Avis d’Alsace Nature sur la modification n°2 du PLUi du Kochersberg

Avis d’Alsace Nature sur la modification n°2 du PLUi du Kochersberg

Par un courrier daté du 9 juin 2025, le groupe local Kochersberg a fait part de ses remarques dans le cadre de la consultation publique liée à la modification n°2 du PLUi de la communauté de communes Kochersberg et Ackerland. En voici un extrait.

 

En préambule, Alsace Nature souligne que, malgré des mesures intéressantes et pertinentes pour compléter les éléments remarquables du patrimoine naturel, seules deux communes (Gougenheim et Durningen) ont proposé de manière systématique des protections complémentaires de milieux naturels.

Or, il existe depuis 2023 un diagnostic Trame Verte et Bleue (TVB), réalisé à la demande de la Communauté de communes par la LPO, qui présente un état des lieux quasi exhaustif du contexte écologique, et qui montre clairement que sur les 11 corridors écologiques du SRCE concernant notre territoire, seuls 2 sont dans un état satisfaisant (et encore, ils sont situés à la périphérie). Cela signifie donc que 9 corridors écologiques sont inefficaces et seraient à restaurer. Surtout, le diagnostic contient un grand nombre de propositions allant dans le sens de la préservation et de la restauration de la TVB.

Certes, le PLUi n’est pas le seul instrument mobilisable dans ce contexte, mais il serait néanmoins intéressant, dans un souci de cohérence et d’harmonisation des politiques publiques, qu’il intègre à terme les options qui seront retenues à l’issue de ce diagnostic. Ce qui supposerait une mise en commun et une concertation large de ce document permettant de déboucher sur un plan d’actions.

De la même manière, une articulation entre le PLUi et les Aménagements fonciers en cours est à prévoir à terme.

 

Sur le règlement des espaces plantés et boisés,

Le point n° 79 propose la modification du règlement concernant les espaces plantés ou boisés, afin de faciliter certaines coupes pour la réalisation d’ouvrages de type pistes cyclables. Si nous comprenons que des dérogations peuvent se justifier dans certains cas, il ne faudrait pas qu’elles deviennent la règle.

Afin de garantir au mieux la préservation de ces éléments (rares) du patrimoine naturel, Alsace Nature propose d’intégrer, conformément à la loi, systématiquement la séquence Eviter-Réduire-Compenser (ERC).  En cas de défrichement nécessaire, une étude environnementale préalable avec justification des options retenues dans le cadre de la séquence ERC sera exigée. De même, si les coupes sont nécessitées par l’état sanitaire des arbres ou pour des raisons de sécurité, nous demandons la réalisation d’un diagnostic préalable.

Le respect de ces mesures, s’agissant notamment d’opérateurs privés (récolte de bois de chauffage par exemple), pose la question du suivi et des contrôles. Plusieurs cas de coupes à blanc ou de destructions de haies ont été observés depuis l’entrée en vigueur du PLUi. Pourrait-on envisager une mesure de déclaration préalable de travaux dans les secteurs concernés afin d’éviter des « coupes sauvages » telles que celles constatées ?

Par ailleurs, nous souhaitons attirer l’attention sur l’avis de la Chambre d’agriculture, daté du 14 avril 2025 (p. 2) concernant les ripisylves et les bords des cours d’eau et l’ajout des « fossés de drainage ou d’évacuation» dans la catégorie des ouvrages collectifs. D’une part, il ne nous semble pas démontré que les fossés de drainage soient des ouvrages d’intérêt collectif, d‘autre part, ces ouvrages ont la plupart du temps pour objectif de réduire les zones humides alors que ces milieux sont parmi les plus menacés actuellement, et que leur contribution dans la gestion des masses d’eau est reconnue comme essentielle aujourd’hui, notamment dans le cadre du changement climatique.

