STOP au bétonnage des terres agricoles à HATTEN !

STOP au bétonnage des terres agricoles à HATTEN !

Une zone d’activité menace 54 hectares de terres agricoles à Hatten.

La Communauté de communes de l’Outre-Forêt a annoncé dans son bulletin intercommunal de décembre 2020 le projet d’acquérir 54 ha de terres agricoles pour créer une nouvelle Zone d’Activité en face de la zone STRIEBIG, à la sortie de la forêt de HAGUENAU.  Il s’agit notamment d’offrir du terrain pour des entrepôts de logistique, au service d’entreprises allemandes qui ne disposent plus de foncier en Allemagne.

Les deux zones réunies couvriront plus de surface que le village de Hatten !

Ces terres seraient retirées à six paysans, dont certaines exploitées en bio. Ce serait la mort de leur exploitation et de la biodiversité favorisée par ce mode d’agriculture. Alors qu’en France l’artificialisation des terres avance plus vite que la démographie, la souveraineté alimentaire et la capacité à résister au changement climatique sont remis en question par de tels projets !

Les éléments annoncés par la com-com étant particulièrement flous, un collectif, Hatten Demain s’est constitué afin d’informer les habitant.e.s de la commune et des alentours sur l’avenir de leur agriculteurs, et porter un autre regard sur ce projet. Au cœur du débat, non seulement l’aspect démocratique, avec une demande d’inclusion des citoyens dès à présent, mais surtout la volonté de favoriser les productions nourricières locales par rapport à des emplois peu durables et polluants liés au domaine logistique.

Alsace Nature a d’ores et déjà apporté son soutien au collectif Hatten Demain, en l’accompagnant dans l’organisation d’un premier événement « Le salon à la ferme », franc succès ou près de 800 personnes sont venues apporter leur soutien à l’agriculture vivrière locale. Notre association a également sollicité officiellement le PETR d’Alsace du Nord (Pôle d’EquilibreTerritorial et Rural) pour souligner les incohérences du projet en l’état dans les documents d’urbanisme du secteur.

Une pétition a également été mise en place pour exprimer la volonté citoyenne d’un autre projet de développement que des poids lourds et plateformes logistiques. Vous aussi, apportez votre soutien aux agriculteurs en transitions, pour protéger leur terre, en signant la pétition suivante:

https://agir.greenvoice.fr/petitions/stop-a-l-artificialisation-des-terres-a-hatten

Pour plus d’information nous vous invitons également à lire l’article de Rue89Strasbourg sur les agriculteurs impactés:

Pour une vraie loi CLIMAT, marchons le 27 mars à Mulhouse et le 28 mars à Strasbourg et Saint-Louis !

Pour une vraie loi CLIMAT, marchons le 27 mars à Mulhouse et le 28 mars à Strasbourg et Saint-Louis !

 

Pour une vraie loi climat, marchons les 27- 28 mars !

La Convention Citoyenne pour le Climat lance un appel à la mobilisation à l’occasion d’une Marche pour le Climat, le dimanche 28 mars.

La Convention citoyenne a estimé que la loi climat qui sera votée le 29 mars au Parlement était une blague et valait la note moyenne de 2,5/10. C’est le dernier texte législatif du quinquennat consacré à l’environnement. Le 28 mars, à la veille de l’entrée du texte de loi à l’Assemblée Nationale, nous nous mobilisons pour exiger une loi ambitieuse et défendre les mesures proposées par les 150 membres de la Convention Citoyenne pour le Climat, aux côtés d’autres organisations (associations et ou collectifs),

En Alsace plusieurs marches sont  prévues :

(dans le respect des consignes sanitaires – port du masque),

  • A MULHOUSE, LE SAMEDI 27 MARS

RDV : place Franklin à Mulhouse 14h30

Lien vers l’événement facebook : https://www.facebook.com/events/1779926328852906

 

  • A STRASBOURG, DIMANCHE 28 MARS

le rassemblement pour le départ de la marche aura lieu sur la place de la République à 14h.

lien vers l’événement facebook : https://www.facebook.com/events/767288630876272?

