jeudi 28 Nov 2024 | Offres d'emploi, Recrutement, Vie associative
CONTEXTE :
L’association Strasbourg Initiation Nature Environnement gère le Centre d’Initiation à la Nature et à l’Environnement de Bussierre (Strasbourg Robertsau). Elle fait partie du réseau régional d’éducation à la nature et à l’environnement (réseau Ariena). Elle a pour objet :
- D’organiser, coordonner et promouvoir des actions d’éducation à la nature et à l’environnement de tout public sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg et ses environs ;
- De gérer le Centre d’initiation à l’environnement de Bussierre et ses équipements mis à disposition dans un objectif d’éducation à la nature et à l’environnement, et notamment :
- d’organiser l’accueil des publics et des associations intervenant sur le site de Bussierre,
- de mettre en oeuvre l’éducation à la nature et à l’environnement au sein des bâtiments et des espaces extérieurs,
- de garantir la qualité et la cohérence des actions éducatives.
- D’animer tout lieu mis à disposition de l’association pour la mise en œuvre d’actions d’éducation à la nature et à l’environnement
- D’apporter sa compétence pédagogique au service de projets de sensibilisation du citoyen sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg et ses environs ;
- De réunir et favoriser la montée en compétences des acteurs, en particulier associatifs, œuvrant dans le domaine de l’éducation à la nature et à l’environnement sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg et ses environs.
- D’organiser des formations relatives à la transformation écologique et sociale du territoire de l’Eurométropole de Strasbourg et ses environs
Dans le cadre de la déclinaison de la feuille de route eurométropolitaine d’Education à l’environnement, l’Eurométropole de Strasbourg a souhaité renforcer dès 2021 le rôle de coordination de réseau de l’association SINE, en soutenant la création d’un poste dédié.
L’association SINE recrute un.e coordinateur.ice de réseau d’éducation nature et environnement, en CDD, en remplacement d’un congés maternité de janvier à septembre 2025.
MISSIONS
Sous la responsabilité du Président, du Conseil d’administration et de la directrice de l’association, le/la coordinateur.ice aura pour mission :
La structuration du réseau éducation à l’environnement sur l’EMS
Le réseau se structure petit à petit avec une charte qui a été co-construite avec les acteur.ices du réseau. La compréhension de cette charte, l’appropriation de ses valeurs, est un travail sur le long terme, qu’il est nécessaire de continuer et d’approfondir avec les acteurs.
- Continuer à identifier les acteurs engagés dans le domaine de l’ENE sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg, apprendre à les connaître, identifier leurs besoins et ce faisant, enrichir la cartographie des acteurs du territoire déjà existante ;
- Réunir ces acteurs dans la continuité du travail abordé préalablement avec eux, en répondant à leurs besoins ;
- Faciliter la co-construction de ce réseau en proposant et animant des temps d’échanges et de travail en collaboration ;
L’animation pédagogique auprès des acteur
- Coordonner et animer des temps de travail collectif sur des thèmes répondant à la fois, aux besoins du territoire et des acteurs, et à la déclinaison de la feuille de route eurométropolitaine d’éducation à l’environnement ;
- Apporter conseil et expertise auprès des associations qui souhaitent développer des actions d’éducation et sensibilisation à l’environnement sur le territoire EMS ;
- Coordonner l’organisation d’événements inter associatifs (Faut qu’on s’bouge, Journées Nature et patrimoine, temps fort à l’Orangerie…) ;
- Organiser la montée en compétences des acteurs du réseau sur le volet pédagogique, faciliter leur accès aux lieux d’animations du territoire (Bussierre, Orangerie, lieux annexes…)
- Assurer une veille sur les dispositifs d’aide aux associations, les appels à projets, les formations, les événements pour une mise en cohérence sur le territoire et un partage au sein du réseau via des mails et une newsletter ;
- Mettre en lien des acteurs selon les thématiques, les compétences et la localisation des projets ;
- Coordonner la co-construction de programmes pédagogiques inter-associatifs ;
- Coordonner le programme inter-associatif grand public de SINE et ses partenaires au sein de Bussierre, de l’orangerie, et sur le territoire EMS.
Les relations partenariales
- Travailler en étroite relation avec les services de l’EMS sur le sujet de l’éducation à la nature et à l’environnement : participer activement (co-construction, bilan, perspectives…) au comité technique (instance de travail interne à l’EMS) ;
- Apporter son soutien et son expertise dans le cadre de l’appel à projets éducation à l’environnement en participant aux auditions des porteurs de projets.
