dimanche 15 Fév 2015 | L'écho des terriers de Jojo le blaireau, Nos publications
Cependant que les marchands mondialistes semblent préparer nos jeunes tambours à de funestes usages, loin d’épouser ces controverses dignes de Beckett dont on nous saoule à fortes louches (« Charlie or not Charlie »), dans le sillage de tous les retirés du monde qui au tumulte de l’irritabilité urbaine préfèrent la paix des « déserts », ma plume est heureuse de te servir, cher lecteur, une petite cuillère du distillat « homéopathique » de ses dernières élucubrations,
Bonjour à tous !
Pour continuer cette année déjà bien entamée, bravons l’enneigement et mettons nous à l’affût du boulimique campagnol. Ou trouverons nous ce ravageur redouté des amateurs de potagers ?
Si tu as, cher ami qui me lit, une bâche noire pliée en quatre posée au sol près de ton carré de topinambours, bingo, dégages la, inutile de le chercher plus loin ! Tu dénicheras sous cette épaisse couverture, reliés par un tas de galeries, des greniers remplis de tubercules délicatement dépiautés ! C’est le garde manger de notre gourmand à grandes quenottes !
Oui je sais, l’on à peine à croire que c’est là l’œuvre de rongeurs tellement c’est propret : pas la moindre trace de dent, les topinambours épluchés semblent fin prêts à être cuits et consommés !
Certains de nos aïeux devant cet ouvrage en conclurent d’ailleurs que c’était l’œuvre, non de rats ou de souris, mais très certainement de petits lutins très serviables qui habitaient dans des trous les dessous de la terre ! Ah les farceurs ! J’ignore si c’est ainsi que naquirent les trolles en Alsace mais c’ est certainement par l’une de ces facéties que prirent formes les korrigans au pays des bigoudènes, du cidre et du chouchen !
Examinons attentivement les alentours de notre bunker alimentaire.
Peut être trouverons nous au travers des traces que nous révèle le gel matinal les petites empreintes griffues à cinq doigts de celle qui de Brest à Nantes ornent les écus, les drapeaux et les blasons bretons.
Voici un écrit consacré à ma cousine l’hermine, la plus blanche de tous les mustélidés en cette période de l’année.
Que l’on ai rangé longtemps parmi les puants et nuisibles celle que les romains nommaient « rat d’Arménie » montre bien l’acuité de taupe qu’ont pour la création nos grands parents, arrières petits fillots d’Adam, père de Cain, saint patron des mauvais larrons.
En matière de gestion naturelle trop nombreux sont ceux qui, en bon désamoureurs, n’ont pour vision du monde que le bout du nez de la lunette qui équipe le canon de leur fusil !
Bon, il est vrai que l’hermine européenne, contrairement à sa frangine nord américaine beaucoup plus petite, se concocte de joyeux repas mitonnés à base de lièvres et de lapins or tu sais que les accrocs de la winchester ne sont guère partageurs : ils n’aiment point que l’on touche à ce qu’ils prédestinent pour la gibecière !
Le bon Dieu, créateur perspicace, à pour sa part imaginé et conçu l’hermine à des fins très utiles.
Ce symbole de la pureté qui octroya à mes ancêtres le dicton « »Kentoc’h mervel eget bezañ saotret », « plutôt mourir que d’être souillé ! », consomme mulots et souris, quelques petits oiseaux, accessoirement des musaraignes, taupes, invertébrés et reptiles, mais c’est dans les rangs des campagnols qu’elle puise l’essentiel de ses menus.
Règle de calcul étayant ces propos et prouvant la nécessité de préserver coûte que coûte la bestiole :
Une hermine adulte pèse en moyenne entre 200 gr et 360 gr, elle consommerait quotidiennement entre 70 et 230 gr de pâté carné soit l’équivalent de 3 à 8 campagnols par jour.
Le jardinier bio aura vite fait l’addition, la présence d’une hermine autour du potager représentera 1000 à 3000 rongeurs en moins par an !
Question : Comment inviter une hermine à venir camper près des carottes et panais ?
Règle de trois : Laisses faire la nature, bannis produits chimiques/raticides, plantes des haies !
Tous les milieux ou presque conviennent à notre amie pourvu que ce soit froid ou tempéré. Ne l’envoies pas se faire voir chez les grecs, elle ne s’y plairait pas : le régime crétois ne lui sied point ! Elle évitera les zones de cultures dépourvues de haies et les forêts denses mais appréciera champs, pierriers, prairies, lisières forestières, corridors écologiques, fossés, friches broussailleuses, vergers, parcs boisés et comme le muscardin, la proximité des ruisseaux ou d’un étang.
Contrairement au blaireau ou au loup qui vivent en clan, l’hermine est une solitaire qui n’aime pas la collocation et se complaît, seule, sur de larges espaces. Elle est représentatives des jeunes couples modernes qui vivent éloignés des luminaires évangéliques et devrait plaire aux inadaptés de la cellule familiale originelle : en dehors des devoirs conjugaux, c’est chacun chez soi !
Les mâles beaucoup plus gros que les femelles ont un territoire plus grand.
Madame n’a qu’une portée par an avec un taux de mortalité très fort.
Les effectifs seraient plutôt en baisse, l’on compte de 1 à 10 individus pour 100 hectares selon les ressources disponibles et l’état des biotopes.
Les territoires des individus du même sexe ne se chevauchent pas et les individus de sexes différents ont tendance à s’éviter mutuellement dans les zones de chevauchement : cher ami jardinier, si tu as engrillagé tes laitues et petits pois sur l’une de ces zones ne t’étonne point de voir chez toi les campagnols danser la carmagnole ! Une hermine sur cet espace si l’on suit ce qui est écrit sous entendrait « campagne de rut ! », période où l’animal a d’autres préoccupations, crois moi, que les simples plaisirs de l’estomac !!!
C’est toujours très rigolo de voir l’hermine en pleine action (de chasse j’entends !). Ça se faufile avec vivacité le long des sentiers, des fossés, des murets, des buissons. Chaque trou est inspecté et entre deux cavités, en position de lemming, droite comme un i, l’hermine inspecte à vue ! Si elle te vois et que tu ne te meus point, comme elle est curieuse et si tu es d’un naturel chanceux, elle s’approchera au plus près, venant, disparaissant, en poussant parfois des petits cris stridents intrigués…
L’hermine femelle peut, telle une belette, poursuivre ses proies sous terre. (Le mâle est trop gros !) Hors période de disette, lorsque l’hermine tombe sur tout un nid, elle pourra avoir tendance à s’emballer et à zigouiller tout ce qui bouge ce qui lui valu dans nos campagnes une triste réputation de monstre sanguinaire.
L’hermine fut longtemps considérée comme une buveuse de sang : la Dracula des poulaillers et clapiers !
Parlons métabolisme : le rythme cardiaque au repos de l’hermine est de 6 battements seconde et son rythme respiratoire atteint 100 ventilations par minute. Lorsqu’elle se retrouve par mégarde de la part de l’éleveur dans un cheptel de poules, les cris de paniques et la débandade générale lui cause une vive excitation. Lorsqu’elle s’excite, elle s’emballe, lorsqu’elle s’emballe, elle « crise », lorsqu’elle crise, madame pète les plombs : c’est le carnage !
En chaque hermine, mes agneaux, sommeille un Hannibal Lecter !
Au meyersbuhl nous avons appris à nos dépends qu’il est quasi impossible de lui porter secours. Le stress est tel qu’elle enchaîne incident cardiaque sur incident cardiaque et fini par vous claquer entre les doigts sans que vous puissiez rien n’y faire.
Intervenir auprès d’un adulte sans anesthésiant est peine perdue.
