Recyclage : visite du centre de tri de Strasbourg

Recyclage : visite du centre de tri de Strasbourg

Ce vendredi 15 juin, ALTEM, le centre de tri des déchets de l’Eurométropole a ouvert ses portes aux membres d’Alsace Nature. En 2015, la loi de transition énergétique a fixé l’objectif de 55% de recyclage d’ici 2020 et 60% pour 2025. Avec un taux de recyclage de 28,8% en 2016, l’Eurométropole a encore des progrès à faire pour tenir le cap.

Classé parmi les trois plus grands centres de tri français, ALTEM réceptionne annuellement 58 000 tonnes de déchets en provenance de l’Eurométropole et d’une grande partie du Bas-Rhin. Une fois acheminés par le service de ramassage de votre collectivité au centre de tri, les déchets mélangés seront catégorisés, séparés puis revendus aux différentes filières de recyclage. Cette revente des matières triées, au bénéfice de la collectivité permet d’alléger les coûts de gestion de nos déchets. Aujourd’hui, chaque habitant de l’Eurométropole de Strasbourg produit en moyenne 388 kg de déchets par an, soit deux fois plus qu’en 1960 ! Augmenter la part du recyclage est indispensable pour réduire le gaspillage de nos ressources naturelles, mais ne dispense pas d’agir pour diminuer notre production d’ordures.
Chaque matin, les camions de ramassage déposent ici des tonnes d’emballages métalliques, de briques alimentaires, de papiers, cartons, de bouteilles et de flacons en plastique. Entassés sur le sol de l’entrepôt, ils sont ensuite déposés sur les tapis de la chaîne de tri. Un aimant attire les emballages ferreux puis un séparateur à courants de Foucault récupère les métaux non-ferreux tel que l’aluminium. Un premier tamis rotatif sélectionne ensuite grossièrement les déchets par taille et par poids. Derrière, un séparateur optique souffle sur certains types de plastiques pour les conduire vers le tapis correspondant. Enfin, une poignée d’opérateurs font une dernière sélection manuelle. Tout ce processus vise à fournir aux filières de recyclage, une matière première la plus pure possible, sans intrus.

« À chaque ville, son taux d’erreurs de tri »

Régulièrement, un échantillonnage des matières livrées par les communes permet de caractériser précisément la composition des déchets de chaque ville. Ainsi, les bénéfices de revente sont adaptés à chaque commune. Les chiffres montrent que dans l’Eurométropole, plus d’un déchet sur 5 ne devrait pas se retrouver dans le bac jaune. La proportion d’erreurs de tri, supérieure à 20 %, est pourtant 10 % inférieure dans les communes de moins de 10 000 habitants. Les professionnels d’ALTEM sont formels, ces taux sont meilleurs dans les communes qui communiquent et sensibilisent leurs habitants aux bons gestes. Grâce, notamment, aux ambassadeurs du tri. C’est dans cet esprit de sensibilisation que de nombreuses écoles viennent en visite ici chaque semaine. L’accompagnateur le soutient : « Les enfants ramènent ensuite le bon geste de tri à la maison. »

Des erreurs qui coûtent cher !

En plus de la perte de ces matières à l’incinérateur et l’impact de cette perte sur l’environnement, les erreurs de tri représentent un manque à gagner non-négligeable pour les collectivités. Dans le Grand Est, si l’on additionne les coûts des refus de tri avec les matières recyclables qui se retrouvent dans l’incinérateur, le manque à gagner s’élève à 16 M d’Euros par an.
Dans un futur proche, le geste de tri sera prochainement simplifié. « L’extension des consignes », déjà présente dans certaines communes, permettra de recycler les pots de yaourt, les barquettes de polystyrène, les sacs et les sachets plastiques. Dans le même bac. Tous les emballages plastiques peuvent d’ores et déjà être jetés dans le bac de tri par les habitants des communes en vert sur la carte ci-dessous. Espérons que cette simplification fasse chuter les taux d’erreurs.  
L’ensemble du territoire devrait passer sous ce régime simplifié d’ici 2023.

