mercredi 5 Fév 2025 | Déchets, GL Nambsheim, Groupes Locaux, Nucléaire, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques, Risques industriels
Dans le cadre du débat organisé par la Commission Nationale du débat public (CNDP), Alsace Nature a envoyé sa contribution au cahier des acteurs. Nous remercions toutes les personnes qui, suite à notre appel, nous ont envoyé leurs arguments et nous ont aidé à rédiger cette contribution.
Dans cette contribution, nous rappelons notre opposition à ce projet industriel contradictoire et inutile. Il ne fait qu’entretenir un système de développement du nucléaire au détriment de l’investissement dans le domaine des énergies renouvelables. Des solutions alternatives existent.
Nous avons présenté les arguments suivants :
1) La santé des citoyens sacrifiée au profit de la filière nucléaire
- La libération sur le marché conventionnel de l’acier recyclé présente des risques sous-estimés
- Le Technocentre traitera des déchets à la fois TFA et FMA (Très Faiblement Actifs et Faiblement-Moyennement Actifs)
2) La localisation à Fessenheim, un non-sens sur le plan environnemental
- Le site est situé dans une zone sismique et inondable
- Un très mauvais bilan carbone et des risques routiers
- La bande rhénane déjà très industrialisée
3) Le projet du Technocentre : un gouffre financier
4) Des alternatives au recyclage existent, moins impactantes, moins coûteuses, et sans risque sanitaire
- Les avantages attendus du recyclage sont minimes
- Le stockage est une solution possible
- Autres alternatives possibles
5) En conclusion
La Cour des Comptes vient de cibler l’absence de calcul de rentabilité dans les projets nucléaires présentés par EDF (EPR et Flamanville) Documents | Cour des comptes. Peut-être demain le Technocentre de Fessenheim sera-t-il visé !
Ce Technocentre est un projet du passé : grande infrastructure centralisée, course au gigantisme, investissement démesuré qui ne sera pas rentable et nécessite un développement de débouchés sans prise en compte des risques réels, pour tenter d’amortir son coût. On est loin d’une logique
d’économie circulaire !
Aucun risque pour la santé ne peut être accepté.
Les gouvernants engagent leur responsabilité.
Il ne s’agit pas ici d’une dérogation ciblée, mais d’un système organisé conduisant à une dissémination radioactive IRRÉVERSIBLE dans le domaine public sans traçabilité des produits recyclés, et donc sans responsable ! On peut s’étonner du manque de lucidité de nos dirigeants, ont-ils seulement
conscience des risques qu’on leur – peut-être -cachés ?
Derrière les discours lénifiants, il reste des zones d’ombre inacceptables. Comme tous les déchets, le « meilleur déchet » est celui que l’on ne produit pas.
Pour toutes ces raisons, la Fédération ALSACE NATURE dit NON au Technocentre de Fessenheim !
Lire la contribution en entier
vendredi 31 Jan 2025 | A la une, GL Ried Centre Alsace, Groupes Locaux, Nature, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques, Vie associative
Nous vous invitons à une Balade commémorative
le samedi 15 février 2025 à 14h
à Marckolsheim
RDV au niveau de l’Antenne hertzienne (cf plan ci-dessous)
Marckolsheim, fin février 1975 : le terrain occupé depuis septembre 1974 par des habitants et des militants autour de la Frendschafts Hüss pour protester contre un projet d’implantation d’une usine de stéarates de plomb, est évacué par les opposants eux-mêmes.
L’Etat vient de renoncer au projet d’implantation des Chemische Werke München (CWM), et même de Bayer, dans la forêt du Rhin. L’abandon, partiel, au début des années 1970, de ces projets d’industrialisation lourde sous la pression populaire témoigne du changement de regard, porté notamment par les « nouveaux mouvements sociaux », quant aux enjeux démocratiques et écologiques dans le contexte d’un modèle social marqué par le productivisme.
De l’autre côté du fleuve, la lutte contre le projet de centrale nucléaire de Whyl sera aussi un succès.
Ces luttes ont conduit à ce que les forêts alluviales rhénanes, considérées par les aménageurs de l’époque comme de la surface à industrialiser, soient progressivement reconnues par les acteurs publics comme un patrimoine à protéger, voire même à restaurer. Comme en témoignent les Plans Rhin vivant portés aujourd’hui par les collectivités.