Le transfert vers un centre de soins semble tout aussi fatal.
Longévité et prédation :
Bien que les doyennes soufflent parfois leur 7 bougies, l’espérance de vie chez l’hermine n’est que d’un an et demie. L’hermine est prédatée par le hibou grand duc, les renards, les campagnes de dératisation et bien évidemment la chasse !
De quelle couleur est la peau tant convoitée ? L’hermine, on le sait, n’est pas blanche toute l’année.
Elle connaît deux périodes de mue. De mars à juin elle perd son pelage d’hiver et passe du blanc au brun. De septembre à Octobre, elle vire du brun au blanc. La mue du printemps débute par la tête et se termine par le ventre, inversement pour la mue d’automne, ça débute par le ventre et ça s’achève par la tête. A noter que toutes les hermines ne deviennent pas toutes blanches en hiver ! Selon la géolocalisation, l’altitude, le climat, certaines hermines restent brunes, d’autres prennent une robe fauve tacheté… En règle générale, plus on irait au sud, plus ce serait brun, plus on irait au nord, plus ce serait blanc ! La mue peut se faire en deux à trois jours !
L’ hermine ornait autrefois les robes des rois et des religieux. Elle bordure encore parfois celle des juges, des avocats, des magistrats chaleureusement orientés vers du poil plus synthétique. Les romains ont défilés interpellant leur pape pour que sur sa cape elle soit supprimée…
Cette fourrure aujourd’hui est essentiellement destinée aujourd’hui au marché de la mode et du luxe. Un marché qui ne connaît pas la crise si l’on en croit les déclarations d’ Herman Jansen, ex-exportateur canadien de fourrures de la baie d’Hudson.
Combien de cadavres d’animaux faut il pour réaliser un manteau de star capricieuse ?
Renards polaires : 15 à 24
Renards roux : près de 20
Ratons laveurs : 27 à 30
Loups : 3 à 10
Lynx : 12 à 15
Agneaux : plus de 30
Coyotes : une quinzaine
Loutres : 20 à 30
Opossum : près de 50
Visons : 30 à 80
Hermines : 150 à 240 !
Devant l’abondance et la richesse des tissus qui nous entourent ce commerce là ne devrait plus exister.
L’on ne chasse pas en France l’hermine pour sa peau. En France l’on chasse pour le plaisir. En France, la chasse est le sport le plus pratiqué après le football ! La France est le pays européens qui compte le plus de chasseurs ! Cocorico ! Cela nous fait 2 chasseurs au kilomètre carré !
Les évangiles chantent : « je vous donnerai un cœur de chair ! ». Pour pouvoir chasser, il faut justement se revêtir d’un cœur de pierre. Le chasseur en vérité ne serait il pas finalement, cher frère, chère sœur, un mutilé de l’amour ? Un « désamoureur » volontaire ? Les animaux de la forêt et des sous bois, eux en sont persuadés : chasser n’est pas réguler, chasser c’est tuer.
L’homme vaut mieux que cela.
Pour finir une info hors propos « tout sourire ».
En étalant devant moi plusieurs calendriers, j’ai constaté plusieurs dates pour la pleine lune de ce mois et cela vous aura très certainement échappé ! La plupart citaient mardi dernier, quelques uns mercredi. Le calendrier de la communauté des communes de la vallée de Munster frisait le décalage interstellaire : « La pleine lune ? C’était jeudi !!! ».
Je vous en serre cinq ! Fait à Sondernach le dimanche 08 février 2015
votre courtaud potto black and white,
lundi 12 Jan 2015 | L'écho des terriers de Jojo le blaireau, Nos publications
Avant d’aborder ci dessous ma dernière note facétieuse, laissez moi vous souhaiter une « chouette » année 2015 !
« Chouette…» ?! Notifiez le sur vos agendas nature si ce n’est déjà fait, il y aura courant mars outre le sauvetage habituel des amphibiens, un événementiel devenu bisannuel chez les amis des oiseaux : une nuit consacrée aux ailes de la nuit, chats-huant, chevêche et autre effraie ! Nous en reparlerons !
Je vous le signale (et c’est un scoop qui ravira les naturalistes de la vallée), le hibou grand duc ferait peut être un come-back au pied des Vosges ! Il s’est fait entendre au Meyersbuhl il y a quelques nuits…
Sans plus tarder, par des rires ou sourires,
tout de go démarrons cet écho !
Le 23 décembre 2014 a lancé l’intoxication rituelle et cultuelle des organes digestifs. J’espère que vous vous en remettrez avant que n’adviennent les prochaines galettes de l’épiphanie !
Bien que la tendance soit à plus de frugalité, il nous est difficile d’échapper aux repas bien gras, copieusement arrosés de népenthès sucrés, d’alcoolats mielleux, de crémant et champagne. Même les plus pauvres d’entre nous quand ils le peuvent s’y adonnent : on bouffe, on s’empiffre, on se goinfre, on s’esquinte estomac, rate et foie, s’échangeant entre deux rots de contentement, un toast et trois truffes, de sempiternels cadeaux, de « joyeux noël », de merveilleux vœux de santé et de prospérité ! Dindes, saumons, esturgeons s’abstiennent bien évidemment de tout commentaire…
Cependant que les microbiens échanges qui sous le gui de la saint sylvestre auront rosi les joues de nos adolescents timides et essaimés les germes des dérèglements gastriques à venir, pimpant et guilleret hier encore, l’épicéa étoilé perdra demain inéluctablement de sa verve. Ses clins d’œils radieux cesseront d’enluminer le coin de votre salon. Au pied de son tronc, aiguilles, papiers, chaussettes, chérubins, boules et santons ne seront plus qu’un monticule à trier, à brûler, à ranger dans un casier cartonné du grenier jusqu’aux prochaines étrennes.
Votre Mistigri fait la gueule car cela dit en passant il n’avait jamais vu de si sympathique «arbre à chats » !
N’oubliez pas d’applaudir, chers ex-convives, les publicitaires du merchandising qui nous ont savamment orchestrés ces agapes pendant plus de deux mois. Ils ourdissent fort bien !
Entre les chapons, les œufs de lompes, le caviar, les rennes et la hotte du Père Noël ou de Saint Nicolas, il auront presque fait oublier à certains qu’il était pour d’autres une nativité à célébrer : il y a deux mille ans un sauveur nous naissait, désargenté, au sein d’un peuple opprimé, dans un pays militairement conquis.
Un enfant dans la paille sous le souffle d’un âne qui détenait en son sein le saint secret de la paix : « aimez vous les uns les autres ». Y’a du job !
De la Palestine à la Guinée, autres victimes, autres enjeux, autres occupants, cependant que les soldes de janvier et les prochaines hausses des prix sont d’ores et déjà ici annoncées, des parents réitèrent là bas sur les pas de Joseph et Marie le drame de la pauvreté, le drame de l’exclusion. Joyeux noël à tous.
Très, très loin de ce qui se joue sur le google-hearth-monopoly et la folie des hommes, enfoui et lové dans le creux de son arbre, blotti dessous l’étoffe douce de la queue touffue qui lui sert de couette, un rongeur échappe totalement aux étranges débordements de nos évanescences.
Il échappe au métronome du CAC 40.
Il échappe aux « néo-cultes » qu’imposent les villes-lumières.
Il semble échapper à l’histoire.
Le loir roupille.
Les pétards du jours de l’an fussent ils dans nos villages des plus bruyants l’ont à peine dérangé. 5° de température, 5 pulsations cardiaques toutes les soixante secondes, 2 respirations espacées de plusieurs minutes, l’on n’émerge pas de cet état paradisiaque d’un clignement de paupière sans préalablement réactiver la chaudière interne ! Il faut du temps.
