Réaction d'Alsace Nature aux derniers développements dans le dossier GCO

Réaction d'Alsace Nature aux derniers développements dans le dossier GCO

 

Le vendredi 9 février 2018, Alsace Nature tenait une conférence de presse concernant les derniers éléments dans le dossier de Grand Contournement Ouest de Strasbourg (GCO ou COS ou A355).

Il s’agissait notamment de présenter les positions d’Alsace Nature liées au projet de GCO, notamment sur les points suivants :

1.       le recours contentieux qu’Alsace Nature va déposer contre la prorogation de la déclaration d’utilité publique (DUP) pour 8 ans,

2.       le Rapport « Mobilité » publié récemment, dit aussi Rapport « Duron »….

3.       le risque que prend la France en matière de qualité de l’air, par rapport à ses engagements européens.

 

1.       Recours contentieux :

La Déclaration d’Utilité publique (DUP) du projet de contournement avait été signée le 23 janvier 2008 et était valable pour 10 ans. Les travaux du chantier n’ayant pas encore commencé (seuls les travaux préparatoires ont démarré : fouilles archéologiques, sondages ..), le concessionnaire a été obligé de demander une prorogation de la DUP.
Cette prorogation a été accordée par le Ministère de l’Environnement et publiée le 23 janvier 2018 avec validité jusqu’au 22 janvier 2026.

o   Or l’annonce de la prolongation de la DUP s’est faite dans des conditions pour le moins troublantes.

–          En effet, outre la prolongation de la DUP, était attendu l’avis du Conseil National pour la Protection de la Nature (CNPN) qui devait statuer sur le dossier présenté par Vinci sur la question des impacts sur les espèces naturelles et sur ce qui relève de la loi sur l’eau (pbs d’inondation, impacts sur les cours d’eau et les zones humides etc …). Or, le CNPN s’était réuni le 15 décembre 2017 et son avis devait être publié de façon imminente.

SAUF que le gouvernement, sachant que l’avis était négatif, a fait en sorte de retarder sa publication pour annoncer la prolongation de la DUP.   On ne pouvait ainsi lui reprocher de ne pas avoir tenu compte de l’avis pour prolonger la DUP.

L’avis défavorable du CNPN a été publié le 24 janvier 2018 ; il confirme la position des associations de protection de la nature qui plaident depuis des années pour que ce projet ne vienne pas réduire à néant les efforts consentis pour la sauvegarde de la biodiversité.

–          Même si l’avis du CNPN n’est que consultatif, il est assez rare que l’Etat passe complètement outre cet avis. On aurait pu penser qu’il accorderait la DUP en fixant certaines limites. Mais au contraire, il accorde une prolongation de 8 ans !

–          De plus, dans son communiqué, le ministère de l’environnement annonce qu’il accordera l’autorisation de réaliser les travaux à Vinci, ALORS QUE les procédures ne sont pas achevées : une enquête publique doit encore avoir lieu sur le dossier et ensuite seulement l’autorisation peut être accordée pour le démarrage des travaux.

–          Les associations estiment qu’il s’agit là d’un passage en force de l’Etat.

A quoi servent les instances et les procédures si l’Etat lui-même s’assoit dessus dès que les conclusions de ces procédures contredisent ses projets ? A quoi bon faire semblant de jouer à la démocratie ? L’Etat prétend faire accepter à Vinci des mesures de compensations alors qu’il vient de disqualifier la seule instance indépendante capable de les évaluer. Et il a le culot de proposer un comité de suivi croupion sans aucun pouvoir ni moyen ! Si c’est ainsi que l’Etat veut regagner la confiance des citoyens, c’est très mal parti. En agissant ainsi, il ne fait que légitimer la lutte sur le terrain et perd toute crédibilité sur sa capacité à défendre l’intérêt général.

 

o   La prorogation de la DUP a été accordée alors que le contexte a bien changé depuis 2008

–          Dans un contexte, où la régression de la biodiversité fait l’objet d’appels alarmistes des scientifiques, on aurait pu attendre une toute autre décision du Ministère de l’Ecologie, d’autant plus qu’il pouvait s’appuyer sur l’avis défavorable des scientifiques du CNPN.