L’Alsace, en avance grâce à la redevance incitative.

La région Grand Est est connue pour son niveau de performance de tri élevée : 56 kg/an/Hab contre 50 kg pour la moyenne nationale. En vigueur dans de nombreuses communes alsacienne, la « redevance incitative » fonctionne selon le principe « pollueur-payeur ». Les usagers payent leur redevance de ramassage du bac, proportionnellement au poids de leurs déchets ménagers. Ce principe les incite à trier plus de déchets recyclables, et à réduire leur production d’ordures ménagères. Grâce à ce dispositif, certains centres de tri ont vu la masse des déchets recyclés augmenter de 6 % et les erreurs de tri diminuer de 46 %. Néanmoins, ce système de redevance ne peut pas être instauré à Strasbourg à cause de l’impossibilité de retracer les déchets qui se trouvent dans les bennes collectives.

En pratique :

Trier c’est changer le destin de nos déchets en leur permettant d’être recyclés plutôt que brûlés. Ainsi, le tri rime avec économies d’énergie, préservation des ressources naturelles et qualité de l’air. Chaque tonne de plastique recyclé fait économiser près de 800 kilos de pétrole brut et 1 tonne de briques alimentaires recyclées permet de préserver 2 tonnes de bois !

  • Déposez vos bouteilles dans le bac de tri bouchon vissé.
  • Compactez-les seulement dans la longueur.
  • Ne rincez pas vos emballages avant de les mettre au recyclage.
  • Ne déchirez pas les papiers avant de les jeter.
  • Et ne déposez pas les pots de yaourt, le polystyrène ou le papier aluminium dans le bac jaune.

En cas de doute, l’application « Guide du tri » vous permet de savoir ce que vous pouvez recycler ou non en fonction de votre lieu d’habitation ou de vacances.

« Parce que le meilleur déchet est celui qui n’existe pas. » 
Suivez les conseils de Zéro Déchets Strasbourg sur https://zds.fr

M.D

Crédit photo: Gilbert Renninger et Matthieu Durey

En vidéo :

Sources :

  • RAPPORT ANNUEL 2016 SUR LA QUALITÉ & LE PRIX DU SERVICE D’ÉLIMINATION DES DÉCHETS, Strasbourg.eu
  • Zero Waste France
  • Schroll.fr
[Découverte de la semaine] La Sterne pierregarin (Sterna hirundo)

[Découverte de la semaine] La Sterne pierregarin (Sterna hirundo)

