UTILITÉ DES ZONES HUMIDES – Elles nous rendent service, préservons les !

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Véritables réservoirs de biodiversité et d’eau, les zones humides sont encore aujourd’hui menacées de disparition. L’expansion de l’urbanisation, les infrastructures ainsi que le développement de l’agriculture intensive ont conduit depuis plusieurs décennies au drainage ainsi qu’au remblaiement de nombreuses zones humides.
En Alsace on a vu disparaître la moitié des forêts alluviales rhénanes depuis le début du siècle dernier et assisté à la dégradation ou à la destruction massive des prairies des Rieds du Nord au Sud de la Région. Fort heureusement des mesures ont été prises.
Actuellement leur utilité est reconnue et la moitié des zones humides en Alsace jouit d’une protection règlementaire.  Des contrats ont été signés entre la collectivité
et les agriculteurs qui s’engagent à maintenir les prairies, à limiter ou arrêter les apports d’engrais et à retarder les dates de fauche pour favoriser la nidification des oiseaux (DREAL Grand Est).
Des élus locaux se battent également pour protéger ces milieux en initiant des projets de restauration de zones humides. Ce sont ces projets que nous souhaitons mettre en avant à travers cette publication et tout particulièrement les services rendus gratuitement à la collectivité par les zones humides lorsqu’elles fonctionnent bien.
 

[GCO] 24-25 septembre : participez au WE festif des Bishnoïs de la forêt du Grittwald

[GCO] 24-25 septembre : participez au WE festif des Bishnoïs de la forêt du Grittwald

 
ALSACE NATURE sera présente lors de la fête du Grittwald, aux côtés des Bishnoï et des Fédinois contre le GCO
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Vendenheim serait la commune la plus impactée en cas de réalisation du GCO. 10 ha de forêt disparaitraient (impact sur la biodiversité important, destruction d’un lieu de promenade pour les habitants) pour laisser place à des bretelles d’accès et échangeurs autoroutiers.  Un remblai de + de 10 mètres de haut (jusqu’à 16 mètres prévus) passerait près des quartiers nord de la ville, entrainant nuisances par le bruit et la pollution….
C’est pourquoi,
le Week-end du 24/25 septembre, les Bishnoï vous invitent dans la Forêt du Grittwald, 
(Amicale des chiens, rue de la forêt, Vendenheim)
le samedi de 16h à 21h
et le dimanche de 11h à 19h.
pour vous expliquer tout cela …
 
 
Au programme :
Animations musicales diverses et variées,
interventions de personnalités,
stands divers (informations sur le GCO, protection de la nature et des animaux ….),
visite guidée de la forêt,
démonstration de sjoelback, de dressage de chiens,
(peut-être aussi de danses),
et petite restauration.
Une mise en scène permettra de visualiser la montée du remblai prévue par le projet GCO (de 10m à 16m de hauteur au niveau de la route de Brumath), en lisière de la forêt du Crittwald.
 

Trop c’est trop ! FESSENHEIM ÇA SUFFIT !

Trop c’est trop ! FESSENHEIM ÇA SUFFIT !

Après avoir imposé l’arrêt du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Fessenheim depuis le 13 juin, l’Autorité de Sureté Nucléaire vient enfin de prendre, ce 18 juillet, la décision qui s’imposait : elle a suspendu le certificat d’épreuve d’un générateur de vapeur de la centrale nucléaire de Fessenheim, affecté par des irrégularités détectées dans l’usine Creusot Forge d’Areva ! Par voie de conséquence, l’ASN n’autorise pas, et pour longtemps, le redémarrage du réacteur 2, le risque serait trop grand !
Une lecture attentive du dossier permet de constater que depuis 2008 les ateliers du Creusot savaient que l’acier de la virole basse du générateur de vapeur incriminé posait problème ; mais pour autant, Areva NP l’a mise en oeuvre dans le Générateur de Vapeur (GV) installé en 2012 à Fessenheim, au nez et à la barbe de l’ASN qui, comme trop souvent, a fait confiance à la « bonne foi » de l’exploitant EDF. Le « gendarme du nucléaire » a donc été, en l’occurrence, carrément trompé par des documents falsifiés !
Cette même EDF à Fessenheim n’avait-elle affiché en grosses lettres sur la clôture de la centrale ancestrale de Fessenheim « La centrale est sûre, qu’elle dure » ? Imposture destinée à tromper l’ensemble des populations qui vivent au quotidien le risque d’un accident grave !
Mensonge digne d’un délinquant !
Imposture également à l’égard des salariés qui, n’en pouvant plus de ne plus savoir si l’actuel gouvernement tiendra ou non la promesse prise en 2012 (la même année !) par le Chef de l’État de fermer définitivement et irrémédiablement la centrale la plus vieille de France, construite sur une faille sismique, avait-il rappelé, se sont raccrochés à ce miroir aux alouettes.
Maintenant il est temps ! :