–          Le dérèglement climatique est en cours avec son cortège de tempêtes, inondations et autres « catastrophes naturelles », autoriser la construction d’une nouvelle autoroute est en complète contradiction avec les engagements de la France lors de la COP21 et les récentes déclarations sur le climat du président E. Macron.

Dans ces conditions, Alsace Nature a décidé d’engager un recours contentieux auprès du Conseil d’Etat pour demander l’annulation de la prorogation de la DUP.

 

2.      Le rapport « mobilité »,

Ce rapport, dit aussi rapport « Duron », précise par exemple : «  En milieu urbain, l’augmentation de capacité et la création de voies nouvelles n’est que rarement un remède pertinent à la saturation. La maîtrise de la circulation passe par une gestion intégrée combinant le renforcement de l’offre de transports en commun, l’optimisation des taux d’occupation des véhicules et la gestion des flux routiers pour optimiser ceux-ci, le développement des mobilités actives ainsi que la mise en place de péages incitatifs, ou de péages inversés »
Il est l’exemple même que la situation a changé. Il met en effet l’accent sur la nécessité de renforcer l’offre de transports collectifs, le co-voiturage, et de réduire la part de la circulation automobile dans les transports de demain. Quelle est la cohérence, avec le projet de GCO qui a été conçu il y a 40 ans ?
 

3.      En matière de qualité de l’air,

La commission européenne vient de lancer un avertissement : 9 pays dont la France ont été convoqués à Bruxelles le 30 janvier, pour un sommet sur la qualité de l’air et expliquer pourquoi ils n’ont pas tenu leurs objectifs en matière de pollution atmosphérique. (Dépassement régulier des limites d’émissions pour deux polluants clés : les particules fines (PM10) et le dioxyde d’azote (NO 2)).
Si ces Etats ne prennent pas de dispositions concrètes rapidement, ils pourraient être condamnés devant la Cour européenne.
Rappelons que 48000 décès par an sont attribués à la pollution de l’air.
 
En permettant la réalisation du GCO, l’Etat va à contre-courant, car il ne favorise pas le changement de comportement des usagers. Il y a aura autant, sinon plus, de véhicules sur la route et la pollution augmentera dans la plaine d’Alsace.
Et ceci d’autant plus fortement que la construction du GCO remettrait à l’ordre du jour la réalisation d’une portion autoroutière en Allemagne dans la forêt du Bienwald et inciterait les poids lourds venant d’Europe du Nord à passer par l’Alsace au lieu de l’Allemagne, le trajet devenant plus court pour rejoindre le Sud de l’Europe. (CF infos ICI)
 
Le collectif GCO NON MERCI et Alsace Nature restent mobilisés et prévoient de nouvelles actions pour dénoncer le passage en force de l’Etat et pour obtenir un moratoire sur ce projet tant que des mesures alternatives ne sont pas mises en place (relance de l’écotaxe notamment).
Pour les prochaines actions : infos sur www.gcononmerci.org
 
 

Article des DNA du 10 février 2018 paru suite à la conférence de presse : Le Front anti-gco se disloque