Comme ses cousins lérots et muscardins, notre ami ne se réveillera véritablement qu’en mars-avril quand frère printemps houspillera ce : « debout les gars réveillez vous ! Il va falloir en mettre un coup ! » qui met la nature en émoi.
Dans les précédents échos nous avons vu que les hibernants n’abordaient pas ce retrait temporel à la légère. Le loir, qui ne pèse en été qu’entre 70 et 180 gr, affiche sur la balance en septembre jusqu’à 400 gr !
Les 5-7 petits qui naîtront en juin, ne pèseront que 2 gr ! Ils devront en moins de douze semaines gonfler leur poids de plus de 150 fois pour passer le cap de l’hiver ! Faines, noix, glands, châtaignes fourniront, nous l’avons lu, les huiles lipidiques nécessaires.
Un loir qui ne sommeille c’est joli, agile, enjoué et sacrément intrépide surtout lorsqu’il s’est habitué à votre frimousse !
Si comme Pascal et Viviane, vivant dans un champ d’arbres au pied d’une montagne, vous rêvez d’une cohabitation territoriale sympathique, ne rejetez pas ce conseil : plutôt que de tous vivre sous le même toit, optez pour « un logement chacun » !
Loir et lérot dans les soupentes sont souvent gages de dégâts ! Isolation bouffée, nuitées agrémentées de cavalcades dans les greniers, paquets de biscuits, cartons de fruits, entamés, éventrés, souillés…
Comment parvenir en six points au contentement de chacun ?
Vous veillerez à ne point toucher aux vieux arbres (chêne, châtaignier, hêtre, noyer…).
Vous favoriserez la présence des cavités naturelles.
Vous ne tronçonnerez pas les arbres morts.
Vous laisserez de hautes souches se dégrader naturellement.
Vous n’hésiterez pas à rajouter ici et là quelques abris artificiels et des haies dotées de noisetiers !
Important ! Le port d’une clochette pour tout ce qui ronronne sur vos genoux est fortement recommandé !
Si malgré les installations énumérées ci dessus vous vous faites toujours grignoter votre demeure, pas de panique ! En aucun cas ne faites intervenir les pourvoyeurs de raticides. Essayez plutôt ce qui suit…
Les gliridés ont l’odorat fort développé, l’astuce consistera donc à leur chatouiller le pif par des onguents répulsifs tels poivre, menthol, vinaigre, bâtons d’encens, eucalyptol, aminosol…
Ne souhaitant point me brouillez avez les pompiers qui me lisent, vous éviterez l’usage du gas-oil, de l’essence et de toute mise à feu du lieu de « non partage » !
Le piégeage et délogement territorial est fortement proscrit par les spécialistes. Ce qui est valable chez l’homme l’est aussi au pays des plus petits, l’expatrié apatride est le plus souvent condamné à être impitoyablement chassé, pourchassé, prédaté.
Certains tentent de se débarrasser chez leurs voisins de leur loir comme ils le font de leurs souris. Surprise ! Il semblerait que le loir rayonne de façon large. Aux pays des helvètes, des observateurs ont relevés qu’à moins de 10 km, ce croqueur de fruits secs retrouverait facilement son chemin !
Bon, n’oubliez pas que le loir est naturellement sylvicole. S’il occupe votre cabane c’est parce qu’elle se situe sur son territoire (évalué à 3-4 hectares). Tant que vous ne serez pas trop pollueur notre ami de votre présence sera ravi, il est très partageur de ce qui ne lui appartient point. Vous pouvez l’avoir chez vous 10 ans ! Facilement apprivoisable, rare, il est protégé par les conventions européennes. Si toutefois vraiment vous n’en pouvez plus, faites moi en un joli paquet enrubanné, je n’en ferais qu’une bouchée, parole de mustélidé !
Comme vos ancêtres les romains, je raffole du loir au gland !
Ils sont fous ces romains !
mardi 2 Déc 2014 | L'écho des terriers de Jojo le blaireau, Nos publications
Je vous l’avait annoncé le mois dernier, l’écho de ce mois est consacré au lérot.
Celui que l’on appelle couramment le rat bayard, le rabaillet, le rat dormeur, le rat des vergers, le rat fruitier, le loir des greniers, la souris des chênes fait parti des cinq hibernants que nous hébergeons à notre altitude.
Blaireau, Muscardin, Loir, Lérot, Chiroptère sont les 4 autres.
Le forestier lérot, blanc-gris-café-au-lait, est facilement reconnaissable : sa queue se termine par un pinceau bicolore et il ne sort jamais sans son bandeau de fantômette sur la tête. On prête à cet agile animal la capacité de courir à la verticale le long des murs. Plus montagnard que ses cousins, loirs et muscardins, il affectionne le bon vieux plancher des vaches et sera rarement vu en train de jouer à Tarzan dans les cimes des arbres.
Mesurant près de 20 à 30 centimètre queue comprise pour un poids oscillant entre 60 gr au printemps jusqu’à des records de 200 gr avant l’hiver, c’est un adorable rongeur. Comme vous le dirait très certainement mon tonton Breton : «On lui donnerait le bon dieu sans confessions ! »
Un grand dormeur devant l’éternel !
Le lérot, comme tout bon gliridé qui se respecte, dort le jour vit plutôt la nuit. Cet « Alexandre le bienheureux » passe, figurez vous, jusqu’à plus de la moitié de l’année au lit.
Il pousse le vice à hiberner parfois en plein été !
Moins de 12° Celsius vous l’enverra illico presto au dodo.
Son rythme cardiaque passe, quand il dort ainsi, de 300 pulsations à 2 battements minutes. Vertigineusement sa température corporelle quand à elle chute à 5°Celsius !
Si ça c’est pas de l’économie d’énergie !
Le long sommeil de ce fainéant sera ponctué de courts réveils, c’est une question de survie, l’on ne peux sommeiller six mois impunément en continu sans se détériorer. Contre le pourrissement des cellules par manque d’oxygénation, rien ne vaut un peu d’action ! Si vous localisez ce ronfleur pendant sa léthargie ne soyez pas surpris de ne point le voir réagir à votre présence : monsieur dort à poings fermés comme déconnecté. Il lui faudra parfois plusieurs minutes pour se « réactiver », autant pour se « ré-endormir » !
Accessoirement durant ces « insomnies » répétitives il grignotera un peu, il fera fonctionner ses voies urinaires, se dégorgera les sphincters.
Dans quatre mois, en mars, après un bon toilettage printanier et quelques séances de prise de poids on l’entendra sonner la charge de la reproduction de l’espèce. Le lérot est bruyant ! Il grince, chuinte, claque des dents, caquète, siffle, murmure et ses cris sont perçants ! Lorsqu’il court dans les greniers on le dirait de bottes chaussé !
Les jeunes « garden dormouse » comme les appellent nos voisins outre-manche sont précoces, adultes à la 10ème semaine, ils ont l’aptitude requise pour gonfler la densité de leur territoire dès le quatrième mois ! Damoiseau et damoiselle courtisent très jeune !
Compter une à deux portées par an selon votre localisation, 2 à 7 petits par « livraison » dès le début de l’été prochain !
(En Alsace ce sont les cigognes qui acheminent les paquets, c’est bien connu !)
Le lérot peut se confectionner un cercle de mousses et d’herbes pour nid d’été.
