Remblaiement dans une ancienne carrière de Lutzelhouse

Remblaiement dans une ancienne carrière de Lutzelhouse

Alsace Nature a été contactée récemment par des membres de l’association ARPPEGE (association pour le respect et la protection des paysages et de l’environnement de Grendelbruch et environs) au sujet d’un important remblaiement sur la commune de Lutzelhouse au lieu-dit « Basse Chandrion », dans une ancienne carrière, répertoriée en ZNIEFF de type 1 (avec potentiellement présence d’espèces protégées).

Après vérification des informations, il apparait que des camions sont venu décharger sur le site, de juillet à septembre 2021, des matériaux inertes mais aussi des tuyaux plastiques, des morceaux de fers, etc …

Il semblerait que le maire de Lutzelhouse ait autorisé ces dépôts. Courant du mois de juillet, il a également posté dans les boîtes aux lettres des résidents concernés un courrier disant que des convois allaient passer durant le mois de juillet pour des travaux divers, sans donner davantage de précisions sur la nature réelle de ces passages et encore moins de ce qu’ils transportaient.

Outre les nuisances causées aux riverains pendant cette période (tous les matins à partir de 7h, et pouvant aller parfois jusqu’à 18h, et ce tous les jours ouvrables de la semaine – soit entre 20 et 40 passages de camions par jour), se posent des questions relatives à la légalité de ces dépôts, aux pollutions induites (cours d’eau situé à proximité) et à l’impact sur les milieux naturels.

  • Les chemins ont irrémédiablement été tassés et fortement élargis par les passages des tracteurs.
  • La nature même des cargaisons comportait des gravas de toute nature comme du béton, de la ferraille, du plastique et de la terre.
  • Le dérangement incessant pour la faune
  • De la terre comportant de la Renouée du Japon, une espèce végétale classée invasive, qui dénature les sols et élimine toute concurrence végétale, a été déplacée et amenée sur le site. A l’heure actuelle, cette espèce a déjà commencé à envahir la carrière.

D’après les informations que nous avons pu collectées, il semblerait que tous ces dépôts proviennent de l’entreprise SIAT Braun qui projette de créer une ligne de production permettant de traiter des grumes d’un diamètre supérieur à 80 cm.

On peut s’interroger sur la pertinence d’une ligne de production pour des grumes ayant un diamètre supérieur à 80 cm, sachant que les forêts environnantes sont déjà fortement exploitées et que les peuplements forestiers sont en grande majorité jeunes (<100 ans). Cela ne favorise-t-il pas la coupe des derniers gros arbres de la région ?

Après consultation des documents relatifs au plan local d’urbanisme (PLU) de Lutzelhouse, celui-ci interdit toute forme de remblai et d’exhaussement à cet endroit, en outre inscrit à l’inventaire ZNIEFF, zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique.

Alsace Nature a adressé un courrier à la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) et la DDT pour obtenir des informations sur la légalité de ce remblai et sur ses conséquences sur l’environnement.

Dossier à suivre …

Voir le courrier adressé à la DREAL

 

photos : Association ARPPEGE

 

 

REVUE DE PRESSE :

France Bleu Alsace,  le 12/12/21, A Lutzelhouse, les 15.000 m3 de terre déversés par une entreprise en pleine forêt font polémique : https://www.francebleu.fr/infos/environnement/15-000-m3-de-terre-de-remblais-en-pleine-foret-a-lutzelhouse-1639135103

DNA, le 13/12/21, Déversement de remblai en forêt de Lutzelhouse : des riverains inquiets : https://c.dna.fr/environnement/2021/12/13/deversement-de-remblai-en-foret-de-lutzelhouse-des-riverains-inquiets

Actu.fr, le 15/12/21, Bas-Rhin : polémique autour d’une montagne de terre déversée en pleine forêt : : https://actu.fr/grand-est/lutzelhouse_67276/bas-rhin-polemique-autour-d-une-montagne-de-terre-deversee-en-pleine-foret_47246028.html

 

 

 

 

 

Sortie d’automne dans le Niederwald, réserve biologique dirigée incluse dans la Zone Natura 2000 du Ried de Colmar

Sortie d’automne dans le Niederwald, réserve biologique dirigée incluse dans la Zone Natura 2000 du Ried de Colmar

Compterendu de la sortie d’automne dans le Niederwald
Jeudi 21 Octobre 2021



Cette sortie était organisée par le groupe local d’Alsace Nature – Colmar et environs.

