[Communiqué de presse] Avis de l’Autorité environnementale : un nouveau camouflet pour le dossier GCO

[Communiqué de presse] Avis de l’Autorité environnementale : un nouveau camouflet pour le dossier GCO

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Communiqué de presse
Vendredi 23 février 2018

Avis de l’Autorité environnementale : un nouveau camouflet pour le dossier

L’avis de l’Autorité environnementale, daté du 21 février 2018 et portant sur le volet de prise en compte de l’environnement, est sévère. Même si l’objet de l’avis n’est pas de discuter de l’opportunité du projet, les nombreuses remarques formulées ne peuvent qu’interroger sur la pertinence du projet in fine.
Ainsi, pour l’Autorité environnementale (Ae), les « principaux enjeux environnementaux sont les risques pour la santé humaine du fait de la pollution de l’air et des nuisances sonores, la préservation des milieux naturels, des sols et de la biodiversité, et de la réduction des gaz à effet de serre (…). D’autres enjeux méritent une attention particulière, notamment la bonne organisation des déplacements dans et autour de l’agglomération strasbourgeoise ». L’Ae pointe également de nombreux points non ou insuffisamment traités (sols, impacts sur le développement de l’urbanisation, impacts en phase travaux, qualité de l’air, effets sanitaires, consommation d’énergie, évaluation socio-économique). On ne voit pas comment, et l’Ae le dit explicitement, un projet qui vise à développer le trafic routier peut contribuer à la stratégie de mobilité propre de l’Etat.
Bref, on se demande ce qu’il y a de sérieux dans le dossier de Vinci « particulièrement volumineux et difficile d’accès ». Après deux avis négatifs du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) sur les mesures compensatoires, voici un nouvel avis très sévère qui pointe non seulement de nombreux manquements sur la qualité du dossier, mais aussi des incohérences de fond.
Le collectif GCO Non merci ne peut que dénoncer l’irrationalité de l’Etat, qui, du ministère dit de la Transition écologique jusqu’au préfet, s’obstine à vouloir imposer coûte que coûte ce projet, alors que les instances qu’il a lui-même créées n’arrêtent pas de tirer la sonnette d’alarme. Le ministère va-t-il enfin ouvrir les yeux et arrêter de servir les intérêts d’une multinationale au détriment de l’intérêt collectif ? Le communiqué de presse du ministère du 23 janvier 2018 annonçant qu’il délivrera l’autorisation unique environnementale apparaît de plus en plus, non seulement comme un déni de démocratie, mais comme une erreur manifeste de jugement, voire une faute politique.
Il est impensable qu’un dossier jugé aussi mauvais par des instances indépendantes soit soumis à enquête publique dans ces conditions. Il est impensable qu’un dossier aussi mauvais soit autorisé un jour. Le collectif se sent une fois de plus conforté dans son opposition à ce projet inutile et néfaste.
[Découverte de la semaine ] Loutre d’Europe

[Découverte de la semaine ] Loutre d’Europe

Innsbruck Alpenzoo am 3.11.2011
La Loutre d’Europe vit au bords des cours d’eau, dans les marais et parfois les côtes marines. Elle fait sa tanière entre les racines des arbres des berges ou dans d’autres cavités. Elle est piscivore, elle se nourrit d’espèces de poissons différentes en fonction de la saison et de son milieu. La loutre pêche principalement en solitaire même si de temps à autre elle chasse en bande. Les jeunes loutres mangent jusqu’à 700 g de nourriture par jour, les adultes mangent jusqu’à 1 kg par jour.