  • Il est temps que l’ASN, qui fait preuve d’une rigueur appréciable, cesse de lancer a contrario de nouvelles bouées de sauvetage au lobby nucléaire, comme elle l’a déjà fait pour le couvercle de l’EPR et comme elle le fait présentement pour le GV de Fessenheim 2, en proposant à Areva NP de déposer… un nouveau dossier !… Ne suffit-il pas à l’ASN d’avoir été trompée lors du premier dossier ?
  • Il est temps que le Président du Conseil Départemental nomme à la présidence de la CLIS (Commission Locale d’Information et de Surveillance) de Fessenheim, un homme ou une femme intransigeant et impartial, en remplacement de Michel Habig auquel on ne peut plus faire confiance. Aussi, que les élus locaux prennent en considération la dangerosité du site et se mobilisent enfin à sa reconversion !
  • Il est temps que l’on arrête d’injecter des millions d’euros dans cette centrale à bout de souffle, d’autant plus que c’est l’argent des Français puisque l’Etat est son principal actionnaire à 84,5% et que tout prouve désormais que cette centrale est déficitaire.
  • Et surtout, il est temps que Madame Ségolène Royal respecte les engagements de Monsieur François Hollande, qui rappelait encore il y a peu que le décret d’abrogation de l’exploitation de la centrale nucléaire de Fessenheim serait pris fin juin 2016, pour un arrêt effectif fin 2016. Assez tergiversé, il est désormais de sa responsabilité d’agir, et vite !

Après ce nouvel événement grave, qui ne fait que rallonger la liste impressionnante des problèmes recensés à Fessenheim, nos associations EXIGENT que le décret de fermeture de cette centrale soit pris IMMEDIATEMENT et que l’arrêt soit effectif et irréversible, ces toutes prochaines semaines.
Trop c’est trop ! On nous a tous trop trompés, FESSENHEIM ÇA SUFFIT !
 
CSFR (Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin)
Stop Transports – Halte au Nucléaire / Stop Fessenheim / Collectif des Citoyens Vigilants des environs de Fessenheim / Fédération Alsace Nature

[communiqué de presse] Reprise de l'abattoir de Holtzheim : l'occasion de « monter en gamme »

[communiqué de presse] Reprise de l'abattoir de Holtzheim : l'occasion de « monter en gamme »

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Communiqué de presse du 23 juin 2016
Alsace Nature – Réseau agriculture
Reprise de l’abattoir de Holtzheim : l’occasion de « monter en gamme »

La coopérative de producteurs de bovins et de porcs qui gère l’abattoir de Holtzheim (Eurométropole) est placée en redressement judiciaire, et ce malgré les importantes aides qui lui ont été apportées au fil des ans. L’abattoir est en attente d’un repreneur.
Ce contexte de crise de l’élevage bas-rhinois amène Alsace Nature, Fédération régionale des associations de protection de la nature et de l’environnement, à rappeler, comme l’ont fait des éleveurs tels que Thierry Schweitzer ou Laurent Klein, que c’était une erreur stratégique d’avoir positionné cet abattoir essentiellement sur la production de volumes de viandes quelconques, fussent-elles alsaciennes. En effet, l’Alsace ne produit qu’une faible part de sa consommation et le bassin de consommation alsacien pourrait aisément absorber une production locale dont le mode de production serait plus « haut de gamme » que le modèle dominant.
Alsace Nature, par la voix des responsables de son réseau « agriculture », se souvient avec tristesse et amertume des nombreuses enquêtes publiques et autres occasions au cours desquelles l’association demandait notamment aux producteurs de porcs alsaciens de s’orienter vers des modes de production plus ambitieux et plus respectueux des animaux, en particulier de leur accorder une litière de paille et de bannir les cages à truies (ce que la Suisse a su faire depuis longtemps). Jamais nous n’avons été écoutés.
Les Commissaires enquêteurs (à une exception près), l’administration ou les élus ont toujours suivi les professionnels dans leurs certitudes économiques, plébiscitant une production conventionnelle, industrielle, banale. Or, la consommation de viande baisse inéluctablement. Les citoyens s’interrogent de plus en plus sur le traitement réservé aux animaux et sur les impacts de l’élevage intensif sur l’environnement.
Alsace Nature et son réseau « agriculture » considèrent que la crise actuelle est une opportunité pour un revirement salutaire. Aujourd’hui, le défi est de pouvoir justifier d’une plus-value avec une prestation supérieure, tant en matière de bien-être animal qu’en matière d’environnement et de conditions de travail. A l’heure où l’information est de plus en plus facilement accessible, les cahiers des charges des productions animales doivent comporter des exigences concrètes, pertinentes, transparentes. C’est ce qui correspond à la Responsabilité Sociale des Entreprises. Quant à l’abattage des animaux, Alsace Nature partage l’analyse des experts qui préconisent une vidéosurveillance permanente pour garantir un traitement correct des animaux tant qu’ils sont vivants.
Contact Presse :
Anne Vonesch – Vice-présidente Alsace Nature – Réseau Agriculture : 06 89 66 71 50
 

[Tribune] Un Gothard dans les Vosges ?

