Retour sur la mobilisation pour le Courlis dans le Ried

Retour sur la mobilisation pour le Courlis dans le Ried

À l’appel d’Alsace Nature, de la LPO Alsace, de La Bulle du Ried et avec le soutien de la Commune de Herbsheim, près de 300 personnes se sont rassemblées le 5 avril 2025 pour défendre les Rieds d’Alsace et le courlis cendré, un oiseau emblématique des prairies humides, aujourd’hui gravement menacé d’extinction.

 

Rappelons-le, il y a 50 ans, plus de 300 couples nichaient encore dans nos prairies humides. Aujourd’hui, ils ne sont plus que cinq… à peine. À ce rythme, dans 2 ou 3 ans, il ne restera plus qu’un souvenir.
Les associations de protection de la nature n’ont cessé d’alerter sur cette disparition imminente. Malheureusement aucune action d’ampleur n’a été mise en place pour sauver cet oiseau et les mesures pour préserver son habitat restent insuffisantes. Pourtant les causes sont connues et les solutions possibles. Sauver les Rieds, spécificité alsacienne et joyaux de notre patrimoine naturel, passe uniquement par la reconquête des milieux prairiaux.

Ce samedi 5 avril, les associations présentes à la salle polyvalente « Le Courlis » d’Herbsheim,  à travers leurs stand, ont présenté leurs actions en faveur de la préservation de la nature.

Après l’accueil fait par le maire de la commune d’Herbsheim, les responsables associatifs ont ensuite pris la parole à la tribune pour rappeler les enjeux liés à la préservation des rieds. Interpelant les élus locaux et régionaux, ils ont proposé la création d’un parc naturel éclaté, national ou régional, qui rassemblerait et protégerait les Rieds de la plaine d’Alsace.

Alors que dans la salle étaient projetés des films du Dr. Pierre Schmidt, défenseur des Ried alsaciens et des forêts du Rhin, à l’extérieur, l’association La Bulle du Ried a procédé au gonflage de sa mongolfière pour attirer les passants et les sensibiliser à cette mobilisation.

Les stands de buvette et petite restauration tenus par l’association locale ont également contribué à apporter un caractère festif à ce moment militant.

REVUE DE PRESSE

  • DNA, le 07/04/25, Herbsheim : une mobilisation inédite pour sauver le courlis cendré dans le Ried : Voir la VIDEO des DNA
  • France3 Alsace, le 01/04/25 : Cet oiseau est menacé d’extinction définitive à cause de l’homme, des associations se mobilisent : voir l’article de france3

 

 

 

Commémoration : à Marckolsheim il y a 50 ans, une « ZAD » pour sauver la forêt – retour en images

Commémoration : à Marckolsheim il y a 50 ans, une « ZAD » pour sauver la forêt – retour en images

Une centaine de personnes se sont réunies à Marckolsheim le 15 février dernier, près de la forêt du Rhin. Alsace Nature organisait un moment de commémoration pour les 50 ans de la lutte contre la destruction de la forêt et l’implantation d’une usine chimique de fabrication de stéarates de plomb.

 

En septembre 1974, des militants écologistes, des habitants, des paysans, des élus ont occupé le terrain pour éviter l’implantation de cette usine très polluante, prélude à la destruction de plusieurs centaines d’ha de forêt rhénane. Fin février 1975, le terrain occupé a été évacué par les opposants eux-mêmes. En effet, l’Etat venait de renoncer au projet d’implantation des Chemische Werke München (CWM), et même de Bayer, dans la forêt du Rhin.

De l’autre côté du fleuve, la lutte contre le projet de centrale nucléaire de Whyl sera aussi un succès. Sous la pression militante, l’Etat produira en 1978 un Plan (partiel) de protection des forêts du Rhin qui restera lettre morte. Pire, au début des années 1980, le site prévu pour les CWM sera finalement transformé en un immense site (40 ha) de stockage de voitures pour l’entreprise GEFCO.  En 1990, nouvelle poussée d’industrialisation avec le projet Jungbunzlauer, une usine de fabrication d’acide citrique. La mobilisation sera forte mais n’empêchera pas l’implantation de l’usine au nord de GEFCO sur une surface d’environ 20 ha. Mais les manifestants obtiendront la protection définitive des forêts alluviales rhénanes restantes, y compris celles encore classées en zones industrielles (sauf la forêt de Nambsheim). C’est ce qu’on appellera “les accords de Marckolsheim”.

