lundi 4 Mai 2020 | Agriculture et Alimentation, Communiqués de presse, Nature, Pollutions et santé, Presse
Alsace Nature a participé à deux réunions préparatoires pour l’élaboration d’un projet de charte initiée par l’Association des Viticulteurs d’Alsace et a soumis ses réflexions et revendications. Lors de la dernière réunion (5 décembre 2019), Alsace Nature a estimé que les contenus et les conditions du dialogue avec les associations environnementales et de la protection des riverains n’étaient pas réunis pour valider le texte de la charte.
Si Alsace Nature reconnait que la viticulture alsacienne s’est engagée dans une voie du progrès notamment par un nombre respectable et en augmentation des exploitations en bio – biodynamie et agroforesterie et qu’il n’y a pas aujourd’hui de solution miracle de traitement des végétaux, nous affirmons clairement que le danger des pesticides de synthèse pour la santé humaine et pour la biodiversité n’est plus à démontrer et que l’enjeu de la santé publique devait primer sur les enjeux économiques.
Alsace Nature soutien le déploiement d’une viticulture biologique et, dans l’intervalle des ZONES DE NON TRAITEMENT d’au moins 150 mètres des habitations.
Même avec des techniques plus appropriées, les produits de traitement se propagent dans l’air, au sol, dans l’eau, dans le potager des riverains, sur leurs mobiliers de jardin…. Les
riverains méritent mieux qu’une simple information sur les horaires d’épandage ou les techniques d’application des produits. Nous demandons une transparence totale sur la liste des produits répandus et les risques sanitaires encourus. Un dialogue ne pouvant s’établir qu’à la condition que celui-ci soit engagé d’égal à égal. Revendications qui n’ont pas été retenues.
Et qui représente les riverains ? Le Maire de la commune qui a délivré les permis de construire et rédige les Plans d’Urbanisme sans prévoir des zones tampons de protection et de développement de la biodiversité ? Est-ce aux riverains d’adapter leur cadre de vie et de se calfeutrer pour ne pas respirer et toucher les produits répandus ? Est-ce aux espaces naturels et à la biodiversité de faire les frais de l’urbanisation et du développement du vignoble ?
Parmi les solutions préconisées par la profession, la réduction des quantités de produits, le ciblage précis et la maîtrise de la dérive et de la volatilisation par des moyens techniques de récupération sont louables, mais ne peuvent pas légitimer la poursuite de l’usage de produits dangereux. Alsace Nature affirme que l’usage du soufre et du cuivre (dont il faudra savoir se passer demain), en réduisant les doses, est préférable à l’usage de pesticides de synthèse.
L’ambition d’une charte ne serait-elle pas de donner une réelle impulsion aux viticulteurs pour accompagner les évolutions attendues par les citoyens, d’aller bien au-delà de l’application stricte de la réglementation qui autorise encore la dispersion de tonnes de produits chimiques nocifs ?
L’ambition d’une charte ne serait-elle pas d’encourager la recherche et l’usage de produits non dangereux fut-ce au détriment de quelques grandes multinationales ?
L’ambition d’une charte ne serait-elle pas d’aller au-delà d’un simple outil de communication et de tentative d’apaisement ?
En cette période de pandémie du Covid-19, n’est-il pas urgent de prendre au sérieux les préconisations de nombreux scientifiques et d’ONG qui appellent à cesser immédiatement l’épandage des pesticides ? Sous prétexte de négociations de chartes en cours, le gouvernement a publié des instructions et communique sur les possibilités de réduction des distances des zones de non traitement. Selon ATMO France, une exposition chronique à la pollution de l’air est considérée comme un facteur aggravant les conséquences d’une infection par le Covid-19.
Alsace Nature appelle les riverains à ne pas se laisser piéger par un « pseudo » dialogue qui n’apporte aucune garantie de protection et aucun changement au système de production actuel.
lundi 23 Mar 2020 | A la une, Agriculture et Alimentation, Bien-être animal, Réseaux Thématiques
MOINS d’animaux et un MEILLEUR bien-être :
un défi pour le Pacte Vertet la PAC
FNE Grand Est et FNE Bourgogne-Franche-Comté, avec le Collectif Plein Air, viennent de produire une brochure destinée à être largement diffusée aux élus et acteurs de l’élevage.
Les échecs de la PAC (Politique Agricole Européenne) sont dénoncés par les ONG, par la Cour des comptes européenne, par le New York Times, et encore récemment par 3600 scientifiques… L’échec dans le domaine du bien-être animal est cruel, c’est le cas de le dire.
Qu’en sera-t-il demain ? Les discussions autour de la future PAC sont en pleine effervescence, au niveau européen (Pacte Vert, De la Fourche à la Fourchette), au niveau national (Débat public national) et au niveau régional.
