Spécial PIC VERT !

Spécial PIC VERT !

Bonjour à tous !
Plus souvent entendu que vu, l’oiseau, gros comme un geai, qui illustre cet écho, ricane plus qu’il ne tambourine, il appartient à la famille des « marteaux piqueurs ».
Certains ont déjà trouvé son nom ? Trop fort !!!
pic-vertVous rencontrerez, peut être, ce perforateur de volets pourris, pour peu que vous vous hasardiez sur le sentier forestier balisé qui grimpe vers notre refuge. Son chant fou et fuyant, répercuté dès 1940 sur les écrans TV des chaînes américaines, rendirent célèbre son pair, le célèbre Woodywoodpecker, (Piko le pivert en Français) !
Avez vous trouvé à qui cet écho fait référence ?!
Bravo ! C’est en effet le pic vert, espèce protégée par arrêté du 17 avril 1981 et inscrite à l’Annexe II de la convention de Berne !!!
Pic mâle (moustache rouge visible dans le prolongement du bec, sous l’oeil) victime d’une collision routière entre Muhlbach et Metzeral le 18/06/2014
transmis à la SNA d’Hunawhir via les brigades vertes le même jour, il décédera pendant son transport vers le centre de soin de la LPO de Rosenwiller
Les six « marteaux-piqueurs » qui nous sont les plus familiers, en Alsace, se distinguent facilement par leurs couleurs. Si le pic noir est, comme son nom l’indique, à 98%, noir. Les pics épeiche, épeichette et mar, que nous verrons dans le prochain écho, sont bigarrés, majoritairement noir et blanc, vêtus pour certains de petits effets rouge : béret, écharpe, short…
Le pic vert drapé d’une livrée jaune-vert-golden et d’un passemontagne rouge, use de la couleur noire pour mieux souligner ses jolis yeux dorés, le bout de ses ailes, l’extrémité de sa queue.
Le rouge et le noir permettent aussi de distinguer Monsieur de Madame : Monsieur aura la moustache rouge, Madame l’aura noire.
Pour ne point le confondre avec le pic cendré, j’ai retenu ceci : Monsieur Cendré n’a pas de lunettes et en guise de casquette n’a qu’une tache frontale rouge qu’il porte au dessus du bec. Madame Cendrée, pauvre cosette, n’a ni bonnet, ni lunettes.
Le pic vert est le seul pic que vous guetterez dans l’oeilleton de vos jumelles, au sol, puisqu’il se nourrit en grande partie sur terre !
A 90%, selon les spécialistes, ce joli représentant de l’avifaune française s’alimente de fourmis. Besoins quotidiens évalués par certains : 2000 fourmis !
Les 10% restant de sa nourriture sont prélevés sur les stocks de limaçons, escargots, cloportes, araignées, punaises, perce-oreilles et autres insectes rampants ou volants que le bon dieu généreux met à sa disposition !
Des graines, des baies, des bourgeons et un peu de ce cambium que cache les écorces complètent son nécessaire.
Chaque espèce de pic utilise une partie déterminée du milieu forestier. Le pic vert étant le moins arboricole de la famille, en  matière de quête de nourriture, on le retrouvera principalement dans les vieux vergers, les prés de pâtures en lisière de forêt, dans les bocages, les paysages cultivés semi-ouverts, le long des chemins, fossés, talus, friches ceinturées de haies…
Les parcs agrémentés de pelouses rases, où foisonnent les ‘arbres vieillissants, les buissons, les fourmis, lui conviennent très bien. En revanche, l’herbe haute, humide, les sols azotés (épandage lisier et fumier), ne favorisent pas sa présence.
Le pic vert est un solitaire sédentaire, un diurne fidèle ! Ce bel oiseau s’il niche près de chez vous, peut y rester dix ans pour peu que vous preniez soin à ce qu’on lui sauvegarde son gîte, son couvert.
Quelques incidents peuvent modifier sa densité, il vous faudra les prendre en compte : l’appétit de la martre des pins, de la fouine, de l’autour des palombes, de l’épervier, les lacunes avicoles (parfois, hélas, volontaires !) du bûcheron, de l’agriculteur et des pouvoirs publics, lui sont préjudiciables. A cela il me faut vous ajouter une autre source de mortalité : la collision routière. (densité proche d’un couple pour 100 hectares… C’est pas beaucoup.)
Contrairement à ses confrères, véritable fêlés de la percussion, qui tambourinent le tam-tam de l’amour dans nos bois et forêts aux premiers mois de l’année, le pic vert ne se casse pas la tête : il ricane, parade, mais ne pétarade point !
Début 2016, faisant suite à cet envoi et aux deux échos à venir, Jojo nous invitera à procéder à une évaluation de nos acquis par une sortie découverte, thématique « pics ». Super !!!
Ce sera l’occasion peut être de prendre en photo l’esbroufe nuptiale de nos Woody locaux ! Les mâles voleraient en spirales entre les arbres et s’affronteraient les uns aux autres (quand l’effectif le permet !), déployant leurs ailes, étalant les plumes de leur queue, balançant leur tête, de droite et de gauche.
Le couple de l’année en février est formé, reste à creuser le nid douillet. Les Lepic auront choisi pour « cuisine Schmitt », un vieux feuillu. Bien campés sur les plumes de leur derrière comme sur un siège, les ongles-griffes de leurs souliers enfoncés dans l’écorce, Papa et maman, tour à tour, burineront le tronc à grands coups de bec. Un vrai ciseau à bois, ce bec ! Les travaux dureront, en gros, un mois ! Je vous laisse imaginer la joie qui nous animent, nous autres, les « nocturnes » qui tentons de pioncer la journée à leurs côtés !!!
Les Lepics couvent, en alternance, en avril-mai, les 5-7 oeufs de leur union. Durée d’incubation environ 16 jours. Pendant près d’un mois, les deux parents enchaîneront les allers-retours afin de nourrir leurs braves petits. Pâtée de fourmis prévu à chaque repas !
Prenant leur envol en mai-juin, nos bébés pic verts devenus grands égaieront le site par groupe de 2 ou 3, jusqu’aux abords de l’été.
Avis aux photographes animaliers et aux adeptes du birdwatching : c’est entre Janvier et Août que vous approcherez au mieux les représentants de cette charmante famille !!!
Reconnaître un nid de pic vert : l’orifice d’entrée d’un diamètre qui avoisine les 6 cm se situe, pour la LPO, entre 1 mètre et 5 mètres de hauteur (10m selon d’autres sources !). L’arbre, parfois sain, avoisinera l’aire de nourrissage. Les pics épeiches, épeichette et mar utilisent, eux, des bois dépérissant ou morts, souvent localisés plus profondément en forêt.
Reconnaître le vol d’un pic : c’est un vol ondulant qu’animent de brefs coups d’ailes. Le pic se méfie des grands vols à découverts.
Jouer à cache cache avec un pic : le pic aura tendance, lorsqu’il vous voit, à se cacher derrière le tronc d’un arbre. Tout en gardant
vos distances, tournez autour de l’arbre… il tournera aussi, genre : « Tu-me-vois, tu-me-vois-plus » ! Très rigolo !
(Se joue plus facilement cela dit avec les autres pics…)
Enfin le mot de la fin !
L’apiculteur sud européen verra parfois d’un très mauvais oeil la présence de ce picidé verdâtre à proximité de son rucher ! Il est vrai que pendant la période hivernale, quand le manteau neigeux recouvre les sols ou que les fourmilières font défaut, notre peinturluré animal se laisse aller à de bien polissonnes manières.
Une ruche qui arbore au printemps des perforations de 5 cm de diamètre désignera le coupable ! Il sera difficile pour le pic vert d’incriminer le frelon asiatique ou les menus rongeurs de ce forfait ! Très cher apiculteur, bonne nouvelle ! Il te suffit de grillager le devant de ton rucher ou d’entourer ta colonie d’un grillage maillé de 19mm sur 19mm et les alvéoles qui abritent les larves recherchées seront sauvées ! (longueur de la langue effilée gluante du pic vert : 10 cm !)
À très bientôt !!!