Sachez toutefois qu’il squatte plus facilement qu’il ne construit et toute cavité fera l’affaire : arbre creux, tas de bois, cabane de jardin, boite aux lettres, nichoir à oiseaux, vieux murs…
Au refuge, l’endroit le plus insolite où j’ai trouvé l’un de ces joyeux drilles était une bassine stockée sous abris au jardin. Ce farceur dormait entre deux replis de couvertures sur lesquels notre chat papoose avait lui même ses habitudes !
Il est mignon, il est charmant, mais attention, c’est un brigand !
Notre ami fait parti de ces rongeurs qui possèdent, outre les incisives des grignoteurs, les dents pointues d’un carnivore ! Contrairement au Muscardin, plus poète, qui privilégie les fleurs, les bourgeons, les fruits et les baies, le lérot gnaque volontiers dans la barbaque de dame musaraigne !
Grenouilles, oiseaux, escargots, insectes, souris figureront massivement sur la liste des besoins établie par son coach en diététique ! La matière carnée qu’il se met sous ses 20 dents représenterait jusqu’à 80% de son nécessaire alimentaire ! On le dit même carrément cannibale lorsqu’il s’agit de se débarrasser de la dépouille d’un rival !
Dans la chaîne des je te mange – tu me manges notre ami sera lui même apprécié par les chats, les fouines, les effraies et les hulottes.
Un lérot farci à la groseille ? Hum ! Un régal ! « Le pt’it Jésus en culotte de velours !» vous dicterait là encore mon bretonnant tonton s’il était un chat-huant !
Contrairement à son cousin le muscardin, elyomis quercinus aime cohabiter avec les petits fillots d’Adam.
L’habitat de l’être humain est, pour lui, une bénédiction du bon Dieu tant que n’est pas passé par là l’épouvantable pourvoyeur de mort à rat.
Si vous avez autour de chez vous 2, 3 hectares de disponibles, excellent, c’est pile poil ce qu’il lui faut !
Outre les sous toitures, véritable paradis de la literie, greniers et buffet, recèlent de trésors ! On y trouve à manger, à sucer, à croquer, des pommes par ci, des poires par là, des confitures, des céréales et des biscuits !
Le top des top c’est la chocolaterie, la confiserie, la pâtisserie de renom !
Une fois qu’il s’y est installé, difficile, croyez moi, de l’en déloger !
Saches le, cher ami touriste, nous sommes bien achalandé dans la vallée !
Entre Grimmer le chocolatier de Wintzenheim et Willy le patissier de Munster, nul ne saurait ignorer l’incontournable Marie qui sévit à Turckheim et Whir au val pour le plus grand bonheur de nos papilles !
Ah ! Ces lieux évocateurs ne font pas rêver que les lérots j’en fais le pari !
Tenez, j’en ai moi même le cœur tout chaviré !
Notez qu’en hibernant d’Octobre à Avril, les lérots loupent un tas de friandises que nous concoctent ces maestros du cacao et du rouleau à patisser entre Novembre à Pâques !
Enfin, ne nous égarons pas revenons au lérot…
Je n’insiste pas vous l’avez compris, si vous voulez accueillir chez vous ce petit colocataire que le bon Dieu nous a confié, il vous est conseillé de maîtriser l’espace gîte et couvert.
Bref veillez à bien isoler votre grenier et tenez fermé sous clé toutes vos bonnes denrées !
Au besoin installez lui dehors comme nous dortoir et mangeoire.
J’aurais encore tout plein de choses à vous narrer sur ce bandit masqué grand amateur de graines de tournesol et de miel mais l’aube point et il nous faut nous quitter. Je vous rassure ce n’est qu’un au revoir mes frères, je reviendrai dans deux, trois semaines pour le dernier écho de l’année il sera consacré comme prévu au gliridé qui nous reste à aborder : le loir !
Sachez qu’il me fut compliqué de vous écrire la bafouille de ce mois !
Essayez de taper un texte avec deux petits monstres qui vous griffouillent, vous mordouillent, vous mâchouillent, vous léchouillent et courent sur les touches de votre clavier comme les doigts de Jerry Lee Lewis sur les notes d’un piano :
la tache n’est pas aisée !
« Louve et Miss T » sont les petites victimes d’une « Cruella » des temps modernes, anthroposophique mystique ébranlée, qui pour gagner de l’argent asservissait leur mère en vendant ses portées.
Une bien pauvre chatte en vérité.
L’infâme femme déménageant dans un espace inadapté ayant cessée sa lucrative activité s’est empressée le mois dernier de déposer l’exploitée devenue inutile à la SPA de Colmar.
Les bébés invendus quand à eux ( y figurait Louve et Miss T) ont été abandonnés, largués, semés en Forêt tel les cailloux du petit poucet.
Les habitants de la Forêt, les animaux des sous bois, Cruella, te le scandent avec moi : « Houuu ! Honte à toi ».
Le mot de la fin ?
Malgré les dégâts que le lérot peut faire dans notre laine de verre, Il nous faudrait être dératiseur ou bien mal embouchés pour ne point réussir à aimer sa jolie frimousse, sa mignonne trogne.
Signé : Jojo, le zazou zorro des sous bois
dimanche 5 Oct 2014 | L'écho des terriers de Jojo le blaireau, Nos publications
Peu le connaisse et rares sont ceux qui l’ont vu.
Pour surprendre sa silhouette fugitive il faut, sinon de la persévérance, surtout beaucoup de chance ! Caché dans son territoire de ronces, le micro-mammifère de cet écho est aussi difficile à localiser que l’insaisissable dahu. On suspecterait presque cette superbe boule rousse aux yeux noirs d’homophobie tant elle se fait discrète, elle vit la nuit, dort le jour et tel un Gremlin craint la pluie !
(Pendant que vous cherchez le nom de l’animal je m’étale!)
« Mais qu’est ce qu’au juste qu’un Gremlin ?! » Pour ceux qui l’ignorent, le Gremlin, animal fantasmagorique est à l’origine non une peluche cinématographique mais une farceuse créature inventée par les brittichs et utilisée pendant la 2nde guerre mondiale afin de justifier les incidents dont étaient victimes les pilotes de la Royal Air Force ! Ce lutin des airs était accusé, tenez vous bien, de détériorer les voilures, de casser les moteurs… Ceci expliquant peut être cela, il est bon de savoir qu’en cette période tourmentée, l’aéronautique expérimentait via des bombardements d’infrasons quelques variantes du fameux rayon de NicolasTesla, père spirituel des Jack Cover, Vladimir Vernadsky et Alexander Davydov à venir (ensemencements de nuages, Haarp, canon à nanoparticules…). Avion et pilote partaient en pleine forme puis s’en revenaient sur le tarmac un tantinet disloqués, mécaniquement pour l’un, psychologiquement pour l’autre…
Trèfle de plaisanterie, fermons la parenthèse et passons au héros du jour, passons au muscardin. Le muscardin, joyeux lutin, splendide sylphe, elfe bellissime, est un amour de bestiole, une merveille du bon Dieu, tous les passionnés l’ayant approchés en conviendront,
Cet écho lui est consacré au travers d’un grand jeu titré : Chassons la noisette et les autres trésors du « rat d’or » !
Pour y participer, n’oubliez pas à l’issue de ce courriel de faire un petit tour sur le site associatif régional qui vous concerne – le GEPMA pour l’Alsace – le CMNF pour le nord pas de calais – le GMA pour l’Auvergne – la LPO PACA pour la Provence Alpes Cotes d’Azur – le GMB pour ma fratrie Bretonne…Les mammalogistes y échangent volontiers leurs savoirs, ils comptent sur une remontée d’info. Les « trésors » trouvés sur le terrain par les «joueurs participants» permettent d’infirmer, confirmer, peaufiner les données cartographiques connues !