MOINS et MIEUX est notre paradigme pour l’avenir de l’élevage, ceci pour des raisons éthiques et environnementales. L’intention très pertinente de réduire sa consommation de protéines animales est de plus en plus répandue chez les citoyens. Mais la réduction, à vrai dire incontournable, du côté de la production semble encore être largement taboue. Il faudra pourtant la traduire en politique agricole, tout en tenant pleinement compte de la sensibilité et des besoins des animaux d’élevage, et en assurant des revenus décents aux agriculteurs pour des pratiques vertueuses. C’est pourquoi cette brochure vous propose des informations sur :
- le besoin de cohérence et de volonté politique, afin de réussir à créer du revenu pour du bien-être animal
- les raisons de la nécessaire réduction des cheptels, au vu des limites planétaires
- pourquoi les milliards de la PAC ont été aussi inefficients pour réduire la souffrance des animaux
- ce qu’il faut encourager pour améliorer le bien-être animal
- quels outils de la future PAC pour sortir du cercle vicieux
- pourquoi les indicateurs proposés par la Commission européenne sont si mauvais et comment assurer un réel suivi qualitatif des résultats
- comment le commerce et le libre-échange sabotent les efforts pour une PAC durable.

Télécharger la brochure – PDF
vendredi 28 Fév 2020 | Agriculture et Alimentation, Déchets, Groupes Locaux, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques
C’est par voie de presse que les citoyens de la Communauté de Communes de la Région de Guebwiller (CCRG) ont appris, le 26 novembre 2019, que les élus communautaires avaient adopté, avec une surprenante célérité et discrétion, un projet d’usine de biométhanisation, implanté sur des terres à vocation agricole du ban d’Issenheim. Ce projet a été validé en l’absence de tous documents techniques remis aux délégués, personne ne connaissant ni la nature des intrants, ni la composition des digestats destinés à être épandus. Stupéfiant…
La « fiche référence » disponible en ligne auprès du Cabinet d’Ingénierie en méthanisation, gazéification et biocarburant S3D, missionné entre 2014 et 2016 par la CCRG pour une Assistance à Maîtrise d’Ouvrage (AMO), prévoit un plan d’approvisionnement de 30 000 tonnes/an « composé pour 1/3 d’ordures ménagères triées à la source, complété par des gisements industriels et agricoles ». Nul ne sait de quelles ordures il s’agit, quelle est leur traçabilité, quelle est la nature de ces « gisements industriels »… Mais nul secret industriel ne saurait résister aux impératifs de la transparence démocratique et du principe de précaution !
Le groupe local Alsace Nature – FLorival a interpellé le 10 février 2020, le président de la CCRG à ce sujet :
« Le groupe local Alsace-Nature Florival regrette qu’une fois de plus ce sont nos terres agricoles fertiles qui font les frais des extensions industrielles, alors que tant de friches mériteraient d’être revalorisées par la transition énergétique et écologique. Le groupe local demande à la Communauté de Communes de communiquer largement et dans les meilleurs délais par une présentation technique détaillée qui permettrait d’avoir une véritable évaluation des risques de pollution des terres et d’impact sur la nappe phréatique, potentiellement générés par des épandages hasardeux (boues de station d’épuration avec métaux lourds, médicaments, stéroïdes…, « biodéchets » sans traçabilité…). Il nous semble également inconcevable que ce biométhaniseur puisse engendrer l’extension des cultures de maïs comme futurs intrants. La terre/Terre doit prioritairement nourrir les hommes, le cas échéant les troupeaux qui nourriront à leur tour les hommes, mais certainement pas l’appétit financier des promoteurs de méthaniseurs ! »
à suivre …
mercredi 26 Fév 2020 | A la une, Agriculture et Alimentation, Agriculture et nature vivante, Eau et zones humides, Groupes Locaux, Pollutions et santé, Réseaux Thématiques
Message du Collectif national « Nous Voulons Des Coquelicots » pour le prochain rassemblement :
« En mars, les Coquelicots en campagne ! En mars, je vote pour la sortie des pesticides ! »
Pour ce rassemblement du vendredi 6 mars, on ne fera pas comme d’habitude. Au lieu de se retrouver dehors et de faire signer l’appel, on se retrouvera dans un troquet, le Batholdi (31 rue du Vieux Marché aux Vins), dès 18h00 pour discuter de la suite du mouvement des Coquelicots !
Même si vous ne comptez pas vous impliquer dans l’organisation ou les actions des coquelicots, vous êtes cordialement invités à venir boire un coup avec nous : au cœur de l’hiver, nous avons un grand besoin de nous sentir soutenus, alors merci d’avance de votre présence !
Plus que jamais déterminé pour aboutir, le Collectif « Nous voulons des Coquelicots » de la vallée de la Thur se rassemblera devant la mairie de Saint-Amarin le vendredi 6 mars à 18h30 ! Venez nombreux ! Et QUE REFLEURISSE UN NOUVEAU PAYS !
Pour la seconde fois, faisons germer un nouveau pays en semant par millions et dizaines de millions des graines de fleurs sauvages…
18h – Hôtel de Ville – place d’Armes –
Au menu : crêpes, chants, signature de l’appel des Coquelicots, vente de la nouvelle gazette…
Continuons à nous mobiliser !
