jeudi 31 Juil 2025 | GL Fecht, Groupes Locaux, Nature, Réseaux Thématiques
Le site du Tanet est un cirque glaciaire emblématique du Haut-Rhin, situé au pied de la Réserve naturelle nationale du Tanet – Gazon du Faing et du site Natura 2000, au sein d’une zone “Quiétude attitude” du du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. C’est un refuge pour nombre d’espèces menacées comme le Grand Tétras, le Lynx boréal, mais aussi des chiroptères ou des oiseaux qui profitent des parois rocheuses, de la flore et des milieux naturels qui s’y trouvent.
Le Tanet est sans doute l’un des sites vosgiens où la montagne pourrait retrouver une beauté sauvage et intacte, digne des grands cirques alpins… une fois les installations de l’ancienne station de ski démontées. Il offre un paysage majestueux, déjà accessible à pied depuis les crêtes ou les refuges alentour, sans qu’aucun nouvel aménagement ne soit nécessaire. Les “visiteurs” viennent ici chercher le silence, la vue, l’immersion dans une nature préservée. On y trouve des tourbières, des chaumes d’altitude, des forêts relictuelles, refuges d’une biodiversité rare.
Le véritable besoin aujourd’hui, c’est d’effacer les traces humaines inutilisées, pas d’en ajouter de nouvelles. Ce site mérite une vision d’avenir fondée sur la sobriété, la protection du vivant et la transmission de sa beauté intacte aux générations futures.
Le Tanet : un site naturel majeur menacé
Or, le Syndicat mixte de la vallée de Munster ressort des cartons un dossier que tout le monde pensait abandonné : une via ferrata. Ces parcours à flancs de falaise, nécessitent, pour la sécurisation et le divertissement des pratiquants, la pose de mains-courantes en filin tout au long du parcours, l’aménagement d’échelle métallique, de pont de singe etc. et tout cela dans un secteur sensible, à l’heure où la biodiversité se meurt.
Le projet actuel compte deux itinéraires, qui entraîneront inévitablement :
- une fréquentation accrue tout au long de l’année,
- des nuisances sonores et visuelles,
- une dégradation des habitats naturels,
- une banalisation de l’espace naturel comme terrain de loisir.
Malgré un rejet préfectoral en 2015, le projet revient avec peu de modifications de fond. Le dernier avis de l’Autorité environnementale (mai 2025) pointe de nombreuses insuffisances : absence d’analyse d’alternatives, pas d’avis du CSRPN, faibles garanties sur le suivi ou la compensation écologique…
Bien qu’aucune enquête publique officielle ne soit lancée à ce jour, un questionnaire en ligne a été mis en place par les porteurs du projet pour sonder les réactions du public. Alsace Nature encourage à exprimer une opposition argumentée et appelle à la vigilance pour répondre à ce formulaire particulièrement orienté, qui enjolive la situation.
Il est crucial de montrer que les citoyens sont nombreux à défendre une autre vision de la montagne : sobre, respectueuse, et accessible sans artifices. Il ne s’agit pas de rejeter toute activité de pleine nature – il existe d’ailleurs au Tanet un site d’escalade qui ne pose pas de souci – mais de refuser la surenchère d’équipements dans les derniers bastions de biodiversité. Ce questionnaire permet de faire entendre votre voix. Vous pouvez y exprimer :
- votre attachement au site du Tanet, ou au territoire, aux Vosges
- votre opposition à la transformation de la montagne en parc d’attractions,
- la nécessité de sanctuariser des zones naturelles, sans équipements permanents.
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Mais au-delà de ce cas précis, c’est une accumulation de projets touristiques non maîtrisés qui met en péril l’équilibre écologique de tout le massif vosgien.
Le piège de la fragmentation écologique
Ce projet ne peut être analysé isolément. Il s’ajoute à une série de micro-projets touristiques dans les Vosges, chacun modeste en apparence, mais cumulé à l’existant, particulièrement destructeurs :
- la tyrolienne géante au Gaschney,
- la zone de loisirs au lac Blanc,
- les pistes de VTT de descente,
- les aménagements “4 saisons” du Champ du Feu, dans un contexte de fonte accélérée de la neige,
- le développement des randonnées en VTT ou trottinettes à assistance électrique
- le développement des randonnées motorisées (voitures ou motos) sur les cols et routes du massif…
Vouloir substituer l’économie touristique du ski pour sauver les stations de montagne par un développement anarchique “d’activités ludiques” est une lourde erreur. Les enquêtes montrent que ce qui attire les touristes dans le massif sont bien les paysages grandioses, la nature préservée et la quiétude.
