Décès de Jean-Jacques Rettig

Décès de Jean-Jacques Rettig

Nous avons eu la tristesse d’apprendre récemment le décès, lundi 19 février 2024, de Jean-Jacques Rettig, militant anti-nucléaire et membre du comité directeur d’Alsace Nature pendant de nombreuses années.

Il avait lutté contre la construction des centrales nucléaires le long du Rhin et avait fondé notamment le Comité pour la sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin (CSFR). Infatigable militant, il était ensuite de toutes les manifestations liées au nucléaire mais aussi actif au sein de notre mouvement associatif pour défendre tout ce qui est lié à la Nature et au Vivant.

Nous avons une pensée affectueuse pour sa famille et tous ses proches à qui nous présentons nos très sincères condoléances.

 

Voici le témoignage d’Axel Mayer, un de ses amis

« Jean-Jacques Rettig, né en 1937, était, avec Solange et Michel Fernex, l’une des grandes figures du mouvement écologiste et antinucléaire alsacien. L’ancien professeur de collège était déjà présent en 1974 lors de l’occupation du chantier contre l’usine chimique de Marckolsheim en Alsace, et il était également en première ligne lors de la protestation contre la centrale nucléaire de Wyhl. Le 17 juillet 1970, après la parution du premier article dans la « Dernière Nouvelle d’Alsace » sur la centrale nucléaire de Fessenheim, il a fondé avec trois familles une initiative citoyenne. En 1971, ils étaient déjà 1500, dont 150 Allemands. Quatre ans plus tard, ils étaient 15 000. Jean-Jacques milite depuis plus de 50 ans et il n’est « pas seulement » un opposant à la centrale nucléaire et un écologiste. C’était aussi un grand européen engagé et un humaniste. Depuis les premiers conflits écologiques dans le Rhin supérieur, il s’est engagé pour une Europe des hommes sans frontières.

Je me souviens de notre principal communiqué de presse commun de 2007, qui n’a été exploité nulle part par les journalistes. Ensemble, nous avions critiqué les projets très concrets du président français de l’époque, Sarkozy, d’exporter des centrales nucléaires françaises au président Kadhafi en Libye. Tout nouveau pays qui devient un État doté de l’arme nucléaire grâce à l’utilisation dite pacifique de l’énergie atomique est une catastrophe pour l’humanité. Il serait terrible qu’il y ait aujourd’hui des centrales nucléaires françaises en Libye, pays en guerre civile, et que les belligérants aient accès à des armes nucléaires et à des bombes sales.

Lorsque Jean-Jacques Rettig a participé à l’organisation de l’occupation du chantier contre une usine de plomb extrêmement polluante à Marckolsheim en 1974, c’était encore l’époque de la « bonne vieille destruction ouverte » et surtout visible de l’environnement et de son empoisonnement en France et en Allemagne. Les rivières étaient des cloaques malodorants, les enfants vivant à proximité des incinérateurs souffraient de pseudo-croup, les vaches mouraient de saturnisme dans les environs des usines d’eau de Javel. Les déchets nucléaires suisses étaient alors encore immergés dans la mer. C’était l’époque de l’après-guerre, ivre de technique et sans esprit critique, où l’on utilisait encore l’amiante sans retenue, malgré la connaissance des dangers par les entreprises.

Aujourd’hui, 50 ans après ces premiers conflits, l’air et l’eau sont devenus plus propres. On peut à nouveau se baigner dans nos ruisseaux. La centrale nucléaire de Fessenheim a enfin été arrêtée. L’électricité produite par le vent et le soleil est plusieurs fois moins chère que l’électricité produite par les nouvelles centrales nucléaires.
Ces succès pour l’homme, la nature et l’environnement ne sont pas tombés du ciel. Nous les devons à des personnes comme Jean-Jacques Rettig.