 

  • A SAINT-LOUIS, DIMANCHE 28 MARS

RDV au FORUM à partir de 10h30, départ du cortège à 11h.
Confection de banderoles sur place ! (Apportez cartons et feutres !)

lien vers l’événement facebook : https://www.facebook.com/events/207394607849494/

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COMMUNIQUÉ COMPLET

En octobre 2019, la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC), décidée par Emmanuel Macron, et composée de 150 citoyennes et citoyens français⋅e⋅s de plus de 16 ans tiré(e)s au sort, commençait ses travaux avec le mandat de définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990) dans un esprit de justice sociale.

Emmanuel Macron avait promis de soumettre « sans filtre » les propositions de cette Convention au vote du Parlement. À partir du 29 mars, le projet de loi « Climat et Résilience », élaboré par le gouvernement d’après les 149 propositions de la CCC, sera examiné en session plénière à l’Assemblée Nationale.

Or, la Convention Citoyenne a accordé les notes de 3,3 sur 10 à la prise en compte par le gouvernement de ses propositions, et de 2,5/10 à l’évaluation du degré auquel « les décisions du gouvernement relatives aux propositions de la CCC permettent […] de s’approcher de l’objectif fixé » [par le président de la République]. C’est le dernier texte législatif du quinquennat consacré à l’environnement. L’Assemblée nationale a maintenant le pouvoir de l’améliorer par des amendements.

Le 28 mars, à la veille de l’entrée du texte de loi à l’Assemblée nationale, nous nous mobilisons pour exiger une loi ambitieuse et défendre les mesures proposées par les 150 membres de la Convention Citoyenne pour le Climat.

 

 

Si vous souhaitez interpeller votre député dans le cadre de la campagne « Projet de loi Climat & Résilience », c’est possible !
Il vous suffit de compléter le formulaire ci-dessous :

projet de Loi Climat-Résilience

Interpellons nos député(e)s dès maintenant sur le projet de loi #ClimatResilience – en quelques clics, vous pouvez montrer que les citoyens attendent de leurs représentants, des engagements forts et ambitieux pour notre avenir. Mobilisez-vous !

pour interpeller vos député(e)s, complétez le formulaire

Poulailler dans le Kochersberg : le groupe local d’Alsace Nature réagit à l’enquête publique

Poulailler dans le Kochersberg : le groupe local d’Alsace Nature réagit à l’enquête publique

Le groupe local Alsace Nature Kochersberg est intervenu, par un courrier du 26 février 2021,  à l’enquête publique concernant l’extension d’un élevage de poules pondeuses plein air par l’EARL LUX à SCHNERSHEIM. Deux représentants du groupe local ont également rencontré le commissaire enquêteur pour préciser la position d’Alsace Nature.

 

Commentaires d’Alsace Nature

Le projet de poules pondeuses soumis à enquête publique prévoit la construction d’un second poulailler de 46 000 poules avec un parcours de 18,7 ha. Sur le papier, on peut se dire que l’approche est plutôt intéressante. Néanmoins, dans les faits, des bâtiments de 46 000 poules pour une production prétendument en plein air sont une mauvaise option. Il est souhaitable que cette dérive vers l’économie d’échelle s’arrête. L’abandon des cages-batteries est certes une bonne décision, qui est nécessaire, mais il est extrêmement dommage de choisir, au moment des nouveaux investissements, des systèmes qui sont loin d’avoir les qualités que l’on peut attendre en termes de bien-être animal, d’environnement et même socialement.

Nous allons tenter de montrer en quoi ce système pose des problèmes de notre point de vue sur ces différents points.

 

Sur le problème de la taille du bâtiment

46 000 poules sont manifestement de trop. Le bâtiment est trop large (22 m), cette grande largeur avec 2 rangées en étage rend compliqué l’accès des poules jusqu’aux trappes. A noter que dans le manuel suisse[1] qui sert à définir la densité maximale des poules pour chaque type de volière autorisé en Suisse, la totalité des exemples de calcul se base sur une largeur de bâtiment de 12 m ; ce n’est pas sans raison !  Et le jardin d’hiver y est la norme. On ne peut que regretter son absence dans ce projet. En effet, un jardin d’hiver contribue au bien-être des poules en leur permettant l’accès à un espace d’air frais et de lumière du jour.

 

Sur l’aménagement du parcours

Du côté Nord, les trappes du projet s’ouvrent sur un alignement d’arbres distant d’environ 14 m (cf. annexe 2). Il serait opportun de prévoir des haies plus proches du bâtiment pour faciliter la sortie des poules. Les haies auront également une croissance plus rapide que des arbres plantés récemment.

