Alsace Nature répond à la FDSEA*

A l’assemble générale de la FDSEA du Bas-Rhin il a été question d’« arrêter de céder au discours d’une petite frange extrémiste écologique », et qu’il serait temps d’intégrer dans le 2ème pilier de la PAC « autre chose que les papillons et les petits oiseaux ». Aussi, les éleveurs français craignent une montée en puissance de la protection des animaux**, au point que Christine Lambert dise « heureusement nous avons changé de gouvernement », et ceci parce que Carla Bruni avait « tenté de convaincre Nicolas Sarkozy » d’accorder un statut juridique d’êtres sensibles aux animaux. Triste compliment pour le gouvernement socialiste !
Alsace Nature est d’accord avec la FDSEA sur certains points. Mais Alsace Nature ne tolère pas des propos démagogiques. La FDSEA prétend « porter les valeurs d’une agriculture (…) qui répond aux attentes de la société ». C’est faux. Les nombreux poulaillers industriels en Alsace, la pérennisation de la production d’œufs en cages batteries,  une filière porcs même pas aux normes minimales, des vaches définitivement en zéro pâturage, une régression constante de la biodiversité avec la disparition de certains papillons et oiseaux, des pesticides qui polluent l’eau, l’incompréhension de la valeur qu’ont les zones humides pour la collectivité, une mobilisation irrationnelle contre le Schéma Régional de Cohérence Ecologique, ce sont  autant d’affronts aux attentes sociétales. Les Alsaciens ne veulent pas voir la plaine transformée en un monotone océan de maïs de Lauterbourg à Altkirch !
Il règne à la FDSEA exactement la même désinformation que nous trouvons dans la grande distribution qui, elle aussi, ne connait que le prix. L’information est en effet une priorité. Surtout, il ne peut pas y avoir de « juste prix » sans juste respect de la nature, des animaux et du travail. C’est justement le rôle de la PAC d’aider les exploitations à aller dans ce sens.
Jean-Paul Bastian, vice-président de la FNSEA a dit : « En France, nous avions l’habitude de passer un coup de fil à Jacques Chirac pour régler un dossier agricole. Mais cela ne se passe plus comme cela. Il faut construire une politique agricole qui tienne la route. » Cela montre d’où viennent les décisions du passé et leurs conséquences économiques actuelles. Alsace Nature sait bien que tous les agriculteurs alsaciens ne partagent pas les pratiques et les discours de leurs dirigeants. Il est temps de le montrer par des négociations et des projets concrets, car si rien ne bouge, le pouvoir de l’agro-cratie alsacienne dans les villages et dans les instances publiques risque de s’opposer une fois de plus aux attentes de notre société.
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* Cette réponse se base sur le compte-rendu détaillé de l’Assemblée générale de la FDSEA dans l’Est agricole et viticole du 24 janvier 2014.
** La FDSEA utilise le terme « welfaristes » pour faire croire à une sorte d’intrigue anglo-saxonne contre les intérêts français ; en réalité il s’agit d’une prise de conscience mondiale qui fait le lien entre la compassion pour les animaux et la science du bien-être animal.

 

La croisière oiseaux 2014 dans les médias

La croisière oiseaux 2014 dans les médias

pierre-hieber-alsace-matinUne croisière oiseaux c’est quoi ? qu’est ce qu’on y voit ?

Pierre Hieber, guide nature sur la croisière oiseaux organisée le 26 janvier par Alsace Nature et la Ligue de protection des oiseaux, vous raconte pourquoi en Alsace, nous trouvons des oiseaux migrateurs venant des pays scandinaves.
http://pluzz.francetv.fr/videos/alsace_matin_,95851153.html
(source : France 3 Alsace)
 
 

Le retour du GCO : : une mauvaise farce !