La Suisse a inauguré le tunnel ferroviaire le plus long du monde, plus de 57 km sous les Alpes. Au-delà de la prouesse technique et de l’importance des travaux que cet ouvrage représente, ce tunnel est une concrétisation de la volonté politique Suisse en faveur de solutions de mobilités efficaces et respectueuses de l’environnement.
En effet, c’est lors d’une votation en 1987 que les Helvètes ont adopté le plan « Rail 2000 », consistant à inverser la tendance à l’abandon du ferroviaire d’après-guerre, en augmentant l’attrait de ce dernier : modernisation et optimisation des matériels, des infrastructures, augmentation de la qualité des services à la fois pour les voyageurs et pour le fret.
Une des déclinaisons du plan « Rail 2000 » a été l’application de la taxe poids lourds (RPLP) assurant d’une part le financement et favorisant d’autre part le report des camions vers le train, notamment via le ferroutage.
Le tunnel du Gothard (57km) est une autre déclinaison du plan « Rail 2000 », qui, en plus d’agir pour les mobilités douces, crée de l’emploi !
Aujourd’hui, près de 40% du fret en Suisse est transporté par le rail alors qu’en France, c’est au mieux 12%.

Les Suisses ont décidé d’agir pour ne pas subir.

Le transport de marchandises par la route engendre de nombreuses nuisances : congestion des réseaux routiers, pollution de l’air, dérèglement climatique, aggressions sonores, problèmes de santé variés avec décès associés et accidents de la route, ainsi que dégradation continuelle des enrobées. En outre, il contribue fortement à la consommation de terres agricoles et naturelles pour installer des zones logistiques et construire toujours plus d’autoroutes justifiées par l’accroissement du trafic poids lourds.
Localement, ces nuisances se font notamment ressentir dans les traversées des principales agglomérations alsaciennes mais aussi dans les Vosges. La situation n’y est plus tenable, d’autant qu’il existe que peu d’alternatives, faute de politiques publiques ambitieuses telle que « Rail 2000 ».
Pire, c’est la schizophrénie : pour assurer des niveaux de revenus minimum aux sociétés privées d’autoroute, l’Etat, grand chantre de l’écologie durant la récente COP21, encourage le trafic camion par l’aménagement de routes nouvelles, tout en maintenant les sous-investissements dans le secteur du rail et de la voie d’eau… Comprenne qui pourra. Y-a-t-il un psychiatre dans la « maison qui brûle » ?
Pour illustrer cela, voyez par exemple le cas du projet de GCO à péage aux portes de Strasbourg, mais aussi celui du tunnel Maurice Lemaire sur la RN59. En témoigne ainsi le récent accord entre l’Etat et APRR (concessionnaire du tunnel) en faveur de la baisse du tarif du péage du tunnel pour les camions (de 68€ à 28€) contre un chèque de 30M€ donné par APRR à l’Etat pour accélérer la construction de la déviation de Châtenois et contraindre tous les camions à l’emprunter. Cela s’effectue au détriment des populations des vallées concernées et évidemment sans les consulter.

Inspirons-nous de la politique Suisse !

Le ferroutage, qui a démontré son efficacité en Suisse (73% du transit par ce moyen) peut être décliné dans la traversée des Vosges. La proposition consiste au réemploie de l’ancienne ligne ferroviaire entre Sélestat et St-Die-des-Vosges (42km, dont 24km existants), dont les emprises ont été préservées, pour y accueillir les trains navettes de ferroutage.
Les gares ferroviaires de Sélestat et St-Die sont situées à la croisée de lignes ferroviaires électrifiées d’importances, bénéficiant de larges emprises foncières et à proximité de réseau autoroutier, facilitant la création de pôles de ferroutage.
Le tunnel Lemaire retrouvera ainsi sa vocation ferroviaire initiale, bordée de part et d’autre (Ste-Marie-aux-mines et Lusse) de gares « auto-trains » pour le franchissement du massif par les
autos, à l’instar du Lötschberg (Suisse).
En complément de la navette de ferroutage, la ligne rouverte pourra proposer une offre de trains TER, plus rapide et confortable que les cars. L’intérêt de la proposition est ainsi double.
Cette solution offre une vraie alternative pour réduire les risques routiers par l’effacement des camions sur les routes et les cols vosgiens, tout en diminuant la pollution de l’air et les autres nuisances évoquées plus haut. Elle limite les émissions de bruit (un train transporte 40 camions en une fois) et offre une perspective de développement soutenable des vallées vosgiennes. Les embranchements ferroviaires des industriels seront pérennisés (société Hartmann).
Les Régions sont devenues Autorité Organisatrice de la Mobilité depuis 2015 : en conséquence, elles détiennent le pouvoir d’agir, y compris en matière de fret. Localement, nous disposons d’un industriel (Modalohr) spécialisé en ferroutage : toutes les cartes sont ainsi disponibles pour agir !
Le montant de l’investissement à consentir est largement à la hauteur des enjeux économiques et environnementaux du Grand Est.
Agissons avec des solutions qui ont fait leur preuve.
Arnaud Schwartz
Responsable du réseau énergies d’Alsace Nature & Secrétaire National de France Nature Environnement