Fronde contre les associations… Alsace Nature réagit.

Suite aux motions prises notamment par les communautés de commune d’Alsace-Bossue du canton de la Petite-Pierre et du canton de Rosheim, demandant l’arrêt des subventions aux associations qui intentent des recours contre des collectivités, Alsace Nature a convié la presse à une conférence le Vendredi 28 septembre 2012.
Ces motions visaient en particulier la subvention accordée à Alsace Nature par le conseil général du Bas-Rhin, subvention qui fait l’objet d’une demande de renouvellement.
 La crise financière et économique met les élus locaux sous pression et les incite à privilégier les projets de développement.  Dans ce contexte, les aspects environnementaux sont perçus comme autant de contraintes.
La situation des écosystèmes de la région est très délicate ; les projets d’aménagement s’attaquent la plupart du temps à des milieux déjà très fragilisés ou devenus rares (et donc souvent concernés par une procédure de protection). De ce fait, les situations sont très crispées du fait de la superposition d’enjeux forts et divergents.
 
Pourquoi des subventions aux associations et comment sont-elles utilisées ?
Les actions menées par les associations de type Alsace Nature dépassent largement l’activité classique d’une association, notamment du fait que nous sommes sollicités par les collectivités et l’Etat à participer, au nom de la participation et de la concertation, à de multiples commissions administratives (environ 400 différentes dans la région Alsace).  Cette activité, à travers laquelle nous portons un point de vue désintéressé, mais motivé par la préservation de l’environnement,
relève de l’intérêt général et fait que nous sommes reconnus de mission d’utilité publique depuis 1994. Mais cette activité nécessite également une grande technicité et un investissement temporel conséquent.  Une bonne partie des subventions perçues par Alsace Nature est justifiée par ce rôle de participation au débat démocratique, et cela nous semble parfaitement légitime.
Concrètement, et au-delà de cette participation institutionnelle, les subventions sont mobilisées pour des actions de sensibilisation du public, des réflexions inter associatives débouchant sur des propositions d’aide à la décision, dont le but est finalement d’améliorer la pertinence collective des options d’aménagement.
La subvention visée serait d’environ 30 000 € annuels, ce qui représente environ  0,003 % (sic) du budget du Département (env. 1 milliard d’€) et 5 % du budget annuel d’Alsace Nature.
 
Les problèmes que posent ces délibérations
Tout d’abord, les recours  ne représentent qu’une faible part de l’action d’Alsace Nature.
Alsace Nature gère en moyenne une quarantaine de contentieux, à mettre en rapport avec les 900 communes alsaciennes et les projets afférents encore plus nombreux !
La plupart des contentieux engagés résultent d’une difficulté de dialogue avec les promoteurs des projets ou d’une information tardive.
L’une des fonctions essentielles du contentieux est le contrôle de légalité ; Alsace Nature ne fait rien d’autre que de demander au juge de vérifier la légalité de tel ou tel acte, et ne fait évidemment jamais la justice par elle-même.  C’est un élément fondamental du système démocratique, avec l’existence de contre-pouvoirs tels que ceux représentés par les associations.
Alsace Nature considère que les délibérations prises par ces collectivités remettent ces droits fondamentaux en question.
 
Pour télécharger les articles de presse sur les motions prises par les communautés de communes :http://ftp.alsacenature.org/ssi/Fronde%20contre%20les%20associations%20environnementalistes.pdf
 
 

Nouvelle polémique sur le Grand Hamster

Face à la menace de sanctions par l’Europe pour manquement à l’obligation de protection d’une espèce menacée, deux arrêtés ministériels prévoient le gel de 9000 hectares de terres, ce qui suscitent de nombreuses réactions de la part des élus.
Maurice Wintz, président d’Alsace Nature, a été interrogé par France 3 à ce sujet.
Pour  voir la vidéo de France 3, cliquez  ICI
 
 

10 septembre 2012 : le collectif Destocamine a organisé une manifestation

Il s’agissait pour les associations de rappeler l’anniversaire de l’incendie qui, il y a 10 ans (le 10 sept. 2002), a mis fin à l’activité de Stocamine.
Le collectif s’est réuni ce lundi 10 septembre à 7 heures du matin devant l’entreprise Stocamine à Wittelsheim  pour dénoncer :
–       10 ans d’inactivité et de tergiversations qui auront coûté plus de 55 millions d’euros aux contribuables !
–       10 ans de menace grandissante sur l’eau du robinet par les 44 000 t de déchets hautement toxiques sous nos pieds !
Les citoyens présents ont également voulu montrer qu’ils restaient déterminés et mobilisés pour faire avancer ce dossier.
Il est urgent d’agir !
Pour en savoir plus : www.destocamine.fr