Rapport d’expertise du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) : des conclusions non cohérentes avec les études du rapport
Si l’on examine les chiffres présentés dans les études du rapport des experts,
– la moyenne du trafic journalier en section urbaine de l’A35 est de 155 000 véhicules/jour en 2010
cf. Tableau trafic 2010 (page 32)
– la moyenne du trafic journalier en section urbaine de l’A35 (scénario GCO seul, à péage)  serait en 2025 de 168 863 véhicules/jour soit une augmentation de + 9 % !! (par rapport à 2010)
cf. Tableau trafic prévisionnel 2025, scénario GCO seul, à péage (page 40)
– la moyenne du trafic journalier en section urbaine de l’A35 (scénario PDU + GCO à péage) serait en 2025 de 149 148 véhicules/jour soit une baisse de 3,8 % !! (par rapport à 2010)
cf. Tableau trafic section prévisionnel 2025, scénario PDU + GCO à péage (page 41)

Conclusions :
– Le scénario GCO seul conduit en 2025 à une augmentation de trafic de 9 % par rapport à 2010
– Le soit-disant « meilleur » scénario : « GCO + PDU »  conduit en 2025 à une baisse du trafic de 3,8 % par rapport à 2010. Le même calcul effectué aux heures de pointe donne des résultats sensiblement identiques. Bref, avec un GCO à environ 600 à 700 M€ (combien de financement public ?) et une requalification de l’A35 (PDU), estimée à 200 M€ d’argent public, on arrive à seulement 3,8% de trafic en moins par rapport à 2010 : tout ça pour ça ! Alors même que l’Aspa estime qu’il faudrait que le trafic baisse d’environ 50% pour être conforme aux demandes européennes concernant la pollution aux particules et aux oxydes d’azote.
– Transformer (pour 200M€ !) l’A35 en boulevard urbain alors même que le trafic 2025 reste à 149 148 v/j est complètement impossible.
– Le GCO déversera en outre 14 000 v/j en plus sur l’autoroute de Hautepierre, déjà saturée aux heures de pointe (DRE « dossier pour un débat » 1999, page 86). Comment croire que la pollution à Strasbourg peut baisser ?
– Ces chiffres montrent bien que les bonnes solutions sont à chercher ailleurs et que l’argent public y serait bien mieux investi (voir « appel des maires pour les solutions cohérentes », tout à fait en phase avec les politiques régionales).
Autres incohérences du rapport
Page 32 : Les experts constatent une baisse des bouchons et des ralentissements entre 2010 et 2012. Pourquoi ne pas donner le tableau du trafic A35 en 2012 (au lieu de celui de 2010) ? Les ratios 2025/2012 seraient d’évidence plus décevants encore que ceux 2025/2010.

Carte page 31 : Les experts se servent d’une carte ancienne où même le pont Pflimlin n’apparaît pas, ce qui montre bien que l’aspect transfrontalier a été complètement occulté. L’analyse des flux de grand transit est inexistante. Les chiffres concernant les camions ne tiennent pas compte de l’enterrement (provisoire ?) de l’écotaxe PL. Au demeurant, la comparaison 2025 (scénario PDU+GCO) avec 2010 donne seulement 11,1 % de PL en moins sur l’actuelle A35. Il est inconcevable de prendre une décision concernant un axe nord-sud avant de mettre enfin en place l’écotaxe (cf motion récente de la région) et d’en mesurer les effets.

Selon nous, les vrais enjeux, pour la part routière, concernant le bassin de déplacement strasbourgeois sont :
– l’avenir de l’actuelle A35
– l’indispensable barreau CUS NORD – CUS SUD (où ? actuelle A35 ? VLIO ? Sachant que le GCO prend trop loin et ne permet pas au flux économique de relier Schiltigheim à la Meinau ou Bischheim à Illkirch par exemple)
– Le péage et l’écoredevance (où ? Sur quels axes ?…). A noter que les géographes (Raymond Woessner) et les architectes-urbanistes qui envisagent l’éventualité d’un GCO estiment tous qu’il ne pourrait avoir une quelconque et relative utilité que gratuit. Qui va, dès lors, sortir les 600 à 700 M€ qu’il coûterait ?
Alsace Nature est plus que jamais déterminée à contrer ce projet inutile et destructeur. Des actions concrètes seront prévues dans les prochains temps : nous comptons sur votre soutien !

