+12,4 %) et les preuves de leurs impacts toxiques sur la santé ne cessent de s’accumuler.
Pourtant, une étude récente de France Nature Environnement Tarn et Garonne, organisée par un ancien chef de service en hématologie, révèle que, sur les deux communes de l’enquête, les riverains de vergers ont davantage de cancers que la moyenne nationale.
Pourtant, le scandale du métam-sodium, pesticide hautement toxique, a conduit récemment à l‘intoxication de 80 personnes près d’Angers.
Pourtant, il est attesté que les agriculteurs et agricultrices épandant des pesticides ont davantage de risques de développer certaines pathologies cancéreuses ou neurologiques telles que la maladie de Parkinson.
Pourtant, des centaines de milliers de personnes ont rejoint l’Appel des coquelicots pour demander une sortie rapide des pesticides.
Il est temps d’exiger le droit de vivre #LoinDesPesticides : signez la pétition pour que soient enfin définies des Zones de Non Traitement de pesticides à proximité des habitations qui permettent réellement de protéger la santé des voisin·es des parcelles traitées.
De plus en plus de communes de la Région Mulhousienne demandent à être raccordées au réseau de Mulhouse qui puise dans la nappe phréatique de la Doller. La cause de cette demande de raccordement est à rechercher du coté de l’arrêt de l’exploitation des 7 puits de captage de la Hardt, pollués par l’atrazine.
Le Service de l’eau de Mulhouse et le Syndicat Mixte du Barrage de Michelbach (SMBM) étudient le projet d’une deuxième retenue d’eau «le barrage de Michelbach amont » (6 millions de m3). Le coût de ce projet serait de l’ordre de 50 millions € (à vérifier).
A première vue, ce projet aura un impact défavorable pour l’environnement, par exemple par modification des cycles des inondations de la Doller, et la disparition de la ripisylve du Michelbach et des espèces qui peuplent ce vallon intéressant. D’autre part la sécurité d’alimentation du tiers de la population du Département peut difficilement être assurée par le seul bassin de la Doller et la construction de ce second barrage ferait reposer un risque important sur l’alimentation en eau d’un important bassin de population. L’Agence Régionale de la Santé a d’ailleurs émis de nombreuses réserves sur ce projet considérant qu’il convenait plutôt de diversifier les sources d’approvisionnement. Ainsi, alors que les pouvoirs publics pourraient travailler à l’amélioration des puits qui ont du être fermés tout en maintenant pour l’heure la situation de restriction temporaire pour le monde agricole quand cela s’avère nécessaire, ils préfèrent développer un nouveau projet qui ne permet pas d’assurer durablement l’alimentation en eau.
Le groupe local Alsace Nature – Thur Doller a organisé fin juin 2019, une sortie sur le terrain
Dans le vallon encaissé du Michelbach, ils ont pu écouter les chants de loriot, bruant jaune, pie grièche, tritons alpin et palmé dans les ornières du chemin, marcher dans la végétation jusqu’au ventre pour approcher des étangs et des prés superbes qui montent vers la route Bourbach le bas/Roderen, avec des échapées très belles vers le Thanner-Hubel/ Rossberg..
Des immenses taches de bétoines, plein de brome érigé, gaillet jaune, centaurées jacea. Après un relevé rapide, on a atteint sans difficulté 36 espèces . Tout ça dans la zone prévue dans l’emprise du 2è barrage.
Lors de cette sortie, il semblerait que des membres du syndicat-mixte du barrage, étaient sur les lieux, probablement venus regarder l’emplacement du 2è barrage.
En anglais Doros profuges s’appelle « phantom hoverfly », le syrphe fantôme. Ce petit nom vient du faible nombre d’observations qui ont été faites de cette espèce. En effet, les adultes ont une période de vol de seulement une ou deux semaines et on ne peut pas les trouver partout. Il faut donc être au bon endroit et au bon moment pour espérer en voir !
