lundi 12 Mar 2018 | Energies Climat, Nucléaire, Risques industriels
Prenez le temps de lire cette lettre ouverte et découvrez comment EDF tente de jouer avec la sécurité pour extorquer aux contribuables quelques centaines de millions € supplémentaires.
Monsieur le Président,
Le réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Fessenheim a été mis à l’arrêt par EDF le 13 juin 2016, il y a bientôt 21 mois, et pourra être considéré en arrêt définitif au bout de 2 années d’inactivité, soit dans trois mois, le 13 juin 2018.
Depuis lors, par décision CODEP-CLG-2016-029245 du 18 juillet 2016, vous avez suspendu le certificat d’épreuve du générateur de vapeur n° 335 fabriqué par AREVA NP, considérant (entre autres) «… que l’Autorité de sûreté nucléaire n’aurait pas délivré le certificat d’épreuve du 1er février 2012 susvisé si l’information relative à cette non-conformité avait été portée à sa connaissance et qu’AREVA NP n’avait pas apporté de justification particulière ».
Ainsi, durant plus de quatre années votre Autorité a été délibérément trompée par l’un des acteurs de la chaîne nucléaire, AREVA NP. Quant à l’exploitant EDF, il a pour sa part tardé à vous livrer les éléments dont il disposait au regard de la virole basse de ce générateur de vapeur et a continué d’exploiter ce réacteur quelques semaines (en mai et juin 2016) après avoir été informé de la falsification.
Ces graves manques de rigueur de la chaîne nucléaire (fabrication de composants, contrôle de l’ASN, alerte de l’exploitant) ont placé en grand danger les populations d’Alsace et de tout le Rhin Supérieur durant plus de quatre années.
Fort heureusement, l’accident imparable et ingérable qu’aurait constitué la rupture de ce GV, n’a pas eu lieu !
La gravité de la situation a conduit les associations Greenpeace, Réseau Sortir du Nucléaire, France Nature Environnement, ainsi que quatre des associations soussignées (Alsace Nature, Stop Transports-Halte au Nucléaire, Stop Fessenheim et le Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin) à déposer plainte contre AREVA NP, Electricité de France (EDF) et contre X. L’enquête est encore en cours.
Pour votre part, vous avez également signalé la gravité des faits à la Justice et, par vos déclarations sous serment devant l’OPESCT, vous avez évoqué – prudemment mais fermement – l’analogie des faits à des falsifications. Et, devant la même instance, vous avez interrogé la procédure de la chaîne de contrôle, au cœur de laquelle l’ASN tient évidemment un rôle primordial.
Lors de la dernière réunion de la CLIS de Fessenheim, le 28 novembre 2017, le Chef de Division de l’ASN de Strasbourg Monsieur Pierre BOIS avait annoncé à l’Assemblée que le dossier de ce générateur de vapeur n°335 est en cours d’examen par l’ASN et qu’il a été transmis à l’IRSN pour contrôle. Il indiquait alors également à la CLIS que le GPESPN (Groupe Permanent d’Experts pour les Equipements sous Pression Nucléaires) allait en examiner les conclusions, puis que des modalités d’information du public seraient définies en association étroite avec la CLIS.
Monsieur Pierre BOIS, en réponse à un mail de notre part, nous a fait savoir que le GPESPN allait se réunir le 27 février 2018. Cette réunion a effectivement eu lieu, comme le confirme un communiqué de l’Agence MONTEL qui indique que « selon une source proche du dossier, les experts se seraient orientés vers une solution positive ».
Et la même agence indique que l’un des membres de ce groupe d’experts « a fait valoir mardi, auprès de la présidence du groupe, un droit de retrait dans son rôle d’expert au sein du GPESPN, en ne participant pas à la rédaction de l’avis, jugeant que « la procédure de justification technique portait ”une atteinte grave et profondément regrettable” aux principes en matière de sûreté ».