Une famille de Loups dans les Vosges

Une famille de Loups dans les Vosges

Selon, un article paru dans les DNA, le 17 janvier 2014,
« quatre traces bien distinctes de loups ont été repérées dans la neige dans une forêt du massif du Valtin, côté alsacien. »
« Il s’agissait là de la première observation d’une reproduction en milieu naturel depuis le retour du loup dans les Vosges, constaté en avril 2011. Restait à savoir combien de louveteaux avaient vu le jour. Il semblerait que l’on ait maintenant la réponse. »
Lire l’article des DNA en entier

Manifestations contre la ferme usine des 1000 vaches

Manifestations contre la ferme usine des 1000 vaches

En soutien à Novissen, qui se bat contre la ferme des Mille vaches en Picardie, et pour dénoncer ce projet dément d’agriculture intensive, Alsace Nature a participé au rassemblement organisé ce midi sur la place Brogglie à Strasbourg.
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Vendredi 10 janvier 2014 à Strasbourg.

Dans la Somme, un élevage industriel de vaches laitières mobilise contre lui habitants, syndicats, associations, partis et militants. C’est l’élevage des 1000 vaches.

Une association, Novissen, organise la résistance.
D’autres explications peuvent être trouvées sur le site de l’association L214.
Cette semaine, de nombreuses actions ont lieu devant des préfectures dans toute la France.
À Strasbourg, rendez-vous à midi, place Brogglie  pour dire non à cet élevage cruel, inutile et polluant et plus généralement non à l’intensification de l’élevage en France.
Croisière Oiseaux 2014 – DÉJÀ COMPLET !

Croisière Oiseaux 2014 – DÉJÀ COMPLET !

affiche2014

Dimanche 26 janvier 2014
au départ de KEMBS (68).

DÉSOLÉ mais notre croisière annuelle est déjà complète !
Les guides d’Alsace Nature et de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) vous proposent de partir, comme chaque année, à la découverte des oiseaux hivernants qui viennent passer la mauvaise saison sur le cours du Rhin franco-allemand. Chaque hiver le Rhin accueille un grand nombre d’oiseaux venus de Scandinavie ou d’Europe de l’Est qui trouvent refuge sous nos latitudes et devient ainsi la 2e zone d’hivernage de France après la Camargue.
Si l’aventure vous tente, embarquez pour une croisière conviviale et ludique à bord d’un bateau chauffé où vous apprendrez à reconnaître ces oiseaux migrateurs. Jumelles et longues-vues installées sur le pont, guides passionnés, ambiance conviviale, oiseaux d’ici et d’ailleurs, autant de bonnes raisons de vous joindre à nous.
Tarifs 2014

ADULTES ENFANTS
(de 6 à 16 ans)
ETUDIANTS
ENFANTS
(- 6 ans)
MEMBRES
LPO ou Alsace Nature
30 € 22 € GRATUIT
NON MEMBRES 37 € 27€
(Le prix comprend 4 heures de croisière, ainsi qu’une boisson chaude et une part de gâteau par personne)

 
 

GCO : rentabilité et requalification de l'A35

GCO : rentabilité et requalification de l'A35

–  D’après un article publié dans les  DNA  le 29/12/2013  intitulé : « A35: exit les camions en transit »
« La rentabilité financière du projet du Grand Contournement ouest sera liée à l’interdiction du transit des poids lourds sur l’A35. »
« En moyenne, à hauteur de Cronenbourg, l’A35 voit passer 163 000 véhicules dont 14 000 poids lourds (chiffres 2012).
Selon les estimations des services de l’État reprises par les auteurs du rapport qui relance le projet de contournement, le trafic de transit représenterait, selon les jours et les heures, de 20 % à 50 % du trafic total.
Un scénario, qui associerait aménagements sur l’A35 et construction du GCO, permettrait, selon les experts, de faire baisser le trafic global de 14 %, et de 20 % à 26 % pour ce qui est de la circulation de poids lourds. »
 
dans un second article, intitulé : « STRASBOURG Circulation Quel scénario pour la requalification de l’A35 ? » , on peut lire :