L'ONAGRE, HERBES AUX ÂNES

L'ONAGRE, HERBES AUX ÂNES

Bonjour à tous ! Je tenterai d’être bref !
Mes précédents échos vantaient la bardane et la bourrache indoeuropéennes, achevons cette trilogie florale par une simple venue
d’ailleurs !
Plantons le décor : C’est presque l’automne, le poêle est encore chaud, il est 22:00, dans la chaumière tout le monde dort.
Les ronflements des uns évoquent quelques cisaillements de bois, les bruissements des autres, de vieilles locomotives usées !
Sous la bruine légère et la lune voilée, là dehors, quelques noctambules s’activent…
La famille Blaireau au grand complet fouine dans le compost, émettant des petits grognements de satisfaction, un peu plus loin,
un renard couine de dépit. L’arrivée familiale aux abords de la mare a fait fuir les seize canards colverts qui, du fait, s’en sont allés dans
un caquètement de mécontentement.
Dans le jardin, les bractées buissonnantes de notre belle américaine agitent à la brise ,comme de légers « mouchoirs », leurs fleurs
âprement parfumées. Jusqu’au petit matin, la « primevère de la nuit » tentera de nous faire croire que c’est encore l’été.
Papillons et insectes, pour peu que les températures soient douces, voletteront, se grisant, puisant, prisant, leur manne quotidienne.
Voici,mes amis, du haut de ses 2 mètres, l’onagre bisanuelle !
Appelée herbes aux ânes, herbe de Saint Antoine ou belle du soir, l’onagre est native des colonies du « nouveau monde ». Elle aurait
débarquée au seizième siècle, selon la légende, en Hollande. Les marins, à cette époque, lestaient leurs fonds de cale par des
ballasts de terre qu’ils charriaient au port, débarquant au passage les passagères clandestines que cette terre en son sein couvait :
des semences !
En 400 ans, l’onagre aura colonisée la quasi totalité de la vieille Europe (près de 150.000 graines par plante, ça aide !).
Certains jardiniers l’exècrent et la considèrent comme une plante invasive. Ils la rangent, de ce fait, aux côtés de la berce du
Caucase, de la renouée du japon, de la balsamine de l’Himalaya.
(Notez le : ces trois plantes sont présentent au refuge aux seules fins d’enseigner : venez les découvrir et si vous les retrouvez
ailleurs, arrachez les !)
Produite et commercialisée pour son huile riche en acides gammalinoléniques, l’onagre serait plutôt « tendance »! Sa production de
graines mondiale annuelle actuelle dépasserait les 4 000 tonnes, soit plus de 20 fois ce qu’elle était il y a 20 ans.
Au temps de nos arrières grand-mères, cette merveille du bon Dieu avait d’autres emplois que le traitement de l’eczéma ou de l’arthrite
rhumatoïde ! Si l’on s’en servait pour soigner la gueule de bois, les troubles menstruels et apprivoiser les animaux sauvages, on la
cultivait surtout à des fins alimentaires, d’où son surnom de « jambon du jardinier » ! Dans sa récolte des racines automnales,
Pascal, sur les pas de nos arrières grands-mères et des indiens des grands lacs, en fera lui aussi un usage gustatif. Notons que les
objiwés, chippewas, pawnees, hurons et iroquois, utilisaient les feuilles en cataplasme pour soigner blessures et contusions.
L’onagre est bisannuelle. On la mange cru en juillet, cuite en septembre, elle se prépare à la manière des salsifis et scorsonères.
On lui prête une saveur proche des panais ou rutabaga.
C’est une plante à suivre : des tests sont en cours afin de démontrer son efficacité contre la sclérose en plaque.
Semences et plants sont au Vordermeyersbuhl à votre disposition !
A très bientôt pour un prochain écho !
Les prochains échos seront consacrés aux pics mars, pics épeiches, pics verts, pics noirs et aux arbres morts, véritables palaces
forestiers.
Rendez vous à ne pas manquer pour les habitants de la vallée :
Le 09 octobre à 20:00 à Munster, projection d’un documentaire sur le blaireau, « le terrassier de la nuit », et intervention de Gérard
Hommay du Gepma (Groupement d’Etude et de Protection des Mammifères d’Alsace)