En ces jours de deuil, des jeunes et des moins jeunes manifestent avec Fridays for Future pour un monde durable et meilleur. Ils perpétuent son œuvre et son engagement. »

Axel Mayer, Mitwelt Stiftung Oberrhein, (ancien) directeur de BUND, comité directeur de TRAS
(connaît Jean Jacques depuis l’occupation du chantier en 1974 à Marckolsheim)

Témoignages sur Jean-Jacques Rettig : https://www.mitwelt.org/jean-jacques-rettig-antinuclaire-alsacien-et-militant-cologiste-ami-

Voir également : Fessenheim, de la lutte initiale à la fermeture, Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°85 – printemps 2020 : https://www.sortirdunucleaire.org/Fessenheim-de-la-lutte-initiale-a-la-fermeture

 

[Communiqué] Nucléaire : dysfonctionnement démocratique de la Collectivité Européenne d’Alsace

[Communiqué] Nucléaire : dysfonctionnement démocratique de la Collectivité Européenne d’Alsace

Appel à un rassemblement symbolique
le 21 février 2022 à 9h, sur le parvis de la C.E.A. à Colmar

L’association Stop Fessenheim, avec le soutien d’autres associations environnementales (*), appelle à un rassemblement le 21 février à 9 heures, sur le parvis de la Collectivité Européenne d’Alsace à Colmar.

À la veille du 2ème anniversaire de larrêt du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim, cette action symbolique a pour objectif d’attirer l’attention des élus (invités en plénière à 9h30) sur les dysfonctionnements démocratiques provoqués par le Président Frédéric BIERRY :
Sur la question de l’hypothétique sortie de l’Alsace du Grand Est, la CEA vient de consulter la population (certes sans aucun débat démocratique préalable, comme il eût convenu).
Mais sur la question du nucléaire, voici que le Président Bierry s’est déclaré prêt à accueillir un réacteur nucléaire SMR (small reactor) à Fessenheim, alors que cette question ne relève pas de ses prérogatives et qu’il n’a organisé aucun débat de démocratie directe !

Frédéric Bierry n’y connaît rien, absolument rien, sur les questions nucléaires !
Pourtant, tout seul et sans qu’il n’en ait aucune prérogative, il déciderait ainsi de faire revenir par la fenêtre le nucléaire que l’on a enfin réussi a arrêter en Alsace ? Veutil soumettre pour 50 nouvelles années les Alsaciens au risque nucléaire, dans l’espoir d’un portefeuille ministériel ?

Le nucléaire est sorti d’Alsace par la grande porte, il n’y reviendra pas par la fenêtre !
De part et d’autre du Rhin, l’Alsace et le Pays de Bade doivent désormais se tourner vers la sobriété énergétique et les énergies renouvelables, et renoncer définitivement à toute nouvelle installation nucléaire (technocentre ou réacteur).

Déjà 50 organisations ont signé la « Déclaration de Fessenheim / Fessenheimer Erklärung »
https://stopfessenheim.org/technocentre

(*) Stop Fessenheim, Alsace Nature, CSFR Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin, Stop Transports Halte au Nucléaire, Les Citoyens Vigilants des environs de Fessenheim, Mahnwache Freiburg.

Télécharger le communiqué en format pdf

Lettre ouverte aux 13 élus demandant le report de l'arrêt de la centrale de Fessenheim à l'horizon 2021

Lettre ouverte aux 13 élus demandant le report de l'arrêt de la centrale de Fessenheim à l'horizon 2021

