jeudi 6 Juil 2023 | GL Mossig, Groupes Locaux, Nature, Réseaux Thématiques
Le groupe local Mossig organisait le 24 juin 2023, une sortie pour découvrir les richesses naturelles qui sont menacées de destruction ou de perturbations par l’implantation, sur 7 ha, de la future Zone d’Activités de la communauté de communes Mossig Vignoble à Odratzheim. Il s’agit de zone humide, de prairies, vergers et de haies à préserver.
Une trentaine de participants, guidés par Dominique Bersuder et Benoît Rosin, ont ainsi emprunté la voie verte qui va d’Odratzheim à Westhoffen sur l’ancienne emprise du tram interurbain. Cette voie verte longe la ripisylve du ruisseau Kohbach et un milieu semi-ouvert de pré-vergers dont certains sont à l’abandon.
Ce fut l’occasion d’écouter et d’apercevoir quelques oiseaux caractéristiques de ces milieux: Bruant jaune, Fauvette à tête noire, Pie-grièche .. . ainsi qu’un écureuil.
Ont également été évoqués les enjeux de préservation des écosystèmes traversés (cf infos ci-dessous).
A l’issue de la balade, l’apéritif à l’ombre des haies a été apprécié.
ZA Odratzheim – Rencontre avec les élus de la Comcom et d’Odratzheim
Lors de cette rencontre, les représentants d’Alsace Nature ont insisté sur la nécessité de protéger un certain nombre de milieux naturels :
cliquer sur l’image pour agrandir :

- Pré-verger à préserver en raison de la directive Habitat pour préserver le gîte et le couvert
- d’oiseaux (34 espèces recensées telles que Bruant jaune, Tarier des prés, Verdier, Busard des roseaux, Milan noir, alouette des champs, …)
- de mammifères dont certains sur liste rouge (muscardin, écureuils roux, …),
- d’ amphibiens (crapauds vert, …)
- de reptiles (lézard des murailles, …)
- plusieurs insectes…
- Zone à préserver selon l’étude environnementale : 2,7 ha
Or, pour l’instant ce qui est retenu par la Comcom ne représente qu’1 ha constitué principalement de la zone humide et de haies en périphérie.
Le site n’est pas bien choisi pour une Zone d’activités car elle est particulièrement en pente ce qui nécessitera énormément de remblais et déblais.
A noter que les prés-vergers sont principalement situés dans la zone la plus pentue.
Alsace Nature comprends que la haie située le plus au nord soit plus difficile à préserver. C’est pourquoi une option intermédiaire serait possible et partiellement compensée par la plantation de haies en limite nord de la ZA. Surface naturelle qui serait ainsi préservée : 1,7ha
Nous avons proposé de faire passer la route en boucle vers le nord en mutualisant le chemin agricole et la desserte de la ZA, plutôt que de faire une boucle vers le sud qui impacte la zone des pré-vergers.
Cette rencontre a permis un temps d’écoute et d’échanges.
La situation peux encore évoluer dans le sens d’une meilleure préservation des réservoirs de biodiversité
Ont été évoqués un projet de trame verte auquel Alsace Nature serait associé et la possibilité de convention à long terme entre la Comcom et le Conservatoire des Espaces Naturels Alsace pour la restauration et l’entretien des prés-vergers abandonnés
Quelques points d’amélioration sont à noter toutefois :
- La surface naturelle préservée est notoirement insuffisante
- Les habitats d’espèces sur liste rouge, oiseaux et mammifères principalement, ne sont pas suffisamment pris en compte
- De la même manière, les avis de la MRAE ne sont pas suffisamment pris en compte
- Les besoins en surfaces et la liste des entreprises qui veulent s’implanter sur la ZA n’ont pas été communiqués.
Nous avions déjà interpellé officiellement les élus à l’occasion d’enquêtes publiques au sujet de révision du PLU d’Odratzheim et lors de l’enquête du SCOT Bruche-Mossig en 2021.
Cf courriers ci-dessous :
vendredi 16 Juin 2023 | Aménagement du territoire, GL Haute Bruche, Groupes Locaux, Nature, Réseaux Thématiques
« Du 8 juin au 23 juillet, participez à la concertation publique relative à la modernisation-reconversion à l’année du domaine nordique et pédestre du Champ du Feu. Découvrez tous les détails sur cette concertation ! »
- Pour la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) l’objectif de ce projet est de favoriser des activités adaptées de sport-nature à toutes les saisons et « permettre à tous les alsaciens d’avoir facilement accès à une montagne de proximité, pour se reconnecter à la nature et à ses bienfaits, dans le respect des lieux (reprendre racine) »
- Différents équipements sont prévus, dont l’aménagement d’un « pôle nordique » été – hiver, un champ de luge et divers aménagements d’accueil (parking, restauration, hébergement..)