Vie de l’association
- Participer activement aux réunions de coordination internes à SINE pour remonter les sujets du réseau et soutenir la Direction dans ses prises de décisions et ses missions ;
- Participation active et implication dans les événements publics organisés ponctuellement par SINE
- Prise en charge du volet accueil du public et secrétariat en cas d’absence d’autres collègues
En plus de ces missions la personne contribuera à la vie quotidienne de l’association : participation aux réunions d’équipe, aux journées de formation et aux temps conviviaux de SINE etc…
LIEU DE TRAVAIL
Centre d’Initiation à la Nature et à l’Environnement de Bussierre avec des déplacements fréquents à l’ancienne mini-ferme de l’Orangerie ainsi que sur le territoire de l’Eurométropole de Strasbourg.
TYPE DE POSTE,
expériences et qualifications souhaitées
- Poste en CDD à temps plein
- Expérience exigée dans l’animation de réseau
- Bonnes connaissances du milieu de l’éducation à l’environnement
- Bonne connaissance du tissu associatif local
- Bonne qualités relationnelles et d’écoute, organisationnelles et capacités rédactionnelles
- Expérience dans la conduite de réunion et de projet exigée
- Expérience dans l’organisation d’événements souhaitée
- Utilisation des outils informatiques de base (bureautique, présentations, internet)
- Permis B nécessaire
Rémunération Basée sur la Convention collective ECLAT indice 375
MODALITÉS ET ÉCHÉANCES
Envoyer CV et lettre de motivation à l’adresse mail suivante : inscriptions@sinestrasbourg.org
Ou par courrier à
Monsieur le Président
CINE de Bussierre
155 rue Kempf
67000 STRASBOURG
Réponse souhaitée pour le 15 décembre 2024
Date d’embauche souhaitée : Janvier 2025
jeudi 17 Oct 2024 | Stages
Stage universitaire Master 1 ou 2
Analyse quantitative et qualitative de la fréquentation De la réserve naturelle nationale de l’île de Rhinau
Contexte :
Le CEN Alsace est gestionnaire de quatre Réserves Naturelles Nationales (RNN) le long du Rhin :
- la RNN de l’Ile de Rhinau (311 ha) ;
- la RNN de la Forêt d’Erstein (180 ha) ;
- la RNN de la Forêt d’Offendorf (60 ha) ;
- la RNN du Delta de la Sauer (486 ha).
Ces réserves naturelles sont ouvertes au public et selon les contextes, différentes catégories d’acteur peuvent les fréquenter (promeneurs, connaisseurs naturalistes, pêcheurs, etc.) à des moments et à des fins diverses.
L’ancrage territorial des réserves naturelles est un enjeu majeur du gestionnaire. Il vise une appropriation de la richesse des réserves naturelles par ses usagers locaux. Pour répondre au mieux aux attentes du public (découvertes, informations, cheminements…), et organiser la fréquentation, il est nécessaire de mieux connaître le public parcourant les Réserves Naturelles et de caractériser cette fréquentation : nombre de visiteurs, comportements, attentes/besoins, satisfactions, etc.
En 2022, des éco-compteurs ont été installés dans les réserves naturelles pour avoir une idée précise des flux de visiteurs. En 2022 et 2023, les études de fréquentation des réserves naturelles nationales du delta de la Sauer, des forêts d’Erstein et d’Offendorf ont été réalisées, fournissant ainsi une méthodologie d’enquête, qui s’appuyait sur des études de fréquentation réalisées à la fin des années 90.
Il convient désormais de renouveler l’étude de fréquentation de la réserve naturelle nationale de l’île de Rhinau pour cerner au mieux les usages actuels de la Réserve Naturelle.
Cette étude permettra donc d’actualiser i) les usagers et usages des réserves naturelles, ii) les éventuels conflits d’usage, et iii) les enjeux de la fréquentation sur les réserves naturelles (impacts sur les milieux).
Cette étude devra fournir des recommandations en termes de gestion et de stratégie d’accueil du public des réserves, qui seront ensuite intégrées au futur plan de gestion, en cours de renouvellement.
Durée :
4-6 mois
Période :
2025 (selon les dates de stage)
Encadrement :
Le stage se déroulera sous la responsabilité de Blandine SCHAFFNER, responsable des RNN.