Les effets cumulatifs de ces développement sont déjà à l’œuvre : morcellement des forêts, fragmentation des habitats, dérangement permanent des espèces… Toutes ces pertes de continuités écologiques réduisent les chances de survie des espèces les plus vulnérables et appauvrit durablement la richesse naturelle du massif vosgien. Ce dernier, comme tous les milieux naturels, doit s’adapter à un changement climatique qui lui est imposé par l’activité humaine. Pour ce faire, il a plus que jamais besoin d’espaces de libre évolution et de quiétude. Soyons les discrets observateurs de ces richesses naturelles plutôt que les consommateurs d’une nature qui ne sert que de support à des divertissements qui pourraient se trouver dans n’importe quel parc d’attractions.
vendredi 19 Juil 2024 | Forêt, Nature, Réseaux Thématiques
La Réserve Naturelle Régionale du Bischenberg, de l’Immerschenberg et du Holiesel a été créée le 21 juin 2024.
Le projet de création d’une Réserve Naturelle Régionale a été initié par la commune de Bischoffsheim à la suite de l’arrêt de toute exploitation forestière de sa forêt communale du Bischenberg en 2015. Cette forêt est le plus grand ensemble (52 hectares) de chênaie xérophile existant de nos jours en Alsace, la vigne l’ayant remplacée tout le long du piémont, à part quelques petites exceptions.
Après le dépôt d’un premier dossier élaboré pour la commune par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO Alsace), le Conseil Scientifique Régional pour la Protection de la Nature a suggéré un projet un peu plus ambitieux en adjoignant aux 54,49 ha du Bischenberg (comprenant la partie forestière et des pelouses et prairies sèches sur le pourtour), les 6,47 hectares de pelouses sèches de l’Immerschenberg (commune d’Obernai) et les 36,34 hectares de pelouses sèches et de boisements xérophiles du Holiesel et du Berg (commune de Rosenwiller).
Les trois communes ont donné leur aval à ce projet et le Conservatoire des Espaces Naturels (CEN Alsace) a pu s’atteler à l’élaboration du projet validé le 21 juillet 2024 par la Commission Permanente du Conseil Régional.
Le CEN Alsace devrait prochainement être désigné gestionnaire de la Réserve Naturelle Régionale du Bischenberg, de l’Immerschenberg et du Holiesel totalisant plus de 97 hectares.
La délibération de classement est disponible en ligne ainsi que les modalités de classement en annexe 1 extraites du dossier complet consultable en annexe 2.
crédit photos : LPO Alsace
vendredi 2 Fév 2018 | Forêt, Nature
La forêt de la Robertsau bientôt classée réserve naturelle nationale ?
Ce projet de classement vise à compléter le réseau de réserves naturelles existant le long du Rhin et a pour objectif de protéger durablement la faune et la flore locale via la mise en place d’une réglementation spécifique sur le massif forestier.
L’enquête publique sur le projet de création de la Réserve Naturelle Nationale et de son périmètre de protection se déroulera du 22 janvier au 23 février 2018 inclus.
L’ensemble du dossier est disponible sur le site de la préfecture du Bas-Rhin
Une réunion d’information publique aura lieu le lundi 5 février 2018 de 18h à 20 h au Foyer des loisirs 42, rue de l’Ill à Strasbourg
Nous vous invitons à soutenir ce projet de réserve naturelle qui fait suite à près de 30 ans de procédure en écrivant au commissaire enquêteur :
– soit par courrier à l’intention du président de la commission d’enquête au Centre administratif de la mairie de Strasbourg, 1 Parc de l’Etoile 67076 STRASBOURG cedex
– soit par message électronique avec la mention « enquête publique – Réserve Naturelle Nationale » à transmettre à l’adresse pref-enquetes-publiques@bas-rhin.gouv.fr
vendredi 12 Juil 2013 | Aménagement du territoire, Eau et zones humides, Energies Climat, Energies renouvelables, Nature, Nucléaire, Presse, Revue de presse, Urbanisme
La région Alsace a publié ses indicateurs de l’environnement
Tous les deux ans, les rencontres alsaciennes de l’environnement sont l’occasion pour la région Alsace de publier un bilan de l’évolution de l’environnement sur son territoire. 7 composantes sont ainsi étudiées : l’eau, l’air, l’énergie, les déchets, l’occupation de l’espace, les milieux naturels et l’éducation à l’environnement. 30 indicateurs offrent une vision globale de la santé environnementale de la région.
Selon un article paru dans les DNA du 28 juin dernier, le bilan 2013 est contrasté.
