Avis d’Alsace Nature sur la modification n°2 du PLUi du Kochersberg

Avis d’Alsace Nature sur la modification n°2 du PLUi du Kochersberg

Par un courrier daté du 9 juin 2025, le groupe local Kochersberg a fait part de ses remarques dans le cadre de la consultation publique liée à la modification n°2 du PLUi de la communauté de communes Kochersberg et Ackerland. En voici un extrait.

 

En préambule, Alsace Nature souligne que, malgré des mesures intéressantes et pertinentes pour compléter les éléments remarquables du patrimoine naturel, seules deux communes (Gougenheim et Durningen) ont proposé de manière systématique des protections complémentaires de milieux naturels.

Or, il existe depuis 2023 un diagnostic Trame Verte et Bleue (TVB), réalisé à la demande de la Communauté de communes par la LPO, qui présente un état des lieux quasi exhaustif du contexte écologique, et qui montre clairement que sur les 11 corridors écologiques du SRCE concernant notre territoire, seuls 2 sont dans un état satisfaisant (et encore, ils sont situés à la périphérie). Cela signifie donc que 9 corridors écologiques sont inefficaces et seraient à restaurer. Surtout, le diagnostic contient un grand nombre de propositions allant dans le sens de la préservation et de la restauration de la TVB.

Certes, le PLUi n’est pas le seul instrument mobilisable dans ce contexte, mais il serait néanmoins intéressant, dans un souci de cohérence et d’harmonisation des politiques publiques, qu’il intègre à terme les options qui seront retenues à l’issue de ce diagnostic. Ce qui supposerait une mise en commun et une concertation large de ce document permettant de déboucher sur un plan d’actions.

De la même manière, une articulation entre le PLUi et les Aménagements fonciers en cours est à prévoir à terme.

 

Sur le règlement des espaces plantés et boisés,

Le point n° 79 propose la modification du règlement concernant les espaces plantés ou boisés, afin de faciliter certaines coupes pour la réalisation d’ouvrages de type pistes cyclables. Si nous comprenons que des dérogations peuvent se justifier dans certains cas, il ne faudrait pas qu’elles deviennent la règle.

Afin de garantir au mieux la préservation de ces éléments (rares) du patrimoine naturel, Alsace Nature propose d’intégrer, conformément à la loi, systématiquement la séquence Eviter-Réduire-Compenser (ERC).  En cas de défrichement nécessaire, une étude environnementale préalable avec justification des options retenues dans le cadre de la séquence ERC sera exigée. De même, si les coupes sont nécessitées par l’état sanitaire des arbres ou pour des raisons de sécurité, nous demandons la réalisation d’un diagnostic préalable.

Le respect de ces mesures, s’agissant notamment d’opérateurs privés (récolte de bois de chauffage par exemple), pose la question du suivi et des contrôles. Plusieurs cas de coupes à blanc ou de destructions de haies ont été observés depuis l’entrée en vigueur du PLUi. Pourrait-on envisager une mesure de déclaration préalable de travaux dans les secteurs concernés afin d’éviter des « coupes sauvages » telles que celles constatées ?

Par ailleurs, nous souhaitons attirer l’attention sur l’avis de la Chambre d’agriculture, daté du 14 avril 2025 (p. 2) concernant les ripisylves et les bords des cours d’eau et l’ajout des « fossés de drainage ou d’évacuation» dans la catégorie des ouvrages collectifs. D’une part, il ne nous semble pas démontré que les fossés de drainage soient des ouvrages d’intérêt collectif, d‘autre part, ces ouvrages ont la plupart du temps pour objectif de réduire les zones humides alors que ces milieux sont parmi les plus menacés actuellement, et que leur contribution dans la gestion des masses d’eau est reconnue comme essentielle aujourd’hui, notamment dans le cadre du changement climatique.

 

Sur le règlement des zones A et N,

le point N° 90 prévoit d’ajouter le terme « ouvrages » aux usages et affectations des sols autorisés dans les zones A et N (articles 1.2. A et 1.2. N).

Si on peut comprendre l’intérêt de certains ouvrages (pistes cyclables) passant nécessairement par des zones A ou N, il convient également de garantir l’absence d’impact, notamment dans les zones écologiquement sensibles, au-delà de la formulation vague et sujette à interprétation « à condition qu’ils ne portent pas atteinte à la sauvegarde des espaces naturels et des paysages ».

Afin de limiter les risques de mitage, nous formulons deux propositions quant au projet de règlement modifié : (1) dans la définition des ouvrages, supprimer le terme de voirie qui est trop large et va bien au-delà des pistes cyclables, ajouter « temporaires » après « bassins de rétention » et supprimer les points de suspension après « bassins de rétention ». (2) Préciser dans le règlement que « dans les secteurs à intérêt écologique (TVB, espaces plantés, boisés…) la réalisation des constructions, installations ouvrages ou travaux fait l’objet d’une évaluation environnementale préalable ».