 

Sur le règlement des zones A et N,

le point N° 90 prévoit d’ajouter le terme « ouvrages » aux usages et affectations des sols autorisés dans les zones A et N (articles 1.2. A et 1.2. N).

Si on peut comprendre l’intérêt de certains ouvrages (pistes cyclables) passant nécessairement par des zones A ou N, il convient également de garantir l’absence d’impact, notamment dans les zones écologiquement sensibles, au-delà de la formulation vague et sujette à interprétation « à condition qu’ils ne portent pas atteinte à la sauvegarde des espaces naturels et des paysages ».

Afin de limiter les risques de mitage, nous formulons deux propositions quant au projet de règlement modifié : (1) dans la définition des ouvrages, supprimer le terme de voirie qui est trop large et va bien au-delà des pistes cyclables, ajouter « temporaires » après « bassins de rétention » et supprimer les points de suspension après « bassins de rétention ». (2) Préciser dans le règlement que « dans les secteurs à intérêt écologique (TVB, espaces plantés, boisés…) la réalisation des constructions, installations ouvrages ou travaux fait l’objet d’une évaluation environnementale préalable ».

 

Sur la transparence écologique des clôtures,

Il est admis que les clôtures séparatives, en dur ou en grillage, constituent des obstacles infranchissables ou difficilement franchissables pour certaines espèces protégées (hérisson par exemple).

Dans certains PLU, des dispositions spécifiques sont prévues pour assurer la transparence écologique des clôtures, notamment dans le cas des terrains concernés par des corridors écologiques existants ou à restaurer. Ces dispositifs concernent évidemment davantage les clôtures entre jardins que les clôtures sur rue.

En conséquence, nous proposons d’intégrer dans les règlements concernés, une formulation du type « Dans les secteurs couverts par les corridors écologiques, ou proches ou constitutifs d’éléments naturels, les clôtures doivent être perméables aux espèces terrestres type hérissons ou amphibiens ».

 

Sur l’ouverture de zones à l’urbanisation,

Un certain nombre de communes prévoient d’anticiper l’ouverture de zones à l’urbanisation (notamment Berstett, Kuttolsheim, Furdenheim, Wiwersheim…). Il s’agit la plupart du temps de surfaces actuellement agricoles ; le rapport considère donc que l’impact environnemental direct de ces urbanisations est faible. Mais qu’en est-il des effets induits, par exemple le report de ces zones de production intensives vers des zones actuellement traitées de manière plus extensive, avec pour conséquence un risque de perte de biodiversité. Ces éléments n’ont apparemment pas été analysés.

Par ailleurs, ces projets d’ouverture à l’urbanisation ne font pas l’objet d’une analyse d’ensemble à l’échelle du PLUi. Il n’est pas démontré que l’ouverture à l’urbanisation des zones proposées dans le projet de modification sera à même de respecter le maintien des équilibres initiaux au regard des pôles. L’absence de bilan à 6 ans ne permet pas d’ajuster les choix en conséquence, de voir où se sont réalisés les logements depuis l’approbation du PLUI.

(voir également notre avis dans le courrier complet sur les projets de Wiwersheim, Neugartheim-Ittlenheim et Dingsheim)

 

Sur les règles d’urbanisation le long des cours d’eau,

Le point n° 80 concerne la reconstruction au sein des marges de recul le long des cours d’eau.

Nous n’avons pas d’objection de principe à la possibilité de reconstruction telle qu’évoquée, mais celle-ci devrait intégrer explicitement des mesures constructives pour prendre en compte les éventuels risques liés aux inondations.

De manière générale, les mesures de recul de 6 et de 8 m le long des cours d’eau sont relativement arbitraires et ne correspondent pas nécessairement aux réalités de terrain, d’autant que le changement climatique risque de modifier un certain nombre de régimes hydrologiques.

 

Sur la nécessité d’un bilan de la consommation foncière,

Un document récent de l’INSEE, montre une évolution démographique importante de notre territoire : progression de 1,2% par an entre 2015 et 2021.