« La relance du projet de contournement autoroutier de Strasbourg s’accompagne d’une relance du projet de requalification de l’A35. État, communauté urbaine, région et département se disent prêts à financer les études opérationnelles. »
« En ce qui concerne le coût, il est question depuis plusieurs semaines de 150 à 200 millions d’euros. Selon la région, une ligne de 20 millions d’euros est prévue au prochain contrat de plan non encore signé pour les études opérationnelles. « Le coût sera tributaire de l’option choisie, prévient Guy Treffot. On peut aller du simple coup de peinture à bien plus s’il faut revoir des bretelles, des insertions, ou reprendre et renforcer des bandes d’arrêt d’urgence pour y faire circuler des bus, par exemple ». »
 
Tout cela montre bien que les problèmes sont en train d’être pris à l’envers : au lieu de chercher à réduire le trafic, on prend comme postula de base la construction de cette autoroute, puis on va créer les conditions pour la rendre rentable : interdiction des poids lourds sur l’actuelle A35, requalification de l’A35 avec financement par les collectivités locales (= contribuables) et puis ajustements sur les prix du péage …
 
 

Vivre en bonne intelligence avec la nature et développer la solidarité

Vivre en bonne intelligence avec la nature et développer la solidarité

Maurice Wintz, président d’Alsace Nature, a été interviewé par le journal L’Alsaceà l’occasion de la nouvelle année.

 
Article paru le 01/01/2014
 « Vivre en bonne intelligence avec la nature et développer la solidarité »
Président d’Alsace Nature, qui fédère 140 associations de protection de la nature de la région, Maurice Wintz est maître de conférences de sociologie de l’environnement à l’Université de Strasbourg.
« Je souhaite que tous ceux qui agissent pour une meilleure prise en compte de l’environnement, agriculteurs, entreprises, fonctionnaires, élus, associations, soient davantage entendus et soutenus. Que notre société apprenne à vivre en bonne intelligence avec la nature et développe des valeurs de solidarité plutôt que de compétitivité. C’est un vœu à contre-courant de cette logique de croissance qui se développe partout dans l’aménagement du territoire, la gestion forestière, l’agriculture, et qui se traduit par une pression de plus en plus forte sur la nature.
Très concrètement, je souhaite que le schéma régional de cohérence écologique, ou trame verte et bleue, reste ambitieux et devienne réalité : c’est une étape essentielle au maintien et à la restauration des écosystèmes. Que l’union sacrée autour du béton dans le contrat de plan Etat-Région se transforme en faveur de la biodiversité, de la qualité de l’air et de l’eau, du bien-être animal, de la protection des forêts. Pour l’instant, ce contrat prévoit surtout des investissements routiers façon années 1970, comme si l’on était sous-équipé.
Alors que l’on détricote le Grenelle de l’environnement, j’espère que les futures lois sur la transition énergétique et la biodiversité seront à la hauteur des enjeux, que soient favorisés des modes de fonctionnement de la société en cohérence avec la nature : ce sera plus compliqué que de favoriser le béton, mais plus bénéfique à long terme. »

