Sauvez un arbre…Mangez un Castor


Alors que notre biodiversité se meurt doucement, que les causes de sa régression sont pourtant identifiées, l’Etat vient d’inventer le nouvel outil de protection : la régulation des prédateurs ! En effet, le Préfet du Bas-Rhin vient de prendre un arrêté qui prescrit « l’organisation de chasses particulières de destruction par des tirs de nuit de l’espèce renard dans les zones de forte densité du grand hamster d’Alsace » ( AP_tir_de_nuit_renard). En voilà une grande idée.

Le Renard ce mal aimé qui de tout temps s’est vu empoisonné, gazé, et qui est toujours poursuivi, traqué, abattu, piégé,… le voilà ce nuisible, cause de la disparition de notre chère biodiversité. Haro sur le Renard et le monde ira mieux…

Mais qui a pu imaginer une idée aussi folle. Sans doute pas celui qui a lu les très nombreuses études scientifiques sur les relations proies-prédateurs, sans doute pas celui qui possède une once de réflexion sur les relations entre l’homme et la nature. Qui sommes nous et sur quels fondements nous basons ce dictat qui veut qu’un Hamster soit plus important qu’un Renard ? Par quel processus mental faut il passer pour faire abstraction des modifications que nous avons apportées à nos paysages et à notre nature (pour plus de compétitivité et plus de croissance…), pour oublier les profonds déséquilibres que nous avons créés, pour arriver à penser qu’en supprimant du Renard nous pourrons sauver un Hamster…

Les esprits chagrins nous rétorquerons que le Renard n’est pas menacé contrairement au Hamster. C’est une réalité. Et alors ? Cela nous autorise à avoir un droit de vie et de mort sur cette espèce pour sauver le rongeur ? Ne sommes nous pas plutôt, dans l’agitation ambiante, dans un processus de sauvegarde de l’Etat français face à la Commission Européenne ?

Toutes ces actions cachent mal le coeur du problème : comment continuer et développer toujours plus d’aménagements, toujours plus de routes, toujours plus de monocultures dans un contexte où des engagements européens nous intiment l’ordre de préserver une part de nature. Pour le Préfet du Bas-Rhin, le Renard ne fait pas partie de cette nature…

S’appuyant sur un arrêté du « 19 pluviôse an V concernant la destruction des nuisibles » on voit comme cette notion de nuisible et de « nécessité » de destruction est adossée aux dernières connaissances sur les relations prédateurs-proies. Il est grand temps que cesse cette mascarade qui veut qu’une espèce proie disparaisse du fait de son prédateur. Si le dernier Hamster français disparaît sous la dent d’un Renard ce sera notre faute collective et non pas celle du Renard… Ecrire de telles lignes en 2013 à l’aube des débats qui mèneront à une loi cadre sur la Biodiversité voulue par le gouvernement ne laisse rien présager de très bon pour notre faune. Amis « nuisibles » disparaissez vite pour obtenir un statut d’espèce « en danger » c’est votre seule chance de survie actuellement.

Comble de l’absurdité, cet arrêté concerne plus d’une cinquantaine de communes or, le Grand Hamster n’est plus présent que sur une petite vingtaine de communes. Que font les communes de Boersch, Wolfisheim, Eckbolsheim, Marckolsheim, Illkirch-Graffenstaden,… dans cette liste ? Sans doute qu’il y a derrière tout cela une vision « proactive ».

Nous ne pouvons qu’inviter toutes les personnes qui ont fomenté un tel aveu d’échec des politiques successives de conservation du Grand Hamster depuis bientôt 20 ans à relire (ou lire tout simplement…) Robert Hainard. Ce naturaliste, artiste peintre, sculpteur, a passé toute sa vie à étudier la faune et la flore et les mammifères en particulier, nous lui devons le retour du Castor en Suisse, nous lui devons parmi les plus beaux textes sur les mammifères et il écrivait  « Si le lapin s’ébat “parmi le thym et la rosée” et non dans un pays tout râpé et couvert de crottes, c’est au renard qu’il le doit« . Il nous a quitté il y a bientôt 15 ans et ce soir il doit regarder cette agitation avec un oeil désabusé…et oui Robert ils n’ont rien compris de tout cela…

