Au secours ça déborde ! Vous n’en pouvez plus de voir ces déchets partout autour de vous ?
Cette année encore, Alsace Nature s’associe à de nombreux partenaires pour vous proposer une grande collecte de déchets à Strasbourg sur les berges et dans le lit de l’Ill. Cette opération est ouverte à tous les citoyens.
L’objectif est de collecter un maximum de déchets au fond de l’Ill, sur les berges et dans les parcs et rues voisines. Des équipes de plongeurs exploreront les fonds de l’Ill pour y remonter les déchets immergés, les kayakistes sillonneront la surface, tandis que des bénévoles à pied (vous !) ramasserez les détritus au sol. Le produit des différentes collectes sera analysé lors de l’animation « autopsie d’une poubelle », trié, puis conduit en déchèterie.
Un gouter bien mérité viendra égailler nos papilles suite à cette après-midi de labeur.
Cet événement se tiendra autour de la place Dauphine (devant Riv’étoile), le samedi 26 novembre 2022. Tout au long de l’après-midi, un village associatif d’activités et d’informations se tiendra à proximité des parcours de collecte.
Vous pourrez également poursuivre ces activités dans la convivialité sur le Marché OFF (place Grimmeissen) : conférence sur la thème de l’eau – concerts – buvette et restauration. Une belle soirée festive en perspective !
Pourquoi organiser une collecte de déchets autour de l’Ill ?
Tous issus des activités humaines, les déchets provoquent des ravages sur la biodiversité jusqu’à se retrouver parfois dans nos assiettes et impacter notre santé. Comment ? Les plastiques (en particulier) et autres déchets sont charriés par les vents jusque dans nos mers et océans, entrant en contact avec la faune marine… que nous consommons. Pas moins de 80% des déchets marins sont issus de l’intérieur des terres et acheminés en grande partie par nos cours d’eau. Ainsi même éloignés de la mer, nous, alsaciens partageons cette responsabilité.
S’inscrire pour être bénévole avant et pendant l’événement
Pour que cette action se passe dans de bonnes conditions, nous aurions besoin de bénévoles affectés à plusieurs missions. Si vous êtes disponible, merci de vos inscrire ci-dessous
Symbole historique du mouvement France Nature Environnement dont Alsace Nature fait partie, le hérisson d’Europe nous accompagne dans tous nos combats depuis 1968. Protégé depuis 1981, il reste toutefois relativement méconnu. Face à ce constat, une vaste opération de recensement au niveau national s’est mise en place pour mieux connaître et mieux protéger ce petit mammifère. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de la fédération qui se met au service de son animal totem.
Pourquoi lancer un recensement participatif du hérisson d’Europe ?
Le hérisson bénéficie d’un fort capital de sympathie populaire, mais s’il peut sembler familier, on connaît en réalité bien peu de choses sur lui : quelle est l’abondance réelle de sa population ? Comment évolue-t-elle ? Quels peuvent être les effets du dérèglement climatique et des activités humaines sur son activité ? Autant de questions pour l’instant sans réponse qui incitent à mener l’enquête.
Et le meilleur moyen d’obtenir des données nombreuses, c’est de faire appel à toutes les bonnes volontés, partout en France ! Sur les routes, en forêt ou dans le jardin, il n’est pas rare –dans certaines régions du moins– de voir un hérisson, vivant ou mort. Chaque signalement peut fournir des renseignements précieux aux scientifiques. Chacun, chacune peut ainsi contribuer, à son échelle, à la constitution d’une vaste base de données qui permettra de mieux connaître ce petit mammifère, et donc de mieux le protéger.
Comment créer un environnement propice au hérisson ?
Le hérisson est un allié précieux pour qui cultive son jardin, puisqu’il vous débarrassera des limaces, chenilles et autres insectes qui pourraient menacer votre potager. Si vous voulez avoir la chance d’en voir un s’installer dans votre jardin, créez un environnement favorable :
N’utilisez pas de produits toxiques tels que les anti-limaces, qui risqueraient de l’empoisonner ;
Favorisez son installation en préservant des recoins sauvages dans votre jardin (buisson, tas de feuilles ou de branchages…), en construisant ou en achetant un petit abri en bois ;
Mettez à disposition une gamelle d’eau, notamment en période de sécheresse.