En compagnie de Mr Muckensturm , forestier de l’ONF chargé du site, et de Daniel Reininger , président d’honneur d’ Alsace Nature et représentant de FNE Grand Est à l’agence RhinMeuse, les membres d’Alsace Nature se sont retrouvés sur le site de Natura 2000 Ried Colmar, pour cette sortie consacrés à son espace forestier.

Le Niederwald est une RBD, réserve biologique dirigée incluse dans la Zone Natura 2000 du Ried de Colmar, un rare espace français en protection forte.
Forêt de 545 ha, le Niederwald appartient à la commune de Colmar depuis le Moyen Âge .
Entre les cours de la Fecht et de l’Ill, elle est parcourue par de nombreux ruisseaux phréatiques. La nappe phréatique est à l’étiage à 1,5 m de la surface limoneuse. Les débordements de l’Ill affectent sa partie Est. Elle appartient aux écosystèmes alluviaux entre Colmar et Strasbourg des Rieds gris et bruns.

Sa population forestière

Les essences de feuillus ont été évolutives. L’orme très présent (15% en 1920) a été décimé fin du XXe par la graphiose (mycose disséminée par un scolyte), permettant la progression du frêne qui s’est imposé comme essence principale (40% en 1999) et qui, à son tour, est victime de la chalarose, mycose d’origine asiatique qui s’est propagée au nord de la France depuis 2005.

Les arbres atteints seront abattus, le bois de cœur (duramen) étant toujours utilisable. La sécurisation de la forêt est aussi en question.

Les essences majoritaires sont le frêne, l’aulne glutineux, les érables sycomores et champêtres, chênes pédonculés. Deux espèces exogènes, remarquables et bien adaptées ont été introduites au XIXe s. : le noyer noir d’Amérique et le Hickory (Carya) qui pourraient s’étendre sans la contrainte règlementaire.

Elle est traitée en futaie irrégulière permettant la régénération naturelle par bouquets.

Réserve Biologique Dirigée (RBD) et Zone Natura 2000 : une double protection

La gestion de la forêt est confiée à l’ONF qui établit des plans d’aménagements quinquennaux.

Depuis 2013 elle a été classée en RBD qui doit concilier des enjeux à la fois de préservation patrimoniaux et économiques.
Une RBD confère un statut de protection forte, spécifique aux espaces relevant du régime forestier c’estàdire, les forêts de l’Etat (domaniales), les forêts des collectivités ou d’établissements publics (communes, départements, Conservatoire du littoral…)

Rappelons que la France est à la traine en Europe avec moins de 2% de son espace en protection forte. Les ambitions présidentielles affirmées en 2019 sont de 10% en 2030.

Un premier plan de gestion 20092015 du Niederwald a été établi.
Il a été choisi de maintenir une sylviculture permettant de guider la tendance évolutive. La dynamique de croissance du frêne et de l’érable étant la plus forte elle aurait dominé la croissance d’autres espèces plus héliophiles. L’objectif est de garder la résilience de la forêt en favorisant des mélanges d’essences par une mise en lumière favorable, et développer une structure étagée laissant
de la place aux espèces de 2e ordre (chênes) ou arbustives (noisetiers, fusains, sureau).
Le niveau de protection de la RBD va audelà du plan d’action de la Zone Natura 2000 par la surface plus importante
d’arbres définitivement laissés en place :  2/ha (arbres biologiques), de 2 îlots de senescence de 28,3 ha au total soit 5 % de la surface de la foret ha en « libre évolution » par abandon définitif des bois pendant 30 ans, permettant aux arbres d’accomplir la totalité de leur cycle de vie et offrant des habitats propices aux espèces patrimoniales (pics , chauve-souris)


Faune (inventaire de 2001)

6 espèces de batraciens (2 de grenouilles, 2 de crapauds, absence du sonneur au ventre jaune,2 de tritons,)
47 espèces d’oiseaux nicheurs, dont les 6 espèces de pics de l’avifaune alsacienne (ex le rare Pic cendré)
9 espèces de chauvesouris
13 espèces de poissons dans les eaux pures (mais peu oxygénées) des ruisseaux phréatiques
La loutre a été réintroduite en 1998, son suivi a été arrêté en 2003.
Les ongulés : 30 chevreuils /100 ha en 1999, quelquess dizaines de daims (lâchés au XIX e s dans la forêt de l’Illwald), grosse population de sanglier. 
Lièvres, chats sauvages, renards, blaireaux, putois, rats musqués, ragondins complètent le cortège.


Flore (2001)

120 espèces ont été inventoriées, dont 4 en liste rouge Alsace.

 


Les ruisseaux phréatiques

Face au risque d’envasement par suite des inondations moins puissantes qui exerçaient un « effet de chasse », plutôt que de curer il a été choisi de creuser au niveau des exsurgences de la nappe .