Pour autant, nous restons très inquiets de la décision finale que vous pourrez prendre vous-même, Monsieur le Président Pierre-Franck CHEVET. Car, bien évidemment, vous portez une lourde, une très lourde responsabilité :
Allez-vous déclarer « conforme » un générateur de vapeur dont vous savez maintenant qu’il ne l’est pas ? En considérant qu’un GV, réalisé hors des standards de fabrication exigés, est quand même « bon pour le service », l’ASN renoncerait à ses propres « standards », perdrait de sa crédibilité, et créerait ainsi un dangereux précédant ; comment refuser ultérieurement d’autres GV dont les masselottes n’auraient pas été chutées, ou d’autres composants non conformes ?
Allez-vous entrer dans le jeu bassement financier d’EDF qui a pour seule perspective, dans cette affaire, de remettre en marche le réacteur n° 2 de Fessenheim pour valider son concept de « fermeture anticipée » d’une centrale prétendument « en pleine production et la plus sûre de France » et ainsi tenter d’engranger 490 M€ d’argent public (plus une indemnité supplémentaire avec une échéance quasi surréaliste : 2041)… au mépris de l’intérêt majeur qui est bien de votre responsabilité : la sécurité des populations ?
Allez-vous prendre une telle décision « technique » sans considérer que court simultanément une procédure « juridique » ? Quelle sera votre ligne de conduite au sens de « l’éthique » ?
Nous tenons à rappeler solennellement que ce générateur de vapeur fait partie des composants relevant des exigences dites de « l’exclusion de rupture ». En conséquence, il aurait dû faire l’objet d’un retrait pur et simple de son agrément et non pas d’une simple « suspension ».
Un redémarrage consécutif à des considérations autres que cette « exclusion de rupture », telle qu’annoncée à l’enquête d’utilité publique initiale, relèverait d’une modification substantielle. Aussi, dans cette hypothèse, une nouvelle enquête d’utilité publique devrait constituer un préalable à toute autorisation de redémarrage. Nous n’hésiterions pas à en saisir la Justice en tant que de besoin.
Un tel redémarrage serait d’ailleurs totalement incompréhensible, y compris pour l’opinion publique, lorsque l’on sait que le Gouvernement a acté le principe de la mise en arrêt définitif prochaine de la centrale nucléaire de Fessenheim et que Monsieur le secrétaire d’Etat Sébastien LECORNU s’est déplacé trois jours en Alsace (en décembre) afin de lancer une dynamique pour le devenir économique des territoires concernés !
Aussi, Monsieur le Président, nous espérons très fermement que vous aurez la volonté de commuer l’arrêt provisoire actuel du réacteur n°2 de Fessenheim en une décision de mise en arrêt définitif.
Vous laisserez ainsi la marque d’une ASN que vous aurez conduite, jusqu’au terme annoncé de votre mandat, dans la volonté de garantir avant toute autre considération la sécurité des populations et de ne pas céder aux visées bassement économiques et court-termistes, d’un exploitant dont l’activité nucléaire est en déclin, et qui peine à envisager sa conversion.
Nous espérons que vous nous apporterez une réponse très prochaine, antérieurement à toute décision.
Dans sa présentation devant la CLIS le 28 novembre, Monsieur Pierre BOIS écrivait « les modalités d’information du public restent à définir mais prévoiront dans tous les cas d’associer la CLIS ». Au vu de l’ampleur du risque, nous considérons que toute hypothèse de requalification de ce générateur de vapeur imposerait, avant toute décision irréversible :
1) une réunion publique de la CLIS ; nous espérons que vous saurez l’obtenir de la part de Monsieur le Président de la CLIS, Michel HABIG, (qui ne répond en ce sens ni aux sollicitations de Monsieur Pierre BOIS, ni aux nôtres).
2) un dossier mis en consultation publique durant 3 mois, comme vous l’aviez fait pour le fond de cuve et le couvercle de l’EPR et ceci quand bien même, au bout de ce délai, le réacteur n° 2 pourrait être mis en arrêt définitif de plein droit du fait qu’il aurait entretemps atteint 2 années d’inactivité.
Car, de tout ce qui précède, c’est la sécurité des populations qui nous importe !
Comme indiqué plus haut, nous rendons cette correspondance publique et ne manquerons pas de publier largement votre réponse.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en nos sincères salutations.