Common Tern with dinner
La Sterne pierregarin ou Goélette, ou encore, Hirondelle de mer, fait parti de la famille des laridés.
Cet oiseau mesure 31 à 35 cm de longueur pour une envergure de 82 à 95 cm et une masse de 90 à 150 g .
Sol vol rappelle celui d’une hirondelle, ce qui lui a valu le surnom d’hirondelle de mer.
Elle consomme de petits poisson (surtout éperlans et lançons en mer) et invertébrés aquatiques. Elle capture des insectes à la surface. Pour se nourrir, la sterne pierregarin repère les bancs de poissons et se positionne au dessus en faisant un vil stationnaire de quelques puis plonge en piqué pour saisir sa proie.
Elle présente une grande aire de répartition, qui s’étend de l’Europe à l’Asie ainsi que l’Amérique du Nord jusqu’aux Caraïbes. Mais l’espèce n’est présente que localement et n’est courante que sur les littoraux. Il lui arrive de nicher en colonies que sur quelques cours d’eau naturels.
Elle hiverne au large de l’Afrique, l’Australie et le Nouvelle Zélande.
En Alsace, la Sterne pierregarin ne niche qu’en plaine, en petites colonies dispersées le long du Rhin et dans quelques gravières. Au cours des dernières années, l’effectif nicheur a oscillé entre 100 et 135 couples, répartis en une quinzaine de colonies et des couples isolés.
Elle niche sur le substrat brut des îles et îlots constamment régénérés par les crues des fleuves. Historiquement, elle fréquentait les îlots sablo-graveleux du Rhin avant sa canalisation.
A partir du milieu des années 1980, des radeaux recouverts de graviers (« Les radeaux à sternes ») ont été installés sur certains plans d’eau, afin de favoriser sa nidification.
Migratrice au long cours, la Sterne pierregarin quitte la région en août-septembre pour rejoindre les côtes d’Afrique occidentale et revient en avril.
Lors de ses migrations, La Sterne pierregarin fréquente aussi bien les zones côtières que l’intérieur des terres, dans les habitats les plus divers. A l’intérieur des terres elle est liée au rivières et aux lacs, sur le littoral, elle niche de préférence sur des îlots rocheux, mais aussi sur des plages et au bord de marais. Le nid est un creux dans le sable ou la terre sèche. Une ponte de 2 à 4 œufs est effectuée puis couvée entre mai et juillet, les œufs sont couvés.
Par le passé, la pollution du Rhin constituait un problème majeur pour l’espèce : adultes et œufs étaient fortement contaminés par le mercure et des organochlorés. Grâce à un programme de lutte contre la pollution, 9° % de celle-ci a pu être résorbée entre 1976 et le début des années 1990. Cette amélioration de la qualité des eaux du fleuve a permis une reconstitution de l’effectif nicheur de la Sterne pierregarin : de 15-20 couples en 1976, sa population est passé à environ 210 couples en 2004.
De nos jours, la principale menace concerne la dégradation des sites de nidification : en l’absence de dynamique alluviale suffisante, la plupart des sites qui servaient à la nidification se sont végétalisés (herbacées denses et ligneux) et sont devenus défavorables. Des essais sont menés afin de concevoir des techniques d’entretien qui permettent de conserver un substrat nu sur les musoirs hydroélectriques, sans usage de produits phytosanitaires. Mais la tâche s’avère plus complexe que prévu et la solution idéale, à un coût raisonnable, n’a pas encore été mise au point. Dans l’immédiat, la sauvegarde de la Sterne pierregarin dans notre région passe par l’installation de « radeaux » à leur intention. Ceux-ci nécessitent toutefois un suivi et un entretien très réguliers.

[Communiqué de presse] Coulées de boues : des catastrophes naturelles ?

[Communiqué de presse] Coulées de boues : des catastrophes naturelles ?

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Ces derniers jours, l’Alsace, et d’autres régions, ont subi de gros dégâts suite à des orages et des pluies torrentielles. La boue et autres matériaux ont envahi routes, villages, maisons. Comme tout le monde, nous déplorons tous ces sinistres et ces malheurs provoqués chez les victimes.

Mais aujourd’hui il est temps d’analyser les causes de ces désastres et d’en rechercher les responsabilités.