 

La sylviculture : planter sans se planter. Questions à propos de la chasse.

Comme nous l’avons vu, la forêt est victime d’agressions fongiques telles que la chalarose du frêne ou la graphiose des ormes, ou d’invasion par les plantes exotiques envahissantes telles que la renouée du Japon ou la balsamine de l’Himalaya et doit pouvoir se renouveler pour assurer du bois d’œuvre de qualité (objectif secondaire ). Ainsi l’ONF prévoit de planter 2500 jeunes chênes de pépinières de la vallée de la Saône (dans quelques années nous aurons le climat de la vallée de Lyon selon les prévisions climatiques), qui devront être protégés de l’abroutissement par les ongulés, en installant de clôtures de 2 m de hauteur sur 1 Ha. 

Nous avons abordé la problématique de la chasse et de la question de la régulation des ongulés en l’absence de prédateurs naturels (plan de chasse pour les chevreuils avec des quotas maxi/mini, absence de plan pour les sangliers ). Pourquoi ne pas faire effectuer une régulation efficace par des agents? comme cela se pratique dans des cantons de Suisse ? Citons au passage la déclaration
récente du distingué président des chasseurs de France : « Les régulations ,je m’en fous ! » Les pesanteurs sociologiques (le plaisir de chasser, les relations sociales etc..) ou économiques par le revenu assuré à la commune d’environ 23.000 €/an ne permettront pas une remise en cause prochaine ….

Toujours sur le plan économique la forêt rapporte bon an mal an environ 150.000 € à la ville de Colmar. Des grumes partent directement en conteneur vers la Chine …

Il a été discuté de l’avenir des agents de l’ONF et de son rôle : voir les articles suivants de Reporterre : https://reporterre.net/VeilleedarmespoursauverlONF
et https://reporterre.net/ForetspubliqueslEtatreflechitaudemantelementdelONF
Cette évolution mettra en difficulté et est en contradiction avec la volonté de créer de nouvelles RBD et RBI (intégrale).

Mr Muckensturm et Max son chien devant le « Gros chêne » abattu par la tempête



Après avoir visité un ilot de sénescence, nous avons rendu visite aux arbres remarquables classés par le département du Haut Rhin et l’ONF tel le gros chêne abattu par la tempête du 27/02/2020 (25m3 au sol) ou le noyer noir et les caryas centenaires et hauts de plus de 35 m tout proches.

Voir aussi le communiqué d’Alsace Nature sur l’avenir des forêts

 

Un Loup aperçu dans le Kochersberg : que faire si vous le rencontrez

Un Loup aperçu dans le Kochersberg : que faire si vous le rencontrez

Un loup a été observé, la semaine dernière, dans le Kochersberg, jusqu’à une douzaine de kilomètres de Strasbourg. Selon les informations diffusées dans la presse régionale, il aurait vu plusieurs fois près des villages de Saessolsheim, Berstett et Ingenheim, de part et d’autre de la ligne du TGV .

Ce loup est probablement un jeune loup qui, après avoir quitté sa meute, est maintenant « en recherche d’un territoire et d’une partenaire«  . Pendant cette période, il est susceptible de « parcourir une grande distance ».

Que faire si vous tombez nez-à-nez avec l’animal ?

Actu Strasbourg a posé la question à Stéphane Giraud, directeur de la fédération d’associations Alsace Nature.

Le laisser tranquille

Si jamais vous croisez le loup, il faut « en profiter pour l’observer de loin et lui foutre la paix la plus totale », explique Stéphane Giraud. « On a vu trop de gens lui courir après pour essayer de faire la plus belle photo ou vidéo à publier sur Facebook », insiste-t-il.

Se faire discret et ne pas perturber l’animal

« Plus on se fait discret, plus on favorise une cohabitation sereine avec l’animal », « Il faut le laisser faire sa vie tranquillement » résume Stéphane Giraud.

Le fait de s’approcher « perturbe l’animal, dans tout ce qui constitue sa vie biologique« .

Stéphane Giraud utilise le parallèle suivant : « Une fouine qui squatte le grenier d’une maison perturbe notre vie quotidienne et les gens trouvent ça intolérable. A l’inverse, les gens ne trouvent pas intolérable le fait de s’approcher d’un chevreuil. Ayons cette réciprocité de distance et de cohabitation ».

Le loup n’est pas dangereux pour l’homme

Stéphane Giraud souligne par ailleurs que « le loup n’est pas dangereux pour l’homme ». « C’est un animal qui garde une distance extrêmement importante avec l’homme et qui ne présente aucun danger pour les gens qui font un jogging, se promènent à vélo ou font une promenade le dimanche » .

