Dans un récent communiqué, les Mines de potasse d’Alsace (MDPA) ont annoncé que sur le site de Stocamine, «Les premiers travaux de construction du barrage numéro 1 par béton projeté commenceront ce mardi 10 mai 2022», ajoutant que «le chantier du barrage numéro 2 est conduit simultanément». La Collectivité européenne d’Alsace, ainsi qu’Alsace Nature ont déposé les 10 et 12 mai des référés suspension, pour demander l’arrêt des travaux effectivement engagés ce mardi.
Selon les MDPA, les travaux entamés mardi sont des travaux préparatoires de maintenance et de sécurisation, qui ne vont pas « compromettre la réversibilité potentielle du stockage des déchets situés» dans plusieurs blocs, mais «sont réalisés dans l’attente de la décision qui statuera sur la demande d’autorisation» de stockage illimité.
Entre maintenant et l’été 2023, est programmée la création de six barrages (sur les 12 prévus en cas de confinement définitif.), incluant le remblayage du «bloc 15» où s’était produit l’incendie. « Chaque barrage est constitué de plusieurs segments en béton et en sel, remplissant toute la largeur de la galerie à fermer (…), et totalisant une longueur d’un peu plus de cinquante mètres » , a précisé MDPA à l’AFP.
Dans l’attente des résultats de l’enquête sur la nature des déchets stockés et de l’examen des recours juridiques en cours par la justice, les opposants demandent l’arrêt des travaux
La Collectivité européenne d’Alsace (CEA) qui était prête à un compromis avec le gouvernement en acceptant la fermeture des zones les plus dangereuses et l’extraction des déchets situés dans les autres zones, a réagi vivement en déposant tout de suite mardi 10 mai un référé suspension contre les travaux engagés.
« Alors que la déformation et l’ennoiement des galeries progressent et fragilisent le site dont l’accès serait particulièrement dangereux après 2027 de l’aveu même de l’État, ce dernier engage une procédure longue qui finalement rendra la décision de confinement de plus en plus nécessaire car le site ne sera plus accessible ! », a critiqué la CEA.
Alsace Nature a également déposé dans la foulée un référé suspension le 12 mai.
Comme l’explique Me François Zind, avocat d’Alsace Nature, les travaux définitifs ne peuvent être réalisés qu’après la délivrance par la préfecture du Haut-Rhin d’une nouvelle autorisation, (suite à l’annulation de l’arrêté précédent par la Cour administrative d’appel de Nancy en octobre 2021) procédure nécessitant un nouvel avis de l’autorité environnementale, un rapport de la Dreal, une enquête publique, ce qui nous mènerait probablement à fin 2022.
Pour Me François Zind, si le remblaiement du bloc 15 se réalise, cela constituera une obstruction à l’enquête judiciaire en cours. En effet, Alsace Nature a déposé plainte contre X après les révélations de Rue89 Strasbourg et Reporterre sur la nature des déchets stockés dans la mine, et le parquet a mandaté la gendarmerie pour une enquête pénale.
La suite sera connue prochainement puisque l‘ audience est prévue le 19 mai au tribunal administratif de Strasbourg.
Le premier samedi de mars 2022 a eu lieu la journée portes ouvertes de l’établissement. Le groupe local d’Alsace Nature Colmar et environs était présent au titre du partenariat entre le lycée et l’association autour du projet de sachets durables.
Les élèves du CAP des Métiers de la mode du lycée Blaise Pascal présentaient leur formation ainsi que leurs projets de l’année aux visiteurs en cette journée portes ouvertes afin de faire découvrir leurs savoir-faire. Parmi ces projets, la fabrication de sacs durables pouvant servir de sacs à vrac ou pour la pesée des fruits et légumes. Cette action s’inscrit dans la démarche de développement durable déjà engagée par le lycée.
Pour cette nouvelle action, les matériaux sont issus de l’économie circulaire. Il s’agit de chutes de tissus fournis par l’entreprise Velcorex de St-Amarin et le magasin Claire Voilage de Neuf-Brisach.