L'écho des terriers de Jojo le blaireau : juillet 2015

L'écho des terriers de Jojo le blaireau : juillet 2015

Un rendez vous… trois sous articles… quelques photos ! :

J-6 !!!

Jojo vous donne rendez vous à Metzeral le 7, 8 et 9 août prochain pour la 4ème édition de Fest’âne, l’incontournable festival cadichonesque de la vallée de Munster ! Jeux, contes, ateliers, animation, restauration, balades et soirée bal folk, tout est prévu par les organisateurs d’An’art pour vous offrir un week-end familial « bon-enfant » :

le programme est consultable sur internet sous www.an’art.fr.

Plaisir de lire, plaisir d’offrir, plaisir de jouer, votre mustélidé « black and white » y sera avec quizz, abécédaire, deux histoires et son second écho des terriers spécial fest’âne.

Sous l’œil bienveillant de sa peluche poilue, il proposera de troquer sa première auto-édition papier : un recueil de cinq contes contre quelques deniers !

Cet argent permettra de financer en partie nos 10 sacs de 25 kg de graines de tournesol annuels (cela coûte à notre refuge approximativement 250 euros!!!)

Le Groupement d’Étude et de Protection des Mammifères d’Alsace s’installera aux côtés de Jojo le dimanche 09 août avec jeu, mascotte et doc sur la faune mammalienne locale.

(Si vous avez un jardin et êtes un inconditionnel du beau, du bon, du bio, n’oubliez pas pelle et seau : récupérée directement du producteur au consommateur, la merde de l’âne est le ferment idéal pour les potagers frais du grand-est ! (Ah il va être chouette le retour en bagnolle !!!)

News du refuge :

Nous croulons sous les « belles images », gentillesses du bon Dieu ! Je vous en partage 3 !

Les papillons sphinx-colibris peu nombreux l’année dernière sont cette année légion. Nous avons créé sur quelques mètres un couloir à lépidoptères.

Arpenté en aller-retours, ce couloir donne, je vous le dis, un avant-goût du Paradis.

L’une des dames colverts qui squattaient cette hiver notre mare, (ils étaient une dizaine de couples), est venue, il y a six jours, placer sa progéniture sous notre protection ! Neuf petits s’ébattent sous l’œil attentif de nos six oies !

Un peu plus loin, dans l’une de nos haies, niche sans doute de quoi les protéger un peu des éventuels prédateurs : Dame sanglier… Les marcassins, surtout deux, affectionnent notre verger et ne se formalisent pas trop de notre présence…

Les adultes qui les accompagnent restent, eux, prudemment en retrait.

Hier matin, marcassins et oies broutaient comme un seul troupeau ! (Comme le dit si bien Dominique, un ami chasseur : c’est comme chez les humains, « c’est si mignon quand c’est tout petit !!! »).

♪ Les cigognes sont de retour ♫

(vous savez qu’elles ont la réputation, ici, d’assurer les livraisons des nouveaux nés!)

Viviane est devenue la maman d’adoption de Vanille, un charmant lapereau qui nous a rejoint la semaine dernière. Elle doit une fière chandelle au chef toqué de l’hôtel restaurant les clarines d’argent. Ce maestro du piano l’a sauvé d’entre les pattes de deux pies !!!

Pour finir : l’invitée surprise et la recette gastro de cet écho !

Indice 1 : Il s’agit d’une plante.

De nombreux peintres ont utilisé la couleur de ses fleurs pour esquisser les robes de leurs madones. Les grecs l’appelaient Euphrosine, tant elle apaisait. Les soldats de Rome la consommaient infusée dans du vin pour se donner courage et certains montagnards d’Ukraine et de Pologne, les Lemko, l’utilisaient (et l’utilisent encore figurez vous !) en aphrodisiaque.

Indice 2 : Son huile régénératrice, riche en vitamines A, D, E, K et en oméga 6, fait le bonheur des pourvoyeurs d’eau de jouvence. Tour à tour diurétique, adoucissante, dépurative, laxative, sudorifique, cette cousine de la vipérine, véritable pain des abeilles, tant en nectar, qu’en pollen, est adulée par les apiculteurs.

Indice 3 : Ses fleurs auraient un goût d’huître, ses feuilles un goût de concombre…

– Personnellement je dirais plutôt d’artichaut – Elles constellent nos parcelles généralement d’étoiles bleu. Il lui arrive parfois de rosir ou blanchir selon la texture du sol ou la variété.

Indice 4 : Au jardin, elle enrichi le sol en potassium, elle est antifongique, donc bénéfique pour les pommes de terre, tomates, fraisiers… Elle éloignerait limaces, chenilles des choux et nématodes. La plante entière est un excellent activateur pour le compost.

Indice 5 : Aussi râpeuse qu’un coup de léchouille de bœuf, la plante mère disperse ses petits grâce aux fourmis, cela s’appelle la « myrmécochorie », un nom, vous en conviendrez, facile à oublier !!!