Jean-Jacques RETTIG – Président du Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin (CSFR)
Rémi VERDET – Président de l’association Stop Transports – Halte au Nucléaire
André HATZ – Président de l’association Stop Fessenheim
Lucien JENNY – Collectif Les Citoyens Vigilants des environs de Fessenheim
Jean-Paul LACÔTE – Membre du C.A. de la fédération Alsace Nature et France Nature Environnement
Membre de la CLIS de Fessenheim
Vice président de l’ANCCLI
Membre du Haut Comité pour la Transparence et l’information sur la Sécurité Nucléaire
Au nom des associations réunies,
André Hatz – Président de l’Association Stop Fessenheim
mercredi 7 Mar 2018 | Nature

Le Courlis cendré est une espèce oiseaux limicole faisant parti de la famille des scolopacidés. Il s’agit du plus grand limicole de son genre, il mesure de 49 à 57 cm et a une envergure de 1 m. Il est principalement d’un marron grisâtre, avec un arrière-train blanc et un bec très long et courbé. Il est souvent confondu avec le Courlis Corlieu qui est plus petit.
En Alsace, le Courlis Cendré est présent de fin février à la mi-juin pour la saison de reproduction. Il se reproduit dans des prairies à végétation assez basse, tourbières. Le femelle pond dans un nid rudimentaire à même le sol, 3 à 5 œufs de couleur brun olive tachetés. L’incubation dure environ 28 jours. Les jeunes sont nidifuges et très souvent élevés par le mâle. Ils volent et sont indépendants au bout de 32 à 38 jours.
C’est un oiseau typique des prairies. Le régime alimentaire du Courlis cendré comporte des insectes, des crustacé, des mollusques, des baies, des graines, et occasionnellement des vertébrés, des petits poissons, des amphibiens ou des lézards. La plupart du temps, il cherche ses aliments dans le sédiment, en s’adaptant aux horaires des marées, sur des zones humides souvent chassées.
Devenu symbole des rieds, la maïsiculture, l’intensification des pratiques agricoles dans la prairie et les pratiques de loisirs trop invasives n’ont cessé de faire chuter ses effectifs. Le Courlis cendré est victime de la perte de son habitat liée à la disparition et au morcellement des prairies, de la destruction mécanique des couvées et nichées , elle est aussi victime de dérangements à cause des activités de loisirs se développant dans les prairies.
vendredi 2 Mar 2018 | Aménagement du territoire, Transports, Urbanisme
Participez à la Marche Funèbre du 18 mars 2018 à Eckwersheim. Dress-code : noir, noir de colère évidemment.
Au programme : musique funèbre, mais aussi slogans bruyants, messages revendicatifs et satiriques, et petits pas de danse car nous allons renverser ce projet si nous sommes à la fois très nombreux et déterminés.
Partagez massivement et surtout, tractez dans vos villages. Merci !
Rendez-vous à 9h30, devant la salle socioculturelle.
+ d’informations sur : https://gcononmerci.org/event/eckwersheim-marche-funebre-du-18-mars-2018/
Rappel : Seuls les travaux préparatoires ont été autorisés (fouilles archéologiques, forages géotechniques).
Les travaux du chantier ne sont pas encore autorisés. Une enquête publique doit encore avoir lieu au printemps , la procédure d’autorisation n’est pas terminée. De nombreux recours juridiques n’ont pas encore été jugés.
Nous pouvons encore stopper ce projet insensé !
vendredi 2 Mar 2018 | Agriculture et Alimentation, Aménagement du territoire, Urbanisme
Soirée débat
Quel avenir pour une agriculture urbaine et périurbaine sur l’EMS ?
Vers une métropole agricole ? Quelle politique agricole periurbaine?
Le groupe local de l’Eurometropole et le réseau agriculture sont associés dans l’organisation d’un débat autour des problématiques de l’agriculture urbaine et périurbaine.

Suite à un petit film d’une vingtaine de minutes, une table ronde réunissant Françoise Buffet, élu de l’EMS , Fatima Riahi directrice des jardins de la montagne verte, et Philippe Hassler, exploitant à Vendenheim sera animée par Michèle Grosjean et Christian Ledunois, d’Alsace Nature.