Car il n’y a pas de fatalité. On peut évoquer la fréquence grandissante de ces phénomènes qui nous ramène aux changements climatiques, on peut parler de la brutalité de ces intempéries mais de mémoire d’homme, il y a toujours eu de violents orages et pluies.
La cause principale, mainte fois évoquée après chaque épisode, et vite remise aux oubliettes, est l’artificialisation des sols, la disparition des zones humides et inondables remplacées par des constructions, des routes, des chemins bétonnés, des parkings, des cours pavées, etc., ne permettant plus aucune infiltration. L’eau n’a qu’un seul exutoire, celui de couler vers l’aval.
Mais cette artificialisation concerne aussi, et surtout même, les immenses terres agricoles qui entourent les villages. Accueillant majoritairement de la monoculture, le sol très rapidement gorgé d’eau, car dépourvu de tout couvert végétal et de son système racinaire facilitant l’infiltration dans les couches inférieures, se comporte comme une surface imperméable et engendre les coulées de boue. Notons au passage que cette boue est la partie utile des champs et chaque lessivage engendre une perte de fertilité.
Ces torrents de boue ne trouvent aucun obstacle sur leur passage, plus une haie, plus un bosquet ou un arbre, pas même un pré, qui pourrait entraver leur progression. Tous ces dispositifs, que cultivaient nos ancêtres avec soins, n’ont plus leur place dans notre agriculture industrielle. Saurons-nous les rétablir pour limiter les risques et les dégâts mais aussi pour diversifier notre nature et nos paysages ?
Enfin, notre aménagement du territoire ne prend que trop rarement en compte les risques de phénomènes naturels extrêmes. Les reliefs sont modifiés, les écoulements naturels perturbés, les zones humides sacrifiées.
Alors non, il ne s’agit en aucun cas de catastrophes naturelles car tous les outils pour éviter ces coulées de boues sont à notre disposition et faciles à mettre en œuvre. Il faut simplement faire preuve de volonté pour prendre ce problème à bras-le-corps.
Comme d’habitude, la collectivité prendra en charge la réparation des dégâts au travers des aides publiques ou des primes d’assurances. Nos alertes, nos demandes, nos préconisations pourraient faire économiser beaucoup d’argent public, tout en embellissant notre environnement.
A l’heure de l’adaptation au changement climatique, il est temps d’agir.

Vidéo France Télévisions – 09/06/2018

Vidéo France Télévisions – 05/06/2018

Vidéo BFM TV – 04/06/2018 – Dans le Haut-Rhin, une coulée de boue inonde l’A36 après les orages

Vidéo France 3 Grand Est – 01/06/2018 – Truchtersheim : coulée de boue et dégâts importants

[Découverte de la semaine] – Écrevisse à pattes rouges (Astacus astacus)

[Découverte de la semaine] – Écrevisse à pattes rouges (Astacus astacus)

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L’Écrevisse à pattes rouges est une espèce de crustacés décapodes des eaux douces. C’est l’une des trois espèces autochtones de France métropolitaine.
L’activité de l’écrevisse à pattes rouges est principalement nocturne. Elle montre une grande sensibilité à la qualité de son habitat. Elle se dissimule sous les pierres, dans les enfoncements irréguliers du substrat ou dans le système racinaire de la ripisylve (forêt rivulaire). Omnivore, les adultes se nourrissent d’invertébrés, de mollusques et de végétation aquatique.
La période de reproduction débute en automne (octobre – novembre). Après l’accouplement, la femelle pond et porte 100 à 150 œufs dont l’incubation va durer 6 à 7 mois avant l’éclosion des larves (mai – juin). Les larves restent ensuite accrochées à la femelle quelques jours avant de se disperser dans le milieu.
Aujourd’hui en voie de disparition suite de sa surexploitation en tant que ressource halieutique, au braconnage et l’introduction et au développement de populations d’écrevisse américaines.
L’écrevisse à pattes rouges a totalement disparu de ses habitats historiques, et notamment des cours d’eau comme le Rhin et l’Ill, mais aussi des petits cours d’eau de plaine où elle était très abondante. On la rencontre essentiellement en Alsace, Lorraine, Champagne Ardenne, Bourgogne et Franche-Comté.
La principale menace pour ce crustacé outre la pollution et l’aménagement des cours d’eau, réside désormais dans l’introduction d’espèces d’écrevisses exotiques notamment les espèces en provenance d’Amérique du Nord, qui connaissent une expansion rapide dans les cours d’eau et plans d’eau d’Alsace et qui sont porteuses saines de la peste des écrevisses (aphanomycose).
Depuis plus d’un siècle (premiers cas signalés en 1893) une maladie dite peste de l’écrevisse due un pathogène dénommé Aphanomyces astaci Schicora à décimé les grandes populations d’écrevisse à pattes rouges qui faisaient encore en Europe du Nord l’objet d’une importante exploitation commerciale.
Les tentatives visant à stopper la propagation de cette maladie émergente ont toutes échoué. Il a donc été décidé de restaurer le commerce de l’écrevisse en introduisant une espèce nord américaine (Pacifastacus leniusculus) naturellement résistante à la maladie. En 30 ans, l’espèce introduite a pratiquement éliminé et remplacé l’espèce autochtone.