Lors de ses plongées, ses oreilles et ses narines sont obstruées et perd donc son odorat et son ouïe, ce qui handicape sa chasse. Néanmoins, elle possède des vibrisses (moustaches rigides) qui sont sensibles aux vibrations. Elle parvient donc à repérer sa proie avec les ondulation de l’eau émises lors de sa fuite. La loutre possède une fourrure avec des poils qui s’emboîtent les uns dans les autres qui l’isole du froid.
La Loutre d’Europe a développé un comportement territorial de marquage poussé à l’aise de son urine et de ses crottes, nommées épreintes. Elles sont déposées a des endroits précis. Ce marquage joue un rôle important dans la communication entre individus.
L’espèce à connu une régression singulière avec une diminution alarmante de ses effectifs à causes de nombreuses raisons liées à l’activité humaine. Tel que le braconnage, en effet, la loutre était pourchassée pour sa fourrure. Elle à subit des destructions massives, car elle était considérée comme un concurrent direct des pécheurs à cause de son régime alimentaire.
De plus, l’aménagement des berges, la création de barrages, l’asséchement des zones humides, et l’utilisation intensive de pesticides fragilise le milieu de vie de la loutre. Elle souffre aussi du trafic routier qui tue de nombreux individus chaque années.
La position de la loutre en fin de chaîne alimentaire fait d’elle une espèce vulnérable, mais également sentinelle, indiquant la richesse piscicole et l’état de santé des milieux aquatiques.
La protection de la loutre en France date de 1972, mais elle se trouve toujours parmi les espèces sur Liste Rouge en Alsace.

 

La pollution numérique

La pollution numérique

 
À longueur de journée, de plus en plus de gens envoient des mails, font des recherches sur le Net, Skypent, Twittent, Facebookent, Instagramment, Snapchatent, Whatsappent, Linkedlnent – pour ne citer que les plus connus – utilisent une foule d’applications, regardent des vidéos en streaming… en un mot vivent pleinement leur monde numérique fabuleux. Il suffit d’appuyer sur une touche et tout est à portée de la main dans des connexions avec le monde entier.
Or cette magie invisible entraîne une des pollutions les plus concrètes et les plus inquiétantes pour le devenir de l’humanité. Dans ce premier article, nous ferons le tour des grandes problématiques avant de consacrer d’autres articles plus précis à chaque point en particulier. Il est à noter que d’un site à l’autre les chiffres peuvent varier mais que les constats sont les mêmes. Et les chiffres sont vertigineux !
 
Envoyer des messages…
En 2017, chaque jour, 269 milliards de mails ont été échangés et l’on prévoit que ce chiffre passera à près de 320 milliards en 2021[1]. Je vous laisse calculer – ou imaginer – le chiffre annuel ! Or chaque mail représente en moyenne 20g d’équivalent CO². Et un mail que l’on laisse dormir pendant un an dans sa messagerie génère quand même 10g de plus.[2]
Chaque mail parcourt en moyenne…15 000 km [3] et sollicite des « data centers » constitués de multiples serveurs. Et ces data centers -puisqu’il faut constamment les climatiser, les refroidir – sont de véritables ogres énergétiques ! En Amérique, en 2013, ils ont consommé 91 milliards de kWh, en Europe 51 milliards de kWh. Avec, pour l’Europe, une prévision de 104 milliards pour 2020.[4] Chaque data center consomme en moyenne autant que 30.000 habitants européens. Et il y en aurait plus de 4000 répartis dans 118 pays.[5] D’où ce constat : Les milliards de mails envoyés chaque heure à travers le monde sont responsables d’une production électrique équivalant à plusieurs centrales nucléaires pour la même durée. Dans son émission « Internet, la pollution cachée » de 2013 – des chiffres donc qu’il faudrait actualiser, si on les trouvait…-  France 5 avançait que la production électrique de 15 centrales nucléaires pendant une heure équivalait à l’envoi seulement de…10 milliards de mail [6]!
 