Conte de Noël

Conte de Noël

L’histoire que je m’en vais vous conter aujourd’hui me fut chuchoté à l’oreille par une musaraigne carrelet, une nuit ou je m’étais assoupi au pied d’un grand chêne.
Elle se déroule à une époque où l’on pouvait encore traverser l’Alsace sans quitter l’ombre des arbres.
La plaine du Rhin n’était alors qu’une vaste forêt parsemée de grandes clairières et de friches inondables. Le grand gibier y régnait en maître.
Quelques bourgades plus ou moins fortifiées, distantes les unes des autres, reliées par des sentiers, témoignaient de la présence des hommes. Les pics à dos blanc et les pics tridactyles n’ayant pas disparus, leurs martèlements furieux creusaient encore les vieux hêtres morts et les écorces vermoulues
des sapins tombés depuis plus de cent ans !
En ce temps là, vivaient seuls au fin fond des bois de l’actuel Mittlach, en ce lieu que l’on dit réputé pour écouter en automne le brame du cerf, un pauvre homme et sa fille de huit ans, la mère était morte en couches.
L’homme avait fui la plaine suite à l’une de ces invasions violentes qui marquent l’histoire du couloir rhénan.
Trouvant au plus profond des sous bois sous le dôme des Vosges une quiétude inégalée, à la compagnie des hommes il avait choisi celle des loups.
La demeure qui consistait en quatre murs de pierres grossières non taillées recouvertes de deux pans de paille lestés par un amoncellement de branchages tenait plus du terrier que d’une maison !
Une étroite porte pour seule ouverture permettait d’accéder au lieu de vie.
Un espace réduit, vite chauffé, vite enfumé : les feux de bois verts enfument et fond tousser mais chassent la vermine.
Le dénuement du père et de l’enfant se résumait ainsi : un sol de terre battue, une table, deux bancs et un coffre taillés dans du bois brut, dans un recoin une hache, quelques cordes, en guise de lit, une vilaine paillasse qu’ils partageaient aux rongeurs…
Lui, petit et râblé comme le sont les montagnards, s’appelait Seppi.
Il parcourait tout le long du jour la forêt, cherchant bois, champignons, fruits, baies, tubercules et racines, tout ce qui se mange où se troque. La fillette, Meïla, gardait et entretenait le feu indispensable à leur survie.
Ne s’éloignant jamais du foyer, elle restait des journées entières assise sur le pas de la porte, jouant avec les oiseaux, les criquets, araignées et grillons, les musaraignes et mulots, les loirs et les lérots.
Elle prélevait toujours sur ses repas quelques miettes, quelques graines, quelques épluchures qu’elle distribuait tels des goûters ! Lorsque l’un d’eux se blessait, elle pansait et soignait comme l’on peut
panser et soigner lorsque l’on est toute petite : beaucoup de maladresse, énormément d’amour…
Le père rejoignait à la lune montante la communauté rurale qui s’était installée à l’embranchement des deux vallées. Il échangeait les produits de sa chasse ou de ses cueillettes contre farines et grains secs, outils et chandelles de cires. Il partait tôt le matin bien avant l’aube et revenait le soir entre chien et loup.
Un matin de décembre, le père chargé comme une mule de lourds paquets de racines, de gui et d’écorces pour l’apothicaire d’un grand village éloigné entreprit l’un de ces voyages qui laissait Meïla seule, un peu plus qu’à l’ordinaire. Dernière livraison de l’année avant mars.
Janvier et Février lorsqu’ils étaient très enneigés ne permettaient guère ces déplacements. Les bêtes sauvages affamées représentaient un réel danger, inutile de les tenter ! Le père préférait rester près de sa fille.