Principe du jeu :
Il s’agit de chercher les deux indices de présence que laisse derrière lui notre ami : les nids et les noisettes rongées.
1er indice (pas facile à trouver) : Les nids…
Le muscardin utilise trois sortes de nids : le nid d’hivers, le nid de maternité et le nid d’été, nous allons nous intéresser aux deux derniers. Actuellement cachés dans les branchages tels des oeufs de pâques, ils n’attendent que vous ! Vous pouvez les ramasser, ils ne seront plus utilisés, ils sont voués à être détruits par les intempéries…
Si le nid déniché est une balle de 8cm de diamètre de fibres végétales tissées, il s’agit d’un studio de célibataire. Il y en aura généralement trois ou quatre autres pas très loin. On trouve ces nids généralement à moins de cinq mètres de hauteur.
Si le nid fait près de quinze centimètres de diamètre, il s’agit d’un nid de maternité ou nid d’élevage, belle trouvaille ! Ce nid abritait cet été une maman et ses petits. Il
arrive parfois que plusieurs mamans réunissent leurs progénitures sous la bienveillance d’une gardienne allaitante agréée.
(Ainsi le muscardin avant l’homme inventa t-il la crèche ?!)
Adepte de la transition énergétique : (il mériterait d’en être l’emblème !)
Lorsqu’une tête blonde contemple le nid d’un muscardin pour la première fois, une question claironne fort et claire : Mais où est donc l’entrée ? L’adulte plus discrètement pour ne pas avoir l’air sot se le demandera à lui même ! Réponse : le muscardin, écologiquement bien élevé, qu’il entre ou qu’il sorte, derrière lui referme toujours la porte !
Nid de muscardin ou nid de rat des moissons ?
L’on peut parfois confondre, en plaine, le nid du muscardin avec celui du rat des moissons. Le nid du muscardin sera posé sur des branchettes, celui du rat sera enchevêtré sur son support. Le rat des moissons affectionne les zones franchement humides type rives d’étangs, berges inondables, roselières… En cas de doute consulter une association naturaliste locale !
Où chercher ?
Il vous faut idéalement un massif de ronciers ou une zone d’herbacées bien touffu, impénétrable, fait d’ arbustif ensoleillé. Prunelliers, aubépines, églantiers, clématite des haies, houblon, chèvrefeuille, noisetiers, sorbiers, sureaux, merisiers, chênes, noyers, charmes ou bouleaux réjouiront de leur présence notre tom pouce.
Les épineux le protégeront des prédateurs, les arbres crevassés de plus de 30 ans pourvoiront à l’apport protéinique d’insectes nécessaire au printemps, les mûres nourriront sa marmaille en été, les huiles des fruits secs seront en septembre engrangées dans les sacs à gras internes prévus pour l’hibernation. Les plantes lianes fourniront quand à elles nid et système d’alarme…
Notre ami use de l’enchevêtrement des ronces et chèvrefeuille comme d’un avertisseur silencieux. La moindre intrusion déclenche la vibration qui l’alertant, le fait disparaître par une pincée subtile de poudre d’escampette ! Le muscardin se nourrit tour à tour au fil des mois d’insectes, de bourgeons, de feuilles, de fleurs, de baies, de graines. Certains l’ont surpris à prélever quelques morceaux d’écorce et de champignons, quelques lampées de sève.
Voilà qui nous fait aborder le 2nd indice : Les restes de repas !
(Plus facile à trouver, c’est donc par là qu’il vous faut commencer !)
En Alsace, les fins limiers du GEPMA se proposent de recueillir les sachets de noisettes grignotées et ainsi d’identifier pour vous qui à mangé quoi ! Un flyers explicatif est à votre disposition sur leur site.)
Bien que le fruit de l’arbrisseau symbolique des sourciers ne soit pas le met préféré de notre furtif compagnon qui lui préférera les faines et les noix, la noisette plus commune, plus aisée à trouver, est vitale. L’allevanarius fournie en effet la majeure partie de la graisse qui permettra en dix jours de faire peut être face aux sept mois d’hibernation qui attendent ce grand ronfleur. (J’utilise le mot peut être car le taux de mortalité durant cette longue période frise en certains endroits les 70 – 80%).
Bref pour le muscardinus allevanarius, sciurus allevanarius, mus allevanarius, glis allevanarius, myoxus allevanarius – nos savants ont eu beaucoup de mal comme vous pouvez le lire à s’entendre sur une dénomination commune ! – l’important, vous l’aurez compris, ce n’est ni la rose, ni le lilas…
Pour trouver le deuxième indice, il faut donc vous rendre au pied du bosquet de noisetiers le plus proche. Rayon d’action : 70 mètres autour du nid. Ce bosquet doit impérativement être accessible par les airs. Notre équilibriste est un « accroc-branche » né. Les prédateurs-fins-gourmets qui l’attendent au sol sont nombreux : fouines, chats, martres, hermines, renards, sangliers, blaireaux ! Ronciers ou noisetiers isolés au beau milieu d’un pré ne seront guère prisés par notre gliridé.
Au pied des coudriers (autre nom de l’arbre à « nutella »), quelques akènes vertes ou brunes vidées de leur nutriment témoigneront de son passage. La façon de percer l’écorce est typique. L’arrondi du trou est net, les bords légèrement obliques sont lissés comme passés au papier de verre, diamètre huit millimètres. Mulots et campagnols laissent des marques d’incisives râpeuses plus visibles et les contours du trou sont irréguliers. (Vous trouverez sur le net de nombreuses photos étayant mes propos…)
Afin de vous préparer au jeu qu vous concocte Jojo pour animer goûters d’anniversaire et après midi récréatives début d’année prochaine, voici deux, trois informations supplémentaires…
Sachez que le muscardin met prêt de 20 minutes pour se délecter d’une noisette et qu’un nouveau né pèse entre 1 et 2 grammes.
Le rat d’or est grisâtre la première année, sa somptueuse teinte dorée lui étant octroyée pour son premier anniversaire, à la sortie de son premier hivers.
Les muscardins plutôt « cool raoul » en matière de sociabilité deviennent territoriaux en période de reproduction pour les mâles, en période de maternité pour les femelles.
L’on compte, selon la localisation, une à deux portée par an de 4 à 5 petits.
Le muscardin peut vivre cinq ans.
2 années de mauvais temps peuvent suffire à décimer la population d’un site.
Le muscardin est européen, il est présent du sud de la Grande Bretagne jusqu’en Russie, il trouve sa limite nord en Suède et sa limite sud aux abords méditerranéens.
En dehors de l’Angleterre il ne serait pas insulaire et il n’est pas présent en Corse.
La densité du muscardin en France s’affiche avec 1 à 2 individus pour 1 hectare contre 1 à 3 en Lituanie, 1 à 4 en Suisse, 8 à 10 en Angleterre, le record étant de 15 individus à l’hectare, ce qui reste ridicule pour un si petit rongeur.
Le muscardin aime le Nord Est qu’il préfère au reste de la France ! Kikiriki !
Au vu des observations relevées, bien qu’on le retrouve jusqu’à 1350 m sur les crêtes vosgiennes, il semblerait que les effectifs du muscardin en Alsace faiblissent au dessus de 400/500 m. (Notons qu’à partir de cette altitude c’est peut être le nombre de « recenseurs » qui fait défaut !) Son record ? 1980 m ! C’était en macédoine.
Le muscardin est un grand dormeur…
15 heures de sommeil minimum chaque jour entre avril et septembre, voilà de quoi faire rêver les plus fatigués d’entre nous ! (Ce n’est peut être pas pour sa couleur que le célèbre naturaliste Buffon le nommait, lui, le « ratdort » !!!)