Si les oiseaux granivores, verdiers, mésanges et chardonnerets s’intéressent, eux, à l’akène, c’est l’excroissance blanchâtre collée au fruit qui attirent les besogneuses de nos sous bois, potagers, vergers et forêts. Dans cette excroissance se trouve l’huile réputée que consomment certains d’entre nous, le plus souvent, en gélules.

L’akène rejoint la fourmilière, l’huile est récupérée, la graine rejetée, parée à germer.

Eh !!! Quelques fins connaisseurs l’ont deviné, il s’agit de, borago officinalis, la bourrache !

Bien qu’elle contienne un alcaloïde qui a de très fortes doses pourrait être néfaste pour le foie, la bourrache, en soupe, en crème ou en salade, elle est fort consommée par nos voisins germains :

son mucilage est bénéfique pour le transit.

C’est beau, c’est bio, c’est bon !!!

Pour réaliser cette recette simple, compter 10 minutes de cueillette, ½ heure de préparation, 20 minutes de cuisson :

Je lave 300 grammes de belles feuilles fraîches, j’enlève la tige principale (concentration d’alcaloïdes pyrrolyzidiniques – je vous laisse chercher… -), j’ajoute trois pommes de terre, deux oignons, quelques épices et du sel.

Le tout est légèrement recouvert d’eau dans la cocotte-minutes.

15 mn de cuisson à feux doux après le sifflement d’usage, vous pouvez mains sur les hanches crier en bas de l’escalier : « à taaaable !!! ».

N’oubliez pas d’agrémenter l’image par quelques fleurs de capucines et deux, trois tartines de pain grillé !

Se mange chaud ou froid.

Bon appétit !

Votre copain,

…à vendredi, samedi, dimanche pour les plus proches !!!

Touche pas à Bambi !

Touche pas à Bambi !

Chaque année les mêmes erreurs se répétant, les animaux des sous bois m’ont vivement interpellé afin que soit rediffusé ce qui suit et je nous laisse, cher lecteur, le soin d’en faire circuler la teneur dans nos propres réseaux d’alerte !

Un faon qui semble perdu, abandonné, en vérité, qu’on se le dise, ne l’est jamais !
Il ne faut donc surtout pas le RAMASSER !!
L’état d’abandon apparent n’est qu’une technique de survie !!!

EXPLICATIONS :

Dame chevreuil met au monde, entre début Mai et début Juin, 2 faons (Parfois 1, parfois 3).
Pendant les quinze premiers jours, chaque petit reste dans son « trou ». Prostrés, ils ne bougent pas, se laissent toucher, se laissent porter, semblent inertes et si leur respiration est haletante, c’est tout simplement du à un phénomène dangereux : notre ignorance, notre présence !
Un « Petit-frère », une « Petite-sœur », se cachent le plus souvent à moins de 50 m du rejeton trouvé. La maman, à moins de 200 m, revient six à dix fois dans la journée pour allaiter son petit monde. Bref, nos Bambis, malgré les apparences, ne sont pas seuls.
Bien sur tu n’as pas entendu la maman se planquer à ton approche !
C’est normal : tu n’as pas ses grandes oreilles !
Madame Chevreuil (que l’on appelle chevrette) a bon ouïe, bon « blair » !
Depuis un bon moment, un violent coup de sabot au sol et un petit bellement particulier a informé la marmaille d’une approche. Aussi invisibles qu’une tribu d’indiens kawahira dans la jungle amazonienne, la maman surveille l’intrus, les « bambis » écoutent, chacun se montrant attentif au moindre mouvement suspect.
Si l’humain était un prédateur-mangeur, Madame Chevreuil aboierait sans doute et détalerait afin d’aller semer ailleurs le gêneur, de nombreux animaux agissent ainsi… L’humain le plus souvent n’est pas un chasseur-tueur, juste un intrus maladroit.
Les deux bambins aussi figés que les statues de cire du musée Grévin font le
« mort », Madame Chevreuil, elle, ne bouge plus. Dans presque 100% des cas, le promeneur passera son chemin sans rien remarquer.
Pour se fondre dans la nature, les faons ont reçu à leur naissance le nec plus ultra en matière de pyjama-camouflage : le fameux gilet brun sombre moucheté de points blanc-crème qu’ils porteront jusqu’à la fin de l’été. Pendant les deux premières semaines de leur existence, les faons n’émettent quasiment aucune odeur.
Le bon Dieu a bien fait les choses : cette invisibilité olfactive leur donne une bonne chance d’échapper aux chasses de Papa et Maman Renard qui ont eux aussi des petits à nourrir !
A moins d’ 1 mètre, même les « Mirza », « Rambo » et autre « Médor » ne saurait les renifler !

COMMENT ÊTRE UN SAUVETEUR RESPONSABLE ET EFFICACE ?

  • Regardez et partez le plus discrètement possible sans le toucher afin de ne laisser sur lui votre propre odeur, elle trahirait sa présence.
  • Vous l’avez touché ? Laissez le tranquille, éloignez vous ! Contrairement aux idées reçues sa maman ne le rejettera pas. Elle le nettoiera minutieusement, plus tard, quand vous serez parti.
  • Vous l’avez ramené chez vous et venez de lire ce message ? Ramenez le faon où vous l’avez trouvé, vous pouvez encore sauver ce petit : sa maman l’attend. N’oubliez pas qu’elle porte dans son sein le lait qui, s’il n’est pas bu, peut engendrer une mammite (inflammation de la tétine pouvant parfois avoir des conséquences mortelles).
  • Enfin si vous avez le moindre doute malgré cette lecture, laissez le faon, localisez le, et prévenez l’association naturaliste la plus proche qui saura comment agir !