A l’occasion du cinquantième anniversaire de l’abandon du projet CWM, Alsace Nature souhaite rappeler l’importance de ces luttes dans cette évolution (il aura fallu de nouvelles manifestations déterminées en 1990 à Marckolsheim pour que la protection des forêts rhénanes devienne effective) , et combien cette vigilance citoyenne reste nécessaire aujourd’hui, notamment à l’heure des « plans de relance » et de la recherche d’une croissance économique dans un contexte de mondialisation économique tendu.
Pour ce faire, nous vous invitons à une balade commémorative, en présence de personnes ayant participé à cette occupation. Ce sera l’occasion de revenir sur les moments forts de la lutte, et sur l’intérêt écologique des forêts rhénanes préservées.
Cliquer sur les images pour agrandir
photos : Meinrad Schwörer
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Gedenkspaziergang – 15. Februar 2025
14:00 Uhr – „Tour hertzienne“
MARCKOLSHEIM
50 Jahre danach. Eine der ersten ZAD in Marckolsheim – Als das Elsass NEIN sagte!
Marckolsheim, Ende Februar 1975: Das Gelände, das seit September 1974 von Bewohnern und Aktivisten rund um das Frendschafts Hüss besetzt war, um gegen eine geplante Ansiedlung einer Bleistearatfabrik zu protestieren, wird von den Gegnern selbst geräumt. Der Staat hatte gerade auf die geplante Ansiedlung der Chemischen Werke München (CWM) und sogar von Bayer im Rheinwald verzichtet. Eine Kopie der Frendschafts Hüss wird auf der anderen Seite des Rheins aufgestellt, um den Kampf gegen das geplante Atomkraftwerk in Whyl erfolgreich zu unterstützen.
Die teilweise Aufgabe dieser Schwerindustrialisierungsprojekte Anfang der 1970er Jahre unter dem Druck der Bevölkerung zeugt von einem veränderten Blickwinkel, der insbesondere von den „neuen sozialen Bewegungen“ auf die demokratischen und ökologischen Herausforderungen im Kontext eines vom Produktivismus geprägten Gesellschaftsmodells eingenommen wurde.
Diese Kämpfe haben insbesondere dazu geführt, dass diese Rheinauenwälder, die von den damaligen Planern als zu industrialisierende Fläche betrachtet wurden, nach und nach von den öffentlichen Akteuren als schützenswertes und sogar wiederherzustellendes Erbe anerkannt wurden. Davon zeugen die Pläne für einen lebendigen Rhein, die heute von den Gebietskörperschaften getragen werden.
Anlässlich des Jahrestages der Aufgabe des CWM-Projekts möchte Alsace Nature daran erinnern, wie wichtig diese Kämpfe für diese Entwicklung waren (es bedurfte neuer entschlossener Demonstrationen im Jahr 1990 in Marckolsheim, damit der Schutz der Rheinwälder wirksam wurde) und wie notwendig diese Wachsamkeit der Bürger auch heute noch ist, insbesondere in der Zeit der „Konjunkturprogramme“ und der Suche nach Wirtschaftswachstum in einem angespannten wirtschaftlichen Globalisierungskontext.
Zu diesem Zweck laden wir Sie zu einem Gedenkspaziergang ein, bei dem Personen anwesend sein werden, die an dieser Besetzung beteiligt waren, sowohl auf elsässischer als auch auf badischer Seite.
Dies wird die Gelegenheit bieten, auf die Höhepunkte des Kampfes und die ökologische Bedeutung der erhaltenen Rheinwälder zurückzukommen.
mardi 28 Jan 2025 | Pollutions et santé, Réseaux Thématiques, Transports
Le journaliste Hugo Clément pour son émission « Sur le front », et Luc Huber membre d’Alsace Nature et du collectif GCOnonmerci, ont pris des camions étrangers en filature. Cela a permis de confirmer ce qu’on redoutait : malgré le péage du GCO, des milliers de camions étrangers font un détour par la France, en rallongeant leur trajet, pour éviter de payer l’écotaxe allemande. (…) Une écotaxe devrait être mise en place prochainement en Alsace, mais elle restera moins élevée qu’en Allemagne.