Faire une recherche sur le Net 
            C’est par ces mêmes serveurs que transitent aussi nos recherches sur internet. Et là encore, on cherche et on cherche, passant d’un site à un autre sans savoir qu’à chaque fois nous alourdissons notre bilan carbone. Car chaque recherche correspond à 7g équivalent CO² et rien qu’en France les émissions à effets de serre liées à ces recherches représentent plus de 450.000 tonnes équivalent CO² (voir en note 2). Je n’ose imaginer le chiffre au niveau mondial…
 
            Regarder une vidéo en streaming  
            Citée par l’Institut National de la Consommation[7] une étude récente révèle que 82% du trafic internet mondial concerne le streaming vidéo ! Or ce chiffre n’aurait dû être atteint qu’en 2020. Et les gros serveurs utilisés par les géants du streaming utilisent encore et toujours des énergies sales comme le charbon.
En septembre 2015, un article de l’Obs[8] estimait à  219 millions de tonnes de CO² émis par le seul biais de Youtube.
 
Bitcoin et autres monnaies virtuelles  
            Pour crypter ces monnaies et sans cesse faire les vérifications nécessaires, ce sont des dizaines de milliers d’ordinateurs qui sont en permanence sollicités. Un expert [9]a calculé que chaque nouvelle transaction était l’équivalent de la consommation d’électricité d’un ménage français pendant deux semaines. Et combien de ces transactions par jour ? En 2017…300.000 !
 
Nos si chers téléphones portables et le gravissime problème de leur fabrication
            Utiliser son téléphone portable – son smartphone – 10 minutes par jour, c’est comme, sur une année, parcourir 80 km en voiture. Dérisoire pourrions-nous nous dire. Mais il faut multiplier ce chiffre par sept  milliards de portables (2014). Et chaque seconde, il se vend  54 de ces téléphones.
Mais ces smartphones, en plus, nécessitent des métaux rares – au total 60 métaux différents dans nos appareils !Les experts du groupe EcoInfo du CNRS dans leur ouvrage Impacts écologiques des Technologies de l’Information et de la Communication (2012) expliquent par exemple que l’extraction du silicium demande tellement d’eau que les riverains des mines de ces pays en développement sont obligés d’aller chercher l’eau de plus en plus loin. Or la production des mini-barres de silicium ne cesse de croître, et passera  de 24,5 milliards de cm² (1998) à plus de 130 milliards en 2020. Dans un ouvrage tout récent La guerre des métaux (janvier 2018) Guillaume Pitron soulève ainsi le problème brûlant de « la face cachée de la transition énergétique et numérique ».
Et  la construction de nos « joujoux modernes » , pour reprendre une expression des médias, n’épuise pas seulement les ressources naturelles, mais condamne aussi des populations à l’esclavage, et provoque des conflits guerriers. Lire par exemple les précisions de  Michel Duchaine[10] (mai 2017). Et nous n’avons pas oublié la campagne d’Amnesty International Ils meurent pour nos smartphones en 2016[11]
 

Les objets connectés 

            A l’horizon 2020, selon les sources et les estimations, entre 20 et 80 milliards d’objets connectés. Or, selon l’ AIE (Agence Internationale de l’Energie) les objets connectés, en 2013, ont consommé  616 Twh (se dit TeraWhattheure , un Twh = 1000 miliards de whattheures). A titre de comparaison, à la même époque, la production annuelle de nos 58 réacteurs nucléaires «  n’était que » de 405 Twh. Et toujours selon l’AIE les objets connectés en 2025  devraient consommer… 1140 Twh !
Et ce que cette agence souligne, c’est que 80% de cette consommation provient du fait que ces objets restent en permanence connectés au réseau.
 

Mais alors que faire ?

            Nous pourrions encore multiplier les chiffres (Ex : 63% de l’énergie totale liée à un ordinateur est consommée pour le construire) mais la prise de conscience est faite. Certes,  personne n’a jamais arrêté le progrès. Et plus personne ne pourrait imaginer notre monde sans tous ces appareils et toutes ces facilités de communication. Et le numérique, dans de nombreux domaines, nous permet d’économiser de l’énergie. Cet aspect mériterait un article à lui tout seul.
Mais globalement, vu le comportement du plus grand nombre, cette pollution numérique – qui est déjà supérieure à la pollution liée à tout le trafic aérien mondial ! – devrait encore s’accentuer. Il faut donc agir et bien sûr commencer par soi-même. « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde » (Gandhi).
Du choix de l’ordinateur à la gestion de son imprimante ; de la bonne manière d’écrire et d’envoyer un mail à celle de faire une recherche sur le Net ; des moteurs de recherche écoresponsables au nettoyage efficace de votre boîte mail ; de l’achat et de l’utilisation de votre smartphone à vos implications dans le mode de visionnage des vidéos ou face à la séduction des objets connectés, nous pouvons toutes et tous nous efforcer de modifier nos habitudes et nos gestes quotidiens. Autant de sujets qui pourront faire l’objet d’articles ultérieurs.
 