Le stand réalisé par les élèves de 2e année de CAP se distinguait par sa fabrication 100 % manuelle et durable dans une optique d’économie des ressources. Les textes étaient écrits à la main sur du papier de récupération. Idem pour les illustrations – plus vraies que nature ! – dessinées et coloriées à la main. Le tout étant fixé avec des épingles sur un panneau recouvert de tissu et donc réutilisable.
Le professeur, Laetitia Vimont, trois élèves et la bénévole d’Alsace Nature présente ont pu expliquer le projet, la démarche et présenter l’association aux visiteurs en les sensibilisant à l’utilisation d’objets réutilisables comme ces emballages durables en textile. Les premiers sachets fabriqués par les élèves ont été mis en vente à prix libre sur le stand au profit d’Alsace Nature. Le reste de la production a trouvé preneur à l’occasion de la foire de printemps du lycée le 25 mars.
Grâce à l’engagement de Madame Vimont, il est prévu que le partenariat perdure pour l’année scolaire 2022-2023 et s’étoffe d’articles supplémentaires. Réalisés eux aussi avec des matériaux neufs de récupération. Le groupe local d’Alsace Nature Colmar et environs se félicite de l’action de sensibilisation de tous les publics, notamment de jeunes, à la protection de la nature et des ressources, réalisée à travers ce partenariat.
Le 16 novembre 2019, Alsace Nature organisait la 3ème édition du Nettoyage de l’Ill à Strasbourg, avec la participation du public volontaire sur les berges et des associations de plongeurs dans l’eau.. ainsi que d’associations partenaires dans le village associatif…
Outre le fait de participer au nettoyage en tant que tel, l’objectif de cette opération est de sensibiliser un maximum de monde sur l’impact des déchets abandonnés dans la nature (notamment dans les milieux aquatiques) et … de rappeler que le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas !
Dans un courrier adressé récemment à Eric Straumann, président du Conseil Départemental du Haut-Rhin, le ministre de l’Environnement confirme le déstockage partiel des déchets de Stocamine.
Alors que presque tous les élus locaux, les associations et les habitants de la région demandaient le déstockage de la totalité des déchets, le ministère persiste dans la voie qui avait été suivie par ces prédécesseurs. Cette info a largement été reprise dans la presse locale et même nationale
France Info, le 30/08/17 : Stocamine : le Ministère de l’Environnement se prononce contre le déstockage complet des déchets Extraits :
« L’Etat persiste et signe ! Il n’y aura pas de retour en arrière dans le dossier Stocamine. Malgré une requête du député Eric Straumann, le Ministère de l’Environnement confirme le stockage de manière illimitée d’une partie des déchets entreposés sur le site de Wittelsheim. »
[…] « En mars dernier, le préfet du Haut-Rhin, Laurent Touvé avait tranché le contentieux qui opposait les riverains mobilisés contre les Mines de potasse d’Alsace. Décision avait été prise que la plus grande partie des déchets contenant du mercure seraient extraite des puits, mais que plus de 40.000 tonnes de déchets ultimes resteraient au fond. »
« Les partisans d’un assainissement total, réunis au sein du collectif Déstocamine rappelaient encore leur crainte d’une éventuelle contamination de la nappe phréatique. »
Dans sa réponse, le Ministre Hulot indique
« – qu’au vu de la très faible perméabilité des terrains, il est très peu probable que d’éventuelles venues d’eau atteignent le niveau du stockage et, a fortiori, que des remontées de saumures vers la nappe soient observées , précisant aussi,
– qu’au regard de l’état dégradé des galeries, un déstockage complet, à supposer qu’il soit faisable, exposerait les opérateurs à un risque très important pour une plus-value environnementale limitée.