Nous vous donnons rendez-vous le Jeudi 22 mars à 20h00 à l’espace culturel de Vendenheim , 14 rue Jean HOLWEG.
Venez nombreux , parlez en autour de vous…
télécharger le programme complet
vendredi 2 Mar 2018 | Nature
Le groupe local Alsace Nature – Sundgau est intervenu récemment pour dénoncer la destruction d’une haie champêtre à Chavannes-sur-l’Etang.
Malheureusement, nous n’avons pu que constater les dégâts…
Voici la réaction du responsable du groupe local, parue dans les DNA du 23 février 2018 :
Voir l’article des DNA « Pas un cas isolé »
Association Alsace Nature «Pas un cas isolé…»
Lui aussi ne manque pas de réagir à la taille pour le moins drastique des haies ( DNA des 17 et 20 février) : pilote du groupe local Sundgau d’Alsace Nature, Jean Pluskota de Jettingen constate toutefois que le problème dépasse largement Chavannes-sur-l’Etang.
« Trop volumineuse la haie cynégétique à Chavannes ? Préserver la haie en la rasant, c’est la nouvelle coutume dans le Haut Rhin. Ce qui est arrivé à Chavannes n’est pas un cas isolé et atteste d’une incompétence de certaines associations foncières ou de maires. S’agissant d’une haie cynégétique mise en place il y a une quinzaine d’années, le maire aurait dû se renseigner sur les pratiques d’entretien recommandées. Les dégâts sont immenses, coupée à ras du sol, il faut au moins cinq ans pour restaurer une haie de qualité. Entre-temps, les hôtes (petite faune, oiseaux, insectes) ne pourront que dépérir. Dans un contexte de sévère affaiblissement de la biodiversité, cette intervention est incompréhensible.
Pour que la prestation soit gratuite il a fallu couper la haie à ras du sol et récupérer le maximum de bois en copeaux valorisables. Des coûts nuls pour la commune, mais pour l’environnement l’étendue des dommages est incalculable !
Alsace Nature demande : Est-ce là le sort qui attend toutes les plantations de haies financées par l’Agence de l’eau, l’ONF, la région, le département, l’Europe ?
Quand pour gagner du temps on se dispense de replier les machines volumineuses, c’est sûr, les chemins ne sont plus assez larges. Mais est-ce là une justification acceptable pour faire table rase des haies ?
Les bandes enherbées aussi…
Les haies ne sont pas les seules à subir le mauvais sort, les bandes enherbées en bordure de chemin qui se réduisent chaque année, deviennent moins larges ou alors elles sont fauchées ou broyées quatre fois par an, beaucoup trop pour qu’une fleur puisse s’épanouir ou un insecte puisse survivre et se reproduire. Les haies et les bandes enherbées constituent les rares espaces non traités par les pesticides et ainsi propices à la préservation de la nécessaire biodiversité.
Pour concilier la préservation des haies avec l’activité agricole nous devons tous réfléchir et coopérer ! »
Voir aussi les autres réactions sur le même sujet :
17/02/2018 « trop volumineuse la haie ? » : Voir l’article des DNA : trop volumineuse la Haie …
23/02/2018 https://c.dna.fr/edition-de-saint-louis-altkirch/2018/02/23/une-haie-entretenue
jeudi 1 Mar 2018 | Eau et zones humides, Réseaux Thématiques, Rhin et Milieux alluviaux
En complément du lancement officiel national de la Journée Mondiale des Zones humides, la soirée a été réservée aux populations rhinoise et alentours.
Au lieu d’écouter les progrès accomplis dans la mise en œuvre de projets transfrontaliers, ce sont les citoyens qui ont été priés d’exprimer leurs connaissances, leurs traditions et de partager leurs histoires qui sont fort nombreuses. Il est important aussi de partager les richesses du milieu rhénan à travers la batellerie, la pêche et les visites de terrain. Et d’être fiers du patrimoine naturel exceptionnel qui a abouti à la désignation en 2008 du Rhin supérieur/Oberrhein comme zone humide d’importance internationale.
La soirée a été organisée conjointement par le maire adjoint à la culture de Rhinau, M. Thierry Ketterlin et Alsace Nature.