Missions :
Les principales missions du stage concernent la RNN de l’île de Rhinau :
- Définir les enjeux de l’étude en tenant compte des études de fréquentation passées, du contexte local et de son évolution ;
- Élaborer un protocole d’étude, précisant les choix méthodologiques, l’échantillonnage, la collecte et l’analyse des données, le calendrier de travail ;
- Créer les outils nécessaires à l’étude : fiches d’enquêtes, base de données, etc. ;
- Mener les enquêtes, selon le calendrier préalablement défini ;
- Analyser et interpréter les résultats quantitatifs (grâce à un éco-compteur) et qualitatifs, en mettant notamment en évidence des évolutions par rapport aux études de fréquentation réalisées par le passé ;
- Lister des recommandations au gestionnaire pour une meilleure gestion de la fréquentation (ex : amélioration des infrastructures d’accueil du public, moyens de gestion des conflits d’usage).
Le ou la stagiaire pourra être amené(e) à participer à d’autres opérations ponctuelles menées par le CEN Alsace (animation, visites guidées, etc.).
Zone d’étude :
La zone d’étude concerne la RNN de l’île de Rhinau à RHINAU, SUNDHOUSE et SCHOENAU (67)
Profil recherché et compétences requises :
- Master 1 ou 2 en sociologie, aménagement du territoire ou tout autre domaine d’étude pertinent ;
- Maîtrise des méthodes d’enquêtes quantitatives et qualitatives ;
- Idéalement, connaissance des outils de cartographie (QGIS) ;
- Niveau B2 en allemand obligatoire
Qualités requises :
- Goût pour le travail sur le terrain ;
- Capacités d’écoute et de travail en équipe ;
- Aisance de communication et d’approche des usagers ;
- Capacités d’analyse et de synthèse ;
- Excellentes capacités rédactionnelles ;
- Capacité de travail en autonomie ;
- Permis B exigé et idéalement véhicule personnel à disposition.
Moyens mis à disposition :
Bureau + poste informatique, basé à l’antenne du Bas-Rhin à OFFENDORF (67)
Gratification :
Selon barème officiel 2025 des stages.
Chèques déjeuners.
Remboursement des frais de déplacement en voiture personnelle : 0,50€/km
Prière d’adresser les demandes (CV et lettre de motivation)
à Monsieur le Président du Conservatoire d’Espaces Naturels d’Alsace
par email à l’adresse suivante : antenne.bas-rhin@conservatoire-sites-alsaciens.eu avant le 11 novembre 2024.
Seul(e)s les candidat(e)s retenu(e)s seront contacté(e)s
jeudi 3 Oct 2024 | Aménagement du territoire, Communiqués de presse, Pétition, Pollutions et santé, Transports
Après l’échec de la mise en œuvre de l’Ecotaxe en 2014, pourtant négociée avec toutes les parties prenantes, le débat sur une redevance d’usage des routes par les poids lourds est relancé au travers du projet R-Pass.
Les acteurs économiques entretiennent une farouche opposition en brandissant les arguments de l’emploi, de la compétitivité, de l’inflation de leurs charges, etc.
Rappelons que les poids lourds, qui comptent pour seulement 5% de l’ensemble de la flotte de véhicules au niveau européen, représentent le plus gros facteur de dégradation des infrastructures routières et 25 % des émissions de CO2 du transport routier. Ces émissions, comme celles de l’ensemble du secteur des transports, sont par ailleurs en nette augmentation avec 10% prévus par l’Union Européenne entre 2010 et 2030.
C’est donc bien l’absence totale de redevance d’usage, faisant reposer l’entretien des routes, les projets de développement de nouvelles mobilités et la santé des citoyens, sur les finances publiques (donc l’impôts), qui constitue une anomalie. Cela est d’autant plus vrai depuis l’apparition, en 2005, de la LKV-Maut côté allemand (leur taxe poids lourd) induisant le report du transit Nord-Sud sur nos routes. Rappelons que depuis le 1er juillet 2024 cette redevance allemande a été élargie aux camions de 3,5 tonnes.
Dans ce contexte, il est absolument nécessaire que nous entrions rapidement dans une phase opérationnelle et ambitieuse du dispositif R-Pass si nous ne voulons pas connaître une nouvelle vague de report venant d’Allemagne. Or, il apparaît au travers des diverses communications presse, que la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), voulant ménager la chèvre et le chou s’enferme dans une stratégie qui pourrait terriblement réduire les bénéfices tant attendus par ce dispositif.