[Découverte de la semaine] – La centaurée jaune tardive (Blackstonia acuminata)

[Découverte de la semaine] – La centaurée jaune tardive (Blackstonia acuminata)

Blackstonia cf. acuminata (Koch & Ziz) Domin
Plante herbacée annuelle, appartenant à la famille des gentianacées. Elle a une hauteur moyenne de 15 cm, couverte de pruine, elle à des corolles jaune clair.
Elle affectionne les milieux humides, notamment les zones temporairement humide voire partiellement inondées par des flaques lors d’épisodes pluvieux.
Elle peut pousser en grandes populations, sur des sols découverts et non cultivables, notamment sur les surfaces graveleuses d’alluvions calcaires liées aux travaux de creusement du canal d’Alsace. On la rencontre plus rarement dans les gravières.
La période de floraison s’étend de juillet à septembre. La Centaurée jaune tardive à une floraison matinale et les fleurs s’ouvrent seulement au soleil. Les tiges mesurent entre 2 et 7 cm. La couronne mesure habituellement de 8 à 10 millimètres de long et se compose de 6 à 8 pétales jaunes.
Sa répartition est dite euryméditerranéen, mais elle est présente dans la bande rhénane de Huningue à Lauterbourg, surtout dans le Bas-Rhin, comme par exemple en val des usines hydroélectriques du Rhinau et de Gerstheim, à Erstain-Krafft, Auenheim, Fort-Louis ou encore Neuhaeusel.
La destruction de ses biotopes par des activités humaines (décharges, dépôts divers, activités humaines), l’embroussaillement, la colonisation par des ligneux (Salix purpurea, argousiers, etc.) par le Solidage géant (Solidago gigantea) et la Calmagrostide commune (Calmagrostis epigejos), constituent les principales menaces pesant sur cette fleur.
Sa préservation passe par le maintien d’une végétation basse et ouverte, le débroussaillage, l’interdiction des dépôts et décharges, et d’activités humaines.
Si vous êtes les témoins d’une atteinte à l’environnement, ayez le réflexe :

[GCO] 2ème Enquête publique : dossier SANEF (échangeur Nord) – forêt du Krittwald

[GCO] 2ème Enquête publique : dossier SANEF (échangeur Nord) – forêt du Krittwald

 

Une première enquête publique sur le Grand Contournement Ouest de Strasbourg s’est terminée jeudi 17 mai 2018. Le dossier unique aurait dû être soumis dans sa globalité. Ce n’est pas le choix qu’a fait l’Etat, saucissonnant le dossier en deux parties. Depuis le 2 mai 2018 et jusqu’au 6 juin 2018, la partie concernant la SANEF, l’échangeur nord au niveau de Vendenheim « noeud A4/A35/ACOS », est soumis à l’avis de la population.
 Tout le monde peut participer,même si vous n’habitez pas les communes touchées directement par le projet.
et bien que le ministère de la transition écologique avait annoncé dans un communiqué du 23 janvier 2018 qu’il délivrera « l’autorisation pour permettre la réalisation de l’autoroute » – avant même l’ouverture de l’enquête publique ! – et parce que nous soutenons l’idée que les citoyens puissent se positionner sur les projets qui les concernent, nous demandons formellement que cette enquête ne relève pas de la pure formalité.

AVIS D’ENQUETE PUBLIQUE A CONSULTER : ICI

 

COMMENT PARTICIPER ?

