mercredi 13 Fév 2013 | Agriculture et nature vivante, Non classé

Alors que notre biodiversité se meurt doucement, que les causes de sa régression sont pourtant identifiées, l’Etat vient d’inventer le nouvel outil de protection : la régulation des prédateurs ! En effet, le Préfet du Bas-Rhin vient de prendre un arrêté qui prescrit « l’organisation de chasses particulières de destruction par des tirs de nuit de l’espèce renard dans les zones de forte densité du grand hamster d’Alsace » ( AP_tir_de_nuit_renard). En voilà une grande idée.
Le Renard ce mal aimé qui de tout temps s’est vu empoisonné, gazé, et qui est toujours poursuivi, traqué, abattu, piégé,… le voilà ce nuisible, cause de la disparition de notre chère biodiversité. Haro sur le Renard et le monde ira mieux…
Mais qui a pu imaginer une idée aussi folle. Sans doute pas celui qui a lu les très nombreuses études scientifiques sur les relations proies-prédateurs, sans doute pas celui qui possède une once de réflexion sur les relations entre l’homme et la nature. Qui sommes nous et sur quels fondements nous basons ce dictat qui veut qu’un Hamster soit plus important qu’un Renard ? Par quel processus mental faut il passer pour faire abstraction des modifications que nous avons apportées à nos paysages et à notre nature (pour plus de compétitivité et plus de croissance…), pour oublier les profonds déséquilibres que nous avons créés, pour arriver à penser qu’en supprimant du Renard nous pourrons sauver un Hamster…
Les esprits chagrins nous rétorquerons que le Renard n’est pas menacé contrairement au Hamster. C’est une réalité. Et alors ? Cela nous autorise à avoir un droit de vie et de mort sur cette espèce pour sauver le rongeur ? Ne sommes nous pas plutôt, dans l’agitation ambiante, dans un processus de sauvegarde de l’Etat français face à la Commission Européenne ?
Toutes ces actions cachent mal le coeur du problème : comment continuer et développer toujours plus d’aménagements, toujours plus de routes, toujours plus de monocultures dans un contexte où des engagements européens nous intiment l’ordre de préserver une part de nature. Pour le Préfet du Bas-Rhin, le Renard ne fait pas partie de cette nature…
S’appuyant sur un arrêté du « 19 pluviôse an V concernant la destruction des nuisibles » on voit comme cette notion de nuisible et de « nécessité » de destruction est adossée aux dernières connaissances sur les relations prédateurs-proies. Il est grand temps que cesse cette mascarade qui veut qu’une espèce proie disparaisse du fait de son prédateur. Si le dernier Hamster français disparaît sous la dent d’un Renard ce sera notre faute collective et non pas celle du Renard… Ecrire de telles lignes en 2013 à l’aube des débats qui mèneront à une loi cadre sur la Biodiversité voulue par le gouvernement ne laisse rien présager de très bon pour notre faune. Amis « nuisibles » disparaissez vite pour obtenir un statut d’espèce « en danger » c’est votre seule chance de survie actuellement.
Comble de l’absurdité, cet arrêté concerne plus d’une cinquantaine de communes or, le Grand Hamster n’est plus présent que sur une petite vingtaine de communes. Que font les communes de Boersch, Wolfisheim, Eckbolsheim, Marckolsheim, Illkirch-Graffenstaden,… dans cette liste ? Sans doute qu’il y a derrière tout cela une vision « proactive ».