Ainsi, sur les 540 km taxables, il ne serait retenu que 200 km au final. Nous demandons expressément que l’ensemble du réseau soit taxé sous peine de faire peser le report de trafic sur l’ensemble des routes secondaires. Dans le même esprit, l’annonce d’un coût kilométrique à 0,15 €/km ne permet pas d’aligner le coût de la traversée de l’Alsace sur celui de la LKV-Maut et n’aura donc qu’un effet anecdotique sur le report des poids lourds. Il est impératif que le cout de la traversée de notre région par les poids lourds soit au moins équivalent à celui côté allemand. Enfin, il est nécessaire de veiller à n’accorder de dérogations que pour les services d’urgence, pas pour des activités économiques. Ces sociétés doivent prendre leur part à la résorption de ces aménités négatives dans le contexte d’adaptation aux enjeux climatiques actuels.
A l’heure où des efforts conséquents sont demandés aux citoyens en termes mobilités (Zone à faible émission, etc.), où de nombreuses régions ont les yeux tournés vers la mise en œuvre de cette mesure en Alsace, les citoyens que nous représentons ne comprennent pas que le Président de la Collectivité Européenne d’Alsace ait la main qui tremble face à ce rendez-vous attendu depuis bien trop longtemps maintenant.
Nous appelons tous les citoyens qui souhaitent que cette mesure de justice sociale ait l’ambition nécessaire face aux enjeux qui nous font face à apporter leur soutien en signant la pétition
Signer la pétition en ligne sur CHANGE.ORG

mercredi 2 Oct 2024 | A la une, Communiqués de presse, Presse, Vie associative
Mercredi 25 septembre, le Conseil de l’UE a adopté la proposition de la Commission européenne visant à abaisser le statut de protection du loup dans le cadre de la Convention de Berne. Ce changement ouvre la porte à l’abattage des loups comme fausse solution à la prédation du bétail, ce qui va à l’encontre de l’engagement de l’Europe à sauvegarder et à restaurer la biodiversité. La décision a été adoptée après que l’Allemagne a changé de position à la dernière minute, passant de l’abstention au soutien.
Avec cette décision, les États membres ont choisi d’ignorer l’appel de plus de 300 organisations de la société civile et de centaines de milliers de personnes les exhortant à suivre les recommandations scientifiques et à redoubler d’efforts pour favoriser la coexistence avec les grands carnivores par des mesures préventives.
Cette décision ne sape pas seulement des décennies d’efforts de conservation, mais représente également un revers important pour ce qui a été salué comme l’un des succès les plus notables de l’Union européenne en matière de conservation de la faune : le retour du loup après sa quasi-extinction.
Les loups sont strictement protégés par la convention de Berne et la directive européenne “Habitats”. Ils constituent une espèce clé, indispensable à la santé des écosystèmes et à la biodiversité dans toute l’Europe. L’affaiblissement de leur protection entravera la reconstitution en cours des populations de loups et compromettra les efforts visant à promouvoir la coexistence entre l’Homme et les grands carnivores, en optant plutôt pour l’approche à court terme du contrôle létal.
LIre l’article sur FNE.ASSO.FR
jeudi 26 Sep 2024 | Nature, Non classé, Presse, Revue de presse
Ce jeudi 26 septembre 2024, le Tribunal correctionnel de Strasbourg a condamné sept personnes ayant violé la réglementation relative aux espèces protégées. À l’audience, les prévenus se présentent comme des “passionnés” qui se seraient laissés emportés. Récit.
Des envois massifs par colis de la Guyane à l’Hexagone
En septembre 2022, le service départemental de la Guyane de l’Office Français de la Biodiversité est contacté par le bureau des douanes de l’aéroport de Cayenne à la suite de l’identification de quatre colis contenant des arthropodes, principalement des mygales, envoyés vers l’Hexagone sans déclaration préalable. Ces envois contenaient 191 spécimens dangereux d’arthropodes, scorpions et scolopendres, pour une valeur totale à la revente estimée à 13 640 euros.
Au terme de plusieurs mois d’enquête, les investigations réalisées permettent d’identifier sept individus se rendant régulièrement en Guyane afin de faire du “herping” et de prélever illégalement des espèces réglementées. Le “herping” consiste à rechercher l’herpétofaune (reptiles et amphibiens), et plus généralement la faune rampante, en milieu naturel, impliquant nécessairement une perturbation des espèces.