 

Ce 15 février 2025, sur le site de cette ancienne “ZAD”, anciens opposants, habitants de Marckolsheim et militants d’aujourd’hui se  sont réunis pour célébrer l’anniversaire de cette victoire populaire contre l’industrialisation et la destruction des milieux naturels. Plusieurs personnes ayant participé à l’occupation, “les anciens de Marcko”, ont pris la parole pour témoigner de la lutte. L’occasion de rappeler le rôle qu’ont joué ces mobilisations dans la mise en place des programmes de restauration actuels et l’importance toujours actuelle de l’engagement associatif et de la désobéissance citoyenne.

Maurice Wintz, ancien président d’Alsace Nature, (qui n’était pas présent  en 1975) évoque l’évolution du regard sur les forêts rhénanes. Il rend hommage aux femmes et hommes qui ont bravé les autorités, le froid, la boue et les sarcasmes pour porter une autre vision du monde. “Les événements de Marckolsheim montrent que les engagements citoyens sont efficaces et nécessaires. C’est cette occupation, et les manifestations qui ont suivi, qui ont conduit à transformer le regard sur les forêts rhénanes, qui sont passées du statut de réserve foncière à industrialiser à celui de patrimoine écologique à protéger et à restaurer. “. Marckolsheim témoigne du changement de regard, porté notamment par les « nouveaux mouvements sociaux », quant aux enjeux démocratiques et écologiques dans le contexte d’un modèle social marqué par le productivisme.

Badois et alsaciens, de part et d’autre du Rhin, ont unis leurs forces face à cette problématique commune, partageant alors leurs similitudes culturelles, 30 après la fin de la guerre. Axel Mayer, ancien directeur de l’association allemande Bund, témoigne : “Nous avons occupé la place à l’époque. Nous, les Allemands, nous vous avons soutenus, vous les Français. Plus tard, à Wyhl, vous nous avez aidés. C’était froid, boueux, sale, fatigant, laborieux, romantique, beau et important. La lutte et l’occupation illégale ont payé. Ces succès ne sont pas tombés du ciel. Cela a valu la peine de se battre”.

Les femmes ont joué un rôle primordial dans les luttes contre l’installation de la CWM. Des mères de familles, des grands-mères, fichus sur la tête, occupaient le site, parfois en tricotant,” raconte Andrée Buchmann, étudiante à l’époque et aujourd’hui membre du parti écologiste. Le terrain a été défendu par des paysans, des étudiants, des personnes âgées, des enfants, des ouvriers, des universitaires, des artistes. La lutte contre la CWM a fédéré des alsaciens de tous horizons.

Au micro d’Alsace Nature, Raymond Schirmer raconte comment l’engagement dans la lutte était un vecteur d’épanouissement. Il souligne aussi que la non-violence était le mot d’ordre des deux luttes de Marckolsheim et de Wyhl. Pour lui, la  mémoire des événements de Marckolsheim doit être une mémoire vivante, et saisie comme un exemple de désobéissance civile effective et joyeuse. Une leçon face aux défis actuels.

Marckolsheim, c’est aussi un bouillonnement artistique/culturel. Au sein de la Frendschaft’s Huss, la maison de l’amitié, construite en dur sur le site, on joue de la musique et on partage des poèmes en français, en allemand et en alémanique. 50 ans plus tard, le groupe entonne le chant Wacht am Rhein  au son de la guitare de Roland Burkhart.

Antoine Waechter, qui a été, avec Solange Fernex, l’un des premiers  à franchir les barrières pour occuper le chantier rend compte du contexte politique de l’époque et d’une conjonction d’événements et de prise de position de personnalités (l’évêque de Strasbourg, le préfet, le président du Port Autonome…) qui ont finalement joué en faveur des occupants.

Armand Peter évoque à son tour la belle convergence, dans les années 1970, entre les culturels alsaciens et le mouvement écologique en gestation. André Weckmann, auteur de poèmes en dialecte dont la Fahrt nach Wyhl, ou les musiciens comme  Edouard Bauer, François Brumbt ou Sylvie Reff sont engagés dans la lutte. Les événements de Marckolsheim ont lancé des dynamiques culturelles, militantes écologistes et politiques en Alsace à cette période.

Jean de Barry, quant à lui, met cette lutte en perspective en articulant les processus d’industrialisation centralisés et destructeurs et les résistances locales et légitimes de défense des lieux de vie.