Benoït Sittler, universitaire rhinois de l’université de Freiburg a.B. , a commencé par présenter par des cartes, des photos, l’évolution physique et hydrologique du fleuve. Sortant tout juste de l’hôpital, nous le remercions particulièrement d’avoir été présent et d’avoir montré un superbe power point. Richard Peter, garde de la réserve de Rhinau au CSA, a pris la suite pour montrer plus en détail les beautés de la RNN.
La présence de Tobias Salathé, responsable pour l’Europe de la convention de Ramsar, a permis de donner aux 70 participants une présentation de la convention, encore méconnue bien que datant de 1971 !!. Cette convention est la seule de son espèce à protéger un seul écosystème, les zones humides.
Le ranger Ramsar de la RNN du Taubergiessen a passionné les auditeurs avec les histoires de sa famille marinière. Les bateliers ont montré des photos des visites qu’ils organisent dans les annexes du fleuve et les pêcheurs ont pu compléter leur récit par des anecdotes. En outre Mme Michèle, accordéoniste locale, a agrémenté les interludes de quelques airs de danse que certains ont mis à profit.
Malgré l’heure tardive, la soirée s’est prolongée autour du verre de l’amitié, du reliquat du buffet de midi et des délicieuses spécialités salées et sucrée aux herbes du restaurateur bien connu, Albrecht du Vieux Couvent.
mercredi 28 Fév 2018 | Nature

Scorpidium cossonii est une mousse qui se développe dans les prairies tourbeuses de plaine ou de montagne. Elle se rencontre dans les bas-marais alcalins, à toutes les altitudes. Elle est présente dans toute l’Europe, mais se raréfie vers le sud du continent. Elle est présente aussi en Amérique et en Asie.
Le nom du genre – Scorpidium – renvoie à la forme des feuilles : celles-ci font penser à l’aiguillon d’un scorpion. Le nom de l’espèce – cossonii – est issu du nom d’un botaniste français du XIXe siècle, Ernest Cosson.
L’espèce a été classé « En Danger » sur la liste rouge des espèces menacées en Alsace par Odonat. En effet, de rares mentions sont faites Scorpidium cossonii, et sa répartition ne semble jamais avoir été très large. Elle est principalement citée en plaine, en particulier dans le sud de l’Alsace, près du Rhin dans le secteur de la réserve naturelle de la Petite Camargue alsacienne. Elle a été découverte plus récemment au Champ du Feu, dans le Bas-Rhin.
Les habitats qui permettent d’héberger Scorpidium cossonii sont devenus rares dans la région. La disparition des prairies naturelles par la fertilisation des sols, les drainages et les labours constituent les menaces les plus fortes pour cette espèce.
Ces données ont été extraites du livre « Liste Rouge des espèces menacées en Alsace » établit par Odonat.
vendredi 23 Fév 2018 | Aménagement du territoire, Communiqués de presse, Nature, Presse
Communiqué de presse
Vendredi 23 février 2018
Avis de l’Autorité environnementale : un nouveau camouflet pour le dossier
L’avis de l’Autorité environnementale, daté du 21 février 2018 et portant sur le volet de prise en compte de l’environnement, est sévère. Même si l’objet de l’avis n’est pas de discuter de l’opportunité du projet, les nombreuses remarques formulées ne peuvent qu’interroger sur la pertinence du projet in fine.
Ainsi, pour l’Autorité environnementale (Ae), les « principaux enjeux environnementaux sont les risques pour la santé humaine du fait de la pollution de l’air et des nuisances sonores, la préservation des milieux naturels, des sols et de la biodiversité, et de la réduction des gaz à effet de serre (…). D’autres enjeux méritent une attention particulière, notamment la bonne organisation des déplacements dans et autour de l’agglomération strasbourgeoise ». L’Ae pointe également de nombreux points non ou insuffisamment traités (sols, impacts sur le développement de l’urbanisation, impacts en phase travaux, qualité de l’air, effets sanitaires, consommation d’énergie, évaluation socio-économique). On ne voit pas comment, et l’Ae le dit explicitement, un projet qui vise à développer le trafic routier peut contribuer à la stratégie de mobilité propre de l’Etat.