95% des ménages ont au moins une voiture (57% en ont 2 et +). La voiture (86%) reste de loin le moyen de transport utilisé pour se rendre au travail, les transports en commun ne représentant que 5%. A ce titre, l’intégration de la compétence Mobilités par la Communauté de communes est susceptible d’ouvrir des perspectives et des possibilités d’amélioration de ce ratio à condition que les dessertes en transports collectifs soient renforcées significativement dans les secteurs à potentiel de développement de logements, et que des actions de sensibilisation et d’accompagnement des usagers soient largement développées.

Dans le cadre de la modification envisagée, un bilan de la consommation d’espace depuis l’approbation du PLUI nous paraît donc indispensable, ce d’autant que dans le cadre de l’intégration du nouvel objectif d’absence de toute artificialisation nette d’ici 2050, la loi Climat et Résilience du 22 août 2021 stipule que, les communes ou aux établissements publics de coopération intercommunale dotées d’un document d’urbanisme, doivent réaliser un rapport relatif à l’artificialisation des sols de leur territoire, présentant le rythme d’artificialisation du territoire et l’atteinte des objectifs fixés en termes de réduction de la consommation d’espaces et de l’artificialisation.

Pouvez-vous nous faire savoir si ce rapport sur la consommation d’espace tel que prévu par le Code général des collectivités locales est en cours de réalisation ?

 

Propositions pour une modification ultérieure,

Dans la mesure où le PLUi devra prochainement être à nouveau modifié ou révisé pour intégrer les nouvelles orientations du SRADDET, via le SCOTERS, en cours de modification, ainsi que celles du PCAET, nous proposons deux orientations susceptibles d’être intégrées à ce moment.

Prévoir que dans le cas d’urbanisation des « dents creuses » à l’intérieur des zones urbanisées, une attention particulière soit apportée aux arbres et boisements existants, qui constituent des atouts pour la réduction des ilots de chaleur et pour le maintien de la biodiversité.

Par ailleurs et pour les mêmes raisons liées à l’adaptation au changement climatique, l’imperméabilisation et le bitumage complet des cours est à proscrire.

Proposer un règlement spécifique aux vergers. Certains villages ont conservé une ceinture de vergers qui continuent à être entretenus et utilisés. S’agissant d’arbres fruitiers, ils ont vocation à être remplacés au bout d’un certain temps ; il semble donc difficile de les classer en espace boisé. Pour autant, il serait important de conserver une « ambiance verger » dans ces secteurs dans la mesure où ils participent à leur qualité paysagère et écologique, à travers le maintien d’une couverture au sol herbagère, et d’un couvert arboré relativement dense. Les arbres peuvent être coupés et dessouchés à condition de maintenir une couverture arborée de type verger. Les replantations se feront préférentiellement avec des arbres fruitiers ou à défaut avec des essences feuillues locales.

 

 

Voir le courrier complet

 

 

 

[Mobilisation] Contre la Loi Duplomb : Rassemblement le 29 juin à STRASBOURG et COLMAR

[Mobilisation] Contre la Loi Duplomb : Rassemblement le 29 juin à STRASBOURG et COLMAR

 

Nous vous en avions parlé il y a quelques jours, la loi Duplomb qui doit définir le futur de notre agriculture, de notre santé et de notre environnement, est un mortifère retour en arrière.