Nous ne pouvons qu’inviter toutes les personnes qui ont fomenté un tel aveu d’échec des politiques successives de conservation du Grand Hamster depuis bientôt 20 ans à relire (ou lire tout simplement…) Robert Hainard. Ce naturaliste, artiste peintre, sculpteur, a passé toute sa vie à étudier la faune et la flore et les mammifères en particulier, nous lui devons le retour du Castor en Suisse, nous lui devons parmi les plus beaux textes sur les mammifères et il écrivait « Si le lapin s’ébat “parmi le thym et la rosée” et non dans un pays tout râpé et couvert de crottes, c’est au renard qu’il le doit« . Il nous a quitté il y a bientôt 15 ans et ce soir il doit regarder cette agitation avec un oeil désabusé…et oui Robert ils n’ont rien compris de tout cela…
mardi 12 Fév 2013 | Agriculture et Alimentation, Agriculture et nature vivante, Pollutions et santé, Presse, Revue de presse
Un des principaux syndicats d’apiculteurs (l’UNAF) dénonce le plan apicole du ministre de l’Agriculture qui prévoit de débloquer 40 millions d’euros sur 3 ans pour « structurer une filière apicole durable » d’ici 2015 mais ne prévoit pas l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes sur le marché français (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxam) pointés par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) alors que ces pesticides sont responsables « pour une part prépondérante de l’hécatombe depuis 1995 de plus de 300.000 colonies par an » dans l’Hexagone.
Le syndicat souligne par ailleurs, que depuis 2008, l’Italie a déjà interdit toutes les molécules insecticides néonicotinoïdes pour les maïs et « depuis cinq ans, on n’observe aucune différence de rendement des cultures » et « on constate un recul des intoxications des abeilles et une réduction de moitié des mortalités d’hiver (de 37,5% à 15%) ».
« Tant que se poursuivra l’hécatombe des abeilles en France par le fait d’une agrochimie que l’autorité publique ne limite qu’à regret, installer durablement des centaines de jeunes apiculteurs chaque année apparaît comme une fausse promesse. Dès lors, votre plan serait mort-né », a prévenu l’Unaf, dans la lettre ouverte envoyée ce mardi à Stéphane Le Foll.
Source : article paru dans Actu Environnement, le 12 février 2013. Lire l’article
lundi 11 Fév 2013 | Nature
Devant les menaces qui pèsent sur la protection du loup en France et alors que le prochain plan loup 2013-2018 est en préparation, FERUS et les associations Animal Cross, ASPAS, FNE , FRAPNA, GEML, LPO , Mille Traces, SFEPM, SPA et WWF lancent une grande pétition en faveur du loup.
Les associations citées ont également adressé un courrier inter-associatif le 14 novembre dernier.
Soutenez le loup et les demandes des associations, exprimez-vous !
Texte de la pétition :
À l’attention de de Mme la Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Delphine Batho.
Madame la Ministre,
Il y a 20 ans, le loup faisait son retour naturel en France.
Aujourd’hui, nos associations sont inquiètes de constater que les atteintes graves à sa conservation dans notre pays se multiplient. Son statut d’espèce protégée par la directive européenne « Habitats-Faune-Flore » et les engagements souscrits auprès de la Convention de Berne semblent menacés.
Le 10 octobre, une proposition de loi a été déposée au bureau de l’Assemblée Nationale, notamment par MM Charles Ginésy, Hervé Gaymard et Jean Lassalle, visant « à autoriser les éleveurs à tirer sur tout loup menaçant leurs élevages, cette autorisation s’appliquant également dans les cœurs des parcs nationaux ».
Le 16 octobre, la teneur de certaines propositions lors de la réunion du Groupe National Loup a laissé présager une orientation négative dans la volonté du gouvernement de veiller à la conservation du loup, malgré ses engagements internationaux.
Toujours le 16 octobre, une autre proposition de loi a été déposée au Sénat, notamment par Mrs Jean-Pierre Chevènement et Robert Hue, visant « à autoriser l’abattage des loups dans des zones d’exclusion à créer, indépendamment du prélèvement défini au niveau national »
Enfin le 19 octobre, le Conseil d’Administration du Parc National des Cévennes a déclaré le loup incompatible avec la biodiversité, ce qui est un non-sens écologique. Il a demandé que le Parc soit reconnu comme « zone d’exclusion pour le loup » et souhaite organiser son abattage en zone « coeur » du Parc.
Loin des ambitions d’un Etat moderne à l’orée du 22e siècle, ces orientations nous ramènent un siècle en arrière. Elles vont également à l’encontre de la Conférence Environnementale qui a souhaité faire de la France un état exemplaire en matière de biodiversité. Vous êtes garante du respect de la biodiversité dans notre pays, c’est pourquoi nous demandons instamment à l’Etat d’agir afin que ces propositions néfastes et opposées à la stratégie nationale voulue par le Président de la République ne soient pas adoptées.