Bref, on se demande ce qu’il y a de sérieux dans le dossier de Vinci « particulièrement volumineux et difficile d’accès ». Après deux avis négatifs du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) sur les mesures compensatoires, voici un nouvel avis très sévère qui pointe non seulement de nombreux manquements sur la qualité du dossier, mais aussi des incohérences de fond.
Le collectif GCO Non merci ne peut que dénoncer l’irrationalité de l’Etat, qui, du ministère dit de la Transition écologique jusqu’au préfet, s’obstine à vouloir imposer coûte que coûte ce projet, alors que les instances qu’il a lui-même créées n’arrêtent pas de tirer la sonnette d’alarme. Le ministère va-t-il enfin ouvrir les yeux et arrêter de servir les intérêts d’une multinationale au détriment de l’intérêt collectif ? Le communiqué de presse du ministère du 23 janvier 2018 annonçant qu’il délivrera l’autorisation unique environnementale apparaît de plus en plus, non seulement comme un déni de démocratie, mais comme une erreur manifeste de jugement, voire une faute politique.
Il est impensable qu’un dossier jugé aussi mauvais par des instances indépendantes soit soumis à enquête publique dans ces conditions. Il est impensable qu’un dossier aussi mauvais soit autorisé un jour. Le collectif se sent une fois de plus conforté dans son opposition à ce projet inutile et néfaste.
mercredi 21 Fév 2018 | Nature

La Loutre d’Europe vit au bords des cours d’eau, dans les marais et parfois les côtes marines. Elle fait sa tanière entre les racines des arbres des berges ou dans d’autres cavités. Elle est piscivore, elle se nourrit d’espèces de poissons différentes en fonction de la saison et de son milieu. La loutre pêche principalement en solitaire même si de temps à autre elle chasse en bande. Les jeunes loutres mangent jusqu’à 700 g de nourriture par jour, les adultes mangent jusqu’à 1 kg par jour.
Lors de ses plongées, ses oreilles et ses narines sont obstruées et perd donc son odorat et son ouïe, ce qui handicape sa chasse. Néanmoins, elle possède des vibrisses (moustaches rigides) qui sont sensibles aux vibrations. Elle parvient donc à repérer sa proie avec les ondulation de l’eau émises lors de sa fuite. La loutre possède une fourrure avec des poils qui s’emboîtent les uns dans les autres qui l’isole du froid.
La Loutre d’Europe a développé un comportement territorial de marquage poussé à l’aise de son urine et de ses crottes, nommées épreintes. Elles sont déposées a des endroits précis. Ce marquage joue un rôle important dans la communication entre individus.
L’espèce à connu une régression singulière avec une diminution alarmante de ses effectifs à causes de nombreuses raisons liées à l’activité humaine. Tel que le braconnage, en effet, la loutre était pourchassée pour sa fourrure. Elle à subit des destructions massives, car elle était considérée comme un concurrent direct des pécheurs à cause de son régime alimentaire.
De plus, l’aménagement des berges, la création de barrages, l’asséchement des zones humides, et l’utilisation intensive de pesticides fragilise le milieu de vie de la loutre. Elle souffre aussi du trafic routier qui tue de nombreux individus chaque années.
La position de la loutre en fin de chaîne alimentaire fait d’elle une espèce vulnérable, mais également sentinelle, indiquant la richesse piscicole et l’état de santé des milieux aquatiques.
La protection de la loutre en France date de 1972, mais elle se trouve toujours parmi les espèces sur Liste Rouge en Alsace.
vendredi 16 Fév 2018 | Déchets, Eau et zones humides, Energies Climat, Pollutions et santé
À longueur de journée, de plus en plus de gens envoient des mails, font des recherches sur le Net, Skypent, Twittent, Facebookent, Instagramment, Snapchatent, Whatsappent, Linkedlnent – pour ne citer que les plus connus – utilisent une foule d’applications, regardent des vidéos en streaming… en un mot vivent pleinement leur monde numérique fabuleux. Il suffit d’appuyer sur une touche et tout est à portée de la main dans des connexions avec le monde entier.