Et si un hérisson s’installe bel et bien, laissez-le faire sa vie sans le déranger et prenez soin de vérifier qu’il n’est pas dans les parages avant de déplacer un tas de feuilles ou de débroussailler une parcelle !
Comment participer à l’opération de recensement ?
C’est très simple : si vous voyez un hérisson, il vous suffit de le prendre en photo ou en vidéo et de renseigner votre observation ici.
Le hérisson étant un animal nocturne, il n’est pas normal de le croiser pendant la journée. Toutefois, si vous n’êtes pas noctambule, des indices peuvent vous permettre de détecter sa présence : empreintes, crottes, nids… Pour en savoir plus sur le hérisson et apprendre à identifier ces indices, rendez-vous sur le site de FNE 25 !
Attention : le Hérisson d’Europe est une espèce protégée, qui bénéficie d’un statut de protection réglementé. Sont interdits par la loi : la destruction ou l’enlèvement des nids, la mutilation, la destruction, la capture, le transport, la détention, la vente ou l’achat (sauf spécimen légalement détenu) de l’animal (article L. 411-1 du code de l’environnement).
Paris, le 17 octobre 2022 – Le Conseil d’État condamne une nouvelle fois l’État à payer une astreinte de 10 millions d’euros par semestre pour avoir encore manqué à ses obligations de lutte contre la pollution de l’air. Malgré une première condamnation en 2017, l’histoire se répète, au détriment de la santé des personnes et de l’environnement, puisque les normes de qualité de l’air ne sont toujours pas respectées dans les plus grandes agglomérations françaises. Heureusement, le Conseil d’État maintient une pression très forte sur l’État pour le contraindre à agir.
Cette décision s’inscrit dans une bataille judiciaire initiée il y a plus de 10 ans et marquée par une première grande victoire, le 12 juillet 2017, puisque le Conseil d’État avait condamné l’inaction de l’État concernant la problématique majeure de la pollution de l’air. Face à l’inertie étatique, les Amis de la Terre France et 77 co-requérants ont de nouveau saisi la juridiction suprême afin qu’elle ordonne à l’État de respecter sa décision de 2017 ; ce qu’elle a fait le 10 juillet 2020. Cette décision avait pour but d’enjoindre à l’État de respecter ses obligations sur la pollution de l’air, sous peine d’avoir à payer une astreinte historique de 10 millions d’euros par semestre de retard. L’État n’ayant toujours pas agi un an plus tard, le 4 août 2021, les juges administratifs ont mis leur menace à exécution : l’État a été condamné à verser 10 millions d’euros à plusieurs établissements publics et structures agréées de surveillance de la qualité de l’air dans les zones concernées.
Considérant que la décision n’était toujours pas respectée, les Amis de la Terre France et les autres associations ne lâchent pas et demandent toujours au Conseil d’État de condamner l’État au paiement de l’astreinte. Dans la décision rendue aujourd’hui, le Conseil d’État devait donc évaluer si, pour les deux semestres passés, l’État avait enfin respecté ses obligations. Cela n’est malheureusement pas le cas : trois zones dépassent toujours le seuil autorisé pour le dioxyde d’azote [Note numero=1] tandis que pour la ville de Toulouse, la baisse du niveau de polluant en dessous du seuil ne peut être regardée comme « suffisamment consolidée ».
Les juges n’ont pas été convaincus par l’argument du ministère de la transition écologique selon lequel l’État avait pris les mesures nécessaires pour améliorer suffisamment la qualité de l’air, notant au contraire l’insuffisance des mesures mises en place. Lutter contre la pollution de l’air est pourtant une mesure sociale essentielle, puisque les personnes les plus vulnérables sont les plus exposées à la pollution [Note numero 2]. En effet, si le nombre de morts prématurées imputables à la pollution de l’air s’élève à environ 100 000 par an [Note numero 3], les enfants sont les premières victimes des effets des polluants dans l’air [Note numero 4]. Il est d’ailleurs prouvé que la mise en place de Zones de Faible Emissions (ZFE) diminue les pathologies chez les enfants [Note numero 5].