Du côté Sud, l’alignement d’arbres se trouvent à plus de 40 m du bâtiment en raison d’obstacles pour les poules en face de leurs trappes : bâtiment de fabrication d’aliment et son silo sur plus de 40 m de long d’un côté, hangar à fientes sur près de 20 m de l’autre côté. Les poules risquent de se concentrer à proximité du bâtiment et la charge en nitrates sur un périmètre restreint sera très élevée.

Une faible conviction pour cette sortie au plein air se révèle aussi par les phrases suivantes (sous A.2.4.) : des plantations seront organisées pour compléter les plantations existantes (arbres fruitiers par exemple). L’entretien du parcours se fera à l’aide d’un broyeur ou d’une faucheuse.

L’enjeu sur 18.7 ha aurait vraiment mérité des précisions ! Les poules ont besoin d’un couvert végétal pour oser sortir. C’est au niveau de la végétalisation que se joue en partie la crédibilité du système et le côté sincère ou trompeur de l’allégation « plein air » – cette allégation qui permet d’obtenir un meilleur prix de l’œuf. Les consommateurs tiennent au plein air, et il est malheureux d’observer actuellement un peu partout (y compris dans le Bas-Rhin) un engouement vers du pseudo-plein air, où le parcours est utilisé par quelques pourcents seulement des poules présentes, alors que pourtant tous les œufs sont étiquetés « plein air ». Et très peu de poules seront suffisamment téméraires pour explorer la totalité du parcours de 18.7 ha jusqu’à la clôture ! Le parcours sera donc fauché… parce que les poules impacteront assez peu la végétation, vu qu’elles ne sortent pas loin. Or une fois que le terrain est fauché, il apporte encore moins d’abri aux poules…  Mais il est évidemment plus simple de faucher s’il n’y a pas ou peu d’arbres ni d’arbustes autour desquelles il faut tourner en étant assis dans le tracteur. Tant pis pour les poules.

La biodiversité ou le climat (agroforesterie…), visiblement, n’ont pas mérité d’engagement très poussé. En effet, la plantation de nombreux arbres (sur le principe de l’agroforesterie) permettrait non seulement de créer un climat plus favorable aux poules (notamment en période de chaleur), mais serait également favorable à la biodiversité de manière générale.

 

Sur la densité de poules dans le bâtiment

La densité maximale autorisée est de 9 poules/m² de surface utilisable. Il aurait été correct d’indiquer comment est calculée et respectée cette densité pour le bâtiment de surface utile de 2574 m², quelles sont les surfaces comptabilisées au titre des étages des volières. La présentation de la volière de marque Fienhage en annexe 3 ne le dit pas. Pourtant les services vétérinaires doivent le savoir pour vérifier la conformité de l’installation. Ont-ils les données ? Et pourquoi n’a-t-on pas le droit de le savoir en amont ?

 

Sur le modèle économique

Le présent projet comprend des pondoirs collectifs où les œufs roulent automatiquement vers la bande de transport, et confirme ainsi son caractère industriel, au détriment de l’environnement et du bien-être des poules. Les œufs seront collectés par la firme BURELAND, basée à Brumath (67), très grosse structure du secteur.

Ce projet illustre à nouveau la politique des pouvoirs publics (et d’une partie du monde agricole) cherchant la compétitivité à tout prix, en mettant la pression sur les prix agricoles, avec les dérives que l’on observe, plutôt qu’une politique localisée et du juste prix.

Pourtant, on pourrait imaginer mieux. 15 élevages à 3 000 poules pourraient intelligemment remplacer ce projet, en apportant des revenus complémentaires à 15 familles d’agriculteurs, avec une ambition d’excellence cette fois-ci crédible. Ils pourraient en 15 endroits enrichir le paysage avec un parcours en arbres et arbustes, et agrémenter les promenades des familles, autour des villages.  Et vendre des œufs en direct, avec la plus-value du bien-être dans le terroir.

Ne serait-il pas jouable et souhaitable de relocaliser le conditionnement dans les élevages et la commercialisation dans les terroirs ?

 

Certains éléments du dossier suggèrent qu’il manque un conseil et une volonté déterminés pour assurer de bonnes conditions d’élevage et un « plein air » franc et sincère. En conclusion, Alsace Nature propose de revoir ce projet, au minimum en scindant les bâtiments en plusieurs unités plus petites de manière à permettre une meilleure gestion de l’environnement et un meilleur confort pour les animaux. Il serait également bienvenu de prévoir des plantations conséquentes d’arbustes et d’arbres.