En octobre, notre « copain » intensifie ses phases de couette chaude : plus de 20 heures de gros dodo contre moins de quatre heures de repas continu. Dès que le poids de 40 grammes sera atteint son horloge interne sonnera le « dring » de la mise au pieu. Dans un nid fait de feuilles et de mousses, sous les racines superficielles d’un arbre ou dans une excavation du sol, cependant que les grues cendrées passeront dans le ciel, notre ami pour de longs mois s’endormira, copiant la belle au bois dormant !
Il aime la ouate moite…
Il est noté que sur le territoire du Muscardin, un ruissellement ou un cours d’eau est souvent présent. Le nid d’hiver doit être un tantinet humide ne pas être mouillé, en aucun cas trop sec, c’est un gage de survie. Pendant son hibernation notre ami ne boit pas, il lui faut donc de la fraîcheur pour ne point déshydrater.
Il est mini-mini !
Quinze centimètres à tout casser, c’est le plus petit de nos 3 gliridés.
Vous retrouverez ses deux copains, le lérot dans l’écho de novembre, le loir dans celui de décembre.
Le muscardin pratique l’autotomie !
Pour échapper à ses prédateurs, le muscardin abandonne à ses poursuivants une partie de son corps, à savoir les trois quart du fourreau qui lui entoure la queue. Un muscardin à la queue nue comme un rat n’est pas un pestiféré, c’est juste un rescapé qui l’a échappé belle !
Le muscardin est hydrophobe !
Les populations de Muscardins se raréfient là où les hivers sont doux et surtout les étés trop détrempés ! Les muscardins contrairement à d’autres rongeurs, tel mulots ou souris qui ont un pelage plus adapté, n’aiment pas l’eau. Pluies, bruines, overdoses d’humidité peuvent lui être fatales. Les récentes déclarations des climatologues ne font du fait pas leur bonheur car, pluies, bruines, humidité, c’est exactement le prévisionnel annoncé pour les étés à venir…
Le muscardin n’est pas toujours ce pierrot de la lune, artiste funambule exclusivement nocturne que l’on voudrait nous faire croire !
Délaissant sa tranche horaire habituelle 22h – 04h, il sort parfois deux, trois heures, en plein jour, lorsqu’il a plu toute la nuit ou qu’il a fait trop froid. (Notamment fin septembre début octobre !)
Avis aux amateurs ! Des études ont montré que tout verger, tout jardin de 20 à 30 ares, bien agencé et intelligemment entretenu, peut devenir un écosystème favorable au muscardin, animal bio-indicateur d’un espace faunistique riche : une haie où vit le muscardin abriterait plus de 1500 espèces, rongeurs, insectes, oiseaux…!
J’aurais encore énormément de chose à vous dire sur mon petit copain mais il se fait tard, le marchand de sable m’alourdissant les paupières, il me faut d’un long bâillement vous quitter sur un dernier rappel et deux petits points !
Rappel : le muscardin est protégé par la convention de Berne, il est strictement défendu de détruire son habitat !
1er petit point ! En jouant au jeu du mois et en envoyant vos trouvailles aux antennes régionales de France Nature Environnement, vous aiderez peut être à contrer les projets invasifs des bétonneurs végétalivores qui détériorent notre décor : là où est le muscardin : « il ne faut pas toucher » !
2nd petit point et ce sera la mot de la fin : courrez dès à présent vers les sous bois buissonnants. Peut être est il un malagnou près de chez vous !!!
* malagnou : nom donné en patois au muscardin par nos amis suisses romands…
mardi 2 Sep 2014 | L'écho des terriers de Jojo le blaireau, Nos publications
Août s’en est allé laissant à Septembre le soin de doucement nous emmener vers les derniers mois de l’année ! Comment, déjà ? Me direz vous ! Vous avez raison, ne nous y précipitons pas, nous avons tout notre temps !!!
Avant les vents chagrins d’Octobre, les premières gelées de Novembre et les neiges de Décembre, réjouissons nous des pommes, prunes, raisins, vins nouveaux, citrouilles, potimarrons, noix et noisettes, châtaignes, faines, bolets, ceps et été indien nous attendent ! La nature est prodigue tant en mets qu’en couleurs !
Ce week-end, l’horloge des saisons mise en place par le bon Dieu donnera aux naturalistes passionnés limitrophes des grands parcs nationaux boisés le top d’un rendez vous à ne pas manquer.
La diminution de la durée du jour entraîne chez nos amis cervidés – vous le savez tous, bien évidemment ! – des « poussées » d’hormones très attendues : une surproduction de mélatonine !
Cette mélatonine qui influe à d’autres époques de l’année tantôt sur l’état dépressif de l’humain, tantôt sur le changement de couleur et/ou la densité du pelage chez l’hermine, le chevreuil, l’écureuil, le renard (…), va enclencher, en ce début de semestre, le rut chez les cerfs ou du moins le processus de chaleur chez les biches.
Ces dames qui vivaient jusqu’alors de façon matriarcale, loin des mâles, sous la conduite d’une vieille bréhaigne stérile vont pour les semaines à venir s’adonner à la mixité, le brame va débuter !
Sur ces places de brame que connaissent les « spécialistes », les grands mâles qui d’ordinaire vivent seuls ou en compagnie d’un « écuyer » auront pris soin de réunir autour d’eux les groupes de femelles qui composeront le « harpail ». Les jeunes « coiffés » en rivaux téméraires, prêt à en découdre, iront jusqu’à la mi-octobre braver, narguer, affronter les grands monarques de nos bois qui s’évertueront de les exclure pour notre plus grand plaisir.
Pendant un mois nos clairières vont être le théâtre de joutes formidables et si vous n’avez encore jamais eu l’ occasion d’entendre (or téléviseurs et autres écrans) ces mugissements-rugissements terriblement puissants sachez qu’il y a des lieux qui se sont spécialisés pour vous les faire écouter en « live » et en « VIP » !
Quelques enjambées de Néphilim séparent deux de ces endroits. Mon premier est la réserve nationale de Chambord où se pressent pour des visites guidées les curieux par dizaine et autant de cars scolaires. Mon second proposent des affûts atypiques, c’est le parc animalier de Sainte Croix près de Rhodes en Moselle connus pour ses trois incontournable meutes de loups blancs, gris, noirs.
Ne pas rater ! A voir !
Sur nos contreforts vosgiens, côté Alsace, certains points réputés font le bonheur des adeptes. Malheureusement, en ne respectant pas les deux, trois points énumérés ci dessous, bon nombre des visiteurs innocemment s’immiscent en trouble fête…
Le cerf est doté d’un flair et d’une ouïe qui dépasse de loin l’entendement humain aussi est il conseillé, afin d’être le moins perturbateur possible, de rester à bonne distance des places de brames. Les naturalistes respectueux laisseront leurs véhicules au plus loin, finiront l’approche à pied et doté d’une bonne paire de jumelle privilégieront l’aube ou le crépuscule plutôt que la nuitée.
Les «baroudeurs puristes» s’embusqueront pour la nuit. (J’en connais au moins un!). Installés, nichés, planqués dans des trous plus ou moins confortables, ils savent manier l’art du camouflage olfactif et rester absolument silencieux, superbement « invisibles ». Ils sont très peu nombreux…
Puis il y a tous les autres… Certains s’y aventurent plus ou moins discrètement, plus ou moins habilement. Trop nombreux sont ceux qui le vendredi-samedi-dimanche y vont gaiement et bruyamment, entre café et digestifs, tels de joyeux drilles, tels de gais lurons.