Les juges constatent que l’État n’a pas respecté ses engagements européens dans quatre villes de France. Ils rappellent que, même si certaines améliorations ont été constatées, « la période de dépassement des valeurs limites dans les zones concernées' » continue, malgré les condamnations.
Selon Louis Cofflard, l’avocat des associations, « cette décision était malheureusement prévisible ; l’Etat se montre en réalité récalcitrant et n’a pas souhaité se conformer aussi rapidement que possible à la décision obtenue il y a plus de cinq ans. ».
Dans le prolongement de cet arrêt, d’autres batailles judiciaires sont gagnées au nom de la protection de la qualité de l’air. Très récemment, France Nature Environnement Paris et Les Amis de la Terre Paris ont permis d’éviter la construction de bâtiments enjambant le boulevard périphérique. Ces projets condamnaient des personnes à vivre dans des niveaux de pollution dangereux pour la santé [Note numero 6].
En 2023, le Conseil d’État réexaminera à nouveau si l’État remplit ses obligations. Les Amis de la Terre France et leurs soutiens espèrent que ce sera le cas et que le juges constateront une diminution drastique des polluants dans l’air.
M. Daniel Reininger, responsable du réseau EAU d’Alsace Nature était l’invité de l’émission « Alsace politique » du jeudi 13 octobre 2022 sur BFM Alsace, en compagnie de M. Thierry Schall, vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg.
Le thème du débat était : les risques en terme de crues et d’inondations en Alsace.
Mme Michèle Eschlimann, maire de Wasselonne est intervenue pour rappeler les épisodes d’inondation extrêmes survenus en 2016 dans sa commune et expliquer les actions mises en œuvre depuis pour limiter l’impact d’un tel événement dans le futur. (installation de fascines dans les champs, construction à venir de bassins de rétention d’eau en amont etc …).
Thierry Schaal a rappelé le contexte juridique avec la loi sur l’Eau qui impose la remise en bon état écologique et chimique des cours d’eau, ce qui implique des travaux de renaturation, de retravailler les courbes des lits des rivières (re-méandrages), la nécessité de préserver ou recréer des zones d’expansion des crues. Il est aussi nécessaire de mettre en place une réelle solidarité en les communes amont et aval d’un même bassin versant.
Daniel Reininger a insisté sur l’importance de retrouver des sols vivants grâce à un changement de pratiques agricoles (plus de prairies, ne pas laisser les sols nus, moins de tassements … )
Il a rappelé la nécessité absolue de prendre en compte les risques d’inondations et de crues dans le contexte de changement climatique actuel. Pour l’instant, nous n’avons pas été assez loin dans la prise en compte de ces risques.
Pour limiter les dégâts, il faut s’appuyer sur la nature et non la contraindre comme cela a été fait avant. Il faut réussir à redonner une dynamique naturelle au cours d’eau, ce qui permet de ralentir le débit et éviter les catastrophes en aval.
Ce n’est pas toujours facile car l’Alsace est une région à densité de population forte mais dans tous les endroits où c’est possible, il faut « desserrer » les rivières, les laisser s’étaler .. Cela implique de trouver des concessions avec les propriétaires.
Le ministre de l’environnement a annoncé la mise en service d’une application « Vigicrues ». M. Reininger précise que le site internet existait déjà mais que l’application sur téléphone portable va permettre plus d’information de la population sur les risques. Il estime également qu’il faudrait aller plus loin et prévoir des alertes sms en cas d’urgence.
M. Schaal rappelle qu’un certain nombre de compétences dans ce domaine ont été transférés de l’Etat aux collectivités territoriales et que les moyens financiers en sont pas toujours suffisants. Il faut faire des choix en terme de travaux..
Daniel Reininger conclut en demandant la création d’un établissement territorial de bassin pour coordonner toutes les études et les actions à mettre en œuvre.
A l’appel de l’association des villageois réunis de Nambsheim et environs, soutenue par Alsace Nature, le Chaudron des alternatives et des associations anti-nucléaires, une bonne centaine de personnes s’est mobilisée, sous la pluie, à Nambsheim ce samedi 1er octobre 2022, pour dénoncer le défrichage de la forêt et le projet d’implantation d’une zone industrielle près du village, prévue en compensation de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim.
