René Hampé, administrateur d’Alsace Nature Bas-Rhin, s’est éteint dimanche 20 décembre à Strasbourg. Nous, ses collègues administrateurs, les bénévoles et salariés de la structure, en sommes tous très tristes et adressons nos plus sincères condoléances à sa famille.
Défenseur acharné de la Robertsau, quartier de Strasbourg où il était très impliqué, René Hampé en représentait les intérêts au sein du Comité départemental d’Alsace Nature Bas-Rhin (CD67), intervenant sur des thèmes aussi variés que la géothermie profonde ou la sauvegarde de la forêt rhénane.
« Né le 14 novembre 1930 à Strasbourg, apprend-t-on sur le blog de la Robertsau, il est devenu cadre technique à la RTF, puis à l’ORTF, puis à TDF à Strasbourg. Il s’est impliqué dans le syndicalisme, d’abord à la CFTC à partir de 1954, puis à la CFDT, où il a exercé de nombreux mandats au niveau local, régional et national jusqu’en 1983.
Membre du Parti socialiste jusqu’en 2001, il est conseiller municipal de Strasbourg de 1989 à1995, dans la majorité de Catherine Trautmann. Mais c’est dans les associations que René Hampé assure l’essentiel de ses engagements, et notamment comme président de l’Association de défense des intérêts de la Robertsau (ADIR), qu’il préside de 1999 à 2013. »
Encore une fois, nous adressons nos pensées sincères à ses proches et remercions René pour son action et son engagement.
Cet avis concerne les quatre demandes d’autorisation d’ouverture de travaux miniers suivantes :
Eckbolsheim (Fonroche Géothermie)
Illkirch-Graffenstaden (Electricité de Strasbourg)
Strasbourg – Mittelhausbergen (Electricité de Strasbourg)
Strasbourg – Port Autonome (Fonroche Géothermie)
Nos préoccupations et interrogations portent sur les points suivants :
La préservation de la nappe phréatique,
le risque sismique,
les menaces sur la faune et la flore,
les questions touchant au rendement et à la sobriété énergétique,
Les incidences du cumul des risques eu égard la proximité géographique des quatre projets.
1. la préservation de la nappe phréatique
A 3000-4000 mètres, les eaux géothermales sont très agressives et corrosives du fait de leur forte minéralisation. En cas de fuite de ces eaux géothermales, les risques de pollution de la nappe phréatique sont très importants. Ceci est tout particulièrement problématique pour les projets d’Eckbolsheim et de Mittelhausbergen situé non loin du captage d’eau potable d’Oberhausbergen.
Le groupe Electricité de Strasbourg en charge des projets de Mittelhausbergen et d’Illkirch- Graffenstaden indique dans l’étude d’impact que les techniques utilisées de triple cuvelage et cimentation garantissent une parfaite étanchéité. L’étude met en avant un contrôle de la nappe par des piézomètres :
Qu’entend-on par un « suivi régulier », s’agit-il d’un suivi en continu ou ces contrôles sont-ils effectués par séquence ?
Sur un puits producteur de 100 litres/seconde de saumure extrêmement chargée en minéraux à 200°C, même une petite fuite peut être rapidement néfaste pour la qualité de l’eau de la nappe.
En cas d’incident, une extrême réactivité est nécessaire. Ne devrait-il donc pas y avoir une obligation de contrôles en continu ? Qu’en est-il exactement ?
Nous nous interrogeons par ailleurs sur la position de l’installation des piézomètres et sur les profondeurs de nappe auxquelles les contrôles seront effectués.
Nous insistons toujours sur cet aspect des eaux géothermales corrosives, car la société Fonroche (projet d’Eckbolsheim et du Port autonome de Strasbourg) indique dans son mémoire descriptif (pièce 2)
« Des mesures de contrôles de l’état du cuvelage du puits d’injection seront effectués tous les 10 ans au plus et de façon plus rapprochée si l’analyse en tête de la corrosion le rend nécessaire…..Le contrôle de l’état de la cimentation sera effectué par diagraphie sur toute la longueur des ouvrages au moins une fois tous les 10 ans. » Sur quelle base expérimentale prend-on 10 ans ? Ce contrôle décennal de la cimentation est-il préconisé par l’industriel ou est-ce une prescription de l’Etat ?
L’Etat devrait demander des contrôles plus rapprochés.
Nous notons au passage que contrairement à la société Fonroche, le groupe Electricité de Strasbourg ne fait état d’aucune procédure de contrôle du puits (état du cuvelage, de la cimentation…).
Quelles sont les mesures d’urgence en cas de fuite du réseau primaire et de pollution accidentelle de la nappe ?
Existe-t-il un risque de réchauffement localement de la nappe sur les trajets des puits producteurs et de réinjections? Il semble que ces impacts n’aient pas été étudiés.