Voir les infos sur cette consultation
Une réunion publique sera organisée le 19 juin 2023 à 19h00 au Chalet du Champ du Feu, route de la Serva à Belmont.
Des visites des sites à projets (Serva, Hochfeld, Bottelets, Myrtilles et Rothlach) seront organisées le samedi 8 juillet 2023, à 09h00 et à 14h00, toutes deux au départ du Chalet du Champ du Feu, route de la Serva à Belmont. Chacune des deux visites durera approximativement trois heures : réservations préalables obligatoires par courriel (concertation.champ-du-feu@alsace.eu)
Ce projet Alsace Nature va le scruter, analyser les conséquences pour les espaces naturels, la biodiversité et la tranquillité de la faune.
Nous vous invitons dès à présent à donner vos avis sur ce projet en direct : Concertation publique au Champ du Feu : je donne mon avis ! – Collectivité européenne d’Alsace | CeA
et auprès d’Alsace Nature pour alimenter le débat : contact : siegeregion@alsacenature.org
LIRE – L’AVIS D’ALSACE NATURE SUR CE PROJET
vendredi 16 Juin 2023 | Eau et zones humides, Réseaux Thématiques
Après une année 2022 particulièrement touchée par des périodes de sécheresse et de manque d’eau, 2023 s’annonce tout aussi difficile.
Après une consultation du public, les deux préfets des départementaux alsaciens viennent de signer le nouvel ARRETE, daté du 8 juin 2023, FIXANT LE CADRE POUR LA MISE EN ŒUVRE DES MESURES DE LIMITATION OU DE SUSPENSION des usages de l’eau, en remplacement de celui du 26 juillet 2012. Ce cadre de référence permettra aux préfets de fixer les mesures au niveau de chaque bassin versant.
Il définit notamment les zones d’alerte, les indicateurs des niveaux de l’eau dans les rivières permettant de qualifier les quatre niveaux de gravité : vigilance, alerte, alerte renforcée et crise.
A la lecture du document, et malgré quelques évolutions qui vont dans le bon sens (création d’une zone Ried centre Alsace et Rhin) , ALSACE NATURE dénonce l’absence de nouvelles mesures pour mieux anticiper les situations et les restrictions des usages de l’eau.
Alsace Nature regrette :
- L’absence d’uniformité entre les deux départements des mesures de restrictions concernant l’irrigation en milieu agricole, (horaires, quantité, contrôle ..)
- L’absence d’un cadre précis et quantitatif de l’irrigation dans la nouvelle zone alerte du Ried
Alsace Nature continuera à dénoncer lors des réunions des comités ressource en eau la non pertinence de ces mesures au regard de la situation sécheresse que vous vivons et de faire et faire valoir nos arguments et propositions….
Voir la contribution d’Alsace Nature à la consultation publique
Voir le texte de l’arrêté interdépartemental et ses annexes
Synthèse des contributions
jeudi 15 Juin 2023 | Forêt, Nature, Réseaux Thématiques
Alsace Nature vous proposera, à partir de juillet 2023, un cycle de sorties Nature sur le thème de la naturalité appliquée à la forêt.
Dans l’imaginaire collectif la forêt représente la nature. Or la notion de naturalité, récente dans le domaine de l’écologie, consiste à apprécier les écosystèmes forestiers en considérant la libre expression des dynamiques naturelles ainsi que l’ancienneté du milieu.
Ce cycle de sorties invite à porter un regard sur l’expression de la naturalité d’une forêt : la fonctionnalité naturelle du milieu, la complexité de son organisation et de son fonctionnement, l’importance de la temporalité dans le fonctionnement de cet écosystème. Aujourd’hui, quels milieux forestiers incarnent encore cette naturalité en Alsace et plus généralement dans le Rhin-Supérieur ?
Sur deux ans, ce cycle de sorties propose une découverte des milieux forestiers (Hautes-Vosges, forêt rhénane, Vosges du Nord, Palatinat) qui présentent une forte naturalité.
Pour débuter ce cycle, une première sortie invite à découvrir la naturalité des forêts des Hautes-Vosges et plus particulièrement des forêts sur éboulis. La sortie du samedi 1er juillet 2023 sera l’occasion de se familiariser aux différents critères de la naturalité en traversant la forêt du Kastelbergwald (proche du lac de l’Altenweiher).