N.B. :  Si vous avez des compétences dans un des domaines évoqués et si vous êtes prêt(e) à rédiger un article sur ce domaine, n’hésitez pas à nous contacter.
[1]https://fr.statista.com/statistiques/583905/nombre-d-e-mails-par-jour-dans-le-monde–2019/
[2]https://www.consoglobe.com/un-email-une-recherche-internet-cest-combien-de-co2-cg/2
[3]https://rslnmag.fr/innovation/e-mail-environnement-consommation/
[4]https://www.planetoscope.com/electronique/230-energie-consommee-par-les-data-centers.html
[5]http://www.leparisien.fr/economie/business/data-centers-mais-ou-se-trouvent-vos-donnees-20-02-2017-6694767.php
[6]https://mrmondialisation.org/le-cout-ecologique-dinternet-est-astronomique/
[7]https://www.inc-conso.fr/content/quels-sont-les-impacts-du-streaming-video-sur-lenvironnement-avec-lademe
[8]https://www.nouvelobs.com/les-internets/20150930.OBS6808/les-videos-de-chat-polluent-plus-que-les-avions.html
[9]https://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/energie-et-pollution-les-couts-caches-du-bitcoin_1964881.html
[10]https://michelduchaine.com/2017/05/21/le-vrai-cout-de-fabrication-de-nos-smartphones-pollution-esclavage-conflits-armes/
[11]https://www.amnesty.fr/responsabilite-des-entreprises/actualites/les-enfants-qui-travaillent-pour-nos-smartphones
 

Réaction d'Alsace Nature aux derniers développements dans le dossier GCO

Réaction d'Alsace Nature aux derniers développements dans le dossier GCO

 

Le vendredi 9 février 2018, Alsace Nature tenait une conférence de presse concernant les derniers éléments dans le dossier de Grand Contournement Ouest de Strasbourg (GCO ou COS ou A355).

Il s’agissait notamment de présenter les positions d’Alsace Nature liées au projet de GCO, notamment sur les points suivants :

1.       le recours contentieux qu’Alsace Nature va déposer contre la prorogation de la déclaration d’utilité publique (DUP) pour 8 ans,

2.       le Rapport « Mobilité » publié récemment, dit aussi Rapport « Duron »….

3.       le risque que prend la France en matière de qualité de l’air, par rapport à ses engagements européens.

 

1.       Recours contentieux :

La Déclaration d’Utilité publique (DUP) du projet de contournement avait été signée le 23 janvier 2008 et était valable pour 10 ans. Les travaux du chantier n’ayant pas encore commencé (seuls les travaux préparatoires ont démarré : fouilles archéologiques, sondages ..), le concessionnaire a été obligé de demander une prorogation de la DUP.
Cette prorogation a été accordée par le Ministère de l’Environnement et publiée le 23 janvier 2018 avec validité jusqu’au 22 janvier 2026.

o   Or l’annonce de la prolongation de la DUP s’est faite dans des conditions pour le moins troublantes.

–          En effet, outre la prolongation de la DUP, était attendu l’avis du Conseil National pour la Protection de la Nature (CNPN) qui devait statuer sur le dossier présenté par Vinci sur la question des impacts sur les espèces naturelles et sur ce qui relève de la loi sur l’eau (pbs d’inondation, impacts sur les cours d’eau et les zones humides etc …). Or, le CNPN s’était réuni le 15 décembre 2017 et son avis devait être publié de façon imminente.