Pour finir, Aline Martin a lu Aliénation de André Weckman, ainsi que Fahrt nach Wyhl.

 

 

 

A la suite des témoignages, le groupe s’est baladé dans la forêt rhénane, aujourd’hui préservée pour observer les pertes et les perspectives de restauration. Le milieu a perdu son fonctionnement naturel, lié aux divagations du fleuve, au moment de la canalisation du Rhin. Si les espèces végétales pionnières sont moins présentes, ce milieu forestier humide garde un grand intérêt écologique. Une richesse pour l’Alsace, dont nous devons la préservation aux mobilisations de la population.

 

 

 

Revue de presse :

Grand rassemblement pour le retour du Courlis et la préservation des rieds – samedi 5 avril 2025

Grand rassemblement pour le retour du Courlis et la préservation des rieds – samedi 5 avril 2025

 

Dans le cadre des 60 ans d’Alsace Nature, avec les associations Bulle du Ried et la LPO Alsace, nous vous invitons à un rassemblement convivial et engagé ! Pour la préservation des Rieds et le retour du Courlis, espèce emblématique de ces milieux.

Le Courlis cendré est bien plus qu’un oiseau : il a été le témoin vivant des Rieds alsaciens, un symbole de notre patrimoine naturel. Il y a 50 ans, plus de 300 couples nichaient encore dans nos prairies humides. Aujourd’hui, ils ne sont plus que cinq… à peine. À ce rythme, dans 2 ou 3 ans, il ne restera plus qu’un souvenir.
Les associations de protection de la nature n’ont cessé d’alerter sur cette disparition imminente.  Malheureusement aucune action d’ampleur n’a été mise en place pour sauver cet oiseau et les mesures pour préserver son habitat restent insuffisantes. Pourtant les causes sont connues et les solutions possibles. Sauver les Rieds, spécificité alsacienne et joyaux de notre patrimoine naturel, passe uniquement par la reconquête des milieux prairiaux.

Il est urgent d’agir, maintenant !

 

Face à cette situation critique, nous refusons de rester spectateurs. Nous avons besoin de vous. C’est pourquoi, avec le soutien de la municipalité d’Herbsheim, nous organisons une grande mobilisation pour sensibiliser les élus, les acteurs territoriaux et le monde agricole à l’urgence de la situation.
 

Rendez-vous le samedi 5 avril à 16h à la salle polyvalente « Le Courlis » d’Herbsheim pour une rencontre à la fois engagée et conviviale.

Votre présence est essentielle. 

Ensemble, faisons entendre notre voix et celle du Courlis cendré, des Rieds et de la Nature qui nous reste…

 

Au programme :

  • prises de paroles des représentants associatifs et élus
  • gonflage de la montgolfière de la Bulle du Ried
  • projection de film
  • petite restauration sur place auprès des associations
  • stands

 

Technocentre : contribution d’Alsace Nature au cahier des acteurs

Technocentre : contribution d’Alsace Nature au cahier des acteurs

Dans le cadre du débat organisé par la Commission Nationale du débat public (CNDP), Alsace Nature a envoyé sa contribution au cahier des acteurs. Nous remercions toutes les personnes qui, suite à notre appel, nous ont envoyé leurs arguments et nous ont aidé à rédiger cette contribution.

 

Dans cette contribution, nous rappelons notre opposition à ce projet industriel contradictoire et inutile. Il ne fait qu’entretenir un système de développement du nucléaire au détriment de l’investissement dans le domaine des énergies renouvelables. Des solutions alternatives existent.

 

Nous avons présenté les arguments suivants :

1) La santé des citoyens sacrifiée au profit de la filière nucléaire

  • La libération sur le marché conventionnel de l’acier recyclé présente des risques sous-estimés
  • Le Technocentre traitera des déchets à la fois TFA et FMA (Très Faiblement Actifs et Faiblement-Moyennement Actifs)

 

2) La localisation à Fessenheim, un non-sens sur le plan environnemental

  • Le site est situé dans une zone sismique et inondable
  • Un très mauvais bilan carbone et des risques routiers
  • La bande rhénane déjà très industrialisée

 

3) Le projet du Technocentre : un gouffre financier

 

4) Des alternatives au recyclage existent, moins impactantes, moins coûteuses, et sans risque sanitaire

  • Les avantages attendus du recyclage sont minimes
  • Le stockage est une solution possible
  • Autres alternatives possibles