Environ 3000 camions par jour traversent l’Alsace pour ne pas payer la taxe allemande LKW-Maut
Des milliers de camions étrangers font un détour par la France, en rallongeant leur trajet, sans s’arrêter chez nous ! Ils polluent dans notre pays, abîment les routes, génèrent des nuisances, sans rien apporter à notre économie.
Pourquoi ? Tout simplement pour éviter de payer l’éco taxe allemande. Eh oui, notre pays laisse les camions étrangers circuler gratuitement alors qu’ils doivent payer une contribution environnementale chez nos voisins…
On estime à environ 3000 le nombre de camions qui chaque jour font le détour par l’A35 en Alsace pour éviter de payer la taxe allemande.
Le chauffeur de poids-lourd allemand, interrogé par Luc Huber, après son passage par la France et son retour en Allemagne, explique qu’il fait ce détour 3 ou 4 fois par semaine, à la demande de son employeur. Il estime, qu’en passant par la France, Il économise entre 50 et 60 euros par trajet et jusqu’à 250 euros par semaine.
Des taxes mises en place dans la plupart des pays européens
Déclinaison de la directive européenne « Eurovignette » de 1999, adoptée avec le vote de la France et publiée au Journal officiel du 9 juin 2006, la taxe poids lourds, destinée notamment à participer au financement de l’entretien du réseau routier et du développement du rail, tout en réduisant la pollution de l’air, est présent dans une quinzaine de pays d’Europe, parfois depuis le début des années 2000, sous des formes différentes.
La Suisse est le premier pays européen à avoir adopté une écotaxe en installant, dès 2001, portiques et boîtiers pour réduire la pollution répandue chez elle par les poids-lourds européens. La taxe helvétique est en moyenne de 1 € / km. Mais le montant dépend du poids du véhicule, du kilométrage parcouru et de ses émissions polluantes.
En 2004, l’Autriche a suivi l’exemple de son voisin suisse et lancé une écotaxe sur les poids lourds de plus de 3,5 tonnes sur ses autoroutes et voies express. L’argent récolté va aux infrastructures routières et au réseau ferroviaire.
En 2005, l ’Allemagne a instauré à son tour l’écotaxe – LKW-Maut -, d’abord sur les camions de plus de 12 tonnes. Depuis 2015, ce sont tous les véhicules poids lourds de plus de 7,5 tonnes circulant sur les autoroutes et certaines routes fédérales allemandes qui doivent s’acquitter des taxes de péage. Depuis le 1er juillet 2018, l’écotaxe allemande concerne aussi toutes les nationales. Le montant du péage, en moyenne de 0,34 € par km, dépend de la classe de polluant, du nombre d’essieux et de la longueur du trajet.
Il existe aussi une taxe poids lourds en Belgique, en Pologne, en Slovaquie, en République thèque, au Portugal et en Grande-Bretagne. La Suède, le Danemark, les Pays-Bas, le Luxembourg ont opté pour a mise en place d’une eurovignette.
Et, en France ?
La collectivité européenne d’Alsace (CEA) a approuvé le 21 octobre 2024 le principe de la mise en place de la taxe poids lourds R-Pass. Cette taxe devrait être mise en place fin 2026 ou début 2027.
Les paramètres du dispositif ne seront définitivement fixés que fin 2025 après une nouvelle phase de dialogue que la CEA souhaite mener avec les acteurs locaux.
A priori, le réseau taxé comprendrait l’autoroute non concédée A35, le tronçon non concédé de l’A36 (du point frontière d’Ottmarsheim à la sortie 16 b/Lutterbach), la RD 504, qui relie l’A35 au point frontière d’Iffezheim, et la RD 502, qui relie l’A35 au point frontière de Gambsheim.
Tous les poids-lourds de transport de marchandises de plus de 3,5 tonnes seraient concernés, sauf – comme le prévoit la loi – pour les véhicules de la défense nationale, de la protection civile, des sapeurs-pompiers et des forces de l’ordre, poids lourds affectés à l’entretien des routes, camions de collecte de déchets ménagers, tracteurs agricoles, collecte de lait, transport d’animaux, transport de récoltes agricoles vers les silos, etc.