Plan apicole durable : peut mieux faire …

Un des principaux syndicats d’apiculteurs (l’UNAF) dénonce le plan apicole du ministre de l’Agriculture qui prévoit de débloquer 40 millions d’euros sur 3 ans pour « structurer une filière apicole durable » d’ici 2015 mais ne prévoit pas l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes sur le marché français (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxam) pointés par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) alors que ces pesticides sont responsables « pour une part prépondérante de l’hécatombe depuis 1995 de plus de 300.000 colonies par an » dans l’Hexagone.
Le syndicat  souligne par ailleurs, que depuis 2008, l’Italie a déjà interdit toutes les molécules insecticides néonicotinoïdes pour les maïs et « depuis cinq ans, on n’observe aucune différence de rendement des cultures  » et « on constate un recul des intoxications des abeilles et une réduction de moitié des mortalités d’hiver (de 37,5% à 15%) ».
« Tant que se poursuivra l’hécatombe des abeilles en France par le fait d’une agrochimie que l’autorité publique ne limite qu’à regret, installer durablement des centaines de jeunes apiculteurs chaque année apparaît comme une fausse promesse. Dès lors, votre plan serait mort-né », a prévenu l’Unaf, dans la lettre ouverte envoyée ce mardi à Stéphane Le Foll.
Source : article paru dans Actu Environnement, le 12 février 2013. Lire l’article
 

Reportage France3 sur la Croisière Oiseaux 2013

Une croisière ornithologique sur le Rhin.

Embarquement immédiat pour une croisière un peu particulière, une croisière ornithologique organisée ce dimanche par Alsace Nature, en partenariat avec la Ligue de Protection des Oiseaux.
200 amateurs étaient au rendez-vous. L’occasion d’observer les oiseaux migrateurs qui viennent passer l’hiver sur le cours du Rhin franco-allemand. Enfin encore faut-il être bien équipé… Et pas seulement en vêtements chauds !

> Voir la vidéo France3 <

UPM : une unité de production de biocarburants sur le site de Stracel à Strasbourg

Le projet de création d’une unité de production de biocarburants  sur le site de Stracel à Strasbourg a pour enjeu notamment de  « favoriser la filière bois » jolie formule pour dire industrialiser l’exploitation forestière…
Ce projet (qu’on labelisera sans doute Développement Durable) est une hérésie qui, sous couvert d’emploi (80 emplois annoncés), va engloutir non seulement des millions d’€ au profit d’actionnaire et réduire nos forêts à des champs d’arbres. Cela interdira tout autre projet d’utilisation du bois pour des projets locaux… Arrêtons le massacre !
Voir le reportage de France 3 Alsace
 

Grand Hamster – Sept associations font des propositions

Suite à la conférence de presse tenue le 11 décembre par Alsace Nature et les associations alsaciennes concernées par le Grand Hamster, les DNA ont publié l’article suivant :
« Sept associations de protection de la nature (*) ont décidé d’unir leurs forces de proposition pour définir une stratégie globale de protection du hamster.
L E CONSTAT : en 1993 il n’y avait plus guère que 150 communes en Alsace qui abritaient encore des grands hamsters. L’animal était déjà en voie de disparition et décrochait le peu enviable statut d’animal protégé. Aujourd’hui, ces communes se limitent à 18, pour l’essentiel à l’ouest de Strasbourg, dont 9 comptabilisent moins de cinq terriers sur leur territoire… En tout et pour tout, les hamsters communs ne seraient plus que 309 à vivre à l’état sauvage.
LES CAUSES : l’agriculture intensive et plus particulièrement la maïsiculture, ainsi que l’étalement urbain qui privent le hamster de son habitat naturel (champs de céréales d’hiver ou luzerne sur sol loessique).
LES RESPONSABILITÉS selon les associations de protection de la nature : « L’État, qui a trop tardé à prendre la mesure des enjeux et qui n’a pas su travailler en bonne intelligence avec les acteurs locaux, les collectivités territoriales qui continuent d’aménager et le monde agricole qui, malgré des efforts qu’il faut bien reconnaître, persiste dans des pratiques intensives destructrices de biodiversité », détaille Maurice Wintz, président d’Alsace Nature.
[…] (*) Alsace Nature, GEPMA (groupe d’étude et de protection des mammifères d’Alsace), Sauvegarde Faune Sauvage, CERPEA (centre d’études et de recherches pour la protection de l’environnement en Alsace), Association Nature Ried, APELE (association pour la protection de l’environnement de Lingolsheim et environs) et SOS Grand hamster d’Alsace. »

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