 

5) En conclusion

La Cour des Comptes vient de cibler l’absence de calcul de rentabilité dans les projets nucléaires présentés par EDF (EPR et Flamanville) Documents | Cour des comptes. Peut-être demain le Technocentre de Fessenheim sera-t-il visé !
Ce Technocentre est un projet du passé : grande infrastructure centralisée, course au gigantisme, investissement démesuré qui ne sera pas rentable et nécessite un développement de débouchés sans prise en compte des risques réels, pour tenter d’amortir son coût. On est loin d’une logique
d’économie circulaire !
Aucun risque pour la santé ne peut être accepté.
Les gouvernants engagent leur responsabilité.
Il ne s’agit pas ici d’une dérogation ciblée, mais d’un système organisé conduisant à une dissémination radioactive IRRÉVERSIBLE dans le domaine public sans traçabilité des produits recyclés, et donc sans responsable ! On peut s’étonner du manque de lucidité de nos dirigeants, ont-ils seulement
conscience des risques qu’on leur – peut-être -cachés ?
Derrière les discours lénifiants, il reste des zones d’ombre inacceptables. Comme tous les déchets, le « meilleur déchet » est celui que l’on ne produit pas.

Pour toutes ces raisons, la Fédération ALSACE NATURE dit NON au Technocentre de Fessenheim !

 

Lire la contribution en entier

50 ans après. Une des premières ZAD à Marckolsheim – Quand l’Alsace a dit NON !

50 ans après. Une des premières ZAD à Marckolsheim – Quand l’Alsace a dit NON !

Nous vous invitons à une Balade commémorative

le samedi 15 février 2025 à 14h

à Marckolsheim

RDV au niveau de l’Antenne hertzienne (cf plan ci-dessous)

 

 

Marckolsheim, fin février 1975 : le terrain occupé depuis septembre 1974 par des habitants et des militants autour de la Frendschafts Hüss pour protester contre un projet d’implantation d’une usine de stéarates de plomb, est évacué par les opposants eux-mêmes.

L’Etat vient de renoncer au projet d’implantation des Chemische Werke München (CWM), et même de Bayer, dans la forêt du Rhin. L’abandon, partiel, au début des années 1970, de ces projets d’industrialisation lourde sous la pression populaire témoigne du changement de regard, porté notamment par les « nouveaux mouvements sociaux », quant aux enjeux démocratiques et écologiques dans le contexte d’un modèle social marqué par le productivisme.

De l’autre côté du fleuve, la lutte contre le projet de centrale nucléaire de Whyl sera aussi un succès.

Ces luttes ont conduit à ce que les forêts alluviales rhénanes, considérées par les aménageurs de l’époque comme de la surface à industrialiser, soient progressivement reconnues par les acteurs publics comme un patrimoine à protéger, voire même à restaurer. Comme en témoignent les Plans Rhin vivant portés aujourd’hui par les collectivités.

 

A l’occasion du cinquantième anniversaire de l’abandon du projet CWM, Alsace Nature souhaite rappeler l’importance de ces luttes dans cette évolution (il aura fallu de nouvelles manifestations déterminées en 1990 à Marckolsheim pour que la protection des forêts rhénanes devienne effective) , et combien cette vigilance citoyenne reste nécessaire aujourd’hui, notamment à l’heure des « plans de relance » et de la recherche d’une croissance économique dans un contexte de mondialisation économique tendu.

Pour ce faire, nous vous invitons à une balade commémorative, en présence de personnes ayant participé à cette occupation. Ce sera l’occasion de revenir sur les moments forts de la lutte, et sur l’intérêt écologique des forêts rhénanes préservées.

 

Cliquer sur les images pour agrandir

 

photos : Meinrad Schwörer

 

 

 

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Gedenkspaziergang – 15. Februar 2025

14:00 Uhr – „Tour hertzienne“

MARCKOLSHEIM

50 Jahre danach. Eine der ersten ZAD in Marckolsheim – Als das Elsass NEIN sagte!

 

Marckolsheim, Ende Februar 1975: Das Gelände, das seit September 1974 von Bewohnern und Aktivisten rund um das Frendschafts Hüss besetzt war, um gegen eine geplante Ansiedlung einer Bleistearatfabrik zu protestieren, wird von den Gegnern selbst geräumt. Der Staat hatte gerade auf die geplante Ansiedlung der Chemischen Werke München (CWM) und sogar von Bayer im Rheinwald verzichtet. Eine Kopie der Frendschafts Hüss wird auf der anderen Seite des Rheins aufgestellt, um den Kampf gegen das geplante Atomkraftwerk in Whyl erfolgreich zu unterstützen.