Les « caméléons en planque » cités ci dessus, postés pour la nuit, tempêteront très certainement cette année encore en les voyant monter et redescendre en de beaux gros 4×4 rutilants, éclairant de leurs projecteurs longues portées le vide puisqu’il n’y à, dès lors, plus rien n’a voir, ni a entendre.
Vous reconnaîtrez ces gêneurs, ces gâtes-sauces, au boulot le lundi : ils râlent ! « Le brame du cerf ? M’en parle pas, j’y étais samedi, on est monté, on a rien vu, rien entendu ! »
(Si tu t’y reconnais cher lecteur – je doute que l’un de mes lecteurs en soit ! – que ferais tu si tes voisins s’agglutinaient à ta fenêtre pour zyeuter à la lampe torche tes ébats ? Ne changerais tu de pièce ? Ne changerais tu d’endroit ?)
Ah quand brille la sottise plus que l’intelligence…
La fin de cet écho je vous la sers en cinq points :
Aux chasseurs qui profitant du rut viennent tirer leur trophée de l’année, les compagnons des sous bois se joignent à moi pour adresser un bouuuuuuhhhh ! De dégout.
Au meyersbuhl nous avons hébergés durant tout le printemps, tout l’été, quelques « coiffés » magnifiques. Un « dix cors jeunement » avait fait d’une futaie, peu éloignée et impénétrable, son « fort ». Peut être aurons nous la joie d’entendre cette année quelques brame sous nos fenêtres, ce serait une chouette première !!!
Certains d’entre vous n’ont pas reçu le dernier conte intitulé : « chocolat pralin ». C’est normal !!! Afin d’y remédier n’hésitez pas à me contacter !!! (D’autres contes sont à l’écriture pour le bonheur des plus petits et la joie des plus grands…)
Je serai l’après midi du 12 octobre prochain à une rencontre des croqueurs de pommes et autres fruits du vergers à Soultzeren, j’animerai le jeu de Jojo le blaireau que certains ont pu entre-découvrir sous une thématique asine à Fest’âne…
Pascal et Viviane ont pesé et épucé chimiquement par pipette Dame hérissonne qui s’est concoctée dans notre débarras sous chacun de nos buffets un nid. Elle alterne de logis en logis ce qui semblerait être une méthode naturelle pour éviter d’être trop parasitée. Ça a le désavantage de propager la vermine qui adore infester ses piquants ! Aïe !!!
Notre petite amie sinon se porte bien, elle pèse 1kg200 !!!
A bientôt ! Votre mustélidé préféré, Jojo le blaireau !
jeudi 24 Juil 2014 | L'écho des terriers de Jojo le blaireau, Nos publications
Bonjour !
Pour tous ceux qui, parce qu’ils habitent loin, ne pourront rejoindre le 08, 09 et10 août prochain, le festival de l’âne à Metzeral, voici un « écho » spécial Equus Asinus.
Pour ceux qui logeant plus près viendront à mon espiègle causerie le dimanche à 15 heures afin de se reposer d’avoir tant ahaner, voici un petit four anisé de prose apéritive.
Le festival durera trois jours et enchaînera en musique ballades à dos d’ânes, contes, ateliers, piques niques collectifs, conférences et certainement plein de surprises inattendues !
Vous n’avez point encore lu le programme ? Le revoici.
Fest’âne se déroulera à la « Wolfgasslà », route de Mittlach.
« Wolfgasslà » se traduisant en français par quelque chose comme « la passe du loup ! » voici un bel endroit pour retrouver l’envoi d’il y a deux mois : l’âne et le loup ! (Qui devrait nous être conté !)
Mais, me direz vous, pourquoi donc attribuer à l’âne un tel festival ?
Sachez mes bons amis que les auteur de ces woodstock « cadichonesques » sont des malades ! Ils sont toqués du bonnet (d’âne bien sûr) ! Fest’âne n’est pour eux qu’un moyen de contamination : ils veulent nous refiler leur dingue passion ! Je ne sais qui choppera cette année le virus. Est ce vous ? Est ce moi ? Je sais en revanche que chez l’un de nous en tout cas bientôt un âne braira !
« Moi, un âne ? Jamais !!! Que ferais je d’un âne si ce n’est faire le clown *!? »
S’exprimer ainsi est une réaction normale. Mais pas si vite ! Voici trois petits tours de piste après l’ astérisque ci dessous qui peuvent vous faire changer d’avis !
*Sous le chapiteau des cirques, l’âne a longtemps été l’un des compagnons préférés des gugusses au nez rouge, chapeau mou…
Piste 1
L’âne est bon, doux, humble, affectueux, réfléchi, attentif, paisible, sociable. Dans la prunelle de ses yeux en amande brille une mélancolie profonde toute vouée à l’écoute et à la compréhension. Chez l’âne pas de bling-bling, pas de ségrégation sociale ou raciale. L’âne écoute avec le cœur. Regardez le : il vit dans le temps calme du bon Dieu et non dans celui stressé et tourmenté de l’homme. Qui prend le temps nécessaire découvre en vérité un enseignant. (Je sens que je vais me faire des copains chez les profs !). Ce n’est pas pour rien que les sumériens dénommèrent l’animal « qui élève ce qu’il porte ». Pour ceux qui pense que ce monde est appelé un jour a vivre d’amour et non d’argent alors acquérir un âne c’est faire un pas vers la belle compassion qui régnera demain.
Piste 2
Vous savez qu’aujourd’hui l’on parle de transition énergétique. Nous allons devoir, nous dit on, apprendre à nous passer de pétrole et de gazole. Pour les adeptes de la végan attitude et les anti OGM qui boycottent Nestlé et le nucléaire, cela ne fait aucun doute : sobre, rustique, non énergivore, corvéable à merci, l’avenir est dans le taxi-baudet !
Acquérir un âne c’est investir dans l’économie de demain.
Piste 3
Présent à partir du moyen âge un peu partout dans l’hexagone, l’âne accompagna tour à tour le pèlerin, le moine, le soldat, le contrebandier, le bûcheron, le batelier, le rémouleur, le meunier, le saunier, le tailleur de pierre, le tonnelier, le charbonnier, les artisans et les agriculteurs de tout poils.
Bref, l’âne fut partout !
A l’aube du second conflit mondial, pratiquement toutes les régions de France détenait un âne sélectionné pour une activité spécifique. Les maquignon âniers des marchés à bestiaux attribuaient à l’âne du Cotentin et celui de Gascogne, le travail agraire. A l’âne des Pyrénées et l’âne gris de Provence (appelé aussi âne de Crau, âne d’Arles ou âne de Savoie) la transhumance, le ravitaillement des bergers, le transport de sel ou celui de la glace naturelle. Ils encensaient l’âne de Normandie pour sa capacité à acheminer les productions laitières. Ils louaient l’âne de Gascogne pour son travail de débardeur. Le soin de haler les péniches revenait quand à lui à l’âne du Berry, ni trop grand, ni trop petit…
L’essor industriel qui accompagna l’après 39/45 décima ses rangs mieux que toutes les guerres. Jugez plutôt : Sur plus d’un million de têtes au début du XXème siècle, le cheptel français comptait moins de 20 000 rescapés dans les années 70.
Acquérir d’un âne c’est sauver un petit bout du patrimoine français.
Bon quand je dis français, tout est relatif ! Savez vous d’où nous vient ce cousin de Jolly Jumper ?