La création est un cadeau fragile
Soyez vous aussi un acteur de la saison 2015 : Parlez en autour de vous !

L'écho des terriers de Jojo le blaireau – Mars 2015

L'écho des terriers de Jojo le blaireau – Mars 2015

Bonjour à tous, nous sommes le 20 mars 2015 : c’est le printemps !

Depuis un peu plus de deux semaines, voici le temps des rires et des chants pour qui aime se soustraire aux mauvaises nouvelles qui alimentent la presse mondiale de notre pauvre vieille planète : Frère soleil nous invite a fredonner Charles Trenet.

Ça fait du bien et je chante pour ma part du soir au matin !

Bercée, depuis la dernière lune ronde, par la caresse des astres, la création végétale discrètement nous materne ce qui demain sera de bien nourris bourgeons. Les pousses d’orties, le vol des premiers citrons, les « poup » sonores du micro-alyte-accoucheur – le seul crapaud qu’aime pas l’eau ! – l’ont annoncé clairement : c’est le retour mes amis du fameux : « Mars ! Et ça repart !!! »

Une énergie fabuleuse a foré silencieusement les sols de nos sous bois et forêts bravant les lois naturelles de la gravité terrestre. Pascal armé d’une chignole, d’une mèche de 8 millimètre, d’un embout alimentaire de même diamètre, d’une bouteille exempte de bios-phénol A, en bon amateur du bon, du beau, du bio, du fait, s’en est allé d’un pas alerte prélever l’élixir merveilleux que le bon Dieu chaque année donne bienfaisant sans compter : la sève du bouleau ! (ne pas confondre avec le jus de bouleau vendu à longueur d’année qui est une décoction de feuilles améliorée…)

Courte présentation de l’arbre :

Essence acclimatée à l’hémisphère nord, ce joyau argenté vénéré par les amérindiens, les peuplades celtes, scandinaves et slaves, se déclinent au travers du monde par plus de 40 cultivars. Le plus petit, le « betula alba nana » boréal, ne mesure que quelques dizaines de centimètres, le plus grand, le bouleau jaune américain, le préféré des indiens, tape, lui, dans les 30 mètres.

Le moins svelte est un original au vu du port plutôt « taillefine » de ses semblables, l’« himalayen » s’étend, aussi large que haut.

Chez nous, le bouleau ne vit guère plus longtemps qu’un homme (100 ans).

C’est un arbre « tzigane », un nomade. Les graines qui enfantent sa descendance, parachutées par les vents, s’essaiment ici et là, peuplant les espaces pauvres, esseulés, dégagés. Deux espèces fréquentent communément nos vallons : le bouleau verruqueux, (blanc, crevassé, noir à sa base, c’est le plus répandu), et le bouleau pubescent (habitant des marais, zones humides et tourbières).

Le bouleau figure sur la liste des arbres préférés des oiseaux insectivores. Adulte, c’est un superbe HLM à « bestioles ». Les multiples fentes verticales et exfoliations horizontales qui lui parcourent le tronc abritent généreusement chenilles et larves de toutes sortes. Pour vous le faire bref, les uns y dorment et d’autres y mangent ceux qui y dorment !!! Le bouleau blanc est une sorte d’auberge rouge sylvicole !

Les grands refuges « nature », voués à la protection animale, réserveront au bouleau un petit emplacement ensoleillé aux côtés du sorbier. Conçu pour redonner aux sols appauvris un humus riche et fertile, sa présence sera une bénédiction pour les essences plus gourmandes appelées à lui succéder. Le jardinier du lieu, louant le bon Dieu pour cette manne bienvenue, incorporera à son compost en automne prochain quelques brassées de feuilles.

Outre sa sève et ses feuilles, la boulaie, boulinière, bétulaie a de tout temps fourni aux hommes un bois précieux. Utilisé tour à tour pour la fabrication de farines alimentaires, de raquettes, de lunettes, de bobines à fil, de sabots, de filets et d’assiettes, de cordes, de corbeilles, de revêtements de toitures, de pâte à mâcher ou de pâte à papier, le bouleau fut bois de chauffe pour de nombreux boulangers.

Dans les jardins LPO – le vordermeyersbuhl n’échappe pas à la règle – cet arbre est couramment utilisé pour faire les bûches à graisse, mésanges et pics en raffolent.

L’écorce octroie un goudron dont on badigeonnait autrefois, pour éviter d’agaçants grincements, les roues des chariots. L’industrie alimentaire en extrait un sucre bien connu des diabétiques et diététiciens en herbe, le xylithol.

Voilà brièvement pour l’arbre, passons à la sève.

Comment Jojo choisit il son arbre pour ponctionner la sève ?

Jojo jette son dévolu sur un arbre bien branchu (plus il y a de bourgeons à ouvrir, plus il y aura de sève à monter). L’arbre n’est ni trop jeune ni trop vieux (30 à 80 ans – Diamètre minimum 30 cm). Les arbres isolés seront préférés aux arbres trop serrés. La qualité nutritive de la sève dépendra des richesses présentes dans le sol… L’arbre percé cette année ne sera pas revisité avant 4 ou 5 ans.

Quand ponctionner la sève ?

L’ortie qui pousse, le papillon citron qui vole, l’alyte qui chante le champs des amours des anoures sont d’excellents indicateurs du « bon moment ».

Après la lune de mars et le dégel, les grains d’amidons stockés dans les cellules du bouleau vont peu à peu se dissoudre et être assimilés. Les cellules de nouveau vides, par un mécanisme d’osmose et de pressurisation, vont se gorger de sève. Les radicelles de leurs côtés vont aspirer au sein des racines les nutriments nécessaires au débourrement des bourgeons. L’arbre jusqu’à l’ouverture des feuilles nous laissera le « perfuser » d’un peu de son « sang ».