Le 7 février 2018
Lettre ouverte aux 13 élus demandant le report de l’arrêt de la centrale de Fessenheim à l’horizon 2021
Mesdames Brigitte Klinkert et Catherine Troendle,
Messieurs Jean‐Marie Bockel, Claude Brender, Jacques Cattin, René Danesi, Michel Habig, Gérard Hug, Fabian Jordan, Gilbert Meyer, Jean Rottner, Raphaël Schellenberger, Eric Straumann
Dans la lettre ouverte adressée ce 6 février à Monsieur Sébastien Lecornu, vous demandez de ne « pas procéder à la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim avant [..] juillet 2021 [..] et avril 2023 ».
Vous prenez pour argument la sûreté de l’EPR et les autorisations d’exploiter pour dix ans délivrées par l’Autorité de Sûreté Nucléaire en 2011 (réacteur 1) et
2013 (réacteur 2). Mais vous semblez oublier que la même Autorité de Sûreté Nucléaire a exigé la mise à l’arrêt du réacteur n°2 depuis le 13 juin 2016 en raison
d’irrégularités de fabrication et de falsifications mettant en cause « le vieillissement et les propriétés mécaniques » de l’un des générateurs de vapeur de ce réacteur. Vous envisageriez donc sans broncher le fonctionnement d’une centrale dont la sûreté n’est plus avérée ?
Dans votre lettre, vous semblez n’accorder plus aucune importance à l’utilité de cette centrale pour l’approvisionnement de l’Alsace. Il s’agissait pourtant de votre cheval de bataille favori durant ces dernières années… Nous ne pouvons que vous comprendre, lorsque l’on mesure que l’année 2017 a été la pire depuis le démarrage des réacteurs en 1977 et 1978 : 5700 GWh produits, et pourtant une trentaine d’incidents rapportés par la centrale. Vous envisageriez donc avec sérénité la présence sur notre sol d’une structure nucléaire inutile, dangereuse pour notre environnement, tant humain que naturel ?
Représentantes et représentants des électeurs, vous êtes censés faire les lois, et êtes aussi garants de leur respect. Auriez‐vous oublié la loi de Transition Energétique de 2015 (que certains d’entre vous ont votée) qui limite la capacité de production nucléaire dans notre pays ? Faites‐vous peu de cas du décret du 8
avril 2017 qui abroge l’autorisation d’exploiter la centrale de Fessenheim avec effet au premier jour de l’EPR ? A n’en pas douter, vous avez une étrange conception de la continuité de l’Etat…
Il y a quelques années, ce sont soixante –dix communes d’Alsace –représentant plus de 600 000 habitants – qui ont pris des motions exigeant l’arrêt définitif de la centrale de Fessenheim. Ce sont 422 élus alsaciens de tous bords qui ont signé une pétition avec la même exigence. Il est triste de voir que treize élus ont perdu toute idée du respect de l’engagement.
Dans votre lettre, vous invoquez le délai nécessaire à « définir collectivement et sereinement les projets et dispositifs nécessaires au maintien d’une ambition
industrielle en Alsace […] ». Oubliez‐vous la nomination dès 2012 de Monsieur Rol‐Tanguy, puis de Monsieur Malerba comme « délégué[s] interministériel[s] à la
fermeture de la centrale nucléaire et à la reconversion du site de Fessenheim ».
Lors des visites en Alsace de ces délégués, qu’avez‐vous fait pour l’ambition industrielle de l’Alsace que vous revendiquez aujourd’hui ? Vous n’avez rien proposé, rien demandé, refusant toute discussion. Et vous vous en vantiez, « sereinement »…
Aujourd’hui, alors que douze des treize signataires de votre lettre siègent (et à quel titre ?) au sein du Comité de Pilotage installé par Monsieur Lecornu, votre première initiative est donc de tenter de saboter ce comité avant même qu’il n’ait commencé à travailler ? Belle conception du dialogue et de la démocratie…
Depuis près de quarante ans, la centrale de Fessenheim a déversé sans compter une manne financière sur une partie du territoire alsacien. Et ceci quelles que soient les performances en terme de production. Et durant ces quarante ans, vous ne vous êtes visiblement pas préoccupés de l’avenir économique de la région de
Fessenheim. Vous n’avez rien fait pour attirer de nouvelles activités pourvoyeuses d’emplois au voisinage du site nucléaire, pourtant parfaitement inoffensif à vous entendre. Vous vous êtes assis sur une rente financière, pensant qu’elle allait durer toujours, au moins durant le temps de votre mandat. Vous ne pouviez ignorer que la centrale ne serait pas éternelle… Nous voudrions vous rappeler la phrase d’Emile de Girardin : « Gouverner, c’est prévoir ». Il serait bon que vous l’appreniez par coeur, cela pourrait bien vous resservir…
Mesdames et Messieurs les treize élus, par votre lettre vous incarnez une certaine classe politique toute entière tournée vers le passé, vous montrez votre incapacité d’être acteur de l’avenir de l’Alsace, vous ne pensez visiblement qu’à prolonger un état d’aveuglement et d’assistanat béat sans vous interroger sur l’image que vous donnez de notre région.
Mesdames et Messieurs les treize élus, vous ne faites pas honneur à votre mandat. Vous ne faites pas honneur à l’Alsace.
Sans attendre aucun retour de votre part, nous vous prions de croire, Mesdames et Messieurs les élus, en l’expression de notre engagement pour une Alsace tournée vers un avenir sans nucléaire.