[Découverte de la semaine] Les libellules des bandes rhénanes

[Découverte de la semaine] Les libellules des bandes rhénanes

Robust Spreading _ Lestes dryas (Kirby, 1890)
Les Odonates sont un ordre des « libellules ». Des fossiles d’odonates datant de -320 millions d’années, montrent que ce groupe figure parmi les insectes les plus anciens apparus sur terre. Ils ont largement colonisé tous les continents, sauf l’Antarctique – où ils se développent dans une très large variété de milieux aquatiques non marins : eaux douces, saumâtres, courantes, stagnantes, temporaires, tourbières, etc.
Le genre des Lestes fait parti des odonates les plus présents en Alsace. Pour tous les membres du genre Lestes, le corps de l’insecte est presque totalement vert métallique, avec une zone bronze irisée. Tous les Lestes se ressemblent pour leur forme et couleur. Le seul moyen de détermination visuelle entre les différentes espèces de Lestes est la couleur et la forme de l’appendice anal.
Le Leste dryas ou Leste des bois, au repos, à les ailes à demi-déployées. Le mâle a les yeux bleus. Une texture poudreuse bleutée couvre son front et les derniers segments de son abdomen, ainsi que pronotum et les flancs du thorax. La femelle à le ventre beige, un abdomen plus épais que celui du mâle. Elle n’a pas de coloration bleue sur le corps et à les yeux bruns.
Le Leste dryas adulte vole de juin à août souvent dans des secteurs asséchés ou en voie d’assèchement. La distance de dispersion de l’espèce n’excède pas 1 à 3 kilomètres.
Ils s’accouplent à la manière des demoiselles en formant un tandem formant une roue. Après la copulation, le mâle reste en tandem, accouplé à la femme alors qu’elle pond ses œufs, de forme allongée, qu’elle insère un à un à la base des tiges de plantes.
Les œufs passent l’hiver immergés et l’éclosion des larves a lieu au printemps après la remontée du niveau d’eau. Le Leste dryas hiberne sous forme d’œufs, il se développe rapidement sous 45 à 70 jours.
L’Alsace abrite l’un des noyaux de population d’odonates et joue donc un rôle important dans leur conservation à l’échelon mondial. La bande rhénane, les grands massifs forestiers et cours d’eau du nord du Bas-Rhin et les milieux tourbeux des Vosges concentrent la quasi-totalité des stations connues des libellules menacées en Alsace. Les odonates sont victimes de la régression et la dégradation des zones humides.

Lettre ouverte aux 13 élus demandant le report de l'arrêt de la centrale de Fessenheim à l'horizon 2021

Lettre ouverte aux 13 élus demandant le report de l'arrêt de la centrale de Fessenheim à l'horizon 2021