Sous prétexte de “simplifier” le travail agricole, la loi Duplomb :

  • Facilite l’expansion des élevages intensifs, sources de nombreuses pollutions et de mal-être animal
  • Favorise l’implantation de mégabassines au profit de l’agriculture intensive, en facilitant les dérogations à la protection des espèces protégées
  • Affaiblit la protection des zones humides, pourtant essentielles à la régulation du climat, la gestion des inondations et sécheresses et la préservation de la biodiversité
  • Réautorise l’acétamipride, 7 ans après que la France a interdit les néonicotinoïdes en raison de leur dangerosité pour les pollinisateurs et la santé humaine
  • Encourage indirectement l’usage des pesticides, alors même que leurs effets délétères sur la santé humaine et l’environnement sont largement documentés

+ d’INFOS ICI

 

À partir du 30 juin, la loi Duplomb sera discutée en Commission Mixte Paritaire le 29 juin 2025

Alsace Nature, la LPO et de nombreuses associations appellent leurs membres et sympathisants à se rassembler pour dénoncer cette loi et faire pression sur la commission.

 

APPEL NATIONAL A MANIFESTATION !

📣 Le dimanche 29 juin, à la veille de la Commission Mixte Paritaire, des dizaines de manifestations décentralisées sont organisées partout en France.

 

En ALSACE :

Rassemblement à  STRASBOURG
place de la République
le 29 juin à 9h30

et

Banquet paysan à COLMAR
devant la préfecture
le 29 juin à 11h

 

Venez nombreux !

 

voir info mise à jour sur sortiesnature.org

 

(cliquez sur les images pour agrandir) 

[Communiqué de presse] STOCAMINE : Le droit des générations futures à bénéficier d’un environnement sain balayé d’un revers de main

[Communiqué de presse] STOCAMINE : Le droit des générations futures à bénéficier d’un environnement sain balayé d’un revers de main

Le Tribunal Administratif de Strasbourg vient de rendre son jugement dans le dossier Stocamine et rejette le recours d’Alsace Nature ouvrant ainsi la porte à la poursuite des travaux de confinement définitif.

Alors qu’il avait suspendu l’arrêté en référé, notamment au regard du droit des générations futures à bénéficier d’un environnement sain, le tribunal vient de faire volte-face en cédant aux sirènes du « fait accompli », du « il est trop tard on ne peut plus le faire » lancées par l’État qui montre de plus en plus son incapacité à protéger sa population. C’est le cas dans le dossier des PFAS et de l’eau potable de Saint-Louis, dans celui des pesticides d’une manière générale qui rendent impropre à la consommation l’eau de très nombreux puits de captage alsaciens et aujourd’hui dans le dossier de Stocamine où l’État s’entête encore, contre l’avis des parlementaires et des citoyens, à vouloir durablement polluer la nappe phréatique qui alimente le cœur de l’Europe.

La Cour Européenne des Droits de l’Homme vient pourtant, de son coté, de demander des éléments d’explication dans ce dossier Stocamine suite au recours déposé par Alsace Nature et des citoyens.

Le rejet aujourd’hui du tribunal ne fera que rallonger les montants financiers et les délais d’engagement de la seule solution possible à savoir le déstockage de l’intégralité des déchets. Ce dernier est réclamé non seulement par les citoyens mais aussi par les parlementaires alsaciens et nos collègues allemands.

Espérons que le nouveau Préfet qui prendra sous peu ses fonctions dans le Haut-Rhin aura, dans sa feuille de route, l’apaisement de la situation et l’engagement du déstockage afin de cesser de perdre un temps précieux. 

Alsace Nature étudiera dans les jours qui viennent les suites juridiques de ce dossier.

 

REVUE DE PRESSE

 

 

[Communiqué de presse] Europa Vallée, quand la dynastie Mack menace le grand ried alsacien

[Communiqué de presse] Europa Vallée, quand la dynastie Mack menace le grand ried alsacien

Dans un article du journal Rue 89 Strasbourg en date du 22 mai, nous apprenons que les élus de la Collectivité Européenne d’Alsace (CeA) se prononceraient ce jour sur une modification du Schéma de cohérence territoriale de la région de Strasbourg (SCOTERS) afin d’y inclure subrepticement le projet Europa Vallée. Ce projet, né en 2018 après une rencontre entre le Président de la République et M. Mack, patron historique d’Europa Park, semble donc finalement poursuivre son chemin. 