Les syrphes sont une famille d’insectes de l’ordre des diptères ce qui veut dire qu’elles possèdent une unique paire d’ailes. Comme chez tous les diptères, le cycle de vie d’un syrphe est décomposé en 4 stades : le premier est l’œuf, puis vient la larve (asticot) qui se transforme ensuite en pupe (nymphe), un stade intermédiaire avant la métamorphose en imago (stade adulte).
Un syrphe parmi les fourmis !
Fait plutôt intriguant : on retrouve les larves de Doros profuges dans les nids de fourmis. Cette association profiterait à cette espèce de syrphe, une hypothèse est que ces larves se nourriraient de pucerons des racines « élevés » par les fourmis dans leurs nids. Si cette hypothèse est vérifiée et que la présence de larves profite également aux fourmis, on pourrait dire de Doros profuges que c’est un myrmécophile, c’est comme ça que sont appelées les espèces qui forment des associations symbiotiques avec les fourmis.
Après métamorphose, les adultes se retrouvent le plus souvent dans les zones de transition entre les bois et broussailles et les pelouses calcaires. Mais l’espèce ne peut que se développer en présence de populations de fourmis puisque sa larve est dépendante de ces dernières. De ce fait, tout facteur influençant la présence de fourmis impacte directement Doros profuges comme par exemple la gestion forestière qui peut limiter la disponibilité de bois mort ou en décomposition.
Des amis des plantes.
La famille des syrphes compte environ 5000 espèces. Chez l’ensemble de celles-ci, les adultes vont de fleur en fleur à la recherche de nectar et de pollen dont ils se nourrissent. Ces insectes participent donc à la pollinisation, et pas n’importe comment : les syrphes sont les seconds principaux pollinisateurs derrière les abeilles sauvages ! Ces dernières transportent plus de pollen mais les syrphes sont plus rapides et visitent quotidiennement plus de fleurs ce qui en fait des pollinisateurs très efficaces.
Mais les bienfaits de ces insectes ne s’arrêtent pas là. En effet, les larves de beaucoup d’espèces de syrphes se nourrissent de pucerons. Certaines espèces pondent spécifiquement leurs œufs au niveau de la partie aérienne de plantes infestées de pucerons (mais, comme ça a été explicité ci-dessus, ce n’est pas le cas de Doros profuges qui préfère les nids de fourmis). Les larves se délectent alors des pucerons pour le plus grand bonheur des jardiniers (jusqu’à 300 pucerons par jour pour les plus gourmandes) !
Le rôle des syrphes dans la pollinisation et dans la lutte biologique contre les pucerons explique que les jardiniers les appellent parfois des « auxiliaires » (ou des « organismes utiles »).
Guêpe ou syrphe ?
Comme vous l’aurez remarqué, l’aspect de Doros profuges est très proche de celui d’une guêpe. Cela en fait un parfait exemple pour illustrer le « mimétisme batésien ». Ce syrphe possède un long abdomen noir strié de jaune qui ressemble fortement à celui d’une guêpe. D’autres espèces de syrphe sont plus proches de l’aspect des abeilles avec un abdomen plus trapu. À cause de ces ressemblances, les prédateurs qui craignent les piqures sont dissuadés de les approcher… Mais contrairement aux guêpes ou aux abeilles, les syrphes sont totalement inoffensifs : ils n’ont tout simplement pas de dard !
On parle de mimétisme batésien lorsqu’une espèce inoffensive mime une espèce nocive. Cela a pour conséquence de favoriser la survie des individus de la première espèce en dissuadant leurs prédateurs.
Au contraire, pour l’espèce nocive le mimétisme batésien n’est pas une aubaine : des prédateurs de l’espèce inoffensive peuvent se rendre compte de la supercherie et, par mégarde, s’attaquer à une guêpe, pensant qu’il s’agissait d’un syrphe !