Or cette magie invisible entraîne une des pollutions les plus concrètes et les plus inquiétantes pour le devenir de l’humanité. Dans ce premier article, nous ferons le tour des grandes problématiques avant de consacrer d’autres articles plus précis à chaque point en particulier. Il est à noter que d’un site à l’autre les chiffres peuvent varier mais que les constats sont les mêmes. Et les chiffres sont vertigineux !
Envoyer des messages…
En 2017, chaque jour, 269 milliards de mails ont été échangés et l’on prévoit que ce chiffre passera à près de 320 milliards en 2021[1]. Je vous laisse calculer – ou imaginer – le chiffre annuel ! Or chaque mail représente en moyenne 20g d’équivalent CO². Et un mail que l’on laisse dormir pendant un an dans sa messagerie génère quand même 10g de plus.[2]
Chaque mail parcourt en moyenne…15 000 km [3] et sollicite des « data centers » constitués de multiples serveurs. Et ces data centers -puisqu’il faut constamment les climatiser, les refroidir – sont de véritables ogres énergétiques ! En Amérique, en 2013, ils ont consommé 91 milliards de kWh, en Europe 51 milliards de kWh. Avec, pour l’Europe, une prévision de 104 milliards pour 2020.[4] Chaque data center consomme en moyenne autant que 30.000 habitants européens. Et il y en aurait plus de 4000 répartis dans 118 pays.[5] D’où ce constat : Les milliards de mails envoyés chaque heure à travers le monde sont responsables d’une production électrique équivalant à plusieurs centrales nucléaires pour la même durée. Dans son émission « Internet, la pollution cachée » de 2013 – des chiffres donc qu’il faudrait actualiser, si on les trouvait…- France 5 avançait que la production électrique de 15 centrales nucléaires pendant une heure équivalait à l’envoi seulement de…10 milliards de mail [6]!
Faire une recherche sur le Net
C’est par ces mêmes serveurs que transitent aussi nos recherches sur internet. Et là encore, on cherche et on cherche, passant d’un site à un autre sans savoir qu’à chaque fois nous alourdissons notre bilan carbone. Car chaque recherche correspond à 7g équivalent CO² et rien qu’en France les émissions à effets de serre liées à ces recherches représentent plus de 450.000 tonnes équivalent CO² (voir en note 2). Je n’ose imaginer le chiffre au niveau mondial…
Regarder une vidéo en streaming
Citée par l’Institut National de la Consommation[7] une étude récente révèle que 82% du trafic internet mondial concerne le streaming vidéo ! Or ce chiffre n’aurait dû être atteint qu’en 2020. Et les gros serveurs utilisés par les géants du streaming utilisent encore et toujours des énergies sales comme le charbon.
En septembre 2015, un article de l’Obs[8] estimait à 219 millions de tonnes de CO² émis par le seul biais de Youtube.
Bitcoin et autres monnaies virtuelles
Pour crypter ces monnaies et sans cesse faire les vérifications nécessaires, ce sont des dizaines de milliers d’ordinateurs qui sont en permanence sollicités. Un expert [9]a calculé que chaque nouvelle transaction était l’équivalent de la consommation d’électricité d’un ménage français pendant deux semaines. Et combien de ces transactions par jour ? En 2017…300.000 !
Nos si chers téléphones portables et le gravissime problème de leur fabrication
Utiliser son téléphone portable – son smartphone – 10 minutes par jour, c’est comme, sur une année, parcourir 80 km en voiture. Dérisoire pourrions-nous nous dire. Mais il faut multiplier ce chiffre par sept milliards de portables (2014). Et chaque seconde, il se vend 54 de ces téléphones.
Mais ces smartphones, en plus, nécessitent des métaux rares – au total 60 métaux différents dans nos appareils !Les experts du groupe EcoInfo du CNRS dans leur ouvrage Impacts écologiques des Technologies de l’Information et de la Communication (2012) expliquent par exemple que l’extraction du silicium demande tellement d’eau que les riverains des mines de ces pays en développement sont obligés d’aller chercher l’eau de plus en plus loin. Or la production des mini-barres de silicium ne cesse de croître, et passera de 24,5 milliards de cm² (1998) à plus de 130 milliards en 2020. Dans un ouvrage tout récent La guerre des métaux (janvier 2018) Guillaume Pitron soulève ainsi le problème brûlant de « la face cachée de la transition énergétique et numérique ».