[1] file:///C:/Users/annev/AppData/Local/Temp/1_(1)_f_FI_Kurzbeschreibungen_Haltungssysteme_Legehennen.pdf

 

Agriculteurs et guerre des prix : FNE Grand Est accuse

Agriculteurs et guerre des prix : FNE Grand Est accuse

Les manifestations des agriculteurs devant les grandes enseignes de la distribution ciblent les négociations commerciales en cours. France Nature Environnement Grand Est (FNE Grand Est), de son côté, prend position et accuse les enseignes de conduire une guerre des prix irresponsable et cynique. En effet, la guerre des prix s’impose comme étant la première cause qui empêche chez les agriculteurs l’émergence de pratiques plus respectueuses du vivant. Même si les agriculteurs voulaient adopter de telles pratiques, c’est très difficile tant qu’ils ont le couteau sous la gorge. Les conséquences directes et indirectes de cette pression sur les prix sont l’immense détresse des animaux d’élevage, l’effondrement de la biodiversité, les tonnages de pesticides toxiques dans les campagnes, et la raréfaction des paysans eux-mêmes. C’est un massacre. Alsace Nature demande des prix justes et le respect du travail, mais pour des pratiques bienveillantes envers les animaux et réparatrices pour l’environnement.

La complicité politique avec la situation actuelle consiste à se satisfaire de l’idée que la guerre des prix serait bénéfique pour les personnes à faible revenu. Ainsi la guerre des prix remplace une politique volontariste et ambitieuse contre la pauvreté. Tout le monde devrait pouvoir se payer une alimentation saine et équilibrée, même avec 7 centimes de plus pour un œuf et 30 centimes de plus pour un litre de lait et le juste prix de fruits et de légumes biologiques de saison. Si ce n’est pas le cas le scandale ne se trouve pas du côté de prix honnêtes pour des producteurs qui créent de l’emploi, mais du côté des revenus insuffisants de nombreux ménages, et c’est là qu’il faut agir en priorité si on détient un pouvoir politique.

L’urgence est de limiter le dérèglement climatique au lieu de produire l’inutile et le gaspillage, de respecter les besoins des animaux au lieu de ne raisonner qu’en termes de performance, de reconquérir la biodiversité au lieu de l’anéantir, de sortir des pesticides au lieu de les défendre, et de créer des emplois. Faute de quoi, la guerre des prix devient un crime contre le vivant. La future Politique agricole commune (PAC), qui est en train de se préciser pour la période de 2023 à 2027, aura, elle aussi, une très lourde responsabilité. Tant qu’elle place en priorité la compétitivité, la modernisation et la digitalisation, les gains de productivité à la ferme seront une fois de plus absorbés par les investissements et par l’aval, qui en profite pour comprimer les prix. Ainsi, indirectement, pour quand même sauver des revenus agricoles, la PAC jette ses milliards dans le gouffre de la guerre des prix.

L’environnement, les animaux, la dignité du travail, sont sacrifiés. Il est temps de changer les règles du jeu.

Anne VONESCH – Responsable du réseau agriculture France Nature Environnement Grand Est

[Consultation publique] Jusqu’au 9 décembre, donnez votre avis sur le 4e Plan Santé Environnement

[Consultation publique] Jusqu’au 9 décembre, donnez votre avis sur le 4e Plan Santé Environnement

Jusqu’au 9 décembre 2020, citoyens, professionnels et associations sont appelés à donner leur avis concernant le quatrième Plan National Santé Environnement (PNSE4).

Présenté le 22 octobre dernier par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, lors de la réunion du Groupe Santé Environnement (GSE), le PNSE4 vise à prévenir les risques sanitaires liés à la dégradation de l’environnement (qualité de l’air intérieur, exposition aux produits chimiques, aux ondes, au bruit etc.) et à permettre à chacun d’être acteur de son environnement et de sa santé.