Comment percer le bouleau (et refermer le trou créé) ?

Je perce sur le flanc le moins exposé à la pluie et aux vents à 0,50 cm du sol, un trou de 3 à 5 cm de profondeur selon l’arbre (diamètre du trou : 0,8 cm). Je me contente de quelques litres, puis pour ne pas épuiser l’arbre, change de « donneur ». Sur la centaine de litres que l’arbre puise par jour il me donnera mon litre quotidien.

Certains spécimens aspireraient 500 lt et pourraient donner jusqu’à 10 lt/jour ! Parfois l’arbre ne donne rien du tout ! Après une nuit gélive il faut parfois « ramoner » le trou pour réamorcer l’écoulement ! En Russie certains exploitants scient une branche de 6 à 7 cm de diamètre et récupèrent à même le seau les pleurs de l’arbre. Ce procédé n’est bien sur point conseillé ! Pour refermer le trou, j’utilise une cheville de même bois que j’enfonce et badigeonne la plaie de goudron de Norvège voir d’argile. La récolte se fait entre la mi mars et la mi avril.

Comment éviter la fermentation naturelle de la sève ?

La sève se conserve quelques jours au frigo.

A partir de 5° commence la fermentation. L’eau se trouble, un dépôt blanc se dépose sur le culot de la bouteille, c’est normal. Cela ne dégrade que le côté gustatif, la sève fermentée peut être rebutante mais serait encore plus stimulante !

Il est possible de retarder voir même apparemment d’annuler cette fermentation… Ajouter quelques clous de girofles (conservation théorique 1 mois). On peut aussi filtrer l’eau de bouleau via une membrane 0,22 microns (conservation 3 semaines). On peut stocker sous vide (conservation 1 an). En ajoutant 10 cl d’alcool de fruit à 50° pour un litre de sève on empêcherait la fermentation. Congeler n’est pas un bon procédé pour qui veut profiter de tous les bienfaits de cette eau de jouvence !

Comment faire la cure ?

Pendant 3 semaines boire hors repas en trois fois un petit « 15 à 25cl » de sève pure. Il est préconisé de pousser à 5 semaines s’il s’ensuit des urines chaudes et abondantes, des selles exceptionnellement malodorantes !

Certains refont une cure en automne, d’autres alternent 3 semaines de cure, 10 jours de repos, 3 semaines de cures, 10 jours de repos… (C’est pas très 4 saisons !)

Personnellement, je dédouble mon petit verre et semble très bien m’en porter !

Rappel : pour bénéficier des oligoéléments, il faut garder un peu en bouche chaque gorgée d’eau.

Quels sont les bienfaits de cette cure ?

(Reprenons l’écho des terriers de mars l’année dernière…)

La sève de bouleau drainera hors de vos rates, reins, poumons, foie, les toxines qui encombrent. La sève de bouleau riche en minéraux, oligoéléments, acides aminés, sucres, antioxydants, vitamines A, E, D3, C, B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9, B12, K1 (…) permet à l’organisme d’évacuer toxines et déchets organiques, stabilise cholestérol et acide urique. Elle agirait en profondeur sur les troubles urinaires, elle est bénéfique pour la vésicule biliaire, la circulation sanguine, les problèmes de peau (eczéma, psoriasis, acné…). Elle éclaircit le teint, soulage certaines douleurs articulaires. On lui prêtent des valeurs amincissantes. Le silicium permet de lutter contre l’ostéoporose et contre les ravages de l’aluminium présente dans nos nutriments et qui selon des études britanniques serait responsable de la création de nombreux cancers…).

Le calcium et le phosphore interviendraient dans la solidité des os. Le potassium rééquilibrerait le rythme cardiaque. Le magnésium et le lithium permettraient d’améliorer l’humeur (états dépressifs). La vitamine C et le sélénium contreraient les méfaits du stress. La sève libère dans les intestins un antalgique anti-­inflammatoire et diurétique. (J’ai lu sur une publicité que la sève élimine les calculs ! Ne nous emballons pas, j’ai lu aussi qu’un certain Docteur Tétau prônait une cure pour ce faire de 300 jours – il y parlait d’ailleurs de réduire non de détruire !-).

Mot de la fin : n’oubliez pas que le bouleau est avant tout conçu pour régénérer les sols, prélevez avec respect et boycottez les faiseurs d’argent qui profitant de l’aubaine, en bons spolieurs, pillent nos sous bois pour s’en foutre pleins les poches, s’arrondir leurs fins de mois !

Allez je me lâche, l’utopie est thérapeute : puisse demain être un monde meilleur !

Imagine mon bon lecteur, l’humain valide (ou plus jeune) irait percer pour son voisin invalide (ou plus vieux) le bouleau de son jardin sans qu’il ne soit question d’argent ! La seule monnaie en cours serait l’amitié gratuite, et sans attente, que chacun se porterait l’un à l’autre !!! Un monde sans politique, géré non par la concupiscence mais par la sagesse ! L’on y savourerait enfin l’égalité, la fraternité et la paix ! Il n’y aurait plus besoin de gagner des sous, ils ne serviraient plus ! Plus de banquiers, ni d’hommes de guerres, plus d’industriels, ni d’hommes d’affaires, plus d’armateurs, ni militaires… Nul ne serait plus occupé à médire, convoiter, fomenter ou ourdir… Chacun se sentirait responsable de son semblable. La création entière vivrait sans peur du lendemain, ni du voisin !… Plus de télés, plus de portable, ni voleurs, ni serrures, ni alarmes. Plus de voitures, ni d’avions : chacun resterait chez soi ! Pourquoi aller ailleurs ? Un monde apaisé, dépollutionné, évangélique, bref joyeux !