Périmètre de l’Enquête publique : Vendenheim • Brumath
 
Quels sont les communes directement impactées par le GCO ? (pour rappel)
Innenheim • Duppigheim • Duttlenheim • Kolbsheim • Ernolsheim-sur-Bruche • Breuschwickersheim • Achenheim • Osthoffen • Ittenheim • Oberschaeffolsheim • Hurtigheim • Stutzheim-Offenheim • Dingsheim • Griesheim sur Souffel • Pfulgriesheim • Pfettisheim (nouvellement rattachée à Truchtersheim) • Lampertheim • Eckwersheim • Vendenheim • Brumath • Hoerdt • Reischtett •
 

Pendant la durée de l’enquête, le public pourra consigner ses observations et propositions selon les modalités suivantes :Trois possibilités pour participer :

  1. sur les registres d’enquête ouverts à cet effet dans les 2 mairies de Vendenheim et Brumath (voir exemples d’arguments ci-dessous).
  2. par voie postale, à l’attention de la Présidente de la commission d’enquête en mentionnant comme objet « Enquête publique nœud A4 / A35 / Autoroute de Contournement Ouest de Strasbourg », à la mairie de VENDENHEIM, 12 rue Jean Holweg, 67550 VENDENHEIM (siège de l’enquête publique).
  3. ou par mail : pref-enquetes-publiques@bas-rhin.gouv.fr , en mentionnant comme objet « nœud A4 / A35 / Autoroute de Contournement Ouest de Strasbourg »

 

LE DOSSIER EST DISPONIBLE SUR LE SITE DE LA PREFECTURE : ICI

 Quelques arguments sur le dossier :
Le dossier soumis à enquête publique concerne plus spécifiquement le volet EAU du projet. Toutefois, en plus des arguments sur l’aspect Eau, vous pouvez rappeler le contexte du projet en piochant dans les arguments plus généraux ci-dessous.
Ceci sera enrichi progressivement au fur et à mesure de notre étude du dossier. Remarque : vous pouvez vous inspirer de certains de ces arguments dans votre contribution à l’enquête mais ne faites pas un copier-coller, cela risquerait de ne pas être pris en compte par la commission d’enquête.

  1. Projet saucissonné

Le projet du GCO comprend deux volets, l’un porté par Vinci-Arcos, l’autre par la SANEF. Or, l’enquête publique ne porte que sur le projet SANEF, c’est-à-dire sur l’échangeur nord A4/A35/ACOS (l’enquête publique sur le volet Vinci-Arcos débuté le 4 avril se termine le 17 mai). Comment le public peut-il dans ces conditions se faire une idée complète et précise des enjeux sur l’ensemble du projet ? Pourquoi l’enquête publique a-t-elle été réduite aux communes de Vendenheim et Brumath alors que le volet Vinci-Arcos était sur les 22 villages impactés ? Ceci est un mépris de l’avis du public.
L’impact du projet de GCO va bien au-delà de son emprise directe, puisqu’il entraîne la réalisation d’aménagements fonciers sur 11 000 ha ! L’impact de  ces remembrements sera considérable, mais n’est pas traité dans le dossier d’enquête publique.

  1. Simulacre de démocratie et une enquête publique faussée

Dans un communiqué de presse du 23 janvier 2018, alors que le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) a émis un nouvel avis négatif sur le dossier, et que l’avis de l’Autorité environnementale (Ae) n’était  pas encore connu, le ministère de la transition écologique et solidaire a déclaré qu’il allait autoriser les travaux de l’autoroute. C’est un vrai scandale et un déni de démocratie. Nous devons montrer à l’Etat que l’avis des citoyens doit être pris en compte et nous mobiliser encore plus ! En annonçant, avant même l’enquête publique, que l’autorisation unique va être délivrée, le Gouvernement fausse l’appréciation du public et met la pression sur la commission d’enquête, une manœuvre qui dénature l’enquête publique.