D’autres exonérations sont également envisagées par la CEA notamment pour les véhicules de moins de 7,5 tonnes propulsés au gaz ou à l’électricité, pour les véhicules de collection ainsi que pour certains types de véhicules relevant des filières du bâtiment, des travaux publics, de l’industrie foraine, du transport de fonds et des activités équestres.
Pour l’instant, la CEA propose un tarif moyen de 15 centimes/km. Pour un trajet Bâle-Lauterbourg, la contribution moyenne serait donc d’environ 27 euros. A cela s’ajoute le péage de l’A355 (Grand contournement ouest de Strasbourg, 24 km) , un itinéraire obligatoire pour le transit. Les tarifs y sont modulés avec un montant moyen de 60 centimes/km, soit environ 14 euros. Ce qui ferait en moyenne 41 euros pour un trajet Bâle-Lauterbourg de 193 km. En passant par l’Allemagne, le conducteur de poids-lourd devrait s’acquitter de 65 euros en moyenne pour ce même kilométrage, pour un temps à peu près équivalent.
En conclusion,
La taxe R-Pass proposée par la CEA est une bonne chose mais, telle qu’elle est envisagée, n’aura qu’un faible impact pour limiter le trafic de transit en Alsace. Tant qu’elle restera nettement moins chère que la LKW-Maut, les poids lourds étrangers continueront de passer par l’Alsace qui se transforme progressivement en couloir à camions. Les associations environnementales ont régulièrement alerté les élus de la CEA sur ce point, mais c’est sans compter sur le poids des lobbys !
Voir la video « Sur le front » diffusée le 21 janv 2025 (disponible jusqu’au 25/06/2025)
Cliquer sur l’image pour l’agrandir
vendredi 17 Jan 2025 | Déchets, GL Nambsheim, Groupes Locaux, Nucléaire, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques, Risques industriels, TOUT SAVOIR SUR
Qu’est-ce que le projet de Technocentre à Fessenheim ?
Comme vous le savez peut-être, EDF a l’intention de construire à Fessenheim son “Technocentre”. Derrière ce nom délibérément trompeur, se cache en réalité le projet d’une usine destinée à refondre des métaux radioactifs provenant des centrales nucléaires de la France entière et, à terme, d’autres pays européens : des conduites, tuyauteries, pompes ou générateurs de vapeurs (longueur 20m / diamètre 4m) etc… tous radioactifs.
Cette usine serait un centre de fusion-valorisation à four électrique à 3 étages :
- Découpe et décontamination
- Fusion et décrassage du laitier
- Refusion et mise en forme des lingots (à la demande du client)
À l’issue du processus de refonte envisagé, l’acier serait séparé en deux parties :
- d’une part le métal chargé d’impuretés (dit le “laitier”) dans lequel se retrouverait piégée une part importante de la radioactivité. Cette partie serait évacuée pour stockage par l’ANDRA (dans l’Aube).
- d’autre part, la partie la plus importante en volume de l’acier, qu’EDF prétend “valoriser” : celle-ci serait tout simplement revendue par EDF sous forme de lingots sur le marché de l’acier… sans aucune traçabilité !
Or, bien que “très très peu radioactif”… cet acier serait quand même radioactif !
EDF minimise délibérément les risques réels des “faibles doses”.
À quand des casseroles radioactives, des fourchettes radioactives, des sommiers radioactifs ou des caddies radioactifs ?
Les métaux TFA : Très Faiblement Radioactifs ?
Pour EDF, « les métaux TFA sont stockés dans « un centre dédié alors qu’une part significative d’entre eux présente un niveau de radioactivité extrêmement faible et pourrait être valorisé ».
Or, TFA, cela signifie une radioactivité 250 fois plus grande que la radioactivité naturelle en Alsace.
Quelques chiffres :
- Le coût de ce Technocentre est estimé à 450 Millions €, mais on sait que EDF dépasse toujours les prévisions.
- Selon les chiffres de EDF, le Technocentre (20 000 tonnes par an) devrait fonctionner « au –delà de 40 ans, alors que « gisement » français de métaux TFA (492 000 tonnes) ne permet pas une telle durée…
- Le Technocentre « libérera » environ 20 000 tonnes de lingots par an. Sans traçabilité.
Avec le technocentre, l’illusion du nucléaire « recyclable ».