De nombreuses espèces sont retrouvées, détenues de manière illégale, aux domiciles des mis en cause. L’enquête démontre également que plusieurs mis en cause vendaient illégalement ces animaux protégés en France, mais également à l’étranger par colis ou lors de bourses de vente d’espèces dans des pays comme l’Allemagne où la règlementation présente des différences d’application.
Un trafic aux conséquences désastreuses
Le trafic d’espèces protégées est le troisième trafic le plus lucratif au monde derrière le trafic de stupéfiants et d’armes, représentant jusqu’à 23 milliards de dollars par an. Il est également l’un des principaux facteurs d’érosion de la biodiversité. La France joue un rôle majeur dans ce phénomène, puisqu’elle est à la fois pays d’origine, de destination et de transit pour ce trafic. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) affirme que le pays figure « parmi les principaux Etats importateurs d’espèces sauvages destinées au marché européen, mais aussi l’un des principaux points de sortie ». Ainsi, avec plus d’un millier de saisies, la France figure en deuxième position dans l’Union européenne, derrière l’Allemagne.
L’ONG Traffic note qu’entre 2008 et 2017, plus de 28 millions de spécimens ont été importés en France, premier pays européen d’arrivées pour les coraux, les reptiles, les sangsues et les gastéropodes et 45 millions de spécimens ont été directement exportés depuis la France ou avaient la France pour pays d’origine. La Guyane, par sa situation géographique et son territoire couvert par 90% de forêt primaire hôte d’une biodiversité exceptionnelle avec plus de 350 000 espèces d’invertébrés, dont une grande partie en est endémique, est particulièrement vulnérable face à ce trafic.
Le trafic d’espèces représente plusieurs risques, au regard :
Face au constat de l’effondrement de la biodiversité, souvent qualifié de 6ème extinction de masse, ce trafic doit être endigué.
Pour Nolwenn Rocca, juriste de Guyane Nature Environnement,
«La biodiversité guyanaise tire sa richesse exceptionnelle de son territoire amazonien avec un fort taux d’endémisme. Aujourd’hui, elle est plus que jamais menacée. Le trafic d’espèces participe de ces pressions qu’elle subit et les réponses institutionnelles doivent être fermes pour endiguer ce phénomène qui neutralise les efforts de préservation mis en œuvre sur le territoire et qui met en danger cette biodiversité».
Un jugement pédagogique
Si les vendeurs en cause ne sont pas à la tête d’un réseau ni d’un trafic d’importance, ils participent à la mise en danger de ces espèces en ramenant des espèces endémiques et en les revendant à des acheteurs ne disposant pas d’autorisations. Quant aux détenteurs d’espèces sans autorisation, ce jugement rappelle que la détention d’espèces protégées est soumise à condition et que certains animaux sauvages présentent des risques nécessitant une formation adaptée.
En conséquence, les condamnés écopent de peines de prisons avec sursis, allant de 3 à 8 mois pour les principaux accusés, ainsi que de plusieurs peines d’amendes. Le préjudice de FNE, Guyane Nature Environnement (GNE) et Alsace Nature (AN) est quant à lui reconnu, les condamnés devant leur verser des sommes allant de 200 à 500 euros. Le principal accusé, qui revendait les espèces protégées, voit son passeport être retenu.
Pour François Zind, avocat d’Alsace Nature :
“Une telle condamnation participe au travail nécessaire de dissuasion que nous ne pouvons que saluer. La passion des animaux ne doit pas passer par sa marchandisation, sa sortie du milieu naturel et le risque non contrôlé de perturbations des écosystèmes alsaciens.”
Pour Pia Savart, juriste de France Nature Environnement :
“Cette affaire est symptomatique des atteintes portées à la biodiversité : si les prévenus ne conscientisaient pas l’impact de leurs prélèvements, ils contribuent pourtant à un trafic d’ampleur. Ce jugement a une vertu pédagogique : il rappelle que toutes les atteintes portées aux espèces protégées font peser de graves pressions sur la biodiversité et doivent être sanctionnées de façon juste et systématique.”
Si le jugement est globalement satisfaisant, on regrettera toutefois, pour le principal prévenu, qu’à la peine de sursis ne soit pas associée une peine d’amende qui se serait mesurée à la hauteur des bénéfices réalisé par le condamné estimés à plusieurs milliers d’euros.
Article de France Nature Environnement