L’espèce nocive a donc tout intérêt à ce que son aspect soit le plus reconnaissable et distinct possible afin qu’il ne soit pas confondu avec celui d’une autre espèce. A l’inverse, la pression de sélection s’exerçant sur l’espèce inoffensive favorise la ressemblance des caractéristiques comparables à celles de l’espèce nocive (couleurs vives, forme).
Pour différencier les syrphes des guêpes ou des abeilles, on peut observer leur façon de voler et le nombre d’ailes. Abeilles et guêpes font partie de l’ordre des hyménoptères et possèdent deux paires d’ailes alors que les syrphes en ont une unique paire (ordre des diptères). Malheureusement, on ne peut pas déterminer le nombre d’ailes lorsqu’on a affaire à un insecte en plein vol… Mais pas d’inquiétude, dans ce cas on peut observer le type de vol. Si le suspect est capable d’effectuer des vols stationnaires et des accélérations foudroyantes, il s’agit d’un syrphe, vous pouvez donc continuer à profiter de la nature sans craindre une piqure !
Pour engager le combat à sauvegarder notre planète et enrayer le processus de la sixième extinction massive de la biodiversité, et le changement climatique, les mots d’intention ne suffisent plus. Arrêter les travaux du GCO et stopper le projet est l’acte sur le terrain que doit prendre l’Etat pour envoyer un signal fort qu’il a enfin compris l’urgence dans laquelle nous sommes. Dans une tribune signée notamment par la députée Martine Wonner, également médecin psychiatre, des médecins et scientifiques exhortent le Président de la République à prendre ses responsabilités en stoppant le Contournement Ouest de Strasbourg, un projet à l’inverse des principes que la France doit promouvoir au prochain G7 qu’elle accueille fin août.
« Le projet de construction du Grand contournement ouest de Strasbourg (GCO) en Alsace est la triste et révoltante illustration de ce modèle qui conduit à notre perte : toujours plus d’artificialisation des sols, toujours plus de camions pour transporter toujours plus de marchandises, de et vers toujours plus loin pour toujours moins de zones agricoles, toujours moins de biodiversité, toujours moins de circuits courts raisonnés et raisonnables. »
Retrouver le texte de la tribune ici :
L’état de la nature dans le monde est si alarmant que la survie même de l’humanité est en jeu. Ce constat est partagé et décrit depuis des années par de nombreux scientifiques. L’inaction n’est plus possible, elle serait mortifère. Nous sommes face au plus grand défi que l’homme n’ait jamais eu à relever. Il y a urgence. Notre responsabilité est engagée : citoyennes et citoyens, responsables politiques, industriels, scientifiques.
Comment imaginer que notre génération puisse porter la responsabilité, la culpabilité de la sixième extinction de masse ? Après une dégradation massive de la biodiversité qui a pour origine une consommation exponentielle débutée le siècle dernier, nos modes de consommation sont uniquement motivés par le besoin de satisfaire des intérêts particuliers dans une société où le bonheur serait proportionnel à nos possessions. Or ce consumérisme nous surcharge de biens matériels par l’exploitation des ressources naturelles aux dépens de la biodiversité. Nous passons à côté de l’essentiel depuis trop longtemps : il est temps d’appeler à un véritable éveil social. Seul un changement profond de nos modèles de production et de consommation permettra d’éviter ce déclin de notre environnement qui nous est vital.
Le projet de construction du Grand contournement ouest de Strasbourg (GCO) en Alsace est la triste et révoltante illustration de ce modèle qui conduit à notre perte : toujours plus d’artificialisation des sols, toujours plus de camions pour transporter toujours plus de marchandises, de et vers toujours plus loin pour toujours moins de zones agricoles, toujours moins de biodiversité, toujours moins de circuits courts raisonnés et raisonnables. Cette sixième extinction massive de la biodiversité, et le changement climatique dont nos activités sont la cause, sont précipités par des projets comme celui du GCO dont les impacts sur les espèces et les écosystèmes seront désastreux et non compensables. Nous détruisons ainsi notre propre support de vie de telle sorte que 60% des milieux naturels ont été dégradés au cours des cinquante dernières années sur la planète.