D’après les documents de EDF, le Technocentre, en mettant en vente des métaux partiellement décontaminés, serait écologique? « La production d’acier secondaire issue du recyclage, consomme 40% d’énergie en moins et émet 57 % de gaz à effet des serre de moins que sa production par extraction minière. »
C’est vrai, mais puisque EDF aime les chiffres,
- Le Technocentre de Fessenheim, avec les 20 000 tonnes d’acier ou de fonte qu’il produirait, représentera un millième de la production totale en France (plus de 16 millions de tonnes)
- La production française d’acier repose pour près de la moitié sur le l’acier recyclé. Et donc, la production du Technocentre ferait à peine, 0,23 % de l’acier secondaire en France
- Il faudrait aussi évaluer l’énergie et les émissions de gaz à effet de serre dues aux transports (fluviaux, maritimes ou routiers) pour apporter ces déchets radioactifs au Technocentre
Au vu de tels résultats, cela vaut‐il les 500 millions de dépenses et les risques pour l’Alsace ?
- Le traitement de 1000 tonnes de métaux TFA génère environ 240 tonnes de déchets FAMA (Faiblement radioactifs), c’est‐à‐dire entre 10 et 100 000 fois plus radioactif que les TFA (chiffres de EDF).
- EDF reconnaît que le démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim va générer 405 650 tonnes de déchets (au total) dont 20 650 tonnes de déchets radioactifs. Et sur ces 20 650 tonnes, environ 6000 tonnes seront des déchets TFA qui pourront être traités au Technocentre, produisant 1 440 tonnes de déchets plus radioactifs.
6000 tonnes de déchets traités sur 405 650 tonnes de déchets générés, cela fait un taux de recyclage de moins de 1,5 %. Avec une production supplémentaire de 1440 tonnes de déchets radioactifs supplémentaires !
A défaut d’avoir pu imposer le nucléaire comme « renouvelable », avec le Technocentre, EDF tente de faire croire que le nucléaire est « recyclable ».
Transports et traçabilité ?
A travers Cyclife, EDF possède déjà une installation similaire en Suède, mais avec des critères de radioactivité moins stricts que pour le Technocentre : il n’y a pas de classification TFA en Suède, Cyclife Suède accepte des métaux avec une radioactivité 200 fois trop importante pour être classés TFA en France. En outre, Cyclife en Suède ne dispose que d’un four de 4 tonnes contre 25 pour le Technocentre.
Et pour les centrales situées en Europe, le Rhin est une voie d’eau bien pratique pour les transports radioactifs de de l’Europe de l’Est et de l’Ouest, en tout cas plus pratique que le transport par mer… Avec le Technocentre qui ne sera pas soumis à des contrôles de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, rien n’empêchera EDF de réorienter des contrats passés avec Cyclife – Suède vers le Technocentre de Cyclife – Fessenheim.
Position d’Alsace Nature
Dès l’annonce de ce projet porté par EDF, et dans le cadre des discussions relatives à la fermeture de la Centrale de Fessenheim, et avec le collectif STOP FESSENHEIM, Alsace Nature s’était prononcée contre cette installation en questionnant :
- Le nucléaire et ses conséquences
- Les choix de reconversion du site de Fessenheim
- Les conséquences sur la santé et l’environnement de cette usine de retraitement des métaux faiblement contaminés tant pour un usage au quotidien des futurs consommateurs que nous serons, tant sur le site et les impacts lors du transport des matériaux…
- Les risques encourus pour les habitants et le territoire
- Le modèle économique de l’installation
Après la fermeture de la centrale de Fessenheim, Alsace Nature s’était engagée dans le projet de territoire et notamment pour la création d’une zone d’activité (ECORHENA) parce que nous estimions nécessaire et responsable de participer à la revitalisation économique du secteur tout en préservant les richesses écologiques de la bande rhénane. Mais nous avions fini par quitter le Comité de Pilotage du Projet de Territoire de Fessenheim, car nous estimions que le projet d’EDF soutenu par l’Etat et les élus d’un Technocentre ou Val’m, c’est-à-dire d’une fonderie de déchets nucléaires, était totalement incompatible avec un projet de territoire novateur et ambitieux.
En-dehors des risques importants de pollution (rejets toxiques, pollution atmosphérique liée aux flux de transports, …), ce projet de technocentre, dégraderait la qualité de vie des riverains, s’il était réalisé.