Le 7 février 2018
Lettre ouverte aux 13 élus demandant le report de l’arrêt de la centrale de Fessenheim à l’horizon 2021
Mesdames Brigitte Klinkert et Catherine Troendle,
Messieurs Jean‐Marie Bockel, Claude Brender, Jacques Cattin, René Danesi, Michel Habig, Gérard Hug, Fabian Jordan, Gilbert Meyer, Jean Rottner, Raphaël Schellenberger, Eric Straumann
Dans la lettre ouverte adressée ce 6 février à Monsieur Sébastien Lecornu, vous demandez de ne « pas procéder à la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim avant [..] juillet 2021 [..] et avril 2023 ».
Vous prenez pour argument la sûreté de l’EPR et les autorisations d’exploiter pour dix ans délivrées par l’Autorité de Sûreté Nucléaire en 2011 (réacteur 1) et
2013 (réacteur 2). Mais vous semblez oublier que la même Autorité de Sûreté Nucléaire a exigé la mise à l’arrêt du réacteur n°2 depuis le 13 juin 2016 en raison
d’irrégularités de fabrication et de falsifications mettant en cause « le vieillissement et les propriétés mécaniques » de l’un des générateurs de vapeur de ce réacteur. Vous envisageriez donc sans broncher le fonctionnement d’une centrale dont la sûreté n’est plus avérée ?
Dans votre lettre, vous semblez n’accorder plus aucune importance à l’utilité de cette centrale pour l’approvisionnement de l’Alsace. Il s’agissait pourtant de votre cheval de bataille favori durant ces dernières années… Nous ne pouvons que vous comprendre, lorsque l’on mesure que l’année 2017 a été la pire depuis le démarrage des réacteurs en 1977 et 1978 : 5700 GWh produits, et pourtant une trentaine d’incidents rapportés par la centrale. Vous envisageriez donc avec sérénité la présence sur notre sol d’une structure nucléaire inutile, dangereuse pour notre environnement, tant humain que naturel ?
Représentantes et représentants des électeurs, vous êtes censés faire les lois, et êtes aussi garants de leur respect. Auriez‐vous oublié la loi de Transition Energétique de 2015 (que certains d’entre vous ont votée) qui limite la capacité de production nucléaire dans notre pays ? Faites‐vous peu de cas du décret du 8
avril 2017 qui abroge l’autorisation d’exploiter la centrale de Fessenheim avec effet au premier jour de l’EPR ? A n’en pas douter, vous avez une étrange conception de la continuité de l’Etat…
Il y a quelques années, ce sont soixante –dix communes d’Alsace –représentant plus de 600 000 habitants – qui ont pris des motions exigeant l’arrêt définitif de la centrale de Fessenheim. Ce sont 422 élus alsaciens de tous bords qui ont signé une pétition avec la même exigence. Il est triste de voir que treize élus ont perdu toute idée du respect de l’engagement.
Dans votre lettre, vous invoquez le délai nécessaire à « définir collectivement et sereinement les projets et dispositifs nécessaires au maintien d’une ambition
industrielle en Alsace […] ». Oubliez‐vous la nomination dès 2012 de Monsieur Rol‐Tanguy, puis de Monsieur Malerba comme « délégué[s] interministériel[s] à la
fermeture de la centrale nucléaire et à la reconversion du site de Fessenheim ».
Lors des visites en Alsace de ces délégués, qu’avez‐vous fait pour l’ambition industrielle de l’Alsace que vous revendiquez aujourd’hui ? Vous n’avez rien proposé, rien demandé, refusant toute discussion. Et vous vous en vantiez, « sereinement »…
Aujourd’hui, alors que douze des treize signataires de votre lettre siègent (et à quel titre ?) au sein du Comité de Pilotage installé par Monsieur Lecornu, votre première initiative est donc de tenter de saboter ce comité avant même qu’il n’ait commencé à travailler ? Belle conception du dialogue et de la démocratie…
Depuis près de quarante ans, la centrale de Fessenheim a déversé sans compter une manne financière sur une partie du territoire alsacien. Et ceci quelles que soient les performances en terme de production. Et durant ces quarante ans, vous ne vous êtes visiblement pas préoccupés de l’avenir économique de la région de
Fessenheim. Vous n’avez rien fait pour attirer de nouvelles activités pourvoyeuses d’emplois au voisinage du site nucléaire, pourtant parfaitement inoffensif à vous entendre. Vous vous êtes assis sur une rente financière, pensant qu’elle allait durer toujours, au moins durant le temps de votre mandat. Vous ne pouviez ignorer que la centrale ne serait pas éternelle… Nous voudrions vous rappeler la phrase d’Emile de Girardin : « Gouverner, c’est prévoir ». Il serait bon que vous l’appreniez par coeur, cela pourrait bien vous resservir…
Mesdames et Messieurs les treize élus, par votre lettre vous incarnez une certaine classe politique toute entière tournée vers le passé, vous montrez votre incapacité d’être acteur de l’avenir de l’Alsace, vous ne pensez visiblement qu’à prolonger un état d’aveuglement et d’assistanat béat sans vous interroger sur l’image que vous donnez de notre région.
Mesdames et Messieurs les treize élus, vous ne faites pas honneur à votre mandat. Vous ne faites pas honneur à l’Alsace.
Sans attendre aucun retour de votre part, nous vous prions de croire, Mesdames et Messieurs les élus, en l’expression de notre engagement pour une Alsace tournée vers un avenir sans nucléaire.

Pour les Associations
Jean‐Marie Brom

P.S. Si d’aventure, poussés par votre engagement, vous envisagiez d’occuper la centrale de Fessenheim pour y créer une Zone A Défendre, permettez‐nous de
vous rappeler que le site présente de « légères » traces de radioactivité…
Jean‐Jacques RETTIG
Président du Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin
Rémi VERDET
Président de l’association Stop Transports Halte au Nucléaire
André HATZ
Président de l’association Stop Fessenheim
Lucien JENNY
Collectif Les Citoyens Vigilants des environs de Fessenheim
Jean-Paul LACOTE
fédération Alsace Nature
Lettre ouverte 13 élus -7 février 2018 au format pdf