 

Voir l’article complet d’Actu Strasbourg : https://actu.fr/societe/le-loup-apercu-a-une-dizaine-de-kilometres-de-strasbourg-que-faire-si-vous-le-croisez_40229128.html

 

Bientôt une écotaxe en Alsace ?

Bientôt une écotaxe en Alsace ?

Les députés ont donné leur aval ce dimanche en commission à la mise en place de taxes régionales sur les poids lourds. L’Alsace est particulièrement visée par ce texte qui fait partie du projet de loi climat.

Alsace Nature et le collectif GCO NON MERCI ont toujours soutenu la mise en place d’une écotaxe en Alsace. Elle faisait partie de solutions alternatives au GCO inclus dans notre livret « 10 solutions pour faire sauter les bouchons » et reste d’actualité face à la problématique du trafic poids lourds.

 

OUI à une écotaxe !

Entre 160 et 180 000 véhicules traversent chaque jour en semaine l’agglomération strasbourgeoise par l’A35 devenue la M35 depuis le 1er janvier 2021. Parmi eux, 16 500 poids lourds estimé dont 2000 se reportent en Alsace pour échapper à la LKW Maut, la taxe poids lourds en Allemagne, mise en place en 2005. C’est quand le GCO sera en service, qu’on aura un risque très sérieux d’afflux massif de camions de transit supplémentaires (sans doute plusieurs milliers, voire dizaine de milliers) dans notre région, puisqu’ils feront entre 30% et 80 % d’économie (péage GCO sur 24 km vs LKW Maut sur 200 km) et les plus polluants seront les plus avantagés par le passage côté alsacien.

Pour Alsace Nature, et GCO NON MERCI, la mise en place d’une écotaxe est une solution qui peut contribuer à faire baisser le trafic poids lourds sur la plaine d’Alsace et éviter un afflux supplémentaire de camions, conformément à ce que le collectif a toujours prôné. Il nous faut donc impérativement une écotaxe en Alsace, proportionnelle au km parcouru et aux émissions polluantes, et au moins équivalente à la LKW Maut.

L’article 32 du projet de loi climat, examiné en commission ce dimanche 14 mars, prévoit une ”habilitation à légiférer par ordonnance” pour permettre aux régions volontaires ”disposant d’un domaine public routier”, de mettre en place une ”contribution spécifique assise sur le transport routier de marchandises”. Le projet de loi « Climat et Résilience » sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 29 mars.

En Alsace, cette disposition est déjà présente dans la loi. La région Alsace et la Collectivité européenne d’Alsace préparent son application à l’horizon 2024-2025. 

 

[mise à jour le 16 mars 2021 ] La mise en place d’une écotaxe est une solution pour réduire le report allemand de poids-lourds dû à la LKW Maut, mais la mesure seule ne suffit pas à interagir sur le trafic routier, notamment celui de l’ensemble des camions. Quand on sait que Vinci a besoin d’un maximum de trafic camions pour rentabiliser son autoroute, la mise en place d’une taxe pouvant lui en faire perdre ne doit pas être une bonne nouvelle pour la multinationale. Pour GCO non merci, le GCO reste une mauvaise idée à de vrais problèmes…

Soirée débat (en visio) : Quel avenir pour les mobilités dans le Kochersberg ?

Soirée débat (en visio) : Quel avenir pour les mobilités dans le Kochersberg ?

Le groupe local Alsace Nature – Kocherberg vous invite à

une soirée débat sur la question des déplacements dans le Kochersberg et vers l’Eurométropole de Strasbourg.

JEUDI 25 MARS à 20H

 

Programme :

Dans notre territoire, le Kochersberg, la voiture est omniprésente, et représente par exemple 85% des déplacements domicile/travail. La très grande majorité des automobilistes sont seuls dans leur véhicule . Mais cela n’est pas inéluctable. Un modèle avec plus de transports en communs, plus de déplacement s en mode doux, de covoiturage, et donc moins de congestion, est possible. Des solutions existent, elles sont perfectibles mais nos pratiques doivent elles aussi évoluer.

  • Un scénario des mobilités cohérentes pour le Kochersberg et le bassin de déplacement de Strasbourg ?
  • Les enjeux, les projets, et nos propositions pour le Kochersberg et l’Ackerland

Intervenants : Gilbert Fiegel pour Astus*,  Luc Huber et Maurice Wintz pour Alsace Nature

*ASTUS : ASsociation des usagers des Transports Urbains de l’agglomération de Strasbourg

 

COMMENT PARTICIPER ?