Le modèle basé sur le développement des infrastructures de transport, telles les autoroutes, sur une urbanisation croissante et sur l’exploitation des ressources, n’est plus applicable, ni défendable. Si nous poursuivons dans cette voie, l’impact des activités humaines sur les milieux d’ici à 2050 fera disparaître 25 à 50% des espèces. L’effondrement même de la civilisation devient plausible. La vulnérabilité de la société est entière et nous devons avoir conscience des conséquences sur nos vies et surtout celles de nos enfants, par l’altération de nos moyens de subsistance, de notre santé, de notre économie, de nos cultures.
Monsieur le Président, au lendemain du G7 et de la publication du rapport du groupe d’experts de l’ONU sur la biodiversité, vous avez annoncé une série de mesures pour la préservation de cette biodiversité. Vous l’avez compris, «ce qui est en jeu est la possibilité même d’avoir une Terre habitable», ce «qui appelle à l’action». Ces actions concrètes doivent être couplées à une ambition législative ambitieuse et sincère. Il est à ce titre fondamental d’asseoir le pouvoir et les compétences de l’Autorité environnementale. Reconnaissons à cette instance toute l’importance qui lui est due notamment par le respect des avis rendus. Car au regard de l’exigence de transparence exprimée par les citoyens, ces expertises sur les évaluations des impacts des grands projets et programmes sur l’environnement sont indispensables. Le sens des responsabilités doit nous conduire à prendre les justes décisions : STOPPONS le projet du GCO qui va à l’encontre de cette ambition écologique et donnons-nous les moyens de proposer un modèle viable aux générations futures.
— Liste des premiers signataires : Martine Wonner médecin psychiatre, députée du Bas-Rhin, Fabrice Scheurer chercheur au CNRS, physicien, Dietmar Weinmann chercheur au CNRS, physicien, Bernard Carriere physicien, professeur émérite de l’Université de Strasbourg, Yves Holl professeur des Universités retraité, Strasbourg, Anne-Véronique Auzet géographe spécialiste des sols, professeure de l’Université de Strasbourg, Odile Petit, DR CNRS, équipe d’éthologie cognitive et sociale UMR 7247 CNRS-INRA-Université de Tours-IFCE, Dominique Bourg professeur, Université de Lausanne (UNIL), IGD/FGSE, Matthieu Picher ingénieur de Recherche en sciences physique à l’IPCMS, Pascal Maillard professeur agrégé, Université de Strasbourg, Sheila Sandon mathématicienne, chargée de recherche au CNRS, Institut de recherche mathématique avancée de l’Université de Strasbourg, Florence Lecomte chargée de recherche à l’Institut de recherche mathématique avancée CNRS et Université de Strasbourg, Nathalie Wach enseignant-chercheur, Université de Strasbourg, Patricia Zander maître de Conférences Géographie/aménagement – HDR, Brice Martin maître de Conférence Géographie, coordinateur du programme ANR DFG TRANSRISK.
Cette tribune a été publiée le 28 juin 2019 sous le titre : « Stoppons le projet de construction du Grand contournement ouest de Strasbourg ! »
Débat organisé suite à la sortie du film Permaculture La voie de l’autonomie (Jupiter Films) au Cinéma Vox le 13 juin 2019 à Strasbourg.
Intervenants :
Denis JUNG, ingénieur agronome ;
Jean Michel OBRECHT, maraîcher et chroniqueur sur France Bleu Alsace;
Arnaud SCHWARTZ, membre de l’association Permaculture partagée Saint Gall et administrateur d’ALSACE NATURE.
Animation : Denis JUNG, vice président ARBRES.
Voir ci-dessous la vidéo : Réalisation et montage : Denis JUNG et Richard Welter – ATA. Juin 2019.