Par ailleurs, ayant appris que le défrichement de la forêt allait être autorisé, Alsace Nature avait adressé un courrier au préfet du Haut-Rhin le 31 août 2022, en lui demandant de ne pas sacrifier ces pans de forêts rhénanes, tant que les travaux n’ont pas effectivement commencés.
Aux côtés de l’association des villageois réunis de Nambsheim et environs, nous nous étions mobilisés contre le Technocentre et le défrichement de la forêt
Un débat organisé par la CNDP du 10 octobre 2024 au 7 février 2025
EDF, porteur du projet Technocentre, a saisi la Commission Nationale de Débat Public (CNDP).
Compte tenu des différents impacts que ce projet pourrait avoir sur l’aménagement du territoire et le cadre socio-économique et environnemental, la CNDP a décidé d’organiser un débat public du 10 octobre 2024 au 7 février 2025.
Le Débat public devait nous permettre :
- de dénoncer la communication mensongère d’EDF et… de certains élus complices (dont certains sont adhérents d’associations pro-nucléaires).
- de pointer la mise en danger de l’environnement (air, nappe phréatique, ressource eau…)
- d’exiger une réelle transparence relative aux radionucléides persistants, des expertises scientifiques indépendantes…
- d’alerter sur les problèmes liés à l’acheminement (convois exceptionnels nombreux, transports radioactifs, non respect du droit européen etc…) et à l’encombrement des routes
- de faire le bilan entre “emplois créés” et la réalité des emplois d’ores et déjà déjà perdus pour le territoire par effet repoussoir
- de questionner les bilans énergétiques et de comparer les bilans CO2 (et autres gaz à effet de serre) avec le simple stockage en sub-surface
- de dénoncer la gabegie économique du projet
- d’alerter sur le non respect du Projet de Territoire, du Traité d’Aix la Chapelle, de la Parole de la France…
- de nous interroger sur l’image d’une Alsace productrice d’acier radioactif “made in Fessenheim”
- de rappeler la Déclaration de Fessenheim déjà co-signée par 48 organisations qui refusent ce “Technocentre” et toute nouvelle installation nucléaire en Alsace
- d’exiger la prise en compte d’une “option Zéro” : l’abandon total de ce projet FOU de “Technocentre”
Compte-tenu du déroulement des échanges, Alsace Nature ainsi que d’autres associations, ont décidé de quitter cette parodie de débat
Les associations Alsace Nature, Stop Fessenheim et CIVI’s ont pleinement investi les différentes réunions pour permettre d’apporter la contradiction au discours rassurant que porte le pétitionnaire vis-à-vis du fonctionnement de cette fonderie de déchets nucléaires et de ses conséquences sur la santé, l’environnement, l’économie, etc. Mais elles ont pris la décision de quitter la « réunion des Acteurs » samedi 14 décembre à Biesheim, après que le Président de la CNDP ait délivré ses constats. Les associations que nous représentons ont une haute opinion de ce qu’est un débat où les citoyens peuvent réellement se forger un avis sur un dossier. Cela nécessite une information impartiale, des temps de débat contradictoire et une neutralité d’animation. L’ensemble des conditions n’était pas réuni et les représentants de la société civile que nous sommes n’ont pas souhaiter servir de faire-valoir dans un jeu dont les dés sont pipés. Ainsi, les associations ont décidé de ne plus participer, dans ces conditions, à cette caricature de débat.
+ d’informations
Pour agir activement :
Actions possibles pour les particuliers :
Actions possibles pour les personnes morales (associations, syndicats, entreprises, collectivités ou autres) :
Pépinière d’entreprises La Ruche Commission particulière du débat public Projet Technocentre à Fessenheim
1 rue de l’Europe
68740 Fessenheim Tél. 0805 38 00 86 (appel gratuit)
mail : equipe.fessenheim@debat-cndp.fr ( mettre le président Jean-Louis Laure en co-destinataire : jean-louis.laure@debat-cndp.fr )
vendredi 10 Jan 2025 | A la une, Nucléaire, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques, Risques industriels
Dans le cadre du projet de TechnoCentre porté par EDF sur le site de Fessenheim, Alsace Nature prépare sa contribution au « cahier des acteurs »contre ce projet et sollicite la participation de ses membres et sympathisants.