Que penser de la méthode ? 
En 2020, des consultants ont été sélectionnés par le CeA pour faire des entretiens et animer des ateliers. Dans ces derniers, le projet d’Europa Vallée a toujours été présenté comme « éventuel ». Lors de la restitution organisée en présence de tous les officiels, il est mentionné que pour les participants, la nécessité est de répondre prioritairement aux besoins quotidiens des habitants et des villages du Grand Ried, plutôt qu’au développement d’un projet qui ne conduira qu’à permettre l’extension foncière sans fin d’Europa Park. 
Depuis, ce dossier est enveloppé de silence. C’est donc avec la plus grande surprise qu’Alsace Nature découvre qu’il semble poursuivre sa folle avancée. 
Malgré l’accroissement des effets du changement climatique et l’effondrement de la biodiversité, malgré une concertation locale qui tendait à rejeter ce dossier, la CeA s’entête et surtout avance en sous-marin… comme une amère impression de déjà-vu avec comme mode opératoire le “fait accompli”. 
Devant une telle opacité – nul ne connaît la nature, la forme, le fonctionnement et les impacts d’un tel projet – les citoyens ne peuvent comprendre que des élus votent favorablement une modification aussi engageante pour le devenir du territoire de la région de Strasbourg.
Il est certain que l’ensemble des associations de protection de la nature s’opposeront à la destruction de 100 ou 150 hectares dans les derniers Rieds ! 
Rappelons que le 5 avril dernier, des centaines de citoyens ont répondu présent à l’appel de nos associations à sauver le Courlis cendré, symbole des zones humides remarquables de notre région. La renaissance du projet d’Europa Vallée ce jour est un très mauvais signal qui leur est envoyé.

REVUE DE PRESSE 

Rue89 Strasbourg, le 22/05/25 : Europa Vallée : la Collectivité d’Alsace prépare le terrain pour l’extension d’Europa Parkhttps://www.rue89strasbourg.com/collectivite-alsace-plan-territorial-scot-europa-vallee-343927
DNA, le 24/05/25 : Vers une relance côté français du projet hôtelier Europa Vallée de la famille Mack (Europa-Park) ?https://www.dna.fr/economie/2025/05/23/le-projet-europa-vallee-projet-immobilier-controverse-refait-surface-en-centre-alsace
France 3 Grand Est , le 26/05/25 : Europa-Park : le mystérieux projet Europa Vallée de retour ? Les défenseurs de la nature s’en inquiètenthttps://france3-regions.franceinfo.fr/grand-est/haut-rhin/mulhouse/europa-park-le-mysterieux-projet-europa-vallee-de-retour-es-defenseurs-de-la-nature-s-en-inquietent-3160455.html
Stocamine : le rapporteur public demande au tribunal de valider le stockage définitif des déchets toxiques

Stocamine : le rapporteur public demande au tribunal de valider le stockage définitif des déchets toxiques

Ce jeudi 15 mai 2025, le tribunal administratif s’est réuni une xème fois pour statuer sur le sort réservé aux 42 000 tonnes de déchets industriels toxiques enfouis à Stocamine. C’est devant une salle comble pleine de militants, d’élus locaux, de scientifiques que le rapporteur public a présenté ses conclusions aux magistrats du tribunal. Il a estimé, vu l’état dégradé de la mine, que l’enfouissement définitif était la seule solution actuellement. Les avocats d’Alsace Nature, de la CeA, des associations et des communes, ont proposé d’autres solutions. Le jugement a été mis en délibéré au 17 juin.

Ce même rapporteur a reconnu que : « Nous ne vous aurions certainement pas présenté les mêmes conclusions quelques années plus tôt, mais telle n’est plus ici la question posée au tribunal » et que les magistrats  se trouvaient devant « un fait accompli ».