Dans cette attente, nous vous prions de croire, Madame la Ministre, à l’expression de notre profond respect.
- ANIMAL CROSS – la présidente – Valérie Thomé
- ASPAS – le président – Pierre Athanaze
- FERUS – le président -François Darmstaedter
- FNE – le président – Bruno Genty
- FRAPNA – le président – Eric Feraille
- GEML – Yann Lebecel
- LPO – le président – Allain Bougrain-Dubourg
- MILLE TRACES – la présidente – Sylvie Thirion
- SFEPM – le président – Stéphane Aulagnier
- SPA – le directeur – Luc Cazenave
- WWF – la présidente – Isabelle Autissier
Signez la pétition sur : http://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/protection-loup-france-urgence/9401
lundi 11 Fév 2013 | Aménagement du territoire, Communiqués de presse, Presse, Urbanisme
Alsace Nature – Communiqué de presse
Vendredi 8 février 2013
Par décision en date du 22 janvier 2013, le Tribunal Administratif de Strasbourg a annulé le PLU de Wangenbourg.
Les juges ont en effet considéré qu’eu égard à l’augmentation prévue du nombre d’habitants (139 d’ici 2015), la constructibilité immédiate de 54,95 nouveaux hectares rendue possible par l’adoption de ce plan violait le principe de gestion économe de l’espace et de la maîtrise de l’urbanisation.
Aussi, en faisant fi de cette règle fondamentale de la planification urbaine, la commune de Wangenbourg s’est vu, logiquement, censurée par le juge administratif.
Pourtant, lors de la phase d’élaboration de ce document règlementaire l’association Alsace Nature avait alerté, à plusieurs reprises, la commune des conséquences qui s’attachaient à son projet de développement urbain. Dans la phase pré-contentieuse, nous avions rencontré le maire pour lui faire part de nos remarques. En vain.
Au cours de la procédure contentieuse, la commune est allée jusqu’à considérer que nous avions tenté de « monnayer » le retrait de notre recours, témoignant ainsi d’une attitude peu propice au dialogue.
Il eût été préférable, selon nous, que la commune associe les représentants des intérêts environnementaux plus étroitement lors de l’élaboration du PLU afin de parvenir, ensemble, à un outil qui serve l’intérêt général. Au lieu de cela, la commune a été sourde à nos appels. Mais nous formons le vœu que la commune saura maintenant nous associer intelligemment à l’élaboration du nouveau PLU. En tout cas l’association Alsace Nature y est prête.
vendredi 8 Fév 2013 | Aménagement du territoire, Transports, Urbanisme
37e congrès de France Nature Environnement
Polydome de Clermont-Ferrand, les 4 et 5 avril 2013
Entre pollutions, territoires grignotés et importations massives de carburant, les transports pèsent lourd sur notre environnement, notre santé, notre économie et notre bilan énergétique. La crise actuelle exacerbe ces pressions mais elle constitue aussi une opportunité de réexaminer nos façons de nous déplacer. Des mobilités bien pensées concourent à la vitalité économique, au respect de la nature et au bien-être des individus.
Les 4 et 5 avril 2013, acteurs institutionnels, associatifs, syndicaux, économiques se retrouveront à l’initiative de France Nature Environnement pour débattre des mobilités de demain et élaborer des propositions concrètes. Quatre grandes questions guideront nos réflexions : quelles énergies pour quelles mobilités ? Quelle gouvernance pour un service d’intérêt général ? Quelle marge de manœuvre pour agir sur la demande en mobilités ? Les mobilités à quels coûts ?
Ouvert à tous, un Village des mobilités réunira associations, collectivités locales et entreprises travaillant sur cette thématique, ancrée dans notre quotidien. Des ateliers et démonstrations nous inviteront à changer nos habitudes de piéton, de cycliste ou d’automobiliste. France Nature Environnement vous convie à ce moment d’échanges et de rencontres, co-organisé avec la FRANE, fédération de la région Auvergne pour la nature et l’environnement.
Plus d’informations : http://www.fne.asso.fr/fr/nos-dossiers/transports–mobilite-durable/congres-2013/