A trois kilomètres à peine de la chaumière, il n’avait point encore traversé la rivière, un ours porteur d’une grave blessure qui s’était infectée, fou de douleur et de fièvre, se jeta sur Seppi. Homme et bête luttèrent et roulèrent sur le sol, l’un grognant, l’autre hurlant, l’un griffant et mordant, l’autre poignardant. Dans ce combat inégal l’ours aurait du vaincre. Affaibli par la
blessure, c’est lui qui mourut.
L’homme lacéré de plaies béantes au visage, au thorax et aux cuisses abandonnant sa charge dut rebrousser chemin.
Il se traîna mètre par mètre, plus qu’il ne marcha, laissant une large empreinte rougie de sang sur tout le retour.
Sur le seuil de la porte, à bout de forces, il s’écroula lourdement aux pieds de la fillette.
Meïla le tira par les bras au plus près du feu, courut chercher de l’eau, pansa griffures et morsures. Lorsque cela ne saigna plus, réalisant devant ce corps déchiqueté, inerte, que seul un miracle pourrait désormais les sauver, elle se recroquevilla contre ce père tant aimé, pleurant toutes les
larmes de son corps, implorant Dieu.
Que faire ? Mon Dieu que faire ? Meïla se sentait tellement petite.
A huit ans que peut faire une enfant sinon en effet prier ardemment ?
Et voici ce qui se passa !
Les petites souris qu’elle nourrissait de miettes et d’épluchures et avec qui elle partageait sa mauvaise paillasse avait assisté à la scène. Se couinant discrètement quelques chuchotis, elles se précipitèrent au dehors, ameutèrent les oiseaux qui colportèrent aux quatre coins du vallon le
tragique accident de Seppi, le désespoir de Meïla.
Une grande assemblée fut aussitôt décrétée. Du lérot au mulot, du sanglier au chevreuil, tout s’y hâtèrent. Même le vieil hibou du pin sylvestre qui surplombe le trou d’eau où tout un chacun s’abreuve, vint. Le sort de la petite fut exposé à tous. L’on évoqua les jeux, les soins,
l’amitié qu’elle portait constamment envers ses nombreux amis.
Il fut décidé à l’unanimité de l’aider.
Les rouges gorges, roitelets, mésanges et grives visitèrent chaque feuillus, chaque buissons cherchant baies et fruits. Écureuils, martres et geais puisèrent dans leurs caches de stockages, noix, noisettes, pignons, glands, faines et châtaignes. Les dormeurs qui normalement hibernent, loirs,
lérots, muscardins, offrirent les restes de leur provisions. Les grands cerfs de leurs puissants sabots cassèrent les sols gelés, les sangliers remuèrent la terre mettant à jour bien des trésors enfouis : tubercules, bulbes et champignons des sous sols.
Des milliers de fourmis inspectèrent jusqu’à la plus haute des cimes ravitaillant en miellat et autres secrétions sucrées dont la forêt a le secret.
Résine, bois mâchés et d’autres ingrédients encore furent utilisés pour la confection de bougies.
Dans leurs serres les grands corbeaux, buses, autours et corneilles ramenèrent toutes les branchettes sèches qu’elles trouvèrent. Les blaireaux et renards tirèrent jusqu’au logis la dépouille de l’ours, provision de viande, de graisses et de fourrure !
Puis il fallut s’occuper de Seppi !
Les vers et larves qui connaissent l’art et la manière d’aseptiser assainirent les plaies après que les mouches eurent léché tous ce qui fut absorbable.
Pour suturer les chairs maintenues fermées par les puissantes tenailles des lucanes et staphylins odorants, les araignées à crochet utilisèrent en fils de couture leurs brins de soie solides comme l’acier.
Le vieil hibou qui sait à peu près tout sur tout envoya les pics épeiches et pics mars arracher de leurs puissants becs les écorces qui font baisser les fièvres. Il confia aux petits troglodytes et roitelets le soin de trouver les sèves et gommes antiseptiques, les sucs qui revigorent, les bourgeons