Le confinement définitif consisterait à « remblayer les galeries vides, puis (d’)isoler le stockage de son environnement en mettant en place douze barrières de béton, de 12 mètres de long chacune, pour fermer l’ensemble des galeries menant à la zone de stockage, en remblayant les puits, en réalisant deux bouchons d’étanchéification destinés à limiter l’infiltration des eaux dans les puits, puis en recouvrant chaque puits d’une dalle de protection en béton armé« .

 

Alsace Nature, par l’intermédiaire de Me Zind son avocat, a dénoncé ce fait accompli….

« On évite d’engager les responsabilités en disant : “C’est trop tard.” C’est un mépris de classe avec des gens d’en haut qui décident pour ceux d’en bas. Pourquoi dépenser 200 millions d’euros s’il n’y a pas de risque« .  Or, l’Etat, qui dans les années 90 avait soutenu qu’un déstockage serait tout à fait possible, a laissé ensuite la mine se dégrader après l’incendie survenu en 2002.

 

… et estime que d’autres solutions existent

Deux experts, invités à intervenir par l’avocat, ont présenté leurs arguments pour le déstockage.

Marcus Buser, géologue suisse, membre du comité de pilotage sur Stocamine en 2011, a déjà piloté une opération d’extraction de déchets d’une mine à Sainte-Ursanne. « Les Allemands mettent en place des déstockages bien plus difficiles que Stocamine, avec par exemple la préparation de l’extraction de déchets radioactifs de la mine de Asse. » Et, , « Le sel (des parois de la mine) se prête bien au reprofilage, dans les situations où les galeries s’affaissent trop. »

Georges Walter, ingénieur hydraulique et ancien directeur du service environnement au Conseil départemental du Haut-Rhin a, quant à lui,expliqué avoir découvert « des erreurs majeures » dans les études du risque lié à un confinement définitif. Selon lui, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) est parti d’un postulat erroné    » Ils ont pris en compte l’épaisseur du cuvelage en 1910 dans leurs calculs, alors qu’il est déjà largement corrodé. J’ai trouvé ça tellement gros que je n’y ai pas cru, mais c’est bien confirmé. » Cela implique que la mine risque de se remplir de l’eau de la nappe phréatique beaucoup plus vite que prévu. et que le liquide pollué par les déchets va remonter vers la ressource en eau potable.

L’avocat d’Alsace Nature questionne les juges : « Nous avons hérité d’une nappe phréatique qui s’est formée en plusieurs millions d’années. Il a fallu une génération pour la polluer aux pesticides. Allons-nous en plus léguer ces produits toxiques aux générations futures ? »

Il demande également, en plus de l’annulation de l’arrêté préfectoral autorisant le confinement définitif,  le maintien des galeries en état pour permettre le déstockage des déchets, sous peine d’astreinte de 6,8 millions d’euros par trimestre.

 

Inclure les Allemands et les Hollandais dans les processus de décisions

Me Théophile Begel l’avocat de la CeA, de l’association Consommation logement et cadre de vie 68, ainsi que des communes de Wittenheim et d’Ungersheim,  a insisté sur la nécessité d’inclure l’Allemagne et les Pays-bas dans le processus de décision sur Stocamine, comme leurs populations profitent également de la nappe phréatique rhénane : « Eux aussi risquent une pollution, d’autant plus au vu des insuffisances dans les études d’impact relevées par Georges Walter. »

 

Les avocats de l’Etat ont essentiellement minimisé les risques de pollution de la nappe, en se basant sur d’anciennes études réalisées par des scientifiques, mais qui ne portaient pas sur la réversibilité ou non de l’enfouissement des déchets.

 

La décision des trois juges du tribunal administratif, présidé par Stéphane Dhers, a été mise en délibéré au 17 juin.