Les citoyens sont d’autant plus inquiets qu’un défrichement a déjà commencé alors même qu’aucune entreprise n’est prête à s’installer pour l’instant sur la zone d’EcoRhéna, et que, d’après les médias, la société d’économie mixte franco-allemande Novarhéna devrait être dissoute en octobre.
Pour rappel, le projet EcoRhéna est porté par le syndicat mixte ouvert (SMO), constitué de Voies navigables de France, de la Chambre de commerce et d’industrie Alsace Eurométropole, de la Région Grand Est, de Colmar agglomération et de la Communauté de communes Pays Rhin-Brisach. Au départ, Alsace Nature n’était pas contre l’idée d’une zone d’activités pour compenser les emplois perdus à la centrale nucléaire de Fessenheim, d’autant plus que la séquence Eviter-Réduire-Compenser avait été bien étudiée dans ce contexte.
Cependant, EDF projette d’installer un technocentre où seraient fondus des générateurs de vapeur et des réacteurs des centrales nucléaires françaises et européennes en fin de vie, de récupérer leurs métaux les moins radioactifs et de les réutiliser dans la filière nucléaire, ou dans des filières conventionnelles. EcoRhéna serait destinée notamment à accueillir une rampe roll on roll off (RoRo), destinée au transfert de matériaux irradiés pour le futur technocentre d´EDF. Des déboisements encore prévus visent à préparer le terrain pour l´installation de cette rampe, nous nous opposons fermement à ce projet, qui ne correspond plus à l´idée du post Fessenheim comme elle a été formulée au début.
Par deux décisions du 28 septembre 2022 (n°459524 et 459379), la 6ème chambre du Conseil d’État a donné tort au Ministère de la Transition Écologique et à la Société MDPA en rejetant les pourvois formés contre l’arrêt du 15 octobre 2021 de la Cour Administrative d’Appel de Nancy, qui avait annulé l’autorisation d’enfouissement définitif des déchets dangereux à Stocamine.
Pour rappel, la Cour Administrative d’Appel de Nancy avait prononcé, en octobre 2021, l’annulation du jugement du 5 juin 2019 du Tribunal Administratif de Strasbourg ainsi que de l’arrêté préfectoral du 23 mars 2017 qui autorisaient l’enfouissement définitif de plus de 40 000 tonnes de déchets toxiques. Cette annulation se basait principalement sur l’absence de garanties financières apportées par les MDPA.
La décision du Conseil d’État intervient suite à la contestation formée par l’État de contrer la décision de la Cour Administrative d’Appel de Nancy. Le Conseil d’État a estimé que les arguments soulevés par l’État consistant à considérer que la décision de la Cour d’appel reposait sur un vice de procédure (défaut de capacité et de garantie financière) « n’est pas de nature à permettre l’admission du pourvoi ».
L’annulation d’autorisation d’enfouissement des déchets devient de ce fait définitive. Le Préfet du Haut-Rhin est contraint de mettre à nouveau en œuvre une procédure d’évaluation environnementale, bien malgré lui et alors qu’avaient été tentés plusieurs contournements de cette décision de justice :
par amendement à la loi de finance considérée comme inconstitutionnelle par décision du Conseil Constitutionnel du 28 décembre 2021 N°2021-833
en prenant un arrêté de mise en demeure (normalement destiné à prendre des mesures conservatoires), mais détourné ici pour permettre la construction des travaux de barrages en béton et le remblayage du bloc 15 ayant pris feu en 2002 (et alors qu’une enquête pénale diligentée par Alsace Nature est toujours en cours pour essayer de déterminer la composition exacte des déchets stockés dans la mine) : ces travaux ont été suspendus par ordonnance du Tribunal Administratif du 25 mai 2022 ;
en tentant de passer en force contre cette suspension pour continuer la construction de 3 barrages en béton : travaux non autorisés suite à l’ordonnance du Tribunal Administratif de Strasbourg du 1er août 2022.
Il s’agit d’une défaite de plus pour les MDPA et l’État dans ce dossier à rebondissement. Et Alsace Nature maintiendra son devoir de vigilance environnementale pour l’autorisation à venir.