Die teilweise Aufgabe dieser Schwerindustrialisierungsprojekte Anfang der 1970er Jahre unter dem Druck der Bevölkerung zeugt von einem veränderten Blickwinkel, der insbesondere von den „neuen sozialen Bewegungen“ auf die demokratischen und ökologischen Herausforderungen im Kontext eines vom Produktivismus geprägten Gesellschaftsmodells eingenommen wurde.

Diese Kämpfe haben insbesondere dazu geführt, dass diese Rheinauenwälder, die von den damaligen Planern als zu industrialisierende Fläche betrachtet wurden, nach und nach von den öffentlichen Akteuren als schützenswertes und sogar wiederherzustellendes Erbe anerkannt wurden. Davon zeugen die Pläne für einen lebendigen Rhein, die heute von den Gebietskörperschaften getragen werden.

Anlässlich des Jahrestages der Aufgabe des CWM-Projekts möchte Alsace Nature daran erinnern, wie wichtig diese Kämpfe für diese Entwicklung waren (es bedurfte neuer entschlossener Demonstrationen im Jahr 1990 in Marckolsheim, damit der Schutz der Rheinwälder wirksam wurde) und wie notwendig diese Wachsamkeit der Bürger auch heute noch ist, insbesondere in der Zeit der „Konjunkturprogramme“ und der Suche nach Wirtschaftswachstum in einem angespannten wirtschaftlichen Globalisierungskontext.

Zu diesem Zweck laden wir Sie zu einem Gedenkspaziergang ein, bei dem Personen anwesend sein werden, die an dieser Besetzung beteiligt waren, sowohl auf elsässischer als auch auf badischer Seite.

Dies wird die Gelegenheit bieten, auf die Höhepunkte des Kampfes und die ökologische Bedeutung der erhaltenen Rheinwälder zurückzukommen.

 

 

TOUT SAVOIR SUR… Le projet de Technocentre à Fessenheim

TOUT SAVOIR SUR… Le projet de Technocentre à Fessenheim

Qu’est-ce que le projet de Technocentre à Fessenheim ?

Comme vous le savez peut-être, EDF a l’intention de construire à Fessenheim son “Technocentre”. Derrière ce nom délibérément trompeur, se cache en réalité le projet d’une usine destinée à refondre des métaux radioactifs provenant des centrales nucléaires de la France entière et, à terme, d’autres pays européens : des conduites, tuyauteries, pompes ou générateurs de vapeurs (longueur 20m / diamètre 4m) etc… tous radioactifs.

Cette usine serait un centre de fusion-valorisation à four électrique à 3 étages :

  • Découpe et décontamination
  • Fusion et décrassage du laitier
  • Refusion et mise en forme des lingots (à la demande du client)

À l’issue du processus de refonte envisagé, l’acier serait séparé en deux parties :

  • d’une part le métal chargé d’impuretés (dit le “laitier”) dans lequel se retrouverait piégée une part importante de la radioactivité. Cette partie serait évacuée pour stockage par l’ANDRA (dans l’Aube).
  • d’autre part, la partie la plus importante en volume de l’acier, qu’EDF prétend “valoriser” : celle-ci serait tout simplement revendue par EDF sous forme de lingots sur le marché de l’acier… sans aucune traçabilité !

 

Or, bien que “très très peu radioactif”… cet acier serait quand même radioactif !
EDF minimise délibérément les risques réels des “faibles doses”.

À quand des casseroles radioactives, des fourchettes radioactives, des sommiers radioactifs ou des caddies radioactifs ?

 

Les métaux TFA : Très Faiblement Radioactifs ?

Pour EDF, « les métaux TFA sont stockés dans « un centre dédié alors qu’une part significative d’entre eux présente un niveau de radioactivité extrêmement faible et pourrait être valorisé ».
Or, TFA, cela signifie une radioactivité 250 fois plus grande que la radioactivité naturelle en Alsace.