2. Le Risque sismique
Les retours d’expérience des différents accidents (Bâle, Landau, Stauffen) ,les recherches de Soultz-Sous-Forêt ont permis d’améliorer les techniques de nettoyage des failles sous pression acide (EGS), il n’en demeure pas moins des risques sismiques non négligeables, incontrôlables et quantifiés jusqu’alors uniquement sur des modèles.
Quelles seraient les conséquences d’un séisme même mineur sur le secteur du Port et de la Robertsau située en limite d’une zone et qui, déjà sans risque sismique, présente suffisamment de dangers pour avoir fait l’objet d’un Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT).
L’acceptation d’un risque de fissures dans des habitations ou des dégâts sur le matériel des laboratoires du campus CNRS de Cronenbourg pourraient s’entendre de la part des populations de l’Eurométropole. Par contre, l’intérêt général et le bien commun sont-ils respectés dès lors qu’un accident surviendrait dans une zone PPRT qui concerne, qui plus est, tout autant nos voisins allemands ?
3. Les menaces sur la faune et la flore
Nous rappelons, à toutes fins utiles, à propos du projet situé sur le territoire du Port, que l’autorité environnementale locale a rappelé qu’une demande de dérogation pour la destruction d’habitat d’espèce protégée pour le lézard des murailles (espèce protégée en France inscrite en annexe IV de la directive habitat).Il est indiqué dans l’étude d’impact en pages 90 et 160 que Fonroche a missionné un bureau d’études pour élaborer un dossier de demande de dérogation. Il eut été intéressant d’ores et déjà de connaître les mesures proposées de réduction et/ou de compensation. En page 159 de l’étude d’impact, des mesures compensatoires pour sauvegarder des espèces patrimoniales sont présentées sans aucune indication quant à la localisation et la gestion.
Nous notons avec intérêt que sur le site d’Illkirch_Graffenstaden une prospection concernant le Grand Hamster sera lancée avant le début des travaux, afin d’établir à destination de l’administration une étude d’impact résiduelle. Alsace Nature et ses associations fédérées seront particulièrement vigilantes sur ce point.
4. Les questions touchant au rendement et à la sobriété énergétique
Par ailleurs, aucune réponse satisfaisante à la question de l’usage de la chaleur excédentaire, qui serait produite en période estivale, n’a été apportée en lien avec ces projets. En ce temps de budgets contraints et de négociations visant à limiter le réchauffement climatique, il semblerait pour le moins incohérent de vouloir évacuer dans l’atmosphère la chaleur des profondeurs, puisée à grand renforts d’aides publics.
Et puis surtout, il ne faut pas perdre de vue que le rendement en électricité d’une géothermie qu’on va chercher profond est dérisoire (autour de 10% si on suit les règles du bilan énergétique), sauf quand il y a des sites particuliers où la vapeur jaillit presque seule, ce qui n’est pas le cas dans la région. Cela ferait chère payée pour une électricité renouvelable que l’on sait produire autrement, moins onéreusement et moins dangereusement. Il faut cesser de vouloir produire les énergies renouvelables les plus chères qui demandent des investissements très lourds et qui ne sont accessibles qu’à des grosses entreprises… Ceci d’autant plus qu’elles permettent ensuite de faire une campagne contre les énergies renouvelables, en insistant sur leur prix.
5. Les incidences du cumul des risques eu égard la proximité géographique des quatre projets
La proximité géographique des sites aurait du nécessiter une analyse des effets cumulés des projets (sismicité, risque de court-circuit entre deux sites rapprochés, cumul d’impact sur les eaux souterraines…).
Les dossiers mis à l’enquête ne comportent aucune information quant aux incidences sur les effets cumulés susceptibles d’affecter l’environnement.
Nous regrettons l’absence d’une telle étude globale d’incidence qui aurait permis de lever certains doutes et d’apporter des réponses quant aux effets cumulés de ces projets.
Prenons pour exemple les projets d’Eckbolsheim et de Mittelhausbergen, situés suffisamment proches, à 2500 mètres à vol d’oiseau l’un de l’autre et exploités par deux sociétés différentes et à fortiori concurrentes.
A ce propos, quels échanges ces entités industrielles entretiennent-elles sur les travaux industriels prévus (pression, produits injectés, contrôles, …) ? Collaboreront-elles par exemple sur la position définitive des fonds de puits pour chacun de leurs projets ?
Electricité de Strasbourg dans son document technique nous indique la répartition des stations de mesures. On voit que ces stations forment un cercle entourant le projet de Mittelhausbergen (ES), mais également celui d’Eckbolsheim (Fonroche).
Si un événement sismique anormal se produit au niveau d’un puits quels seront les effets sur l’autre puits ?
Dans ce cas, qui pourra dire si c’est le projet Electricité de Strasbourg ou Fonroche qui en est la cause?