Création d’une mare par des bénévoles à Sainte-Croix-aux-mines

Création d’une mare par des bénévoles à Sainte-Croix-aux-mines

Trois associations se sont retrouvées dimanche dans le parc de la villa Burrus afin d’y aménager une mare : « Un Jardin Passionnément », BUFO et le groupe local d’Alsace Nature.
Cette mare a été creusée à côté du potager. Après un creusement à la pelleteuse, une vingtaine de bénévoles ont ensuite pris pelles et pioches pour mettre en forme les pentes de la mare, qui se couvriront progressivement de la végétation propre aux milieux humides.
Le lieu aura vocation à devenir une mare pédagogique ; quand on pourra  y observer plantes, grenouilles, crapauds, salamandres et tritons,  libellules et autres insectes aquatiques étonnants comme le dytique, les gyrins etc …

Une victoire pour Alsace Nature : un pollueur récidiviste condamné à des indemnités record.


Le Tribunal Correctionnel de Saverne s’est prononcé sur les intérêts civils dans deux jugements du 16 août 2012 suite à la condamnation qu’il avait prononcée en date du 26 novembre 2009. Il aura fallu attendre de nombreuses années, mais la condamnation est à la hauteur des attentes des parties civiles.
 
Rappel des faits : en septembre 2006, la société d’orfèvrerie MUNSCH-GULDEN a provoqué une grave pollution de la Moder (affluent du Rhin). La faune aquatique fut décimée sur 5 km et une mortalité piscicole constatée sur près de 17 km. Les analyses ont révélé la présence de cyanure, fluorure, nickel, argent, plomb et bore, substances extrêmement toxiques. La procédure lancée par l’inspection des installations classées aurait dû inciter le dirigeant de la société à plus de précautions, pourtant il récidivera en juillet 2007 avec une nouvelle pollution de la Moder.
 
Alsace Nature s’est constituée partie civile pour une condamnation exemplaire. Le jugement rendu par le Tribunal Correctionnel de Saverne est exemplaire en ce sens. Outre la condamnation de la société et son dirigeant, Alsace Nature a demandé réparation des préjudices environnemental et moral. Le Tribunal a suivi les préconisations de l’association en reprenant dans son intégralité ses demandes.
 
Ainsi, la société est condamnée à verser plus de 33000 € à l’association au titre des deux pollutions successives. Ces sommes conséquentes ont été calculées sur la base d’une règle simple : 50 centimes d’euros par mètre linéaire de cours d’eau pollué au titre du préjudice moral et pour le préjudice écologique l’association s’est appuyée sur les aides que l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse lui apportent pour mener des opérations de préservation et de l’amélioration de la ressource en eau. En effet, en négligeant l’évacuation de ses eaux de rinçage, le prévenu a mis à mal les efforts de nombreux partenaires pour une juste reconquête de la ressources en eau comme le veut la Directive Cadre sur l’Eau qui engage la France.
 
Ce jugement est une victoire collective de l’ensemble des personnes qui œuvrent pour une protection des eaux de surface et souterraines, de la biodiversité ou de la protection de nos rivières.
 
Cependant, comme il fallait s’y attendre, l’affaire ne s’arrête pas là, le jugement ayant été frappé d’appel, il faut désormais attendre que la Cour d’Appel de Colmar se prononce. Il est regrettable de constater que cette entreprise, récidiviste dans les faits, tente à tout prix d’échapper à ses responsabilités. En effet, le gérant avait fait appel des deux condamnations et la Cour d’Appel de Colmar a confirmé le jugement dans des arrêtés du 25 mars 2011, il a été en cassation où ses pourvois ont été rejetés le 24 janvier 2012, aujourd’hui, plutôt que d’apprendre de ses échecs passés, il tente uniquement de minorer les pénalités qui lui sont infligées. Alsace Nature défendra en cour d’appel cette condamnation exemplaire.