A suivre …

 

 

 

REVUE DE PRESSE :

 

CONVERGENCE NATURE : une journée festive pour tous au parc Citadelle de Strasbourg

CONVERGENCE NATURE : une journée festive pour tous au parc Citadelle de Strasbourg

Célébrons le vivant tous ensemble

A l’occasion de la célébration des 60 ans d’Alsace Nature, le Groupe Local de l’Eurométropole de Strasbourg a décidé de marquer le coup et de proposer à toutes et tous, grands et petits, membres ou non d’Alsace Nature, de se retrouver pour une grande journée de « convergence », faite de balades à pied ou à vélo et de festivités au Parc de la Citadelle pour échanger, partager… des idées, des souvenirs, des projets, mais aussi de la musique, un bon goûter et plus encore !

CONVERGENCE
D’itinéraires de balades, mais aussi…
… De luttes au service d’un monde vivant,
De militants de toutes générations,
D’alternatives pour vivre un autre rapport à la nature
Et un autre vivre-ensemble …

Invitez vos voisins, vos amis, vos collègues, enfants, petits-enfants, parents, grands-parents !
Soyons nombreuses et nombreux à nous retrouver autour des enjeux écologiques portés par Alsace Nature, dans la convivialité et la célébration du vivant !

Programme de la journée du 22 juin 2025

7 balades guidées à la découverte d’enjeux écologiques

1 – Balade à pied « Herbes folles et visages de la Krutenau »
Quartier de bateliers, pêcheurs et maraîchers, la Krutenau doit son nom à l’expression « Geruten Aue » (terrain inondable défriché) et était au XIXe siècle traversé de nombreux cours d’eau. Cette balade sera l’occasion de découvrir l’histoire de ce quartier, jusqu’à ses transformations récentes, grâce à l’expérience d’une habitante de longue date, qui a participé de près aux concertations sur les projets de la Manufacture des Tabacs, de la rénovation de la place d’Austerlitz, des Bains Municipaux… et aussi l’occasion de découvrir la flore spontanée qui s’invite entre les pavés et qui fait de la ville un biotope à part entière.
Départ : 13h30 | Rdv place Sainte Madeleine (devant le grenier à grains, face à l’église) | distance 4 km | durée 2h30.
inscription recommandée (nombre de personnes max : 15) –
s’inscrire !
2- Balade à vélo ou piéton « Potager et maraicher durable à Strasbourg  »
L’Eurométropole de Strasbourg contient une foule de terrains cultivés (1/3 de sa superficie) dont beaucoup sont très créatifs dans leur soutien à la biodiversité, à l’alimentation saine, et à la vie du collectif. Un grand laboratoire de pratiques collaboratives et durables, dans un secteur vital pour nous tous.
Cette balade se propose d’aller à la rencontre de 3 lieux emblématiques qui ont une approche originale et intéressante : permaculture au jardin Jacoutot, maraicher bio au jardin de Marthe, jardin partagé au Chou de Bruxelles … A chaque fois, nous serons accueilli par un acteur du lieu qui pourra nous partager les objectifs, les fonctionnements, les enjeux et répondre à nos questions. La Balade est prévue à vélo mais un piéton y arrivera !
Prévoir un pique-nique et un vélo qui roule !
Départ : 12h00 | Rdv au Jardin Jacoutot, 36 quai Jacoutot (Juste avant le « Concorde Robertsau », prendre l’impasse sur la gauche, et c’est tout de suite à gauche dans l’impasse) | distance 3,5 km | durée 4h.
inscription recommandée (nombre de personnes max : 15) – s’inscrire !