Lien vers le site de la consultation publique (plateforme dédiée) : Consultation 4e Plan national santé environnement (PNSE4)

Les axes proposés sont les suivants :

Axe 1 – S’informer sur l’état de mon environnement et les bons gestes à adopter

Axe 2 – Réduire les expositions environnementales affectant notre santé

Axe 3 – Démultiplier les actions concrètes menées dans les territoires

Axe 4 – Mieux connaître les expositions et les effets de l’environnement sur la santé des populations

 

Nous vous invitons à donner votre avis sur le site dédié sur l’un ou les axes de votre choix.

 

Interpellez votre député : 10 raisons de ne pas revenir sur l’interdiction des néonicotinoïdes

Interpellez votre député : 10 raisons de ne pas revenir sur l’interdiction des néonicotinoïdes

 

Vous l’avez sans doute entendu, le Gouvernement a annoncé cet été une nouvelle révoltante : la ré-autorisation pour la culture des betteraves des pesticides néonicotinoïdes, dont l’usage a pourtant été interdit dans la loi sur la Biodiversité de 2016 du fait de sa dangerosité, notamment pour les pollinisateurs! Ce recul est inacceptable. Au moment même où le glyphosate devrait être banni des champs (E. Macron avait promis en 2017 que cette substance ne serait plus utilisée d’ici trois ans), le Gouvernement, loin de tenir ses promesses, revient sur les rares avancées.

Pour que cette annonce devienne réalité, encore faut-il qu’une loi soit votée. Le Gouvernement s’est donc empressé de la mettre à l’agenda de l’Assemblée Nationale. Et le texte présenté est pire que prévu : l’autorisation d’utiliser les néonicotinoïdes ne concerne pas que les betteraves, le texte ouvre la voie à des dérogations pour toutes les cultures !

Nous vous invitons à participer à la campagne de sensibilisation DES DEPUTES  initiée par FNE et de nombreuses organisations  :

10 raisons de ne pas revenir sur l’interdiction des néonicotinoïdes

France Nature Environnement et 30 autres organisations demandent aux parlementaires d’avoir le courage politique de s’opposer au projet de loi de dérogation à l’interdiction des néonicotinoïdes annoncé par le Ministre de l’Agriculture en août dernier : un projet dangereux pour la biodiversité, la santé environnementale et l’avenir de notre agriculture.

(…) En contradiction totale avec des centaines d’études scientifiques accablantes depuis les années 1990 sur l’impact des néonicotinoïdes sur la biodiversité, une telle mesure constituerait un nouveau recul en matière de transition écologique et sociale. Dans un courrier adressé aux parlementaires, nous listons 10 bonnes raisons de ne pas ouvrir cette boîte de Pandore, qui conduirait tant les agriculteurs que la biodiversité dans une impasse :

  1. Même si la betterave est récoltée avant floraison, l’usage des néonicotinoïdes aura un effet sur les pollinisateurs qui butineront les fleurs alentour, et plus largement sur l’ensemble de l’écosystème (oiseaux, insectes, espèces aquatiques…).
  2. En pratique, il est impossible de conditionner la dérogation aux conditions météorologiques comme le prétend le Gouvernement : comment savoir en avance si l’hiver sera doux ou non ?
  3. Une résistance des prédateurs des cultures et des pucerons aux molécules néonicotinoïdes commence d’ores et déjà à se développer, la chimie n’est donc pas une solution viable à long terme.
  4. La survie de la filière betterave ne dépend pas des néonicotinoïdes.
  5. Notre souveraineté alimentaire en termes de sucre n’est pas menacée.
  6. Protéger la biodiversité est essentiel pour notre production agricole et apicole, et au-delà pour la survie humaine.
  7. Des alternatives non chimiques aux néonicotinoïdes existent et doivent être soutenues.
  8. Accorder une telle dérogation ouvrirait la porte à des demandes émanant d’autres filières.
  9. Le principe de non-régression du droit de l’environnement est inscrit dans la loi.
  10. Il est temps de cesser de recourir à des palliatifs et de repenser en profondeur notre modèle agricole pour le rendre plus résilient et durable.

Le retour des néonicotinoïdes est donc une proposition incompréhensible, qui interroge fortement sur les réelles priorités du gouvernement au moment même où un renforcement des politiques publiques environnementales est annoncé au plus haut niveau de l’État.

Vous aussi, vous pouvez interpeller les parlementaires sur ce sujet. 

Voir les infos : https://www.fne.asso.fr/actualites/10-raisons-de-ne-pas-revenir-sur-l%E2%80%99interdiction-des-n%C3%A9onicotino%C3%AFdes