SAUF que le gouvernement, sachant que l’avis était négatif, a fait en sorte de retarder sa publication pour annoncer la prolongation de la DUP.   On ne pouvait ainsi lui reprocher de ne pas avoir tenu compte de l’avis pour prolonger la DUP.

L’avis défavorable du CNPN a été publié le 24 janvier 2018 ; il confirme la position des associations de protection de la nature qui plaident depuis des années pour que ce projet ne vienne pas réduire à néant les efforts consentis pour la sauvegarde de la biodiversité.

–          Même si l’avis du CNPN n’est que consultatif, il est assez rare que l’Etat passe complètement outre cet avis. On aurait pu penser qu’il accorderait la DUP en fixant certaines limites. Mais au contraire, il accorde une prolongation de 8 ans !

–          De plus, dans son communiqué, le ministère de l’environnement annonce qu’il accordera l’autorisation de réaliser les travaux à Vinci, ALORS QUE les procédures ne sont pas achevées : une enquête publique doit encore avoir lieu sur le dossier et ensuite seulement l’autorisation peut être accordée pour le démarrage des travaux.

–          Les associations estiment qu’il s’agit là d’un passage en force de l’Etat.

A quoi servent les instances et les procédures si l’Etat lui-même s’assoit dessus dès que les conclusions de ces procédures contredisent ses projets ? A quoi bon faire semblant de jouer à la démocratie ? L’Etat prétend faire accepter à Vinci des mesures de compensations alors qu’il vient de disqualifier la seule instance indépendante capable de les évaluer. Et il a le culot de proposer un comité de suivi croupion sans aucun pouvoir ni moyen ! Si c’est ainsi que l’Etat veut regagner la confiance des citoyens, c’est très mal parti. En agissant ainsi, il ne fait que légitimer la lutte sur le terrain et perd toute crédibilité sur sa capacité à défendre l’intérêt général.

 

o   La prorogation de la DUP a été accordée alors que le contexte a bien changé depuis 2008

–          Dans un contexte, où la régression de la biodiversité fait l’objet d’appels alarmistes des scientifiques, on aurait pu attendre une toute autre décision du Ministère de l’Ecologie, d’autant plus qu’il pouvait s’appuyer sur l’avis défavorable des scientifiques du CNPN.

–          Le dérèglement climatique est en cours avec son cortège de tempêtes, inondations et autres « catastrophes naturelles », autoriser la construction d’une nouvelle autoroute est en complète contradiction avec les engagements de la France lors de la COP21 et les récentes déclarations sur le climat du président E. Macron.

Dans ces conditions, Alsace Nature a décidé d’engager un recours contentieux auprès du Conseil d’Etat pour demander l’annulation de la prorogation de la DUP.

 

2.      Le rapport « mobilité »,

Ce rapport, dit aussi rapport « Duron », précise par exemple : «  En milieu urbain, l’augmentation de capacité et la création de voies nouvelles n’est que rarement un remède pertinent à la saturation. La maîtrise de la circulation passe par une gestion intégrée combinant le renforcement de l’offre de transports en commun, l’optimisation des taux d’occupation des véhicules et la gestion des flux routiers pour optimiser ceux-ci, le développement des mobilités actives ainsi que la mise en place de péages incitatifs, ou de péages inversés »
Il est l’exemple même que la situation a changé. Il met en effet l’accent sur la nécessité de renforcer l’offre de transports collectifs, le co-voiturage, et de réduire la part de la circulation automobile dans les transports de demain. Quelle est la cohérence, avec le projet de GCO qui a été conçu il y a 40 ans ?
 