[Tribune] Forêt de la Robertsau – La Wantzenau : un bien commun à protéger

[Tribune] Forêt de la Robertsau – La Wantzenau : un bien commun à protéger

Foret_Robertsau-Karpfenloch
Enfin, nous y sommes ! Depuis 1988, Alsace Nature, avec ses 2000 adhérents directs et sa centaine d’associations fédérées, soutient le classement de la forêt de la Robertsau – La Wantzenau en réserve naturelle nationale.
C’est peu dire que, depuis le premier engagement de Marcel Rudloff, confirmé unanimement par ses successeurs Catherine Trautmann, Fabienne Keller et Roland Ries, le chemin fut long. Il le fut parce qu’un tel classement n’est évidemment pas neutre, c’est l’un des régimes de protection de la nature les plus forts en droit français.
L’enquête publique en cours sur ce projet de classement est l’ultime étape de ce long chemin et nous espérons qu’elle sera l’occasion d’une concertation large, ouverte à tous, dont nous appelons chacune et chacun à se saisir. C’est l’occasion de revenir aussi sur les enjeux de ce classement, qui, pour nous, dépassent largement les impacts qu’il aura sur les usages de cette forêt, appelés nécessairement à évoluer.
Le premier enjeu est local. Protéger cette forêt, c’est boucler enfin la protection des grandes forêts péri-urbaines de notre agglomération. Après le Rohrschollen, puis la forêt de Neuhof – Illkirch, la forêt de la Robertsau – La Wantzenau est la dernière à ne pas être protégée par un statut solide, édicté par un décret, pour échapper aux variations politiques ou économiques.
Engagée dans des politiques de retour de la nature en ville (telle que Strasbourg, ça pousse !) et dans l’élaboration d’un ambitieux plan climat 2030, notre agglomération trouvera dans ses forêts périurbaines désormais protégées les poumons de naturalité indispensables à ces politiques écologiques.
Le second enjeu est rhénan. Comme ses voisines, la forêt de la Robertsau – La Wantzenau est un vestige bien abîmé de la séculaire forêt alluviale, du temps où elle accueillait les méandres, les crues et les respirations d’un fleuve encore libre, d’un Rhin non encore bétonné et colonisé par les activités économiques et l’urbanisation. Elle fait ainsi partie de ce chapelet de bouts de forêts qui s’égrène des deux côtés du fleuve et qui tous font partie d’un ensemble remarqué, par des outils tels que Natura 2000, au plan européen, ou Ramsar, à l’échelle internationale.
Faire revivre la forêt de la Robertsau – La Wantzenau comme un écosystème à nouveau relié à sa rivière Ill et à son fleuve Rhin est un des défis de ce classement, qu’il nous importe collectivement de relever.
Le troisième enjeu est planétaire. Plus personne ne peut ignorer la grave crise que traversent nos ressources naturelles, de tous types (sols, eau, air, faune, flore), ni évidemment les dérèglements climatiques, qui bouleversent nos saisons et nos modes de vie. Face à ces crises, on peut se dire qu’elles sont trop éloignées de ce qu’on peut faire, que les Etats et les multinationales doivent agir d’abord, chacun ses responsabilités en effet. Mais on peut aussi, en citoyen engagé, chercher à agir localement, en commençant par préserver ici et maintenant ce qui nous reste de précieux et de vital.
Comme ses voisines, la forêt de la Robertsau – La Wantzenau nous est précieuse et vitale, parce qu’elle régénère notre air, tempère nos climats, calme nos stress. Protégée, gérée avec des moyens propres et nouveaux, elle remplira d’autant mieux ces fonctions, à notre bénéfice.
Enfin, le dernier enjeu est sociétal. Aux comportements individualistes qui poussent chacun à se croire propriétaire de la forêt où il court, cueille, se promène, randonne, pêche…, le classement substituera un mode de gouvernance partagé, où les pratiques seront équilibrées à l’aune des objectifs naturalistes définis par le classement. La forêt n’appartient à personne, c’est un bien commun, qui appelle une gestion collective. Cela sera exigé par le classement, qui, en ce sens, sera non une fin, mais un commencement. Dans la construction de cette intelligence collective, le CINE de Bussierre sera d’un apport crucial.