riches en vitamines. Il appela à lui les sittelles torchepots qui confectionnèrent aussitôt, sur ordre, des emplâtres à base d’argile et de fibres de bouleau bien imbibé par du mucus de limaces, de la bave d’escargots.
Le vieil hibou s’activait tel un vieux général, houspillant à droite, donnant des directives à gauche, faisant les gros yeux, gesticulant sur place, observant le tout du haut de sa branche, jaugeant, analysant, encourageant, ordonnant, se reprenant, et chacun courrait s’activant en tous sens sous ses
commandements.
Meïla pleurait de joie, ses yeux brillaient de larmes de reconnaissance. Les petites souris lui chatouillaient le cou et les oreilles, passant et repassant sans cesse, récupérant dans la paume de leurs mains chacun de ses sanglots.
Ils contenaient en effet le plus précieux des baumes, celui de l’espérance !
De mémoire de chênes, de châtaigniers et de tilleuls, l’on n’avait jamais vu les animaux de la forêt s’activer de la sorte, surtout pour un humain !
En trois jours, Seppi repris connaissance.
Une semaine plus tard, il se levait.
Février fut glacial, tout le monde resta blotti bien au chaud auprès du feu dans la chaumière, il y avait assez de nourriture pour tous et assez de bois pour entretenir les flammes.
En mars, Seppi repris sa charge et sans encombre cette fois alla troquer farines et grains secs, outils et chandelles contre écorces et racines.
Avec la fourrure, les griffes et les dents de l’ours il acheta pleins de cadeaux bon à manger…
Dès son retour, il accrocha ses présents sur un grand sapin blanc, isolé près du torrent, appelant tour à tour tout ses nouveaux amis, sous l’oeil ravi de l’enfant. De la base du tronc aux sommités de ses branches, l’arbre majestueux fut recouvert de couleurs et d’odeurs : des tranches de pommes
rouges, des carrés de fromages jaunes, des miettes imbibées de lait blanc, d’autres humectées de gras !
Bien vite aux présents de Seppi, chacun voulu ajouter son ornement, et ce fut un bel amusement de voir rouge gorges, roitelets, pinsons et verdiers, accrocher les rameaux de houx, les branchettes d’églantiers, les baies et les fruits secs, les guirlandes de lierres et de chèvrefeuilles que déposaient au pied de l’arbre, les rongeurs, les insectes, les petits mammifères et le grand
gibier !
Une grosse boule de plumes perchée telle une étoile sur la plus haute cime s’égosillait à la ronde en « Hou ! Hou ! » de bonheur ! C’était bien sûr le vieil hibou qui contemplait la scène de ses bons grands yeux ronds.
Hommes et bêtes tout en bas s’embrassèrent et dansèrent autour de l’arbre jusqu’à tard dans la nuit. De belles rondes de joie !
L’on dit du vieil hibou qu’il ne s’en remis jamais vraiment et bien longtemps après il le radotait encore : ce fut une belle fête ! Une très belle et grande fête ! La plus grande fête que ce bois est en vérité connu depuis que fut chanté plus de mille ans auparavant la naissance de l’enfant
Jésus !!!
Voilà mes amis. Je viens de vous conter cette histoire, telle qu’une musaraigne me la confia.un jour où je m’étais assoupi à l’ombre d’un grand chêne.
Chaque année à la dernière lune montante de décembre, Meïla et Seppi, décorèrent ainsi cet arbre. Il rappelait à qui passait, l’accident avec l’ours et la chaîne incroyable d’amitié qui s’était mis en place.
C’était il y longtemps maintenant…
Peut être cette histoire est elle, elles aussi, à l’origine de cet épicéa qui décore pour noël le coin de ton salon ?! Qui sait !
Il y encore aujourd’hui, on le dit en tout cas par ici, un grand sapin pectiné que les animaux ornent de fruits, de baies, de guirlandes de lierres et de chèvrefeuilles en souvenir de ce jour, mais je ne l’ai, pour ma part, encore jamais trouvé !
Fait à Sondernach le 16 décembre 2013.
– Joyeuses fin d’année à tous – Pascal !