 

Quelques chiffres :

  • Le coût de ce Technocentre est estimé à 450 Millions €, mais on sait que EDF dépasse toujours les prévisions.
  • Selon les chiffres de EDF, le Technocentre (20 000 tonnes par an) devrait fonctionner « au –delà de 40 ans, alors que « gisement » français de métaux TFA (492 000 tonnes) ne permet pas une telle durée…
  • Le Technocentre « libérera » environ 20 000 tonnes de lingots par an. Sans traçabilité.

 

Avec le technocentre, l’illusion du nucléaire « recyclable ».

D’après les documents de EDF, le Technocentre, en mettant en vente des métaux partiellement décontaminés, serait écologique? « La production d’acier secondaire issue du recyclage, consomme 40% d’énergie en moins et émet 57 % de gaz à effet des serre de moins que sa production par extraction minière. »

C’est vrai, mais puisque EDF aime les chiffres,

  • Le Technocentre de Fessenheim, avec les 20 000 tonnes d’acier ou de fonte qu’il produirait, représentera un millième de la production totale en France (plus de 16 millions de tonnes)
  • La production française d’acier repose pour près de la moitié sur le l’acier recyclé. Et donc, la production du Technocentre ferait à peine, 0,23 % de l’acier secondaire en France
  • Il faudrait aussi évaluer l’énergie et les émissions de gaz à effet de serre dues aux transports (fluviaux, maritimes ou routiers) pour apporter ces déchets radioactifs au Technocentre

Au vu de tels résultats, cela vaut‐il les 500 millions de dépenses et les risques pour l’Alsace ?

  • Le traitement de 1000 tonnes de métaux TFA génère environ 240 tonnes de déchets FAMA (Faiblement radioactifs), c’est‐à‐dire entre 10 et 100 000 fois plus radioactif que les TFA (chiffres de EDF).
  • EDF reconnaît que le démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim va générer 405 650 tonnes de déchets (au total) dont 20 650 tonnes de déchets radioactifs. Et sur ces 20 650 tonnes, environ 6000 tonnes seront des déchets TFA qui pourront être traités au Technocentre, produisant 1 440 tonnes de déchets plus radioactifs.

6000 tonnes de déchets traités sur 405 650 tonnes de déchets générés, cela fait un taux de recyclage de moins de 1,5 %. Avec une production supplémentaire de 1440 tonnes de déchets radioactifs supplémentaires !
A défaut d’avoir pu imposer le nucléaire comme « renouvelable », avec le Technocentre, EDF tente de faire croire que le nucléaire est « recyclable ».

 

Transports et traçabilité ?

A travers Cyclife, EDF possède déjà une installation similaire en Suède, mais avec des critères de radioactivité moins stricts que pour le Technocentre : il n’y a pas de classification TFA en Suède, Cyclife Suède accepte des métaux avec une radioactivité 200 fois trop importante pour être classés TFA en France. En outre, Cyclife en Suède ne dispose que d’un four de 4 tonnes contre 25 pour le Technocentre.

Et pour les centrales situées en Europe, le Rhin est une voie d’eau bien pratique pour les transports radioactifs de de l’Europe de l’Est et de l’Ouest, en tout cas plus pratique que le transport par mer… Avec le Technocentre qui ne sera pas soumis à des contrôles de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, rien n’empêchera EDF de réorienter des contrats passés avec Cyclife – Suède vers le Technocentre de Cyclife – Fessenheim.

 

Position d’Alsace Nature

Dès l’annonce de ce projet porté par EDF, et dans le cadre des discussions relatives à la fermeture de la Centrale de Fessenheim, et avec le collectif STOP FESSENHEIM, Alsace Nature s’était prononcée contre cette installation en questionnant :

  • Le nucléaire et ses conséquences
  • Les choix de reconversion du site de Fessenheim
  • Les conséquences sur la santé et l’environnement de cette usine de retraitement des métaux faiblement contaminés tant pour un usage au quotidien des futurs consommateurs que nous serons, tant sur le site et les impacts lors du transport des matériaux…
  • Les risques encourus pour les habitants et le territoire
  • Le modèle économique de l’installation

Après la fermeture de la centrale de Fessenheim, Alsace Nature s’était engagée dans le projet de territoire et notamment pour la création d’une zone d’activité (ECORHENA) parce que nous estimions nécessaire et responsable de participer à la revitalisation économique du secteur tout en préservant les richesses écologiques de la bande rhénane. Mais nous avions fini par quitter le Comité de Pilotage du Projet de Territoire de Fessenheim, car nous estimions que le projet d’EDF soutenu par l’Etat et les élus d’un Technocentre ou Val’m, c’est-à-dire d’une fonderie de déchets nucléaires, était totalement incompatible avec un projet de territoire novateur et ambitieux.