 

Sur la transparence écologique des clôtures,

Il est admis que les clôtures séparatives, en dur ou en grillage, constituent des obstacles infranchissables ou difficilement franchissables pour certaines espèces protégées (hérisson par exemple).

Dans certains PLU, des dispositions spécifiques sont prévues pour assurer la transparence écologique des clôtures, notamment dans le cas des terrains concernés par des corridors écologiques existants ou à restaurer. Ces dispositifs concernent évidemment davantage les clôtures entre jardins que les clôtures sur rue.

En conséquence, nous proposons d’intégrer dans les règlements concernés, une formulation du type « Dans les secteurs couverts par les corridors écologiques, ou proches ou constitutifs d’éléments naturels, les clôtures doivent être perméables aux espèces terrestres type hérissons ou amphibiens ».

 

Sur l’ouverture de zones à l’urbanisation,

Un certain nombre de communes prévoient d’anticiper l’ouverture de zones à l’urbanisation (notamment Berstett, Kuttolsheim, Furdenheim, Wiwersheim…). Il s’agit la plupart du temps de surfaces actuellement agricoles ; le rapport considère donc que l’impact environnemental direct de ces urbanisations est faible. Mais qu’en est-il des effets induits, par exemple le report de ces zones de production intensives vers des zones actuellement traitées de manière plus extensive, avec pour conséquence un risque de perte de biodiversité. Ces éléments n’ont apparemment pas été analysés.

Par ailleurs, ces projets d’ouverture à l’urbanisation ne font pas l’objet d’une analyse d’ensemble à l’échelle du PLUi. Il n’est pas démontré que l’ouverture à l’urbanisation des zones proposées dans le projet de modification sera à même de respecter le maintien des équilibres initiaux au regard des pôles. L’absence de bilan à 6 ans ne permet pas d’ajuster les choix en conséquence, de voir où se sont réalisés les logements depuis l’approbation du PLUI.

(voir également notre avis dans le courrier complet sur les projets de Wiwersheim, Neugartheim-Ittlenheim et Dingsheim)

 

Sur les règles d’urbanisation le long des cours d’eau,

Le point n° 80 concerne la reconstruction au sein des marges de recul le long des cours d’eau.

Nous n’avons pas d’objection de principe à la possibilité de reconstruction telle qu’évoquée, mais celle-ci devrait intégrer explicitement des mesures constructives pour prendre en compte les éventuels risques liés aux inondations.

De manière générale, les mesures de recul de 6 et de 8 m le long des cours d’eau sont relativement arbitraires et ne correspondent pas nécessairement aux réalités de terrain, d’autant que le changement climatique risque de modifier un certain nombre de régimes hydrologiques.

 

Sur la nécessité d’un bilan de la consommation foncière,

Un document récent de l’INSEE, montre une évolution démographique importante de notre territoire : progression de 1,2% par an entre 2015 et 2021.

95% des ménages ont au moins une voiture (57% en ont 2 et +). La voiture (86%) reste de loin le moyen de transport utilisé pour se rendre au travail, les transports en commun ne représentant que 5%. A ce titre, l’intégration de la compétence Mobilités par la Communauté de communes est susceptible d’ouvrir des perspectives et des possibilités d’amélioration de ce ratio à condition que les dessertes en transports collectifs soient renforcées significativement dans les secteurs à potentiel de développement de logements, et que des actions de sensibilisation et d’accompagnement des usagers soient largement développées.

Dans le cadre de la modification envisagée, un bilan de la consommation d’espace depuis l’approbation du PLUI nous paraît donc indispensable, ce d’autant que dans le cadre de l’intégration du nouvel objectif d’absence de toute artificialisation nette d’ici 2050, la loi Climat et Résilience du 22 août 2021 stipule que, les communes ou aux établissements publics de coopération intercommunale dotées d’un document d’urbanisme, doivent réaliser un rapport relatif à l’artificialisation des sols de leur territoire, présentant le rythme d’artificialisation du territoire et l’atteinte des objectifs fixés en termes de réduction de la consommation d’espaces et de l’artificialisation.

Pouvez-vous nous faire savoir si ce rapport sur la consommation d’espace tel que prévu par le Code général des collectivités locales est en cours de réalisation ?

 

Propositions pour une modification ultérieure,

Dans la mesure où le PLUi devra prochainement être à nouveau modifié ou révisé pour intégrer les nouvelles orientations du SRADDET, via le SCOTERS, en cours de modification, ainsi que celles du PCAET, nous proposons deux orientations susceptibles d’être intégrées à ce moment.