3.      En matière de qualité de l’air,

La commission européenne vient de lancer un avertissement : 9 pays dont la France ont été convoqués à Bruxelles le 30 janvier, pour un sommet sur la qualité de l’air et expliquer pourquoi ils n’ont pas tenu leurs objectifs en matière de pollution atmosphérique. (Dépassement régulier des limites d’émissions pour deux polluants clés : les particules fines (PM10) et le dioxyde d’azote (NO 2)).
Si ces Etats ne prennent pas de dispositions concrètes rapidement, ils pourraient être condamnés devant la Cour européenne.
Rappelons que 48000 décès par an sont attribués à la pollution de l’air.
 
En permettant la réalisation du GCO, l’Etat va à contre-courant, car il ne favorise pas le changement de comportement des usagers. Il y a aura autant, sinon plus, de véhicules sur la route et la pollution augmentera dans la plaine d’Alsace.
Et ceci d’autant plus fortement que la construction du GCO remettrait à l’ordre du jour la réalisation d’une portion autoroutière en Allemagne dans la forêt du Bienwald et inciterait les poids lourds venant d’Europe du Nord à passer par l’Alsace au lieu de l’Allemagne, le trajet devenant plus court pour rejoindre le Sud de l’Europe. (CF infos ICI)
 
Le collectif GCO NON MERCI et Alsace Nature restent mobilisés et prévoient de nouvelles actions pour dénoncer le passage en force de l’Etat et pour obtenir un moratoire sur ce projet tant que des mesures alternatives ne sont pas mises en place (relance de l’écotaxe notamment).
Pour les prochaines actions : infos sur www.gcononmerci.org
 
 

Article des DNA du 10 février 2018 paru suite à la conférence de presse : Le Front anti-gco se disloque

[Découverte de la semaine] Les libellules des bandes rhénanes

[Découverte de la semaine] Les libellules des bandes rhénanes

Robust Spreading _ Lestes dryas (Kirby, 1890)
Les Odonates sont un ordre des « libellules ». Des fossiles d’odonates datant de -320 millions d’années, montrent que ce groupe figure parmi les insectes les plus anciens apparus sur terre. Ils ont largement colonisé tous les continents, sauf l’Antarctique – où ils se développent dans une très large variété de milieux aquatiques non marins : eaux douces, saumâtres, courantes, stagnantes, temporaires, tourbières, etc.
Le genre des Lestes fait parti des odonates les plus présents en Alsace. Pour tous les membres du genre Lestes, le corps de l’insecte est presque totalement vert métallique, avec une zone bronze irisée. Tous les Lestes se ressemblent pour leur forme et couleur. Le seul moyen de détermination visuelle entre les différentes espèces de Lestes est la couleur et la forme de l’appendice anal.
Le Leste dryas ou Leste des bois, au repos, à les ailes à demi-déployées. Le mâle a les yeux bleus. Une texture poudreuse bleutée couvre son front et les derniers segments de son abdomen, ainsi que pronotum et les flancs du thorax. La femelle à le ventre beige, un abdomen plus épais que celui du mâle. Elle n’a pas de coloration bleue sur le corps et à les yeux bruns.
Le Leste dryas adulte vole de juin à août souvent dans des secteurs asséchés ou en voie d’assèchement. La distance de dispersion de l’espèce n’excède pas 1 à 3 kilomètres.
Ils s’accouplent à la manière des demoiselles en formant un tandem formant une roue. Après la copulation, le mâle reste en tandem, accouplé à la femme alors qu’elle pond ses œufs, de forme allongée, qu’elle insère un à un à la base des tiges de plantes.
Les œufs passent l’hiver immergés et l’éclosion des larves a lieu au printemps après la remontée du niveau d’eau. Le Leste dryas hiberne sous forme d’œufs, il se développe rapidement sous 45 à 70 jours.
L’Alsace abrite l’un des noyaux de population d’odonates et joue donc un rôle important dans leur conservation à l’échelon mondial. La bande rhénane, les grands massifs forestiers et cours d’eau du nord du Bas-Rhin et les milieux tourbeux des Vosges concentrent la quasi-totalité des stations connues des libellules menacées en Alsace. Les odonates sont victimes de la régression et la dégradation des zones humides.