  1. Dossier difficile d’accès

Un autre moyen de mépriser l’avis de la population en lui montrant qu’elle n’y connait rien, c’est de fournir des dossiers ultracompliqués, illisibles et noyés dans un discours technique qui cache les vrais enjeux. Même l’autorité environnementale (Ae), qui est pourtant composée d’ingénieurs et de scientifiques, considère que le dossier est « particulièrement volumineux et difficile d’accès » (p. 3).
Par ailleurs, suite aux remarques du CNPN et de l’Ae, l’Etat fait le choix de séparer le dossier Vinci-Arcos de celui de la SANEF alors que le maitre d’ouvrage est Vinci. Cette manoeuvre ne permet pas d’avoir une vue d’ensemble du dossier. Vinci et la SANEF aurait pu, dans un tableau synthétique, présenter les remarques et les réponses apportées fournies, en séparant clairement les mesures d’évitement, de réduction et de compensation. Cela aurait simplifié la lecture pour comprendre les enjeux et la pertinence des réponses. Au lieu de cela, l’Etat a contribué à rendre la lecture volontairement très compliquée, voire impossible.
Ne nous laissons pas impressionner par ces manœuvre et osons donner notre avis.
 

  1. Opportunité (en lien avec impact)

Les chiffres de trafic sont surestimés. L’Ae note (p. 19) que les prévisions de trafic de 2006, entre 2000 à 2020 visaient une augmentation des trafics de 57 à 80 % (PL et VL). Or, les chiffres réels de trafic selon le rapport d’activité de Vinci sur son réseau autoroutier font état d’une progression de 12,8 % entre 2006 et 2015 (soit 28 % sur la période de référence – 20 ans). On est loin des 80 % annoncés pour justifier le projet ! Pourtant les perspectives de trafic dans le dossier (Synthèse actualisée de l’étude d’impact, p.141) prévoient un doublement du trafic entre 2020 et 2040 ! De telles prévisions semblent totalement infondées compte tenu des évolutions ci-dessus, et des enjeux et des prises de conscience actuels. Imaginer de telles évolutions signifie simplement nier la réalité et la nécessaire réduction des déplacements et trafics automobiles.
Axe européen vs délestage local
Encore une fois, l’objectif du GCO n’est pas l’amélioration des déplacements dans le bassin strasbourgeois, mais bien le développement du trafic de transit.
Scénarios de délestage pas suffisants (cf. Ae)
« La réalisation simultanée du contournement ouest de Strasbourg et de la requalification de l’A35, dans un contexte de mise en œuvre du plan de déplacement urbain (PDU) de l’Eurométropole de Strasbourg, est réaffirmée à plusieurs reprises dans le dossier, en ce qu’elle serait nécessaire à l’atteinte des objectifs affichés pour le projet. Le dossier ne fournit cependant pas d’éléments permettant d’appréhender la réalité de la « simultanéité », pourtant annoncée comme nécessaire : l’état d’avancement du plan de déplacement urbain n’est pas abordé et celui relatif à l’opération de requalification de l’A35 ne conclut pas sur la concordance des réalisations » (avis Ae, p. 8).Voir aussi pp. 17 et 18.
L’Ae pointe le fait que, compte tenu du fait que la requalification de l’A35 est loin d’être réalisée, les scénarios auraient dû estimer l’évolution du trafic sur l’A35 avec le GCO seul, et pas avec en plus la requalification et le PDU. L’étude d’impact de 2006 estimait à +20 à +58 % selon les hypothèses la hausse des émissions de CO2 imputables au projet en 2020.