Aura-t-on une procédure d’arrêt d’un puits ou des deux ?
Se pose également là un problème de responsabilité entre deux sociétés concurrentes.
6. Conclusion
En définitive, Alsace Nature rappelle une fois de plus que l’enjeu majeur qui se présente à nous est de réduire notre consommation globale d’énergie. Pourquoi devrait-on rester sur un schéma mercantilo-industriel, où l’offre génère artificiellement la demande ? Pourquoi ne pas concevoir et développer la production d’énergie renouvelable de façon beaucoup plus décentralisée, en harmonie avec les besoins réels et après avoir mis en œuvre des mesures d’économie d’énergie ? Ces mesures seraient non seulement plus douces pour la nature, mais également pour l’homme car plus créatrices d’emplois et moins perturbantes, si tant est que des séismes liés à la géothermie à haute température devaient nous toucher au courant des prochaines années.
Toutefois, Alsace Nature serait favorable, plutôt que « d’encercler l’agglomération strasbourgeoise Strasbourg » avec des puits qui sont de toute évidence restent au stade de l’expérimentation et liés à une technologie encore non mâture, à ce que les entreprises concernées investissent ailleurs pour réaliser des recherches.
Notre association, rejoignant la position de France Nature Environnement, Alsace Nature indique, en outre, qu’elle préférerait d’une façon générale que les permis en géothermie soient réservés à la production de chaleur, soit pour une utilisation directe, soit via une pompe à chaleur, donc en moyenne et basse température.
Il est certes indispensable de vouloir mener une transition énergétique mais peut-on espérer y parvenir sans préalablement y avoir associé une population dotée d’éléments d’informations évitant le saucissonnage des politiques publiques, servant elles-mêmes trop souvent bien plus les profits privés immédiats que les bénéfices collectifs à court, moyen et long terme ?
En conclusion,
Les projets concernant :
Eckbolsheim (Fonroche Géothermie)
Illkirch-Graffenstaden (Electricité de Strasbourg)
Strasbourg – Mittelhausbergen (Electricité de Strasbourg)
nous semblent acceptables, sous réserve que des réponses soient apportées aux diverses questions et préoccupations soulevées ci-avant (la préservation de la nappe phréatique, les réels risques sismiques, mais aussi les effets cumulés de ces projets dans le périmètre de l’Eurométropole). Par contre, nous demandons au Commissaire Enquêteur de donner un avis défavorable au projet de Fonroche sur le territoire du Port en raison de l’environnement industriel à risque du site et du risque sismique certes minime mais non maîtrisable.
Présidence d’Alsace Nature : Maurice Wintz passe la main à Daniel Reininger
A la suite de l’Assemblée générale du 18 avril, le Comité directeur régional d’Alsace Nature, association fédérative régionale de protection de la nature qui fête ses 50 ans cette année, s’est réuni mardi 21 avril 2015 à Colmar, pour élire son nouveau bureau régional et, notamment, son nouveau président. C’est Daniel Reininger, militant associatif de longue date et jeune retraité de l’Onema (Office national de l’eau et des milieux aquatiques), qui succède à Maurice Wintz, président d’Alsace Nature de 2009 à 2015. Daniel Reininger et son bureau sont élus pour deux ans, renouvelables.
Membre du Comité directeur départemental d’Alsace Nature Haut-Rhin et président de l’association de protection de l’Ill, le nouveau président régional est également engagé dans l’humanitaire, auprès de l’association les Enfants de Tchernobyl, qui permet chaque année à plus de 200 enfants de passer l’été dans des familles d’accueil d’Alsace et des départements limitrophes.
Pour Daniel, « humanitaire et défense de la nature sont les deux faces d’une même médaille ».
Rappelant son parcours, le nouveau président remarque : « On ne nait pas écologiste, on le devient ». Sa volonté de transmettre une nature en bon état à ses petits-enfants, de se battre pour l’intérêt général, l’amène aujourd’hui à devenir président de la fédération des associations de protection de la nature en Alsace, pour « aller au bout de son engagement associatif ». « Je crois beaucoup à Alsace Nature, a-t-il remarqué mardi soir devant la trentaine de membres du Comité directeur régional. L’association est nécessaire au fonctionnement de la démocratie. Elle est un modérateur et un aiguillon tout à fait nécessaire. »
Les membres du nouveau bureau régional Alsace Nature Président régional : Daniel Reininger
Vice-président (réseau eau) : Jean Wencker
Vice-présidente (réseau agriculture) : Anne Vonesh
Vice-président (thématiques forêts et Vosges) : Francis Dopff
Vice-président (coordination ALCA et relations transfrontalières) : Maurice Wintz
Vice-président (coordination des réseaux naturalistes) : Pierre Sigwalt Secrétaire régionale chargée de la communication : Marie Marty
Trésorier et chargé des relations avec France Nature Environnement (FNE) : Arnaud Schwartz
Assesseur en charge des groupes sectoriels : Jean-Philippe Langrand
Assesseur en charge des questions juridiques : Emmanuel Simonet Membre de droit : Jean-Claude Claverie, président d’Alsace Nature Bas-Rhin, Membre de droit : Jean-Paul Lacote, président d’Alsace Nature Haut-Rhin
Une seule solution pour faire baisser
la pollution à Strasbourg : diminuer globalement le trafic routier !