L’ancêtre de l’âne de Schrek, du Gris-gris de Sylvain-Sylvette, de « cannabis », compagnon de Jamel Debouze dans Astérix et Cléôpatre, s’appelle Eohippus. Ce serait l’ancêtre commun de tous les mammifères pourvu de sabots appelés ongulés qu’ils soient périssodactyles (doigts impairs : tapirs, rhinocéros… ) ou artiodactyles (doigts pairs : moutons, chèvres, vaches, sanglier…)
L’Eohippus habitait les forêts humide du continent de l’oncle Sam il y a, chiffrent les scientifiques adeptes du darwinisme, 50 millions d’années. Haut comme trois pomme, taillé comme un renard, il se nourrissait de feuilles et de fruits, avait quatre doigts aux pattes avants, trois doigts aux pattes arrières, des dents d’herbivores non prévues pour à cette époque manger les herbacées des champs.
L’extension des prairies sèches de graminées prenant le pas sur les bois modifia la morphologie du géniteur des petits fillots à longues oreilles.
Eohippus engendra Miohippus (un peu plus grand pourvu de 3 doigts à chaque pattes) qui lui même engendra Merychippus (toujours 3 doigts à chaque pattes dont 2 latéraux plus élevés et enfin des dents plus adaptées à la mastication des herbacées).
Merychippus engendra Pliohippus, le 1er de la lignée à n’avoir qu’un seul doigt à chaque patte et par conséquent le vrai papa des dadas, qu’ils soient cheval, âne, zèbre ou hémione appelé aussi onagre.
Selon une étude réalisée par le CNRS tous les ânes quadrupèdes connus aujourd’hui seraient issues des lignées africaines de Nubie et de Somalie : l’âne tricolore est donc un français pur souche d’origine africaine.
Nul ne semble s’être penché sur l’origine de l’âne bipède qui selon les spécialistes évolutionnistes serait un vrai casse tête : des gens intelligents pouvant concevoir le plus bête des êtres et vice versa !!! Et oui, le darwinisme a ses limites. Le darwinisme n’explique pas tout.
L’âne est rustique et rude, il supporte tout pourvu que ce soit en joyeuse compagnie : l’âne est a besoin d’amis. Le plus breton des ânes n’ira jamais jouer les Bombards de son plein gré dans le cadre d’une traversée des mers de sable en solitaire. Un âne que l’on isole se lancera en vocalises désespérées par des « Hi-Han-longue-portée » dont il a le secret et que l’on pourrait traduire par «Je suis seul ! Y-a t-il quelque part quelqu’un que je puisse aimer et qui puisse m’aimer ? ».
Si personne ne lui répond, votre âne risque tout simplement de faire une longue, profonde et terrible dépression.
Si vous voulez rabaisser le caquet du coq de votre voisin qui sonne l’aurore tout les matins, mettez deux ânes sur votre lopin. Se sera alors le coq qui naturellement fier fera une déprime sévère : le kikiriki (ainsi dit on cocorico en alsacien) ne pouvant rivaliser avec les hi han obtenus.
L’âne ne hi-hanne pas que pour gueuler un « je suis seul, désespéré… ». Il hi-hanne aussi pour vous dire bonjour, il hi-hanne pour vous dire j’ai faim ou j’ai soif, il hi-hanne pour manifester son mécontentement, il hi-hanne pour vous chanter dès l’aube ses deux chansons préférées : « debout les gars réveillez vous il va falloir en mettre un coup ! » et « hello le soleil brille, brille, brille !!! ».
Jacky qui boycotte Edf et le nucléaire a remplacé son réveil matin consommateur de piles et d’électricité par cet amour de peluche consommateur de foin.
Jacky ne recevra aucune invitation l’année prochaine pour la fête des voisins.
Sachez enfin que l’ânesse braie surtout, elle, pour chanter qu’elle est une « femme amoureuse ».
Une ânesse qui clame ses chaleurs déclenchera tout azimut le braiment des ânes mâles en rut.
Mon amie Annette à une ânesse qu’elle a appelé Danette puisque c’est l’ânesse d’Annette. Lorsque l’ânesse d’Annette braie ainsi, c’est bien connu, tout le monde se lève pour Danette.
Je finirais par quelques faits divers de mag’asine :
Au Kurdistan irakien, le parti des âne n’est plus. Né en 2005, il vient d’être dissous. Ne restera qu’une statue érigée sur la place de Souleimanieh : un buste d’âne arborant une immense cravate ! (A propos saviez que l’âne est l’ancien emblème du parti démocrate américain?)
En Macédoine l’on a pu voir dernièrement un âne doté de deux grandes voiles solaires !
Ce projet appelé Pégase, du nom du rapide cheval ailé de la mythologie a été imaginé par un duo loufoques lillois, Philémon, artiste plasticien et Arnaud Verley, scénographe.
Principes : les habitants sont invités à venir brancher gratuitement leurs appareils électriques sur ce généreux animal : téléphone portable, batterie de voiture, radio, sèche-cheveux, tondeuses, postes radio…
Au large du Kénya, l’île de Lamu qui compte 1 âne pour 4 habitants assure aux réfractaires de l’auto un séjour sans pots d’échappements. Les voitures y sont interdites.
Les automobilistes coincés dans un certain bouchon de 2,5 km entre Dampierre et Saint-Vit dans le Jura un vendredi matin s’en souviendront : un âne caracolait tirant la charrette d’un artisan, une banderole expliquant :« Je n’ai plus de points, donc plus de permis, mais je dois aller travailler, désolé pour le dérangement ». Les conducteurs bloqués avaient plutôt appréciés cette démarche, un taxi s’était même mis bénévolement à la disposition de l’artisan.
Dans le Jura y-à pas que les routiers qui sont sympa !
En Picardie enfin, un homme qui pique niquait en short dans une prairie où paissait un âne s’est retrouvé a l’hôpital en caleçon et t-shirt déchiré, le corps tuméfié, l’épaule tatouée d’une effroyable morsure.
Il ne faut pas entrer dans l’enclos d’un âne en rut surtout quand il est seul.
Il ne faut pas non plus tenter de s’enfuir par dessus les barbelés quand on ne sait pas sauter, c’est le meilleur moyen de se faire rattraper.
Voici le moment de nous quitter, certains diront « déjà ? », d’autres diront « ah tout de même… » !
J’ai choisi ce qui suit ci dessous pour clore cet écho de Jojo.
Un âne chargé de six à huit bidons de pétrole transbahute quotidiennement et silencieusement de façon illicite sa cargaison entre l’Algérie et la Tunisie… Comme l’article omet de le dire, je vous le rajoute : Les ânes utilisent leurs fosses nasales pour braire, les contrebandiers coupent les naseaux de leurs passeurs pour les réduire au silence. Barbares…
Dans le Kurdistan iranien, les « douaniers » tirent sur les convois qui commercent l’alcool, la pornographie, l’essence et les cigarettes laissant pourrir sur place, après les avoir délestées, les cadavres des mules (hybride de l’âne et du cheval) utilisées. Australopithèques…
Je lance une info à tous les amis des ânes qui souhaiteraient aux quatre coins de la terre sauver ces « malgré nous » des mains de leurs exploitants malveillants. J’ai déniché pour terre d’asile le village idéal pour eux. C’était dans un article des DNA paru en fin de siècle dernier.
Extrait : « Françoise et Richard Martin, pionniers dans la région de la «réintroduction» de l’âne, racontent qu’il y a vingt ans, quand ils ont eu leur premier compagnon, il n’en restait qu’un seul dans toute la vallée. Pour ce couple de professeurs de sport, anciens champions de ski d’été, il s’agissait au départ de réaliser un rêve d’enfant. De fil en aiguille, leur troupe s’est agrandie. Elle compte aujourd’hui une vingtaine d’ânes et de mulets… Le doyen Roméo faisait de la contrebande dans les Pyrénées… »
A Metzeral, qu’on se le dise, on héberge les ânes qui doivent se mettre au vert !
Lol comme disent les jeunes !!!