En-dehors des risques importants de pollution (rejets toxiques, pollution atmosphérique liée aux flux de transports, …), ce projet de technocentre, dégraderait la qualité de vie des riverains, s’il était réalisé.

Par ailleurs, ayant appris que le défrichement de la forêt allait être autorisé, Alsace Nature avait adressé un courrier au préfet du Haut-Rhin le 31 août 2022, en lui demandant de ne pas sacrifier ces pans de forêts rhénanes, tant que les travaux n’ont pas effectivement commencés.

Aux côtés de l’association des villageois réunis de Nambsheim et environs, nous nous étions mobilisés contre le Technocentre et le défrichement de la forêt

 

Un débat organisé par la CNDP du 10 octobre 2024 au 7 février 2025

EDF, porteur du projet Technocentre, a saisi la Commission Nationale de Débat Public (CNDP).
Compte tenu des différents impacts que ce projet pourrait avoir sur l’aménagement du territoire et le cadre socio-économique et environnemental, la CNDP a décidé d’organiser un débat public du 10 octobre 2024 au 7 février 2025.

Le Débat public devait nous permettre :

  • de dénoncer la communication mensongère d’EDF et… de certains élus complices (dont certains sont adhérents d’associations pro-nucléaires).
  • de pointer la mise en danger de l’environnement (air, nappe phréatique, ressource eau…)
  • d’exiger une réelle transparence relative aux radionucléides persistants, des expertises scientifiques indépendantes…
  • d’alerter sur les problèmes liés à l’acheminement (convois exceptionnels nombreux, transports radioactifs, non respect du droit européen etc…) et à l’encombrement des routes
  • de faire le bilan entre “emplois créés” et la réalité des emplois d’ores et déjà déjà perdus pour le territoire par effet repoussoir
  • de questionner les bilans énergétiques et de comparer les bilans CO2 (et autres gaz à effet de serre) avec le simple stockage en sub-surface
  • de dénoncer la gabegie économique du projet
  • d’alerter sur le non respect du Projet de Territoire, du Traité d’Aix la Chapelle, de la Parole de la France…
  • de nous interroger sur l’image d’une Alsace productrice d’acier radioactif “made in Fessenheim”
  • de rappeler la Déclaration de Fessenheim déjà co-signée par 48 organisations qui refusent ce “Technocentre” et toute nouvelle installation nucléaire en Alsace
  • d’exiger la prise en compte d’une “option Zéro” : l’abandon total de ce projet FOU de “Technocentre”

Compte-tenu du déroulement des échanges, Alsace Nature ainsi que d’autres associations, ont décidé de quitter cette parodie de débat

Les associations Alsace Nature, Stop Fessenheim et CIVI’s ont pleinement investi les différentes réunions pour permettre d’apporter la contradiction au discours rassurant que porte le pétitionnaire vis-à-vis du fonctionnement de cette fonderie de déchets nucléaires et de ses conséquences sur la santé, l’environnement, l’économie, etc. Mais elles ont pris la décision de quitter la « réunion des Acteurs » samedi 14  décembre à Biesheim, après que le Président de la CNDP ait délivré ses constats. Les associations que nous représentons ont une haute opinion de ce qu’est un débat où les citoyens peuvent réellement se forger un avis sur un dossier. Cela nécessite une information impartiale, des temps de débat contradictoire et une neutralité d’animation. L’ensemble des conditions n’était pas réuni et les représentants de la société civile que nous sommes n’ont pas souhaiter servir de faire-valoir dans un jeu dont les dés sont pipés. Ainsi, les associations ont décidé de ne plus participer, dans ces conditions, à cette caricature de débat.

 

+ d’informations

 

Pour agir activement :

 

Actions possibles pour les particuliers :

 

Actions possibles pour les personnes morales (associations, syndicats, entreprises, collectivités ou autres) :

Pépinière d’entreprises La Ruche Commission particulière du débat public Projet Technocentre à Fessenheim
1 rue de l’Europe
68740 Fessenheim Tél. 0805 38 00 86 (appel gratuit)

mail : equipe.fessenheim@debat-cndp.fr ( mettre le président Jean-Louis Laure en co-destinataire : jean-louis.laure@debat-cndp.fr )