« QUALITÉ DE L’EAU : On est encore loin des objectifs de la directive-cadre sur l’eau (2/3 des cours d’eau en bon état écologique et de l’eau souterraine potable partout sans traitement). 67 % du linéaire des cours d’eau sont dégradés et 31 % des points de mesure dans la nappe d’Alsace présentent toujours des dépassements de norme de potabilité. »
MILIEUX NATURELS : « Avec 10,7 % du territoire alsacien qui bénéficie d’une mesure plus ou moins forte de protection (réserve, conservation, mesure agro-environnementale,…), les surfaces de nature gérées pour la diversité augmentent très légèrement. »
Mais « La biodiversité dans les zones humides continue de régresser. Parmi les 35 % d’espèces et les 75 % d’habitats en danger en Alsace, beaucoup sont liés aux rieds, aux marécages et aux forêts rhénanes. »
OCCUPATION DE L’ESPACE : « les aménagements urbains continuent de grignoter les espaces naturels bien qu’à un rythme bien moindre qu’auparavant. Chaque année, ce sont au moins 600 ha (les chiffres actualisés ne sont pas encore connus) qui sont artificialisés en Alsace … »
ÉNERGIE : « grâce aux centrales hydrauliques du Rhin (70 % des énergies renouvelables), l’Alsace produit autant d’énergie verte que le nucléaire. Mais pas suffisamment pour couvrir tous les besoins en électricité, Fessenheim une fois fermée. …. »
QUALITÉ DE L’AIR : on respire chaque année un peu mieux sous condition d’une météo clémente. Globalement, les concentrations en particules, en ozone et en dioxyde d’azote sont en baisse mais les normes continuent d’être dépassées ponctuellement, surtout dans les grandes villes, à proximité de trafic. … »
LIRE l’ARTICLE en ENTIER
Les rencontres régionales de l’environnement se sont également penchées sur l’atout que représente la biodiversité pour le territoire.
Réunissant collectivités, associations environnementales et administrations, les débats ont insisté sur les services rendus par la biodiversité et sur la nécessité d’en convaincre les élus, les aménageurs et le public.
« Malheureusement c’est après la disparition d’un milieu naturel qu’on se rend compte de son utilité, remarque le chercheur strasbourgeois Yvon le Maho, président du conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité ». ex. , disparition des abeilles obligeant à une pollinisation manuelle
« De manière générale, on estime que 40 % de l’économie mondiale dépend de la biodiversité…. »
Accepter la biodiversité, c’est aussi accepter de vivre avec les grands prédateurs
Un article paru dans les DNA le 11 juillet 2013, fait le point sur la situation du Loup et du lynx dans le Massif Vosgien.
« La présence de loups et de lynx dans les Vosges pose la question de l’acceptabilité sociale des grands prédateurs dans un massif touristique densément peuplé. »
« On n’a compté que deux loups (un mâle et une femelle, sans signe de reproduction) dans les Hautes-Vosges … »
« Autre grand prédateur, le lynx, trente ans après sa réintroduction dans les Vosges, se compterait au mieux sur les doigts d’une main, se limiterait au pire à un seul animal, unique spécimen encore repéré dans le massif du Donon. »
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Le lynx Van Gogh, est-il le dernier survivant ?
« Les populations du félin avaient atteint un minimum de 30 dans le massif en 2007 mais cette année, on n’a trouvé trace que d’un individu du côté du Donon. Il a été surnommé Van Gogh, son oreille droite ayant été arrachée. »
VOIR l’ARTICLE
vendredi 8 Fév 2013 | Communiqués de presse, Nature, Presse
Vendredi 8 février 2013
COMMUNIQUE du Conservatoire des Sites Alsaciens
Protection du patrimoine naturel de l’Alsace : le réseau des réserves naturelles régionales s’agrandit.
Aujourd’hui, la Commission permanente du Conseil Régional a classé 3 réserves naturelles régionales : les prestigieuses pelouses sèches du Bollenberg et du Luetzelthal à Rouffach, une partie de la colline du Buxberg à Tagolsheim, et le vaste ensemble forestier et riedien de l’Illwald à Sélestat. Ces biotopes recèlent une flore et une faune remarquables à l’échelle régionale.
Le Conservatoire des Sites Alsaciens, qui s’investit depuis de nombreuses années sur ces territoires, salue cette nouvelle et importante étape pour la protection des milieux naturels. La mise en place d’un réseau d’espaces protégés contribue à la cohérence de la trame verte et bleue régionale.
En partenariat avec la Région Alsace, le Conservatoire des Sites Alsaciens a réalisé les dossiers scientifiques de demande de classement pour les réserves naturelles régionales de Rouffach et de Tagolsheim.
Le Conservatoire des Sites Alsaciens souligne l’implication de la Ville de Rouffach, de la Ville de Sélestat, de la commune de Tagolsheim, ainsi que des autres propriétaires concernés. Il remercie les associations de protection de la nature pour leur soutien et l’ensemble des bénévoles qui participent aux chantiers-nature.
Contact :
M. Michel DUROUSSEAU, Directeur
Conservatoire des Sites Alsaciens
Maison des Espaces Naturels
Ecomusée
68190 UNGERSHEIM
Tel : 03.89.83.34.20 – Fax : 03.89.83.34.21
E-Mail : contact@conservatoire-sites-alsaciens.eu
site web : www.conservatoire-sites-alsaciens.eu