Prévoir que dans le cas d’urbanisation des « dents creuses » à l’intérieur des zones urbanisées, une attention particulière soit apportée aux arbres et boisements existants, qui constituent des atouts pour la réduction des ilots de chaleur et pour le maintien de la biodiversité.

Par ailleurs et pour les mêmes raisons liées à l’adaptation au changement climatique, l’imperméabilisation et le bitumage complet des cours est à proscrire.

Proposer un règlement spécifique aux vergers. Certains villages ont conservé une ceinture de vergers qui continuent à être entretenus et utilisés. S’agissant d’arbres fruitiers, ils ont vocation à être remplacés au bout d’un certain temps ; il semble donc difficile de les classer en espace boisé. Pour autant, il serait important de conserver une « ambiance verger » dans ces secteurs dans la mesure où ils participent à leur qualité paysagère et écologique, à travers le maintien d’une couverture au sol herbagère, et d’un couvert arboré relativement dense. Les arbres peuvent être coupés et dessouchés à condition de maintenir une couverture arborée de type verger. Les replantations se feront préférentiellement avec des arbres fruitiers ou à défaut avec des essences feuillues locales.

 

 

Voir le courrier complet

 

 

 

Enquête publique sur le Plan Local d’urbanisme intercommunal (PLUi) du Kochersberg

Enquête publique sur le Plan Local d’urbanisme intercommunal (PLUi) du Kochersberg

 

  • Comment participer à l’enquête publique

Pour participer à l’enquête publique, avant le vendredi 5 juillet à 17 h :

– par mail à l’adresse suivante : plui@kochersberg.fr
L’objet du message devra comporter la mention « élaboration PLUi Kochersberg Ackerland, Enquête publique : observations à l’attention de la commission d’enquête »

– sur le registre dématérialisé accessible à l’adresse suivante : www.registredemat.fr/kochersberg

 

  • Exemples d’arguments à utiliser lors de votre participation à l’enquête

Ci-dessous des suggestions d’interventions à l’enquête publique. Vous pouvez piocher en fonction de vos centres d’intérêt et de votre sensibilité. L’important est de participer, il y a peu de contributions pour l’instant ! Or, le PLUi concerne notre avenir à tous.

N’hésitez pas à utiliser et adapter les textes ci-dessous.

Soutien à la réduction des enveloppes constructibles

Je soutiens la volonté clairement affichée de réduire les enveloppes dédiées à l’extension urbaine. La réduction est significative et devra inciter à l’émergence de solutions urbanistiques et architecturales plus économes en foncier. Dans cette logique, je propose que les zones retirées des anciennes zones constructibles soient prioritairement affectées, quand cela est possible et fait sens, à la renaturation de ceintures vertes et d’espaces de nature à proximité des villages.

 

Réduire les espaces agricoles constructibles

Le Kochersberg est marqué par une forte place de l’agriculture (90 % de la surface totale). Selon mon point de vue il est primordial de concilier habitat et agriculture. Il faut donner aux agriculteurs les moyens de vivre convenablement et aux autres habitants un cadre de vie préservé.

C’est donc avec surprise que je découvre les plans de zonage de certains villages dont les zones AC (Constructions avec élevage) semblent disproportionnées et ne tiennent absolument pas compte des orientations de départ.

Quelques exemples :
– Kuttolsheim : zone Ac de 70 hectares environ soit près de 10% du ban communal (avec une zone à cheval sur la Souffel dont on veut rétablir un semblant de qualité d’eau sans parler de la faune et de flore)
– Fessenheim : zone Ac de près de 120ha
– Gougenheim/Rohr/Gimbrett : zones Ac de près de 170ha

Bien sur de nombreuses communes sont beaucoup moins gourmandes.

De plus il ne semble pas que l’on se soit inquiété du positionnement de ces zones par rapport aux nuisances olfactives générées par les vents dominants ni des pollutions visuelles.

Comment comprendre que les zones dévolues à l’habitat soient restreintes (bravo) argumenté notamment par rapport à la valeur agricole des terres (en terme de culture) alors que dans le même temps on ouvre des zones immenses aux constructions agricoles.

Le PLUI fait manifestement le grand écart en libérant ces zones Ac et en même temps veut :
– préserver des terres agricoles exceptionnelles
– préserver le cadre de vie des habitants
– éviter le mitage des paysages
– prendre en compte les risques et les nuisances

Le PLUI est un outil au service de toute la population est ne doit pas comporter en son sein les germes ou prémices de problèmes ou de litiges à venir. Ce PLUI doit être équilibré et permettre à chacun de vivre, de travailler et d’évoluer dans le respect de l’autre. C’est de votre responsabilité pour les générations futures.