18h30 – devant la mairie
STOP aux pesticides et OUI à la biodiversité et aux paysans
18h30 – place des Victoires.
https://nousvoulonsdescoquelicots.org/2020/03/02/parce-que-nous-sommes-de-leau-rassemblement-du-6-mars/
Pour infos, voici les 3 vidéos du Rassemblement du mouvement des COQUELICOTS (Hôtel de ville de Paris) le 15 février :
lundi 10 Fév 2020 | Agriculture et Alimentation, Agriculture et nature vivante, Groupes Locaux, Nature, Réseaux Thématiques
Le 30 janvier 2020, le groupe local Alsace Nature Kochersberg a organisé, en partenariat avec la médiathèque intercommunale du Kochersberg, une soirée consacrée à la permaculture, qui a rassemblé entre 60 et 70 personnes très intéressées et motivées.
Après une présentation rapide d’Alsace Nature par Maurice Wintz, pilote du groupe local, François Robert, membre du même groupe et jardinier amateur, a présenté les grands principes de la permaculture.
Ainsi, nous avons appris par exemple que :
– De façon générale, l’objectif de la permaculture est de répondre aux besoins fondamentaux – boire, se nourrir , se loger, se chauffer, s’habiller … sans détériorer la planète et sans nuire aux autres espèces .. De cette façon, la permaculture peut s’appliquer à n’importe quel site, quelle que soit sa taille ou sa vocation, qu’il s’agisse de sa maison, un jardin, un quartier, une ville …
– La permaculture s’inspire des écosystèmes naturels en place ce qui permet de créer des systèmes plus riches, plus résistants et plus stables.
– en favorisant la diversité, on augmente la productivité et la résistance du système ..
– qu’il est très utile de favoriser les éléments qui ont plusieurs fonctions, tels que les mares et les haies …
– qu’il est très utile aussi d’introduire des animaux dans le verger ou le potager (ex, poules, canards …)
Ont ensuite été projetés 2 films, l’un présentant une exploitation familiale en permaculture en Autriche chez Sepp Holzer, qui réussit à faire pousser de nombreuses variétés de fruits et légumes en altitude, et l’autre expliquant la démarche de la ferme du Bac Hellouin en Normandie.
Après la projection, de nombreuses questions ont été posées par le public. Un groupe de jardiniers amateurs avait déjà suivi des formations sur le compostage par exemple organisée par la communauté de communes et souhaitait connaitre d’autres manières de pratiquer le jardinage pour mieux concilier, culture et respect de la nature. Ces personnes sont très intéressées par des échanges et mises en commun de témoignages et retours d’expérience sur ces thématiques. Il a été convenu que nous organiserions de nouveau des événements liés à l’agroécologie, la permaculture, les modes de production sans pesticides etc …
Un enseignant de lycée agricole a soulevé la problématique du manque de terrain pour les jeunes qui voudraient s’installer en permaculture et/ou en agriculture bio.. dans la région.
L’idée de demander aux pouvoirs publics de réserver, dans le secteur de la communauté de communes du Kochersberg, un terrain pour permettre à des citoyens qui souhaiteraient expérimenter d’autres types de cultures a été lancée… à suivre …
Article des DNA paru le 18 février à la suite de cette soirée-débat :

mercredi 15 Jan 2020 | Agriculture et Alimentation, Groupes Locaux, Réseaux Thématiques
Le groupe local Alsace Nature – Sundgau est intervenu lors de la consultation publique pour transmettre nos remarques au sujet d’un projet d’atelier d’engraissement de 496 veaux à Balschwiller.
Alsace Nature a demandé au commissaire enquêteur d’émettre un avis défavorable à ce dossier, et que les incohérences du dossier soient levées. Nous recommandons de rechercher un site d’implantation plus approprié, notamment mieux adapté pour une conversion ultérieure à moindres coût en BIO.
De plus, dans le contexte climatique actuel, l’empreinte carbone démesurée et l’émission considérable de gaz à effet de serre liées à l’intensification de la production de lait et de viande par des élevages à caractère industriel nous interpelle.
Devant l’urgence climatique incontestable, est-il bien raisonnable de poursuivre la voie de la production agricole intensive dépendante de multiples ressources naturelles dont la disponibilité à plus ou moins brève échéance est remise en question : eau, énergie, minerais, sols agricoles de qualité, biodiversité, …
Justifier l’implantation de cet atelier industriel d’engraissement de veaux dans le Sundgau au prétexte qu’il en existe déjà plusieurs et que si ça ne se fait pas ici il se fera ailleurs, par exemple en Espagne, n’est-ce pas là un choix simpliste réduit aux arguments de concurrence entre les pays ou les territoires ? La poursuite de l’installation de nouveaux ateliers d’engraissement de ce type est un frein à la nécessaire évolution de la filière vers des modes moins impactant pour le climat. Les installations de grande dimension continuent à se multiplier et à s’agrandir et conduisent à la disparition forcée des petites structures. Les veaux engraissés seront transportés par camions jusque dans un abattoir de la région de Saint-Étienne alors qu’il y aurait des capacités dans l’abattoir de Cernay.
Nous avons également relevé des effets notables sur l’environnement, concernant la ressource en eau, les milieux naturels, l’intégration paysagère …
Voir la contribution complète d’Alsace Nature