Pour les Associations
Jean‐Marie Brom

P.S. Si d’aventure, poussés par votre engagement, vous envisagiez d’occuper la centrale de Fessenheim pour y créer une Zone A Défendre, permettez‐nous de
vous rappeler que le site présente de « légères » traces de radioactivité…
Jean‐Jacques RETTIG
Président du Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin
Rémi VERDET
Président de l’association Stop Transports Halte au Nucléaire
André HATZ
Président de l’association Stop Fessenheim
Lucien JENNY
Collectif Les Citoyens Vigilants des environs de Fessenheim
Jean-Paul LACOTE
fédération Alsace Nature
Lettre ouverte 13 élus -7 février 2018 au format pdf

Toutes et tous contre la nucléarisation du Grand Est et pour la fermeture de Fessenheim !

Toutes et tous contre la nucléarisation du Grand Est et pour la fermeture de Fessenheim !

 

Six ans après l’accident de Fukushima, le gouvernement français n’a toujours pas enclenché la transition énergétique qu’il promettait.
Celle-ci devait commencer par la fermeture de Fessenheim, la doyenne des centrales nucléaires françaises, qui menace toute une région européenne. Pourtant, cette promesse de campagne de François Hollande n’a pas été tenue et la fermeture est loin d’être acquise, le gouvernement ayant refusé de tenir tête
à EDF !
En parallèle, l’industrie nucléaire, telle une pieuvre, a étendu ses tentacules sur la région Grand Est. Aux sites de stockage de déchets déjà construits se rajoutent de nombreux projets, dont le projet Cigéo d’enfouissement en profondeur des déchets les plus radioactifs, à Bure dans la Meuse.
Qu’allons nous laisser à nos enfants ? De la radioactivité en héritage ?
C’est pourquoi nous vous invitons toutes et tous à nous rejoindre le 11 mars à Strasbourg pour une grande manifestation régionale, puis le 12 mars à Fessenheim, pour dire stop au nucléaire et exiger une vraie transition énergétique !
170311-Affiche-Manif-nucléaire-STBG

Au programme :

Samedi 11 mars, à Strasbourg

14h : Rassemblement devant la Maison de la Région Grand Est (Place Adrien Zeller)
14h30 : Manifestation – Départ du cortège
15h15 : Passage sur la Place de la République (dépôt de gerbe, minute de silence pour les victimes du nucléaire et prises de parole)
16h30 : Arrivée Place Kléber (musique, fresque, prises de parole, stand, animations…)
19h : Autour de bougies, Place Kléber, nous nous inclinerons à la mémoire des victimes de Fukushima, de Tchernobyl et du nucléaire.
En soirée à 20h : Projection-débat au cinéma Star – Saint Exupéry de Strasbourg, film « Déchets radioactifs – 100.000 ans sous nos pieds » et témoins de la lutte contre CIGÉO
Cette mobilisation se poursuivra devant la centrale de Fessenheim :

Dimanche 12 mars, à Fessenheim

10h30 : rassemblement devant la centrale nucléaire
11h : manifestation, départ du cortège
13h – 16h : retour devant la centrale pour des animations, stands, repas…

Contacts :

stopfessenheim@yahoo.fr
Plus d’infos : www.sortirdunucleaire.org/Agenda

24 avril 2016 – rassemblements – Tchernobyl, Fukushima, plus jamais ça !

24 avril 2016 – rassemblements – Tchernobyl, Fukushima, plus jamais ça !

 
   Dimanche, 24 avril 2016
Commémoration des catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima

Arrêt et fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim

Les associations alsaciennes et allemandes, qui agissent pour la sortie du Nucléaire, organisent dimanche prochain, plusieurs rassemblements sur les ponts du Rhin (voir tableau récapitulatif) :


 
 Cliquer sur l’image pour l’agrandir :
160424-Rassemblements-Tchernobyl