 

Des transports collectifs insuffisants

Le constat montre bien le déficit de modes de déplacements alternatifs à la voiture dans la Communauté de Communes Kochersberg-Ackerland (CCKA). Ce manque pose de réels problèmes en ce qui concerne les déplacements pendulaires vers l’extérieur du territoire et en particulier vers l’EMS, principal bassin d’emploi pour les habitants de la CCKA. Pour les déplacements intra-territoire le constat est identique.

Avec les 5000 habitants supplémentaires d’ici 15 ans prévus par le PLUi, il devient urgent de développer une vraie politique d’offre de transports en communs. Une telle augmentation significative de la population de notre territoire oblige à traiter sérieusement le problème des transports et des déplacements :

– En améliorant significativement le cadencement matin et soir aux heures de pointe mais aussi le restant de la journée pour remédier aux trop longues plages creuses,

– En élargissant les plages horaires, notamment en soirée afin de permettre des retours beaucoup plus tardifs en provenance de l’EMS (sorties culturelles, sportives, …).

Le transport collectif ne peut être attractif que dès qu’il est réellement disponible. Dans nos communes, il est difficile, voire impossible, de se déplacer sans être bloqué en raison d’une tranche horaire non desservie ou même absente (très peu de communes sont accessibles par la CTBR après 19h45).

Il faudrait en particulier un transport en site propre vers Strasbourg et donc un emplacement réservé dédié dans le PLUi ce qui n’est pas le cas.

 

Un effort à faire en faveur des pistes cyclables

Nous demandons un investissement conséquent pour de vrais pistes cyclables sécurisées et si possible ombragées pour relier différents villages et par là-même accéder aux différentes activités. Et surtout, un aménagement vers le bourg centre de Truchtersheim qui regroupe de nombreux équipements (Médiathèque, école de musique, médecins, kinés, pharmacie, salle des fêtes, …) et commerces.

Il est anormal que les citoyens, et surtout les jeunes, n’aient pas d’autre choix que la voiture pour pouvoir profiter des activités proposées.

Ces pistes, pour être efficaces et pratiques, ne sont pas forcément à calquer sur le tracé des routes existantes, mais pourraient emprunter des chemins communaux à travers champs et permettre des liaisons plus directes et moins accidentées. De telles pistes arborées seraient aussi un atout pour le paysage. Cela suppose une concertation avec le monde agricole pour assurer une bonne cohabitation des deux pratiques.

 

Davantage d’ambition pour restaurer la biodiversité

Le constat fait dans le diagnostic montre que l’état de la nature est très préoccupant dans le Kochersberg. Les épisodes de canicule montrent l’impérieuse nécessité de planter massivement des arbres pour atténuer leurs effets négatifs. Le PLUi devrait marquer cette volonté par des orientations volontaristes.

Je propose que, compte tenu de la faiblesse des surfaces de zones arborées (boisements et haies), tous les boisements et haies existants soient classés en Espace Boisé Classé , ce qui n’empêche pas leur exploitation raisonnée, mais garantit leur statut. Ensuite, je propose que les surfaces des haies, boisements et prairies à reconstituer soient significativement augmentées afin de garantir une connexion écologique continue entre les milieux encore existants.

Télécharger les arguments – pdf

 

  • Invitation à une réunion publique

L’élaboration du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) du Kochersberg-Ackerland est  entrée dans la phase de consultation du public, avec l’enquête publique qui a lieu du 3 juin au 5 juillet 2019.

https://www.kochersberg.fr/Actualites/ComCom/Avis_d_enquete_publiqueLa Communauté des communes du Kochersberg, qui a élaboré le PLUi, a retenu un certain nombre d’orientations qui vont marquer l’évolution de notre territoire pour les 10-15 prochaines années. Ce projet de PLUi concerne tous les citoyens et devrait nous mobiliser à l’occasion de cette enquête publique. Pour plus d’informations : https://www.kochersberg.fr/Actualites/ComCom/Avis_d_enquete_publique

Le Groupe local d’Alsace Nature a étudié le projet de PLUi.  Si nous constatons qu’il contient des éléments positifs, comme une relative maîtrise de l’urbanisation, il révèle également des faiblesses en matière de déplacements et de biodiversité notamment.

  • Vous trouverez en lien ci-dessous le courrier et l’avis d’Alsace Nature qui ont été adressés à la Communauté de communes sur la base du projet de PLUi arrêté, avant enquête publique. Vous pourrez vous en inspirer pour intervenir à l’enquête publique.

voir le courrier d’Alsace Nature Kochersberg : PLUi-Koch-arrêté_avis_+GL-AN+Koch_1904_def

  • Une réunion publique aura lieu le jeudi 20 juin à 20h à Pfettisheim

(nouvelle salle communale – route de Berstett – à l’arrière du complexe sportif).

Si vous pouvez/souhaitez distribuer des tracts dans votre commune pour annoncer cette réunion publique, merci de nous  contacter : kochersberg@alsacenature.org