Par ailleurs, le Ministre ajoute que des garanties ont été prises par l’arrêté préfectoral du 23 mars 2017 qui prescrit la mise en place de mesures spécifiques permettant de renforcer la protection de l’environnement, en particulier le suivi de l’évolution d’un éventuel ennoyage autour du stockage, et la surveillance de la qualité de l’eau de la nappe à proximité immédiate des points d’épanchement potentiel de la saumure. »
Eric Straumann, a répliqué au Ministre :
« Le conseil départemental, qui attendait une autre réponse de la part de Nicolas Hulot, militant environnemental engagé, déplore la légèreté avec laquelle ce dossier particulièrement sensible est traité… L’Etat s’octroie un droit à polluer la nappe phréatique la plus importante d’Europe en bafouant les règles qu’il a pourtant adoptées d’interdiction de toute dégradation de la nappe d’Alsace »
DNA, 31/08/17 « Stockage de déchets Stocamine: fait la leçon à Nicolas Hulot »
Extrait :
« Dans la réponse qu’il a adressée au président du conseil départemental du Haut-Rhin, le ministre de l’Environnement se veut rassurant sur d’éventuelles montées de la nappe phréatique qui risqueraient de « lessiver » les déchets entreposés. C’est selon lui « très peu probable au vu de la très faible perméabilité des terrains ». De plus, ajoute le ministre, des études « ont montré qu’une fois le déstockage de la majorité du mercure réalisé, en cas d’éventuel ennoyage de la zone de stockage et d’éventuelle remontée de saumure polluée vers la nappe, les concentrations en polluants resteraient très inférieures aux normes de potabilité ». Nicolas Hulot se veut encore plus rassurant en décrivant les « mesures spécifiques » prévues par l’arrêté préfectoral du 23 mars dernier : « suivi de l’évolution d’un éventuel ennoyage », « évacuation de la saumure », « surveillance de la qualité de l’eau de la nappe » en plusieurs points à proximité… Bien plus, conclut le ministre, le déstockage total prôné par Eric Straumann « exposerait les opérateurs à un risque très important pour une plus-value environnementale limitée », « au regard de l’état dégradé des galeries ». »
[….] « Selon le département du Haut-Rhin, ce dossier est traité avec « légèreté » : « L’État s’octroie un droit à polluer la nappe phréatique la plus importante d’Europe en bafouant les règles, qu’il a pourtant adoptées, d’interdiction de toute dégradation de la nappe d’Alsace ». La « dangerosité » de la situation lui paraît « sous-évaluée » par l’État. » »
Reporterre.net, 01/09/17 « Nicolas Hulot confirme le stockage de Stocamine, malgré les protestations locales et des écologistes »
Le 11 mars, Alsace Nature a participé à une action de sensibilisation à la réduction des déchets.
L’après-midi, organisé conjointement par Alsace Nature et la médiathèque Malraux à Strasbourg, était divisé en 2 temps : de 14h à 15h30, une animation dans un des espaces du rez-de-chaussée a permis la sensibilisation de quelques dizaines de personnes par un procédé ludique, et de 15h à 17h, une table ronde avait lieu dans l’auditorium de la médiathèque. Quatre intervenants et une animatrice d’Alsace Nature étaient présents devant environ 25 personnes, jeunes pour la plupart, témoignant de l’intérêt des 20-30 ans pour cette thématique !
La discussion a porté sur la prise en compte de la nécessaire réductions des déchets, pour des raisons écologiques et économiques, par les pouvoirs publics. L’Eurométropole était représentée par Jeanne Barseghian, conseillère communautaire en charge de la politique « zéro déchet, zéro gaspillage », et la Ville d’Illkirch-Graffenstaden par Emmanuel Bachmann, adjoint au maire au développement durable, et par Marc Hoffsess, chef de service en charge des questions d’écologie. Mais le débat a également tourné autour de l’avenir de l’incinérateur du Rohrschollen, à l’arrêt pour cause désamiantage, et sur la chasse aux déchets chez les particuliers. Ces deux derniers sujets ont permis à l’association Zéro déchet Strasbourg (Zéro Waste) de développer ses idées et ses projets.