Et la construction de nos « joujoux modernes » , pour reprendre une expression des médias, n’épuise pas seulement les ressources naturelles, mais condamne aussi des populations à l’esclavage, et provoque des conflits guerriers. Lire par exemple les précisions de Michel Duchaine[10] (mai 2017). Et nous n’avons pas oublié la campagne d’Amnesty International Ils meurent pour nos smartphones en 2016[11]
Les objets connectés
A l’horizon 2020, selon les sources et les estimations, entre 20 et 80 milliards d’objets connectés. Or, selon l’ AIE (Agence Internationale de l’Energie) les objets connectés, en 2013, ont consommé 616 Twh (se dit TeraWhattheure , un Twh = 1000 miliards de whattheures). A titre de comparaison, à la même époque, la production annuelle de nos 58 réacteurs nucléaires « n’était que » de 405 Twh. Et toujours selon l’AIE les objets connectés en 2025 devraient consommer… 1140 Twh !
Et ce que cette agence souligne, c’est que 80% de cette consommation provient du fait que ces objets restent en permanence connectés au réseau.
Mais alors que faire ?
Nous pourrions encore multiplier les chiffres (Ex : 63% de l’énergie totale liée à un ordinateur est consommée pour le construire) mais la prise de conscience est faite. Certes, personne n’a jamais arrêté le progrès. Et plus personne ne pourrait imaginer notre monde sans tous ces appareils et toutes ces facilités de communication. Et le numérique, dans de nombreux domaines, nous permet d’économiser de l’énergie. Cet aspect mériterait un article à lui tout seul.
Mais globalement, vu le comportement du plus grand nombre, cette pollution numérique – qui est déjà supérieure à la pollution liée à tout le trafic aérien mondial ! – devrait encore s’accentuer. Il faut donc agir et bien sûr commencer par soi-même. « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde » (Gandhi).
Du choix de l’ordinateur à la gestion de son imprimante ; de la bonne manière d’écrire et d’envoyer un mail à celle de faire une recherche sur le Net ; des moteurs de recherche écoresponsables au nettoyage efficace de votre boîte mail ; de l’achat et de l’utilisation de votre smartphone à vos implications dans le mode de visionnage des vidéos ou face à la séduction des objets connectés, nous pouvons toutes et tous nous efforcer de modifier nos habitudes et nos gestes quotidiens. Autant de sujets qui pourront faire l’objet d’articles ultérieurs.
N.B. : Si vous avez des compétences dans un des domaines évoqués et si vous êtes prêt(e) à rédiger un article sur ce domaine, n’hésitez pas à nous contacter.
[1]https://fr.statista.com/statistiques/583905/nombre-d-e-mails-par-jour-dans-le-monde–2019/
[2]https://www.consoglobe.com/un-email-une-recherche-internet-cest-combien-de-co2-cg/2
[3]https://rslnmag.fr/innovation/e-mail-environnement-consommation/
[4]https://www.planetoscope.com/electronique/230-energie-consommee-par-les-data-centers.html
[5]http://www.leparisien.fr/economie/business/data-centers-mais-ou-se-trouvent-vos-donnees-20-02-2017-6694767.php
[6]https://mrmondialisation.org/le-cout-ecologique-dinternet-est-astronomique/
[7]https://www.inc-conso.fr/content/quels-sont-les-impacts-du-streaming-video-sur-lenvironnement-avec-lademe
[8]https://www.nouvelobs.com/les-internets/20150930.OBS6808/les-videos-de-chat-polluent-plus-que-les-avions.html
[9]https://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/energie-et-pollution-les-couts-caches-du-bitcoin_1964881.html
[10]https://michelduchaine.com/2017/05/21/le-vrai-cout-de-fabrication-de-nos-smartphones-pollution-esclavage-conflits-armes/
[11]https://www.amnesty.fr/responsabilite-des-entreprises/actualites/les-enfants-qui-travaillent-pour-nos-smartphones