  1. Impact global

Contradiction avec réduction des Gaz à Effet de Serre
« Les impacts climatiques liés aux émissions de gaz à effet de serre doivent être abordés à l’échelle globale. Le projet et son étude d’impact doivent donc prendre en compte les engagements de la France de division par un facteur quatre des émissions de gaz à effet de serre en 2050. De ce point de vue, le choix du développement d’une mobilité routière induit un impact qui devrait se traduire par un écart tendanciellement opposé à la stratégie de mobilité propre reprise par la programmation pluriannuelle de l’énergie et à l’objectif du facteur 4. Cet impact doit, conformément au code de l’environnement, être évalué et faire l’objet de mesures d’évitement, de réduction et de compensation, ce qui n’est pas le cas.
Effet sur la santé pas évident
« L’Ae rappelle que la France fait l’objet depuis le 15 février 2017 d’un avis motivé de la commission européenne pour dépassement des seuils de dioxyde d’azote relatifs à la qualité de l’air dans 19 zones, dont Strasbourg. Elle rappelle également que les risques de cancer liés à l’exposition aux particules fines se produisent sans qu’on puisse établir de seuil de concentration en dessous duquel il n’y aurait pas d’effet. L’état initial référence de nombreux établissements sensibles pour la qualité de l’air dans les communes traversées par le projet : soixante-dix établissements scolaires et crèches, huit établissements de santé, et vingt-cinq établissements sportifs en extérieur. » (Ae p. 12).
Vinci répond (Synthèse actualisée de l’étude d’impact, p. 107): « Sans la mise en place de l’A355 (= GCO) et du PDU (Plan de Déplacement Urbain, la situation serait encore plus dégradée. » Or, le PDU est loin d’être réalisé !.
« Toutefois, par l’abaissement des concentrations en cœur de l’agglomération strasbourgeoise, le projet permet de réduire l’exposition des populations à des concentrations supérieures aux valeurs limites. Cela réduit l’apparition d’effets sanitaires. » (Ibid. p. 107). Vinci oublie de préciser, que dans le cadre de la requalification de l’A35, il est prévu d’urbaniser le long de l’actuelle A35 : où est le gain pour les populations ?. Quel impact le noeud A4/A35/ACOS aura-t-il sur les populations directement concernées ? La SANEF n’y répond pas.

  1. Impact environnemental

– Impact global peu traité.
Destruction de forêts multiséculaires qu’on ne peut pas reconstituer en 50 ans
Quelle compensation des Gaz à effet de Serre (GES) ? Le projet Vinci prévoit une augmentation de trafic, notamment Poids Lourds (PL), induite par la réalisation de l’infrastructure. Il y a donc bien augmentation des GES en lien direct avec le projet. Une compensation de cette augmentation, en totale contradiction avec les politiques publiques est-elle prise en compte et compensée ? Les forêts déjà existantes ne compensent rien.
Absence de prise en compte de l’impact sur les sols « L’Ae recommande de compléter l’étude d’impact par une évaluation de l’impact du projet sur les Sols » Ce dossier ne fait pas exception à l’omission très fréquente de l’évaluation des impacts sur les sols alors que le projet en consomme une grande superficie (environ 450 ha). L’Ae rappelle que les sols apportent de nombreux services écosystémiques parmi lesquels la production de biomasse (alimentation, matériau, énergie), la prévention des inondations, l’épuration de l’eau (par la filtration et la dégradation microbienne), l’atténuation du changement climatique par le stockage de carbone, l’atténuation de l’effet d’îlot de chaleur urbain par la rétention et l’évaporation d’eau, le support de la biodiversité et des paysages… (Ae, p. 11).

  1. Gestion de l’eau et zones humides

– En séparant le dossier Arcos de celui de la SANEF, l’Etat fait une erreur. L’impact du projet est global. L’Etat ne peut pas traiter séparément l’impact liée au noeud A4/A35/ACOS du reste du projet.
– Dans le cadre des aménagements fonciers, des mesures d’irrigation du Kochersberg ont été négociées entre le monde agricole et Vinci. Où est traité l’impact de cette irrigation, à la fois sur les lieux de pompage et les lieux de déversement (impacts sur la faune) ?
autres infos sur l’eau à venir

  1. Sur le sérieux du suivi des mesures.

Il est prévu un comité de suivi pour s’assurer que les mesures compensatoires seront bien mises en œuvre. Or, le secrétariat des comités de suivi est assuré par l’Etat et ARCOS (Synthèse actualisée de l’étude d’impact, p. 84) !! Si on voulait être sérieux, on confierait le suivi à des organismes vraiment indépendants (associations ou autres) en leur donnant les moyens d’investiguer.