Un monde bon, un monde charmant, un monde aimable, un monde aimant où chacun mettrait au service de son prochain son savoir faire, ses dons, ses talents !…

Aie ! Aie ! Aie !… Aurais je forcé sur mon eau de bouleau quotidienne ?

Allez, vous reprendrez bien encore un pt’it verre de sève pour la route !!!

A bientôt pour un autre écho !

Du FIN fond de la vallée de Munster votre ami Jojo !

L'écho des terriers de Jojo le blaireau – Mars 2015

L'écho des terriers de Jojo le blaireau – Mars 2015

chers lecteurs,

j’ai bien peur de m’être laissé un tantinet emporté lors de mon précédent envoi en faisant de l’hermine une tueuse de volaille ! A la date de ce jour, nul ne s’en étant ému, je le clame fort, à la manière du poète Jean Cocteau, grand ami des chats, l’erreur était intentionnelle !

« L’hermine, Dracula des poulaillers ? Vilenie, ineptie, pur ragot !!! »

C’est parti ! Je démarre cet écho au galop !

Certes l’hermine tout comme la belette, le putois et la martre partagent très certainement la même excitation face à un nid de proies terrorisées mais en ce qui concerne les carnages qui décimeraient dit on des poulaillers entiers, n’accusons pas trop vite mes quatre cousins, cousines : ils n’y sont généralement pour rien !

Ces brigandages, rares, je le souligne au passage, fruit, la plupart du temps, de la négligence de l’éleveur qui aura omis de fermer une porte ou colmater un trou, ne seraient en effet point l’œuvre, n’en doutons pas, de ceux là.

Cette confusion commence donc par une énigme digne d’un « cluedo » version LPO :

Mais qui a cassé les têtes des poules de Mme Pervenche ?

Allons, réfléchissons, comptons, recensons… Oublions le fringuant colonel Moutarde, la troublante Melle Rose et ce bon gros placide docteur Olive ! L’assassin était armé, non d’un chandelier, d’une crosse de revolver ou d’une clef à molette mais bel et bien d’une mâchoire puissante de mustélidé !!!

Si ce n’est ni la martre, ni la belette, ni l’hermine, ni Jojo, qui nous reste t’il ? Le putois ?!

Suivant l’éclat sherlockholmesque de mon encre qui de sa loupe nous emmène vers l’ombre furtive longiforme qui un peu plus loin, là bas, jamais bien loin de l’habitat humain, s’effile, se faufile, se profile, se défile, permettez moi de vous enluminer l’artiste :

Pleins phares sur la « martre citadine », ma frangine, Dame Fouine !

C’était élémentaire mon cher Watson !

A ma droite, 1,3 kg pour les dames ! A ma gauche, 2kg2 pour les messieurs !

Nous sommes loin des 60 gr de la belette et des 300 gr de papa hermine !

1er point, concentrons nous, comment distinguer une bonne fois pour toute la martre de la fouine ?!

Elles se ressemblent tant qu’il n’existe qu’un seul terme en alsacien pour désigner les deux et monsieur Linné lui même, célébrissime naturaliste, ne les différenciait point !

La fouine porte une bavette blanche divisée le plus souvent en deux sur le haut des pattes avant.

La martre à une bavette plus jaunâtre, elle s’arrondit voir s’achève triangulairement sur le torse.

La fouine à un nez couleur chair, la martre à une truffe couleur « chien ».

Le pelage de la fouine est brun grisâtre, celui de la martre vire vers le noir.

Les oreilles de la martre bordées d’un liseré clair sont un peu plus grandes que celles de la fouine.

Les callosités plantaires chez la fouine sont presque nues, elles sont plus poilues chez la martre.

Enfin, et surtout, la martre habite essentiellement en forêt, la fouine bien que parfaitement adaptée pour la vie sauvage sylvicole voir montagnarde est nettement plus anthropophile : elle apprécie la compagnie de l’homme qui lui procure, le plus souvent sans le savoir, le gîte et le couvert !

D’octobre à mai la fouine sera discrète. Elle passerait rarement, s’accordent mes sources suisses et wallonnes, plus de deux jours au même endroit et utiliserait sur un territoire plutôt spacieux une bonne dizaine de niches. Nous en avons repéré trois  au refuge du meyersbuhl : remise à foin, cabanon non utilisé et sous pente de l’ancienne soue à cochon. Tout juste peut on deviner son passage au vu des marqueurs territoriaux qu’elle laisse en évidence pour qui veut bien chercher : de petites crottes torsadées, crossées tel le bâton d’un évêque.

De mai à août, c’est une toute autre paire de manche ! Entre le rut, les mises bas, les premiers pas des petits, les cavalcades, les bousculades, les empoignades, pour qui vit avec la fouine à ses côtés l’animation nocturne est garantie ! La cohabitation est d’ailleurs chaudement recommandée pour les insomniaques qui la nuit au lit s’ennuient !

Le spectacle n’est accessibles que pour quelques privilégiés, la fouine n’étant guère invasive.

Cette bonne mère règne en moyenne sur l’équivalent surfacique de 40 stades de football, tantôt beaucoup plus, tantôt beaucoup moins, c’est selon l’abondance de ce que l’on y trouve à se mettre sous le croc. Les territoires d’individus de même sexe ne se superposant pas, votre maison, votre grenier, votre cabanon de jardin, seront l’exclusivité d’un ou deux individus pendant plus de la moitié de l’année, comme l’hermine, le domaine d’un mâle englobant les surfaces d’une ou plusieurs femelles…

Le Groupement d’Étude et de Protection des Mammifères d’Alsace comptabilise 1 individu au km2.