Alsace Nature et le Collectif GCO Non merci ont pris connaissance de la pétition signée par une centaine de médecins strasbourgeois demandant aux décideurs politiques « d’agir concrètement » pour diminuer au plus vite la pollution atmosphérique dans la capitale alsacienne. Nous nous associons pleinement à cet appel et aux propositions développées par Strasbourg Respire, qui font écho à une préoccupation de santé publique que nous partageons. A ce titre, nos bénévoles ont par exemple participé à l’élaboration du Plan de protection de l’atmosphère (PPA) de l’Eurométropole.
Néanmoins, nous estimons que les pouvoirs publics ne vont pas assez loin pour protéger la population et faire face aux enjeux climatiques, voire, plus grave, agissent de façon contradictoire sur ces sujets. Au niveau national d’abord, nous déplorons que Ségolène Royal, ministre de l’écologie, ait enterrée l’écotaxe en 2014, après divers reports de la mesure que tous appellent pourtant de leurs vœux en Alsace depuis 2006 ! Alors que notre région subit un report de trafic poids lourds depuis 2005, date d’entrée en vigueur de la LKW Maut, elle en subira un nouveau, de voitures individuelles cette fois, à partir du 1er janvier 2016, date de la mise en place d’une vignette automobile côté allemand.
Nous nous désespérons surtout que les services de l’Etat aient validé une fois de plus en 2013, avec le rapport du CGEDD (Conseil général de l’environnement et du développement durable), le projet vieux de 30 ans de nouvelle autoroute à proximité de Strasbourg, soutenus, depuis peu, par l’exécutif strasbourgeois qui a cédé à la pression des lobbies. Avec leurs mesurettes annoncées en réaction à la pétition des médecins, celle de diminuer la vitesse au droit de Strasbourg (c’est déjà en partie le cas !) ou d’instaurer une circulation alternée, ces élus sont bien loin de répondre de façon ambitieuse et volontariste aux attentes de la population. Le projet de GCO à 500 millions d’euros ne profitera qu’au secteur du BTP et ne permettra en rien de diminuer la pollution de l’air, ni à Strasbourg et encore moins dans la cuvette rhénane, puisque deux routes (voire trois, avec l’A5 allemande) pollueront toujours plus qu’une seule. Les projections de trafic avec GCO ne prévoient d’ailleurs aucune baisse significative du trafic sur l’actuelle A35 d’ici 2025 ! Seule option qui vaille, dans une logique d’efficacité sur le long terme, économique, écologique, sanitaire et éthique : la diminution globale de la circulation routière dans la vallée du Rhin, pour pouvoir, entre autres bénéfices, mieux respirer à Strasbourg.
Pour ce faire, les idées de manquent pas. Développées dans le livret « 10 solutions pour faire sauter les bouchons » publié en janvier 2015, ces solutions concrètes sont applicables, pour certaines, dès aujourd’hui et sans coût faramineux pour la collectivité. D’abord, pour réduire les bouchons (et donc la pollution de l’air), il est urgent de terminer le TSPO, ce bus en site propre qui va de Wasselonne à Strasbourg, et de créer des aménagements similaires ailleurs, à destination des automobilistes pendulaires, souvent « autosolistes ».
Ensuite, nous préconisons la création d’un vrai « RER strasbourgeois », utilisant les 13 gares de l’Eurométropole et celle de Kehl, sans rupture de charge en gare centrale. De même, l’aménagement de l’A35 doit dissocier les flux pendulaires (radiaux) des flux de transit, afin que cette autoroute conserve son rôle d’axe de transit nord-sud intra-agglomération (pour les artisans par exemple) sans être entravée par les trajets domicile-travail. « Requalifier » l’A35, comme l’envisage l’Eurométropole, serait au contraire organiser la congestion, que l’on imagine certes nécessaire à la rentabilité du GCO…
Enfin, Alsace Nature et le Collectif GCO Non merci souhaitent aussi pointer du doigt la pollution importée depuis tout le sillon rhénan et générée par le chauffage, les logements, l’activité industrielle et surtout l’épandage de produits phytosanitaires. Nous préconisons, outre la fin du diesel, et comme d’autres acteurs, l’amélioration de l’isolation des maisons et la diminution drastique de l’utilisation des pesticides, herbicides et autres fongicides.