3- Découverte à vélo des éco-quartiers Deux-Rives
Depuis l’écoquartier du Heyritz, en poursuivant par Rive-étoile, l’écoquartier du Danube, le projet Phare-citadelle et en terminant par le passionnant et ambitieux nouveau quartier COOP, guidés par un géographe environnementaliste, vous découvrirez les spécificités de chacun, avec ses atouts et ses faiblesses. Notre fil rouge consistera à découvrir ce qu’apportent les éco-quartiers en matière de protection de l’environnement et de la nature.
Bonus : magnifique vue à 360 degrés sur l’Eurométropole de Strasbourg depuis le 9ème étage d’un immeuble !
Départ : 13h00 | Rdv 9 allée Colette Besson (devant le Rowing club du Heyritz) à Strasbourg | distance environ 10 km | durée 3h00.
inscription recommandée (nombre de personnes max : 15) – s’inscrire !
4- Balade à vélo autour de l’arbre en ville
Venez découvrir les multiples réalités de la vie d’un arbre ayant grandi dans la Ville de Strasbourg ! Qu’on ait poussé dans une forêt devenue Réserve Naturelle Nationale, dans un parc urbain au milieu d’une pelouse, au bord du Rhin Tortu ou au milieu d’un alignement d’arbres le long d’un grand axe routier… la vie n’est pas la même ! A vélo, nous explorerons à la fois ce que nous révèlent ces arbres sur le terrain, mais aussi les différentes politiques publiques et régimes de protection existants (réserve, TVB, arbres remarquables, d’alignement, plan Canopée, PNU…) Sans oublier un peu de reconnaissance d’espèces !
Prévoir un pique-nique et un vélo qui roule !
Départ : 10h00 | Rdv rue de la Ganzau (au niveau du lavoir sur le Rhin Tortu) | durée 6h00.
inscription recommandée (nombre de personnes max : 15) – s’inscrire !
5- Sortie nature à pied le long du Ziegelwasser
Parcours découverte de la ripisylve cheminant à travers les quartiers de la Meinau et de Neudorf, le long d’un ruisseau peuplé de canards et poules d’eau. Dans ce bout de nature préservé au milieu de la ville, il sera question des arbres constituant cette forêt urbaine, mais aussi de moulins bordant le cours d’eau et même d’arboretum de l’Europe ! Programme faune et flore au sein de cette véritable coulée verte participant à la trame verte et bleue de Strasbourg.
Départ : 13h00 | Rdv pont d’Aquitaine rue de l’abbé de l’Epée (Meinau) | durée 3h00.
inscription recommandée (nombre de personnes max : 15) – s’inscrire !
6- Itinéraire cycliste sur les lieux d’influence et de pouvoir institutionnels sur les questions environnementales
A l’heure des grandes crises socio-environnementales, quels sont les espaces, acteurs et instances particulièrement influents sur l’application et l’évolution de la réglementation de protection de l’environnement qui peuvent être aperçus à Strasbourg ?
Approchés d’un point de vue politique, administratif, juridique et associatif, cette balade à vélo d’environ 20km présentera une sélection de structures institutionnelles (chambre d’agriculture, CEA, DREAL, Parlement européen, Région Grand Est…) au sein desquelles s’accomplit depuis plusieurs années la (dé)construction du droit de l’environnement.
Départ : 11h00 | Rdv devant la gare de Strasbourg (entrée principale) | durée 5h00.
inscription recommandée (nombre de personnes max : 15) – s’inscrire !
7- Promenade pédestre dans une forêt tropicale aux portes de Strasbourg !
Nous parcourrons un reliquat de forêt alluviale enveloppé par l’eau, la chaleur et l’humidité, entouré d’une végétation luxuriante. On se croirait presque en Amazonie !
Sortie sans difficultés. Prévoir de bonnes chaussures. Nombre de place limité à 15.
Départ : 13h30 | Rdv devant le Pont Pflimlin | durée 2h00.
Inscription obligatoire (nombre de personnes max : 15) – s’inscrire !

16h00
Convergence des balades au Parc de la Citadelle

16h à 19h
Festivités en musique

  • Fanfare  KALORY BRASS BAND
  • Goûter (en mode pique-nique ou food truck)
  • Stand d’Alsace Nature
  • Groupes de discussion (petits groupes tournants pour échanger sur des défis socio-environnementaux actuels)

18h30
Clou de la journée (surprise !)