Une étude luxembourgeoise quand à elle révélerait qu’en milieu urbain l’on compterait 2 fouines par tranche de 1000 habitants soit, je le rajoute pour tous les automobilistes qui craignent de se faire dévorer quelques câbles, 1 fouine pour plusieurs centaines de voitures.

Ça vous est arrivé ? Ne hurlez pas trop vite comme le font certains : «  mais qu’ai je fais au bon Dieu pour mériter cela !… ». Il n’est point, lui, le concepteur de la durite au maïs !

Seul un génie humain pouvait inventer cela !

Les véhicules endommagés seraient plutôt du type « nomade » précisent mes feuillets, ils « dormiraient » hors garage et seraient estimés à 1%  seulement ! C’est peu… Il y a beaucoup plus de risques, croyez moi, de se faire vandaliser twingo, punto et polo, par un vandale à deux pattes que par un jeune mustélidé qui mâchonne pour goûter tout ce qui passe à sa portée !

La plupart du temps, en vérité, la fouine se contentera de pisser sur vos pneus histoire de masquer les effluves publicitaires d’un concurrent éventuel !

Nous sommes début mars, les effectifs de fouines sur vos possessions foncières vont doubler, tripler   voir peut être quadrupler, l’accouplement qui a eu lieu en juillet et août dernier va en effet porter ses fruits, les ovules vont s’implanter dans l’utérus et commencer leur développement embryonnaire. Deux à trois petits naîtront d’ici à peine un mois.

Nous attendons au meyersbuhl l’heureux événement des naissances avec impatience ! La mise bas à lieu le plus souvent entre deux palettes, sous le foin d’Ophélie, notre douairière jersiaise, qui vient de souffler sur ses 17 bougies !

Les piles de bois environnantes font d’excellentes aires de jeux et c’est très amusant d’entendre nos galopins se poursuivre. Ces petits fouineurs sont plutôt tapageurs ! Ça court, ça joue, ça glousse et ça pousse de rigolos trémolos ! Quand entre deux rondins la tête de maman Fouine, toute excitée, émerge et nous décèle, un seul sifflement strident suffit à stopper le chahut de la marmaille :

– « Chut, garnements ! Le silence, sachez le, seul, est gage de notre invisibilité ! »

Point très important si vous voulez réussir, sur votre propriété, votre colocation : n’oubliez surtout pas de mettre à la disposition de notre amie, à l’écart du domicile familial, quelques abris tranquilles voués à la néo-natalité. Si par malheur, oublieux que vous êtes, vous avez laissé sous votre toit notre maman fouine accoucher… oups ! A moins que vous n’ayez le sens olfactif d’une bébé chouette effraie habituée dès le plus jeune âge au matelas de fientes superposées la cohabitation va bientôt vous imposer une contrainte je le crains non souhaitée !

La fouine a la mauvaise habitude d’épandre dès la fin mai autour de son logis un arôme indélicat, un parfum nauséabond. Disons le tout de go, ça va bientôt sentir chez vous le cadavre qui fermente, la charogne qui se meut agitée par la masse grouillante d’asticots affamés !

Explication !

Les jeunes nés mi mars début avril vont en très peu de temps passer du lait maternel à un solide plus carné : souris, mulots, rats, oiseaux ramenés à domicile…

Le fait est que la fouine n’est point fée du logis. Inutile de l’inviter à débarrasser la table, faire la vaisselle, passer le coup de balais, épousseter, dépoussiérer, javeliser. Parlez lui, ménage, St Marc, O Cédar, M. Propre, elle vous répondra : « Je sais pas ! Connaît pas ! Comprend pas tout ça ! »

Je compatis. J’ai moi même  actuellement l’un de mes terriers secondaires occupé par un locataire peu soigneux : Émile Goupil ! Ces deux là, s’ils poétisaient ensemble, ferait rimer cuisine avec latrines. Le fruit de leur digestion n’est généralement éloigné que de quelques décimètres des restes de leurs repas. En matière de compostage et de TLB, ce sont des ignares ! Ah ils ne l’ont pas volés leur étiquette de « puants » !

(TLB = toilettes à litières bio-maîtrisée, si ça ne vous évoque rien rendez vous au prochain écho !)

Bon, je vous rassure, cette situation olfactive catastrophique ne va, en ce qui vous concerne, point durer ! Primo, en été, le régime alimentaire des martes foinas est en partie composé de fruits et de baies, secundo, en septembre la progéniture de maman fouine sera envoyée dans le vaste monde à la découverte de nouveaux horizons selon un principe digne d’un marin breton : les voyages forment la jeunesse ! Chacun devra conquérir son lot de terres et ce ne sera pas une mince affaire…

Avant de vous servir la louche finale qui vous amènera vers la fin de cette missive, je souhaiterais vous lire ce qui suit, j’en ai fais lecture aux habitants des forêts et sous bois, cela les a ravi.

« En forêt et en milieu rural la fouine agit comme élément intégral de l’écosystème. En tant que consommateur de souris et de rats, on peut, sans hésitation, la considérer comme espèce bénéfique pour l’agriculture. Ceci est une des raisons pour lesquelles la fouine n’est plus chassable

Considérant la destruction des habitats naturels et les efforts du Ministère de l’Environnement d’enrayer cette tendance et de mettre fin aux extinctions d’espèces, on devrait saluer le fait qu’un animal aussi sympathique que la fouine constitue toujours un élément intégral de notre environnement… »

C’était en 2007, déclaration d’un ministre européen qui paraissait écologiquement à la hauteur !

Ce n’était bien malheureusement pas un français, nos énarques bons enfants y prônent une écologie boursière plutôt tendance, semblerait il, « Bayer-Monsanto » !

Ce n’est pas Dupont de Nemours, deuxième marche du podium sur le marché mondial du panneau solaire, qui nous dira le contraire !!!

Du FIN fond de la vallée de Munster,