STOCAMINE – LE DESTOCKAGE TOTAL, MAINTENANT C’EST POSSIBLE !

STOCAMINE – LE DESTOCKAGE TOTAL, MAINTENANT C’EST POSSIBLE !

destocamineLe gouvernement a décidé de démarrer le déstockage partiel des blocs 21 et 22 du site de STOCAMINE au lieu du déstockage total, et de lancer en parallèle une concertation publique sur le projet de fermeture du stockage souterrain de déchets ultimes situé sur le site de Joseph Else à Wittelsheim.
Le Collectif « DESTOCAMINE » prend acte du démarrage des travaux de déstockage qui devraient voir le premier lot de déchets remonter à la surface à la fin du premier trimestre 2014.
C’est le premier résultat du long combat mené par le Collectif depuis plus de 4 ans !
Cette lutte, ponctuée par de nombreuses manifestations et initiatives, a permis d’obtenir le soutien unanime du Conseil Régional d’Alsace, du Conseil Général du Haut-Rhin et de l’immense majorité des élus du Bassin Potassique quant à la nécessité de déstocker complètement le site de STOCAMINE afin de préserver la qualité de notre nappe phréatique pour les générations futures.
Les principaux arguments qui plaident pour le déstockage complet du site sont les suivants :

  • Le principe de réversibilité du site inscrit dans l’arrêté préfectoral de 1997 qui a autorisé la création de STOCAMINE.
    Les Organisations Syndicales des Mines de Potasse CGT – CFDT – CFTC ont accepté le projet STOCAMINE à sa création (production de sel de déneigement, stockage de déchets ultimes) notamment du fait du principe de réversibilité (remonte des déchets en cas de fin d’activité).
    Cet engagement pris devant la population minière doit être respecté.
  • La réunion publique du 14 octobre 2010 sous l’égide du Préfet du Haut-Rhin, et en présence des experts du COPIL, a démontré d’une manière catégorique qu’il y aura ennoyage du site de stockage et que l’eau polluée par le contact des déchets remontera vers la nappe phréatique à cause du phénomène de fluage (fermeture des galeries et des cavités du fait de la pression des terrains).
    Personne ne peut dire dans combien d’années cela arrivera ! Mais cela arrivera ! Le principe de précaution pour les générations futures doit s’appliquer.
  • L’incendie qui s’est déclaré dans le bloc 15 le 10 septembre 2002 à partir de big-bags estampillés « amiante », nous amène à être plus que suspicieux sur la nature des déchets stockés dans les cavités de Joseph Else. Le procès pour mise en danger de la vie d’autrui a conduit à la condamnation de l’entreprise et de son principal
    dirigeant. Il a fait la démonstration :
  •  que tous les colis estampillés « amiante » n’ont jamais été contrôlés
  •  que l’entreprise STOCAMINE n’a pas respecté ses engagements sur la nature exacte des colis stockés
  •  d’un disfonctionnement total des moyens de contrôle de l’activité de STOCAMINE.

Grâce à la pression menée par tous les acteurs favorables au déstockage maximum du site, nous avons obtenu que le confinement total des déchets du fond prôné avec acharnement par la Direction de STOCAMINE et la DREAL ALSACE, soit définitivement abandonné.
La concertation publique lancée par le gouvernement est organisée par l’entreprise STOCAMINE et placée sous l’égide d’un garant en la personne de Monsieur WATISSEE. L’entreprise STOCAMINE et son Président Directeur Général, Monsieur ROLLET, ont été mandatés par le gouvernement pour vous présenter 5 scénarios de fermetures. Ce sont eux et eux seuls qui vont organiser les réunions publiques, préparer et distribuer à la population les argumentaires sur les différents scénarios alors qu’ils n’ont jamais voulu sortir le moindre big-bag, et ce sont eux seuls qui vont répondre à vos questions et enregistrer vos positions !

Une véritable concertation publique et démocratique voudrait que tous les protagonistes (associations, syndicats, élus) puissent faire valoir leurs arguments à égalité de traitement, d’autant plus qu’au final, ce sera au médiateur Alain DORISON de faire des propositions aux ministres Philippe Martin et Arnaud MONTEBOURG pour une
solution de fermeture de STOCAMINE.

Le Collectif DESTOCAMINE réaffirme haut et fort que maintenant que l’on a mis en place un outil de déstockage, il ne faut surtout pas s’arrêter au milieu du gué, il faut aller au bout de la démarche. Aller au bout de la démarche, c’est commencer par déstocker les colis les plus faciles d’accès, cela permettra au fur et à mesure d’améliorer les modes opératoires ; il n’y a aucun problème technique qui ne soit insurmontable. C’est juste une question de volonté et de moyens.

La préservation de la nappe phréatique n’a pas de prix !

Nous sommes POUR le déstockage total tel que prévu par l’arrêté préfectoral de 1997.

Pour les questions de sécurité et de conditions de travail, les organisations syndicales du Collectif (CGT – CFDT – CFTC) seront aux côtés de ceux qui travailleront sur le site, comme ils l’ont été aux côtés des Mineurs qui ont exploité la potasse, pour faire respecter leurs droits.
La sécurité et les conditions de travail ont toujours été au coeur de l’activité syndicale dans les mines. Nous n’avons pas de leçons à recevoir en la matière par la Direction de STOCAMINE.
Le Collectif DESTOCAMINE poursuivra son combat pour le déstockage total jusqu’au bout, et vous appelle à venir nous soutenir nombreux lors des 3 réunions publiques qui se tiendront à :

WITTELSHEIM :
• le 17 décembre 2013 à 20h – salle Grassegert – 111 rue de Reiningue

WITTENHEIM :
• le 6 janvier 2014 à 20h – salle culturelle Léo Lagrange – 4 rue du Vercors

ENSISHEIM :
• le 29 janvier 2014 à 19h – salle de la Régence – Palais de la Régence – Place de l’Eglise

 
Collectif  DESTOCAMINE
www.destocamine.fr