Nous appelons toutes celles et ceux qui se sentent concernés par ces enjeux majeurs à se mobiliser en faveur de ce classement, en envoyant leur avis positif aux commissaires-enquêteurs (contact :
 pref-enquetes-publiques@bas-rhin.gouv.fr). Notre association le fera très prochainement, comme nous espérons que vous serez nombreuses et nombreux à le faire, avant le 23 février prochain.
Plus dinformations seront mises en ligne au fur et à mesure sur http://localhost:8888/actu-alsacenature-hack

[Découverte de la semaine] – Le Lérot (Eliomys quercinus)

[Découverte de la semaine] – Le Lérot (Eliomys quercinus)

lérot
Le lérot est un rongeur nocturne de la famille des Myosidae. Il mesure une quinzaine de centimètres sans la queue, et pèse environ de 60 à 140 grammes.
Il est facilement reconnaissable grâce à son pelage coloré. Notamment le noir autour de ses yeux, ainsi que son pelage ventral blanc et dorsal gris brun.
Le Lérot dors dans un nid caché dans un trou d’arbre ou un ancien nid d’oiseau. Il descend au sol la nuit pour se nourrir. Le lérot vit dans les vergers, les jardins et les parcs. Il fréquente facilement les greniers et bâtiments abandonnées. Il hiberne pendant l’hiver, il entre en complète léthargie.
La femelle a une seule portée par an, de 2 à 7 petits au bout d’une gestation de 3 semaines. L’accouplement à lieu entre avril et mai. Dans la nature, le Lérot vie entre 3 et 4 ans. A la naissance, les petits sont roses et aveugles (paupières closes), ils mesurent 4 cm. Il émettent des ultrasons comme cris. Un duvet gris-clair se développe rapidement, dont le contour des yeux, qui encore clos, s’ornent d’une traînée noire, caractéristique de l’espèce.
Le Lérot est capable de laisser la fourrure de sa queue quand il est attaqué par un prédateur, mais elle ne repousse pas.
On rencontre le lérot en Europe, principalement en France, Espagne, Italie, Allemagne. Ainsi qu’en Asie Mineure.
C’est une espèce en forte régression, dû aux pesticides et à la dégradation générale de ses habitats (bocages, prés, prairies, arbres creux ou morts, granges et greniers pour son hibernation). Il souffre aussi de la pollution lumineuse. Le lérot peut-être victime des fouines et des oiseaux nocturnes tels que les chouettes et hiboux, qui fréquentent le même habitat. Il souffre aussi de la prédation des chats, des empoissonnements et des tondeuses dans les jardins.
En Alsace, le Lérot fait partie de la Liste Rouge des Espèces Menacées.

[enquête publique] Classement de la forêt de la Robertsau en Réserve naturelle nationale

[enquête publique] Classement de la forêt de la Robertsau en Réserve naturelle nationale

 
La forêt de la Robertsau bientôt classée réserve naturelle nationale ?

Ce projet de classement vise à compléter le réseau de réserves naturelles existant le long du Rhin et a pour objectif de protéger durablement la faune et la flore locale via la mise en place d’une réglementation spécifique sur le massif forestier.
L’enquête publique sur le projet de création de la Réserve Naturelle Nationale et de son périmètre de protection se déroulera du 22 janvier au 23 février 2018 inclus.
L’ensemble du dossier est disponible sur le site de la préfecture du Bas-Rhin
Une réunion d’information publique aura lieu le lundi 5 février 2018 de 18h à 20 h au Foyer des loisirs 42, rue de l’Ill à Strasbourg
 
Nous vous invitons à soutenir ce projet de réserve naturelle qui fait suite à près de 30 ans de procédure en écrivant au commissaire enquêteur :
– soit par courrier à l’intention du président de la commission d’enquête au Centre administratif de la mairie de Strasbourg, 1 Parc de l’Etoile 67076 STRASBOURG cedex
– soit par message électronique avec la mention « enquête publique – Réserve Naturelle Nationale » à transmettre à l’adresse pref-enquetes-publiques@bas-rhin.gouv.fr