LE TECHNOCENTRE : QUESACO ?
Techno Centre est cette usine de retraitement de déchets de matériaux métalliques faiblement contaminés en provenance des centrales nucléaires. Elle serait un centre de fusion-valorisation à four électrique à 3 étages :
-
- Découpe et décontamination
- Fusion et décrassage du laitier
- Refusion et mise en forme des lingots (à la demande du client)
Plusieurs séances d’information et de débat se sont déroulées depuis le 17 octobre 2024 et se poursuivront encore en décembre.
Dès l’annonce de ce projet porté par EDF, et dans le cadre des discussions relatives à la fermeture de la Centrale de Fessenheim, et avec le collectif STOP FESSENHEIM, Alsace Nature s’était prononcée contre cette installation en questionnant :
-
- Le nucléaire et ses conséquences
- Les choix de reconversion du site de Fessenheim
- Les conséquences sur la santé et l’environnement de cette usine de retraitement des métaux faiblement contaminés tant pour un usage au quotidien des futurs consommateurs que nous serons, tant sur le site et les impacts lors du transport des matériaux…
- Les risques encourus pour les habitants et le territoire
- Le modèle économique de l’installation
Les diverses organisations sont donc invitées à produire un « cahier des acteurs ».
Ce document a pour objectif de réunir l’ensemble des expressions, interrogations, argumentations, positions des diverses organisations (collectivités territoriales, associations, chambres consulaires, syndicats…) auxquelles EDF devra répondre publiquement
AIDEZ ALSACE NATURE EN CONTRIBUANT AU CAHIER DES ACTEURS
VOUS AVEZ DES QUESTIONNEMENTS OU DES REMARQUES SUR CE TECHNOCENTRE ?
Alsace Nature vous propose d’envoyer via un formulaire vos questions, vos arguments, vos propositions… autour de ces 3 axes :
- Recycler des déchets faiblement toxiques en Alsace : avantages, inconvénients et alternatives
- Technocentre : risques pour la santé et l’environnement
- Technocentre : projet économique de territoire ?
DATE LIMITE DE VOS RETOURS :
lundi 20 janvier 2025
TRANSMETTEZ A ALSACE NATURE VOS QUESTIONS ET ARGUMENTS SUR CE PROJET
BESOIN D’INFORMATIONS SUR LE TECHNOCENTRE ?
CONTACT :
Courriel : communication@alsacenature.org
mardi 7 Jan 2025 | Déchets, Energies Climat, Nucléaire, Pétition, Pollutions et santé, Risques industriels
La CRIIRAD alerte sur le projet de Technocentre (Fessenheim, Grand Est), promu par EDF et qui a pour objectif de recycler des déchets nucléaires métalliques et les revendre à qui voudra. Une première en France, où il était exclu de réutiliser des déchets nucléaires dans le domaine public. La dissémination irréversible de radioactivité dans notre environnement et dans les biens de consommation doit absolument être évitée.
Même après traitement, il est impossible d’éliminer totalement la radioactivité du métal issu de déchets nucléaires. Des éléments radioactifs pourront rester dans la matière et refaire surface lorsque le métal sera transformé.
Les produits fabriqués avec ce métal ne seront pas identifiables. Nous n’aurons aucun moyen de savoir si cette chaise, cette étagère, cette voiture ou cette poussette a été faite à partir de déchets radioactifs.
La filière nucléaire doit trouver d’autres solutions pour gérer ses déchets que d’exposer la population à des biens contaminés. De faibles doses de radiations peuvent avoir des conséquences délétères sur la santé, et l’innocuité des très faibles doses n’est pas démontrée.
Aucune radioactivité ne doit être ajoutée dans les produits destinés au public. N’ouvrons pas la porte à de telles pratiques. Le Technocentre est un projet pilote qui va acter un principe de recyclage des déchets radioactifs dans le domaine public que nous devons refuser. Rentabilité économique et difficulté de gestion ne doivent pas passer devant la préservation des intérêts communs : la santé, la sécurité et un environnement sain. Recycler oui, exposer le public à des matériaux contaminés non !
Il est encore temps d’agir pour protéger la population actuelle et à venir. Faites entendre votre opinion, signez la pétition Pour des produits Sans-Radioactivité-Ajoutée !
Signez la pétition