Pour toutes INFORMATIONS et INSCRIPTIONS pour cette sortie : https://www.sortiesnature.org/evenement/show/606/
ATTENTION ! NOMBRE DE PLACES LIMITE !
La sortie sera annulée (mais reportée) en cas d’alerte météo vigilance orange.
vendredi 12 Mai 2023 | A la une, Aménagement du territoire, Communiqués de presse, GL Val de Villé, Nature, Transports
Dans une décision du 12 mai 2023, le Tribunal Administratif (TA) de Strasbourg annule, sans accorder de possibilité de régularisation, l’autorisation préfectorale sur les enjeux de biodiversité.
Dans le même mouvement, concernant les enjeux sur la ressource en eau – le tracé choisi l’ayant été sur des zones humides de plus en plus rares – il ordonne la réalisation d’études supplémentaires dans un délai de 8 mois pour démontrer le respect de l’équivalence fonctionnelle et l’absence de perte nette de biodiversité des mesures compensatoires des zones humides, l’État et la Collectivité Européenne d’Alsace (CEA) n’ayant pas été en mesure de démontrer en quatre années de procédure qu’ils respectaient la législation sur l’eau.
Au regard de la gravité des illégalités, le TA va au-delà des conclusions de la rapporteure public qui proposait de régulariser l’autorisation et de suspendre en attendant les travaux le temps que ces procédures soient conduites : les magistrats ont annulé intégralement l’autorisation stoppant net les travaux en cours.
Le signal fort envoyé par le TA dans ce dossier – comme il l’avait fait d’ailleurs sur le dossier du Grand Contournement Ouest de Strasbourg (GCO) – doit être entendu : il est temps de penser la nécessaire protection des ressources en eau et la protection de la biodiversité comme cruciales, bien au-delà des seuls objectifs de gestion des flux de marchandises par transport en camions.
Loin de crier victoire les associations de protection de la nature ne peuvent que faire le triste constat qu’il aura fallu attendre presque 4 ans et le terme de cette procédure pour que les enjeux, pourtant mis en avant par elles lors de l’ensemble des phases de consultation et les échanges écrits de la procédure administrative, soient enfin reconnus.
Dans le dossier du GCO, l’État emporte une victoire à la Pyrrhus uniquement liée au fait que l’autoroute était déjà construite au moment où il a statué. Pour la contournante de Châtenois, tout porte à croire que le même processus était en marche. Le TA vient de signifier fortement que la politique des terres brulées n’est plus envisageable.
Les citoyens, rassemblés au sein des associations de protection de la nature, appellent les collectivités et l’État à repenser la prise en compte des enjeux de biodiversité dans les dossiers de mobilités qu’ils portent.
Depuis trop longtemps des séquences Éviter-Réduire-Compenser (ERC) sont conduites avec légèreté pour aboutir à des pseudo mesures compensatoires qui justifient des projets bien trop destructeurs. L’absence d’équivalence fonctionnelle conduit à la terrible extinction du vivant que nous vivons et ne peut, si on souhaite préserver un monde viable, se poursuivre. Les mesures compensatoires doivent aujourd’hui non plus être considérées comme une fin en soi mais comme un aveu d’échec d’une séquence ERC insuffisante. Rappelons que la loi pour la reconquête de la biodiversité prévoit qu’un projet qui présenterait une importante quantité de mesures compensatoires est un projet qui n’est pas au bon endroit. C’est cet esprit qu’il convient de mettre en œuvre dorénavant.
Ainsi, les associations appellent les pouvoirs publics à repenser l’A4-Lorentzen, la contournante de Rothau, celle de Dettwiller, la liaison Altkirch-Mulhouse-Burnaupt, la sécurisation de la RD31bis (qui passe en cœur de réserve naturelle nationale), et bien d’autres encore.
Les associations ne sont nullement dans une posture dogmatique qui voudrait qu’aucune route ne voit le jour mais bel et bien dans une analyse multifactorielle où la nature ne saurait plus servir de variable d’ajustement, mais dont la protection est la condition sine qua non pour que les générations suivantes n’aient pas à subir les choix de la nôtre centrés uniquement sur le développement des routes.
A l’heure où les politiques publiques de protection de certains espaces sont déployées fortement (stratégie des aires protégées, réserves naturelles régionales ou nationales, espaces naturels sensibles…), et à l’aube de très grands problèmes liés aux changements climatiques, la poursuite d’une non prise en compte des enjeux de protection de la biodiversité serait pour le moins anachronique.
REVUE DE PRESSE